HAL Id: hal-02332557
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02332557
Preprint submitted on 24 Oct 2019HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License
Le développement du chômage depuis 1974 a-t-il freiné
l’exode rural des jeunes ?
Guénhaël Jegouzo
To cite this version:
Guénhaël Jegouzo. Le développement du chômage depuis 1974 a-t-il freiné l’exode rural des jeunes ?. 1984. �hal-02332557�
STATION DIECONOMIE ET DE SOCIOLOGIE RURALES DE RENNES
Guenhaël JEGOUZO*
LE DEVELOPPEMENT DU CHOMAGE DEPUIS L974 A-T-IL FREINE L'EXODE AGRICOLE
DES JET]NES ?
Avril
1984Résumé
on supPose souvent que l'accroissement du chômage au cours des
dix dernières
annéesa ralenti les
départs hors de I'agriculture, maisres forces habituelles de "répulsion" ont
continuéà srexercer.
Malgréleurs limites,
desévaluations extraites
drenquêtes de I,INSEElaissent
penser-
danslrattente
devérifications ultérieures -
quela
proportj-ondractifs agricoles
parmiles firs dtagrièurteurs serait, à lrâge
de20-24 ans
et
25-29ans'
un peuplus
étevéé en 1982qu'en
1977. La tendanceantérieure à
Itaccroissement de Itexode se serait sinoninversée, tout
au moins interrompue. Chezles filles le
mouvementest plus incertain.
Et
lrexode masculin est resté important. Le maintienà la terre
continueà être
moinsfréquent
quandilinstruction
est plus
érevée, mêmesi
les départssont
moins nombreux après une formation longue ou supérieure.Summary
The increase
of
unemploymentsince
I974 and, farmers'sons outmigrationIt is often
assumedthat the
increaseof
unemploynent duringlasttenyears
hasslackengflmigration out of agriculture, but the
usual causesof outmigration
have continuedto
beat work. In spite of their
deficiencies, evaluations from
INSEE surveys suggest-
wai.tingfor
later
examination- that the rate of
farmers'sonsentering agricultural
activity
would be a littlehigher in
1982 thanin
1977, aE 20-24 yearsage and 25-29. The
past trend of
increasing outmigration would be reversedor
aÈleast
stopped. Among daughters, the evolution is ress obvious.And male
migration
remainsimportant.
The longerthe
educationthe
lowerthe entering in agriculture, but this
oneis
nowa little
more frequentafter
anhigh
schoolj-ng.Lrexode
agricore
des jeunesa été
considérable jusque vers t97O-L975. Letaux
de maintienà
Ia terre atteint
unpoint
particulière-ment bas dans
les
générations néesde
1948à
1952 z 26z
seulement chezIes fils
dragriculteurs exploitants, à I'âge
d,e 25-29ans,
soit
en
L977 (1).Janais un niveau
aussi
faible n'a peut-être été
atteint
à
cet
âge, pourcette
catégorie de jeunes, dansI'histoire
dela
population agricore. Maisra
courbe ne seserait-erre
pas progressivement inversée sousilinfruence
dela
réduction deI'offre
d'emplois nonagricoles
? Dansson ampleur,
le
développement du chômage au cours desdix
dernièresannées
paraÎt avoir été
de natureà
freiner
sensj-blementI'exode agricole,
et telle
est bien
Iopinion
qui prévaut.
La réponsenrest
pourtant
pasévidente'
car la crise
économiquequi
stacconpagne de sous-emploi, enqendre unecrise
des revenustirés
deIractivité
agricole.
r.
QUEL EST LE RESULTAT D'TNFLUENCES CONTRADICTOTRES ?Des
facteurs
de ralenti ssementDe 1974
à fin t982,
1r1million
d'emploisindustriels
salariésont disparu,
en soldenet, et re
nombre de chômeurssrest
accru de1r2
rrillion
(2)-
na progression du chômagea été particurièrement
forte
chezles jeunes (gffichard,
1991). l,es secteurs non agricolesont été pourtant
en mesure derecruter bien
d.estravailleurs issus
dela terre car reur effectif total d,actifs
occupésest aujourd'hui
plus élevé qu'en L974.Un second
facteur
a pucontribuer à faire rester
davantage de jeunesà la terre.
