• Aucun résultat trouvé

Densité des polynômes orthogonaux

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Densité des polynômes orthogonaux"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

3 Développements d’analyse et de probabilités

3.1 Densité des polynômes orthogonaux

Références : V. Beck, J. Malick, G. Peyré, Objectif Agrégation, H & K, 2005,

S.D. Chatterji, Cours d’analyse 3 : équations différentielles ordinaires et aux dérivées par-tielles, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1995.

Leçons concernées : 201, 202, 207, 209, 213, 234, 239, 245, 250.

Définition 1. Soit I un intervalle de R. On considère ⇢ une fonction poids sur I, c’est-à-dire une fonction ⇢ : I Ñ R˚ ` vérifiant @n P N, ª I|x| npxq dx † `8. On note alors L2pI, ⇢q “!f : IÑ R | ª I|fpxq| 2pxq dx † `8)

que l’on munit du produit scalaire † f, g °“

ª

I

fpxqgpxq⇢pxq dx

qui en fait un espace de Hilbert. On note alors pPnqnl’unique suite de polynômes

orthogo-naux pour ce produit scalaire, échelonnée en degré. Théorème 2. On suppose qu’il existe a ° 0 tel que

ª

I

ea|x|⇢pxq dx † `8. Alors pPnqn est une base hilbertienne de L2pI, ⇢q.

Démonstration. On cherche à montrer que la suite pPnqn est totale dans L2pI, ⇢q. On

uti-lise pour cela le critère de densité valable dans les espaces de Hilbert, et on montre que `

VectpPn, nP Nq

˘K

“`Vectpx fiÑ xn, nP Nq˘K “ t0u. On considère donc f P`Vectpx fiÑ xn, nP Nq˘K.

Étape 1 : prolongement de la transformée de Fourier d’une fonction. On pose 'pxq “

"

fpxq⇢pxq si x P I

0 sinon.

On remarque que ' P L1pRq puisque pour x P I, |fpxq|⇢pxq § 1

2p1 ` |fpxq|2q⇢pxq P L1pIq,

ce qui nous permet de considérer p 'p⇠q “ ª I fpxqe´i⇠x⇢pxq dx 57

(2)

la transformée de Fourier de '. On pose alors, pour z P Ba“ tz P C | |=pzq| † a{2u,

Fpzq “ ª

I

e´izxfpxq⇢pxq dx qui est bien défini puisque pour z P Ba,

ª I|e ´izx||fpxq|⇢pxq dx §ª I e|x|a{2|fpxq|⇢pxq dx § ˆª I e|x|a⇢pxq dx ˙1{2ˆª I|fpxq| 2pxq dx ˙1{2 † `8 par inégalité de Cauchy-Schwarz.

Étape 2 : F est holomorphe sur Ba. On applique le théorème d’holomorphie sous

l’in-tégrale à la fonction F pzq “≥Igpx, zq dx où gpx, zq “ e´izxfpxq⇢pxq pour x P I et z P Ba.

On a,

(i) pour tout z P Ba, x ބ gpx, zq est mesurable sur I,

(ii) pour tout x P I, z fiÑ gpx, zq est holomorphe sur l’ouvert Ba,

(iii) pour tout x P I et z P Ba,

|gpx, zq| § hpxq “ e|x|a{2|fpxq|⇢pxq et h P L1pIq.

Ainsi, F est holomorphe sur Ba.

Étape 3 : calcul des dérivées de F en 0. D’après le théorème d’holomorphie sous l’inté-grale, pour n P N, et pour z P Ba,

Fpnqpzq “ ª

Ip´iq

nxne´izxfpxq⇢pxq dx

et donc Fpnqp0q “ p´iqn≥

Ixnfpxq⇢pxq dx “ p´iqn † f, x fiÑ xn °“ 0 par hypothèse sur

f. Ainsi par unicité du développement en série entière d’une fonction holomorphe, F est nulle sur un voisinage de 0. Par le principe des zéros isolés, puisque Ba est connexe, F est

nulle sur Ba, et donc, puisque F “ p' sur R, p'est nulle. Par injectivité de la transformée

de Fourier sur L1, ' est alors nulle sur R, et donc finalement f est nulle sur I.

