£$3$ I' " '■ S'íSJ® wWfi
"" -'a- í i?<xht«S aj-■•
M.;■;
ÛÉ
<
<
O
z
o
K
<
u
îZ Z
<
s 1 6 JUIN 1972
AwS
SESSION DE FORMATION SUR L'AMENAGEMENT DES CAMPAGNES ET DE L'ENVIRONNEMENT RURAL AU MAGHREB
Rabal, 12 mai
•3 juin 1972,
Organisée
avecle
concoursdes gouvernemenls algérien, marocain ei lunisien,
G
I
o
zo
u
el réalisée
conjointement
avec :l'Institut
Agronomique Hassan II,
l'Institut National de
Statistique el d'Economie Appliquée.
Z
Ul
s
Ul
a.
Cl
O
_l Ul
>
Ul
O
<
U tt
u.
<
IA
Z
ECOLOGIE VEGETALE ET
AMENAGEMENT DES RESSOURCES NATLRELLES
</) ui
Z
3
tf>
Z
O p
<
M. LECOMPTE
ENRMA 76
M. LECOMPTE
ENRMA
76
- 1 -
OBJECTIFS
:VOCATION
DESMILIEUX NATURELS
:L'expression résume
lafinalité
del'écologie végétale, dans
uneperspective
dedéveloppement.
A
distinguer de l'expression
:utilisation
desterres, qui outrepasse largement
lescompétences
del'écolo¬
gie. Sohématiquement
:Choix
d'ordre économique.
/ ,Impératifs socio-culturels
(humains s.l.).
Moyens(décisions politiques s.l.)
UTILISATION
DESTERRES,
pour
l'aménagement
des ressourcesnaturelles.
Réalité
des vocations des milieuxnaturels(écologie).
éalité
des vocations des mi¬lieux
artificialisés(agronomie
s.l.
).
L'écologie
rassemble lesdonnées intrinsèque, physiques, chimiques
etbiologiques des
milieux naturels ettâche
dedégager et
dehiérarchiser
les causes dupeupelement végétal
; ces causesconstituent
lesfacteurs écologiques.
L'action réciproque du
milieuphysjcio-chimique
et de lavégétation détermine
deséquilibres
: les
écosystèmes.
Ceux- ci sontcaractérisés
par1'état
desfacteurs écologiques,
enrelation avec la
structure
de lavégétation. L'expérience
montre que
les équilibres
naturels tendent vers un état stable(entropie minimale)
:les climax, qui
soncprincipalement
con¬ditionnés
parle climat.
La
recherche
des vocationsnaturelles
suppose donc quel'on
puisse se prononcer sur les tendances de lavégéta¬
tion
actuelle,
sondynamisme.
Laquestion
estd'autant plus difficile
queles équilibres
actuels sontéloignés du
climax(dégradation). Cependant, l'expérience
montre lanécessité
de cette
rechercher, même lorsque l'on choisit délibérément
de
substituer
auxproductions naturelles, des productions artificielles jugées plus
rentables ; car celles-cipassent obligatoirement
par1'amélioration
desfacteurs
lesplus limitants
du milieu(l'eau,
sous le climatméditeranéen)
: or on nepeut intervenir
sur unfacteur
sansmodifier, à
desdegrés divers, l'action
de tous les autres. Lacomplexité
desinteractions
entre facteursdécourage l'analyse prévitionnelle,
facteur
après facteur, de l'ensemble
despertubations
appor¬tées au milieu. La
végétation,
parcontre,
parcequ'elle
intègre l'action
des diversfacteurs,
ou parcequ'elle tend
naturellement àl'intégrer (condition
de sasurvie), reflète
les
multiples "arrangements" possibles
entre facteurs.L'en¬
semble des
écosystèmes
existants fournit donc uneexpérience
naturelle de variations concomitantes desfacteurs, et donc,
des modèles
prévisionnels
pour les interventionsenvisagées.
Enfin, l'écologie
nepeut esquiver l'action passée, présente
ouprévisible
del'homme.
Mais celle-ci est envisa¬gés
s^us la formed'un
facteurécologique particulier (facteur anthropique),
au niveau de sonimpact
sur lesécosystèmes
;l'analyse des mécanismes
del'"écologie humaine", qui déter¬
minent
l'action
del'homme
sur son milieu est du ressort des Sciences humaines etpolitiques.
