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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Interrogations sur les dispositifs multimédias des institutions artistiques une proposition pour la base de données d'un centre d'art, le Consortium

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Academic year: 2021

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INTERROGATIONS SUR LES DISPOSITIFS MULTIMÉDIAS DES

INSTITUTIONS ARTISTIQUES :

Une proposition pour la base de

données d’un centre d’art, Le Consortium

1

.

Séverine GIORDAN

CIMEOS – CRCM, Université de Bourgogne et Centre d’art contemporain Le Consortium

MOTS-CLÉS : DISPOSITIFS MULTIMÉDIAS – ART CONTEMPORAIN – MÉDIATION

RÉSUMÉ : Le centre d’art contemporain de Dijon, le Consortium souhaite contribuer à la

construction d’un nouveau territoire des savoirs, en développant une édition numérique dans le domaine de l’art contemporain, adaptée aux recherches de l’internaute. À travers un panorama des différents dispositifs, l’étude préalable évalue les incidences, les enjeux que celles-ci peuvent avoir sur les différents protagonistes (internautes, institutions, concepteurs). Des paramètres ont dès lors été définis pour rendre la base de données du Consortium pertinente. Elle sera en ligne et collaborative.

ABSTRACT : The Contemporary Art Center of Dijon, The Consortium, wishes to contribute in the

construction of a new territory knowledge by developing a digital publishing in the field of contemporary art, suitable for research user. Through a survey of different devices, the previously study assess the implications, issues that they may have on the various actors (users, institutions, designers). Parameters were therefore determined to make relevant Consortium’s database. It will be online and collaborative.

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1. INTRODUCTION

Depuis 2004, les pouvoirs publics, sur un plan mondial, ont impulsé un ensemble de constructions de dispositifs multimédias2 au sein des institutions culturelles 3. Ces dernières éditent sur Internet des créations multimédias à propos des expositions présentées. Il est vrai que les évolutions techniques donnent des possibilités inédites en terme de diffusion et de nouvelles pratiques culturelles.

Les créations proposées transforment à la fois les fonctions de ces institutions et le regard de l’internaute, notamment avec les dispositifs dit « web 2.0 » (Crenn et Vidal, 2008). Quelle mémoire de l’exposition est-elle instaurée par ces dispositifs, quelle figure de l’internaute est-elle engendrée, quel positionnement et quelle nouvelle fonction supporte l’institution à travers ces nouveaux objets de communication ?

Duchamp par la phrase « C’est le regardeur qui fait l’œuvre » exprimait l’autonomie du récepteur par rapport à l’objet communicationnel dans son évaluation et son interprétation. Toutefois, on peut déduire par une première analyse les différentes modalités a priori de réception des dispositifs induits par les concepteurs des sites. Quelles sont les conditions de l’émergence de sens, de culture au sein du processus de médiation ?

La conception d’une édition numérique portant sur les expositions renvoie à interroger le concept de « médiation ». Jean Caunes dans Pour une éthique de la médiation, Le sens des pratiques culturelles (1999) définit ce concept « comme ce qui établit, construit du sens entre les communautés ». Il présente deux incidences sur le rapport entre les individus. La médiation met en jeu un rapport court (produire du lien entre les membres de la collectivité) et un rapport long (fonder ces liens à travers l’appartenance à une communauté de culture).

Le concept de médiation privilégie certes la relation entre les individus. Mais quel dispositif réaliser afin que le « patrimoine » (Desvallée, 2000) puisse exprimer sa richesse, ses différences et ainsi participer à construire le « bien commun » d’une société ? Comment établir « des liens symboliques à un monde de références partagées » (Morin, 1984) et livrer son expérience existentielle singulière ?

2 Un dispositif multimédia se définit comme un système technologique informatique donnant lieu à des interactions de l’internaute avec un contenu, avec d’autres internautes par le biais de ce système technique, l’appropriation de l’internaute à un médium technologique.

