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DÉMOGRAPHIE ET ÉCONOMIE : LE GRAND DIVORCE

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DÉMOGRAPHIE ET ÉCONOMIE : LE GRAND

DIVORCE

Gérard-François Dumont

To cite this version:

Gérard-François Dumont. DÉMOGRAPHIE ET ÉCONOMIE : LE GRAND DIVORCE. Panoramiques., 2000, 47, pp.144-149. �halshs-01146775�

(2)

Des torts partagés

tr

\ v

et économle

Le grâ:nd

,\

divorce

?

L'actualité; soulève . réguljèrem_en!_ des' inquiétudes économiquei dont l,effet de surprise tient à une itéconnaissanëë de la démographie : on s'étonne soudainement

144

,,

Ils sont le résultat d'une fréquente'erreur pédagogique et plits encore d'insuffisances scientifiques. L'erreur pédagogique se ren-contre fréquemment en lisant Ia table des matières d'ouvrages économiques : soit la prise en compte de la population n'apparaît pas ; soit elle est présentée dans un chapitre à part, les autres omettant ensuite toute réfé-rence aux interactions entre population et économie. Quant aux insuffisances scientifi-ques,

-elles tiennent aux lacunes dans la,prise en coinpte des stocks, dans I'analyse de la production, dans celle de la consomrnation, et plus généralement dans la considération du temps.

(3)

Wd divorce ?

L'importunce de la notion de stock

De façon. générale, l'économie a de plus en plus tendance à s'intéresser allx variationi plutôt qu_'aux stoçks. une diminutioi de I vo du nombre de chômeurs est considérée comme la meilleure nouvelle du monde, même lorsque le nombre de demandeu., d'emploi est très important. un tel pôu...n-tugg .est certainement bon pour le moral des politiques, mais il ne change gr-rère les indi-ces fbndamentaux de l'écoiori-ti.. En revan-che, on omet de consiclérer suffisamment les données dér'ographiq'es bigntielles,'inoli-pensables poLrr coinprènclre ceriaines .éalités qç.ono.rnlqLles. par exenrple, le nombre d'habi tan ts d 'u . territoire ès t essentier poùi Llne prernière approche cle la taille cle'son rnarché écclnomiclue. s'il est peu élevé, Ies entreplises existantes auront un cniffr-e cl'erf'fairc's lirnité sur ce territoire, et clonc cles volunres restreints cl'erutofinanc.ernent peLl susc eptib l e.s cl 'un rr<l i o rer leur. conrpc<titivitc oLr cle pcrrnettre une croissi.rnce (iriter.nc oLl e'xtcrrne) clans cl'atrtres nrarchés. ToujoLu-s cl ans l c cas cl'un rrrurché i r clinrension liriiitc,e:, rl orl lbrc rl ' cntrc-p riscs rcnonce r.ont à y invcstir. I'aut c dc po uv ol r y uttcinclr-c u nc taillc criti-cFrc. P ur cxcrrrple, d i l'ré r'cnlcs clraînc s ctc clis-tri[ -rut i tln l 'i xcn t Lrn r'ni rrirnurrr cre< rrr' ur-.phic 1uc i r toutc c<\,cntucllc zorl c clc clurlarrclis.'. urr clr-i-te\r'c irlcntic;Lrc llcut valoir por.rr clc,s crrr.r-c1lr-i-scs. c.lc production nc soLrlriiitant pas clt,e fcr.,,-e<tltl'rl issclttcnt rcltr'ésclrtc gpc l):.y.i t,.,rp' i.r1-1.r.-tarrt c c l c llr [)()l)ulatiorr a ct ivc drr tcr.r.itilir.c c()n-sit l ci re i. N orrrlrrc rlc choix éctlnorrricFrcs n c clélrcrrclcnt cltllrc 1'ras ctcs var-iations cirnj,r,r..-t urcll cs. nuri s cl c.li t l l ri sc cn cor.nptc clu'ir ilun clc<r1ro-{r'a1llr icluc dc ltc.spacc c,,ncLr.né. Mcrrrc av ec la globulislrtion. l ri taillc clu rrurr.ché pr.c

