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Influence d'une stratégie d'intervention sur la pratique d'activités physiques d'élèves de sexes et de milieux socio-économiques différents

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Influence d'une stratégie d'intervention sur la pratique

d'activités physiques d'élèves de sexes et de milieux

socio-économiques différents

Thèse

Tegwen Gadais

Doctorat en psychopédagogie

Philosophiae doctor (Ph.D.)

Québec, Canada

© Tegwen Gadais, 2014

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iii

Résumé

Ce projet de recherche comporte deux études qui permettent d’analyser l’influence du programme « Pentathlon en équipe » sur la pratique d’activités physiques d’élèves de sexes et de milieux socio-économiques différents. Le Pentathlon en équipe est un programme de stimulation à la pratique de d'activités physiques qui a été développé au Département d'éducation physique de l'Université Laval. Dans la première étude, nous avons vérifié l’efficacité du programme avec des élèves de sexes et de milieux socio-économiques différents. Pendant six semaines, le programme a été implanté auprès de 42 filles et 62 garçons de 5ième et 6ième années dans des écoles primaires de la région de Québec appartenant à trois milieux socio-économiques. Des groupes contrôles (N=99) ont servi de comparatifs pour l’étude. Les résultats ont démontré que la majorité des jeunes (77%) ont été « actifs » pendant l’implantation du Pentathlon en équipe, indépendamment de leur sexe ou leur milieu socio-économique d’origine. Ces résultats sont nettement supérieurs à ceux des enquêtes sur l’activité physique des jeunes. Dans la seconde étude, nous nous sommes intéressés aux raisons qui expliquent que certains jeunes demeurent « peu actifs » malgré leur participation au Pentathlon en équipe alors que d’autres profitent de ce programme pour devenir « actifs » et augmenter substantiellement leur pratique d’activités physiques. Un questionnaire a été administré aux élèves pour recueillir leurs perceptions à propos de leur pratique d’activités physiques et de leur participation au Pentathlon en équipe. Les résultats ont permis d’identifier que ce sont des facteurs individuels tels que aimer faire de l’activité physique; déjà faire de l’activité physique; être habile dans plusieurs activités; avoir du temps disponible pour pratiquer qui aident le plus les élèves à faire davantage d’activité physique. Ce sont également des facteurs individuels (manque d’équipement, manque de temps) qui limitent le plus les élèves. De plus, il semble que des caractéristiques du Pentathlon en équipe comme le fait d’être en équipe, le fait de devoir écrire ses épisodes quotidiennement, le vaste répertoire d’activités disponibles, sont des éléments favorables pour aider les élèves à faire davantage d’activité physique. Enfin, des facteurs environnementaux sociaux et physiques tels que le support de la famille, de la communauté ou encore les installations sportives à proximité sont également des éléments importants mais plus négligeables pour influencer la pratique d’activités physiques des jeunes qui participent à un Pentathlon en équipe.

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Tables des matières

RÉSUMÉ ... III TABLES DES MATIÈRES ... V LISTE DES TABLEAUX ... XI LISTE DES FIGURES ... XIII LISTE DES PRINCIPAUX SIGLES ET ABRÉVIATIONS ... XV REMERCIEMENTS ... XXI AVANT PROPOS ARTICLE SCIENTIFIQUE #1 ... XXIII AVANT PROPOS ARTICLE SCIENTIFIQUE #2 ... XXV

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE ... 3

1.1.LAPRATIQUED’ACTIVITÉSPHYSIQUES,UNBESOINFONDAMENTAL ... 3

1.2.LEDÉCLINDELAPRATIQUED’ACTIVITÉSPHYSIQUES ... 4

1.3.LESFACTEURSQUIINFLUENCENTLAPRATIQUED’ACTIVITÉSPHYSIQUES ... 5

1.4.LESSTRATÉGIESD’INTERVENTIONPOURCONTRERLASÉDENTARITÉ ... 6

1.4.1 Le développement des stratégies d’intervention ... 6

1.4.2 Les principaux constats sur l’efficacité des stratégies d’intervention ... 8

1.4.3 Les recommandations des chercheurs à propos des stratégies d’intervention qui visent à stimuler la pratique d’activités physiques ... 9

1.5.LEPENTATHLONENÉQUIPE,UNESTRATÉGIED’INTERVENTIONPOURDÉVELOPPERLA GESTIONAUTONOMEDELAPRATIQUED’ACTIVITÉSPHYSIQUES ... 10

1.5.1 Le fonctionnement général du Pentathlon en équipe ... 10

1.5.2 Les résultats de recherche sur le Pentathlon en équipe ... 11

1.6.LESOBJECTIFSDUPROJET ... 12

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE ... 15

2.1.INTRODUCTION ... 15

2.2.LARECHERCHESURLAPRATIQUED’ACTIVITÉSPHYSIQUES ... 16

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2.2.2 Les bénéfices de la pratique d’activités physiques ... 17

2.2.3 Le phénomène de sédentarité ... 19

2.2.4 Les pathologies associées à la sédentarité ... 20

2.2.5 Les coûts économiques de la sédentarité ... 20

2.2.6 La situation actuelle de la pratique d’activités physiques des jeunes ... 21

2.2.7 La mesure de la pratique d’activités physiques ... 23

2.2.8 Les recommandations en matière de pratique d’activités physiques ... 25

2.2.9 Les facteurs qui influencent la pratique d’activités physiques ... 27

2.2.9.1 Les facteurs individuels ... 27

2.2.9.2 Les facteurs environnementaux physiques et sociaux ... 28

2.2.9.3 Les facteurs culturels... 29

2.3.LARECHERCHESURLESSTRATÉGIESD’INTERVENTIONPOURSTIMULERLAPRATIQUE D’ACTIVITÉSPHYSIQUES ... 29

2.3.1 Le développement des stratégies d’intervention ... 29

2.3.2 Les classifications des stratégies d’intervention ... 33

2.3.3 Les objets d’études sur les stratégies d’intervention... 36

2.3.3.1 Les études qui évaluent l’efficacité des stratégies d’intervention ... 37

2.3.3.1.1 Les études qui mesurent l’influence de la SI sur la condition physique ... 38

2.3.3.1.2 Les études qui mesurent l’influence de la SI sur la PAP ... 39

2.3.3.2 Les études qui présentent les interventions et leur processus d’implantation ... 40

2.3.3.3 Les études qui étudient l’influence de divers facteurs sur la PAP ... 41

2.3.3.4 Les études qui comparent le coût économique des stratégies d’intervention ... 44

2.3.3.5 Les études qui étudient les perceptions des acteurs sur les stratégies d’intervention .. 45

2.3.3.6 Les études qui décrivent les stratégies de diffusion des stratégies d’intervention ... 46

2.3.4 Les principales conclusions de recherche sur les stratégies d’intervention ... 47

2.3.4.1 Les principaux constats sur l’efficacité des stratégies d’intervention ... 47

2.3.4.2 Les recommandations des chercheurs à propos des stratégies d’intervention sur la PAP ... 48

2.4.LEDÉVELOPPEMENTDECOMPÉTENCES ... 49

2.4.1 L’approche par compétences... 49

2.4.2 La compétence « Adopter un mode de vie sain et actif » en éducation physique et à la santé ... 51

2.5.LEPENTATHLONENÉQUIPE ... 53

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vii

2.5.2 Les Heures Pentathlon, l’unité de mesure du niveau d’activité physique ... 55

2.5.3 Les principes pédagogiques à la base du Pentathlon en équipe ... 58

2.5.4 Les études sur le Pentathlon en équipe ... 60

CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE ... 63

3.1.LESPARTICIPANTS ... 63

3.1.1 Les écoles ... 63

3.1.1.1 La sélection des écoles et des classes ... 63

3.1.1.2 Des caractéristiques des écoles ... 64

3.1.2 Les élèves ... 65 3.1.3 Les enseignants ... 68 3.2.LEDÉROULEMENTDUPROJET ... 68 3.2.1 La phase de préparation ... 68 3.2.2 La phase de réalisation ... 73 3.2.3 La phase de bilan ... 74

3.3.LESPRINCIPALESVARIABLESDUPROJET ... 75

3.3.1 La variable indépendante : le programme Pentathlon en équipe ... 75

3.3.2 Le volume de pratique d’activités physiques en Heures Pentathlon ... 77

CHAPITRE 4 : EFFET DU PENTATHLON EN ÉQUIPE SUR LE VOLUME DE PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES D’ÉLÈVES DE SEXES ET MILIEUX SOCIO-ÉCONOMIQUES DIFFÉRENTS. ... 79

