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Effet d'une intervention en polarité sur l'insomnie et l'anxiété de femmes québécoises en périménopause

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Academic year: 2021

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EFFET D’UNE INTERVENTION EN POLARITÉ

SUR L’INSOMNIE ET L’ANXIÉTÉ DE FEMMES

QUÉBÉCOISES EN PÉRIMÉNOPAUSE

Mémoire présenté

dans le cadre du programme de maîtrise en sciences infirmières en vue de l’obtention du grade de maître ès sciences

PAR

© JOHANNE LAMBERT

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Composition du jury :

Dominique Beaulieu, Ph. D., présidente du jury, Université du Québec à Rimouski Nicole Ouellet, Ph.D., directrice de recherche, Université du Québec à Rimouski Danielle Boucher, Ph.D., codirectrice de recherche, Université du Québec à Rimouski Nataly Viens Python, examinatrice externe, professeure et doyenne Institut et Haute École de la Santé la Source à Lausanne

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI Service de la bibliothèque

Avertissement

La diffusion de ce mémoire ou de cette thèse se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire « Autorisation de reproduire et de diffuser un rapport, un mémoire ou une thèse ». En signant ce formulaire, l’auteur concède à l’Université du Québec à Rimouski une licence non exclusive d’utilisation et de publication de la totalité ou d’une partie importante de son travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, l’auteur autorise l’Université du Québec à Rimouski à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de son travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l’Internet. Cette licence et cette autorisation n’entraînent pas une renonciation de la part de l’auteur à ses droits moraux ni à ses droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, l’auteur conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont il possède un exemplaire.

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À mon conjoint, mon intarissable soutien, à mes trois enfants, ma plus grande source d’inspiration.

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REMERCIEMENTS

C’est avec une grande intention que je désire remercier les nombreuses personnes qui ont rendu possible la réalisation de ce mémoire.

D’abord, je tiens à offrir mes remerciements les plus sincères à ma directrice de recherche, Mme Nicole Ouellet, Ph.D, professeure et directrice au département des sciences infirmières de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce à son dévouement, ses judicieux conseils, son expertise en recherche ainsi qu’à sa disponibilité remarquable. Manifestement, avec vous Nicole tout devient si clair, merci tellement.

J’offre également mes remerciements sincères à ma codirectrice de recherche, Mme Danielle Boucher, Ph.D, professeure et directrice des programmes d’études avancées en sciences infirmières de l’UQAR. Sa rigueur scientifique, son professionnalisme et ses justes recommandations ont donné lieu à l’accomplissement de ce projet de grande envergure. Merci Danielle d’avoir accepté de codiriger ce projet, merci de m’avoir accueillie maintes fois à votre bureau. Je suis privilégiée d’avoir eu la chance de connaître ces deux grandes femmes qui sont d’une générosité immense envers moi. Merci à vous de m’avoir initiée au monde fascinant de la recherche.

Quant à vous Mme Michelle Guay, Directrice du Centre québécois de Formation en Santé Intégrale, je désire vous offrir un océan de gratitude pour l’enseignement en polarité que vous m’avez offert, événement qui change un parcours personnel. Vous êtes une personne extraordinaire entièrement dévouée au bien-être de la personne. Vous avez toute mon admiration et ma reconnaissance. Votre générosité, votre sincérité, votre sagesse ainsi que la passion et le dévouement dont vous faites preuve envers la polarité ont permis d’illuminer la vie de tant de gens à travers le monde. Grâce à votre pratique, vos

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enseignements et vos recherches cliniques, vous veillez à la pérennité de la polarité au Québec ainsi que sur d’autres continents, merci. Merci à la vie qui m’a conduite jusqu’à vous, j’en suis privilégiée.

Toute ma gratitude et mes sincères remerciements aux femmes qui ont participé à cette recherche. Sans votre générosité, l’exécution de ce projet de recherche n’aurait pu être possible. Merci énormément.

Merci à tous les gens qui ont travaillé de près ou de loin à la réalisation de ce projet. Merci à tous les gens de la région qui ont généreusement collaboré au recrutement des participantes. Merci au personnel de l’UQAR qui m’a chaleureusement accueillie. Merci à Marie-Eve Émond-Beaulieu, bibliothécaire hors pair qui m’a reçue d’innombrables fois à son bureau depuis les quatre dernières années. Merci à Linda Martin qui, à travers ce long parcours, m’a rendu service à maintes reprises. Merci à Pierre Miousse qui m’a prêté soutien lors du recrutement. Merci à Karine David et Manon Deshaies qui ont été d’un énorme support pour la mise en page. Merci également à Claudine Robitaille qui m’a souvent aidée pour le volet informatique. Merci aussi à David Emond et Fulbert Moumboulou, statisticiens qualifiés.

Je veux aussi exprimer ma gratitude aux professeures en sciences infirmières de l’UQAR. Il est très stimulant de les voir exercer leur profession avec passion et dévouement. Merci de nous offrir un lien élève enseignante de qualité, vous êtes une grande source d’inspiration et de motivation pour la poursuite de mes études.

Je veux aussi exprimer mes sincères remerciements à Mme Dominique Beaulieu, Mme Nicole Ouellet, Mme Danielle Boucher et Mme Nataly Viens Python qui ont composé le jury. Toute ma reconnaissance envers chacune d’entre vous qui avez offert un temps incalculable afin de mettre au point ce mémoire. Merci Beaucoup.

Merci à mes amies, Rachel, Julie, Marie-Pierre, merci pour votre écoute, merci pour votre encouragement tout au long de ce parcours. Un merci spécial pour toi mon amie Valérie qui a fait tant de démarches afin de m’aider à recruter mes participantes, impliquant jusqu’à

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ton conjoint, merci à vous deux. Merci chère Barbara pour ton aide. Merci à toi Hélène qui m’offre des séances en polarité, quel bien-être tu m’apportes, je suis privilégiée de te connaître. J’aimerais avoir davantage de temps afin de multiplier les bons moments passés avec chacune d’entre vous, merci de votre compréhension.

Merci à mes beaux-parents, qui m’ont assidument soutenue en offrant chaque semaine du temps de qualité à mes enfants. L’appui que vous m’offrez généreusement est, à mes yeux, inestimable. Merci à vous deux que j’aime beaucoup, vous êtes une source inépuisable de bonheur pour chacun de vos petits-enfants.

À ma très chère sœur, à mon très cher frère ainsi qu’à vos familles que j’aime profondément, merci d’être toujours là pour moi. J’aimerais tant passer plus de temps avec vous qui possédez une place de très grande importance dans mon cœur.

À maman, merci pour tout ce dont tu m’as inculqué. Merci de m’avoir appris les valeurs de la persévérance et de la volonté. Merci pour les valeurs familiales, les qualités humaines que tu m’as transmises. Merci du fond du cœur pour ton soutien et surtout, merci d’avoir toujours cru en moi ainsi qu’en mes projets. Je ne te dirai jamais assez merci, je t’aime très fort.

À toi papa, source éternelle de réconfort profondément enfoui dans mon cœur, je t’aime tellement. Merci infiniment.

De tout cœur, à toi Luc que j’aime, merci pour ton encouragement, ta disponibilité, ta patience, ton écoute à travers toutes les étapes qu’a demandé la réalisation de ce projet de recherche. J’aime tant être et rire avec toi. Avec toi, ma vie est une aventure passionnante. Mille mercis pour ton aide. Le plus grand des mercis pour ton amour.

À mes enfants, mon élan créateur, merci. Merci à toi Charles pour ton expertise en informatique, tes bons mots et ton sens de l’humour. Merci à toi Louis pour tes délicates attentions lorsque je travaille à mon ordinateur, merci pour ton affection qui me réconforte. Anne, merci de me faire rêver à travers tes magnifiques yeux d’enfant, merci pour tes câlins

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qui sont pour moi inestimables. Savourez la vie, dépassez-vous et réalisez tous vos rêves. Je serai toujours là pour chacun d’entre vous. À vous quatre qui partagez chaque jour de ma vie, mon amour pour vous est incommensurable.

À tous ceux et celles qui ont accordé de leur temps précieux à la réalisation de ce projet et dont les noms ne figurent malheureusement pas sur cette page, je vous témoigne mon estime et ma gratitude.