-e irrrltor-tullc -e. S 'iI cst roit, on nc pcut t.L<pirr._

clé I rr og ra 1l h ic1 u c r rrc rr t nt ôtrc r.épar-tis ct la enrr-..pr-iscs cst rrreirt..-,,Tl"'ltticlttc t'elrtti l' cle:s

Ét, ln nitnl rner tt , I'ltnalysc" rtutct-o-c;cottottri-qu e a Lenclance à orrrettr e ce lien clirect entr - e les << stocks ,,- clénrggraphique.s et la réalité écon.rnicFrc. I)'où l'àubli dés el'f'ei.s ,t. iuu.rr.

la région la plus rici sans doute livrer un importance. En réalit n'était en rien nouve l,e{et du poids dém région capitale dans où les hiérarchies urb mieux équilibrées qr on a pu se soucier du sidérable de la régir soit plus de 20 0ô0 moyenne de 197 5 à | d,.r. avantages que pr( reglon anclennement ont parlé d'< hémon Certes, le poids dér

région o çlimin'é dans la France métropoli-taine, mais il derneure importernt : le l.{ord-Pus-cle-calais est la quatrièrne region tra'çaise par le poicls cle sa'poplrlation et sur-tout la seconde par sa crensilé ^D'oùr, en oeplt cles clilriculrés, des porenrialités éconoÀiqiËï intportantes, cl'ailleur-s renfbr.cées par sa placc.gr-iog.aph!c1uc ir pnrxirnité cl'autres rnar-clres a p,icls clénr'graphiq'e significatif.

, espccreic

crcpuis

r;.r

liii,;ïi"ë[ilJ'Tfji:

tlillc : lcs pe<r'ioclcs intcrc ensitaires ne .font cf Lr o s' ullongc r' (rr cul' rrns c le 1990 à 1999 au licr rlcs cinc; trts r'égulic\r.e.rnent observéS de I ti22 à 1 939, sau f' cn périocle de guerre).

le trlopulation fraîches, " ntégrer leur qîse en

,ff:H,Ti:1',i,U?ïJ"l

cluvrurtase lcs clonnées démographiqùes, la ttc'ccssité clc rnieux connaîtie -les stocks de<rtrographiclr.rc.s encoLrragerait un meilleur tnr vail dc rccucil cle données.

; oLl de leur contraire. C'est ainsiu (I il.r ilt r e. L est alnsl que, s 'appu yern t su r une publication cle I'lNSbE.I'IN SEE.

Les ressottrces

humaines

et lu production

Les lacunes dans

stocks se retrouventdans I'analyse d-e la prise en compte desla

pro-l. qirolictien

. f rançails

cte

-r'a1i.or-i'ial'

'iitrait

sur set prernière page : << L'lie-de_France est

duction et surtout de ses liens avec la popu-lation active. Cette critique pourrait paraître a priori injustifiée. En effet, la -théorie

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î

Quand on entend démograpltie,.fuut-il ,çorlir sotl rcvolvcr ?

éconornique sernble généralentent utiliser ces li cns.