Remarque. Il existe des fonctions poids dont les polynômes orthogonaux associés ne forment pas une base hilbertienne de L2pI, ⇢q, par exemple, pour la fonction poids ⇢pxq “ x´ logpxq

sur I “s0, `8r, la fonction fpxq “ sinp2⇡ logpxqq est orthogonale à tous les polynômes, voir la référence pour plus de détails.

(3)

Exemple. On considère la fonction poids sur I “ R, ⇢pxq “ e´x2

. Les polynômes orthogo-naux associés sont appelés polynômes de Hermite. Les premiers polynômes de Hermite sont les suivants : P0“ 1, P1“ X, P2“ X2´ 1 2, P3 “ X 3´3 2X et P4“ X 4´ 3X2`3 4. On dispose d’une formule explicite1 pour ces polynômes, en les imposant unitaires :

Pnpxq “ p´1q n 2n e x2 dn dxn ´ e´x2¯.

Démonstration. On commence par montrer par récurrence que pour tout n P N, Pn est un

polynôme unitaire de degré n. En effet le résultat est évident pour n “ 0, et si il est vrai pour un certain n P N, alors

Pn`1pxq “ p´1q n`1 2n`1 e x2 d dx ´ dn dxn ´ e´x2¯¯“ p´1q n`1 2n`1 e x2 d dx ´ 2n p´1qne´x 2 Pnpxq ¯ “ ´12ex2´´ 2xe´x2Pnpxq ` e´x 2 d dx ` Pnpxq˘¯“ xPnpxq ´ 1 2 d dx ` Pnpxq˘

et on obtient le résultat par hypothèse de récurrence. On montre alors que pour m, n P N, † Pm, Pn°“

? ⇡ n!

2n nm. On écrit, en supposant que m § n,

† Pm, Pn° “ ª RPmpxqPnpxqe ´x2 dx“ p´1q n 2n ª RPmpxq dn dxn ´ e´x2¯dx “ p´1q2nn`m ª R dm dxm ´ Pmpxq ¯ dn´m dxn´m ´ e´x2¯dx

grâce à m intégrations par parties. Maintenant, si m “ n, on obtient le résultat puisque Pn est unitaire de degré m et que ≥Re´x

2

dx ?⇡. D’autre part, si m † n, une autre intégration par partie nous donne † Pm, Pn °“ 0 puisque Pm est un polynôme de degré

m.

On remarque que la fonction poids ⇢ vérifie les hypothèse du théorème précédent pour tout a ° 0, et donc les polynômes de Hermite forment une base hilbertienne de L2pR, ⇢q.

Or les applications

L2pR, ⇢q Ñ L2pRq

f fiÑ f?⇢

g{?⇢ –[ g

sont des isométries bijectives réciproques l’une de l’autre. Ainsi pPne´x

2{2

qn est, à

renor-malisation près, une base hilbertienne de L2pRq qui s’écrit explicitement

p´1qn 2n e x2{2 dn dxn ´ e´x2¯.

1. On a une formule plus explicite que cela pour ces polynômes, mais elle demande plus de travail, voir la référence.

Références

Documents relatifs

Nous présentons ici une méthode originale d’évaluation de la pression dans un écoulement à partir des mesures optiques TR-PIV et TR-TOMO-PIV fondée sur une modélisation des

Dans cet exercice, on compare quatre méthodes simples d'intégration numérique : la méthode du rectangle, celle du point du milieu, celle des trapèze, et la formule de Simpson..

Vérifier l'intégrabilité, et montrer qu'on définit ainsi un produit scalaire

Dans cette partie on suppose que I est un intervalle fermé borné, I = [a,b] et w est une fonction continue positive définie sur [a,b] × [c,d] de telle sorte que pour tout y ∈ [c,d],

Ils apparaissent en intégration numérique (révisez la méthode de Gauss) et pour la diagonalisation des opérateurs auto-adjoints compacts dans une base hilbertienne.. Si I est

Tableau 2 • Durée hebdomadaire collective moyenne du travail des salariés à temps complet et proportion de salariés au forfait en jours par secteur d’activité au 4 e

En réalité, si Ronsard peut se permettre cette attitude, c’est d’abord parce que le processus d’anoblissement taisible est tout de même engagé dans sa famille

Annexe 2 : Fiche d’incident transfusionnel (source : centre de transfusion sanguine-hôpital militaire d’instruction Mohamed