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RÉSUMÉ

L’insomnie empêche la satisfaction du besoin fondamental de dormir de quatre femmes sur dix âgées de 40 à 60 ans (Blümel et al., 2012). Fortement associée à l’insomnie, l’anxiété tend à augmenter tout au long de la transition vers la ménopause (Terauchi et al., 2010). L’insomnie et l’anxiété peuvent avoir des effets néfastes sur la santé physique et mentale, pourtant seulement 20 % des personnes qui se plaignent d’insomnie sont correctement prises en charge (Ohayon, 2007). L’intervention est un essai expérimental pré et post-intervention avec un groupe contrôle et un groupe expérimental ayant pour but d’évaluer l’efficacité d’une intervention en polarité sur la sévérité de l’insomnie et l’anxiété situationnelle des femmes âgées de 40 à 60 ans provenant de la région de Québec. Quarante-sept femmes de cette cohorte d’âge, ayant des symptômes d’insomnie, ont été réparties aléatoirement dans le groupe expérimental (n = 25) recevant quatre séances en polarité ou dans le groupe contrôle (n = 22), recevant de l’information sur les saines habitudes de sommeil. Les mesures ont été recueillies pré, post-intervention et deux semaines post-intervention à l’aide des questionnaires intitulés l’Index de sévérité de l’insomnie (Morin, 1993) et l’Inventaire d’anxiété situationnelle (Forme Y-1) (Spielberger, 1983). À la suite des interventions qui se sont échelonnées sur huit mois, nous notons une différence significative entre les groupes et entre les temps de mesure en ce qui a trait aux scores d’insomnie (F = 28,66, p < ,0001) et d’anxiété (F = 14,14, p < ,0001). Les deux hypothèses ont été confirmées. Les femmes âgées de 40 à 60 ans, qui ont reçu l’intervention en polarité, présentent une diminution significative de la sévérité de leur insomnie ainsi qu’une diminution significative de leur niveau d’anxiété situationnelle comparativement à celles du groupe contrôle en post-intervention. Les recommandations visent le développement d’intervention pour la gestion des symptômes d’insomnie et d’anxiété. Cette étude incitera les infirmières concernées par la promotion de la santé et le bien-être à bonifier leurs interventions infirmières en vue de permettre aux femmes en transition ménopausique de satisfaire leur besoin vital de dormir.

Mots clés : polarité, intervention, approches complémentaires de soins, femmes d’âge moyen, insomnie, anxiété

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ABSTRACT

Due to insomnia, 4 out of 10 women aged from 40 to 60 years old are deprived of sleep, a necessity of life (Blümel and al., 2012). Strongly associated with insomnia, anxiety tends to increase throughout the menopausal transition (Terauchi and al., 2010). Insomnia and anxiety can bring adverse effects on physical and mental health, yet only 20% of people who complain of insomnia are properly taken care of (Ohayon 2007). The intervention is a pretest-posttest experimental design with a control and an experimental group in order to assess the effectiveness of an intervention in polarity on insomnia and anxiety of women aged 40 to 60 years old living in the Quebec City region. Forty-seven women in this cohort with symptoms of insomnia were randomly assigned to the experiment group (n = 25) receiving 4 sessions on polarity or to the control group (n = 22) receiving information on healthy sleep habits. Data was collected during the pretest, the posttest and two weeks after the intervention using the Insomnia Severity Index (Morin, 1993) and the State-Trait Anxiety Inventory (FormY) (Spielberger, 1983). Following the interventions that took place over eight months, results show a significant difference between the groups and the measurement time with respect to insomnia scores (F = 28.66, p <.0001) and anxiety scores (F = 14.14, p <.0001). The two hypotheses of the study were confirmed, women aged 40 to 60 years who received the intervention in polarity show a significant decrease in the severity of their insomnia and of their state of anxiety compared to those of the control group during post intervention. The recommendations are intended to enable the development of intervention to reduce the symptoms of insomnia and anxiety. This study will encourage nurses, who are concerned with health promotion and well-being, to improve their nursing intervention in promoting healthy sleep of women in their menopausal transition.

Keywords: polarity, intervention, complementary treatment methods, middle-aged women, insomnia, anxiety

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TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS ... viii

RÉSUMÉ ... xii

ABSTRACT ... xiv

TABLE DES MATIÈRES ... xvi

LISTE DES TABLEAUX ... xx

LISTE DES FIGURES ... xxii

INTRODUCTION GÉNÉRALE... 1

CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE... 3

1.1 ÉNONCE DU PROBLEME ... 3

1.2 FACTEURS ASSOCIES A L’INSOMNIE ET L’ANXIETE ... 6

1.3 TRAITEMENTS DE L’INSOMNIE ET DE L’ANXIETE... 8

1.4 JUSTIFICATION ... 10

1.5 BUT ET HYPOTHESES DE RECHERCHE ... 11

CHAPITRE 2 RECENSION DES ÉCRITS... 13

2.1 LA STRATEGIE DE REPERAGE DES ECRITS ... 13

2.2 LES VARIABLES DEPENDANTES ... 14

2.2.1 L’insomnie... 14

2.2.2 L’anxiété situationnelle ... 15

2.3 LES APPROCHES EXISTANTES POUR TRAITER L’INSOMNIE ... 15

2.3.1 Les approches pharmacologiques ... 15

2.3.2 Les approches non pharmacologiques ... 16

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2.5 LA RECHERCHE SUR L’EFFET DU MASSAGE SUR L’INSOMNIE ... 22

2.6 LA RECHERCHE SUR L’EFFET DU MASSAGE SUR L’ANXIETE ... 24

2.7 JUSTIFICATION THEORIQUE ... 26

2.8 RESUME DE LA REVUE DE LITTERATURE ... 28

CHAPITRE 3 MÉTHODE ... 31

3.1 LE DEVIS DE L’ETUDE ... 31

3.2 LA POPULATION VISEE ... 33

3.3 LE MODE DE RECRUTEMENT ... 33

3.3.1 Les critères d’inclusion ... 34

3.4 LA TAILLE DE L’ECHANTILLON ... 35

3.5 LE DEROULEMENT DE L’INTERVENTION ... 35

3.6 LA PROCEDURE POUR LA COLLECTE DES DONNEES ... 36

3.7 LA DESCRIPTION DE LA VARIABLE INDEPENDANTE ... 37

3.8 LA MESURE DES VARIABLES DEPENDANTES ... 38

3.8.1 L’Index de sévérité de l’insomnie... 38

3.8.2 L’Inventaire d’anxiété situationnelle (Forme Y-1) ... 39

3.9 LE PLAN D’ANALYSES STATISTIQUES ... 40

3.9.1 Les analyses descriptives ... 40

3.9.2 Les tests d’hypothèses... 40

3.10 LES CONSIDERATIONS ETHIQUES ... 41

3.10.1 Le consentement à la participation à l’étude... 41

3.10.2 La confidentialité ... 41

3.10.3 La demande au comité d’éthique ... 42

CHAPITRE 4 RÉSULTATS ... 43

4.1 CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON ... 43

4.2 VERIFICATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE ... 50

4.2.1 Comparaison des groupes en ce qui concerne les scores d’insomnie ... 50

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4.3 SOMMAIRE DES RESULTATS ... 55

CHAPITRE 5 DISCUSSION DES RÉSULTATS... 57

5.1.1 Diminution de la sévérité de l’insomnie... 57

5.1.2 Diminution de l’anxiété situationnelle ... 58

5.2 LES LIMITES DE L’ETUDE ... 59

5.3 LES FORCES DE L’ETUDE ... 60

5.4 LES IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE EN SCIENCES INFIRMIERES ... 61

5.5 LES RECOMMANDATIONS POUR DE FUTURES RECHERCHES ... 63

CONCLUSION ... 67

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 69

ANNEXE I QUESTIONNAIRE POUR LA SÉLECTION DES PARTICIPANTES ... 83

ANNEXE II FORMULAIRE DE CONSENTEMENT ... 89

ANNEXE III QUESTIONNAIRE DES DONNÉES SOCIODÉMOGRAPHIQUES ... 97

ANNEXE IV INSTRUMENTS DE MESURE ... 101

ANNEXE V PROTOCOLE DE RECHERCHE ... 107

ANNEXE VI PROTOCOLE AUTOPOLARITÉ ... 129

ANNEXE VII STRATÉGIES POUR VAINCRE L’INSOMNIE ... 133

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques sociodémographiques du groupe expérimental et du groupe contrôle ... 48 Tableau 2 : Analyse de covariance de l’insomnie selon les deux groupes et les trois temps de mesure, en contrôlant l’effet de l’âge ... 51 Tableau 3 : Moyennes et écarts types des scores de sévérité de l’insomnie des participantes pour les trois temps de mesure en fonction du groupe ... 51 Tableau 4 : Analyse de covariance de l’anxiété selon les deux groupes et les trois temps de mesure, en contrôlant l’effet de l’âge ... 53 Tableau 5 : Moyennes et écarts types des scores de sévérité de l’insomnie des participantes pour les trois temps de mesure en fonction du groupe ... 54