D'uneincitation
audépart,
mise enplace en
L962 avec rtencouragement
à la
"mutationprofessionnerle,', ra poritique
dérnographiqueagricore
a progressivement évorué,après tg7o, vers
une
(1)
source : exploitation, pourres Français
d.'origine,
de lrenquêterNsEE
de
L977sur Ia
formationet la qualification
professionnelle. Let d'actifs agricoles (non-salariés
ousalariés) étant carculé
parrapport
autotal
desfils dragricul.teurs non-salariés,
que ces fil-s soient.actifs et inactifs.
incitat,ion
aumaintien.
Le nombre maximum de "mutants,, aidésest atteint
en 1969-70'7I. Une nouvelleaide financière à f installation
est
créée en 1973(ra
Dotation aux JeunesAgricurteurs,
DJA), en vue drassurer un renouvellement minimal du peuplementagricole
dansles
régionsdéfavo-risées,
dontcerles
de montagne,et
ra
mesureest
étendueen
1976 à lrenseqhle duterritoire.
Maistoutes
res
candidatures ne sont pas subventionnées,les dotations,
conmeles bonifications d'intérêts,
n!étant attribuées
qurau-derà- et
en deça-
d'unecertaine tailre
économique
;
certains
assouplissementsont
été
toutefois introduits
pourélargir le
champ desbénéficiaires.
Cettepolitique
témoigne dela
volonté des pouvoirspublics
non seulemenÈ decontrôler
mais d'encouragerdoréna-vant
l'entrée
des jeunes dansla
profession agricole.
Des
facteurs
asissent
en sens opposéParmi
les
nonbreux déterminants du rythme de ilexode, aumoins quatre
ont
pu jouer dansle
sens d'une persistance de départsnonbreux.
Lrexcédent démographique en
prenier lieu. rl
peutparaître
paradoxar de faire encore
état
de cet argument- qui
nevaut,
enfait,
que Pour
certaines
régions- car Ia
chute des naissancesa été
considé-rable
ennilieu
paysan depuis Unetrentaine
drannées. Maisc,est
seule-ment après 1970 que
les effectifs
annuels de nouveaux-nés srabaissent nettement (noins de 40 000 pouraller
progressivenentvers
20 000) ivers
1960,environ
B0 000 enfantsnaissaient
encore dansles familles
agricoles.
Deuxièmement, dans une
agricurture
de prus en prus moderniste,la substitution,de
moyens detravail d,'origine industrielle à Ia
main-droeuvres'est poursuivie (3).
La diurinution delroffre
d,emploisagri-coles a été
seulement atténuéepar
I'accroissement desexportations
(4).Quant
à la
dernande d'emploisagricoles, pouvait-elle
augmenter dans une conjoncture de baisse continue des revenus moyenstirés
derractivité agricore ?
seronres
comptes nati-onaux,ra diminution
enseron un rythme que
rton nrest
pas en mesure actuellement de bien apprécier.mais ce
point
de vue est,parfois
contesté. (3)3
vareur
réelle
a
eulieu
chaque annéede
t974à
19BO;les
niveaux sans doutemeirleurs de
1981et
1982rejoindraient
seurement ceuxde 1973
(5).
Plus encore,il
faut
rappeler
queI'agriculture
françaisea
conservé, dans safraction professionnelle, crest-à-dire
engagéeà
titre
exclusif
ouprincipal
danscette
activité,
unepetite
paysannerie nom-breuse, Quivit
de manière chronique ensituation
d,infériorité
accen-tuée
(Jégouzo,rg}4).
Lecélibat forcé
des hommes continueà
être
anormalement élevé dans
cette
frange deIa
catégorie
socio-profession-nerle agricole,
cequi
a
poureffet d'inciter les
jeunesgui
en sontissus à
chercher unautre
métier.Autre
facteur
de maintien ou d'accroissement dela
propensionà
se détourner desmétiers de
ra
terre : l'élévation
dela
formationscolaire.
Depuist96or
le milieu agricole
se trouve engagéà
sontour
dans une progression importante dera
formationpost-primaire.
Lapro-longation
à
16 ans deI'obligation
scolaire
représente une étape décisive pourItentrée
massive dans l'enseignement secondaire.Encore
faudrait-il
préciser
la
nature desfilières
suivies car les
études agricolesretiennent
davantageà ra terre.