Ai nsi , les p ri nci p aux nroc lèles utilis és. clits de Cobtr-Doug,las, considèrent la lbnction cle procltrctiorr' clc<-penclantc clc cleux litctct-u's, lc el rpi l al c t lc trava i l. Muis ccs cleux l' actcu rs li rnt I'o ttj e t d'u rt trititcrnc rtt cltrusi idcr rtic luc : il s s ortt d él 'i ni s dc l i rç on glotrulc ltour ' I' e< co-Ironric e t cor-rsiclérés con'utlc 1lu'liritctttcltt rrrobi l cs c l'ttn se ctcttr i t I'lttttrc. la lilr nuttiott ctllrt i n uc r{t art t ccnséc su r'nlontcr' llltr'lit i Icrttcrtt lc s c l il' l'i cu lté s dc convcrsion. E ,rt liril, lu rttob i-lité du tnrvuil rt'cst 1'r:.rs c<pçrlc :.t cc:llc clu c:.t1li-ll rl . O n rrc cle vn ri t ;l ts orttctl-r'c lc' s rig iditc< s ct Ics probIe\ntcs rl'uclitjrtltlion cltri rcrtdc-nt dil'l'i-ci lc s lcs tr'l utslL 'r'ts clc po l)Ltllrtirxt :.tc tivc. l- cs nr o dùl cs r;ui co rtsi dc\r 'cnl l'ltorttntc conultc Lut rrurté r'i ltu d' uttc gn tt tdc sottl' llc ssc pr opos cltt rlcs nri sorrrr cnrcnts l'lri surtt I'i clcs spi'cil' ic ités t lc ll r cl értto ur':.tp ltic. Air rsi. lor-squc dcs théo-ric s co rrcl rtcrtt i t ll t r téccs sité cl'a LrgntLr ntcr ' llt ll ol )ul l rtio rt u ctivc lx)ur sutisl'airc la ;lrocluc-t iol r i rrdu s;lrocluc-tr icll e . toutc e< r,olutiorr qui aug-rrrc ntc c()n rp l ab lcrttcrtt lc rttlrtttxc clc s lrc til' s cst .jugéc cxclusivuttcrtt ;rositivc : tntv r.til-lc t u's i rttrtri g ré s. rnô rne s' ils n't)nt aucLnre c on-nui s sa rtc e cle ll r l urts ue clu p ays d'ltccueil : irnnri gré s \/e n L rs tlc I'agric.ttlture, ntêr tte ' s i ce lu s c tra du i t p rr dcs désc <qu ilibr es cls< r r to-graphiques territor"iar.rx, génér'unt notitrnrnerrt tles coûts de consestiolr urbaine et de firible de nsi té r'u ral e .

Dans d'autres.périodes, où les théories pré-seirtertt l'excès de chômage conune un excès de p op ul ati o n active, on raisonn e de la r nêm e, thçon en partant de l'économie au"lieu cle considérer les besoins réels des populatiorts : les jeunes qui retardent leur entrée dans la vie active en additionnant des années de sco-larité sont considérés positivement, la multi-plication des préretraites est moralement appréciée, car soi-disant .. éconorniqr-re-ment > justifiée, le recruteurent rnassif dans les services publics (de fonctionnaires ou d'emplois-jeunes) est apprécié ; la réduction de la durée du travail est présentée comme une pan acée (par les dirigeants politiques de droite corrme de gauche). On ne songe nul-lement à inverser les mobilités antérieures pour exercer de nouveaux déploiements, par exemple en entreprenant une grande politi-que du monde rural susceptible de résoudre la question de I'excès de population active dans d'anciennes productions industrielles ;

t46

alors que le rrtontant des préretraites (25 mil-liards pelr an en France) offl'ait et offre une nrarge f-inancière cclnsidérable pour qu'url renouveau rural rentplace l'érnigratiort ru ra le. En croya nt cornba ttre le c hôl nage el t lloussant aux pr'érctrititcs, on acct'oît les char'-gc s pc sunt s ur' lc sjc urtc s ac tili. Cc s cl cr tti et's dis po se nt clortc dc r rno yc ns c ncorc lllus r'éclrrits s ' ils sorrllritcrtt u cc rtlî tt'c leur l'urni l lc . Il s linritc nt tlortc lcur c lcs c cltc lltncc . ct c ltu tc le non'lbrc lirtur clcs ;,rclil's.

Sc rtréf'ier

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Ie t'holéru cl

I ro i ,s f'l é u//-\ .' I u 1ta,sl

e , le,s ('.\'('/r',T.