METHODES PROPRES :
Les milieux naturels ne sont pas
définis à priori.
Comme la
végétation
en est le reflet et la seuleexpression d'ensemble immédiatement perceptible, la première approche
du milieu estd'ordre phytogéographique (géographie de
lavégétation)
;celle-ci
estgrandement facilitée
parl'utili¬
sation de la
photographie aérienne.
On recherche alors les facteurs
responsables
de la distribution particulière des formations(facteurs actifs).
Le schéma
d'ensemble
des variations factoriellespermet
de faire deshypothèses
sur les affinités entre formationset,
en
particulier,
sur leur filiation à travers les séries dedégradation.
Ceshypothèses
doiventêtre
contrôlées par unretour à la
végétation,
carl'affinité
des formations doitse traduire par des affinités de
composition floristique (en liaison
avec la similitude des conditionsécologiques).
La recherche des similitudes
floristiques, objet
de la
phytosociologie (les espèces végétales étant
utiliséescomme tests des conditions du
milieu) conduit
souventà
mo¬difier les
hypothèses écologiques formulées
audépart,
ou dumoins, à les préciser
: lavégétation, cette fois,
renvoieau
milieu,
pour"étude complémentaire".
La démarcheécologi¬
que
procède
parconséquent d'un
va-et-vientrépété
entre lavégétation (le test) et le
milieu(les facteurs), chaque étape réduisant l'approximation
de laperception
desphéno¬
mènes.
ENRMA
76
-
3
-III.
STATUT
ETFORMATION
DEL'ECOLOGISTE
:L'écologie végétale
aborde le milieu demanière globale
; elle seréfère
parconséquent à
un vaste ensem¬ble de
variables,
dont chacune pourrait fairel'objet
d'une spécialité
; outre les variables humaines : lagéologie, la pédologie, la climatologie, etc. "Généraliste
du
milieu", l'écologiste
nepeut
se passer des concours des sciences lesplus
diverses du terrain ; safonction
lecontraint à l'interdisciplinarité.
Les
écologistes requièrent
parconséquent
uneformation générale, de type universitaire, et leur
tra¬vail doit
obligatoirement s'inscrire
dans uneoptique
fondamentale,
sans autre but oucontingence pratique
queceux
décrits
ci-dessus ; cequi n'exclut
pas queles
zonesd'intervention
soientprogrammées,
ni queles écologistes
ne
puissent occasionnellement répondre à
des demandes par¬ticulières,
ni surtout queleurs
recherches doivent seprévaloir d'un quelconque
secretprofessionnel.
Mais lanécessité d'appréhender d'abord
certains milieux de ma¬nière
globale,
etd'en rechercher
les vocations intrinsè¬ques
implique
unelarge franchise
desécologistes vis-à-vis
des"aménagistes" qui les requièrent.
IV.
VULGARISATION. UTILISATION
:S'agissant
de variationsspatiales, l'expression cartographique est particulièrement appropriée à
lavulga¬
risation des
investigations écologiques.
Comme la-végé¬
tation, les
cartes doiventêtre immédiatement percepti¬
bles, "parlantes".
Les cartes peuventêtre produites
aux approximations successives desétudes régionales
; car pour toututilisateur,
uneapproximation d'ordre
donné vautdavantage
que celles d'
ordreiinférieur.. à
commencer parl'absence totale d'information, d'autant plus qu'il
procède
lui aussi par ordre dedétail
croissant.La
réalisation graduelle
desétudes
écologi¬
ques
ferait
mentirl'opinion
selonlaquelle
le"préa¬
lable" écologique est inconciliable
avec lacélérité requise
pourl'établissement
desprojets d'aménagement
Car il est vrai que
l'examen
du milieu naturel est tou¬jours
une oeuvre delongue haleine, d'autant plus
queles
méthodes
seforgent
souventà
mesure(par exemple, problèmes d'échantillonnage et de
traitementstatistique).
AU MAROC :
Voir bilan des
études écologiques
au Maroc :Direction
de la Rechercheagronomique.
Deux
priorités
:1.
Réalisation d'une
florepratique, dont l'absence
est un très fortgoulot d'étran¬
glement.
2.
Réalisation d'une
cartegénérale
del'occu¬
pation
du sol(échelle
entre1/200 000
et1/500 000, suivant régions).
Une carence grave : absence totale de fonda¬
mentalistes
nationaux.
oooo—oooo-oooo