Enoutrer l.esprogrès
scolaires (6)
sur-viennentà
un moment où uncertain
nombre de diplômes ou de niveauxd'instruction
subissent une baisse deleur valeur
écononiqueet
sociale hors deilagricurture
(Affichard
1981,pohl
et
soreirhavoup 19g1), encore guele
taux
de chômagesoit
à peuprès
inversement proportionnel au degréatteint
d.ansIa
hiérarchie
scolaire
(Cézard,Coêffic
et
Laulhé,1983). Les
différences
entre les
taux
d'exodygui s'établissaient
vers1970 selon
ra
natureet
re
niveau deformation
(Jégouzoet
Brangeon, 1976'), se sontpeut-être
atténuées ultérieurement enfonction
de ra nouvelle conjoncture deI'emploi
et
deIa
différence
devitesse
dans lraccroissement delroffre et
deIa
demande des diversesqualifications
(Passeron, r9B2). on
est
confronté d,ans ce cas à un problème connu:
cegui est
vrai
eristatique
neilest plus,
ou neI'est
pas au même d.egré, en dynamique.(5)
LesCollections
de I'INSEE,
C 110, septembre 1983.Si
le
taux
de variaÈiondiffère
selonle type d'indicateur
de revenuagricole, la
tendance générare est.la
même. Aprèsavoir pris
delravance,
entre 1970et
L973,sur f indice.du salaire net
moyenpar sararié à
temps complet,lrindice
du revenupar exploitation
oupar actif agricole
a
ensuiteété rattrapé et
dépassé.(6) qu'il
nefaut
pas surestimercar ils
ne sont pas d,une ampleur suffi-sante encycle long et
supérieur pourréduire
neserait-ce
que lesprincipales inégalités par rapport
aux classes moyennes elles-mêmesAu
total,
res
générationsqui ont
dû accéderà ra vie
active dans un contexte decrise
del'emproi
sont-elres
prus restéesà
raterre
? Lors d'exposésfaits
enavril
19BOà Ia
Société FranÇaise d'EconomieRurale,
M. Blancet
G.
Honoré concluenttous deux,
sur Ia
base des données deIa
statistique Agricore,
que,de
1970à
1977, l,exode des jeunes apeut-être
diminué mais faiblementtout
auplus.
Le ralentissement semarque-t-il
davantage ultérj-eurement, souslreffet
du prolongement deIa crise ?
"L'exode dépend moins du revenurelatif
que des possibilitésd'emploi
nonagricole',
(Latil,
1956). Cetteproposition,
plusieurs
fois
vérifiée
dansle
passéet
pourplusieurs
pays,vaut-elle
pourla
situa-tion
française
desdix
dernières années ?Une réponse fondée
sur
une comparaison de qénérations au même âgeDu
fait
dela
mobirité
en courset
surtout
en début de vieprofessionnelle,
la
proportion
d'actifs
agricoles
dans une cohortedonnée
varie
selon 1'âgeatt,eint.
Aussifaut-il
suivre I'hj.stoire
des générationset
les
comparerà
âgeidentique pour
repérer
une éventuelleévolution
dansles orientations d'emploi.
pourla
périoded'après lg7},
ceci est
possibre,
dans unecertaine
mesure, grâceà
deux enquêtes de I|INSEE: celle
déjà
citée
de
1977sur
la
Formationet la
eualification
Professionnelreet
cerle d'avril-mai
1982sur
r,Frnploi
(paragrapheci-après
sur les
sources)i
ona
eu recoursaussi
à
lrenquête Emploid,oc-tobre
19Bl pourvérifier
ou compléterles
autres informations.
Dans chaquecas,
les
jeunes drorigi-neagricole
sont
les
seurs enfantsdfagriculteurs exploitants
(7) .Deux groupes drâges sont
retenus
z
20-24 anset
25-29 ans.En
t977, les
générations 1948-1952atteignent
25-29ans, cerles
de 1953-1957, 20-2:4ans. En rg82,
ces dernièresont à leur
iuour 25-29 anset les
20-24 anssont
ceux nésde
195gà
1962. rssus d'enquête par sondage,les résultats
pour des groupes d,âgesaussi
restreints
sontaffectés
d'importanteserreurs
aléatoires;
aussi
faut-ir
être
très
prudent dans
l'analyse
et les
conclusions, mêmesi
on ne considère, comrneici,
gueles
grandesévolutions, celles
qui
s'appuient sur
cleseffectifs
élevés.Fj--r,e"
données provenant de I'INSEE,les
notions
d,agricurture,
d,agri-culteur,
de popurationagricole,
ne sont pasres
mêmes qu'enstatis-tique Agricole.
