HAL Id: dumas-01735024
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Le rôle des agendas prévisionnels
Florence Guillaume
To cite this version:
Florence Guillaume. Le rôle des agendas prévisionnels. Sciences de l’information et de la communi-cation. 1998. �dumas-01735024�
Florence GUILLAUME
MAITRISE DEL'INFORMATIONET DE LADOCUMENTATION
Rapportdestase
LE ROLE DES AGENDAS PREVISIONNELS
stage
effectué du
22 juin
au22 août
à
L'EXPRESS
17,rue de l'arrivée
75015 Paris
sous ladirection de :
MonsieurD.Cotte, responsable universitaire Madame C.Denis, responsable professionnelle
LILLE 3 Octobre 1998
UNIVERSITE CHARLES DEGAULLE UFR I.D.I.S.T.
B.U.C.LILLE3
11IIR1P
D 021 570243 5REMERCIEMENTS :
Je remercie toute
l'équipe du
centrede
documentation de / 'Express
pourson accueil et sa bonne humeur ainsi que
M.
D.Cotte, enseignant à
l'université de Lille m, pour
m'avoir
conseillée d'étudier le rôle des agendas
prévisionnels.
SOMMAIRE
Avant-propos 3
I. La documentation de presse et le circuit de 1' information : 5
1.1. Valeuretparadoxe de l'information depresse : 5
- la richesse informative 5
- l'obsolescence
etla redondance VS lapérennité 6
1.2.L'interface de deuxmétiers, documentalistes etjournalistes : 7
-panoramahistorique de l'Express 7
- la
place ducentrede documentation dans larédaction 11
II. Le futur de l'information de presse : le rôle des agendas 17
prévisionnels:
2.1. Les agendas oul'enjeu de laveille informative : 17
- ladéfinition des
agendas 17
-lesprincipes de sélectionetcontraintes de rédaction 18
-unproduit de synthèse ciblé 19
2.2. Desproduits internes aux agendasenligne 20
- la
prégnance des produits sursupportpapier 20
- les
III. L'analyse d'un agenda prévisionnel performant. 1 'Echéancier : 34 3.1. Laspécificité de l'Echéancier: - la présentation du produit
- le traitement des informations
3.2. Profil du produitetprofil de l'utilisateur :
-l'Echéancier, unproduit qui s'adapte
- le
profiletles utilisations desabonnés
3.3. lesperspectives d'évolution : vers unmodèleenligne ?
-la réalisation : l'utilisation des nouvelles sources ?
-la diffusion: l'adaptation à de nouveaux supports ?
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ANNEXES
34 35 37 43 43 48 50 50 51 53 1-2 I- XLVI 2
AVANT-PROPOS
Les
agendas
prévisionnels
oula
diversification des activités
documentaires
Parmi les tâches documentaires traditionnelles quioccupentles documentalistes de presse, laréalisationde dossiersdepresse, qu'ils soient thématiquesoubibliographiques,
estprépondérante. Les dossiers depresse s'avèrenteneffet être des outils documentaires
fondamentaux, capables de répondreenpriorité auxbesoins précis des journalistes. Mais certains centresde documentation de presse éditent aussiunautre typede
produitoriginal : lesagendas prévisionnels dont le traitement documentaireest tout à fait
différent decelui des dossiers.
L'information de pressecollectéepourconstituercesagendas n'estpas eneffet
prioritairement sélectionnéesurle critère thématique maissurle critère de la date. Deplus,
ces agendas sontpluridisciplinaires :leurs traitements documentairesreposentdès lors sur
unprincipe de collecte très large.
Lesagendasprévisionnels gèrent le futur de l'information depresseà ladifférence
des dossiersde presse qui sontdessynthèses. Leurs rôles sontdonc aussi très différents.
L'enjeu deces agendas n'estpas, eneffet, de servir de base à la rédaction d'un
article, mais d'être un outil d'alerte, un aide-mémoire de l'information à venir
pour les rédactions. Ces agendas serventaussi deboîte à idéespourpréparerun article. Mais ils assurent surtout la mise en place d'un système régulier de veille informative.
Lerôle decesagendasvadès lors au-delà d'une simple utilisation journalistique :
leur réalisation valorise d'une partles activités documentaires classiques descentres de presse enles diversifiantetdonne d'autre partunevaleurajoutée à la spécificité de l'information de presse.
Enfin, lorsque l'agendaestcommercialisé à l'extérieur, il représenteune source de
revenuspourle centrede documentation qui implique aussi de s'interrogersurla valeuretla qualité deceproduit.
Lejournal l'Express faitainsi partie descentresdocumentaires quiproposent leur
agendaauxrédactions extérieures : il commercialiseeneffet depuis 1992 sonagenda
mensuelintitulé l'Echéancier. Situéenamontde la rédactionjournalistique, l'Echéancierest
unproduit particulier situéaucroisement des deux métiers de l'informationque sontles
Laparticipation àsaréalisation lors dupremier mois de stage montred'unepartla difficulté rencontrée pourmaîtriser le flot des informations lors de lacollecte et,d'autrepart,
la nécessité denepas laisser l'informationcollectée à l'état brutpourles destinataires lors de
la rédaction.
Cesobservations conduisent ainsi à s'interrogersurle rôle des agendas prévisionnels
et surleurpertinence documentaire faceauxcaractéristiques de l'information journalistique :
- Commentévaluer
l'impact de l'Echéancier ?
-Quellessontsesperspectivesd'évolution faceà l'introductiondes nouvelles
technologies dans lesecteurde lapresseetface à l'explosion dessources
d'informations ?
Afin derépondre àces interrogations,touten conservantunnécessaire recul critique, la réflexion surl'Echéancier s'estportée essentiellementsurlesméthodes de recherche
utilisées pourcollecter les informations mais aussisurl'évolution de l'agenda depuis sa commercialisation.
Ils'agitenfait decernerla spécificité de la documentation depresse àtravers le
prisme de l'Echéancieretde situerce nouveauproduit dans l'ensemble des besoins documentaires d'uncentrede presse.
Lacomparaisonavec divers autres agendasaaussi permis de mieux appréhender la
spécificité des agendasprévisionnels, leur cible etleurperspective d'évolution.
