• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | Cosmos et Environnement

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | Cosmos et Environnement"

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

Nicoletta LANCIANO

DipartimentodiMatematica - UniversitàdiROMA "La Sapienza"

MOTS CLES : NATIJRE - NAISSANCE - ATIENTION - SILENCE - BEAUTE

RESUME:Lemot nature vient de naître et la naissance nous ramène au problème de l'origine qui nous concerne très profondément. Cest dans la nature, partie de l'environnement, que j'envisage pour l'éducation, des possibilités nouvelles.Lesilence, l'attente, l'attentionàla beauté se révèlent alors des instruments précieux pour transformer ses comportements face à l'environnement.

SUMMARY:

The word "nature" cornes from the Latin "nasci", "to give birth",

and

"birth" evokes the problem of origins; a problem that concems ail of us. In this article,1examine new possibilities for education conceming nature and the environment.

(2)

1. INTRODUCTION

L'éducation àl'environnement n'est pas mon sujet d'étude principal qui est l'enseignement de l'Astronomie. Mais dans le choix de travailler avec des adultes et des enfants sur le ciel, certaines raisons sont très liées aux thèmes et aux problèmes de l'éducation environnementale. Ainsi dans la recherche De nouveaux comportements, je porte mon attention sur des éléments absents de l'éducation scolaire.

Quand on aborde l'éducation environnementale, on parle souvent des catastrophes écologiques. Onpart donc d'un regard négatif sur des événements de notre monde et de notre société.

Mon hypothèse est que pour favoriser l'émergence de nouveaux comportements il est plus efficace de partir d'éléments positifs, d'utiliser des attitudes et de focaliser l'attention vers des points, non pris en compte par l'école, qui peuvent ouvrir de nouvelles perspectives. Le ciel pennet cette démarche.

Mais quelles sont les caractéristiques nouvelles de ces comportements? Peut-être retrouve-t-on des caractéristiques anciennes, très simples, mais oubliées.

C'est donc le ciel, partie de la nature, et la nature, partie de l'environnement, que je prends en compte dansmarecherche éducative.

2. DANS LA NATURE

Je choisis de travailler dans la nature et pas seulement dans cet espace petit, fermé et structuré qu'offre l'école. Etant donnée l'urgence des problèmes écologiques, l'école doit changer, mais elle a affiné des instruments et des stratégies qui peuvent être utiles dans une nouvelle éducation. Les possibilités d'échange entre les institutions du territoire et l'école, sont importantes. Lors de ce travail dans la nature je pose la question suivante: quel rôle peut jouer dans l'éducation l'espace grand-ouvert et non structuré par les êtres humains qu'est la nature, et en particulier le ciel?

L'ét ymologie du mot nature, en latin comme engrec,est naissance: le verbe naître en latin, et "fusein" en grec dont "fusis", la physique.

La nature a doncàvoir avec la naissance, moment méconnu dans notre société.

Dans le temps écoulé entre notre présent et le moment de notre naissance s'est logé l'oubli, l'oubli de cet instant fondamental. En voulant s'occuper de la nature, on veut donc s'occuper de la naissance. La naissance nous ramène au problème de l'origine, mystère qui nous touche profondément. A l'origine du Cosmos est quelque chose que nous ne connaissons pas, qui n'a pas reçu de réponse objective et universelle. C'est aussi notre propre origine que nous ne pouvons ni dominer, ni saisir.

(3)

La nature offre la possibilité d'une rencontre directe avec les choses, l'école connaît surtout les mots pour les désigner. Si l'on ouvrait les fenêtres et si l'on sonait, l'école serait différente. Mais il n'est pas suffisant d'ouvrir les fenêtres: chercher un rappon direct avec la nature est complexe.

L'un des grands thèmes dont on parle beaucoup est celui de la révolution Copernicienne liée à la problématique du mouvement des planètes: la possibilité est offene de voir l'objet problématique directementCarles cinq planètes découvertes par Copernic, tout le monde ne le sait pas, peuvent se voiràl'oeil nu.