Pour des précj-sionssur
cespoints,
sereporter
aux5
Mais
si
I ron chercheà connaitre
les
tendancesles
plus récentes deI'exode,
ce sontbien
les
jeunes nésentre
1953et
1962qu'il
convientsurtout dtétudier
:
cesont
euxqui ont été les
plusexposés
à la crise
deI'emploi
lors
deleur insertion
professionnelleet/ou
deleur
cheminement en début devie active.
rl s'agit
aussi
des premières générations soumisesà 1'obrigation scolaire
jusqurà
l6
ans.Sources des données, champ de
l'étude
Les données proviennent
d'exploitations particulières (8)
aesdeux enquêtes
précitées de
t977 et 1982. La comparabilité des deux sourcesnrest
pas complète: le taux de
sondageest plus faibre
dansIa
première (L/60Acontre
1/300); I'unité
observéediffère (individu/
ménage)
; res définitions utilisées
pourI'emproi et la
catégoriesocio-professionnelle
ne sont pastout à fait
identiquesbien
que proches. Maisles
dépouillementsont porté
chaquefois sur les
seursjeunes de
nationalité française ; les
étrangersd'orj-gine agricole
sontainsi
exclus.a) Origine socio-professionnelle. EIle est
déterminéepar Ia
profession (excrusive ouprincipare)
dupère, prus
précisémentcerle
exercée à1répoque où Ia personne
interrogée a
cessé defréquenter I'école.
Danslrenquête
Bnploi d'avril-mai
1982,la
questionsur la profession
du pèrenra été
posée que d.ans un cas sur trois, et non pasà tous
comme dans lrenquête Ernploid'octobre
1981. Aussi avantd'utiliser
les résultats
de 1982,ceux-ci ont-ils été
comparésà
ceux obtenus en 19g1 pour res mêmesgénérations. rr est
apparu queles
ordres de grandeurétaient
senblables.
!
La
profession
du pèreest chiffrée
en terme.decatégorie
socio-professionnelle.
Ona
retenules
personnes néesd'un père "agriculteur
exproitant".
L'exode des enfants desarariés agricoles relève
drune analysedistincte qui n'était
paspossible ici
enraison de Ia
faiblesse deseffectifs
sondés.rl faut, drautre part, souligner
queles
caracté-ristiques
desexproitations
des pères ne sont pas connues, ce qui aempêché drexaminer
si
lrexodea évolué différerunent,
au cours de ra périoderécente,
dansla petite, la
moyenneet la
grandeagriculture.
b)
occupationet
emproilors
de I'enquête. on les décrit d'abord parres
réponsesà
une questionsur le type excrusif
ouprincipal
,,droccu-pation"
au moment de Itenquête (t'a un emploi outravaille, ctest-à-dire
exerce uneprofession, à
son compte ou conmesararié,
occupe un emploirémunéré, même
à
tempspartiel, aide
un membre de sa fanilre dans sontravail
sansêtre
rémunéré,est apprenti, stagiaire
rémunéré,érève-fonctionnaire, intérimaire ...r est
élève ouétudiant ...,,I
puis. pour ceux ayant un emploi, Pârla catégorie
socio-professionnelle dansleur activité
excluslve ouprincipale (les situations
depluriactivité
nrétant
pas isolées bien quele
cumuld'un
emploiagricore
avec uneactivité
nonagricole
nesoit
pasrare).
(B) Opération rendue
possible grâce
à Ia collaboration
de Intme FrischNous avons classé comme chômeurs ceux
gui ont
déctaré être sans emploiet
en rechercherun
(en 1977),être inscrits
au chômageou
être
chômeurs noninscrits
auprès de lrANpE (en 1992, formurairemodifié).
Compte tenu du degré d'approximationpossible
dansles
éva-luationsrles définitions plus
complexes de ilTNSEE (cézard,coëffic,
Laulhé,
1983) ne sont pas retenues.Pour
les difficultés
declasser
les
jeunes dansles
catégoriesstatistiques
habituerles
depopulation
et
d'emploi,
onpeut se reporter
à
lhévenot,
1,979 .c)
ttMaintienà la terre",
ttexodett.Nous convenons qurir y
a maintienà Ia terre
quandcelui qui a
un emploiappartient
aux catégories socio-professionnerlesagriculteur exploitant
ousalarié agricole, et
exode dansles autres cas.