[-u scicrtcc écorttrttic;ue l'init par ttc ltlr,rs voir '( lu'ur tc p;.tr tic clcs l'ucteul's. Ccll t c s t bi elr rrris crt évirlencc clurts lc l'arttcttx rnoclùle cle croissi.ulcc 1lr'éscnté pt:.tt' Solt)w. sous ut'lc pt'c-r niùpt'c-r 'c lilnnc c n 1956, c 1ui. en ilttl'ocl ttis i utt ttl te s ubst it ution contirru e er ttre c apital et tt'i tv ai l . llr'ollose une lortcticltt cle productiolt dynarrti-clL re. So low a lui- tnênte enr ichi le nrodèl e en iijoutant un autre fatcteur' : le progrès techrri-qLre. Le progr'ès technique est cot'tsicléré sous cleux fonues: le pl'ogr'ès techttiqtre auto-noln e, c 'est-à- dire in dépendant du c api tal et clu travail, et le pro-erès technique incorporé au capit al ( c'apital-au grtterttirtg, ). L'existence d'un progrès techniqué incorporé au travail (lobour-augrttenting) n'est pas cotttestable. mais se trouve abiente de la plupart des ana-ly se s th éoriques . Or l'h istoire des c i v il i s a-tions, comme I'a montré par exemple Alain Peyrefitte, prouve que I'essentiel des succès économiques tient à la culture, c'est-à-dire à des facteurs humains, dont certains aspects sont révélés par des indicateurs dérnogràphi-ques. Vilfredo Pareto, dès les années 1890, avait insisté sur la << mutuelle dépendance entre phénomènes économiques et dérno gra' phiques >. Quelques économistes ont retenu la leçon. Ainsi Simon Kuznets ne trouve aucun exemple de déclin durable du produit par.tête sur un territoire oÈ ,'est opérée une crolssance genéralisée de la populâtion2.

Esther Boserup montre l'importance de la pression démographique sur le niveau de res-sources'. Autant d'analyses qui prouvent

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Le grand divorce ?

de I'Europe au cours des années 90, nombre de commentateurs multiplient les considéra-tions (parfois justes) sur des comparaisons portant sur les politiques budgétaires, moné-taires, réglemenmoné-taires, ou sur des effets posi-tifs. ou pervers-

- d'un .à deux points de croissance supplémentaires des Etats-Unis par rapport à I'Union européenne. Mais on ne lit guère d'analyses prpnant en compte I ' importance du, différentid démographique qui donne aux Etats-Unis une vitalité de sa population incomparablement supérieûre à c ell e de I' Un io n européenne. La croissAnce supérieure du marché intérieur américain par rapport aLl marché européen peurt pourtant expliquer - ceteri.r paribu.s - Lrn différentiel dans la cro is sa n ce é co nomique.

Les prévisiorts de consomm&tiort

Lcs lacur"les clc I'itnalyse L<c:onon'lic;uc. cle la pnlcluction sc retrouvcnt égaleltrent clurrs ccllc clc la c()nsol't.lrnittion. ilvcc la prisc cn conlpte tr()p s()lnrnairc clcs clonnées clérnogra-p h iclLr cs. L'afrr r éc l()62 a ol'l'crt un cxccllent e xcr nple clc lu clérivc clc ll rnucro-éconornic ir cortsicleircr la clcrrrarrclc slotltlc sans rcc()Lu's à l'ar talysc clélr rr xr r ap hi ci uc,. Col rstatant (lL lc la populutir ln cle la France rnc<tropo{itairrc i.rugrTrcntait de la ve nLlc clcs rapatriés, lc.s spé-cia listes clc lu consolltrnutiorr on t alors appli-clLrc< r.rne règlc- de trois concluisant à nra.jrtrer lu cle nt an cle globa le intér'ieure., pu i.s les pr'é-visions par sectcur ont suil'i llr rnôrnc rt ré th oclc. S i la pr évision globerle a été honnc , le s résultut s par sccteur se sont révélés sou-vcn t filrt clil'férents. Il uurait f allu nc pirs s' ar r ôter aLr seLrl ch iffr c cl'alrgrnerrtation c lc la population. rru.ris consiclprer lsa natr.rre clémo-g ra phi que, à sal'oir un excéclenI rniclémo-gratoire p ro venernt essentie lle men t d ' un p ays méditer-r an é en, I'A lgéméditer-rie. L'augmentation de la demancle globale ne s'est donc pas répercLl-tée de faço1 équivalente sur to.us les typel de consommation ; eru contraire, certarnes d'entre elles, comme les lainages pendant

I'hiver 1962-63, ont enregistré un niveau exceptionnel.

Comme le regard démographique des pré-visions économiques est opaque, les nouvel-les prévisions ont considéré comme pérennes des comportements de consommation qui avaient été exceptionnels, la plupart des rapa-triés étant arrivés avec une tenue vestimèn-taire d'été et peu de vêtements. Se fondant sur ces prévisions, nombre d'entreprises ont réalisé des investissements, et se sont retrou-vées en surcapacité par rapport à un marché redevenu normal.