L'expérience d'une rencontre avec la nature met en jeu notre corps, et donc nos sens. Mais l'oubli du corps, dans la culture occidentale, est l'un des fondements de notre école qui dispense une culture, dite scientifique, pour laquelle l'objectivité et l'universalité sont des valeurs importantes. En revanche, si l'on prend en compte sa propre nature, la subjectivité, l'être ici et maintenant, se révèlent très imponants et pas toujours facilesàvivre.

3. AVEC LES YEUX ET LE COEUR

Je reviens à la nature dans laquelle je propose de travailler non plus seulement avec la tête mais aussi avec les yeux et le coeur. Ici la subjectivité n'est plus considérée comme une étape pour parvenir,àtout prix,àl'objectivité. Elle est envisagée pour elle-même. Les yeux et le coeur ne sont pas seulement des outils, ils sont des éléments que l'on chercheàdévelopper chez l'être humain. Conscients que ce n'est pas possible de faire sans notre expérience subjectif,àtravers laquelle chaque individu Ï11tre son regard sur le monde.

Onparle souvent de l'ennui des élèvesàl'école. Ce fait est grave. Dès leur plus jeune âge, les enfants ont très envie d'apprendre, ils veulent découvrir le monde. Pourquoi donc les plonger dans une situation qui n'incite pas à la curiosité et à l'attrait pour la connaissance? Il ne faut pas fermer les sens de quelqu'un qui part les yeux ouverts, les mains ouvertes et la bouche ouverte pour entrer en relation avec le monde!

"Nos sens sont comme atrophiés, comme couvens par une membrane qui nous sépare de la perception directe, des forces vitales du monde" dit Grotowsky le metteur en scène polonais engagé dans la formation des artistes.

Adultes, nous devons revenir en arrière pour éliminer ces membranes, pour retrouver un contact direct avec la nature.

Je propose de "mettre notre coeur" pour observer le ciel et de "poser nos yeux" sur les corps célestes. Il faut construire un nouveau rapportàl'environnement qui n'aura pas pour seule finalité la transformation, la productivité et l'exercice de la puissance mais qui intégrera le respect, l'écoute admirative et la contemplation.

(4)

4. S'EDUQUER A REGARDER LE CIEL ET LA TERRE

Onpeut donc s'éduquer à regarder, à entrer en relation avec la planète tout entière avec son ciel. Le ciel et les corps célestes sont objets privilégiés dans la construction d'un nouveau rapport à l'environnement, car on ne peutpas les changer, les posséder ou les toucher ni même les utiliserpour produire. Il est également impossible d'y bâtir des frontières. A travers ces objets on peut s'éduquer à la beauté, au silence etàla contemplation: des comportements importants faceà l'environnement

Pour éduquer à la beauté je propose souvent d'attendre le lever du Soleil, donc de participer à l'aube; les riches couleurs de la nature à cet instant contrastent avec le gris de nos villes, des routes et des bâtiments. Le gris est aussi la couleur de l'habit de l'homme sérieux. Plus il est sérieux, plus il s'habille de gris. Que signifie cette disparition de la couleur dans notre culture?

Le ciel est absent, par contre, dans les démarches scolaires habituelles, à tous les niveaux. Dès tout-petits, les enfants vivent protégés dans des pièces fennées. On ne leur montre pas la nuit, ni les astres. Alors que leurs yeux jouissent de toutes les lumières, on ne leur donne pas la chance de rencontrer la Lune. Tenir les enfants à l'écart de cette partie de l'environnement qu'est le ciel, est l'une des pauvretés de notre éducation.

"L'enfant devrait recevoir ses premières impressions sensibles de l'environnement, du ciel comme de la terre, mais ne lui est pas accordé de voir le ciel" écrit Maria Montessori.

Regarder le ciel est agréable; notre culture est depuis toujours tournée vers le ciel, s'enracine dans des liens avec les phénomènes astronomiques et les objets célestes. Tout cela est méconnu de nos jours, sorti des consciences, même de celle des gens cultivés. Nous ne savons plus reconnaître dans les organisations du temps et de l'espace dans lesquels nous vivons les liens avec l'Univers. Les villes anciennes, étaient orientées selon les directions cardinales N SEO. Nous avons perdu la capacité de sentir ces directions; pourtant nos églises les plus anciennes, les temples romains et grecs, sont érigés selon des directions du lever ou du coucher d'astres. L'organisation de nos espaces est bien plus souvent que nous le pensons liéeà l'Astronomie. Les processions restent des occasions de faire des chemins orientés, coutume ancienne d'une vie humaine organisée en liaison avec le Cosmos, élément non inventé par l'homme et qui lui préexistait.