Maisla catégorie
desactifs agricoles
salariésincrut en
1982res ouvriers
marins-pêcheurset
ceux deilaquaculture,
alors qu'elle res exclut
en 1977;
enfait, le
changement denomencla-ture n'a ici
que detrès faibles
conséquencescar lreffectif
total, i.e.
tous
âges confondus, des nouveauxinclus est
seulement de Itordre de 19 000.Les
taux
demaintien,
dtexode sontcalculés par rapport
auxeffectifs totaux (actifs + inactj_fs), les militaires
du contingentéÈant
toutefois
excluscar
non compris dansle
champ de I,enquête d,e 1977.rr.
L.EVOLUTTON RECENTE DE L'ExoDE AGRTCOLE A L,AGE DE 20-24 ANS et 25-29 ANSElle nrest pas facile
à mettre en évidencecar à
une date donnéeet
un âge donné,fils et filles d'agriculteurs
ne se regroupent pas en deux catégories seulement: les act.ifs agricoles, res actifs
nonagricoles,
comme onvient
de le voir dansla
présentation desconditions d'utilisation
desrésultats
d'enquête. Faute de pouvolr accéderà I'emploi choisi,
dans ou hors del,agriculture,
on prolonge sa scolarité, ondevient
chômeur. Drautrepart, Itestimation
de Itexodeféminin
pose commed'habitude
des problèmesspécifiques, car
nombre defilles sont inactives
ou se déclarent commetelles,
selon des fréquencesqui
vari-ent dansre
temps. pourtenter
de cernerres principales
tendances récentes, on
s'attachera
spécialementà suivre les variations
dansles proportions de
jeunesd'origine agricore qui ont
un emproi dans I I agri-culture.7
L'évolution
L977-L982à l'âqe
de
25-29
ansElle
senblebien
traduire l,infruence
drunecrise
générale de sous-ernploi. Lesfils
d'agriculteurs
occupent un peu moinsfréquem-ment un emploi
en
1982qu'en
1927 (96t
contre
99t),
sont un peu plus au chômage(2,7
Bcontre
0,4
t (9), travaillent
un peuprus
souvent enagriculture
(28t
contre
26t).
Mais cesécarts sont
trop faibles
pourêtre
admis cotnmesignificatifs. si,
sur ra
base de ces seures données,il n'est
passûr
qu'elle
nesoit
inversée,
la
tendanceantérieure
à uneintensité
croissante des départs seserait tout
au moins interrompue.Chez
les filles drori
lneicole , le
nombre de celles qui sedéclarent
inactives
ou femmes aufoyer est
élevéet I'est
inégalementaux deux
dates
(28*
enI97?,
20I
en
1982).plus
souvent autravail
(74t
contre
68t),
les filles
des générationsplus
récentes sontaussi un
plus
souvent au chômage(5
t
contre 2
z).
Elles ont
un emploi agricole dans uneproportion
à peuprès
identique
(lO
t
contre
11ts).
Dans cecas,
la
tendanceà
la stabilisation
de 1'exodeest
moins sr3re.Quant
à 1'écart
dansles
taux
d'activité
agricore
chez les garçonset
res
filles nés
à la
campagne,ir
nedoit
pas surprendre.En
effet,
unepartie
decelres
classéesinactives
appartiennent à un ménageagricole
(10)et
certaines
de ces dernièresparticipent
enfait
auxtravaux de
I'exploitation
agricole.
par
ailleurs,
sur
dix
femmes mariéesdrorigine
agricole
qui
exercent unmétier
nonagricole,
unelrest
à
unagriculteur
ou à unsararié agricole (11)
; si
dans ce casil y
a
encore exode,il y a,
en même temps, maintien dansles
famirlesagricultrices.
Al'
t
de 20-24 ans
les actifs
icoles sont-ils
us nombreux enr982
'en
1977 ?on exerce moins souvent un emproi
à
cet
âgeet -
ce quinrétait
pasprévisibre
- le
nornbre de ceuxqui
sont
autravaj-l
est(9)
si
les résultats relatifs
aux chômeursn'ont
pas devaleur
statis-tique,
nous l-es avons signalés pour exprimertoutes
les
tendancesde
rrévolution.
l,largréles
erreurs
aléatoires,
ils
sont
cohérents avecles
autres
résultats.
