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HAL Id: hal-01889978

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Submitted on 8 Oct 2018

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Chicago, mémoire et pratique

René J. Colonel

To cite this version:

René J. Colonel. Chicago, mémoire et pratique. [Rapport de recherche] 285/85, Ministère de l’urbanisme et du logement / Secrétariat de la recherche architecturale (SRA); Ministère de l’industrie et de la recherche; Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble. 1985. �hal-01889978�

(2)

CHICAGO, Mémoire & Pratique contrat n° 8301240002237501 Ministère de l'Urbanisme et du Logement. Direction de l'Architecture Secrétariat à la Recherche architecturale.

Le présent document consti­ tue le rapport final d'une recherche remise au Secré­ tariat de la Recherche A r ­ chitecturale en exécution du programme général de re­ cherche mené par le Minis­ tère de l'Urbanisme et du Logement avec le Ministère de l'Industrie et de la Re­ cherche. Les jugements et opinions émis par les res­ ponsables de la recherche n'engagent que leurs au­ teurs .

(3)

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(4)

.e rôle de la critique est de tester tout travail artistique à partir

(5)
(6)

Le travail artistique de Mies Van Der Rohe à I.I.T. allait bientôt devenir, sinon le paradigme significatif de l'international style, mais aussi la concrétisation et l'expression ascétique de la culture Millénariste américaine..C'est entre^ ces deux • courants que notre "rôle critique" va "tester" hypothétiquement le tra­ vail artistique de Mies et sa "signification".

Dernière les multiples aphorismes de Mies, nous voudrions interroger quelques oeuvres choisies quant à

leurs relations : - à leurs matrices philosophico-conceptuelles

- à leur principe (2) de composition architecturale ordonnant en filigrane les édifices.

"L'architecture, vrai symbole de notre temps (3),... dépend des faits..., son champ réel d'activité est dans le royaume de la signification... elle n'a rien à voir avec 1'invention des formes." Cette prédominance du contenu sur le contenant, et par voie de conséquence cette production de sens - et son décryptage qui nous inté: resse - qui "donne à l'esprit l'opportunité d'exister (4)", nous mène sur le chemin caché d'un manifeste particulier de la Moder. -nité Architecturale Américaine (5).

Un ouvrage, publié en Allemagne en

1938 par Rudolph Schwartz, va donner matière à la signification intrin­ sèque de l'architecture moderne puritaine (6) et voir même d'I.I.T. Traduit vingt années plus tard en anglais, "Church Incarnate" fut pré­ facé comme suit : "ce livre fut écrit pendant les années sombres de 1' Allemagne mais/pour la première fois, il éclaire la question de la

construction de l'église élucide le problème tout entier de

l'arehi-(1) cf. Mies Van Der Rohe : Das Kunst Blatt (bild, 12) cité par P. Johnson in Mies Van Der Rohe, p. 196.

(2) principe tel que défini­ tion de la composition ou "assemblage" précisé par J. N. L. Durand in Précis 1802

(planche 22,2ème partie)

(3) cf. P.Johnson op.cit. p. 204.

(4) cf. P. Johnson Die Form, bibl. 13: M.V.D.R. p. 195.

(5) Un langage architectural unique résulte et devient parti prenante de la sensi­ bilité inconsciente de l'Amé­ rique. Au delà de la théorie puritaine de la Nouvelle An­ gleterre, d'Emerson, de Whit- man et de Thoreau (cf. L. Mumford in Roots of Contem- porary American Architectu­ re, p. 92), le concept d' Amérique incarne et person­ nifie le dessein prophétique universel, centre du mythe de l'Amérique.' Cette vision millénariste doublée d'une tradition ascétique se cache derrière les manifestations comme derrière les construc­ tions des Protestants radi­ caux. Les communautés pro­

testantes ( Shaker s, U uakers )

deviennent paradigme d'une pensée architecturale au tra­ vers d'une croyance spiri­ tuelle ; croyance directe­ ment traduite en expression

(7)

tecture elle même. Rudolf Schwartz, le grand constructeur al­ lemand d'églises, est l'un des plus profonds penseurs de notre temps. Son livre, malgré sa clarté, n'est pas d'une lecture aisée -mais qui veut se donner la peine de 1' étudier avec attention verra son effort récompensé. Je l'ai lu et relu, et cet ouvrage a réellement la faculté de clarifier les cho­ ses. Je crois qu'il doit être lu non seulement par ceux qui sont concernés par la construction sacrée mais aussi par ceux vraiment intér essés par l'architecture- et est l'un de ces ouvrages qui ont ce pouvoir de transformer notre pensée...

(6) .

Cette préface fut signée par celui qui personnifia dans le

Middle West l'esprit de cette nouvëlle culture américaine y culture qui, par plus d'un coté, puise ses sources discrète­ ment dans la tradition européenne. Au travers de tout cet imaginaire schizoïde (7) de lecture -lumière-clarté-clari- fication-vision- qui se dégage de sa préface, se trame l'idéo­ logie de la modernité (séparation) comme base spirituelle

(tradition) des travaux de Mies Van Der Rohe à Chicago. Au travers de cet ouvrage de référence qui retrâce le déve­

loppement des formes de la chrétienté dans une série de plans idéaux, le troisième stade dépeint le"Monde Moderne"; ce mo­ dèle physique, au travers duquel les idéaux de la Modernité et du puritanisme semblent se confondre, est décrit ainsi par Schwartz s "le voyage sacré " (sacred journey) ou "le chemin" (the way) pose les jalons de la nouvelle communauté protestan­ te.

"C'est la destinée des gens qui voyagent que d'être "sur le

architecturale : le "home" de l'Ascétisme n'est il pas cet ouest américain, ouvert et neuf, ce royaume du fu­ tur Millénaire fait de paix et de prospérité établi a- près la bataille d'Armeged- don (le Millénarisme protes­ tant attache traditionnelle­ ment à la prophétie biblique la seconde venue,à la Fin des Temps, du Christ et 1 ’ établissement de son règne des milles années après a- voir vaincu l'anti-Christ et anéanti son règne de chaos et de terreur)?

(6) cf. M.V.D. Rohe in pré­ face de "Church Incarnate" 1958.

(7) cf. G. Durand in les

structures anthropologi­

(8)

chemin". Ils ont abandonné leur foyer et ont été envoyés au loin. Ils savent qu'ils ont une origine et une destination, et que leur voyage les conduira de Dieu vers Dieu. Et ainsi l'ap­ pelle t'on chemin sacré (8). Ce modèle renvoie néanmoins de facto aux images d'un régime qui ne sont pas sans rappeler la spaltung - séparation (9) et le mythe Millénariste. Avant de dégager la description spatiale du modèle de ce monde Protes­ tant moderne, il convient de repérer ce qui se trame derrière ce modèle temporel. Celui-ci peut être,de fait, interprêté suivant trois niveaux.

t né avec le péché originel, et se préparant à ! obtenir son sa­

lut qu'après sa mort, l'homme protestant chemine le long de cette vie temporelle marquée par ces deux pôles.

- Transposant cette vision aux colons de l'Amérique puritaine, ce cheminement semble bien décrire l'itinéraire et la sépara­ tion du nouvel Eden outre-atlantique d'avec la vieille Europe urbaine souillée.