3 L’Unesco a établi en 2003 une convention sur le patrimoine culturel immatériel, la même année, l’ICOM, le conseil international des musées a programmé une conférence sur ce même sujet. Le gouvernement français a initié un certain nombre de projet ambitieux numérique. Il soutient actuellement les projet de Numérisation du patrimoine culturel par des appels d’offre de numérisation. Le ministère de la Culture (France) a donné lieu à une conférence sur la numérisation du Patrimoine en novembre 2008 qui engage tous les États membres pour l’accès de tous au patrimoine numérique et pour la concrétisation d’Europeana, Bibliothèque_numérique européenne.

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2. ÉTAT DE LA QUESTION 2.1 Méthodologie

Cette étude s’étend sur les dispositifs multimédias des institutions artistiques (centres d’art, musées, galeries, sites d’artistes…). Cette analyse est une étude préparatoire pour définir les principes de la base de données du centre d’art contemporain de Dijon Le Consortium et de mettre en lumière les enjeux de ce projet.

Les sites internet d’exposition ne peuvent être étudiés seulement au travers d’une approche sémantique, discursive ou énonciative. Une approche structurelle et systémique a été abordée dans ce projet ; elle appréhende les sites internet comme dispositif. Les critères de contenu, d’appropriation, de mise en expression (Stockinger, 2005, Bootz, 2008-2009) peuvent décrire ces dispositifs dans un premier temps. Dans un deuxième temps, l’appropriation concrète de ces outils sera étudiée. Cet aspect ne sera pas abordé dans ce texte.

2.2 Exemples de sites

Plusieurs types de dispositifs multimédias pour les institutions culturelles artistiques se profilent. Une catégorisation peut être envisagée par fonction :

- fonction « promotionnelle », - fonction « informative »,

- fonction « banque de données », - fonction « exposition virtuelle », - fonction « lieu d’échange ».

« L’art numérique » peut aussi être mis à profit.

Par ailleurs, ces différentes fonctions peuvent être associées4. 2.2.1 Les sites promotionnels

Le site de l’exposition Jeff Koons5 propose l’ensemble des informations pratiques concernant son exposition au château de Versailles (2008) : le lieu, une sensibilisation à l’exposition, des liens commerciaux vers les catalogues, ainsi qu’un pêle-mêle contributif photographique.

L’accès aux photographies a lieu par une interface ludique. L’internaute doit placer l’œuvre d’art dans la pièce du château de Versailles.

4 Nous pensons que l’art numérique et les dispositifs informatifs sont à ajouter à l’inventaire proposé par Danièle

Brochu, Jean Davallon, Claude Camirand, Hana Gottesdiener, Joëlle Le Marec, Andrée Lemieux, Marie-Sylvie Poli, Katy Tari, dans Les musées face à l’édition multimédia, Dijon, Edition de l’OCIM, 1999, p.30.

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Une visite audio (podcast) est également téléchargeable sur le site. Le mode Split-Rocker permet aux internautes d’envoyer leurs photographies de l’exposition à l’intérieur d’une galerie d’images. Le site comporte ainsi deux intérêts : l’accès aux photographies de l’exposition est présenté de manière détournée. Un aspect communicationnel a été mis en place par le webdesigner. L’internaute en pouvant poster ses photographies peut donner son point de vue singulier. L’ensemble de juxtaposition des documents photographiques des visiteurs dans l’ensemble des points de vue envoyés offre une vision phénoménologique de l’œuvre photographiée.

2.2.2 Le site informatif

Le site de l’exposition « Traces du sacré »6 présente un ensemble de vidéos sur l’exposition en plusieurs thématiques : introduction, doute, mystique, dionysiaque, tragique, invisible autour des rubriques : présentation de l'exposition, paroles d'artistes, œuvres exposées, mieux comprendre, autour de l'exposition. Un texte succinct (pas plus de 4 lignes) illustre chaque rubrique ; il est accompagné de 3 vidéos (pour chacune des rubriques). L’internaute est immergé à l’intérieur d’une salle obscure où se déroule une infinité d’entretiens des protagonistes de l’exposition (artistes, commissaire d’exposition…).