Demême, ledeuxièmemois de stagepassé auservice " société" a aussi permis de
complétercespremières réflexionssurl'Echéancierenmettantplusenavant la différence de
traitementdocumentaire deces deuxsecteurs.
I.
La
documentation
de presse
et
le circuit de
l'information
:Encomparaison des autres centresde ressources, ladocumentation depresse occupe
uneplaceparticulière dans ce secteur: eneffet, la valeur del'information journalistique n'est
pas décisionnelle ou attachée à un secteur économique très déterminé mais actuelle et pluridisciplinaire.
D'autrepart, les sources exploitéespar ce secteur peuventsembler exclusives dans la
mesure où la documentation de presse se "nourrit" d'elle-même, c'est-à-dire des
informations véhiculées parle canal des journaux.
Ces spécificités expliquent les rapports originaux qui lient la documentation et le
journalisme : l'interfaçage de ces deux métiers réside essentiellement dans leur rapport à
l'événementauquel ils donnentun sens.Les nouvellesaccèdenteneffetaustatutde données soit par le biais du travail de rédaction journalistique soit par le biais de la chaîne
documentaire.
La documentation de presse sembleenfait découler de lanature même de la presse considéréecommeproduitd'informationetde renseignement.
D'ailleurs, P. Albertaffirme que :
"decettefonctiontraditionnelle d'informationdérivecellede documentation:
la presseassure unrôle deremiseàjourrégulierdesconnaissances(...)parles
articlespubliésdans desjournauxd'informations générales. Ces contenus documentairessont souventconservésaprès avoirétédécoupés. Lapresse
estainsi, danstouslessecteurs, leprincipalinstrumentde référence
documentaire." 1
1.1. Valeur et paradoxe de l'information de presse :
- la richesse
informative :
L'hétérogénéité des journaux, leurs différents degrés de spécialisation et leurs
propres lignes éditoriales permettentune circulation de l'information très variée tant d'un pointdevuequalitatifquequantitatif.
Les différentes sources utilisées par la presse permettent aussi d'entretenir cette
variété informationelle. La richesse de l'information journalistique réside dans une offre
multiforme. La presse fait en effet circuler des informations qui vont du général au
particulier, capables de répondre auxbesoins des journalistes. Mais l'information de presse
est aussi utile dans lamesureoù elleestlevéhicule destendances, une sourcede création et d'innovation.
Les activités documentaires visant à sélectionner l'information de pressepermettent
justement d'extraire de cette masse les données pertinentes en vue de leur exploitation
journalistique. La nécessité de trier les documents pertinents découle en fait des faiblesses inhérentes à la valeur de l'information de presse. Celle-ci,comme le souligne C.Leteinturier,
estenfaitdifficile àestimer.2
Savaleur n'est pas constantemais fonction de sanouveauté; ellepeutdonc décroître
avecletempsmais aussi, paradoxalement, enprendreavecletemps. Ephémèreetrépétitive,
surabondante etdispersée, superficielle et sélective : telle est lanature de l'information de
presse qui impliqueuntraitementdocumentaire particulier.
-L'obsolescenceetla redondance VS lapérennité:
Ladifficulté majeure du traitement documentaire de l'information depresse estliée, d'une part, à lamasse de documents qui génèrent des informations exploitables mais aussi, d'autrepart, àsesparadoxes. L'information depresseest vite obsolète : la documentation de pressecherchedonc à dépasser sesparadoxesen sélectionnant l'informationquiconservera unevaleuren vuedesonutilisation.
- Redondante et
répétitive, l'information de presse est surabondante; la fonction
information tend même à "absorber" la fonction documentairetraditionnellecomme peutle
laisser penser la réalisation de l'Echéancier àl'Express, parexemple lors du dépouillement
quotidien desjournaux. L'accumulation des nouvellesrendeneffet difficile leurmaîtrise.
- Safiabilité
est faible si l'on considère lesexigences journalistiques : rédaction dans
l'urgence, public largeetvarié qui exige uneinformationaccessible. Ladésinformation peut
être
importante.3
D'autre part, si la qualité de l'informationjournalistique réside essentiellement dans
samise àjour, gage de safiabilité, elle impliqueuneconstanteréactualisation etvérification
des archives documentaires. La documentation de presse n'apparaît jamais figée; la dynamique de ce type d'informations ne peut alors s'envisager sans son corollaire : l'obsolescence.
-L'obsolescence deces informationsnécessite dès lorsun reculface à l'information
afin deconstituer des dossiers ou desrevues de presse, d'assurer la collection desjournaux
etleurchoix, leurdépouillement nécessaire àl'enrichissement des produits documentaires.
Ce manque de précisionet la dynamique d'une information sans cesseréactualisée constituent parexempleunedifficulté à l'élaboration de l'Echéancier dont le principe repose
sur une veilleinformative tandis quel'obsolescenceetla redondance sontles deux obstacles
majeursà laconstitution des dossiers de presse.
La presseconstitue donc la premièresourcedocumentaire des centres deressources mais aussidesjournalistes.Les interfaces entrecesdeux métiers s'expliquentnotammentpar lebesoin d'inventorierl'information, de larépertorier mais aussi de laretrouver.
2
( 14 ) Leteinturier, Christine. Les documentalistes de presse, p.
3
(3 ) Cotte, Dominique. Stratégie documentaire dans la presse, p.
6
174
L'historique de l'Express et la présentation de son centre de documentation
permettent de mieux saisir l'originalité du circuit de l'information de presse ainsi que
l'interfaçage qui lient documentalistes eetjournalistes.
1.2. L'interface de deux métiers, documentalistes et journalistes :
L'analyse de l'existantmontreeneffetle lienspécifique qui unitcesdeux professions de l'information.
-panoramahistoriquedu journal l'Express :
L'histoire del'Expressnepeut êtreséparée des fortes personnalités quiont présidé à
sonlancementetàson évolution.
Le choix des dates relatant l'histoire de l'hebdomadaire n'est pas exhaustif mais
davantage "symbolique" : il viseen effet àmettre en avantles grandeslignes directrices du
journalet seschoix faceautraitement de l'actualité.