14
I
dansles
générations 1953-1957 selon I'enquête Emploid'oc-tobre
1981.Enquête
d'octobre
1991. ( 10)encore
plus
faible
chezres firs
d'agricurteurs
nésde
1959à
1962 que chez ceuxde
1953-1957. pourla
situation à
20-24ans,
r,influence
dela
crise paralt
sensible puisqueres
premiers sontplus
nonbreux àexercer un emploi
agricole
(32z
contre
27Z)
maisaussi à
être
auchômage
(7
t
contre 2
t) et
à poursuivre
uneformatlon
(13t
contre 9
t),
cette
dernière
tendances'inscrivant, il
est vrai,
dans un mouvement de longue durée. Laprobabilité
d'exercer
un emploi hors deI'agricul-ture
baisse sensibrement. Maisil
se peut quele
recur
deilexode
nesoit
que momentané oupartiel,
car
ceuxqui
cherchent un emploi sans entrouver,
ouqui
prolongentleurs
éÈudes,s'orienteront
peut-être davantage ensuitevers
les professions
nonagricoles.
Les
filles
d'iculteurs
sedéclarent actives agricoles
avecIa
même fréquence en 1977et
1982 (9pour 100). Aussi
les
actives
agri-cores nesont-elles
pasplus
nombreuses en 1992 guecerles
au chômage,et le
sont moins queles
étudiantes,
car it y a
eu accroissement dutaux de
chômage(7
t ->
9
t) et
surtout
descolarisation
(B* ->
17Zl.
Le développement de cessituations
setradui-t,
comme chezres
garçons,par
une moindre fréquence del,activité
nonagricole.
Si lrexode srest stabilisé
sinonralenti, il
est resté
important etIe
taux
dractivité
agricole a
peu ou pas
dutout
augmentéLes données
utilisées
ne sont pasaussi
sûresqu'on
Ie
souhai-terait et il
faudracontrôler
ultérieurementles
enseignementsqu,elles
suggèrent. Pour srentenir
auxrésurtats actuels,
et
s'agissant
desfils d'agriculteurs' il
senrble que dansles
générationsplus
récentes,I'exode
serait
un peu moinsimportant.
Që4nd on passe du groupe Ig4B-Ig52- qui fait partierilest, vrai,
des champions destaux
de départs-
àcelui
de
1953-1957| iL y aurait
déjà
une légèrediminution
; celle-ci
s'affirme
du groupe 1953-1957à
celui
de
1958-1962. Grobalement, res20-29 ans
sont
actifs
agricoles
dans 26*
des cas en!977,
30t
ent982
(121. Mals onaurait
pu
penser quele
sous-emploi desdix
dernières(12)
Lerésurtat étant
de 32t
à
19-28ans, selon I'enquête
d'octobre1981,
qui a
été
chiffrée,
commecerre
d,e 1977, dans lrancienne nomenclature socio-professionnelle .Sur
100 jeunesd'origine agricole (actifs
ouinactifs),
combienont
unemploi dans
1'agriculture
?B
à
20-24 ansGARCONS
*
à
25-29 ans 30 20 10 o -,,1FILLES
t à
25-29 ans 20 10 26en
t977T
I
I t I I I I I I I I I I Générations t948-1952 28en
L982T
II
I I II
I
II
I I II
I
GénéÉations 195 3- 1957 1Oen
1982T
I t Il
27en
1977T
I II
I II
I I t I t T I l--Générations 1953- 1957 32en
1982T
I
I
I II
I
I
I
I II
I I tI
t Générations 1958-19629
en 1982T
II
II
Générations 1958-1962I
à
20-24 ans \ L977 11T
I
I I IJ
9 en
L977T
II
I-L
Générations
Générations1948-1952
1953-1957 Générations 1953-1957 0années
aurait
davantageréduit les
départs hors deilagriculture ;
restaux
masculinsd'activité
agricole restent
faibles. Et
si
I'exode
estinfléchi,
peut-être
est-ce provisoirement
car I'insuffisance
droffres
d'emprois nonagricoles
sembleavoir
autant pour
effet
defreiner
lrentrée
enactivité,
decontribuer
à maintenir davantageles
jeunesdans
lrappareil scolaire
quedraccroître lrentrée
enagriculture.
Lesorientations
professionnelles seront à
vérifier
ultérieurement, pourtenir
compteaussi
desretours à la terre puisqu'il
n'est
pasrare
queres futurs exploitants
agricores
exercent dans un premiertemps une
autre profession.
Pour
I'exode
féninin, la
tendanceest incertaine.