- Mais transposé suivant l'éthique réformiste, ce modèle ne re­ cèle t'il pas la rupture de l'église protestante avec l'église

catholique, décrivant ainsi le voyage sacré jusqu'à 1'avènement du royaume Millénariste.

De cette interprétation tripartite .découle l'ordre physique de la réforme :"dans cette armée en marche, les hommes se tiennent cote à cote, chacun étant un maillon de la chaine, chaque chaî­ ne étant un rang. Le rang suivant étant un pas en avant ou un pas en arrière et les rangs se trouvent ainsi tressés suivant l'ordre de la colonne en marche. Tout au devant se trouve le Chef conducteur ; lui aussi regarde dans la même direction et.

(8) cf. R.Schwartz in the Church Incarnate p. 115.

(9) cf. G.Durand op. cit. p. 210.

(9)

tout comme les autres, cet un homme sur le chemin (10)..." ici cha­ que Etre humain est seul à l'intérieur de la structure du-tout. Actu-'. ellement c'est seulement une attache physique au réseau-modèle et non une attache sentimentale ... De part la forme de ce chemin, chacun

est laissé à lui même, seul à l'intérieur de la totalité... Les gens ne peuvent ressentir pour quiconque aucune chaleur provenant du fond de leur coeur, du fait que ce réseau-modèle ne possède pas du tout de coeur (11 ) " .

De l'ordre quasi-euclidien de ce monde réformiste, se détache l'idée que "l'attache neutre qui lie les hommes entre eux est ... mesurée

avec précision (12) '.' Tout n'est que géométrie désensibilisée et la

transcendance de la pensée protestante concourt à rompre avec le

monde matériel pour atteindre l'essence du monde spirituel :"ce qu' ils (les réformistes) partagent est au delà et vers l'infini" (13). "Le réseau-modèle possède la forme d'un champ rectangulaire qui est divisé en carrés. L'Etre humain occupe un noeud d'intersections... un individu est ajouté à un autre pour former la chaine... une fois la multiplication commencée, elle peut être continuée sans fin... concernant le réseau-modèle le nombre de personnes"tissées"à l'inté­ rieur de cette trame est sans aucune importance, comme l'est tout changement lorsque l'une de ces personnes en venait à être retirée".

(14). si la nature de ce groupement d'individus décrit par Schwartz est synonyme d'anonymat et d'isolation, la Destinée commune est le seul dénominateur commun de cette société ; société basée sur un ré­ seau-grille composé de chaines qui sont ellesi mêmes faites d'indivi­ dus identiques ." La grille est engendrée par un nombre de petites croix, chacune?d'entre-elles marquant un lieu humain ; la structure

(10) cf. R.Schwartz op.cit. p. 115. (11) Ibid. p. 116. (12) Ibid. p. 115. (13) Ibid. p. 119. (14) Ibid. p. 120.

(10)

du corps humain est polarisée : un axe court verticalement de bas en haut, un deuxième horizontalement dans la même direction que le "chemin " et, perpendiculairement au second, un troisième axe oriente la direction des épaules. Les trois axes étant orthonormés, la forme de la croix est anti-espace ; celui qui s'y trouve expérimente le monde en tant que mouvement et direction (15)

Cette société, directionnellement en mouvement selon schwartz,trouve des prémices bien favorables dans les aphorismes de Mies : si "l'in­ dividu est en train de perdre sa signification,... notre temps est tout orienté vers l'anonymat (16)". La non hiérarchie des points d' intersection de la trame de Schwartz -cette structure linéaire qui n'admet que l'uniformité de la grille anti-spatiale- identifiant D é ­ mocratie à réseau orthonormé, va nous dévoiler progressivement les possibilités constructives de ce "parcours".

"Le monde est expérimenté seulement comme direction et sa significa­ tion est le réseau. Son essence peut être comparée aux treillis d'un pont en fer ou de quelques squelettes structurais quel qu'ils soient. Ce treillis...traverse l'univers sans s'y modifier,et ce système pos­ sède alors une sorte d'espace interne..." (17). Mais la conception d'espace - où la grille remplace le vide - est ici métamorphosée en sensation d'être ici, d'être localisé ;"ce sentiment d'être quelque part est déterminé par cet étrange exactitude des dimensions mesura­

bles (18)'.' Les intervalles du treillis sont donc "déterminés avec

précision (19) tout comme 1'"attache neutre" d'entre les hommes (20). Mais si le terme de mesure est rejeté par Schwartz, ce n'est que pour mieux affirmer que la structure ne connait point la"croissance (21)" et l'articulation, c'est à dire ne possède nullement un "coeur

inté-(15) R. Schwartz op. cit. p. 122. (16) cf. P.Johnson in M.V.D.Rohe p. 191. (17) cf. R.Schwartz op.cit.. p. 123. (18) Ibid. p. 123. (19) Ibid. p. 123. (20) Ibid. p. 115. (21) Ibid. p. 122.

(11)

rieur duquel nait des formes significatives". Cette planification so­ ciale et spatiale de Schwartz est&l'écho direct des premiers travaux de Mies à I.I.T. et du système de la trame de ce campus? Cet état d'

* . , t #

etre situe quelque part dans la chaîne du parcours, cetieforme du par­

cours’ ne possède pas d'"espace réel". Sa structure nodale produit

un monde«jqui est parcours_que Schwartz dénomme "espace relatif"(22). Transposé dans le champ urbatectural, l'espace interne clos - par le truchement de parois verticales et horizontales - va trouver sa réso­ lution avec cet espace relatif : "ce qui lui correspondrait le mieux serait actuellement de mettre l'abri relatif dans une sorte de gril­ le embrassant le tout (23)".

(22) (23) cf. R.Schwartz

op. cit. p. 135. (24) cf. T.Beeby in Threshold p. 43.

Ainsi 5e trouve dressée la base"spirituelle (24)" des travaux de Mies Van Der Rohe: Derrière la profession de foi se trament les principes de Mies aux Etats-Unis. Au travers de ses premiers projets pour le

compte d'I.I.T. va se dissimuler les principes des expérimenta­

tions passées des communautés puritaines américaines/comme l'incar­ nation pétrifiée et actuelle des"visions" de Schwartz. Derrière,et sur la trame philosophico-Millénariste du "parcours" de R. Schwartz, Mies va pouvoir réutiliser un système de composition qui va devenir

la base du développement formel de I.I.T: De cette intéraction com­ plémentaire d'une organisation sociale et d'un outil fondamental dans la projetation urbanistique comme architecturale et picturale , va se développer un premier groupe d'édifices à I.I.T.; édifices ré­ vélateurs de ce système qu'est l'Ornementation.

(12)

m

(13)

Non plus considéré comme anathème ou élément secondaire, l'Ornement est , depuis l'antiquité en passant par F.L1. Wright et son liber meister L.H.Sullivan, un système de manipulation de formes géométri­ ques abstraites. Ce système ou figure devient au sens propre une

"composition homogène, symétrique et rythmique qui est circonscri­

te dans une surface déterminée ou rattachée à elle (25)". La dicho­

t o m i e entre décoration accidentelle et beauté proportionnelle et

immanente , et qui prévaut dans la pensée des Anciens et celle

de la Renaissance, trouve - au travers du s m s propre de 1 ' ornement-

sa résolution et sa définition en tant que système de composition unificateur et cohérent. Mais la reconnaissance de ce système en tant que méthodologie projetative ne va pas de soi, et sa génèse com­ me sa pratique consciente à I.I.T. demanda de longs et patients exer­ cices qui orientèrent Mies dans une direction opposée à celle

de ces travaux expérimentaux en Allemagne.