»Les évolutions
majeuresdel'hebdomadaire :
Fondé par Jean-Jacques Servan-Screiber et Françoise Giroud le 16 mai 1953, l'Express est d'abord un supplément hebdomadaire aujournal Les Echos. Ce supplément
devient vite le lieu de rencontre de signatures prestigieuses comme celles notamment de Pierre MendèsFrance,de MauriacetdeMalraux.
En octobre 1955, l'Express devientunquotidien mais adopte denouveau unrythme hebdomadaire en mars 1956.
En 1964, lejournal adopte une nouvelle maquette qui s'inspire en particulier des
magazinesd'informations américains : ildevientainsi lepremier Newsmagazine français.
A la fin des années 1966, l'équipe de J.-J. Servan Screiber lance une édition internationale quitémoigne de la dynamiqueetde l'évolution du journal.
Les années suivantes verront d'ailleurs la multiplication de diverses publications mensuelles régionales comme avec en 1970 l'Express Rhône-Alpes et l'Express
Méditerranée; ces mensuelsserontsupprimés respectivementen1973eten1975.
Les années 1977-1987 seront les années " Goldsmith", du nom du nouveau
vice-président du groupeExpress. L'intervention du graphiste américain Milton Glaseren 1977
insuffle une nouvelle dynamique aujournal en lui donnantun nouveau logo mais aussi en
redéfinissant la Uneetlesrubriques.
En 1982, l'Express achète le magazine Lire, fondé parB. Pivot.
En 1984, le supplément l'Express Paris est lancé. En 1986, le journal poursuit ces innovationsenlançant les "hebdos mensuels".
Ce sont quatresuppléments thématiques vendus avec le journal : l'Express Sport, l'Express
En 1987, legroupeestcédé à la Générale Occidentale d'Electricité.
En mai 1988, lejournal adopte une nouvelle maquette qui conduit à supprimer le
rubriquageparthèmes; deux axesvont alors être privilégiés: l'analyse de l'informationetles enquêtes appronfondies. En septembre 1989, le journal s'enrichit d'un nouveau
supplément: YExpress Réussir quiregroupe des articlessurles carrières professionnelles et
les formations.
En 1991, le journal inaugure une nouvelle formule qui donne la part belle à l'actualité des spectacles, de la littérature et des arts. Entre outre, une nouvelle rubrique intitulée : "Balises" estajoutée; elle restitue sous forme graphique les statistiques relatives à
unequestion d'actualité.
Cette initiative sera ensuite prolongée en avril 1992 puisque l'hebdomadaire, évolue en créant de nouvelles rubriques comme : "c'est l'époque", "analyses", "entretien", "documents"... L'infographie fait ainsi pleinement son entrée dans le journal avec le
changementde présentation.
L'arrivée de Christine Ockrent à la direction de la rédaction en 1994 donne un
nouvel élan àl'hebdomadaire quiseprépareainsi à la révolution multimédia.
En septembrel995, le journal ouvre d'ailleurs un site Compuserve : l'Express en
ligne qui accueille chaque semaine l'intégralité des articles, des infographiespâmes dans le
journal (Annexe I ). Cette nouveauté se double du lancement d'une autre formule de rubriquageetde présentation.
Enfin, l'introduction de minis sommaires permetde guider le lecteur à l'ouverture des cinq
sections dujournal : France,Société, Economie, Mondeet Culture.
En 1995, le groupe l'Express est rattaché à la CEP Communication (Compagnie
Européennede Publication).
En 1996, lejournal change de directeur de la rédaction : Denis Jeambar accède àce
poste.
En mai 1996,l'édition internationale dujournal change de formule.
Ces changements annoncent en août 1996 le déménagement du journal dans le 15èmearrondissement.
Le rappel des grands traits historiques de l'Express souligne ses nombreuses évolutions à travers les changements de maquettes, de rubriques, de personnalités à la directionmais aussi àtraversces nombreux suppléments.
»Lesévolutions
technologiques des dernièresannées :
Les dernières années de l'hebdomadaire, outre la création du magazine en 1997,
sontessentiellementmarquéesparl'adaptationauxnouvellestechnologies de l'information.
La mise en place d'un site web enjuin 1997 ressort en effet de ce souci constant
d'évolution . Sacréation correspondauxnouveauxbesoinsd'accès à lapresse en ligne.
La majorité des grands quotidiens possèdent eneffet pratiquement tous un site qui offre diférents servicescomme lalecturedujournal en ligneou larecherche d'articles. Offrir
un siteweb àl'Express répond essentiellementaubesoin de promotion dujournal. Ces sites
sont avanttoutdes " vitrines" qui répondent àunenjeu promotionneletcommercial.
Les sites de presse se distinguentdavantage parleurs autres types d'offres; ainsi le site de
l'Express propose parexempleune versionadaptée au web de l'Echéancier.
Situé à l'adresse URL suivante : http://www.lexpress.presse.fr, le site est hébergé
par Compuserve. Il a d'abord été ébauché en interne grâce au double travail des
informaticiens et des graphistes. Sa version définitive a été achevée à la fin du mois de
juillet 1998 ( Annexe I ). Le service minitel : 3617 LEXPRESS constitue en fait la
premièreébauche de ce typede nouveau supportd'information; ilpermet aussi de consulter
les archives dujournal.
La version on-line est aussi doublée d'un intranet quireproduit les technologies de l'Internet au sein de la rédaction. Les services de la documentation y sont intégrés
partiellementparle biais des archives consultables enligne :
Page
d'accueil
:L'échéancier du
mois
*Les
archives
de
l'Express
Pour retrouver les articles parus
depuis
décembre 1992 et les résumés de ceux
qui
ontété
publiés
entre1987
et
1992
>La météo du jour
>Atmosphère,
atmosphère...
> Les bouchons du
jour
L'Express
enligne
> L'annuaire
téléphonique
Pour
accéder
ausite
Web de L'Express
La miseenplace d'un service d'archiveson-line sur intranet permetauxjournalistes
et documentalistes de retrouver les références d'un article facilement grâce à l'interface agréable et à la possibilité de choisir entre quatre types de recherche : simple, détaillée, étendue etglobale.