Lesfiltes
dragriculteurs
déclarent
exercer un emploiagricole
avec une fréquencequl
demeurefaible
et. senblen'avoir
ni
augmenténi
diminué. Maj-selles
ont
desconditions
diversesd'insertion
que cesoit
dansIa
populationactive
agricore
ou dansla
population desfanitres agricurtrices,
et onnra pas
les
moyens debien
mesurerres
évolutions à
cet
égard.Quant
à lrentrée
dansla
profession agricore de
jeunes nés hors dumilieu, elle
n'a
apparemrnentjanais été
aussi
faible
que dansIes
générations considérées.ceci
peut
surprendrecar Iron parle
beaucoup deretours
drurbains dansles
carnpagnes. Enoctobre
1981,à r'âge
de 24-28 ans (générations 1953-1957),sur
100 garçonset fitles
d'origine
nonagricole
gui
exercent unemploi, un
seul est agriculteur
ou salariéagricole.
La grande d.épression des. années 1930
avait
fait
diminuer I'exodeagricole.
si Ia
crise d'après
1973 sernbre exercer uneffet
du mêmeordre, tout
au moins depuiscinq
ousix
ans,
les
départscontinuent
pourtant
à être
nombreux.crest
queI'emploi
total
a
quandmême augrmenté hors de
I'agriculture
(13)
tandis
queles
transformatj_ons survenues dansle
secteuragricole
tendentà limiter
sonoffre
d,emploi-
à destaux dL
rémunération jugés acceptables compte tenu de ceux obtenus dans Irensemble dela
société.Les
effectifs
sont
utiles
à
considérerà
cet
égard: le
nombre defils
d'agriculÈeurs
de 20-29 ans queles
secteursindustriels
et
tertiaires
ont
purecruter est
nettementplus faibre
dans I'enquêtede
1982 (2O3 925) que danscelle de
t977
(2gO 269).Si tes actifs
agri_(13)
rr.est
posslble
aussi quecertains
emproyeursaient
ernbauché parpriorité
une main-droeuvred'origine rurale
jugée consciencieuse, ardente autravail.
t 11.
coles
sorÈplus nombreux enproportion,
ir le
sont moins en vareur absolue (103 953contre
126 675).Lréconomie
rurale
ensei-gne quren pays développé on nequitte
paslragriculture
pourdevenir
chômeur,I'exploitation
familiale
étant supposée pouvoir occuper parentset
enfants
(Malassisr 1968).Faut_il
dorénavant considérer queles
comportementsont
évolué? Evitons
de répondretrop
hâtivementet
gtobalementcar certains
demandeurs d'emploi-
uneminorité
sans doute-
cherchent untravail
enagriculture
(L4). Maisir
semblepossible
dravancer quruncertain
nombre de jeunes, defilles
spécialement,"préfèrent"
moins rarementle
chônage (indemnisé)à rractivité
agricole.
rr y a
au moinsle fait -
mêmes'il
existe
descas où
Ia réarité
ne correspond pasà la
situation
officierle -
quera
catégorie
des chômeursfait
maintenantpartie
dela
statistj-qued'emploi
des moins de 25 ans enmilieu agricole.
Maisil
faudrait
une étudeplus
précise pour
mieux apprécierr'évolution
durôle
delragriculture
moderniste dansla lutte
contre
re
chômage,celui
des jeunes enparticulier.
Le nouveau contexte économique,
peut-être aussi
ra
nouverrepolitique
démographiqueagricole ont
contribué à
inftéchir
ilexodeà
un moment oùr'instruction s'est
érevéeà
ra
campagne (déjà dansles
générations 1953-1957.,
surtout
danscelles
de
1958-1962). ceraimplique-t-il
que dorénavantre
choix
dunétier agricole
soit
plusconpatible
avecla
détention detitres
scolaires
plus
élevés ?Comnent évoluent
les taux dracti vité aqricole
selon Irinstruction
? Uneproposition
commel'agriculture
recrute proportionnellenent
davqntage chez rles moinsinstruits,
apparait à
nouveau exacte. Tout au moins dansre
cadre deta
nomencraturedisponible
et praticabre
enfonction
deseffect.ifs,
maiscelle -ci
est
doublementinsatisfaisante
:ell-e
différencie trop
peures
niveauxscolaires
(15)et il
nry
a
pas dedlstinction
ausein
descycles professionnels
entre
Ia
formationagricole
et la
formaÈion technique nonagricole.