2.2.3 Le site « banques de données »/« base de données »

Vidéomuseum7 est un réseau de musées et d’organismes gérant les collections d’art moderne et contemporain de ces institutions. L’ensemble des collections de ces institutions est observable sur le site internet. La consultation de la collection de ces institutions a lieu par le biais d’une galerie de vignettes interrogeable par un moteur de recherche et un alphabet de noms d’artistes. Chaque œuvre est légendée. (Nom d’artistes, titres de l’œuvre, taille de l’œuvre…).

2.2.4 Le site « exposition virtuelle »

Le site du Louvre8 présente plusieurs expositions virtuelles en 3D. L’une d’entre elle est l’exposition imaginaire d’un des premiers conservateurs du musée du Louvre, Jean Honoré Fragonard. L’internaute peut visiter les salles de cette exposition imaginaire et découvrir la diversité de l’œuvre du peintre. L’internaute se transporte de salle en salle par les touches de son clavier. Lorsqu’il clique sur œuvre, une légende apparaît. Ce site propose une immersion à l’intérieur d’un accrochage imaginaire.

6http://traces-du-sacre.centrepompidou.fr/ 7http://www.videomuseum.fr/

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2.2.5 Les sites « lieu d’échanges »

Le site-logiciel Ligne de temps9 en tant que dispositif d’annotation collaborative propose des outils d’accompagnement et de prolongement de la visite. Une time line permet à l’internaute de mettre en résonance son opinion, son avis, ses références, ses réflexions aux séquences de films proposées par le logiciel Ligne de temps dans le cadre de l’exposition d’Abbas Kiarostami et Victor Erice. L’exposition Trace du Sacré avait aussi employé Lignes de temps dans le but que les visiteurs laissent un commentaire oral de leur visite et puissent écouter les remarques des autres visiteurs. Le dispositif a été conçu comme un dispositif conditionnant un regard critique sur les expositions ou les œuvres des expositions, par la production d’une parole écrite ou orale. Le dispositif a comme objectif de créer une nouvelle relation à l’œuvre, basée sur une relation plus intense, fondée sur une attention plus grande au face à face avec l’œuvre. La notion de « grand amateur » (Stiegler, 2008) est évoquée pour décrire l’état qui est conditionné par le dispositif.

2.2.6 L’Art numérique

Peter Halley a conçu le projet Exploding Cell10 lors de l’exposition New Concepts in

Printmaking 1 Peter Halley, qui eut lieu du 18 septembre 1997 au 8 février 1998. Cette proposition artistique produisait des images qui étaient intégrées à un papier peint présenté lors de l’exposition. Les visiteurs de l’exposition pouvaient choisir les couleurs parmi neuf propositions d’image. La signature de l’artiste était jointe à la signature du visiteur qui venait de s’associer à la réalisation de ce papier peint.

3. LE PROJET DU CONSORTUM

Le centre d’art, le Consortium, a le dessein de contribuer à la construction d’un nouveau « territoire des savoirs », en développant une édition numérique dans le domaine de l’art contemporain, adaptée aux recherches de l’internaute. Cette base de données invitera l’internaute à une immersion dans l’art actuel et dans son histoire à travers son regard critique. De par son histoire, les fonds d’archives du Centre d’art Le Consortium retracent les parcours artistiques, esthétiques, sociologiques de l’art contemporain français et international des trois dernières décennies. Des artistes français ou internationaux reconnus mondialement ont évolué pendant 30 ans avec le Centre d’art.

9http://web.iri.centrepompidou.fr/

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La réalisation d’une base de données originale sur la mémoire des expositions d’art contemporain du Consortium a pour objectif de :

– mettre en valeur l’expérience d’expositions du centre d’art, – innover en matière d’accès, de mise en scène et de repérage,

– être cohérent avec le projet éditorial de la maison d’édition du Centre d’art, les Presses du réel, – conserver les archives, les mettre en valeur,

– préparer et approfondir les expositions futures.