Il estpossible de faire une recherche en texte intégral surdes articles depuis 1992 et
de retrouver les résumés de ceux parus entre 1987 et 1992. Ce service intranet est cônsé
Mais, le plus souvent, les journalistes continuent à s'adresser directement aux
documentalistes. De plus, ils semblent préférer utiliser le support original, l'article, plutôt que d'imprimer lamêmeréférence à partirde la versionon-line.
Selon C.Wasileck, documentaliste à l'Indexet àl'Echéancier, cetteattitude face aux
ressources documentaires n'est pas une exception : au Monde, les journalistes préfèrent
aussiunaccès traditionnel aux sources.
Ce comportementtémoigne enfait d'un secteur en mutation qui doit s'adapter aux nouvellestechnologies. Ce nouveaurapportàl'information, quiesten train de s'établir,est
commun aux deux facettes de l'information dans la presse : le journalisme et la
documentation. C. Leteinturier lerappelle d'ailleursen affirmantque :
"cesdeux métiersdel'information évoluentavecdescontraintestechniques
matériellesetintellectuelles similaires ". 4
Hormis cet impact des nouvelles technologies, le contenu de l'Express a aussi
évolué.Contrairement à ses débuts, l'information politiquene représente plus l'essentiel de
soncontenu. L'hebdomadaire s'est diversifiéendévellopant les sujets de société etculturels;
ils'agit d'offriruneexplication objectiveet synthétique des événements.
L'hebdomadaire bénéficie davantage du recul critique face à l'actualité que la presse
quotidienne. Ainsi selon P. Gaillard:
"lapressehebdomadairea toujoursbénéficié de l'avantage d'un délai de
réflexion etde documentation. "
5
Cette nouvelle orientation implique un traitement documentaire spécifique de ce
secteur. Les documentalistes des unités "culture" et "société" sont ainsi, par exemple, souventsollicités parles demandes des journalistes, habitués àce recours.
Enfin, cehistoriquemetaussienvaleur lecaractère généraliste del'Express liéà ses
rubriques pluridisplinaires : l'information journalistique traitée dans l'hebdomadaire peut
donc être à la fois relativementlarge mais aussi pluspointue.Les demandes desjournalistes adressées aux documentalistes ne peuventdonc être envisagées sans cette perspective qui
oriente le traitement documentaire de l'information de presse.
Le centre de documentation de l'Express repose ainsi sur une documentation encyclopédique à tendance généraliste. Son histoire se confond en fait avec celle de l'hebdomadaire.
Lecentrede documentation assureeneffetunrôlepatrimonialenabritantl'intégralité
des numéros dumagazineenplus de sesautres services
4
( 14 ) Leteinturier, Christine. Les documentalistes de presse, p. 175
5
( 5) Gaillard, Phillipe. Technique du journalisme, p. 13
- la
place ducentrede documentation dansla rédaction:
•unlieu fortement
intégréausein dujournal :
Sadispositiongéographique estàrelierauxrapportsspécifiques qui lient journalistes
et documentalistes de presse : en effet, le centre de documentation de l'Express estbien
intégré à la rédaction. La circulation de l'information et des archives s'en trouvent donc
facilitées en amont et en aval grâce à la proximité des lieux mais aussi grâce à la
reconnaissance du travail des documentalistes parleurs premiers "clients", les journalistes.
Le recours direct aux documentalistes permet notamment d'éviter le bruit lors de
l'interrogation des banques de données ou lors de la consultation de dossiers; peu de
journalistessemblentautonomes. Cescontacts fréquentsentrejournalistesetdocumentalistes témoignentenfaitd'unevalorisationdel'activitédocumentaire au seinde larédaction.
Toutefois, lesdocumentalistesémettent aussiquelquesréserves surles demandes de leurclient. Cesgriefs concernent notammentlesdossiers à préparer à la dernière minute, les dossiers consultés mais laissés endésordre ou bien encoreles demandes mal formulées ou
trop flouesquientraventlapossibilité de faireunerechercheefficace.
Cette reconnaissance est de plus renforcée par le fait que les documentalistes de
l'Express possèdent la carte de presse, marque d'intégration à la rédaction. De plus, les documentalistes dujournal participent auxconférences journalistiques, ce qui autoriseune circulation des informations etun traitement documentaire efficace. Les documentalistes
acquièrent ainsi le statutd'assistants derédactioncomme aujournal Libération.
L'intégration ducentrede documentation à proximité dela rédaction souligne aussi,
le fait quelaspécificité de l'information de presse netientpas tant àson supportparticulier
qu'à ses utilisateurs : les journalistes. L'interfaceentrecesdeux métiersde l'informationest
telle que certains considèrent le travail du documentaliste comme un véritable travail
journalistique. Cette assimilation des métiersestparticulièrement prégnante dans le cas de
l'Echéancierquiestunmensuel prévisionnel rédigésous forme de brèves.
»Uncentrede documentation richeettraditionnel :
Lecentrede documentation de l'Express aété crééen 1965 parRenéeRaymond. Il
estl'un descentres deressources les plus anciensetreprésentatifs : àcetégard, il symbolise
la mémoire del'entreprise.
Mais ce centre de ressources concentre aussi les nouveaux enjeux de la
documentation de presse : trèstraditionnel dans sonmode de fonctionnement, ses tâchesetle "profil" de ses acteurs, il est confronté au problème de la gestion des documents, de leur archivage.L'informatisationrestedonc unproblème d'actualité maissanscessereculé devant
lelourdtravail quecelasuppose.
L'espace occupéparlecentre de documentation, environ 400 mètres carrés, témoigne
de son importance "humaine" en terme d'acteurs mais aussi de la richesse de son fonds.
Cet éventail très large de journaux dépouillé correspond à la demande
multiforme des utilisateurs.
Face au problème de place induit par l'archivage des informations, le centre de
documentationcomporteaussiune caved'environ 150 mètres carrés oùsontentreposées les collections dejournaux.
»les documentalistesetles différentes unités :
Le centre de documentation compte 22 documentalistes rattachés à un secteur
particulier: société/sports, culture, sciences, économie, Franceetmonde. Mais leur rubrique respectiveneles contraintpas pourautantàtravailler indépendemment : les documentalistes
s'échangenteneffet les articles intéressants afin de favoriser la circulation des informations
grâce au système desrenvois.