(14') Selon une enquête
réalisée
de IrAgence Natj-onale pour 26 septenbre 1981,g-L!.
en
1981 dansIe Finistère
avecle
I'Emploi, eitée
par
Fer de Lance (15)Alors
quele
questionnaire rNSEE permetà
cetitre
d'avoir
undétail très fin.
concours
n"
119,chez
les firs
d'agricurteurs
ayant de 25à
29ans,
le
pourcen-tagedractifs
agricoles srétablit
coruresuit
dansles
quatre catégories retenues pourla qualification la
plus
élevée(16),
Ia
situation
de1977 servant de terme de comparaison
(I7)
:en
1982
en tg77.
étudesprimaires ou
ler
cycle
secondaire
3l t
33I
.
cycle court professionnel
(18)
29z
26 z,.
ENSEMBLE DEsFoRMArroNs
/n-tl
@
-
secondcycle
secondaire, générar ouprofessionnel
25z
23 z.
études supérieures, courtes oulongues
12z
9
*Ainsi,
au cours dera
période
la
prusrécente,
lrexodeest-ir
resté
plus
important quandI'instruction était
plus
éIevée. Mais dansIa
classification
retenue,
la
hiérarchie
destaux
seserait
resserrée. Enco\refaudrait-ir
préciser
davantageres
types de formationcar
desdonnées
disponibles
plus détaillées
-
même entâchées defortes
erreursaléatoires (19), elres
traduisent certaines
constances-
raissentpenser que
c'est
après des études longuesprofessionnelles
(vraisenbla-blementagricoles)
et
des formations supérieures courtes queles
jeunes acceptent dorénavant davantaged'être agriculteurs.
On constate effec-tivement queles
jeunesqui srinstallent
cornneexploitants
sont
déso::maisplus
nonbreuxà avoj-r fréquenté
les
lycéesagricoles
et les
sections de technicien supérieur.(16) Fornation
scoraire + formation
permanente. A chaqueniveau, la
formationa été
au moins commencée(17) r,a comparabilité
n'étant
pastoutefois
complètecar les
données de1977
portent sur Ia
seule formationscolaire.
(18) Bien évidemment
le taux
de recrutement deI'agriculture est
supérieur après uncycle court agricole
(53t
en 1977)et inférieur
après uncycle technique
nonagricole (5 t en
t977).(19) Ce
qui est déjà le
cas pourles taux cités
dansles
seconds cycleset les
formations supérieures.13. ?
.t
Références
biblioq
sBLANC
M.
(1980), Emploiagricole et crise,
exposéà la
s.F.E.R. cEzARD
C.,
COEFFTCN.,
LAULHEp.
(1gg3),tnploi et
chômage en avril_mai 1982, Economie
et
151, 29-40.HoNoRE
G.
(1980),crise
économiqueet
emproiagricore,
exposé
à ra
S.F.E.R.JEGOUZO
G.,
BRANGEON ar.L.
(1976), Les paysanset,
I
'école.Paris,
Ed. Cujas. AFFICHARDJ.
(1981),euels
emplois aprèsl,écoLe
:
titres
scolaj_res depuj-s tg73,t34,
7-26.moins jeunes, Economie
et
Stat,istiqueTHEVENOT L. (t9791
Lrévorution
contemporaine des eonditions de scolarisa_tion
des enfantsd'agricurteurs et
dereur orientation
professionnelle, Habitat et
environnelnent des enfants enmilieu rural,
1a
valeur
desEconomie
et
Statistiqu
e,lité
des,
134, g5-108..IEGOUZO
c.
(1984),petite
sannerieen France
Paris,
INRA, ouvrage àparaitre.
IÀTIL
M.
( 1956),
L'évotution
du revenuagricol-e
, Paris, A.
Colin MAI,ASSIS L. (1968), Déveroppement économiqueet
emploiagricole,
cahiers de
I'ISEA,
If (1),
1_40.PASSERON
J. C.
(1982),L'inflation
des diplômes,remarques
sur
I rusage de guelques
concepÈs analogiques en sociologie,Revue Fr
ise
de Soc 1exxrrr-4,
551-584. POHLR',
soLErLHAVoupJ-
(1981), Entrée des jeuneset
mobiune jeunesse
difficire,
res fonctions
sociares duflou et
dela rigueur
dansles
classements,ècÇgs de la recherche en Sciences Socialgs