RÉSUMÉ ... 80

EFFECT OF TEAM PENTATHLON ON PHYSICAL ACTIVITY VOLUME FOR STUDENTS WITH DIFFERENT GENDER AND SOCIOECONOMIC STATUS ... 80

ABSTRACT ... 80 INTRODUCTION ... 81 MÉTHODOLOGIE ... 85 Participants ... 85 Variables de l’étude ... 86 Variable indépendante ... 86 Variable dépendante ... 89 Variables d’attributs ... 90 Protocole de recherche ... 90

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viii

RÉSULTATS ... 93

Effet du Pentathlon en équipe sur le volume de PAP des élèves ... 93

Effet du Pentathlon en équipe sur le volume de PAP des garçons et des filles ... 95

Effet du Pentathlon en équipe sur le volume de PAP d’élèves provenant de milieux socio-économiques favorisés, moyennement favorisé et défavorisés... 96

Évolution des volumes de PAP et des NAP des élèves qui ont participé au Pentathlon en équipe (GE) ... 97

DISCUSSION ... 100

CONCLUSION ... 102

RÉFÉRENCES ... 103

CHAPITRE 5 : FACTEURS QUI INFLUENCENT LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES DE JEUNES PEU ACTIFS PENDANT LE PENTATHLON EN ÉQUIPE. ... 109

RÉSUMÉ ... 109

FACTORS INFLUENCING PHYSICAL ACTIVITY FOR LESS ACTIVES YOUTH DURING TEAM PENTATHLON. ... 110 ABSTRACT ... 110 PROBLÉMATIQUE ... 111 MÉTHODOLOGIE ... 114 Participants ... 114 Déroulement de l’étude ... 115

Détermination du niveau d’activité physique ... 118

Évolution du niveau d’activité physique des élèves ... 119

Recueil des perceptions des élèves ... 120

RÉSULTATS ... 121

Description des profils des élèves ... 123

Perceptions des élèves au sujet des facteurs qui ont favorisé leur PAP durant le Pentathlon en équipe ... 125

Perceptions des élèves au sujet des facteurs qui ont limité leur PAP durant le Pentathlon en équipe ... 128

DISCUSSION ... 130

Caractéristiques des élèves des trois profils ... 130

Raisons qui influencent la PAP d’élèves pendant le Pentathlon en équipe ... 131

(9)

ix

RÉFÉRENCES ... 134

CHAPITRE 6: CONCLUSION ... 139

6.1.LESPRINCIPALESCONCLUSIONS ... 139

6.1.1 Les conclusions de la première étude ... 139

6.1.2 Les conclusions de la deuxième étude ... 140

6.2.LESLIMITESDUPROJET ... 141

6.3.LESPERSPECTIVESDUPROJET ... 141

6.3.1 Les perspectives pour le Pentathlon en équipe et pour les SI ... 142

6.3.2 Les perspectives pour la PAP des jeunes et des populations ... 144

BIBLIOGRAPHIE ... 145

ANNEXE A : FICHE DE DÉCLARATION DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES ... 165

ANNEXE B : TABLEAUX DE RÉSULTATS AU PENTATHLON EN ÉQUIPE ... 167

ANNEXE C : FORMATION 1 AU PENTATHLON EN ÉQUIPE ... 169

ANNEXE D : FORMATION 2 AU PENTATHLON EN ÉQUIPE ... 171

ANNEXE E : STANDARDS INDIVIDUELS ET D’ÉQUIPE ET PRIX SYMBOLIQUES DU PENTATHLON EN ÉQUIPE ... 173

ANNEXE F : CAHIER DE L’ÉLÈVE (PENTATHLON EN ÉQUIPE) ... 175

ANNEXE G : FORMATION 3 AU PENTATHLON EN ÉQUIPE ... 189

ANNEXE H : FORMATION 4 AU PENTATHLON EN ÉQUIPE ... 193

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Liste des tableaux

Tableau 1 Principales méthodes de mesure de la PAP, critères de détermination du NAP d’un jeune

considéré « actif » et proportion de jeunes qui atteignent ces critères... 26

Tableau 2 Facteurs qui influencent la PAP ... 28

Tableau 3 Stratégies d’intervention dont l’efficacité a été prouvée ou non prouvée ... 35

Tableau 4 Organismes sanitaires qui subventionnent les recherches sur la PAP ... 39

Tableau 5 Standards individuels et d’équipe associés aux prix symboliques du Pentathlon en équipe 56 Tableau 6 Facteurs de correction associés aux activités physiques des diverses catégories du Pentathlon en équipe ... 57

Tableau 7 Principaux résultats des études sur le Pentathlon en équipe ... 60

Tableau 8 Caractéristiques des écoles ayant participé au projet ... 66

Tableau 9 Distribution des élèves ayant participé au projet ... 67

Tableau 10 Caractéristiques des enseignants ayant participé au projet ... 69

Tableau 11 Standards associés aux prix symboliques du Pentathlon en équipe ... 77

Tableau 12 Caractéristiques des groupes d’élèves ayant participé au projet ... 86

Tableau 13 Volume hebdomadaire moyen de PAP (en Heures Pentathlon) des élèves des GC et GE en fonction du sexe, du MSE avant et pendant le Pentathlon en équipe ... 94

Tableau 14 Fréquence, durée et intensité moyennes des épisodes de PAP réalisés avant et pendant le Pentathlon en équipe par les filles et les garçons des GC et GE ... 96

Tableau 15 Fréquence, durée et intensité moyennes des épisodes de PAP réalisés avant et pendant le Pentathlon en équipe par les élèves des GC et GE provenant des trois MSE ... 97

Tableau 16 Répartition des élèves en fonction de la progression de leur volume de PAP (en HP) pendant le Pentathlon (N=73/104) ... 98

Tableau 17 Répartition des élèves des GE (N=104) en fonction de leur sexe, de leur milieu socio-économique d’origine et de leur NAP avant et pendant le Pentathlon en équipe ... 99

Tableau 18 Répartition des élèves (N=104) en fonction de leur NAP avant et pendant le Pentathlon en équipe ... 120

Tableau 19 Répartition des élèves des trois profils peu actifs considérés en fonction de leur sexe et de leur MSE ... 121

Tableau 20 Répartition des élèves des trois profils peu actifs considérés en fonction de leur intérêt pour la PAP (Q1), de leur sentiment de compétence en éducation physique (Q2) et de leur participation au Pentathlon en équipe (Q11 à Q17) ... 122

Tableau 21 Fréquence des facteurs qui, selon les élèves, les ont aidés à faire de la PAP pendant le Pentathlon en équipe (Q19) ... 127

Tableau 22 Fréquence des facteurs qui, selon les élèves des trois profils considérés (N=41,) ont limité leur PAP pendant le Pentathlon ... 129

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Liste des figures

Figure 1 : Compétences disciplinaires de l’éducation physique et à la santé

(Ministère de l'Éducation du Québec, 2001, p. 257). ... 51

Figure 2 : Composantes de la troisième compétence « Adopter un mode de vie sain et actif » (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001, p. 267). ... 52

Figure 3 : Déroulement du projet de recherche. ... 72

Figure 4 : Fiche de déclaration de la pratique d’activités physiques. ... 88

Figure 5 : Déroulement du projet de recherche. ... 92

Figure 6 : Évolution du volume hebdomadaire de PAP (résultats non transformés) des GC et des GE. ... 95

Figure 7 : Déroulement du projet de recherche. ... 116

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xv

Liste des principaux sigles et abréviations

GC : Groupe contrôle

GE : Groupe expérimental

IMC : Indice de masse corporelle

IMSE : Indice de milieu socio-économique

MÉLS : Ministère de l’Éducation des Loisirs et des Sports

MÉQ : Ministère de l’Éducation du Québec

MSE : Milieu socio-économique

NAP : Niveau d’activité physique

PAP : Pratique d’activités physiques

PFÉQ : Programme de formation de l’école québécoise

SFR : Seuil de faible revenu

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xvii

« Caminante, no hay camino,

el camino se hace al andar ».

(Antonio Machado, poète espagnol)

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xix

« Toi qui chemines, il n'y a pas de chemin,

le chemin se fait en marchant.»