Parallèlement à ces 6 unités traditionnelles, les autres acteurs ont des missions
différentes. Le centre de documentation comporte deux secrétaires, une bibliothécaire et
quatre assistants techniques qui archivent les coupures de presse dans les dossiers correspondants.
Hormisces fonctionscommunes àtout centrede documentation de pressedece type,
lecentrederessources del'Express adévellopé des missionsetdes produits documentaires enmargedes traditionnels dossiers depresse.
Ce sontl'index,regroupé avec lecourrier des lecteurs, le site web etl'Echéancier qui
nécessitent des traitements documentaire différents. Leurs acteurs respectifs travaillent
indépendemment desautres secteurs.
-L'Index, qui répertorie les informations parues dans l'Express de 1953 à 1987
sousforme defichescartonnées, assurelamémoiredujournal. Le classementsefait selon le
nomde l'auteuretle thème.
Chaquefichecomporteles références de l'article ainsi qu'unrésumé afin demieux répondre auxdemandes des utilisateurs. Pour les fichesrépertoriées surcette période, la consultation sefait àl'aide d'un fichier manuel.
Depuis 1987, les archives sont consultables grâce à une banque de données
interrogeable en texte intégral. Le logiciel bibliographique Basis permet de gérer ces référencesenrépondant partiellementauproblème de consultation etd'indexationmanuelles
des articles : 120 parexemplaire. L'indexation sefait à l'aide d'un thésaurus interne riche de
3000 descripteurs.
- Le
"courrier des lecteurs" est traité par la documentaliste qui s'occupe de
l'index : Françoise Lauters. Dans la mesure où la plus grande partie des demandes
concernentdes références d'articles de l'Express, ce secteurde la documentationestreliéau servicedel'index, leplus apte à répondreauxdemandes des lecteurs.
Mais ceservice souligne aussiqueles utilisateurs des archives etdes informations de
presse sontles lecteurs; commelesjournalistes, leurs demandes sontà la fois très larges et pointues. La difficulté de ce service documentaire réside donc dans la double gestion des
demandes hétérogèneset de l'indexation.
Ilest d'autantplus difficile de gérerces demandespardes recherches documentaires
précises dans lamesure où les lecteursne mesurentpas l'importance d'une question précise pour unerecherche rétrospective.
De plus, dans le cas de l'Express, les lecteurs assimilent ce travail de recherche documentairecomme un service découlant de leurstatut d'abonné. Ce service documentaire doitaussi, toutcommel'Echéancier, correspondre àuneprestation de qualité.
- La mise
en place du site web constitue une nouvelle activité dans le centre de
documentation. Son animation s'inscrit en fait dans la continuité des premiers services du
site : il s'agit de diversifier les offres proposésauxinternautes. Mais ceci témoigneavant tout
desenjeux qui s'établissententre lapresseetles nouvelles technologies.
-L'Echéancier, dont l'originalité sera plus détaillée infra , correspond enfin àune
activité documentaire journalistique particulière. Il s'agit de l'élaboration d'un agenda
prévisionnel destiné, enpremier lieu, à hiérarchiser le flot des informations nécessaires aux
rédactions.
Il netraite donc pas l'information depresse selon les mêmes critères queles dossiers
de pressequi sélectionnent les articles selon leur durée supposée. L'Echéaancier pratique davantageuneculture événementielle, proche du travail journalistiques.
Les tâches documentaires de l'Echéancierrépondent ainsi, par le biais de la veille
informative, à lanaturemême dujournal quiestselon D. Husson :
"à90% constitué d'articlesrelatifsàdes événements (...)planifiés, attenduspar la rédaction.." 6
L'Echéancier, en interne, permet ainsi auxjournalistes de "préparer" l'actualité à venir. Il peutdès lorssupposer un doublerecours aux archives de la documentation que ce soit dans sonélaborationou danssonutilisationpostérieure parla rédaction.
Mais il représente avant tout un enjeu dans la diversification des
activités documentaires traditionnelles ainsi qu'une nouvelle valorisation de celles-ci.
L'existence deces autres unités documentairesnecréent pas non plus de "barrières"
entreles documentalistes. La hiérachie semble peuprésente dans lecentrede documentation.
En effet, les documentalistes sont souvent familiarisés avec les autres tâches : cette
polyvalenceestun atoutpourla bonne circulation des informationsetle suivi des opérations
»les outilsdocumentaires:
Plusieursoutils complémentairespermettentunecirculation aisée des informations:
- La
bibliothèque du journal, intégrée dans lecentre de documentation, permet de répondre à la foisauxinterrogations des journalistesetdesdocumentalistes.
Samiseenplacerendcomptede la nécessité de compléter lefonds documentaire traditionnel enl'étayantpar desouvrages de synthèse, des usuels, des livres historiques ...
Informatiséegrâce aulogicielLiberdepuis janvier 1992, ellecomporte plus de 10000 ouvrages qui offrent le plus souvent des synthèses sur des sujets relativement divers, elle
comporte par exemple de nombreux "Que sais-je" qui permettent d'offrir une vue d'ensemble sur ces thèmes ainsi que des ouvrages encyclopédiques du type Quid,
dictionnaires spécialisés ...
L'intérêt de cette bibliothèqueest d'offrirunenouvelle source d'information moins
obsolète quecelleissue de lapresse.
La gestion de cette bibliothèque est confiée à une bibliothécaire chargée des recherches bibliographiques. Celles-ci se font à l'aide d'Electre, la base de données du Cercle de laLibrairie. L'intégration des notices du CD-Rom dans l'application du logiciel
permeten outrede les déchargerpourles exploitersousLiber.
Lapolitique d'acquisitionestmenéeencollaborationavecles documentalistes : cette
bibliothèque se veut être un complément d'information, fiable et accessible. Elle
permet surtout de répondre à une demande ponctuelle des journalistes. Le système de
classementalphanumériquereproduit celui du fonds documentaireconstituéparles dossiers.