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Schématisation des hypothèses ... 28 Figure 2 : Diagramme de l’échantillon aux différentes étapes de l’étude ... 44 Figure 3 : Graphique de la moyenne des scores de sévérité de l’insomnie pour les trois temps de mesure en fonction du groupe ... 53 Figure 4 : Graphique de la moyenne des scores d’anxiété situationnelle pour les trois temps de mesure en fonction du groupe ... 55

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

Passant le tiers de notre vie à dormir, il ne fait pas de doute que le sommeil est un besoin fondamental. En fait, le sommeil exerce un rôle essentiel pour le maintien de la santé physique et mentale (Morin, Bélanger, & Fortier-Brochu, 2006; Tan et al., 2013). Malheureusement, les troubles du sommeil constituent une problématique très répandue dans la population en général (Ohayon, 2007). L’insomnie, le plus fréquent des troubles du sommeil, affecte particulièrement les femmes dans la période entourant la ménopause (Blümel et al., 2012). Fortement associée à l’insomnie, l’anxiété tend aussi à augmenter tout au long de la transition vers la ménopause (Terauchi et al., 2010).

Actuellement, nombreuses sont les personnes utilisant des pratiques complémentaires de soins pour traiter les troubles du sommeil (Pearson, Johnson, & Nahin, 2006) ou les troubles anxieux (Kessler, Soukup, & Davis, 2001). Chez les femmes en périménopause, 40 à 76 % d’entre elles se tournent vers ces méthodes de soins (Hill-Sakurai, Muller, & Thom, 2008). Puisque l’insomnie et l’anxiété peuvent avoir des effets néfastes sur la santé physique et mentale des femmes âgées de 40 à 60 ans, augmentant ainsi la probabilité que ces femmes se dirigent vers des pratiques complémentaires, il devient intéressant de tenter d’évaluer l’effet d’une intervention en polarité sur l’insomnie et l’anxiété des femmes âgées de 40 à 60 ans provenant de la région de Québec.

Ce mémoire présente une étude expérimentale qui avait pour but d’évaluer l’efficacité d’une intervention en polarité sur la sévérité de l’insomnie et l’anxiété situationnelle des femmes âgées de 40 à 60 ans provenant de la région de Québec à l’aide d’un devis expérimental pré et post-intervention avec groupe contrôle. Cinq chapitres y sont présentés. Le premier expose la problématique, la justification de l’étude, les objectifs de la recherche ainsi que les hypothèses afférentes. Le deuxième chapitre présente la revue de la littérature,

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la schématisation des hypothèses de recherche et la description des variables. Le troisième chapitre divulgue la méthode utilisée pour réaliser cette recherche, le déroulement des activités de recherche, la description de l’intervention et des instruments de mesure. Le quatrième chapitre présente la description de l’échantillon et les résultats de l’étude permettant la vérification des deux hypothèses de recherche initiales. Finalement, le cinquième chapitre présente une discussion portant sur les différents résultats obtenus en lien avec la littérature existante. Les limites, les forces de l’étude et l’émission de recommandations pour de futures recherches clôturent ce chapitre. Dans la conclusion, nous revenons sur les faits saillants de la recherche avant d’ouvrir vers d’autres perspectives de recherches futures.

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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE

Ce chapitre présente la problématique reliée à l’insomnie et l’anxiété chez les femmes en périménopause. D’abord, nous situons le sujet d’étude dans son contexte. Ensuite, nous discutons de l’importance d’évaluer l’effet d’une intervention en polarité sur la sévérité de l’insomnie et l’anxiété situationnelle des femmes âgées de 40 à 60 ans provenant de la région de Québec. Les raisons justifiant cette étude sont aussi énoncées distinctement. Nous terminons ce chapitre par la présentation des objectifs poursuivis ainsi que des hypothèses de recherche.

1.1 ÉNONCE DU PROBLEME

Dans la pratique infirmière, il est souvent remarqué que nombreuses sont les femmes d’âge moyen signalant une insatisfaction de leur besoin fondamental de dormir. Ces femmes déclarent régulièrement vivre un état de fatigue, un manque d’énergie et même l’épuisement. Chez elles, on peut aisément observer des signes d’anxiété, une perte de plaisir, une fragilité psychologique ainsi qu’un flagrant manque de concentration. En fait, dommageable et souvent traitée comme une plainte mineure (Ancoli-Israel & Ayalon, 2006), l’insomnie engendre de la somnolence diurne, un affaiblissement des facultés ainsi qu’une baisse de productivité et de la performance chez les femmes (Polo-Kantola, 2011). Les effets délétères de l’insomnie se répercutent tant sur leur santé physique que psychologique, engendrant entre autres un risque majeur pour le développement de la dépression et de l’anxiété (Morin, Bélanger, et al., 2006). En définitive, l’insomnie qui est désignée pour prédire la morbidité et la mortalité prématurée des femmes d’âge moyen en bonne santé générale (Thase, 2005;

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Wallander, Johansson, Ruigomez, Rodriguez, & Jones, 2007) provoque sans détour une détérioration marquée de leur qualité de vie (Polo-Kantola, 2011).

Afin de rétablir l’indépendance de la personne dans la satisfaction du besoin de dormir, l’infirmière doit tenir compte de l’anxiété (Henderson, 1964) qui est fortement associée à l’insomnie chez la femme d’âge moyen en bonne santé (Terauchi et al., 2012). Dans cette perspective, l’insomnie peut être considérée comme un facteur de risque important de l’anxiété (Kuh, Hardy, Rodgers, & Wadsworth, 2002) et inversement, les symptômes d’anxiété sont souvent identifiés comme un facteur de risque majeur de l’insomnie (Leblanc et al., 2009). L’anxiété engendre chez les femmes de la fatigue, des tensions musculaires, une diminution de la concentration et de la qualité de vie en général. En outre, l’anxiété est un facteur de risque important des maladies cardiovasculaires (Thurston, Rewak, & Kubzansky, 2013) ainsi qu’un facteur psychologique souvent associé à l’hypertension (Friedman et al., 2001). Somme toute, les symptômes d’anxiété peuvent prédire le développement ultérieur d’un épisode dépressif majeur (Kravitz, Schott, Joffe, Cyranowski, & Bromberger, 2014) ainsi que la mortalité cardiovasculaire prématurée chez les femmes d’âge moyen (Denollet, Maas, Knottnerus, Keyzer, & Pop, 2009).

Les contrecoups de l’anxiété sur le sommeil sont importants. Les symptômes d’anxiété peuvent entraîner le développement des troubles du sommeil (Zhang & Wing, 2006). Il faut le souligner, l’anxiété génère une difficulté à s’endormir (Terauchi et al., 2010) laquelle étant fortement associée à une détérioration de la qualité du sommeil (Wu, Kim, & Zhuo, 2008). L’anxiété affecte également la durée ainsi que l’efficacité habituelle du sommeil (Atalay, 2011; Augner, 2011; Harvey, Stinson, Whitaker, Moskovitz, & Virk, 2008). De surcroît, elle engendre de la somnolence diurne (Hidalgo & Caumo, 2002). Or, l’anxiété est identifiée comme un facteur de risque majeur de l’insomnie (Leblanc et al., 2009) et un mauvais sommeil, d’une occurrence fréquente chez les femmes d’âge moyen, est associé à des conséquences néfastes pour la santé (O'Connor Frame & Alexander, 2013).

Actuellement, les répercussions socio-économiques de l’insomnie et de l’anxiété sont colossales. Entre autres, l’insomnie est liée à une augmentation de l’absentéisme au travail, de

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l’invalidité et d’un surcroît de l’utilisation des soins de santé (Bolge, Doan, Kannan, & Baran, 2009; Salo et al., 2010). Ceci se traduit par des coûts financiers démesurés. Au Québec, les coûts indirects annuels associés à l'absentéisme reliés à l'insomnie sont estimés à 970 millions de dollars, avec des pertes de productivité estimées à 5 milliards de dollars (Daley, Morin, Leblanc, Grégoire, & Savard, 2009). Quant aux troubles anxieux qui sont de loin les troubles mentaux les plus courants aux États-Unis (Kessler et al., 2005), ils entraînent des coûts estimés à plus de 40 milliards de dollars par année (Kessler & Greenberg, 2002). Incontestable est la pertinence de trouver des solutions afin de freiner ce fléau. Ces coûts exorbitants s'adjoignent aux nombreuses preuves irréfutables qui relient l’insomnie et l’anxiété à une mauvaise santé globale ainsi qu’à l’augmentation de la mortalité prématurée des femmes d’âge moyen en bonne santé générale (Denollet et al., 2009; Sivertsen et al., 2014).

