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ARTheque - STEF - ENS Cachan | La trilogie de la Techno-cratie, de la Techno-démocratie et de la Créativité des citoyens dans la communauté des savoirs

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Academic year: 2021

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LA TRILOGIE DE LA TECHNO-CRATIE,

DE LA TECHNO-DÉMOCRATIE ET DE LA CRÉATIVITÉ

DES CITOYENS DANS LA COMMUNAUTÉ DES SAVOIRS

Shingo HAMADA (*Doctorant, **Affiliated Fellow)

*Université de Bourgogne CRCMD, **Science Technology Foresight Center/National Institute of Science Technology Policy

MOTS-CLÉS : TECHNO-CRATIE – TECHNO-DÉMOCRATIE – DÉMOCRATIE – SCIENCES-TECHNOLOGIE-SOCIÉTÉ – ITER – OGM –

CONFÉRENCE DE CONSENSUS

RÉSUMÉ : Il s’agit d’une étude préliminaire concernant l’ensemble des conditions des choix technologiques et de la méthodologie STS, concernant les discours technologiques. Les études ant-évaluatives (benchmark test) vues par la notion de SCS sur les nouvelles technologies telles que ITER, les OGM, IPCC sont élaborées pour approfondir la recherche. Les arguments des choix technologiques, du système de recherche et d’innovation, de la décision politique et de la participation publique sous la contrainte du développement durable sont présentés.

ABSTRACT : It treats the preliminary study in together of the decision of technology and the methodology of STS concerning some technological discourse. The studies of ant-evaluation (benchmark test) seen from the SCS on the new technology like ITER and GMO, IPCC are elaborated in order to make further research. The arguments of the technological decision, research and innovation system, the political decision and public participation under the condition of

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1. INTRODUCTION

Au tournant de notre ère glorieuse de l’évolution des sciences et des technologies, les nombreux événements avec dégâts et dommages sur l’environnement ont changé notre episteme de l’avancement scientifique sur notre humanité. La hausse de la productivité industrielle basée sur l’énergie fossile a augmenté notre activité humaine, mais en contradiction avec l’augmentation des pollutions de l’air, du sol et de l’eau. Le trou d’ozone et l’augmentation de la température causée par l’effet de serre nous enseignent que nous vivons dans une nouvelle ère, qu’on n’a jamais vécue auparavant, avec l’élaboration de notre capacité à nous adapter à vivre avec un changement de climat.

L’augmentation explosive de la démographie du monde entier a montré que nous n’avons pas de nourriture pour tout le monde et que les pays industriellement avancés ont dû exploiter les alimentations issues des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés). L’avancement scientifique et technologique ne sait pas cesser de telle sorte que la biotechnologie nous permette de modifier l’ADN et sur cette base de fabriquer des entités biologiques artificielles. La technique médicale du génie moléculaire est également parvenue dans les représentations des patients comme un nouvel évangile, celle de la thérapie génétique, sur le plan de la prognose, de la diagnose et de la fécondation.

Le fameux projet « Manhattan » a délivré la technologie atomique et nucléaire, issues de la recherche physique atomique, à laquelle toute l'Humanité a connu d’innombrables victimes, y compris dans le cas de ceux d’accidents nucléaires. La société moderne ne cesse pas de dépendre plus en plus de l’exploitation nucléaire, voire de la future génération de réacteur ITER (International Thermalnuclear Experimental Reactor), tandis que l’argument de l’énergie renouvelable est fortement prononcé en faveur du développement durable, ce qui est l’enjeu de notre civilisation.

Toutes ces questions comportent à l’intérieur de leurs discours, un aspect discursif et dialectique concernant l’utilisation de la technologie. Si la réponse est binaire - pour tout le monde, il suffirait de dire simplement « oui » ou « non » -, l’histoire de l’humanité ne se compliquerait pas autant. Ce qui est grave dans la nature de ces questions, c’est que la question de choix de technologies accompagne le contexte social : comment s’adapter la technologie à la question stratégique de la société, comment vivre mieux. C’est le fameux énoncé que l’universalité de la science est globalement favorable à la dignité humaine, mais l’adaptation contextuelle de la technologie (et aussi de la science) dans la société est hautement stratégique. C’est la nature de discours STS, et c’est, donc, à cause de la conjonction de la scientificité et de l’humanité.

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2. L’ÉTUDE DES CONCEPTIONS

L’étude STS n’a pas pour rôle de jouer à développer telle et telle technologie, mais elle sert à intervenir dans la discussion discursive et dialectique concernant le choix de technologie, et à essayer d’expliquer comment et pourquoi telle décision est prise pour telle technologie, ainsi que d’aider les participants à voir clairement les parcours de débat et à aboutir à la décision du choix de technologie.