Les projets publiés dans le magazine G suggèrent, malgré une grande variété des formes, une approche similaire quant a leurs élabora­ tions. Ce magazine, dont les trois premiers numéros ont été écrits, édités et financés par Mies Van Der Rohe lui meme, nous présente le pajet de 1921 de l'immeuble de bureau de la Friedrichstrasse, le projet du gratte-ciel en verre de 1922 et le projet de la maison de campagne en briques de 1922 ; la combinaison pyramidale (26) de 1921 des trois pointes de diamant est révélatrice de la méthode de compo­

sition dite^assemblage telle que la nomme J.N.L.Durand. De cette

systématisation qui procède de la combinaison des divers éléments entre eux, pour atteindre le niveau des parties et enfin de 1'ensem­ ble (27), Mies en réitérera le modèle dans sa première production

silencieuse que ce commentaire éclaire :"Aussi nous devons accentuer

(25) cf. Encyclopedia

Uni-versalis, volume 12 1968.

(26) Si le site triangulai­ re a généré la forme pris­ matique de cet édifice, rien en revanche n'est dit sur la genese du qratte ciel. cf. P.Johnson op.cit. p. 187.

(27) cf. programme du cours d'Architecture de 1811-1833.

(14)

le principe organique (28) d'ordre comme un moyen d'atteindre avec succès, la relation des parties au tout et des parties entre elles

(29)".

Insistant sur l'intégrité du projet, Mies procède délibérément suivant cette méthode inductive (30)propre au langage et à la grammaire clas­ sique de l'architecture (31)., Mies fut suffisamment proche de

P. Behrens pendant les années 1908-1911 peur s'initier à la prati­ que néoclassique de son patron. Patron qui au demeurant gratifiait ses apprentis-architectes de nombreuses promenades dominicales en

automobile autour des édifices de âhinkel dans la banlieue berli­

noise (32). Il est évident que les premières commissions de Mies fu­ rent effectuées à la manière de Schinkel telles que la maison KrOller et le projet du monument de Bismark peuvent l'attester ; mais se de­ mander quelle influence eut J.N.L.Durand sur Mies au travers de Schinkel revient à poser l'hypothèse de la rencontre de Schinkel -lors de son séjour à Paris en 1826- avec Durand, comme l'hypothèse d'un modèle néanmoins évident pour le pavillon de Frédérick Guillau­ me i n , et comme l'hypothèse de la divulgation du Précis en Allema­ gne. Aussi plus significatif encore est qu'à cette intégrité du sys—

tème inductif néoclassique que Mies fait sien, celui-ci va revendiquer

l'unité de "conventions valides ' : ce désir d'un vocabulaire et d'une

grammaire moderne de l'architecture basés sur des conventions univer­ selles -comme le laissait poindre R. Schwartz- va pouvoir prendre

forme durant l'Exposition . Internationnale de Barcelone de 1929.

L'architecture est la volonté d'une époque traduite en terme d'espa- ce*.. jusqu'à cela ... elle reste un chaos de forces non dirigées

<33)î

(28) concept interrossant, venant de la part du "démiur­ ge" d'I.I.T., la notion d' organicité indique bien une direction univoque du par­ ticulier au général. (29) cf. P.Johnson op.cit. p. 199. (30) cf. J.N.L.Durand in Nouveau Précis p. 92. Ce système de composition inductive quant à sa "des­ tination pédagogique" de­ vient déductif dans sa

"pratique projetative". (31) Nous rectifions l'in­ décision de Summerson au profit d'un langage soit classique, soit moderne de l'Architecture.

(32) cf. P.Johnson

op. cit. p. 208. Nous re­ marquerons la similitude entre le batiment Mannes­ man de Behrens avec le Schauspielhaus de Schinkel.

(15)

Le Pavillon de Barcelone.

A- Sous un toit en porte à faux supporté par un système régulé de co­ lonnes, et sur un sol d'une parfaite horizontalité, l'espace du pavil­ lon est directement contrôlé par des murs non porteurs ; bien séparées des structures porteuses verticales, ces parois verticales modulent une quasi "fluidité (34)" de l'espace intérieur comme extérieur. Trois principes se dégagent de cette construction.

-L'arrangement assymétrique et libre de tout code ac adémique. -La rectilinéarité structurelle de l'ensemble.

-La balance invisible des parties de l'édifice.

Cette esthétique Constructiviste adjointe au credo De Stijl -participant à ce langage consistant de l'architecture "basé sur des conventions universelles"- n'est pas la première expérimentation de Mies en ce domaine : son projet pour la maison de campagne en briques de 1922 préfigure déjà cette influence des Néoplaticiens sur le groupe berli­ nois G ; mais si les constructivistes—dadaistes de ce groupetcomme l'étaient Hans Richter, Viking Eggeling, fermer Graeff, centrés au­ tour de la figure charismatique d'Ell Lissitzky:, ne furent que peu affectés par De Stijl, un membre de ce groupe neanmoins fut directe­

ment influencé (35): ce fut Mies. "La nouvelle architecture est anti

cubique... elle projette d'une façon centrifuge les cellules de l'es­ pace fonctionnel à partir du coeur du cube...elle prend un aspect Plus ou'moins flottant...(36).".

Si la "non frontalité et l'assymétrie (35)", concept clé du manifeste de Théo Van Doesbourg, participent à l'apparence du pavillon de Mies,

Ie principe de croissance organique ou "centrifuge" Green houghien (37) participe à la conception et à la genèse de cet édifice au meme ^■itre que dans la maison de briques de 1922. Mais si les couleurs

(34) nous n'aborderons l'a­ nalyse critique de ce con­ cept théorique de la Moder­ nité, mais retiendrons son sens commun : ce qui est coulant et limpide.

cf. Larousse.

(35) cf. K.Frampton in De Stijl p. 107.

(36) cf. T.Van Doesburg in "towards a plastic Archi­ tecture". De Stijl 1924. VI p. 78.

(37) "au lieu de réduire les différentes fonctions des différents édifices à une seule forme générique codifiée, en adoptant un aspect extérieur qui n'ait que le seul but de flatter l'oeil..., sans aucun lien avec,la distribution inter­ ne, on doit au contraire construire à partir- d'un coeur, d'un noyau et con­ tinuer ainsi vers l ’exté­ rieur... cf. H.Greehough in Roots of contemporary American Architecture.