- La documentation
a en effet constitué son propre fonds basé sur un système
alphanumériqueproche du système Dewey. Cesystèmeestluiaussi relativement classique :
la majorité des centres documentaires de presse ayant recours à ce classement ou au thésaurus.
Ce système de cote est très précis; il nécessite d'ailleurs 6 mois à 1 an pour être maîtrisé. Il comporte 26 classes de bases qui correspondent aux grands domaines
thématiques suivants : A:histoire-géographie B : institutions C :justice D :politique E : économie/équipement F: agriculture G: énergie H : industrie I : commerce/distribution J : transports K : tourisme/loisirs L: relations internationales M : finances N : armées O : populations/moeurs 14
P :travail/syndicalisme Q : sécurité sociale R : santé S : bâtiment T : éducation U : culture V : communication W : religions X : sciences Y : sports Z : divers
Chaqueclasse possèdeunnombre variableetillimité de divisions décimales.
Classés selon ce système, les dossiers de presse, thématiques ou biographiques,
occupent une place importante qui témoignent aussi de la richesse du centre de
documentation. Ils répondent aux besoins des journalistes en amont; en aval ils sont
alimentés par les documentalistes. Leur consultation représente la première source
documentaire, l'attachementau supportpapiersemblanteneffet très prégnant.
-Enfin les services en ligne et les banques de données de presse
constituent unservice complémentaire apportéauxjournalistesetdocumentalistes. Service
complémentairecaril n'estpas exclusif: l'interrogation desbanquesde données intervientle
plus souvent après la consultation des dossiers de presse. Cette constatation est encore à
relier à lanaturetraditionnelle ducentrededocumentation deYExpress.
L'Express est abonné à diverses banques de données comme l'Européenne des
données, Dialog, Questel mais elles sont peu utilisées en général. Celles de l'A.F.P. en revanche sont plus utilisées dans la mesure où elles répondent le mieux aux besoins
documentaires.
Les sources offertes par le minitel sont uniquement utilisées très ponctuellement
pourl'Echéancier dansune optique d'anticipation.
Mais les recherches en ligne effectuées correspondent avant tout à des demandes
ponctuelles ou spécifiques : unjournaliste demandantpar exempletoutes les informations sur un sujet précis émanant uniquement de telle banque de données.
L'utilisation de ces sources intervient toujours comme un complément du support
papieretnon comme une sourcede base. Leurs utilisationspourl'Echéancieretles agendas prévisionnelsserontdétailléesinfra.
La consultation d'internet permet de varier l'accès aux informations mais le web
resteencorepeuutilisé. L'interrogation d'internet n'estpas privilégiée dans lamesure où les
documentalistes de l'Express invoquent lemanque de temps, le manque de pratiqueetde connaissance pour trouver l'information pertinente dans un laps de temps réduit. Les
documentalistes soulignent en majorité les limites de cet outil dans la documentation de
presse pouraffectuerunerecherchepeuprécise.
D'autre part, elles ne possèdent pas toutes des ordinateurs personnels pour se créer des
L'Echéancier, quantà lui, possède deux ordinateurs reliés à internetet à l'A.F.P. Cet
équipement favorise la recherched'information selon les critères de cesecteurmais aussison autonomie.
Le centre de documentation possède enfin divers cédéroms encyclopédiques qui varient les offres d'accès à l'information.
Dans lamesureoù ces services enlignesontpeuutilisés enraison de leur coûtetde
leur système d'interrogation, la validité de leurs informations reste limitée. Mais ces outils
témoignentdes nécessaires évolutions de ladocumentationdepresseface à la diversification
des supports d'informations.
Face à l'explosion des sources et à la croissance des informations, les
documentalistes ont élaboré un produit documentaire original, capable de gérer Jes
événements enfonction desbesoinsjournalistiques. Ce sontles agenda prévisionnels.
II. La
veille informative
:le rôle des
agendas
prévisionnels
:
2.1. Les agendas ou l'enjeu de la veille informative :
Dans le rapport à l'information et aux archives qui s'établit au sein d'un centre de documentation de presse,les agendas prévisionnelsoccupentuneplace originale.
- la
définition des agendas:
La gestion du "futur" à l'aide des agendas prévisionnels n'est pas en effet le rôle
premier de la documentation depresse. D'autrepart, le "futur" lui-mêmeneconstitue pas le
contenuhabituel desproduits documentairestraditionnels commelesdossiers depresse.
La particularité des agendas prévisionnels repose ainsi, non sur le principe de la recherche rétrospective, mais sur le principe de la veille informative; l'agenda donne des échéances dedate danstousles domaines àpartir essentiellement du dépouillement quotidien de la presse.Traiter le "futur" del'information depresse constitue dès lorsunnouvel enjeu documentairemaisrépond aussi àunbesoin journalistique.
Comme le souligne Isabelle Leguodinec, responsable de l'agenda de R.F.I.,
l'explosion récente dessources d'informations conduit à lanécessité de trier, hiérarchiser les
documents mais contraint aussi ladocumentaliste ànepas lesignorer.
Les journalistes pardonnent en effet moins facilement les manques et les oublis de ces
agendasà l'heure de la mondialisation de l'information.
Depuis environ une dizaine d'années, les agendas prévisionnels se diversifient et se
multiplient,notammenteninterne ausein des rédactions depresse : cettetendance souligne
donc un véritable besoin informationnel spécifique.
Entantqueproduit documentaire, l'agenda prévisionnel n'utilisepas l'information au
sensd'actualitéimmédiateporteusedeconnaissances :c'estenfait l'échéance à venir, la date
de l'événement qui transforme lesensdufaiten uneinformation exploitable pourl'utilisateur final. C'est là queréside le principe essentiel de sélection.
Trier les informations en fonction de leurs échéances leur donne une valeur ainsi qu'une autre forme d'accèsaux documents.
Par le biais de l'agenda, les donnée deviennenent doublement exploitables.: L'échéance d'un événementpeutconstituerunealerte à l'intention des rédactions oubien une
Le besoin de réaliser desproduits de ce type s'exprime déjàpar lerecours pour le
journaliste à l'agenda qui est,selon J. De Broucker :
"
le calendrierdes occasionsprévisibles d'information. Toute rédactionet tout service quiveulent éviter lesratagestiennent à jour leurpropreagenda."