(repris par Edgar Morin)

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(21)

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Remerciements

Je suis convaincu au moment de mettre un point final à ce projet que la thèse est loin d'être un travail solitaire. En effet, je n'aurais jamais pu réaliser ce travail doctoral sans le soutien précieux d'un grand nombre de personnes dont l’expertise, la générosité, la bonne humeur et l'intérêt manifestés à l'égard de cette recherche m'ont permis de traverser cette phase délicate de mon processus doctoral en tant qu’ « apprenti-chercheur ».

Pour commencer, j’aimerai remercier sincèrement mes directeurs de thèse, Jocelyn Gagnon et Luc Nadeau pour ces trois années où ils ont su m’encadrer de façon brillante et soutenue, pour leurs judicieux conseils et pour le temps qu’ils m’ont consacré. Sans eux, ce projet n’aurait tout simplement pas pu être possible et sans leur soutien, la tâche aurait été beaucoup plus compliquée. Leurs contributions à ma formation ont été sans nul doute déterminantes et ils ont eu la générosité de me faire profiter de leurs connaissances et de leurs expériences tout en plaçant un niveau d’exigence élevé à mon égard.

Mes remerciements vont également aux personnes qui ont œuvré tout au long de mon processus doctoral sur les comités (examen de doctorat, séminaire et soutenance). Ils ont investi beaucoup de temps pour m’aider dans mon cheminement et leurs conseils ont été des plus précieux. Merci donc à Vicky Drapeau, Denis Martel et Sylvain Turcotte. Je me dois de faire une dédicace supplémentaire à tous les membres du Département d’éducation physique de l’Université Laval ainsi qu’à tous mes collègues du 3282 et autres locaux.

Je tiens à remercier l’ensemble de mes ami(e)s pour l’intérêt et pour la source supplémentaire de motivation qu’ils m’ont fourni à chaque étape de mon cheminement. Un grand merci à Charles, Sandra, Mélina, Alain, Charles-Hugo, Elise, Sophianne, Amélie, l’autre Amélie, Dany et bien d’autres encore.

Il m’apparaît bien évidemment important de remercier les cinq enseignants, leurs collègues titulaires de classe et les 203 élèves qui ont contribué à ce projet, puisqu’en fin de compte ce travail leur est destiné.

Pour finir je tiens à remercier les différents membres de ma famille qui ont toujours fait preuve de beaucoup de compréhension et de soutien à mon égard. Cette thèse leur est dédiée ainsi qu’à tous les êtres humains qui œuvrent pour améliorer les conditions de notre existence sur cette planète.

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xxiii

Avant propos

Article scientifique #1

« Efficacité du Pentathlon en équipe auprès d’élèves de sexes et de milieux socio-économiques différents »

Tegwen Gadais, tegwen.gadais@fse.ulaval.ca (auteur principal)

Luc Nadeau, luc.nadeau@fse.ulaval.ca (coauteur)

Jocelyn Gagnon, jocelyn.gagnon@fse.ulaval.ca (coauteur)

Département d’éducation physique, Université Laval, Québec, Canada.

Tegwen Gadais est l’auteur principal de cet article. Son rôle a été de préparer le projet, la collecte de données et de les réaliser. Il a également effectué la majorité des analyses des données. Enfin, il a rédigé toutes les parties manuscrites du présent article. Jocelyn Gagnon et Luc Nadeau, professeurs au Département d’éducation physique de l’Université Laval, ont supervisé la réalisation du projet de recherche et la rédaction de cet article. Le manuscrit a été soumis pour publication à la revue PhenEPS en date du 28/08/2013.

Tegwen Gadais

Département d'éducation physique

Pavillon de l'Éducation physique et des sports, local 3282 2300, rue de la Terrasse, Université Laval

Québec (Québec) G1V 0A6, Canada Téléphone : 418 656-2131, poste 3627 Télécopieur: 418 656-3020

Tegwen.gadais@fse.ulaval.ca Courriel: edp@fse.ulaval.ca

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Avant propos

Article scientifique #2

«Facteurs qui influencent la pratique d’activités physiques des jeunes peu actifs pendant le Pentathlon en équipe »

Tegwen Gadais, tegwen.gadais@fse.ulaval.ca (auteur principal)

Jocelyn Gagnon, jocelyn.gagnon@fse.ulaval.ca (coauteur)

Luc Nadeau, luc.nadeau@fse.ulaval.ca (coauteur)

Département d’éducation physique, Université Laval, Québec, Canada.

Tegwen Gadais est l’auteur principal de cet article. Son rôle a été de préparer le projet, la collecte de données et de les réaliser. Il a également effectué la majorité des analyses des données. Enfin, il a rédigé toutes les parties manuscrites du présent article. Jocelyn Gagnon et Luc Nadeau, professeurs au Département d’éducation physique de l’Université Laval, ont supervisé la réalisation du projet de recherche et la rédaction de cet article. Le manuscrit a été soumis pour publication à la revue Science et Motricité en date du 28/08/2013.

Tegwen Gadais

Département d'éducation physique

Pavillon de l'Éducation physique et des sports, local 3282 2300, rue de la Terrasse, Université Laval

Québec (Québec) G1V 0A6, Canada Téléphone : 418 656-2131, poste 3627 Télécopieur: 418 656-3020

Tegwen.gadais.1@ulaval.ca Courriel: edp@fse.ulaval.ca

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1

INTRODUCTION

La science a considérablement évolué depuis le XIXe siècle et a permis à la médecine de réaliser de grands progrès. À titre d’exemple, on connait désormais avec certitude les bienfaits de la pratique quotidienne d’activités physiques sur la santé des individus. Paradoxalement, on observe depuis plusieurs années un déclin de l’activité physique dans la plupart des sociétés. Ce phénomène est lié à la sédentarisation des populations, un phénomène qui touche même, depuis la dernière décennie, les pays en voie de développement (Organisation Mondiale de la Santé, 2004, 2010).

Depuis 2004, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère la sédentarité comme une pratique insuffisante et irrégulière d’activités physiques dans le mode de vie d’un individu. Ce phénomène est principalement la conséquence de l’urbanisation, de l’industrialisation et du développement technologique. La sédentarisation des populations est un problème complexe et multiforme. Plus précisément, l’avancée de la technologie a transformé de façon draconienne le mode de vie des êtres humains tout au long du XXe siècle (Rémond, 2003; Rifkin, 1995). L’arrivée des machines a permis à l’être humain de se libérer des tâches physiques pénibles ou reliées à la survie de son espèce, et l’idéologie dominante de l’efficacité n’a cessé de dépasser la sphère du travail pour inonder l’organisation générale de la société (Morin, 2011). En se libérant du temps et de l’énergie, l’être humain a intellectualisé son activité vitale et professionnelle, ce qui a contribué à le rendre plus sédentaire (Manidi & Dafflon-Arvanitou, 2000). Les premières constatations de la sédentarisation des populations ont été faites entre 1950 et 1980 dans les sociétés occidentales (Jeunes en Forme Canada, 2010; Shields, 2006) . Les transformations majeures des sociétés ont eu et continuent d’avoir des conséquences négatives importantes sur l’évolution du mode de vie des individus et nuisent ainsi à la santé des populations, autant sur les plans physique, psychologique que social (LaMonte, Blair, & Church, 2005; Lawlor & Hopker, 2001; Penedo & Dahn, 2005). Les experts déplorent désormais que l’on meurt davantage d’inactivité physique ou d’une alimentation malsaine que de maladies (Aquatias et al., 2008; Organisation Mondiale de la Santé, 2004).

Pour tenter de contrer ce problème de santé, les chercheurs ont envisagé plusieurs pistes. L’alimentation et l’activité physique sont les deux avenues qui ont offert le plus de perspectives jusqu’à présent (Gortmaker et al., 1999; Graf et al., 2004). Plus spécifiquement, un grand nombre de stratégies d’intervention ont été développées pour contrer l’effet de la sédentarisation des populations. L’objectif commun de la plupart de ces initiatives est d’amener les individus à adopter un mode de vie actif

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2

(Aquatias et al., 2008; Stone, McKenzie, Welk, & Booth, 1998). Malheureusement, ces stratégies d’intervention ne se sont pas avérées suffisamment efficaces pour améliorer la pratique d’activités physiques de leurs participants d’une façon durable (Kahn et al., 2002; van Sluijs, McMinn, & Griffin, 2007). En fait, bien des individus ne parviennent pas à atteindre un niveau suffisant d’activité physique pour être considérés actifs, malgré leur exposition aux stratégies d’intervention. Les effets de ces dernières s’estompent souvent dès la fin de leur implantation. Il faut donc poursuivre l’investigation de ces interventions afin de faire émerger les caractéristiques de celles qui s’avèrent être les plus efficaces, particulièrement auprès des jeunes populations.