(16)

primaires du néoplasticisme furent inconditionnellement rejetées par Mies et par Lilly Reich (38), l'idée de la transparence (39) témoigne d'une transgression notoire dans 1' éthique du concept de composition orthogonale opaque néoplasticienne de part cette dimension illusoire des images réfléchies dans les glaces du pavillon de Barcelone. La photographie qui semble volontairement recomposée .selon l'esthétisme du collage Bau-haus -où chaque élément dévitalisé est contrôlé dans «ses effets graphiques comme émotionnels- ne veut aucunement dissimu­

ler ou gommer les plans virtueLs des réflections . Quatre plans, con­ verge nts bien, selon les règles de la perspective à un point de fuite, vers un plan frontal fermant le patio, posent le "cadre" matériel de l'espace "réel" ; mais une série de plans virtuels ouvre et étend le domaine physique focalisé sur la danseuse de George Kolbe. Le pavil­ lon de Barcelone ouvre des horizons que la composition néoplasticien­ ne des masses de la maison Wolf de 1926 n'abordait pas (40). Et la démarcation d'avec De Stijl s'accentue de plus dans l'obsession que Mies portait à cet espace centrifuge, non plus articule en terme de Plans et couleurs primaires mais en termes de reflection, de transpa­ rence et de translucidité comme en terme de tactilité et de matéria­ lité des plans limites ; ce que corroborent les dessire de Mies eux- ntemes. Si le dessin est utilisé comme un outil rationnel,par J.N.L. Durand comme ultérieurement par Mies,dans l'élaboration de l'archi­ tecture, sa fonction de représentation dans le premier projet de gratte ciel de bureaux de 1921 vient déjà renforcer les qualités tactiles comme visuelles des plans verticaux par le choix d'un pa­ pier de dessin à gros grain sur lequel vient s'accrocher les "gla- Cls” noirs du fusain.

(38) collaboratrice de Mies pour le pavillon de l'Expo­ sition de la Mode de 1927 à Berlin dont l'influence est contestée par P.Johnson, op. cit. p. 207. (39) cf. Pavillon de l'In­ dustrie du verre de 1927 / Pavillon de Barcelone de 1929. (40) cf.K.Frampton op. cit., p. 110.

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B- L'équilibre précaire de la statue de Kolbe entre le haut boisé et le bas acqueux, contrebalancé méticuleusement sur la photo par la co­ lonne tridimensionnelle, nous introduit dans un second système de composition lorsque nous abordons l'échelle des détails du pavillon de Barcelone. Si l'hypothèse de la position de la colonne chromée comme élément d'un tracé régulateur ordonnant la photo composée par Mies n'est pas confirmable, la disposition dans le détail des élé­

ments vont infirmer l'apparente liberté que nous avions rencontrée au niveau de 1' arrangement constructiviste et de son échelle.

Les colonnes sont de formes cruciformes, exprimant bien leurs modes de

construction : quatre cornières sont assemblées en forme de croix ; qutre feuilles de chrome,épousant cette forme quadrangulaire, sont assemblées au moyen de vis,elles mêmes visibles. La rencontre de ces colonnes avec le sol met en évidence ce qui était invisible sur le Plan, à savoir que le sol horizontal possède une grille par l'inter­ mediaire des joints du pavement * cette grille, nécessite de construc­ tion de part le problème de l'éventuelle dilatation thermique, va structurer l'ensemble de l'édifice en une matrice sur lequel les élé­ ments vont y trouver leur place. Ce second système de composition, de­ venant par là l'essence même du projet, rejoint cette conception de l'ornementation musicale du Quattro Cento où toute piece (vocale) est pour l'artiste un canevas tracé par le compositeur qu'il se doit d' étoffer (41).

Si une histoire diachronique de l'oeuvre de Mies pouvait nous éclai- rer, selon S.K.Peterson (42), sur ce transfert d' attention de Mies Van Der Rohe de la structure constructive à la grille abstraite, il nous semble bon de suivre ce transfert au sein du pavillon et de remarquer que l'élément marquant du projet de 1929 est, certe la colonne,, mais

(41) cf. Ornementation in Grande Encyclopédie Larous­

se 1975.

(42) cf. Inland Architect mai 1977 p. 8.

(20)

plus spécifiquement la grille et que celle ci fait ultérieurement son apparition. Notre intérêt pour la colonne du pavillon de Barcelone fut aiguise par la forme elle meme de cet objet de structure : une colonne circulaire conventionnelle, même parée de chrome, aurait-elle tout autant rempli son rôle ? son champ de tension radioconcentrique et son statut d'objet autonome ne semblait guère servir l'ordre du se­ cond système de composition. Une forme cruciforme quadridirectionnelle de la colonne est bien, sinon une extension de la matrice spatiale du pavillon au delà des limites horizontales de son sol et de son pla­ fond , mais bien plus une matérialisation d'un point de la grille géo­ métrique. Cet excès d'attention de la part de Mies Van Der Rohe pour un élément par tradition structurel, qu'est la colonne, reflète bien que "le champ réel de l'activité d'architecture est dans le royaume de la signification" et^ette mise en évidence avec précaution de la colonne ,est bien la pétrification de cette "vérité qui est significa­ tion des faits" (43). La Forme (44) est bien acte d'architecture et cette forme a directement orienté notre questionnement au niveau de l'ordre du significatiffvers cette grille abstraite qui révèle -par l'examen attentif des clichés photographiques- les lignes de Dointoiement du pavage du sol. La colonne cruciforme et sa grille roatricielle vont marquer, après Barcelone, toutes(45) les maisons de Mies en Allemagne : de la colonne cruciforme de l'entrée de la maisoi de Tugendhat à la grille pavementaire de la maison à trois cours de 1934, le système de composition de Mies va se généraliser et se per­ fectionner . La grille en place au pavillon de Barcelone, , les ouver­

tures vitrées ne vont . pas se trouver placées librement ,•

mais vont (même si les cadres verticaux de différentes"fenêtres"

(43) cf. P. Johnson op.cit. p. 204.

(44) "elle (l'architecture) n ’a rien à voir avec l'inven­ tion des formes" M.V.D.Rohe in P.Johnson op. cit. p.204.

(45) exepté le batiment d' Exposition de 1931 à Berlin.

(21)

ne seront pas encore o r d o n n é .^ sur la grille du pavage) pour la plü- part s'y trouver centrées. Un grand soin va être apporté par Mies aux détails comme à l'arrangement du mobilier et à la position des élé­ ments en relation avec le "plan général".

Plus que par les caractéristiques visuelles et ornementales de la calcédoine noire polie, du travertin clair et du métal chromé, 1' as­ semblage des matériaux et leur ordonnancement géométrique subordon­ né à l ’utilisation rationnelle de la grille -pavementaire comme intel­ lectuelle- nous a entrainé dans le contexte traditionnel de l'Ornement, ce second système de composition intrinsèque au pavillon de Barcelone et qui va trouver sa maturité et sa parfaite application urbatecturale à I.I.T.

(46).cf. A.Palladio : Les quatre livres de l'architec ture.

- L'enveloppe financière restreinte, la complexité du programme et la destination des batiments d'I.I.T. vont faire que le système de composition Constructivo-ornementaliste du Pavillon de Barcelone va s'orienter nécessairement vers la standardisation des éléments de construction comme du plan d'aménagement du territoire du campus. Cette grille modulaire,qui apparait à l'état embryonnaire dans les travaux européens de Mies, va devenir à I.I.T. l'élément dorganisa-

tion essentiel comme l'élément visuel majeur.

Cette conception d'un ordre, intégrant l'édifice lui même comme les Parties le composant, est certespropre à la métonymie et à la gram­ maire classique de l'architecture. Le diamètre de la colonne classi­ que, module primaire de la composition va "harmoniquement" contrôler

"ordre" choisi ainsi que chaque surface, volume et unité de base Par le simple jeu des proportions, "fondement de la véritable archi­ tecture (46)". Mais déjà à Barcelone, même si Mies corrobore plus ou

(22)

moins à l'idéal classique du ratio mathématique, il s'en éloigne dé­ finitivement par le fond : la grille régulatrice de Mies va ordonner les proportions des espaces comme la composition des façades et,de ce fait/va contrôler le batiment par un treillis y treillis non plus

seulement planaire mais tridimensionnel.