, Ar,rjotyd'hui, la grande erreur de I'analyse économique est de ne pas prendre suffisam-ment en compte les modifications de la pyra-mide des âges. Une population qui a 30 Vo de moins de vingt ans (comme la France de " I 950) n'a pa s les mêmes consontmations

qLr'Lrne population qui en a 25,7 c/o (comme la France de 1999). La demande cle premier équipernent rBgresse et I'augmentation du nombre cle personnes âgées exprinre de nou-vea ux besoins. A I'heure où les str uctures pi tr âge cles populations prennent cles fbrrnes iné-clites, I'analyse économ ique clevr ait, plLl s que .jam ais, f aire appel i\ I'analyse clém ographi

-cpre p()ur É'clairer les réalitc<s cl'uujourcl'hui c-t l:.r rc<l'lexion prospcctive.

L,'économie

psssoire

Ilrt cle(l'initivc'. lcs nroclil'ications cle la prlr-r lueLioprlr-r prlr-r ou clc llr consontnration sont davun-tagc corrstatécs cFr'pxplicluées. [-a re<flexiîlrr clc lrop rl'éconornistEs est Lrn pcLt Llne pirs-soir e: clle retient certaines choses, nlris laiss e filer nor nbre de r 'éalités. On rcs te pi tr cxcn rplc stupi.lir it lors cprc c lcs études f ixc r rt clcs objccti t.s clérrrographicprcs pr'écis concer-nar tt lc pcuplc-rn ent cle tcl o u tel territoir e . Il n c f' l' ct, Lr n eff'ectif cle la popL rlation a en l ui -r nô-r ne L-rne si-gnification très li nritée: i l irtrportc clc connaître su rc<partition par âgc. sa géogr aphie... ct sur tout sa clynarniclue.

Le cllvclrce entre l'éconornique et le clérno-graphicpre tient au fait qLre ces deux discipli-nes s'inscrivent darns des périodes élémentaires d'arnalyse+ fbrt diflérentes. L'économique a tendance à prendre à con-tre-pied la fermeuse fornrule de Keynes : < A long terme, nous serons tous morts >>, pour

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Quand on enlend démographie , .fauttil sorlir '\ott revolver ?

privilégier le court terttte, le conjoncturel. Or, dans lCcourt tenne, Ltne popttlation, sauf phé-nomène rnigrattliie rttassif, tte change guèrc. C 'est d'ailleur s cette l ettte ur d es c han ge-nrents délnographiqtres qui les reltd t'cdotttlt-blcs : àr I'itttage du rttltlelttt coll'lpt'essetll', la lcntetu' clc- letrr avi.ltlce<e Il'est pas speclactl-llir e. rt utis lettt's el' lcts stll tt i nél trc tlt blc s e t sru)s possitrilité de cttrrectitltt c.\ lttr,st . Lcs popul ltiorr s co tttctt-tp ot'a ittcs l\ hl ttrt ét ltt s ltlti-iuii 'c It tcttctt t p ra ticl trctttcl tt rttt siè cl c llotlr sc r cnou vclcr cotttp lc\tclttcttt. tl ll cs tl c s c t tt tlc li-f icrrt cltitcluc itttttéc cpr'à llt rtrlrrgc ( I i 2 Vo). A n ir lyscr cctte ttta rgc sttp pos c de l lt rc p lûc c l' d lns dcs pt'oce ssL ls gél tér-.ru x c ltti s'étlt lc lt t s t tt ' dcs 1lér'iodcs IX )ttv ltltt tl ttttr, scl tltt le s c ils . plrrsictu's déccrutic-s. I)rcltclrc cll ctllltple lcs cl'l'cts écotrolttic;ttcs tlcs ér,'tlltttitltts cléttttlgl'lt-llhic1r.rcs, c'csI doltc ôtrc c:.rltlrblc d'ltllpl'éltctt-itcr rtort sculentcltt lcs vttgLtcs dc sttt'l'itce. nrais tous lcs ctlttl'l.tltts cltri cll stll'tI lcs Irrotcrrrs. Cc:s cottrlutts t'ésttltclrt cl' tttt systc\lttc conr ll lcxc qu c ccl'l .itil ts vtl ttd t' aic ll t c lt l' c l' t tlc t ' r luns cle sirt rltlistcs thé tl l'i es d c cyc lc s . A lll' c c l Surtvy écr ivu it cpr 'il li rlll it " sc lttél'icr clc tl'tlis l'léaux: lu peste . lc ch tll éra ct lc s cy c lc s ". Il airlr-rtail. : << Le cycle cst Lut repos poLlt'I'esprit ùxtraordinait'e'. Dès qtre le tttot est pl'cltttlttcé. l'espr it scierr tif iqu e perd dé jà s es qLralit és d e r igricur'. d'aLrthe n tici té. tatrt i l le sl tt is l' ait : A lii plitce du to ur tttent, à l a pl ac e cl e l' inqt lié -[udc. ot-l se repose sLu' Lttt cycle. tt Or, ctilt-trairemettt au raisotrttetttettt hâtif de certaitts r<conon-listes, I'analyse dérnographique ne r el ève en aucu n ca s d 'une a ppro che c y c liq ue qui n'a de s en s que dan s c ertai nes s c ie tt c es biolog iques o u p hy siq ues . Il fa ut s e dé pou il-ler de toute envie de raisollnentent en suppo-sant une reproduction sernblable de phénomènes dérnographiques à des interval-les réguliers.