La présente thèse s’intéresse plus particulièrement aux stratégies d’intervention mises en œuvre pour améliorer la pratique d’activités physiques chez les jeunes. Plus spécifiquement, elle porte sur l’analyse détaillée d’une intervention, le Pentathlon en équipe, qui vise à développer chez les jeunes un processus de gestion autonome de la pratique d’activités physiques (Martel, Gagnon, Nadeau, Michaud, & Godbout, 2011). Cette stratégie se caractérise par le fait qu’elle considère que l’individu doit être l’acteur principal dans la gestion de sa pratique d’activités physiques.

Des études sur le Pentathlon en équipe ont permis de constater son efficacité auprès de la majorité des jeunes qui y participent. La présente étude vise donc à vérifier l’efficacité du Pentathlon en équipe en fonction de différents milieux socio-économiques d’origine des participants mais aussi les facteurs qui influencent leur pratique d’activités physiques pendant le Pentathlon en équipe. Cette thèse est composée d’une partie générale et de deux articles qui sont rédigés dans le format où ils ont été soumis. Il est à préciser que le terme « pratique d’activités physiques » est utilisé dans ce document puisqu’on s’intéresse à « l’acte » et non au concept plus général de « l’activité physique ».

Mots clés : facteurs d’influence, milieux socio-économiques, niveau d’activité physique, Pentathlon en équipe, pratique d’activités physiques, sédentarité juvénile, stratégies d’intervention.

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CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE

1.1. LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES, UN BESOIN

FONDAMENTAL

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’activité physique comme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques, entraînant une dépense d’énergie supérieure à celle au repos » (Organisation Mondiale de la Santé, 2010). Considérée au Moyen-âge comme néfaste à la santé des individus (Ulmann, 1965), la pratique d’activités physiques (PAP) est maintenant reconnue comme un besoin fondamental de l’être humain pour lui permettre de se développer harmonieusement (Bouchard & Landry, 1985; Larouche, 1997; Organisation Mondiale de la Santé, 2010).

Henderson (1947) a été la première à inscrire la capacité de se mouvoir comme l’un des quatorze besoins fondamentaux des êtres humains. Dans le domaine médical, elle a considéré que « bouger » faisait directement partie des critères pour savoir si une personne est malade ou en bonne santé. Des auteurs du milieu de l’éducation physique tels que Fargier (2000), Larouche (1997) et Pineau (1987), ont appuyé cet énoncé. Pour eux, la PAP régulière contribue au bien-être et au bon fonctionnement de l’organisme humain.

Par ailleurs, Maslow (1943) a proposé une théorie sur la motivation, qui cherche à structurer les besoins primaires, secondaires et tertiaires des êtres humains. Selon lui, « l’accomplissement de soi » ou la « plénitude d’être », objectifs ultimes du développement de l’être humain selon sa théorie, ne peuvent être atteints que si l’individu parvient à satisfaire ses besoins fondamentaux des niveaux hiérarchiques inférieurs (Maslow, 1968, 1971). L’homéostasie, qu’il entend comme l’équilibre minimal des fonctions physiologiques de l’organisme, doit être constamment maintenu à un niveau efficient. Or, au cours des dernières années, la science a reconnu à la PAP régulière un grand nombre de bienfaits pour la santé physique, mentale et sociale des individus (LaMonte et al., 2005; Landers & Arent, 2001; Lawlor & Hopker, 2001; Penedo & Dahn, 2005; Ryff & Keyes, 1995; Wing & Hill, 2001). En ce sens, la PAP régulière contribue à réguler naturellement les structures de base de l’organisme (respiration, température corporelle, circulation sanguine, contraction musculaire, faim, soif, etc.) et concourt ainsi à l’homéostasie.

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Enfin en 2007, le World Cancer Research Fund (WCRF) (World Cancer Research Fund, 2007) a publié une revue de littérature de 30 000 articles scientifiques portant sur les effets de l’alimentation et de la PAP sur la santé des individus. Dans cette recension, les experts reconnaissent désormais la PAP régulière (« be physically active as part of everyday life ») comme l’une des toutes premières recommandations pour lutter contre les causes de la mortalité des êtres humains.

1.2. LE DÉCLIN DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES

Depuis plus d’une vingtaine d’années, on observe un déclin important de la PAP dans la plupart des pays (Epstein, Roemmich, Paluch, & Raynor, 2005; Organisation Mondiale de la Santé, 2010). Ce déclin est en fait la conséquence de la sédentarisation des populations. Ce phénomène trouve son origine dans les modifications du mode de vie initiées par les progrès technologiques des XIXe et XXe siècles. Durant cette période, les êtres humains se sont libérés des tâches physiques reliées à leur survie ou à leur activité professionnelle en utilisant des machines plus productives et plus efficaces. Cette modification fondamentale de l’organisation de la société a contribué à rendre leur mode de vie plus sédentaire.

Le déclin de la PAP est ainsi une conséquence directe du processus de sédentarisation. Cette dernière est définie par l’OMS (2004) comme une pratique insuffisante et irrégulière d’activités physiques dans le mode de vie ou, selon l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) (Aquatias et al., 2008), comme une inactivité physique par l’absence partielle ou totale d’activité. De façon générale, les rapports de recherche attestent que les individus ne font pas suffisamment d’activités physiques pour être considérés « actifs ».

Quatre constats reviennent régulièrement à propos des recherches sur la PAP. Premièrement, la prévalence de la sédentarité est plus élevée dans certaines parties du monde, notamment dans les sociétés occidentales d’Amérique du Nord (Organisation Mondiale de la Santé, 2010). Deuxièmement, les rapports démontrent que, dans la majorité des cas et peu importe les populations, la PAP des garçons est supérieure à celle des filles (Colley et al., 2011; Riddoch et al., 2005; Schmitz et al., 2002). Troisièmement, reconnaissant que les jeunes enfants ont une PAP naturellement plus importante que les adultes, il existe deux périodes charnières au cours desquelles on observe une diminution marquée de leur PAP. La première apparaît au passage de l’enfance à l’adolescence (10-13 ans) et la deuxième

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5 au passage de l’adolescence à l’âge adulte (17-21 ans) (Nolin & Hamel, 2005; Tremblay et al., 2010). Finalement, on remarque que la littérature scientifique documentant la PAP des jeunes est relativement peu fournie et imprécise comparativement à celle des adultes (Aquatias et al., 2008; Danish, Forneris, & Wallace, 2005).

Enfin, de nombreuses études ont mis en évidence les graves conséquences d’un mode de vie sédentaire sur la santé. Les problèmes liés à l’obésité, au diabète de type II, aux maladies cardiovasculaires et respiratoires, à la prédominance du stress, aux difficultés d’intégration sociale, ne sont que quelques illustrations de ces nombreuses conséquences négatives. Les chercheurs en santé ont plus particulièrement démontré que ces problèmes peuvent être d’ordres physique, psychologique et social, et qu’ils peuvent engendrer des dommages collatéraux importants, à savoir des dépenses supplémentaires en santé publique et une diminution du rendement au travail (Katzmarzyk, Gledhill, & Shephard, 2000; Katzmarzyk & Janssen, 2004).

1.3. LES FACTEURS QUI INFLUENCENT LA PRATIQUE

D’ACTIVITÉS PHYSIQUES

Des chercheurs ont identifié les facteurs qui ont une influence déterminante sur la PAP des individus. Selon Dishman, Sallis et Orenstein (1985), ces facteurs seraient les principales raisons qui expliquent la faible PAP des populations.

Quatre catégories de facteurs influencent la PAP selon la littérature (il faut mentionner que plusieurs dénominations et catégorisations existent dans la littérature, nous proposons une lecture simplifiée) :

 les facteurs individuels ont trait aux caractéristiques particulières de l’individu (sexe, taille, poids, morphologie, expériences personnelles, etc.);

 les facteurs environnementaux sociaux renvoient aux conditions sociales dans lesquelles l’individu évolue (contexte familial, origine socio-économique, etc.);

 les facteurs environnementaux physiques concernent les contextes physiques et climatiques dans lesquels l’individu évolue lorsqu’il fait de la PAP (installations sportives, saisons, géographie, etc.);

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 les facteurs culturels comprennent les éléments qui ont une influence sur la « culture physique » des individus (les religions, les traditions vestimentaires et alimentaires, les activités traditionnelles, les modes d’organisation de la vie en société, etc.).