L'organisation du temps - la semaine,lemois, l'année - est liée aux planètes, à la Lune, au Soleil (Lanciano, 1988)

Savoir par le livre que le Soleil met 365 jours pour..,ne suffit pas pour sentir cette organisation du temps. Regarder le ciel, apprendre à "lire l'espace et le temps", tisse un lien plus profond avec cette organisation, la rend plus proche. Il ne faut pas penser que l'homme a tout inventé, construit et décidé, depuis toujours. Avant la naissance de notre culture, la nature existait déjà. Le Soleil fait l'année, l'homme a travailléà partir de cette périodicité.

Il a mesuré le temps à l'aide du mois, rythme de la Lune.

L'éducation peut inviter à une relation de préservation, d'attention et d'admiration de la nature, une relation établie sans précipitation sur des temps longs et lents.

(5)

L'attente est nécessaire, c'est un moment passif, qui sertàse préparer, un temps d'incertitude et d'alerte. Dans l'observation du ciel ce peut être l'attente de l'aube ou du coucher d'un astre. La nature impose ses temps, il faut attendre le moment favorable. Ainsi, on ne peut pas voir le Soleil se coucherà10 heures du matin.

Ilest utile de s'éduquer à faire silence et par le silence. C'est une "qualité de l'espace", une condition pour l'écoute et l'accueil des autres dont on peut prendre conscience en regardant unbébé donnir et en observantsarespiration.

Maria Montessori, qui a fait du silence l'un des outils fondamentaux de son éducation, fit l'expérience suivante: elle entra dans une classe d'enfants de 7-8 ans tenant unbébéendormi. Ily avait du bruit. Les enfants ont regardé le petit et pour écouter sa respiration, ils ont peu à peu fait silence. Après le départ dubébé "...de là nous vient le désir d'écouter de nouveau ce silence donc de le produire...c'était une manifestation d'une correspondance qui venait d'un désir profond." Maria Montessori a constaté que les enfants avaient besoin de cette condition. Elle répondaitàune demande profonde des enfants: vivre en silence des instants collectifs.

Ces éléments qui modifient les conditions de la personne face àl'environnement, et pas seulement les connaissances, permettent de sortir des certaines habitudes, ce qui me semble être une condition nécessaire au changement d'attitude.

5. BIBLIOGRAPHIE

LANClANO (N), 1988.- ActesXJES

MON1ESSORI (M), 1950.ilsegreto dell'infanzia

AAVV, 1990.Sopra l'orizzonte - Quademo n5Laboratorio di Didattica delle scienze - Università di Roma

Références

Documents relatifs

ANNEXE 6.c : Exemple de feuille de prescription postinterventionnelle informatisée (à partir d’une bibliothèque de modèles créés par les prescripteurs).. Groupe de travail SFAR

L’IADE reste seul compétent pour assurer, en SSPI, les actes relevant des techniques d’anesthésie générale, d’anesthésie locorégionale et réinjections dans

Les associations sont tenues de faire connaître, dans les trois mois, tous les changements survenus dans leur administration ou leur direction, ainsi que toutes les

To sum up, Basu’s proposal of more punishment on the civil servant and leniency on a whistle-blowing briber is only effective on anti-corruption when the cost of self- report of

MENTION COMPLÉMENTAIRE DESSINATEUR INDUSTRIEL EN CONSTRUCTION ÉLECTRONIQUE Description de l'activité.. Règlement général des certificats d'aptitude professionnelle.. -

à l'article 36, la juridiction visée au paragraphe 1 du présent article, à la demande du praticien de l'insolvabilité, n'ouvre pas de procédure d'insolvabilité

Dans l’Essence de l’économique, Julien Freund procède selon la méthode de la théorie des essences : « Nous estimons qu’il y a une spécificité de

les quelques exemples qui suivent : Monsieur Sargos définit les principes généraux du droit (en droit privé) comme « une notion première qui commande un ensemble de