"L'abri relatif dans une sorte de grille embrassant le tout (47)" se révèle ici formellement quant à son mode d'élaboration en trois dimen sions. Selon les prémices de Schwartz, Mies débuta son projet du cam­ pus de I.I.T. en plaçant préalablement sur le site une grille modu-I

laire déterminée par la taille d'une salle de classe standard : 24 pieds de long par 24 pieds de large, par 12 pieds de haut, tel était

j l'élément modulaire. En suivant le processus de composition (48),

chaque classe fut ensuite subdivisée en prévision du positionnement

| des éléments de partitionnementy les éléments (éclairage, portes de

I communication) qui ne coïncidaient pas avec le partitionnement de la

I structure furent placés au centre de chaque module. Cette subdivision

géométrique, partant du général pour aller au particulier par une sé­ rie de diminutions mathématiques de la grille, est un procédé de com­ position typique de l'ornementation.

Cette dérivation ornementale basée sur un nombre limité de manipula­ tions géométriques sur une unité de base, et produisant par là même rythme (49) et symétrie (50), sera utilisée parfaitement par Mies à

1*1.T. Utilisé par M o n d r i a n ((51) dans sa composition de 1919, un

»

echaf audage similaire de lignes directrices -tel une synopia-

®ert primitivement de grilles ou trame au développement et au posi­ tionnement des formes (colorées). A I.I.T. le plan vertical va pictura- lement se confondre au plan horizontal.

^*e Chemistry Building comme le Lewis Building, édifice type de la

pla-(47) cf. R.Schwartz op. cit p. 135.

(48) rien n'est suggéré quant à l'influence de la grille urbaine de Chicago, et du système du"block"sur la dérivation ornementale de Mies à I.I.T.y mais 1 ’ hypothèse reste ouverte.

(49) produit,par la répé­ tition uniforme d'un élé­ ment.

(50) résultant de la rela­ tion de proportionnalité des parties avec le tout. (51) cf. T.Beeby op.cit. p. 13.

(23)

nification de I.I.T., occupent neanmoins la trame générale du campus (52) cf. M.V.D.Rohe x n Art

, , , , Criticism : P.Johnson

d'une façon singulière : les pourtours périphériques est et ouest n' op. cit. p.196.

occupent pas une ligne de la trame mais sont disposés entre deux

lignes directrices consécutives ; deux rangées centrales de neuf mo­ dules épaulées par deux demi rangées périphériques de neuf modules posent la double hypothèse quant à l'opération conceptuelle du pro­

jet : à savoir, une opération de translation est ouest des batiments que Mies aurait expérimentée auparavant sur les premières maquet­ tes de I.I.T. ou,à savoir, une volonté marquée pour exprimer le demi module comme étant le résultat rationnel d ’une opération de subdivi­ sion de la trame modulaire de base. A ce niveau, le système resterait cohérent et la "dérivation" ornementale resterait bien en oeuvre au travers des principes et singularités des édifices d'I.I.T.

^'extérieur de l'édifice ne serait il pas l'extension logique du sys­ tème propre au plan horizontal?

Les lignes "régulatrices" furent"projetées" sur la face externe de la façade, révélant ainsi l'armature du système. Le plan vertical comme ^ édifice sont des fragments du système ordonnateur : une subdivision ^e la grille modulaire va définir quatre sous-modules volumétriques

douze pieds par douze pieds par douze pieds et ainsi donner for­ me a ce réseau cubique qui ordonne spatialement I.I.T.

^ chaque rencontre de la façade du batiment avec le reseau modulai- te est placé un poteau ; poteau,ou ligne du reseau,qui marque secon— Virement l'intersection du partitionnement intérieur avec le mur e*térieur. Les linteaux d'acier, étagés tous les douze pieds, et re— Cevant les planchers, vont former avec les poteaux verticaux une Saille sur la façade qui va "signifier" (52) la trame modulaire tri­

(24)

dimensionnelle. Cette trabéation (53) d'acier va être soigneusement remplie, soit par de la brique, soit par des panneaux de verre, pour n'être ainsi que plan vertical continu que viendra interrompre la brusque rupture de l'angle .

Et c'est cette articulation des deux plans verticaux qui va révéler explicitement la nature de la façade : une peau recouvrant un sque­ lette (54). Squelette constructivement structurel, celui ci est pen- se a I.I.T. plus encore comme support matériel à l'ordre général de le trame spatiale de Mies. Cette trabéation métallique, cette grille d'acier -constituant une métaphore de cette structure cachée (55)-va orienter divers interrogations que l'angle-charnière fait apparaî­ tre :

De sa position dégagée par rapport aux poteaux béton, la grille faça- de n ’est plus qu'une image extérieure à la structure, aux lignes de le trame elle même.

Au delà de cet angle, 'leitmotiv de l ’architecture Miesienne? va

Se poser la question du rapport de la grille métallique de la façade avec sa jonction au sol, au réseau modulaire horizontal.

Cet angle -ou plus généralement ces poteaux I.JP.N. protégés de béton

et per® en, leur faces externes d'un I.P.N. de la trabéation- va

revéler la contradiction du batiment : la qualité premièrement

structurelle de ces I.P.N. de façade sera déniée au profit d'un ca-d v*

e non structurel , entourant incisivement les panneaux de verre

°U de brique, véritable cadre-fenêtre sur un tableau-paysage. Ces ^•P.N. dont la base a été méticuleusement dégagée et sans contact âVec le sol, peuvent être interprétés comme élément structurel non

de la construction^mais du substratum conceptuel de la subdivi- lQn tramaire du site. (53) trabéation ou disposi­ tif poteau-poutre cf : J.Summerson in le langage de l'architecture classique p. 21.

(54) nous renvoyons le lec­ teur aux ouvrages généraux traitants de l'idéologie sous jacente derrière ces 2 images.

(55) il convient de noter que pour la structure du batiment lui même, Mies fut contraint d'enrober ses IPN de béton, en accord avec le code Incendie de Chicago

(25)

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(26)

L'ordre de la'signification'est inscrit en filigrane. Seuls éléments de la structure constructive ponctuant la classe standard de 24 par 24, et dévoilés aux quatre angles du batiment, les poteaux d'angles font peu écho à 1* "honnêteté structure1le"des éléments porteurs de Berlage (56) .Faut il y voir la distinction entre le visible et 1'

invisible, le formel et le conceptuel ou encore la transgression f

voir la sublimation des structures matérielles et constructives en des structures conceptuelles et spirituelles(57) ? La subdivision de l'unité de base, projetée en avant comme pour mieux se révéler par rapport aux plans de base de 24 par 24, se poursuit elle -au travers du rapport de l'allège brique et des quatre surfaces de verre- dans chaque panneau de la trabéation métallique ?