Pour aborder cette étude, je pose l’hypothèse suivante : Vers la société des savoirs, la communauté mondiale nécessite d'être englobée par le réseau des citoyens qui sont devenus plus en plus puissants dans les savoirs de science et de technologie. Mais l'apport de cette puissance ne permet pas encore de maîtriser la procédure autonome de la décision concernant le choix de technologie. Dans l'histoire de l'humanité, la culture humaniste cherche toujours l'harmonie entre l'opposition de technocratie et de la techno-démocratie, mais la civilisation ne le permet pas toujours. Pourquoi existe-il cette trilogie ainsi sous une forme plus ancienne, celle du mythe de l'harmonie entre la nature et l'être humain ? Peut-on encore rechercher une forme plus fine et complète pour perfectionner la digne de l'humanité, ou doit-on limiter l'image de ce mythe de façon assez moderne de notre rationalité d'interpréter la science et technologie ?

J’essaye d’observer assez rationnellement sur les trois axes des acteurs, l’un dans la techno-cratie qui décide la politique de recherche, l’autre dans la techno-démocratie qui joue un rôle de médiateur pour la décision politique et la créativité de nos citoyens pour essayer de dire oui ou non dans la question qui leur ait posé. Je pense que ces observations pourront nous rapporter une référence plus convaincante pour évaluer préalablement des cas spécifiques. Pour cette démarche, nous allons explorer l’histoire de ITER et des OGM.

Les affaires d’ITER et des OGM sont connues par leur retentissement dans le débat national et international. Le programme ITER a été annoncé à la fois par deux chefs d’État, Ronald Reagan le président des États-Unis et Mikaël Gorbatchev de l’ex-union soviétique, ayant représenté l’éclat du monde de la guerre froide à l’époque, mais qui exprimaient l’espoir d’établir une collaboration pour but de fournir l’énergie de la fusion nucléaire, de la manière métaphorique, de créer l’autre soleil sur notre planète.

En 1985, les États-Unis, l’ex-Union Soviétique, l’Union européenne et le Japon ont conclu cet accord de collaboration. Les études sur le mécanisme des plasmas et de la fusion nucléaire ont été déjà élaborées dans plusieurs pays, et, suivant le développement technologique, la communauté scientifique concernée par ITER a lancé une compétition pour décider de l’implantation géographique et administrative du site de laboratoire. Cette compétition a, en fait, eu un parcours en

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méandres, mais elle a fini par se cristalliser sur la rivalité entre la France et le Japon durant les années 1990 et jusqu’à 2005.

Ce programme a vécu en effet vingt ans de parcours, une fois celui de la négociation purement scientifique et technologique des savants et des chercheurs et politico-diplomatique et une autre fois, celui de la contingence politico-diplomatique internationale (phase de techno-cratie). Le débat fort s’incarne dans chacun des pays concernés par la compétition, entre les expertises, le gouvernement et les contributeurs à l’impôt. Pourtant le débat ne sollicitait pas la créativité des citoyens pour l’investissement économique, et les agents étatiques interviennent dans la prolifération de la compréhension par les citoyens, c’est la caractéristique de ce débat (la phase de techno-démocratie).

L’affaire des OGM est entrée dans une phase de débat controversé dans les années 1990, issues de la décision de l’OMC concernant la brevetabilité et la commercialisation du vivant et de la technologie de la modification génétique. La Commission européenne a adopté la loi pour mettre en effet cette convention sur le marché européen, mais ils ont reçu très rapidement la protestation globale sous plusieurs formes (conférence des citoyens, science-workshops, manifestation dans les rues, de la part des citoyens, paysans, les agriculteurs, les consommateurs, les chercheurs et les politiquement concernés).

Les forts débats sur les OGM ont forcé tous les acteurs de l’affaire à se battre pour prendre la décision politique de cette technologie. Les corps d’État, notamment, ainsi que les groupements des citoyens ONG ont organisé la mise en examen de cette technologie (phase de créativité des citoyens), soit pour détecter les défauts scientifiques soit pour éliminer le risque technologique. Les nombreux programmes de Technological assessment ont été lancés par l’OPECST en France, le POST en Grand Bretagne, le STOA et le EPTA au Parlement Européen (phase de techno-démocratie).

Au cours de la première phase de bataille par les citoyens, ils ont inventé une fameuse régulation, celle du « Principe de Précaution » face à la commercialisation des OGM sur le marché, même sur le processus de l’innovation technologique. La conséquence semble avoir été une pause dans le combat. Ici, je présente la grille des faits sur ces deux affaires (voir figure 1).