De nos jours, la lacune majeure est que seulement 20 % des personnes se plaignant d’insomnie sont correctement prises en charge (Ohayon, 2007). Les solutions médicamenteuses actuellement proposées semblent inadéquates (Anthierens, Grypdonck, Liesbeth, & Thierry, 2008). Bien que les traitements cognitivo-comportementaux (Polo-Kantola, 2011) et certaines techniques de relaxation (Billiard & Dauvilliers, 2004) s’avèrent efficaces, trop peu de gens reçoivent les soins appropriés. Un besoin fondamental que le client ne peut satisfaire nécessite une intervention infirmière (Adam, 1991). Hélas, les infirmières sont peu outillées pour permettre à la personne de développer son autonomie dans la satisfaction de son besoin de dormir (Anthierens et al., 2008). L’infirmière peut enrichir les moyens dont elle dispose pour intervenir. Regroupées sous la rubrique approches complémentaires, plusieurs stratégies s’offrent aux infirmières (Henderson, 1964). Quelques auteurs se sont intéressés à évaluer les effets d’une intervention en polarité afin d’améliorer le bien-être physique et psychologique des individus (Korn et al., 2009; Mustian et al., 2011; Roscoe, Matteson, Mustian, Padmanaban, & Morrow, 2005), d’où notre intérêt envers cette approche. Le problème retenu réside dans le fait que quatre femmes sur dix, âgées de 40 à 60 ans, ne sont pas autonomes dans la satisfaction de leur besoin fondamental de dormir (Blümel et al., 2012). Il s’avère donc nécessaire d’évaluer l’effet de l’intervention en polarité afin de repérer des solutions avantageuses qui pourraient permettre d’outiller les infirmières qui sont

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dans une position privilégiée pour aider les femmes à rétablir leur indépendance dans la satisfaction de leur besoin de dormir.

1.2 FACTEURS ASSOCIES A L’INSOMNIE ET L’ANXIETE

La population cible est l’ensemble des femmes en période de périménopause ayant des symptômes d’insomnie, résidantes des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Les causes de l’insomnie et de l’anxiété chez les femmes d’âge moyen sont multifactorielles. D’entrée de jeu, les changements hormonaux vécus de 40 à 60 ans peuvent engendrer des bouffées de chaleur ainsi que des sueurs nocturnes (Brunner, Suddarth, Smeltzer, & Bare, 2011). Ce sont 70 % des femmes qui vont être touchées par ces symptômes climatériques. Cependant, la situation va s’avérer problématique chez 15 à 20 % d’entre elles engendrant, entre autres, des difficultés de sommeil ainsi que des symptômes d’anxiété. La ménopause ne peut à elle seule être responsable des symptômes d’insomnie et d’anxiété des femmes d’âge moyen puisque déjà dans la quarantaine, avant même que les changements hormonaux associés à cette transition ne surviennent, les problèmes de sommeil ont déjà augmenté (Polo-Kantola, 2011; Vaari, Engblom, Helenius, Erkkola, & Polo-(Polo-Kantola, 2008).

Les changements physiques peuvent aussi être responsables de l’insomnie et de l’anxiété chez les femmes âgées de 40 à 60 ans. Il est malencontreusement constaté que de nombreuses femmes d’âge moyen ont une augmentation des problèmes de santé (Pope, Sowers, Welch, & Albrecht, 2001). Fréquemment, ces problèmes de santé entraînent des symptômes d’anxiété (Pautex et al., 2007), augmentant ainsi le risque de développer des symptômes d’insomnie. À cet égard, l’insomnie est souvent mentionnée en comorbidité avec plusieurs problèmes de santé comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques obstructives, l’arthrite et la fibromyalgie (American Psychiatric Association, 2013). En réalité, près de la moitié des gens ayant des symptômes d’insomnie ont un problème de santé persistant (Ohayon, 2007). Il faut également retenir fautive la douleur qui est évidemment susceptible d’entraîner des symptômes d’anxiété et d’insomnie

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(Pautex et al., 2007). Chez les gens souffrant de douleur chronique, 88 % déclarent souffrir d’un trouble du sommeil (McCracken & Iverson, 2002). Cette situation peut entraîner une plainte d’insomnie ainsi que des symptômes d’anxiété (Ohayon, 2007).

Le style de vie peut pareillement être responsable du développement des symptômes d’insomnie et d’anxiété. Mener une vie stressante, dormir dans un endroit où la température, la lumière, le bruit sont inadéquats (Ameratunga, Goldin, & Hickey, 2012), ne pas avoir de bonnes habitudes de sommeil, des horaires irréguliers de sommeil ainsi que craindre de ne pas dormir sont tous des éléments pouvant nuire au bon sommeil (American Psychiatric Association, 1994). Aussi, être sédentaire, avoir une alimentation élevée en cholestérol, en apport énergétique excessif et prendre du poids (Bonnet et al., 2005) sont tous des facteurs aggravants qui contribuent au développement de l’insomnie et de l’anxiété chez les femmes d’âge moyen. De plus, l’utilisation de nombreux médicaments tels certains hypnotiques, antihypertenseurs, bronchodilatateurs, antidépresseurs ou différentes hormones peut être associée à la survenue de l’insomnie (Billiard & Dauvilliers, 2004). Finalement, plusieurs substances stimulantes comme la caféine, les amphétamines, le tabac ou l’abus de l’alcool entraînent des symptômes d’insomnie et/ou d’anxiété (Billiard & Dauvilliers, 2004; Brook, Rubenstone, Zhang, & Brook, 2012).

En dernier lieu, l’état psychologique est aussi à considérer. Il est remarqué que la période entourant la ménopause est couramment une période de stress psychologique pour les femmes puisqu’elles vivent à ce moment plusieurs changements d’ordre biopsychosociaux. Par exemple, cette période coïncide souvent avec le départ des enfants de la maison familiale. Aussi, les parents âgés peuvent nécessiter des soins, ce qui exige souvent un remaniement des rôles au sein de la famille, alors que pour certaines femmes le soutien social s’avère faible (Shaver & Zenk, 2000). De plus, un problème de santé, la perte d’un proche ou même un divorce peuvent survenir. Bref, si ces changements sont vécus négativement, ils risquent d’entraîner des symptômes d’anxiété (Zhang et al., 2007) ainsi que d’augmenter la vulnérabilité des femmes à développer des symptômes d’insomnie (Hsu & Lin, 2005).

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Entre temps, très peu de gens qui souffrent d’insomnie consultent un professionnel de la santé pour contrer ce problème. La prescription de médicaments est souvent la solution alternative proposée (Morin, Leblanc, Daley, Gregoire, & Mérette, 2006). En réalité, la connaissance limitée d’interventions non pharmacologiques pourrait, en partie, expliquer le faible taux de consultation (Morin, Leblanc, et al., 2011). Chez les infirmières, le constat est qu’elles sont peu outillées afin de permettre à la personne de développer leur autonomie dans la satisfaction de leur besoin vital de dormir (Anthierens et al., 2008). Par conséquent, il devient prioritaire de repérer des approches plus novatrices pouvant éventuellement permettre d’outiller l’important groupement d’infirmières québécoises.

1.3 TRAITEMENTS DE L’INSOMNIE ET DE L’ANXIETE

De nos jours, il est observé que les femmes d’âge moyen ont une incidence accrue de l’utilisation de somnifères (Ameratunga et al., 2012). Les benzodiazépines, les plus souvent prescrits (Lichstein et al., 2013), engendrent de la somnolence diurne, un amoindrissement des facultés, des effets négatifs sur la mémoire, de la tolérance, un effet rebond pouvant entraîner la réapparition des symptômes ainsi qu’un risque de dépendance physique et psychologique, et ce, malgré l’utilisation à court terme (Association des pharmaciens du Canada, 2013). Également utilisés, des antihistaminiques qui similairement engendrent de la somnolence diurne ainsi qu’un affaiblissement des facultés (Billiard & Dauvilliers, 2004). Quant aux antidépresseurs, anxiolytiques et antipsychotiques souvent recommandés, ils engendrent tous un nombre considérable d’effets indésirables (Association des pharmaciens du Canada, 2013). La mélatonine, quant à elle, doit être utilisée avec prudence, comptant peu d’études à long terme (Srinivasan et al., 2011). Chez les femmes qui souffrent de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes, l’hormonothérapie est démontrée efficace pour améliorer les paramètres du sommeil. Toutefois, l’utilisation à long terme de l’hormonothérapie n’est pas recommandée, celle-ci étant associée à un risque accru d’accidents vasculaires et de cancer du sein (Ameratunga et al., 2012; Hays et al., 2003; Polo-Kantola, 2011).