L'Ornementation dans sa conception renaissance (58) , est défini comme étant un canevas tracé par le compositeur que l'interprête se ^°it detoffer en usant d'un répertoire de formules que les Français ^Qnommaient"diminution" et les Angais "division".Le compositeur et l'interprête réunis en Mies vont user de ce procédé de composition ^Ul assoiera à jamais l'espace architectural à l'échelle du terri- toire de I.I.T. Ce "Beinache Nichts (59)" de la composition archi­ tecturale, similaire au système "à petits carreaux" de J.N.L.Durand

met en évidence la mise en place et le perfectionnement à

**1*T. d'un système introduit à Barcelone (61). Le plan, l'éléva­ tion et l'édifice lui même furent traités comme des fragments du sys­ tème qui pouvait se générer à l'infini, sans fin :

^&ns la colonne en marche, chaque chaîne est un fil du tissage de Ce réseau modèle... une nouvelle attache peut toujours être ajoutée et Sa

sans pour cela en changer la chaîne. La monotonie sans fin est la

(56) cf. P.Johnson op.cit. p. 138. (57) cf. Church Incarnate (58) cf. Grande Encyclopé­ die Larousse. (59) ou presque rien. (60) si la rigueur - au tra­ vers de l'alignement du plan de la coupe et de la façade- de la composition architec­ turale nous intéresse, elle n'engage cependant pas la notion de territoire.

"après avoir tracé des axes parallèles et équidistants, et les avoir coupés perpen­ diculairement par d'autres axes... Divisant ensuite chaque entre-axe en deux, on placera..." cf.Ière planche de la Partie Graphique 1821.

(61) le symbole ultime, pour

Mies, n'était pas dans le cadre constructif comme structure mais dans la gril­ le comme géométrie

-l'abstraction, non le fait" cf. S.K. Peterson in Inland Architect, 77. p. 8.

(27)

loi de sa formation (62)" : telle est bien la formalisation de la composition urbatecturale de I.I.T.

Ce premiers type d'édifice du campus que nous venons de voir/ symbo­ lisé par le Chemical Building, trouve historiquement un précédent

(63) dans les maisons à ossature bois de la Nouvel Angleterre : un coeur central inséré dans un espace définit cette typologie architec­ turale propre à la Nouvel Angleterre . Mais ce coeur, constitué de cheminées et d'espace de service,et enveloppé par un espace dépouil­ lé» répond explicitement à ce manifeste ascétique où "tout batiment séculaire qui aurait un centre vide serait travail sans espoir ; le leur espace serait pour toujours cave (64)".

Cette enveloppe spatiale uniforme, sans prédominance d' une partie sur l'autre et sans système hiérarchique -si ce n'est que les espa- Ces de circulations verticales comme les éléments de chauffage- cor­ respond à cette interchan g abilité des fonctions des premières bâtis— ses de la Nouvelle Angleterre (65). En tant qu'espace universel*

^ espace de la vie quotidienne (living) comme l§s espaces de repos (sleeping) ou les espaces de rangements (storage) sont identiques et susceptibles de changement de localisation à l'intérieur de 1*envelop­ pe meme de la bâtisse ; les éléments de la circulation verticale sont strictement utilitaires, sans jamais revendiquer le droit de célébrer

^•e Passage d'un niveau à un autre s la fluidité est restreinte com-

l'atteste les mains courantes minimalistes. L'utilitarisme pragma- tique, pius que ie formalisme, se retrouve dans la standardisation du système ; système où la régularité rationnelle dans la méthode de instruction dénie la symétrie dans son acceptation esthétique ou

formaliste. Les ouvertures régulières,centrées en plan et en eleve-

°n,contribuent à la rigueur du système. La simplicité, leitmotiv

(62) cf. R.Schwartz op.cit p. 120. (63) cf T.Beeby op.cit. p. 44. (64) cf. R.Schwartz op.cit p. 54.

(65) cf. T.Beeby op. cit. p. 44.

(28)

d'un tel abri pour une famille réformiste, ordonne un travail manuel

Proche des techniques artisanalesde la période médiévale : les

quelques touches décoratives que l'on rencontre sur les poutres et poteaux principaux, dénotent de l'attention méticuleuse des protes­ tants portée sur les éléments de connection, les joints et articu­ lations. Un parallèle avec les travaux de Mies ne serait pas â négli­ ger.

ce plan puritain, exemple moral pour rappeler à leurs occupants leur téelle place sur terre, trouve sa traduction contemporaine dans les édifices du premier type du campus d'I.I.T. symbolisé par le Chemi­ cal Engineering et Métallurgy Building : 1'amphithéâtre et les espa­ ças de service se trouvent maintenus dans la partie centrale du ba­ timent ; cette prédominance de la centralité peut sembler participer a une stratégie de hiérarchisation des espaces. Mais l'inclusion dans une enveloppe uniforme des différentes fonctions du Chemical/ building comme du traitement identique en matériau et texture des Paroies du"coeur" comme celles des espaces périphériques,rendent va- ^■tde la similarité (66), dans le fond comme dans la forme, de ce ba­ timent avec le manifeste ascétique des maisons de la Nouvelle Angle­ terre. La célébration de l'angle cornière -dans une volonté de de- v°iler, derrière la peau de l'élévation, le soubassement structu- rel de la grille géométrique d'un territoire doublée d'une vision Millénariste— possède des similitudes avec celle des communautés

shaker ou Amana de pensée Anabaptiste. Comme à I.I.T., ou toutes les c°lonnes et par voie de conséquence les poteaux angle-corniere sont lssus directement des "croix" de R.Schwartz,ou point de rencontre aes lignes de la grille de 24 pieds d'intervalle, les cimetière des

(66) la main courante minima­ liste des escaliers se trouve et dans les édifices Protes­ tants et à I.I.T.

(29)

colonies Amaniennes sont strictement disposés, conformément aux in­ jonctions de Schwartz, sur une grille orthogonale. Si les batiments cubiques Amaniens sont disposés en symétrie, tout développement hié­ rarchique ou axial est fortement prohibé,conformément à la pensée

réformiste. L'insularité du campus,comme des villes Shaker, est

étrangement similaire à cette séparation du monde des élus avec 1' environnement proche. Cette recherche d'une plus grande pureté ne s'envisage qu'avec une fractionnalisation ou une dichotomie plus grande entre les deux mondes : deux systène s de circulation se trou­ vent en oeuvre à I.I.T.; celui périphérique qui ne concerne que les 'étrangers" et celui interne réservé aux"élus'.'

Ce paradis utopique à la sortie sud de Chicago attend t il le Millé­ naire ? toujours est-il que cet ilôt blanc dessine par Mies,comme

ces lieux "choisis" par les réformistes pour survivre à 1'Apocalyp­

se sont les expressions tant formelles que signifiantes du chemin décrit par Schwartz.

les premiers édifices du campus d'I.I.T. —cpmme les premières bâ­ tisses de Nouvelle Angleterre- sont la transcription spatiale de la vision austère du "chemin sacré" de Schwartz, un second groupe d e- difices va correspondre à la figure décrite par R. Schwartz comme

ia séparation sacrée" (open Ring).

Seconde figure dans la description de l'évolution des formes de la chrétienté par Schwartz, l'open Ring reflète la rupture du monde Protestant avec l'église catholique. "Nous recherchons la forme de chaque jour, l'espace de l'homme éveillé qui se tient au centre du

(30)

temps...la forme de l'église entre les temps, la forme du royaume à venir (67)".