Les résultats des travaux sur les facteurs d’influence permettent maintenant d’identifier plus spécifiquement un ensemble d’éléments propices à la PAP, à savoir une origine socio-économique favorisée, un accès facile à des infrastructures et des équipements sportifs de bonne qualité, une famille ou des amis favorables à la PAP, une culture favorisant la PAP, une situation géographique adéquate pour la PAP, etc. Ces conditions idéales semblent toutefois utopiques puisqu’elles paraissent impossibles à reproduire dans la multitude de réalités que vivent les individus. Pour favoriser la PAP régulière chez les jeunes, il importe de considérer d’autres perspectives dans lesquelles le jeune peut choisir librement de s’engager dans une PAP. Ainsi, il pourrait créer par lui-même son programme de PAP en tenant compte de ses moyens et son environnement, choisir l’activité qui lui convient et le moment pour pratiquer son activité, etc.

1.4. LES STRATÉGIES D’INTERVENTION POUR CONTRER LA

SÉDENTARITÉ

1.4.1 Le développement des stratégies d’intervention

Les stratégies d’intervention (SI) qui émergent depuis les années 80-90 tentent de combler un besoin mis en évidence par les conclusions de recherche sur la sédentarisation des populations. Il faut transmettre à la population les connaissances nécessaires en éducation à la santé, afin de favoriser une gestion autonome de leur vie physique (Martin et al., 2006) tout en considérant l’influence de certains facteurs sur la PAP. Plus spécifiquement, plusieurs auteurs estiment que la PAP est une évidence à enseigner aux enfants et adolescents (Kahn et al., 2002; Martin et al., 2006; Strong et al., 2005) et que l’usage des SI est un moyen efficace de combattre la sédentarité chez les jeunes (Bryan & Solmon, 2007).

La plupart des programmes d’intervention sur la PAP ont émergé aux États-Unis. Mais avec la généralisation du phénomène de sédentarisation à l’échelle mondiale, de plus en plus de pays proposent des SI (Kahn et al., 2002; van Sluijs et al., 2007). Généralement, les SI visent à augmenter

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7 la PAP pour atteindre les différents standards de pratique fixés par les instituts de santé mondiaux (Haskell et al., 2007; Organisation Mondiale de la Santé, 2010). Mais la stimulation de la PAP n’est pas l’unique objectif visé par ces interventions. En effet, la plupart des programmes proposent souvent un travail combiné sur plusieurs composantes de la santé des êtres humains : alimentation, consommation de tabac, usage de drogues, utilisation de l’ordinateur et de la télévision, mode de transport et de déplacement, etc. (Franks et al., 2007; Gortmaker et al., 1999; Saelens, Sallis, & Frank, 2003). Ainsi, les SI visent plus largement à améliorer la condition physique des individus puisque dans de nombreux programmes, la stimulation de la PAP, objectif annoncé comme principal, est bien souvent considérée comme un moyen plutôt que comme une fin.

Parmi la multitude de SI qui existent pour stimuler la PAP, on peut distinguer des SI de différentes envergures. Certaines SI sont plus ciblées et se traduisent en une intervention ponctuelle, courte dans le temps. L’intervention se limite bien souvent à une action d’information (sensibilisation) ou à une activité physique formelle (mise en action) qui ne dure qu’une journée, une semaine ou un mois. Au Québec, c’est le cas de la Journée nationale de l’éducation physique et du sport, du Défi Santé Montmorency, du Défi Pierre Lavoie ou des activités saisonnières de l’organisme Kino-Québec (Plaisirs d’hiver, Va jouer dehors, J’bouge en masse, La ville en vélo, Jouez gagnant, Rendez-vous d’automne, La marche un geste naturel, etc.). D’autres SI de plus grande envergure sont rattachées directement à des organismes plus structurés (Pathways, Planet Health, CATCH et SPARK aux États-Unis; Action Schools British Columbia, The Healthy Eating Physical Activity Coalition of New Brunswick (HEPAC), The Take H.E.A.R.T. Program au Canada; Participaction, Québec en forme et Kino-Québec pour le Québec). Ces organismes offrent des ressources supplémentaires (administrateurs, professeurs, chercheurs, spécialistes, etc.) pour mettre en œuvre des SI sur les diverses thématiques de l’éducation à la santé. Bien souvent, leur mission est plus large et elle cherche à améliorer la santé des populations sur plusieurs paramètres. La durée des interventions est plus conséquente, soit de quatre semaines à huit années. La population visée est généralement ciblée à l’avance (de 8 à 17 ans) avec un nombre important de participants (N>500) et un lieu privilégié d’intervention (école, famille, communauté).

Selon nous, la grande majorité des SI peuvent être classées en trois grandes catégories. Il y a d’abord les SI les plus nombreuses qui visent à « sensibiliser » la population par la transmission d’information sur des concepts de santé; à faire prendre conscience d’un état de santé, d’un niveau de condition physique et d’habitudes de vie; à faire prendre conscience de l’importance d’adopter de saines habitudes de vie afin de maintenir ou d’améliorer sa santé. Ces SI sont les plus fréquentes mais elles s’avèrent aussi les moins efficaces puisqu’elles n’ont qu’un impact limité sur les populations et leur

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PAP (Brown & Summerbell, 2009; Kahn et al., 2002). Il y a ensuite les SI qui visent à « mettre en action », c'est-à-dire qu’elles obligent ou incitent les participants à adopter des comportements susceptibles de maintenir ou d’améliorer leur santé en les invitant à réaliser différentes tâches. Malheureusement, peu de ces SI de mise en action se sont vraiment avérées efficaces pour améliorer durablement la PAP des jeunes. L’effet stimulant de la SI retombe bien souvent dès la fin de son implantation (Aquatias et al., 2008; Baker, Francis, Soares, Weightman, & Foster, 2011; Coles & Gilbert, 2005; De Bourdeaudhuij et al., 2011; van Sluijs et al., 2007). Enfin, les SI qui visent le « développement de l’autonomie » sont des initiatives qui suscitent, chez les participants, une prise en charge autonome de leur santé par la réalisation de projets personnalisés sur la modification d’une ou plusieurs habitudes de vie. Plus spécifiquement, ces SI sont d’une durée suffisamment longue pour que les élèves vivent les difficultés associées à un changement de comportement (six à huit semaines ou plus) (Sallis et al., 2003) et elles comportent également un processus formel de régulation des comportements (Haerens, De Bourdeaudhuij, Maes, Cardon, & Deforche, 2007; Haerens et al., 2010) . Malheureusement ces SI sont moins fréquentes et donc beaucoup moins étudiées.

1.4.2 Les principaux constats sur l’efficacité des stratégies d’intervention

Les résultats obtenus par les études sur les SI permettent dès à présent de formuler un ensemble de considérations quant à leur efficacité, qui seront utiles pour les futures études sur le sujet :

 les SI initiées en milieu scolaire sont généralement les plus influentes puisqu’un cadre formel d’implantation serait propice à une meilleure participation et à un meilleur apprentissage de la part des élèves (Harrison, Burns, McGuinness, Heslin, & Murphy, 2006; Naylor & McKay, 2009; van Sluijs et al., 2007);

 les SI qui visent à « sensibiliser » et à « mettre en action » sont les plus nombreuses mais elles donnent des résultats partiels ou négligeables puisqu’elles n’ont pas d’impacts durables sur la PAP des participants (Aquatias et al., 2008; Coles & Gilbert, 2005);

 les SI sont relativement efficaces à court terme mais aucun résultat concluant n’est obtenu sur le long terme. L’effet des SI retombe donc dès la fin de leur implantation (Salmon, Booth, Phongsavan, Murphy, & Timperio, 2007; Simon et al., 2004);

 les SI devraient favoriser l’autodétermination et le développement personnel pour amener les participants à être autonomes dans la gestion de leur vie physique. En effet, lorsque le

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9 participant peut fonctionner selon sa motivation et ses choix personnels, on observe davantage d’effets positifs (Lachapelle & Boisvert, 1999; Pfaeffli & Gibbons, 2010);

 les SI qui interviennent sur l’environnement de l’individu (accès à des structures sportives, aménagement d’une cour d’école, obligation d’utiliser les escaliers, etc.) permettent d’obtenir des effets intéressants puisqu’elles incitent à modifier des comportements relatifs à la PAP (Adams et al., 2009; Rosenberg, Sallis, Conway, Cain, & McKenzie, 2006).