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Avantageusement, afin de diminuer les effets secondaires liés à l’utilisation des médicaments, les infirmières peuvent jouer un rôle clé en proposant des alternatives non pharmacologiques (Anthierens et al., 2008).

À l’heure actuelle, plusieurs interventions non pharmacologiques comme les traitements cognitivo-comportementaux incluant, entre autres, la restriction du sommeil, le contrôle par stimulus, l’éducation sur l’hygiène du sommeil (Polo-Kantola, 2011) ainsi que des techniques de relaxation comme la relaxation progressive de Jacobson, le training autogène de Schultz, le biofeedback ainsi que la désensibilisation se sont montrées efficaces et sécuritaires comparativement aux interventions pharmacologiques pour réduire l’anxiété (Bastani, Hidarnia, Kazemnejad, Vafaei, & Kashanian, 2005) et ainsi améliorer la qualité subjective du sommeil (Harsora & Kessmann, 2009). Cependant, malgré des résultats intéressants, nombreux sont les insomniaques ne recevant pas de traitement adéquat (Polo-Kantola, 2011). La longueur des thérapies (Billiard & Dauvilliers, 2004; Polo-(Polo-Kantola, 2011), les coûts associés et le besoin d’un personnel qualifié pour administrer ces thérapies font souvent obstacle à ces interventions (Polo-Kantola, 2011).

Selon notre recension, aucune étude n’a évalué l’effet d’une intervention en polarité sur l’insomnie et l’anxiété des femmes en périménopause. Les interventions alternatives à la pharmacothérapie pour diminuer l’insomnie et l’anxiété sont encouragées par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ, 1987), l’intervention en polarité fait partie des programmes destinés à la formation continue de ses membres. La stratégie de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la médecine traditionnelle 2014-2023 signale formellement la nécessité d’appuyer des projets de recherche visant à évaluer l’effet des pratiques complémentaires de soins. Elle atteste que ces pratiques constituent un pan important des soins de santé et que la demande dans ce domaine est en progression partout dans le monde (OMS, 2013). Après tout, les approches énergétiques sont montrées pour engendrer une diminution de l’anxiété (Bulette Coakley & Barron, 2012), celle-ci étant un élément clé de l’insomnie (Ebben & Spielman, 2009). Selon la classification du Centre National pour la Médecine complémentaire et parallèle (NCCAM), l’intervention en polarité est considérée

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comme étant une approche énergétique. Au surplus, plusieurs chercheurs recommandent de nouvelles études dans ce domaine (Aghabati, Mohammadi, & Esmaiel, 2010; Anderson & Taylor, 2012; Bowden, Goddard, & Gruzelier, 2011; Bulette Coakley & Barron, 2012; Dressen & Singg, 1998; Eschiti, 2007; Innes, Selfe, & Vishnu, 2010; Maville, Bowen, & Benham, 2008; Mustian et al., 2011; Sood, Barton, Bauer, & Loprinzi, 2007; Thrane & Cohen, 2013; Tsang, Carlson, & Olson, 2007; Vitale & O'Connor, 2006)

De surcroît, l’intervention en polarité qui peut être administrée dans différents contextes de soins peut également être enseignée à la personne afin de favoriser son indépendance dans la satisfaction de son besoin de dormir. La mise en œuvre d’une intervention dans le cadre général de la pratique infirmière pourrait être une avenue bénéfique. Une réduction significative de l’insomnie et de l’anxiété des femmes âgées de 40 à 60 ans, après seulement quelques séances d’intervention en polarité, serait un dénouement intéressant pour les infirmières qui pourraient aider les femmes à satisfaire leur besoin vital de dormir (Radtke, Obermann, & Teymer, 2014). L’enthousiasme supplémentaire est qu’en plus d’améliorer la santé des femmes, le recours à ces pratiques complémentaires de soins qui sont favorables pour encourager la santé, l’autoprise en charge ainsi que la prévention des maladies, ne peut qu’alléger les coûts des soins de santé (OMS, 2013).

1.4 JUSTIFICATION

Selon les travaux de la théoricienne Virginia Henderson (1897-1996) qui ont visé à préciser la cible des soins infirmiers, la personne est un tout complexe ayant 14 besoins fondamentaux. Le besoin fondamental de dormir et se reposer est classé dans les besoins d’ordre biophysiologique. Celui-ci devrait être satisfait afin de permettre aux femmes en périménopause de se sentir reposées, de pouvoir gérer leur fatigue ainsi que leur potentiel d’énergie. Evelyn Adam (1991), qui a repris les écrits d’Henderson, évoque que le sommeil est modifié par les émotions (Adam, 1991), ce qui se concilie avec la présente recherche où l’anxiété est considérée en tant que facteur de risque pour le développement des troubles du sommeil (Zhang & Wing, 2006).

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Cette recherche se situe à travers les quatre concepts centraux de la discipline qu’a dégagés Jacqueline Fawcett (1978) qui sont la santé, la personne, le soin et l’environnement. Selon la vision d’Henderson, la personne est un être bio-pshycho-social qui peut avoir besoin d'aide pour atteindre la santé et l'indépendance dans la satisfaction de ses besoins fondamentaux. Les soins infirmiers, quant à eux, se définissent comme une profession qui aide les gens, malades ou non, à satisfaire leurs besoins fondamentaux ce qui favorise la santé ou son rétablissement. Quant au concept de santé, Henderson est d’avis qu’elle réfère à l'indépendance des 14 besoins fondamentaux. Bien que cette théoricienne n'ait pas explicitement défini l’environnement, de toute évidence, elle s’est préoccupée des facteurs externes qui affectent la vie et la santé de la personne (McKenna, Pajnkihar, & Murphy, 2014).

Selon Henderson, un besoin est une nécessité plutôt qu’un manque (Adam, 1991). Plusieurs auteurs en sciences infirmières appuient la vision d’Henderson et se sont inspirés de ses travaux. Par exemple, les théoriciennes Nancy Roper, Winifred Logan et Alison Tierney sont d’avis que le travail des infirmières doit se concentrer sur l’encouragement des clients à être indépendants dans la satisfaction de leurs besoins fondamentaux (McKenna et al., 2014). Ainsi donc, cette recherche soutient la croissance et l’utilité de la discipline infirmière. L’évaluation des symptômes d’insomnie et d’anxiété des femmes en transition ménopausique, le repérage d’une intervention infirmière et l’évaluation de celle-ci dans le but de permettre à ces femmes de satisfaire leur nécessité vitale de dormir est certes profitable pour la discipline. Après tout, prendre soin des symptômes est au cœur de la pratique infirmière (Dallaire, 2008).

1.5 BUT ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

Le but de cette étude expérimentale pré et post-intervention avec groupe contrôle est d’évaluer l’efficacité d’une intervention en polarité sur la sévérité de l’insomnie et l’anxiété situationnelle des femmes âgées de 40 à 60 ans provenant de la région de Québec.

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La première hypothèse de recherche : les femmes âgées de 40 à 60 ans, ayant bénéficié de l’intervention en polarité, présenteront une diminution significative de la sévérité de leur insomnie comparativement à celles du groupe contrôle en post-intervention.

La deuxième hypothèse : les femmes âgées de 40 à 60 ans, ayant bénéficié de l’intervention en polarité, présenteront une diminution significative de leur niveau d’anxiété situationnelle comparativement à celles du groupe contrôle en post-intervention.

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CHAPITRE 2

RECENSION DES ÉCRITS

Ce chapitre débute avec l’énonciation des stratégies utilisées pour repérer les ouvrages et articles en lien avec le sujet de recherche. Ensuite, nous présentons les variables dépendantes : insomnie et anxiété. Les approches pharmacologiques et non pharmacologiques existantes pour traiter l’insomnie et l’anxiété seront discutées également dans ce chapitre. La schématisation des hypothèses de recherche, la variable indépendante qui est l’intervention en polarité ainsi que les recherches réalisées portant sur l’effet de l’intervention en polarité sont subséquemment présentées. Puisque les études visant à évaluer cet outil complémentaire de soins sont peu nombreuses, nous avons recensé des recherches portant sur l’effet du massage, intervention renfermant diverses formes de pratique dont, entre autres, la polarité. Par conséquent, à la fin de ce chapitre, nous examinons des études évaluant l’effet du massage sur l’insomnie ainsi que sur l’anxiété.