"La rationnalité de ce plan se trouve dans le départ et dans la no­ tion de s'en aller au loin. Ce plan fait ressortir l'instant ou la forme close s'ouvre. Les gens sont sur le point de s'en aller... mais ils s'attardent encore un peu sur le seuil, interstice entre la sécurité du dedans et le chemin qui s'ouvre. Le chemin est à Porté de main... les ruptures sont des formes primitives (68)".

Cette forme primitive/où chaque membre de la congrégation réformis- te est un missionnaire du Christ dans un monde hostile et sauvage,

marque bien cette rupture avec le monde . sécurisant des sacre­

ments de l'église catholique. "Notre souper est le seul vrai repas

de Dieu et, en même temps, il en est sa "commémoration'.' Le Christ lui

meme l 'indiquait lorsque celui ci ne voulait pas le célébrer sur ^erre mais dans l'éternité (68)".

k® mythe Millénariste soutend bien ce passage de Schwartz où tout rituel qui s'insinuerait entre l'individu seul et Dieu est bani.

\<T ^

e avec le péché originel, 1 ' individu,,seul en face de son juge,cons- t3-tuera cette société d'isolationnisme. L'adéquation entre le nou-- veau Monde et 1'avènement de la réforme (69) est décrit par Schwartz exP ü c i t e m e n t .

(67) cf. R.Schwartz op.cit* p. 67. 70.

(68) Ibid. p. 81.

(69) Si la Réforme peut être liéeau capitalisme comme 1'a théorisé Max Weber, la"pré­ destination de la morale Calviniste -justifiant l'ai­ sance financière des "élus" seule indication terrestre de l'accumulation par une vie de travail incessant d' où est bani tous plaisirs terrestres- n'indique rien quant à la forme architectu­ rale de la société réformis­ te .

(70) 1953. (71) 1946.

Isolé dans le sud de Chicago, le campus de I.I.T. va produire un nou-v®au type d'édifice : le batiment des"communs" (70) en est

l'exemplai-«

e base de ce type. La tripartition spatiale du plan et de l'élé- Vation introduit un espace central qui est dans ce type, ouvert et

lc^e. L'antispatialité massique du coeur des batiments du premier ty- cf* batiment de lar métallurgie et de la chimie (71) ) e*st ici

(31)

remplacée par une organisation hiérarchique d'espaces mineurs ou­

vrants sur ce vide central. Ce centre est peut être "cave (72)" . par

l'insuffisance de lumière naturelle mais il n'est plus un "travail sans espoir (72)". Ce travail va se détacher progressivement de la

grille originale de base pour rechercher un ordre plus éthéré.

L'homogénéité de la planification d'I.I.T. et la production de départ de Mies se brisent dans cette longue et patiente recherche de l'arc chitecte,que va orienter cette lecture de Schwartz : “le premier pas

sera d'abandonner complètement l'espace structurellement établi pour utiliser la structure simplement comme un moyen de rendre, dans une

Cr"éation libre, 1 ' espace toujours changeant" ( 72*).

“Dans le nouveau plan , toutes les choses appartenant au monde de

la Perfection sont à portée de main__ chaque chose contient une for-me du passé (73). L ’interraction des habitations du vernaculaire réformiste américain, plus que l'Altes Muséum de K.Schinkel,sur le développement des " Communs " et de “Crown Hall" reste ouverte,mais Maintenant, "la forme a un espace ouvert où l'anneau (le Ring) reste °uvert, où l'univers est séparé en deux. Et cependant rien de plus be peut advenir ici que le tout unificateur; totalité qui était au­ trefois si admirable mais qui est maintenant déchirée en deux (74)".

déchirure Millénariste va t'elle se faire totalité à I.I.T. au travers de la dichotomie urbatecturalement résolue par Mies ?

e centre de gravité du monde s'en est aile vers l'eternel/et tou— tes ces formes sont ouvertes... de ce fait, l'artiste doit, au lieu d une ressemblance véritable avec le monde, bâtir un monde qui est ou- Vert à Dieu, où les formes qui lui correspondent sont ouvertes... Llles restent ouvertes, prêtes à recevoir la terre et chacune d

(.72.) cf. R. Schwartz op»cit. p. 54.

(72*) Ibid. p. 198. (73) Ibid, p* 75. (74) Ibid. p. 75.

(32)

elle est seuil-passage et vide (75)".

Forme ouverte,et duellement vide et passage, Crown Hall marque une réélaboration du second type d'édifice d' I.I.T. L'élaboration binai­ re de son espace pourrait trouver un écho catalisateur en ce passage

R. Schwartz : "les anciens construisirent le Parthenon d* Athènes comme un reliquaire pour une statue et, en même temps, édifièrent le temple à Eleusis en tant que vaisseau ... L'est et l'ouest pou­ vaient développer cette différence dans leurs formes comme une oppo­ sition val able. Mais nous pouvons aussi imaginer des édifices qui Pourraient combiner ces deux éléments ensembles, cette mani festa- tion éclatante du"champs d'action" avec ce reliquaire sombre et ca­ ché (76)".

travers de l'imaginaire diarétique de R. Schwartz, nous aperce- vons l'ordonnancement de cette école d'architecture d' I.I.T., de ce Vaisseau lumineux de l'espace d'exposition de Crown Hall que trône Mies en son centre. L'espace du coeur, espace central fermé, tel le

Reliquaire contenant l'esprit des Esprits, les mystères du bureau du directeur retrouve t'il l'antispatialité massique du coeur des 6difices du premier type d'I.I.T. ? Ce partitionnement blanc du c°eur, enveloppant le vide hiérarchique, marque dans la chronolo­ gie des projets (77), une résolution intégrant les deux données de

1545 (78) et de 1953 (79). L'issue de la lutte entre masse et vide

fut-elle contrainte par les exigences du programme ? De toute evi—

de«ce le vide règne : " Dieu habite le vide (80)". Ce vide du

vais-eau va buter et se trouver enveloppé par de fine structure d'acier enserrent des panneaux de verre ; panneaux qui sont l'ultime 11— ite du monde du prophète avec l'au-delà. Si cette barrière peut re—

(75) cf. R.Schwartz op.cit p. 82. (76) Ibid. p. 202. (77) Crown Hall, 1956. (78) Batiment de la Métal­ lurgie et de la Chimie. (79) "Commons" bldg. (80) cf. R.Schwartz op.cit p. 86.

(33)

itérer les caractéristiques de la composition picturale des Romanti­ ques Allemands (81), la teinte noire de cette structure -barrière entre le dedans et le dehors- fonctionne plus comme un élément de dématérialisation que vient renforcer l'action du contrejour (82); ia solution formelle adoptée par Mies pour relier le monde à "l'au­ tre monde", au travers de cette structure barrière,est cette image be la seule architecture va,labié décrite par Schwartz :

'La seule architecture va-labié est celle qui tient compte, dans son élaboration, de l'éternelle séparation... peut être est-t'il possi­ ble de séparer, dans un seul exemple, une structure habitable d'une

structure qui est symbolique , afin de ponctuer la première au niveau bu seuil et de maintenir le seconde au delà de ce seuil. Dans ce cas i& » nous pourrons fermer la liaison en utilisant une substance qui conférerait à la fois protection contre les intempéries et entraves

\

a tout passage ; nous pourrions rendre le mur de fermeture transpa- rent, nous permettant ainsi de voir au dehors, dans cette part sym- b°lique de l'édifice qui s'étend dans cet au-delà. En vérité, nous Pourrons exprimer ce qui est au delà de la fenêtre par allusion, P^r suggestion, par indication ...(83)'.'