7
Maisface à la croissance desdocuments,auxmultiples sources informationnelles,au manque detemps les journalistes ontrecours auxdocumentalistes de presse pourordonner les événements; le traitement fortuitdes documents est ainsi minimisé. Mais en répondant
aux attentes desjournalistes, la réalisation d'agendas prévisionnels peut aussi s'expliquer selon C. Leteinturier par :
"une réaction àl'indétermination del'activitédocumentairedesjournalistes
8
Hormis cettejustification de l'activité documentaire, la réalisation d'un tel produit
pourlarédactionestde pluslégitiméeparlefaitquedocumentalistes depresseetjournalistes
utilisent essentiellement les mêmes sources.
Le rapport à l'information que suppose cet agenda est dès lors très différent du
principe de sélection appliqué à laconstitutionetà l'enrichissement des dossiers de presse.
- les
principesde sélectionetcontraintesde rédaction:
Le documentaliste doitrestituersous une autreformelesinformations sélectionnées :
le traitement documentaire repose eneffetsurlasynthèse des échéances. Le documentaliste effectue alors un travail rédactionnel soumis au principe de la précision et de l'annonce
succincte qui s'apparente autravail journalistique.Mais ce travail de synthèse ne peutêtre
envisagé sans la nécessairemise à jour des dates sélectionnées : ceprincipe estessentielcar
garantdela fiabilité du produit proposé.
-Le critère de la date qui préside à la sélection des informations oriente tout le travail documentaire de collecte et de traitement dans tous les agendas étudiés. Ainsi hiérarchisées temporellement, les données font de l'agenda prévisionnel un outil de travail essentiel.
-Le destinataire de l'agenda constitue ensuite, après la date, le second paramètre
qui oriente la sélectiondes échéances.
- La rédactiondoit être
synthétique, précise etl'information mise à jour.
7
( 4 ) De Broucker, José. Pratiques de l'information et écritures journalistiques,
p. 95 8
( 7 ) Leteinturier, Christine. L'identité professionnelle des documentalistes, p.132
Les produits documentaires proches des agendas
La réalisation d'agendas prévisionels est à rapprocher d'un autre type de produits documentaires. Eneffet, les documentalistes réalisent diversproduits qui sontannexes aux dossiers de presse et susceptibles de répondre aux besoins des journalistes. Ce sont les
chronologies, les répertoires etles éphémérides dont les formes s'apparentent à celles des
agendas.
- les
chronologies L
Elles se présentent sous la forme d'une succession de dates et de thèmes qui permettent des recherches rétrospectives, leur forme la plus achevée correspondant à la
version éditée du type "chronique" (éd. Chronique). Elles correspondent à une demande
ponctuellemais aussiaubesoin de synthétiser l'information.
- les
répertoires :
Ils peuvent être thématiques ou biographiques, du type des dossiers depresse mais
plus succincts. La date n'estpas essentielle à leur constitution mais ils permettentd'avoirun
supplément d'informations.
-les éphémérides :
Elles se nourissent de l'actualité aujour le jour : la consigne quotidienne de ce type
d'information est surtout intéressante pour constituer les rubriques "anniversaire" des
agendas. Plusieurs centres de documentation offre ce service, notamment le secteur
"documentation d'actualité" de Radio Francequi effectue l'enrichissementdecette base en
interne. Bayard-Presse ne se limite pas à éditer eninterne un agenda : le personnel de la Direction desressources Documentaires alimente aussicetypede banques de données.
-unproduit de synthèse ciblé:
L' agenda prévisionnel se situe à la croisée de ce type de produits : il permet de
synthétisertouteles informations futures importantes grâce à la dateetau thème; d'ailleurs, le "slogan" del'Echéancier affiché sursacouverture est formulé ainsi:
"Toute l'actualité de demainen un clin-d'oeil".
La nécessité de trier la masse d'informations, la fonction d'alerte
semblent être les deux raisons principales qui expliquent l'élaboration
Mais ceux-ci se distinguent par les besoins spécifiques aux rédactions et par les
moyens techniques dont ils disposentcomme le révèlent les rencontres avec les différents
producteurs.
Il est ainsi possible de les différencier en fonction de deux axes essenteils : leur réalisationetleur cible. Ces critères conditionnent ensuite les sourcesutilisées, la rédaction,
ladiffusion etl'évolution. Laplupart des agendas prévisionnels sontréalisésetdiffusés en
interne, leurséchéances sontrelativementcourtesparrapportà celles de l'Echéancier.
D'autre part, ils sont avant tout des outils de travail personnalisés selon les besoins des rédactionsetréalisés partoute l'équipe documentaire.
Ces agendas restentdes produits très "personnels" à la différence d'autres agendas diffusés enexterne, commercialisés oubien confiés àune documentaliste indépendante du
reste des acteurs documentaires. Ces caractéristiques impriment déjà à l'agenda une autre dimension.
Parmi ces agendas prévisionnels, l'Echéancier de l'Express occupe justement un
statutparticulier dans lamesureoù ilestle seul à êtrecommercialisé actuellementenexterne.
Les parallèles établis avec les autres produits existants, depuis l'agenda interne
jusqu'à l'agendaenligne, permetd'évaluer l'originalité de l'Echéancieret d'appréhenderses
possiblesévolutions.
2.2. Des produits internes aux agendas en ligne :
- la
prégnancedes produitssursupportspapier:
Les informations relatives aux agendas présentés sont issues d'entretiens avec leur
responsables.
Afin de définir leur identité documentaire et d'en établir les caractéristiques
nécessaires, lesquestionsontporté essentiellementsur :
- leurs
présentations - leurs
périodicitésetmises à jour - leurs
réalisationsetleursources
- leurs rôleset leurs cibles visés
-leursdiffusions,coûtsettarifs - leurs
promotionsetleurséventuelles études de qualité - leurs évolutions
possibles.
Cesquestionsont surtout orienté l'entretien : en aucun cas, elles n'ontété utilisées de manièretrop rigide. Le questionnaire a été le plus souplepossible afin de mieuxmettreen
avant laspécificité de chaque agenda, au-delà de leurspoints communs.