– développer une culture expographique (muséologique) de l’art contemporain à travers la réalisation d’outils et de ressources pour les commissaires d’exposition, les chercheurs, les étudiants…

Dans l’espace du Consortium, les artistes ont parcouru plusieurs territoires, plusieurs strates tout au long de l’existence du centre d’art. À travers cet outil documentaire, leurs parcours sont ainsi mieux saisissables. Pour anticiper sur les qualités de cette base, une approche des publics concernés est en cours et des interrogations épistémologiques ont été mises en place.

La navigation du site repose sur une navigation dite « de surface » c’est-à-dire qu’une structure est présente de page en page ; elle comporte le moteur de recherche et les axes de lecture du centre d’art. Le moteur de recherche est qualitatif. La recherche se réfère à différents champs, mettant donc en perspective l’ensemble des actions de l’artiste au sein du Consortium. Ce premier outil permet à l’internaute d’avoir un schéma synthétique des implications de sa recherche. Chaque rubrique se présente sur des calques que l’internaute peut activer (ou pas) selon sa recherche. À défaut l’ensemble des calques est ouvert. La recherche peut reposer sur une recherche textuelle et iconographique sur la page d’accueil. La recherche iconographique permet d’accéder directement aux archives photographiques, textuelles, iconographiques. Les documents iconographiques apparaissent par nom d’expositions, classés chronologiquement.

De même, plusieurs modes de présentation des documents sont disponibles : vignettes, images moyen format, plein écran. Différents contextes de visualisation sont présents :

– Les archives photographiques sont visibles à travers une planche contact ;

– Les archives photographiques sont mises en perspective à travers l’espace du centre d’art ; Par un logiciel, l’internaute peut se créer son parcours à l’intérieur des espaces et du temps.

Le logiciel permet de sélectionner des documents, de pouvoir les organiser, les manipuler, se les approprier. Le logiciel est un logiciel libre, l’internaute peut l’utiliser en ligne et le télécharger. La base de donnée est à plusieurs niveaux collaboratifs : La présence du logiciel libre et la possibilité pour l’internaute de poster sur le site ses documents. La base de données est en ligne ; de ce fait elle

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favorise la découverte, la diffusion de l’art contemporain et sa recherche. Appartenant à un circuit d’éditions numériques, il semble cohérent que la base de données ne se referme pas uniquement sur son contenu, mais participe à relier les informations à l’intérieur du flux diffus du numérique. Par une sélection précise de liens avec d’autres sites Internet en rapport avec les artistes exposés et les expositions du centre d’art, la base de données propose à l’internaute une voie critique à l’intérieur des divers contenus que propose la toile.

BIBLIOGRAPHIE

Brochu, D., Davallon, J., Camirand, C., Gottesdiener, H. Le Marec, J., Lemieux, A., Poli, M.-S., et Tari, K. (1999). Les musées face à l’édition multimédia. Dijon : Édition de l’OCIM, p.30. Caune, J. (1999). Pour une éthique de la médiation. Le sens des pratiques culturelles. Grenoble :

PUG.

Crenn, C., et Vidal, G. (2008). « Musée 2.0 », Culture et recherche, 118-119.

Desvallées, A., (2001). Petite histoire du mot patrimoine, Réflexion sur le patrimoine scientifique et technique. In Actes des journées d’étude de l’OCIM. Dijon : OCIM, coll. Musées des Arts et Métiers.

Morin, A. (1984). Sociologie. Paris : Fayard.

Stiegler, B. (2008). La culture en panne de sens. Mouvement, opus 48.

Stockinger, P. (2005). Le site web - Procédures de description, d'évaluation comparative de conception. Paris : Hermès Sciences.

Références

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