^ structure fine d'acier de teinte noire, qui marque les limites de Crown Hall certit, pour qui veut voir, des panneaux de verre aux ca­ ractéristiques bien différentes. : la partie inférieure est consti­ p é e de deux panneaux de verre blanc translucide surmontés d ’un pan- neau cleir transparent et qui dirige ainsi la vue sur l'arrière plan

b ciel de la "structure symbolique". Mais ici, sans la. médiation P second plan, le premier plan, placé sur ce fond de ciel, est bggéré" et"indiqué" sur les panneaux translucides blancs ; la.

(81) cf. T.Beeby op.cit. p. 49.

(82) comme dans l'archi­ tecture du siècle des lu­ mières, le contre-jour de B.A.Vittone rend la struc- tureporteuse de 1'oedicule central nombre et plus min?- ce qu'elle ne l'est en réa­ lité, renforçant ainsi l'i­ dée de dématérialisation.

(83) cf. R.Schwartz op.cit. p. 84.

(34)

foliature des végéraux est inscrite par"allusion", en pointillé sur ce seuil ( de verre). En feed back, la structure d'acier noire est imprimée sur le "monde symbolique" ; de ce fait la relation entre le monde construit et le monde au delà du seuil est établie :"dans tous les cas, l'image derrière le seuil devra être obstruéedepuis l'espace lui faisant face, depuis l'espace où nous vivons. Nous pourrons

peut-A

etre y parvenir en employant un panneau de verre -verre qui à la fois est transparent et dur-. Cette image doit signifier : passage que le Pied ne peut pas franchir (84)".

l*3 nécessité intrinsèque,pour une enveloppe d'un espace vide et ou- vert,d'être percée -afin de permettre à l'être humain d'y accéder et de la parcourir-^ particularise la relation du monde symbolique avec Ie monde construit: Au niveau du point stratégique "où la fenêtre s' ouvre sur un paysage vide qui s'étend entre la seuil et l'horizon

(85)".

Ce point qu'est la plate forme flottant entre le sol végétal et le Piano nobile de Crown Hall nous semble plus être à même d'être in­

terprété donc comme point de départ du "chenuin-voyage" ; cette

Plateforme intermédiaire pourrait être le lieu où le "pèlerin" mar- une pause,ou hésite avant de se mettre en marche. Cet espace, Paysage vide" ou sortie de Crown Hall contrebalance savamment 1' entrée du coté nord. La petite histoire, dépeignant Mies assis au Gentre du vide et fixant méditativement le sud, renforce cette hy­

pothèse sur la destination avant de franchir le seuil, de mar-

^Uer une halte sur le perron de la plate-forme, nous sommes bien un édifice entièrement transparent, ouvert tout entier à la lumière de cet " autre monde ". Cet édifice, célébration vénérée

(84) (85) cf. R.Schwartz

(35)

de la technologie de Mies, "sera,pour le nouvel architecte quelque chose qui s'étend entre la terre et le paradis, prêt pour recevoir n 'importe quoi. Dans cette forme, il (l'architecte) élève le plus bas au niveau le plus haut ; il construit des cathédrales hors des formes de la nécessité (86)".

L école d'architecture devient le centre sacré du campus d'I.I.T. et déplace la cathédrale dans la hiérarchie des significations

(87). La cathédrale, réduite en taille à la dimension d'une simple chapelle, est reléguée dans un coin mineur du campus. Parée de vigne vierge et dissimulée entre des batiments imposants, la cha- P d l e d ’I.I.T. tourne -bien symptomatiquement- le dos au campus.

Perdu dans un monde séculaire sans idéal spirituel, Schwartz décrit S°n cinquième plan intitulé le "calice noir" (sacred cast).

cette époque -dont le devoir est de proclammer la mort d u . Sei-

9heur- correspond une église (88)... la structure est simplement tond ouvert. Ce n'est pas la rondeur du choeur de l'église qui g I

uvre complètement sur une vue éternelle... mais c'est plutôt cette rondeur qui est abri et fin ; présence simple de la gaité, Ornière en attente, dans laquelle les gens se rendent telle dans

916 ouverte. On place l'autel dans le point focal du rond :

s murs l'entourants doivent être très hauts et constitués de ^tériaux lourds... Il .ne doit y avoir aucune fenêtre dans les

dts périphériques, afin de ne pas compromettre l'intériorité de 1'

ice (89). Si Mies conserve une géométrie orthogonale confor­

me g

u campus, il va transcrire la vision apocalyptique de Schwartz

sa chapelle d'I.l^T.: (86) cf. R.Schwartz op.cit. p. 222. (87) cf. T.Beeby op.cit. p. 49. (88) cf. R.Schwartz op.cit. p. 165. (89) Ibd. p. 157.

(36)
(37)

"Grduellement l'obscurité prévaut. L'assemblée et l'autel vont deve­ nir la dernière petite tache de lumière au milieu de l'obscurité descendante. Pas un seul souffle de vent... un mouvement cependant y subsiste : le mouvement des personnes se rendant a la table du Seigneur et puis s'en retournant... L'aller# la communion et le re­ tour. Habituellement, bien peu de signification est accordée à la seconde phase du mouvement. Mais elle a un sens profond : chemin vers la fin. Etre renvoyé de l'autel est habituellement interprété com­ me être envoyé à la maison, dans le monde, a notre travail. Ceci est vrai. Mais plus profond et plus variable encore est ce deuxième

sens : c'est être envoyé dans l ’obscurité, vers le Jugement Dernier. nous désirons mettre en évidence la signification de ce second Sens, nous devons mettre en valeur le portail (porte d entrée)... Ç[Ui est porte d'entrée dans le monde ; le portail est le lieu du Ju­ gement (90) ".

^•e double sens de la paroie d ' entrée, "mur frontière contre le monde

fenêtre vers l'infini..., devant être perçu comme nécessité et ac- cident (91)" est l'interprétation et la représentation du mythe Mil­ lénariste de la culture américaine, à fois terrifiante mais rassuran-

dans la pensée fondamentaliste : après ce "voyage sacré,, 1 Uni- Vers Sacré" sera cette étape finale apres le Millénaire.

(90) cf. R.Schwartz op.cit. p. 160.

(91) Ibid. p. 158. (92) Ibid. p. 212.

S°rtir, passer de la chapelle au monde temporel - a Chicago , nous ^°htre l'impact considérable de Mies. Mais ce qui a commencé par etre une représentation spirituelle et urbatecturale de la société Américaine peut devenir une forme vidée de son contenu : la "pureté" mu®tte du contenant des nombreux prismes séculaires du Loop possède

(38)

t'elle l'épaisseur de la sublimation noire et réflective des bati­ ment du Maître d'I.I.T.

Construire — donner forme à la réalité — est un travail qui a sa pla­ ce parmi les taches telles que penser, eduquer, guérir, gouverner. De ce fait il est confié à un métier particulier. Mais construire est l'un de ces métiers véritables, l'un de ceux qui posent les ques­ tions ultimes et dont le travail est totalité ... travail porteur de

(39)

U signification sociale de l'immeuble en hauteur est en définitive

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