La communication est sûrement échangée entre les plusieurs steak-holders, les corps étatiques, l’établissement public de la recherche, l’agent public et privé de l’intervention de la communication, les majeurs et mineurs contribuant de ressources (grosses entreprises de technologie et les contribuables, etc). Je propose ici de voir ces steak-holders dans les dimensions de collectivité, d’échelle individuelle, locale-régionale-publique et internationale. Les fonctionnements de ces steak-holders sont aussi variés, à l’échelle de la Politique, l’assessment et

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l’évaluation neutre (scientifique et technologique), mais aussi au degré de l’ouverture publique du service. Les critères de ces évaluations ne sont pas toujours clairs, rien dans l’idée d’une mesure quantitative, mais ils doivent montrer la différence de l’un à l’autre.

France Japon

ITER

Fait : Site Cadarache Acteur : CEA, EdF, AREVA EU EURATOM + RUSSE Facteur : SuperPhoenix 80% de l'electricite

Fait : Site Rokkasho Acteur : JAERI, PNC, JAIF Securite d'Energie UN + US, KR Facteur : Victimes de Bombe Atomic et d'Accident d'irradiation aux usines 35% de l'electricite

OGM

Forte regulation administrative sur le marche EC Direction, STOA, OPECST, WTO

Facteur : Cloning, BSE, vCJD Mouvement des paysants

Faible Regulation Facteur : WTO

IPCC CDMEnergie renouvellable, Initiative germanique Vert, alter-nucleaire

Initiative Kyoto Protocol CDM + Energie renouvellable Acteur : NEDO, AIST, METI Partie Verte, Alter-nucleaire ICT Acteur : ESPRIT, FTCMarche(productivite) Acteur : NTT, KDDI

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Sur la figure 2, je pose les axes de la dimension de la collectivité et du service politico-social, et j’essaye de voir les stake-holders regroupés chacun sur leur position. Cette méthode n’est qu’une approche hypothético-déductive sans les valeurs mathématiques réelles. Je guide les yeux avec la notion de « social trust » sur trois espaces des acteurs. L’un se trouve à haute collectivité internationale et centrifuge politique, par exemple l’UE, le comité ITER, qui sont la phase de techno-cratie.

L’autre se place au milieu, les moyens collectivité et ouverture sociale, les institutions de la recherche, le corps de l’assessment technologique, qui sont la phase de techno-démocratie. Le dernier correspond à haute collectivité local et ouverture sociale, les individus et groupements universitaires, des citoyens et des concernés agriculturelles etc, qui sont la phase de créativité des citoyens.

Dans ce schéma, je donne a priori les figures avec une flèche qui désigne l’orientation et l’intérêt de la communication. La communication sur l’ITER part de la phase technocratique et elle s’oriente vers la couche sociale de décision, qui est la phase de techno-démocratie. La communication d’OGM s’oriente de la phase des citoyens vers la couche des savants et des décideurs. Ici, l’ante-évaluation consiste à mesurer toutes les communications par les critères figurés dans le schéma. Comme cette étude n’est qu’une démarche de recherche, il est prématuré de montrer les chiffres de transfert de communication, mais la nature de communication de l’ITER et de l’OGM est supportée a priori par l’observation intuitive. Pourtant, dans ce schéma, j’ai posé le rôle du marché techno-économique qui se communique en trois phases pour stimuler l’innovation ou inhiber l’obstacle de l’innovation. Par cette schématisation, le rôle et le fonctionnement de deux phases techno-cratie et techno-démocratie sont assez claires, mais où est la créativité des citoyens ? Par contingence de la communication discursive et argumentative, je pose mon hypothèse que la troisième phase correspond à la vulgarisation des sciences.

Sur la figure 3, je montre le schéma hypothétique de l’appui sur la nécessité d’intensifier la communication de vulgarisation des sciences en plusieurs sortes. Les couches des savoirs et des décisions ne sont pas les mêmes que la figure 2. En effet, j’ai besoin d’identifier les quatre couches, communication scientifique, technologique, épistémique et de la vie quotidienne.

3. CONCLUSION

J’ai montré la grille de l’histoire de l’ITER et de l’OGM. Suivant le détail de ces histoires, j’ai schématisé la phase de techno-cratie, techno-démocratie et la créativité des citoyens avec le critère

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de collectivité locale et internationale ainsi que de la Politique et l’ouverture sociale. J’ai introduit la démarche de cette recherche pour évaluer ces phases de communication pour mieux voir proliférer la puissance de vulgarisation des sciences.

Dans l’étape d’approfondissement de cette recherche, je propose d’étudier plus en détail des dossiers historiques de l’ITER et de l’OGM, notamment l’histoire du système de recherche EURATOM et de l’invention des manipulations génétiques en Biotechnologie.Une investigation du point de vue pédagogique sur la structure d’apprentissage et d’enseignement auprès des décideurs, du corps parlementaire OPECST, ou la Science et Société auprès de la Direction Générale de la Recherche et de l’Innovation de l’Union Européenne suivra.

Cette étude relève de la vulgarisation des sciences et des techniques dans la sphère francophone, notamment au programme doctoral de l’Université de Bourgogne CRCMD avec le partenariat de COMUNDUS.

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