1.4.3 Les recommandations des chercheurs à propos des stratégies

d’intervention qui visent à stimuler la pratique d’activités physiques

Des chercheurs conscients des effets limités des SI promotionnelles, mais également inquiets des conséquences négatives de la sédentarité sur la santé des populations, ont formulé un certain nombre de recommandations eut égard à la mise en place des SI. Ces recommandations concernent principalement les actions qui devraient être menées afin de favoriser l’adoption d’un mode de vie sain et actif chez les jeunes.

Ils suggèrent entre autres :

 de considérer l’habitude de la PAP comme une évidence à enseigner aux enfants et aux adolescents (Kahn et al., 2002; Martin et al., 2006; Strong et al., 2005);

 d’utiliser différents types de SI pour combattre la sédentarité des jeunes générations (Bryan & Solmon, 2007);

 de privilégier des SI qui ne se limitent pas à la simple transmission d’information ou la sensibilisation des populations (Cogérino, 1999; Corbin, 2002; Pfaeffli & Gibbons, 2010);

 de contribuer à développer chez les individus, et plus particulièrement les jeunes, un processus de gestion autonome de la vie physique (Cogérino, 1998, 1999; Corbin, 2002; Dhellemmes & Tribalat, 2000).

Le défi pour les intervenants est donc de mettre en place des SI qui respectent le plus possible ces recommandations mais qui tiennent compte également de la réalité du terrain.

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1.5. LE PENTATHLON EN ÉQUIPE, UNE STRATÉGIE

D’INTERVENTION POUR DÉVELOPPER LA GESTION

AUTONOME DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES

Des chercheurs du Département d’éducation physique de l’Université Laval ont développé et mis en place le Pentathlon en équipe, un programme qui vise le développement d’une gestion autonome de la PAP par le participant. Cette SI a été élaborée en tenant compte des recommandations mentionnées ci-avant. Sa durée est suffisamment longue pour que les élèves vivent des difficultés reliées à leur PAP et à leur vie quotidienne. Elle offre la possibilité de choisir l’activité à pratiquer et transmet aux participants des connaissances relatives à une bonne gestion de sa vie physique.

Le Pentathlon en équipe s’inscrit dans la perspective d’outiller les éducateurs physiques ou les titulaires de classe afin qu’ils soient en mesure d’éduquer de façon tangible leurs élèves à un mode de vie actif comme le demandent les programmes du ministère de l’Éducation du Québec (MÉQ) (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). En ce sens, le Pentathlon permet à chaque participant d’apprendre à gérer individuellement sa PAP en tenant compte du contexte qui lui est propre. Durant le Pentathlon en équipe, les élèves sont amenés à prendre en charge leur PAP en se dotant de stratégies individuelles et d’équipe. Cette démarche est considérée essentielle pour enseigner aux jeunes à gérer leur PAP en créant un environnement qui leur permettra de faire des choix, de prendre des décisions éclairées au sujet de leur pratique afin de tendre vers l’autonomie (Bryan & Solmon, 2007).

1.5.1 Le fonctionnement général du Pentathlon en équipe

Les élèves sont initiés aux modalités de réalisation du Pentathlon en équipe dans le cadre de leur cours d’éducation physique. Cependant, ils vivent cette SI principalement hors de l’école durant leurs moments de loisirs. Le Pentathlon en équipe est un programme d’apprentissage d’une gestion autonome de la PAP puisqu’il invite les participants : à faire eux-mêmes le choix d’activités physiques pertinentes et des moments les plus propices pour les pratiquer; à se donner des objectifs; à analyser périodiquement leur PAP; à se doter de stratégies d’action (individuellement ou en équipe).

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1.5.2 Les résultats de recherche sur le Pentathlon en équipe

À ce jour, le Pentathlon en équipe a été investigué auprès de plus de 1500 élèves âgés majoritairement de 10 à 17 ans, dans des écoles primaires et secondaires du Québec. Les recherches sur cette SI ont essentiellement permis de :

 démontrer sa faisabilité (Martel, Nadeau, Gagnon, Michaud, & Normandin, 2006);

 valider ses procédures d’implantation (Martel et al., 2011);

 constater des niveaux de PAP élevés chez les élèves qui y participent (Martel et al., 2011) ;

 mettre en évidence le haut niveau de satisfaction des élèves eut égard au programme (Martel et al., 2009);

 démontrer son efficacité (Michaud, Nadeau, Martel, Gagnon & Godbout, 2012);

 comparer l’efficacité du Pentathlon à différentes saisons de l’année (Hiver, Printemps, Automne) (Nadeau, Martel, Gagnon, Michaud & Godbout, 2013) .

Ces premières études sur le Pentathlon en équipe ont aussi permis d’identifier de nouvelles problématiques et questions de recherche. À cet égard, il reste beaucoup à faire pour mieux comprendre les impacts de cette SI auprès des jeunes. Plus spécifiquement, plusieurs aspects sont à considérer. Il faudrait entre autres :

 poursuivre des études pour évaluer l’efficacité du Pentathlon en équipe en comparant l’évolution de la PAP d’élèves soumis à la SI (groupe expérimental) avec celle d’élèves qui ne profitent pas de cette intervention (groupe contrôle);

 comparer l’efficacité du Pentathlon en équipe entre divers milieux socio-économiques;

 comparer l’efficacité du Pentathlon en équipe en fonction du sexe des participants;

 décrire les raisons qui incitent les élèves à s’engager peu ou beaucoup dans la réalisation d’un Pentathlon en équipe;

 décrire les facteurs qui influencent la PAP des élèves qui participent à un Pentathlon en équipe;

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 vérifier dans quelle mesure les élèves maintiennent leur PAP après la fin du Pentathlon en équipe;

 décrire des stratégies individuelles et d’équipe que les élèves mettent en place pour réaliser le mieux possible leur Pentathlon en équipe;

 décrire des stratégies privilégiées par des éducateurs physiques ou titulaires de classe pour implanter le Pentathlon en équipe auprès de leurs élèves.

1.6. LES OBJECTIFS DU PROJET

Le défi est donc de mettre en place de façon plus spécifique, des SI qui permettent aux participants d’agir par eux-mêmes sur des facteurs susceptibles d’améliorer leur PAP. Ainsi, parmi les propositions de recherche annoncées ci-avant, deux pistes nous apparaissent particulièrement pertinentes compte tenu de l’avancée des travaux sur le programme Pentathlon en équipe et sur des conclusions de recherche à propos des SI qui visent à favoriser la PAP.

En premier lieu, si l’efficacité du Pentathlon en équipe semble avoir été démontrée dans certains contextes scolaires, elle n’a pas encore été formellement étudiée auprès d’élèves provenant de milieux socio-économiques (MSE) différents. En effet, le MSE d’origine constitue un facteur environnemental social, qui influence de manière cruciale la PAP d’un individu et plus particulièrement celle des jeunes. Plusieurs études ont démontré que les catégories socioprofessionnelles, le niveau du diplôme d’études obtenu et le revenu des parents sont des éléments fortement reliés à la PAP des jeunes (Boltanski, 1971; Bourdieu & Passeron, 1979; Elling & Claringbould, 2005; Pociello, 1999). Nous souhaitons donc savoir si le Pentathlon en équipe offre la possibilité aux jeunes d’avoir une PAP comparable malgré leur provenance. Par ailleurs, la littérature révèle que le sexe (facteur individuel) est particulièrement associé à la PAP. Plus spécifiquement, les caractéristiques de la PAP des garçons et des filles sont différentes à plusieurs égards (Blaes, 2010; Trost & Loprinzi, 2008). Nous souhaitons donc vérifier si le Pentathlon en équipe, qui propose une variété d’activités pour satisfaire les intérêts des garçons et des filles, permet effectivement aux jeunes filles de s’engager régulièrement dans une PAP, tout autant que les garçons.