2.1 LA STRATEGIE DE REPERAGE DES ECRITS

Dans le but de clarifier l’état actuel des connaissances en lien avec le sujet de recherche, nous avons eu recours à des articles de périodiques répertoriés dans les bases de données informatisées suivantes : Cinhal, Medline, Science Direct, Proquest et Google Scholar. Ensuite, nous avons conservé les études expérimentales qui traitent de sujets analogues c’est-à-dire la polarité, le massage, l’anxiété et l’insomnie. Tous les articles répertoriés sont en français ou en anglais et ont été publiés entre 2006 et 2016. Douze publications ont été ainsi recensées (Billhult, Lindholm, Gunnarsson, & Stener-Victorin, 2009; Bost & Wallis, 2006; Dion et al., 2016; Engen et al., 2012; Jane, Wilkie, Gallucci, Beaton, & Huang, 2009; Korn et al., 2009; Mustian et al., 2011; Oliveira, Hachul, Goto, Tufik, & Bittencourt, 2012;

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Oliveira, Hachul, Tufik, & Bittencourt, 2011; Roscoe et al., 2005; Saatsaz, Rezaei, Alipour, & Beheshti, 2016). Nous avons considéré les travaux menés auprès de la même population. Toutefois, en voulant restreindre cette recherche aux femmes d’âge moyen, la recension devenait nettement insuffisante. Nous avons décidé d’élargir cette recherche auprès des femmes de tout âge. Finalement, afin d’assurer une rigueur quant à la qualité de l’information recueillie, mis à part les études portant sur l’intervention en polarité, nous avons éliminé les études ayant une taille d’échantillon inférieur à 40 participantes, ce qui est insuffisant pour fournir des résultats crédibles.

Mots clés : polarité, intervention, approches complémentaires de soins, femmes d’âge moyen, insomnie, anxiété

2.2 LES VARIABLES DEPENDANTES 2.2.1 L’insomnie

L’insomnie est un trouble commun affectant des millions de personnes à travers le monde (Ebben & Spielman, 2009). En tant qu’expérience subjective, l’insomnie est définie comme une plainte associée à une difficulté d’endormissement ou de maintien du sommeil et à un sommeil non réparateur, entraînant une détresse marquée ou une altération du fonctionnement quotidien. La difficulté de sommeil se produit au moins trois nuits par semaine et est présente depuis au moins trois mois (American Psychiatric Association, 2013). Chez les adultes, le tiers signale avoir des symptômes d’insomnie. Cependant, les plaintes sont une fois et demie plus fréquentes chez la femme que chez l’homme (Billiard & Dauvilliers, 2004). D’ailleurs, après 45 ans, les femmes sont presque deux fois plus susceptibles que les hommes d’avoir un diagnostic d’insomnie (Ohayon, 2007). Chez les femmes âgées de 40 à 60 ans, l’insomnie empêche la satisfaction du besoin fondamental de dormir de 39% à 42% d’entre elles (Blümel et al., 2012).

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2.2.2 L’anxiété situationnelle

L’anxiété est l’anticipation d’appréhension d’un danger ou d’un malheur futur accompagné d’un sentiment d’inquiétude, d’angoisse et/ou des symptômes somatiques de tension. Elle se différencie de la peur et de la panique puisque ces dernières sont associées à un contact direct avec un danger et non simplement à la détection ou à l’anticipation de celui-ci (Assocelui-ciation des pharmacelui-ciens du Canada, 2013). On distingue l’anxiété situationnelle de trait. L’anxiété situationnelle est ressentie à un moment précis alors que l’anxiété-trait est ce que la personne ressent habituellement (Spielberger, Gorsuch, & Lushene, 1970). Dans la présente recherche, le terme anxiété fait référence au concept d’anxiété situationnelle. Bien connue, l’anxiété auto-déclarée a un effet négatif important sur la longévité des femmes d’âge moyen (Denollet et al., 2009).

2.3 LES APPROCHES EXISTANTES POUR TRAITER L’INSOMNIE 2.3.1 Les approches pharmacologiques

Actuellement, la pharmacothérapie est l’intervention la plus couramment utilisée pour traiter l’insomnie (Zachariae, Lyby, Ritterband, & O'Toole, 2016). Communément prescrites, les benzodiazépines engendrent des effets bénéfiques sur le délai d’endormissement ainsi que sur la fréquence des éveils nocturnes. Cependant, les améliorations obtenues ne sont que provisoires puisqu’elles s’estompent progressivement avec l’utilisation régulière de cette médication (Morin, Bélanger, et al., 2006). En outre, les benzodiazépines entraînent, et ce malgré l’usage à court terme, un risque élevé de tolérance et de dépendance. L’usage que font les femmes d’âge moyen des somnifères est très préoccupant puisque ceux-ci peuvent embrouiller les fonctions cognitives et mentales (Ameratunga et al., 2012). De nos jours, certaines vont se tourner vers les antihistaminiques pour améliorer leurs paramètres du sommeil alors que ceux-ci engendrent des effets secondaires similaires aux somnifères (Billiard & Dauvilliers, 2004). Aussi, des antidépresseurs sont prescrits en raison de leur

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activité sédative. Ceux-ci causent de nombreux effets secondaires dont l’hypotension orthostatique, des effets anticholinergiques ainsi qu’une toxicité cardiaque (Association des pharmaciens du Canada, 2013). Les traitements hormonaux, quant à eux, ne devraient pas être le premier choix de traitement en raison des risques associés à leur utilisation à long terme qui sont un risque accru d’accidents vasculaires ainsi que le développement du cancer du sein (Ameratunga et al., 2012). Visiblement, les solutions médicamenteuses recommandées afin d’améliorer le sommeil des femmes conduisent souvent à une dépendance physique et psychologique ainsi qu’à de multiples effets secondaires nuisibles. Dans l’intention de contribuer à favoriser l’autonomie des femmes dans la satisfaction de leur besoin fondamental de dormir, les infirmières ont un rôle prépondérant à jouer en proposant des alternatives non pharmacologiques. En outre, ces alternatives pourraient favoriser la diminution des effets secondaires liés à l’utilisation des médicaments (Anthierens et al., 2008).

2.3.2 Les approches non pharmacologiques

La recherche portant sur les approches non pharmacologiques comme les interventions psychologiques ou les thérapies de relaxation allègue que ces interventions sont plus efficaces et sécuritaires que les approches pharmacologiques pour contrer l’insomnie (Billiard & Dauvilliers, 2004). Par exemple, la revue systématique de Morin et collaborateurs (2006) menée sur trente-sept études publiées entre 1998 et 2004 rapporte que les thérapies psychologiques et comportementales ont produit des changements positifs quant à plusieurs paramètres du sommeil. Cinq des 37 études répertoriées étaient des essais cliniques randomisés. Morin et collaborateurs (2006) sont d’avis que des études évaluant l’efficacité de ces thérapies sur l’insomnie en milieu clinique sont nécessaires (Morin, Bootzin, et al., 2006). Mitchell et collaborateurs (2012) sont venus appuyer ces résultats en réalisant à nouveau une revue systématique. Cette fois, cinq études qui répondaient à leurs critères d’analyse ont été retenues. Bien que des preuves supplémentaires soient nécessaires, ces auteurs affirment à nouveau que la thérapie cognitivo-comportementale est plus efficace que les thérapies

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médicamenteuses pour diminuer l’insomnie (Mitchell, Gehrman, Michael, Umscheid, & 2012). Ces deux revues ont majoritairement recensé des études réalisées auprès des personnes âgées. Si on dénombre de ces deux revues systématiques les études quantitatives réalisées auprès de la population féminine souffrant d’insomnie, seule l’étude réalisée par Swanson et collaborateurs (2013) a mené à un projet pilote visant à évaluer l’effet de la thérapie cognitivo-comportementale sur l’insomnie des femmes en dépression post-partum. Bien que les résultats obtenus soient prometteurs, la petite taille de l’échantillon (n = 12) et l’absence d’un groupe contrôle altèrent la validité des résultats obtenus. D’ailleurs, les auteurs recommandent d’autres études avec un échantillon de plus grande taille et un devis expérimental avec groupe contrôle (Swanson, Flynn, Adams-Mundy, Armitage, & Arnedt, 2013).