La tl it,o t'(c ét'ortortt t t'-tlétttogt'uplt i e c,sl tltttt(' utt.Y I()t't,s' ltttt'lu g,é,s.

l'évolution de la populaticln active à un moment donné résulte d'évoluticltls dén'rclgra-phiques tbrt antérieures. En Fraltce, la stabi-iité -ctu rapport des personnes âgées sur le nc-ntrbre de pcrsotlltes d'âge actif, pqur la 1tériocle 2(XXt-2(X)-5, ticttt altx l'rtibles el'l'ccti I's

de rtitiSsiulces clttrattt lit Sectttrde GtlCrrc llloll-diale. Son rtugt ttetlt ittittt l aprùs 2(X) 5 p l'o\ /ic l t-clnt uussi cle l'ltl-l'ltiblissettreltL cllt trtlltttrre des rr.tissiutc'cs cles lrnrtées ll0.

Pour un retn&riage

Parmi ses différentes exigences, la science de la population livre tout particulièrernent deux enseignements : le présent ne compte pas seul, et toute science sociale appelle I'apprentissage de la complexité pour démê-ler- lès facteurs explicatifs et leurs interrela-tions. Concernant le premier enseignement, la démographie sait par exemple que

148

Cortccl'tlutt lc sectltlcl cltseigltclttcltt, llt

qlr es, itve c la veltue cle l'âge de la presby ti e. Il Ilrut recout'ir aLtx sectlncls poLll'colllprettclrc'

science écononriqr-re et la science clè la popLl-lation n'est-il pas le fruit cle la vanité propre à clracr-rne de ces sciences ? La prernière

coll-conséquence une tendance à s'enferlner dans une tour d'ivoire au lieu de chercher cons-tamment à pratiquer I'interdisc-iplinarité. Tout particulièrernent en France, la structu-ration institutionnelle de la démographie it conduit à un certain isolement, à un compor-tement de science fermée se livrant aux déli-cesde querelles intestines. Pendant ce temps, la scierice économique dominante se laisse enfermer dans des discours idéologiques dont I'implosion soviétique a montré à la fois la suffisance et I'insuffisance. Le divorce éco-nomie-démographie est donc aux torts

(7)

Le grand divorc.e ?

partagés ; les deux sciences y ont beaucoup perdu. Il n'est pas trop tard pour comprendre la nécessité d'un remariage. Il faudra pour cela éduquer,de nombreux enfants, tous ces étudiants à qui gn a omis d'enseignel - plqs ou moins consciemment - qu'il y a de mul-tiples ponts féconds entre la science de la population et la science économique.

Gé rard- F rancois DU M ONT

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?antflrami,queS

Quand

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faut-il sortir son revolver

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3" trimestre - 20OO N" 4?

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Références

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