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13 En second lieu, des études ont démontré que le Pentathlon en équipe permet à la majorité des participants d’augmenter leur PAP durant son implantation. Cependant, certains élèves ne parviennent pas à améliorer leur PAP. Il apparait donc pertinent de chercher à comprendre quelles sont les raisons qui expliquent que certains élèves deviennent « actifs » ou « très actifs » durant le Pentathlon en équipe alors que d’autres demeurent « peu actifs » malgré l’exposition à la SI. Plus spécifiquement, nous ne connaissons pas encore bien les facteurs qui favorisent la PAP des élèves qui participent au Pentathlon en équipe, ni les facteurs qui limitent leur PAP durant l’implantation de cette SI.

Le présent projet de recherche doctoral compte deux études directement reliés aux éléments discutés ci-avant :

 La première étude vise à vérifier l’efficacité du Pentathlon en équipe auprès de garçons et de filles provenant d’écoles primaires de MSE différents.

 La deuxième étude vise à identifier les facteurs qui, selon les élèves, aident ou limitent l’amélioration de leur PAP durant le Pentathlon en équipe.

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE

2.1. INTRODUCTION

La présente étude s’inscrit dans le domaine de recherche sur les stratégies mises en place pour amener les jeunes à adopter des comportements sains dans leur vie quotidienne afin d’obtenir des bénéfices sur leur santé immédiate et future. Elle vise en cela à leur permettre de développer une gestion autonome de leur vie physique comme l’ont suggéré certains auteurs (Cogérino, 1999; Corbin, 2002; Pfaeffli & Gibbons, 2010). Ce chapitre offre une vision plus élargie de deux domaines de recherche à savoir : la recherche sur la pratique d’activités physiques (PAP) d’une part et la recherche sur les stratégies d’intervention (SI) qui visent à favoriser la PAP d’autre part.

Dans le volet de la recherche sur la PAP, nous dressons un portrait de cette dernière. Nous présentons différentes méthodes utilisées pour mesurer la PAP et pour déterminer un niveau d’activité physique (NAP) considéré « actif », c'est-à-dire qui permet d’obtenir des bénéfices sur la santé. Nous démontrons également pourquoi la PAP peut être considérée comme un besoin fondamental de l’être humain et quels sont les bénéfices qu’elle procure pour sa santé physique, mentale et sociale. Nous faisons aussi état du phénomène de la sédentarisation des populations et des conséquences alarmantes qui en découlent particulièrement chez les jeunes. Finalement, nous abordons les facteurs qui influencent la PAP.

Dans le volet de la recherche sur les SI qui favorisent la PAP, nous présentons les mesures gouvernementales qui ont été adoptées pour contrer le phénomène de la sédentarisation des populations. Nous nous attardons sur la manière dont les stratégies se sont développées et diversifiées, ainsi que sur les grands regroupements des interventions qui sont énumérés dans la littérature. Nous faisons état des grands objectifs de recherche sur les SI, des principaux constats réalisés par les chercheurs à propos de leur efficacité, de même que de leurs recommandations à ce propos. Finalement, nous présentons les principales méthodes et instruments utilisés dans les recherches sur les SI.

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Par ailleurs, ce chapitre met aussi en perspective la notion de « compétence » ainsi que les mises en application qui lui sont associées dans l’approche proposée par le ministère de l’Éducation des Loisirs et des Sports (MÉLS), anciennement « ministère de l’Éducation du Québec » (MÉQ) (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001). Nous présentons aussi en détails, la SI que nous avons étudiée et utilisée dans le cadre de ce projet : le Pentathlon en équipe.

2.2. LA RECHERCHE SUR LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS

PHYSIQUES

2.2.1 Le besoin fondamental de pratique d’activités physiques

Henderson (1947) a inscrit la capacité de « se mouvoir et maintenir une bonne posture » comme l’un des quatorze besoins fondamentaux des êtres humains. Dans le domaine médical, elle a considéré qu’un individu qui présente un état de santé réduit, doit minimalement rester actif (assis, debout ou couché) pour ne pas mettre en péril le fonctionnement de ses organes vitaux. Maslow (1943) quant à lui, a proposé une théorie sur la motivation, qui cherche à structurer les besoins primaires, secondaires, tertiaires et quaternaires des êtres humains. Selon lui, « l’accomplissement de soi » ou la « plénitude d’être », objectifs ultimes du développement de l’être humain selon sa théorie, ne peuvent être atteints que si l’individu parvient à satisfaire ses besoins fondamentaux des niveaux hiérarchiques inférieurs (besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et d’estime) (Maslow, 1968, 1971). L’homéostasie, qu’il entend comme l’équilibre minimal des fonctions physiologiques de l’organisme doit être constamment maintenu à un niveau efficient afin d’éviter la névrose de l’être humain.

Par ailleurs, dès le XIXe siècle, plusieurs corps de métiers avaient reconnu à la PAP des vertus positives pour le développement corporel (Andrieu, 1990; Fernandez, 2004; Gleyse, 1999). Les militaires, puis les médecins utilisaient la PAP dans un souci de développement mais également d’hygiène et de santé du corps. Ainsi, alors qu’elle était considérée au Moyen-âge comme néfaste à la santé des individus (Ulmann, 1965), la PAP est devenue par la suite une pratique essentielle pour se développer harmonieusement ou pour se maintenir en santé (Bouchard & Landry, 1985; Larouche, 1997; Organisation Mondiale de la Santé, 2004). Des auteurs du milieu de l’éducation physique tels que Fargier (2000), Larouche (1997) et Pineau (1987), ont appuyé ces énoncés puisque selon eux, la PAP quotidienne contribue au bien-être et au bon fonctionnement de l’organisme humain.

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17 Plus récemment en 2007, le World Cancer Research Fund (WCRF) a publié une revue de littérature de 30 000 articles scientifiques portant sur les effets de l’alimentation et de la PAP sur la santé des individus. De cette recension, les experts reconnaissent désormais la PAP régulière (« be physically active as part of everyday life ») comme l’une des toutes premières recommandations pour lutter contre la mortalité des êtres humains. Ainsi, qu’elle soit effectuée dans un cadre professionnel, dans un cadre domestique, dans le cadre de transports actifs ou dans un cadre récréatif de loisir, la PAP permet d’améliorer la santé des individus. L’institut WCRF invite désormais tous les acteurs de la société (les sociétés multinationales, les gouvernements, les organisations de la société civile, les médias, les écoles, les populations, etc.) à s’engager immédiatement dans l’adoption de cette recommandation puisque la PAP régulière est reconnue comme un besoin fondamental de l’être humain pour lui permettre de se maintenir en santé.

2.2.2 Les bénéfices de la pratique d’activités physiques

Les études scientifiques sont très claires sur ce point, la PAP procure des bénéfices très nets pour le maintien de la santé des personnes.

Sur le plan physiologique, la PAP régulière permet, entre autres :

 de mieux contrôler l’hypertension artérielle (Paffenbarger & Lee, 1997; Turner, Spina, Kohrt, & Ehsani, 2000);

 de réduire la prévalence du diabète (LaMonte et al., 2005; Paffenbarger & Lee, 1997);

 de réduire les risques de contraction d’un cancer (Friedenreich & Orenstein, 2002; Monninkhof et al., 2007);

 d’améliorer les capacités respiratoires des personnes asthmatiques (Varray, Mercier, Terral, & Prefaut, 1991);

 de contrôler la surcharge pondérale et maintenir un poids optimal (Blair, LaMonte, & Nichaman, 2004; Wing & Hill, 2001);

 de prévenir les maladies neurologiques dégénératives (McDonald, 2002);

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 de faciliter le sevrage du tabac (Marcus et al., 2000);

 d’augmenter la sensation de bien-être et réduire l’anxiété et le stress (Schnohr, Kristensen, Prescott, & Scharling, 2005).

Sur le plan psychologique, la PAP apparaît comme un facteur d’équilibre qui peut agir positivement sur le bien-être de la population en général (Elkin et al., 1989; Fox, 1999; Fox, Biddle, & Boutcher, 2001). Entre autres, elle contribue à :

 réguler le niveau d’état psychologique (anxiété, émotions) des individus (Landers & Arent, 2001);

 améliorer la perception de soi (estime de soi) (Penedo & Dahn, 2005);

 prévenir certaines maladies mentales et troubles psychiques (Callaghan, 2004);

 lutter contre les difficultés psychologiques inhérentes à la condition humaine (Aquatias et al., 2008);

 servir de thérapie principale ou secondaire pour certains troubles psychiatriques (Sørensen, 2006).