Les approches non pharmacologiques incluent aussi l’hygiène du sommeil qui consiste à mettre en pratique des principes de base d’une bonne hygiène du sommeil. Par exemple, éviter de manger en soirée certains aliments, à quel moment il s’avère bénéfique de pratiquer de l’exercice physique pour améliorer son sommeil ou encore, comment rendre la chambre à coucher propice au bon sommeil sont des directives pouvant améliorer le sommeil. Cependant, Morin et collaborateurs (2006) sont d’avis que ces recommandations doivent être jointes à d’autres traitements, puisqu’il est plutôt rare que l’hygiène du sommeil puisse, à elle seule, enrayer l’insomnie. Alors que la thérapie de contrôle par le stimulus consiste à suivre des instructions telles que : aller au lit uniquement lorsque somnolente, sortir du lit lorsqu’il y a incapacité à s’endormir ou encore se lever à la même heure tous les matins, la restriction du sommeil consiste à restreindre le temps passé au lit à la durée moyenne de sommeil qu’obtient habituellement la personne. D’autres approches comme les thérapies de relaxation sont aussi utilisées pour réduire les tensions qui peuvent interférer avec le sommeil. Des techniques de relaxation musculaire, de biofeedback et de méditation sont des exemples de procédures qui visent principalement à réduire les tensions qui peuvent nuire au bon sommeil. Bien que ces techniques puissent réduire l’anxiété et améliorer la qualité subjective du sommeil, les études évaluant leurs effets à long terme sont manquantes. De plus, nonobstant des résultats intéressants, nombreux sont les insomniaques ne recevant pas de traitement

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adéquat (Ohayon, 2007). La longueur des thérapies, les coûts associés et le personnel qualifié insuffisant pour administrer ces thérapies font souvent obstacle à ces interventions. Dans la littérature, les études qui démontrent que les interventions psychologiques ou les techniques de relaxation pouvant diminuer les symptômes d’insomnie et d’anxiété chez les femmes en périménopause sont insuffisantes. Par conséquent, ces approches non pharmacologiques n’ont pas fait leurs preuves comme une option de traitement auprès des femmes québécoises en transition ménopausique.

Présentement, malgré sa prévalence élevée, l’insomnie est souvent traitée comme une plainte mineure, étant sous-diagnostiquée et sous-traitée (Araujo, Jarrin, Leanza, Vallières, & Morin, 2016). L’insomnie s’accentue de façon substantielle lorsque les femmes approchent la quarantaine (Ameratunga et al., 2012; Lee, 2009; Minarik, 2009), engendrant des problèmes de santé comme l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, la dépression et l’anxiété (Buysse et al., 2010). Il est impératif de repérer des outils d’intervention efficaces et accessibles qui pourraient aider les femmes à satisfaire leur besoin fondamental de dormir. L’Organisation mondiale de la santé pour la médecine traditionnelle 2014-2023 appuie les projets de recherche visant à évaluer l’efficacité de la médecine traditionnelle et complémentaire. Celle-ci définit la médecine traditionnelle comme la somme de toutes les connaissances, compétences et pratiques reposant sur les théories, croyances et expériences propres à différentes cultures, qui sont utilisées dans la préservation de la santé, ainsi que dans la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement de maladies physiques ou mentales. Le terme médecine complémentaire, quant à lui, fait référence à un vaste ensemble de pratiques de santé qui ne font pas partie de la tradition ni de la médecine conventionnelle du pays et ne sont pas pleinement intégrées à son système de santé prédominant. Cette organisation stipule que nous devons élargir l’horizon des soins de santé en intégrant la pratique complémentaire aux plans de traitements que nous élaborons avec les clients (Organisation mondiale de la santé, 2013).

La massothérapie est une forme de thérapie manuelle qui regroupe une multitude de techniques différentes. L’intervention en polarité développée en 1945 par le Dr Randolph

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Stone, chiropraticien, ostéopathe et naturopathe, est une technique de base de la massothérapie. L’intervention en polarité s’appuie principalement sur les concepts de la médecine ayurvédique. Lorsque le praticien travaille en polarité, ses mains se placent en respectant le principe de la polarité (Guay, 2010). Afin d’obtenir une certaine relaxation, le praticien applique ses mains sur le corps de la personne, exerce une pression sur des points précis, effectue des tractions douces ou exerce des mouvements articulaires (Korn & Rÿser, 2006). Lors des manipulations, le client est allongé sur une table à massage, demeurant habillé. La polarité est donc une technique de massage qui a pour but d’induire la relaxation chez la personne qui reçoit le traitement. Intéressante, l’intervention en polarité peut même être enseignée à la personne afin qu’elle puisse poursuivre sa prise en charge. Le praticien enseigne alors une séquence de mouvements à exécuter. La personne place ses doigts ou ses mains à des endroits précis sur son corps toujours en respectant le principe de la polarité (Guay, 2010). Ces exercices d’autopolarité sont pratiqués à une fréquence prédéterminée avec le praticien ou lorsque la personne en ressent le besoin.

2.4 L’ETAT DES CONNAISSANCES SUR L’EFFET DE L’INTERVENTION EN POLARITE

En dépit de la pluralité de chercheurs qui recommandent de nouvelles études portant sur les soins énergétiques (Aghabati et al., 2010; Anderson & Taylor, 2012; Bowden et al., 2011; Bulette Coakley & Barron, 2012; Dressen & Singg, 1998; Eschiti, 2007; Innes et al., 2010; Maville et al., 2008; Mustian et al., 2011; Sood et al., 2007; Thrane & Cohen, 2013; Tsang et al., 2007; Vitale & O'Connor, 2006), la littérature expose un manque de recherches scientifiques portant sur l’effet de l’intervention en polarité. À notre connaissance, seulement trois études ont servi à évaluer l’effet de cette intervention. Premièrement, Roscoe et collaborateurs (2005) ont réalisé une étude pilote qui a consisté à vérifier l’efficacité de l’intervention en polarité sur la fatigue reliée au cancer et la qualité de vie liée à la santé chez des femmes subissant de la radiothérapie pour traiter un cancer du sein. Ce sont 15 femmes qui ont reçu une (n = 5), deux (n = 5) ou aucune (n = 5) intervention de massage en polarité.

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Après la première séance de polarité, 80 % femmes ayant reçu l’intervention en polarité ont déclaré avoir une diminution de la fatigue reliée au cancer. À l’inverse, dans le groupe contrôle, 80 % des participantes ont déclaré avoir une augmentation de la fatigue reliée au cancer. Bien que ces affirmations soient intéressantes et que les auteurs déclarent que les résultats obtenus suggèrent que l’intervention en polarité peut avoir une influence positive afin de diminuer la fatigue reliée au cancer ainsi qu’améliorer la qualité de vie liée à la santé chez des femmes subissant de la radiothérapie pour traiter un cancer du sein, la petite taille de l’échantillon (N = 15) révèle l’incapacité de cette étude à démontrer l’effet de l’intervention en polarité sur la fatigue reliée au cancer et la qualité de vie liée à la santé. Le nombre limité de participantes affaiblit la validité de cette étude pilote, ne permettant pas la généralisation des résultats obtenus.

Deuxièmement, Mustian et collaborateurs (2011) ont réalisé une étude pilote contrôlée randomisée ayant pour but d’évaluer l’effet de l’intervention en polarité sur la fatigue reliée au cancer chez les femmes subissant de la radiothérapie pour traiter un cancer du sein avec un échantillon plus gros (N = 43). Les participantes ont été randomisées pour soit recevoir les soins usuels (n = 15), trois massages modifiés (n = 15) ou trois massages en polarité (n = 13) d’une durée approximative de 75 minutes, offerts à une semaine d’intervalle. En pré-intervention, le groupe soins usuels, le groupe massages modifiés et le groupe massages en polarité n’étaient pas comparables quant à la variable fatigue reliée au cancer (1,8 vs 3 vs 3,7, p = ,03). L’analyse de covariance (ANCOVA) a été utilisée afin de tester la relation initiale en contrôlant statistiquement l’effet indirect de la covariable fatigue reliée au cancer. Les résultats obtenus avec le questionnaire Brief Fatigue Inventory démontrent que, malgré le fait que les améliorations de la fatigue reliée au cancer étaient positives pour le groupe polarité, ces changements n’ont pas atteint la signification statistique requise. Au cours des trois semaines à l’étude, les participantes du groupe soins usuels ont obtenu une augmentation moyenne de la fatigue reliée au cancer de ,25 point (13 %). Quant aux participantes du groupe massages modifiés, elles ont obtenu une augmentation moyenne de la fatigue reliée au cancer de ,01 point (< 1%). Finalement, les participantes du groupe massages en polarité ont obtenu une diminution moyenne de la fatigue reliée au cancer de ,24 point (6 %). Les auteurs citent

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deux causes à l’atteinte de ces résultats non significatifs. D’abord, la petite taille de l’échantillon (n = 43) et ensuite le fait que les données aient été collectées hebdomadairement plutôt que de façon journalière. Ainsi, il est possible que lors de la journée de la collecte des données, certaines participantes aient connu une très mauvaise journée, alors que cette journée n’était pas nécessairement représentative des autres jours de la semaine. Mustian et collaborateurs (2011) mentionnent que, dans l’ensemble, cette étude démontre la pertinence de poursuive les études sur l’effet de l’intervention en polarité.