Enfin, cetteprésentation n'estpasexhaustive : l'agenda prévisionnel de la journaliste Nicole Jeunet, qui a travaillé pourcelui de V.S.D., parexemple, ou celui de la république
française ne sontpas décrits. De même, l'étude des agenda disponibles sur le web ne sont
pastous détaillésenraison de leur nombre.
Le choix a donc surtout porté sur des produits caractéristiques et déjà éprouvés,
hormis pour les agendas disponibles sur internet. Le choix de présentation des agendas permet aussi de montrer les divers enjeux informationnels depuis le produit "artisanal"
diffuséeninternejusqu'au produit le plus "moderne" accessible enligne.
•
L'agendade ValeursActuelles:
Cet agenda est à rapprocher des produits réalisés par les documentalistes de
Libération, du NouvelObservateur, de Capital dans lamesure où touscesproduits nesont
pas commercialisésetsontuniquement réservés à la rédaction.
Laréalisation decetagenda répondexclusivement àunbesoin interne : c'esteneffet
la rédaction dujournal quien aexprimé le besoin. Son élaboration neconstituedonc pas un travail documentairecomplètement indépendant de la réalisation des dossiers depresse.
L'agendade Valeurs Actuelles estréalisépartoutel'équipe documentaire dujournal
constituéede trois personnes, saconstitutionrepose sur un travailcommundecollecteetde traitementdocumentaire qui existe depuisunedizaine d'années.
De parution hebdomadaire, il répond aux besoins classiques des journalistes :
l'agendaest à la foisunesourced'idéesetunoutil deprévision rédactionnelle.
Afin de mieuxrépodre à cesdemandes, les documentalistes réalisent deuxproduits différents : un "agenda France" et un "agenda international". Ces deux produits sontainsi
adaptés àl'identité du journal.
L'échéance maximale est d'un mois environ, la majorité des informations étant
regroupéeentreuneettrois semaines.
Les sources principales sont issues de la presse quotidienne puis de la presse
hebdomadaire. Les agences de presse, notamment l'A.F.P. et les services de presse des partis politiques alimentent ensuite l'agenda.Les autres banques de données en ligne sont
différemmentutilisées par manque detemps.
Internet n'estpratiquementpasutilisé : saconsultation reste occasionnelleetsuppose
avant tout une grande disponibilité temporelle de la documentaliste afin de trouver des
informations intéressantesen unminimum de temps.
Le service minitel de Radio-France, lui, est beaucoup interrogé : avec la presse
quotidienne, il constitue les deux sources principales. Ce sont les bases de l'agenda de
Valeurs Actuelles mais les documentalistes dujournalontaussi souligné l'absence de mise à
jourpour ce serviceminitel.
L'équipe documentaire assure dès lors le suivi des informations grâce aux relances
téléphoniques. La mise à jour de l'agenda constitue la principale difficulté des
documentalistes, soumises auxcontraintes d'uneparution hebdomadaire.
L'agendaestdiffusé sursupport papieren interne : aucun système d'intranet n'existe
au sein de larédaction pourfavoriser l'accès auxinformations etleur circulation.
Lesjournalistessontles seulsdestinataires deceproduit : l'agendaestutilisélors des conférences avec la rédaction. C'est pourquoi lacollecte des informations et le choix des
Les documentalistes se concentrent sur la politique intérieure, les voyages ministériels, l'Afrique, les invités politiquesauxdiverses émissions télévisées ...
Toutefois, larubrique "société" estde plus enplus développée.
Lesinformationssontsaisies grâceàunlogiciel de traitement detexte : les recherches multicritèressontdonc très limitées.
Selon ladocumentaliste, laprésentation n'estpas toujours "fignolée" étant donnéle
rythme de parution.Mais ceci ne constitue pas un problème dans lamesure où l'accès aux informations sefaituniquementparla date.
Aucuneétude de coûtetdequalité n'ont été entreprises à l'heure actuelle. Toutefois, laresponsableasoulignéquecetagenda restaitun outil de travail efficace malgré la dificulté des mises àjour.
La forte demande desjournalistes auprès de la documentation pour élaborer un agenda
adaptéconstitue la seule indication de satisfaction existante.
Lesperspectives d'évolution de cetagenda sont communesà tous les agendasdece
type. Commepourles agendas de Libération ou du Nouvel Observateur, les changements
techniques d'éditionoudediffusionne semblentpasêtre prioritaires.
Danslamesureoù cesagendas fonctionnent uniquementeninterne, les perspectives
d'évolution ne sont fonction que des demandes des rédactions comme le souligne la responsable de l'agenda prévisionnel de Libération, Catherine Méric. La présentation, la
réalisation etla diffusion decet agenda sont en effet très proches de celles de l'agenda de
ValeursActuelles.
Les perspectives d'évolution sont en fait envisagées de la même façon par les documentalistes de ces deux journaux : le but de ces produits n'est pas la commercialisation en externe mais l'adaptation interne à l'information
désirée.
La comparaison de ces produits avec ceux de Radio France Internationale permet
justement de montrer les conséquences d'une diffusion élargie de l'agenda sur son élaboration.
»
L'agenda deRadio France Internationale ( Annexe II ) :
Deparution bimensuelle, il existe depuis 1988 et comporte deuxéditions : l'une étant
internationale, l'autre étant africaine enraison des partenairesde cetteradio. Sa particularité principale réside dans le choix de seséchéances : c'estunagenda de proximité à la différence de l'Echéancierquiestle seul àproposer uneéchéance de plus dequatre ans.
Ladocumentalistede R.F.I. travaillesur uneéchéance de moins de 2mois,laplupart
des informations à venir sonten effetregroupées autour d'une échéance allant d'un mois à
unmois etdemi; il comporteunmaximum de200 dates environ répartiessur unedizaine de
pages. D'autrepart, ilestle seul agendasur supportpapier à faire lerappel des événements en cours. Il propose aussi des informations futures sans indiquer la date exacte : il s'agit
essentiellementderépondrepar cebiais à la demande d'alerte formuléeparlesjournalistes. L'ordre est chronologique sans classement thématique. Malgré l'absence de
classementthématique, la sélection des informations est aussi faite ensecond lieu selon la
cible del'agenda.