Finalement sur le plan sociologique, une PAP régulière contribue à réhabiliter le corps, support majeur de l’identité des individus dans nos sociétés (Aquatias et al., 2008). La PAP influence également la qualité de vie des êtres humains, laquelle est définie comme « la perception qu’un individu a de sa place dans la vie, dans le contexte de la culture, et du système de valeurs dans lequel il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes » (World Health Organization Quality of Life Group, 1993) . Aussi, la PAP permet :

 de réhabiliter socialement des personnes présentant des déficiences (affectives, cognitives, motrices) (Latimer & Martin Ginis, 2005);

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19  d’améliorer les résultats scolaires (Jeunes en Forme Canada, 2009; Welk, Corbin, & Dale,

2000);

 de favoriser les bonnes relations avec les autres (Ryff & Keyes, 1995);

 d’entraîner une évaluation positive des autres sur soi (Lawlor & Hopker, 2001).

2.2.3 Le phénomène de sédentarité

La sédentarité est définie comme l’absence de PAP régulière et les derniers rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mentionnent que le phénomène de sédentarisation est devenu un fléau international (Organisation Mondiale de la Santé, 2004). Les experts des divers domaines scientifiques reconnaissent unanimement l’expansion importante de cette sédentarité ainsi que d’autres mauvaises habitudes de vie dans nos sociétés contemporaines (Organisation Mondiale de la Santé, 2010).

Plus spécifiquement, de nombreuses études épidémiologiques révèlent que le manque de PAP constitue un problème majeur qui a des conséquences lourdes sur les systèmes sanitaires mondiaux (Allender, Cowburn, & Foster, 2006). Ces conséquences sont d’ordres physique, psychologique, sociologique et économique. À cet égard, ce sont les coûts économiques astronomiques liés aux conséquences physiques et psychologiques qui effraient le plus les gouvernements (Allender et al., 2006; Katzmarzyk & Janssen, 2004). Le Canada et la province de Québec sont également aux prises avec ce problème (Colley et al., 2011; Nolin & Hamel, 2005).

La plupart des études documentent la « sédentarité » des adultes en décrivant leur condition physique et leur PAP. Les données de recherche qui concernent les enfants et les adolescents sont moins abondantes. Au Canada, les études qui documentent la sédentarité juvénile décrivent les conséquences néfastes de l’inactivité physique, mais également quelques facteurs qui y sont associés, notamment :

 le temps passé par les jeunes devant les écrans de télévision ou d’ordinateur (Ainsworth et al., 2000; Zimmerman et al., 2007);

 le mauvais rendement scolaire des élèves et le niveau d’instruction des parents (Hancox, Milne, & Poulton, 2005);

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 le manque d’accès à des installations et des milieux de pratique pour les jeunes qui présentent un handicap ou dont le statut socio-économique d’origine est défavorisé (Institut Canadien de la Recherche sur la Condition Physique et le mode de vie, 2011).

2.2.4 Les pathologies associées à la sédentarité

Plusieurs études montrent qu’il existe une relation inverse entre l’intensité de la PAP et l’incidence de certaines pathologies (Lee, Paffenbarger, & Hennekens, 1997; Morris, Clayton, Everitt, Semmence, & Burgess, 1990). En effet, le niveau de condition physique des individus constituerait un facteur prédictif de la mortalité cardiovasculaire (Myers et al., 2002; Spin et al., 2002).

De manière plus spécifique, des études épidémiologiques démontrent que l’inactivité physique serait un des facteurs qui entraîneraient le développement de plusieurs types de cancer (Kruk & Aboul-Enein, 2006; Roberts & Barnard, 2005) , de problèmes musculo-squelettiques (Aquatias et al., 2008), de maladies cardiovasculaires (Paffenbarger & Lee, 1997; Schnohr et al., 2005), de maladies respiratoires (Murray & Lopez, 1997), de troubles de santé mentale (Lawlor & Hopker, 2001) et de l’obésité (Aquatias et al., 2008; Organisation Mondiale de la Santé, 2004).

2.2.5 Les coûts économiques de la sédentarité

Bon nombre d’études et de revues de littérature font état du bilan catastrophique de l’inactivité physique sur les divers systèmes de santé à travers le monde (American Heart Association, 2009; Organisation Mondiale de la Santé, 2010). La prévention mais surtout la restauration d’un état de santé adéquat des individus d’une population donnée coûtent cher aux gouvernements (Colditz, 1999; Katzmarzyk et al., 2000). Ces tendances ont été confirmées par des revues de littérature récentes qui soutiennent que le coût de la gestion des maladies possiblement liées à l’inactivité physique représente une proportion significative des dépenses de santé (Katzmarzyk & Janssen, 2004; Üstün, Chatterji, Bickenbach, Kostanjsek, & Schneider, 2003). Ces revues de littérature ciblent d’ailleurs les coûts de santé liés à l’inactivité physique pour tenter de renforcer l’intérêt de promouvoir la PAP et ainsi prévenir l’apparition des pathologies qui y sont associées.

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2.2.6 La situation actuelle de la pratique d’activités physiques des jeunes

Chez les jeunes, la plupart des études rapportent une diminution significative de la PAP depuis deux décennies (Cavill, Biddle, & Sallis, 2001). Nous savons également que leur PAP demeure insuffisante. Cette situation a des conséquences importantes puisque, comme nous l’avons vu précédemment, leur santé tendra éventuellement à se dégrader sur les plans physique, psychologique et social. Plusieurs statistiques illustrent ce phénomène très inquiétant et surtout une tendance qui ne s’améliore pas.

En 2001-2002, le Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) Survey a conduit une étude pour mesurer la PAP des adolescents dans 34 pays (Janssen et al., 2005). Mille cinq cents jeunes âgés de 11, 13 et 15 ans ont été sollicités dans chaque pays afin de répondre à un questionnaire qui avait pour but de mesurer leur NAP. Les mêmes critères ont été utilisés : un adolescent était considéré actif s’il faisait 60 minutes de PAP par jour, à raison de cinq jours par semaine. Sur l’ensemble des pays, les résultats moyens montrent que 34% des jeunes étaient actifs. Les chiffres s’échelonnent de 26% (Belgique) à 57% (Irlande) pour les garçons et de 12% (France) à 44% (États-Unis) pour les filles. Ces données ont été corroborées par Roberts, Tynjala et Komkov (2004), ainsi que par la dernière étude du HBSC 2005-2006 (Iannotti, 2012). Par ailleurs, selon l’OMS (Martin et al., 2006), deux adolescents européens sur trois disaient ne pas atteindre les standards du NAP souhaité en 2002 lorsqu’ils ont répondu à l’International Physical Activity Questionnaire (IPAQ). Pour ce questionnaire, une personne était active si elle faisait 30 minutes de PAP modérée ou 20 minutes de PAP vigoureuse par jour.

Aux États-Unis, une étude longitudinale publiée en 1999 rapporte que 50% des jeunes américains de 12 à 15 ans rencontraient à cette époque les recommandations pour être considérés actifs. Plus précisément, ils faisaient au moins 60 minutes de PAP par jour. Cependant, le pourcentage chutait brutalement à 25% pour la catégorie d’âge des 18 à 22 ans (Gordon-Larsen, McMurray, & Popkin, 2000). En 2006, le Youth Risk Behaviour Surveillance System (YRBSS) rapportait que 40% des garçons et 30% des filles de la 9e à la 12e années faisaient effectivement 60minutes de PAP par jour (Eaton et al., 2006).

Au Canada, l’état de la PAP des jeunes n’est pas plus satisfaisant. Pourtant, selon Katzmarzyk et al. (2008), les adolescents canadiens seraient plus actifs que les américains. L’enquête HBSC montre une hausse du taux de PAP de 49% à 54% chez les jeunes canadiens entre 2002 et 2006 (Boyce, King, & Roche, 2008). Cette légère hausse est corroborée par Statistique Canada chez la population de 12 ans et plus entre 1996-1997 et 2005 (Gilmour, 2007), ainsi que par l’étude sur la PAP des jeunes canadiens réalisée par l’Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie (ICRCP) (Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, 2008), qui

Figure

Figure 1 : Compétences disciplinaires de l’éducation physique et à la santé  (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001, p
Figure 2 : Composantes de la troisième compétence « Adopter un mode de vie sain et actif »  (Ministère de l'Éducation du Québec, 2001, p
Figure 3 : Déroulement du projet de recherche.
Figure 4 : Fiche de déclaration de la pratique d’activités physiques.
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