Troisièmement, Korn et collaborateurs (2009) ont effectué un essai clinique randomisé visant à évaluer l’efficacité de l’intervention en polarité sur le stress, la dépression et la qualité de vie des Amérindiens natifs de l’Alaska, aidants naturels de personnes atteintes de démence. Ce sont 42 aidants naturels qui ont été randomisés afin de recevoir huit séances de massage en polarité de 50 minutes ou huit périodes de répit renforcé durant une période de 60 à 120 minutes, où les participants de ce groupe devaient prendre part à une activité qui favorise la détente. Les résultats obtenus en pré et post-intervention à l’aide de l’Échelle du stress perçu de Sheldon (S. Cohen, Kamarck, & Mermelstein, 1983) ont indiqué une diminution significative du stress (p = ,01) pour le groupe massage en polarité lequel avait diminué de 8,3 points (ET = 7,5), ce qui est nettement supérieur à la diminution obtenue dans le groupe répit renforcé de 2,5 points (ET = 6,2). Quant aux symptômes dépressifs évalués à l’aide de l’échelle Center for Epidemiological Studies-Depression, l’amélioration du groupe en polarité était significative (p = ,045) avec une moyenne de 8 points pendant que le groupe de répit avait une amélioration de 2 points. Le questionnaire SF-36 de Ware (2000), a démontré une diminution de 21 points (ET = 20,9, p = ,02) de la douleur physique pour le groupe polarité. Finalement, les résultats ont démontré pour le groupe massage en polarité, une augmentation significative (25,0  23,4, p = ,03) de la vitalité et de la santé générale (17,3  15,4, p = ,01) en post-intervention. Quant à la qualité du sommeil évaluée avec l’Index de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI), aucune amélioration significative (-3,1  3,88, p = ,16) n’a été observée en post-intervention pour le groupe ayant reçu l’intervention en polarité. Selon les auteurs, ceci pourrait s’expliquer par le fait que les participants ont

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déclaré avoir des niveaux élevés de maladies chroniques, alors que celles-ci sont fortement associées à la mauvaise qualité du sommeil (Ohayon, 2002).

Cette étude qui avait pour but d’évaluer l’effet de l’intervention en polarité et l’effet du répit renforcé afin de réduire le stress des Amérindiens natifs de l’Alaska, aidants naturels, comporte certaines limites. D’abord, il se peut que les participants du groupe expérimental, qui ont rencontré chaque semaine le même thérapeute aient, à la suite de ce contact régulier, répondu favorablement aux questionnaires comparativement aux participants du groupe répit qui n’ont pas été en relation avec une personne en particulier. Ces auteurs recommandent, pour les études futures, que le groupe contrôle ait aussi des rencontres individuelles avec une personne afin d’éliminer les réponses favorables occasionnées par la relation thérapeute client. Ils conseillent aussi de comparer la polarité à d’autres interventions comme un programme d’enseignement par exemple. Une autre limite rapportée est que les données ont été recueillies seulement à deux reprises alors qu’il aurait été pertinent de savoir si les améliorations obtenues perdurent dans le temps. Aussi, nous nous questionnons sur la façon dont les résultats de cette étude pourraient être appliqués à la pratique infirmière. D’abord, le milieu choisi pour réaliser l’étude ne permet pas de généraliser ces résultats à l’extérieur de ce territoire et de cette population. Les limites méthodologiques des études recensées démontrent l’importance de réaliser des essais cliniques rigoureux visant à vérifier l’efficacité de cet outil complémentaire de soin.

2.5 LA RECHERCHE SUR L’EFFET DU MASSAGE SUR L’INSOMNIE

Puisque le but de la polarité est semblable à celui du massage thérapeutique,

c’est-à-dire amener une relaxation chez la personne qui reçoit le traitement, nous avons inclus à cette revue des études évaluant l’intervention de massage. Des études ont démontré les bienfaits de l’intervention de massage sur les symptômes d’insomnie. Par exemple, Oliveira et collaborateurs (2012) ont réalisé un essai contrôlé randomisé afin d’évaluer l’effet du

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massage thérapeutique sur l’insomnie et les symptômes climatériques chez les femmes ménopausées (Oliveira et al., 2012). Ce sont 44 femmes volontaires qui ont été réparties aléatoirement entre ces trois groupes : massage thérapeutique (n = 15), mouvement passif (n = 14) et groupe contrôle, sans intervention (n = 15). Les femmes du groupe massage thérapeutique et du groupe mouvement passif ont reçu 32 séances d’une heure, deux fois semaine. Afin d’évaluer le sommeil, l’Index de sévérité de l’insomnie de Morin (1993) a été rempli en pré-intervention, à la 16e et 32e séance. Les femmes ont également subi une polysomnographie en pré et post-intervention. Les résultats obtenus par la polysomnographie ne démontrent pas d’amélioration significative quant aux paramètres du sommeil. Cependant, les résultats de l’Index de sévérité de l’insomnie indiquent qu’à la 32e semaine, il y a eu une diminution significative (p = ,006) de la sévérité de l’insomnie entre le groupe de massage thérapeutique et le groupe contrôle, engendrant respectivement une diminution de huit points et un point. Par conséquent, le groupe expérimental qui, en pré-intervention, avait un score moyen de l’insomnie indiquant une insomnie modérée a eu, en post-intervention, un score moyen indiquant l’absence d’insomnie. Le groupe contrôle a obtenu un score moyen reflétant une insomnie modérée tout au long des interventions.

Quant à eux, Ko et Lee (2014) ont évalué l’efficacité du massage pour améliorer la qualité du sommeil chez les femmes en post-partum à l’aide d’un essai contrôlé randomisé. Le groupe expérimental (n = 30) a reçu 20 minutes de massage thérapeutique, pendant cinq soirs consécutifs, alors que les participantes du groupe contrôle (n = 30) ont reçu que les soins usuels. Les données qui ont été recueillies à l’aide l’Index de qualité du sommeil de Pittsburgh (Buysse, Reynolds, Monk, Berman, & Kupfer, 1989) démontrent une amélioration significative (p < ,001) de la qualité du sommeil chez les participantes du groupe expérimental en pré et post-intervention (M = 9,37 ; ET : 2,39 vs M = 4,5 ; ET : 2,42). Toutefois, le groupe contrôle a aussi obtenu une amélioration significative (p < ,05) de la qualité de son sommeil en pré et post-intervention (M = 9,40 ; ET : 2,03 vs M = 8,50 ; ET : 1,53). Bien que l’amélioration soit plus importante pour le groupe expérimental avec une diminution approximative de cinq points, une diminution d’un point a été obtenue pour le groupe contrôle. En fait, la coutume veut que les femmes taïwanaises restent à l’intérieur

Figure

Figure 1: Schématisation des hypothèses
Figure 2 : Diagramme de l’échantillon aux différentes étapes de l’étude
Tableau  1 :  Caractéristiques  sociodémographiques  du  groupe  expérimental  et  du  groupe  contrôle  Caractéristiques  Groupe  Expérimental (n = 25)  Groupe  Contrôle (n = 22)  M  ET  M  ET  t  p  Âge  47,52  (5,9)  52,82  (6,4)  -2,94  ,0052 1 *  Poid
Tableau 1 Caractéristiques sociodémographiques du groupe expérimental et du groupe contrôle  (suite)  Caractéristiques  Groupe   Expérimental  (n = 25)  Groupe   Contrôle (n = 22)  N  %  N  %  p  Enfants  demeurant  à  la  maison  ,2618 3    0  6  26,1  4
+5

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