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Corps sous emprises. Biopolitique et sexualité au Nord et au Sud

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Corps sous emprises. Biopolitique et sexualité au Nord et au Sud

ANGELOFF-DULGEROFF, Tania, GARDEY, Delphine

ANGELOFF-DULGEROFF, Tania, GARDEY, Delphine. Corps sous emprises. Biopolitique et sexualité au Nord et au Sud. Travail, genre et sociétés , 2015, vol. 2, no. 34, p. 31-38

DOI : 10.3917/tgs.034.0031

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:79904

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CORPS SOUS EMPRISES. BIOPOLITIQUE ET SEXUALITÉ AU NORD ET AU SUD

Tania Angeloff, Delphine Gardey

La Découverte | « Travail, genre et sociétés »

2015/2 n° 34 | pages 31 à 38 ISSN 1294-6303

ISBN 9782707188045

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- http://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2015-2-page-31.htm

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!Pour citer cet article :

--- Tania Angeloff, Delphine Gardey, « Corps sous emprises. Biopolitique et sexualité au Nord et au Sud », Travail, genre et sociétés 2015/2 (n° 34), p. 31-38.

DOI 10.3917/tgs.034.0031

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doi : 10.3917/tgs.034.0031 Travail, genre et sociétés n° 34 – Novembre 2015  31 e dossier s’intéresse aux usages contemporains des technologies biomédicales. Il se focalise plus particuliè- rement sur le corps et la sexualité des femmes dans différents contextes historiques, culturels et sociaux. Le gouvernement des corps et des sexualités n’est en effet pas neutre du point de vue du genre mais contribue activement à définir l’objet de ses interventions et la charge asymétrique de l’incorpo- ration des dispositifs médicaux et techniques. Aussi, un des enjeux de ce numéro est-il de donner à voir les formes historiques et contextuelles de biomédicalisation qui touchent des femmes de différentes origines et classes sociales au Nord comme au Sud et contribuent à définir leur être individuel ou leur identité collective.

Les histoires en la matière ne sont ni linéaires ni cumulatives [Gardey, 2013]. Les études de cas mobilisées nous permettent de remplir un double objectif. D’une part, elles visent à mettre en évidence la plasticité des significations et des interprétations sociales des technologies biomédicales et, ainsi, les marges de manœuvre individuelles et collectives qu’elles laissent ou procu- rent aux femmes en termes de capacité d’action, de pouvoir sur leur propre vie, et de capacité de négociation dans un rapport

CORPS SOUS EMPRISES.

BIOPOLITIQUE ET SEXUALITÉ

AU NORD ET AU SUD

C

DOSSIER

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social de genre donné. D’autre part, l’analyse de ces cas témoigne de moments ou tendances historiques clefs dans la transformation de certains paradigmes médicaux et sociaux, mais aussi de la récurrence ou de la reformulation de certaines interprétations biologisantes et réductionnistes.

La double focalisation sur le corps et la sexualité des fem- mes s’explique par deux constats. Le premier a trait au ca- ractère asymétrique du point de vue du genre de la médi- calisation des corps et des sexualités. Le second à l’extension grandissante du rôle joué par les technologies biomédicales, la médecine et les questions de santé dans des aspects toujours plus variés de ce qui constitue les « affaires hu- maines » [Fassin et Memmi, 2004]. Après avoir évoqué l’un et l’autre de ces points, nous insisterons sur les apports des différentes contributions de ce dossier à l’analyse de la poli- tique contemporaine des corps et de production des normes médicales, sociales et de genre.

Savoirs médicaux, reproduction et corps féminins

Rappelons, en premier lieu, ce qui fonde cette « emprise » historique des savoirs et des autorités médicales sur le corps, le sexe et la sexualité des femmes. L’assignation des femmes à la nature [Fraisse, 1992], comme le rôle joué par la philoso- phie et la pensée médicale dans la conceptualisation de la différence, font du corps des femmes un objet d’observation et d’intervention privilégié depuis la fin du XVIIIe siècle en Occident. Le corps féminin compte comme objet médical par excellence [Jordanova, 1989 ; Schiebinger, 1989]. De nom- breux travaux ont mis en évidence les effets à la fois politi- ques, sociaux et scientifiques liés à cette accumulation de gestes et de pratiques sur le corps des femmes aux XIXe et XXe

siècles, en particulier sur le corps gestant et reproductif (pour une synthèse, voir Delphine Gardey [2005 et 2015]).

L’anthropologue Françoise Héritier [1996] montre comment, dans de nombreuses sociétés, les femmes, contrairement aux hommes, sont considérées comme capables de produire seules du « même » (de donner naissance à des filles) tandis que, grâce à l’ensemencement des hommes, on les voit donner naissance à du « différent » (des garçons). Presqu’à l’inverse, en Occident, les hommes de science ont longtemps propagé l’idée selon laquelle la vie prenait naissance dans le corps de l’homme, grâce à son énergie masculine [Martin, 1999]. Ces croyances s’estompent avec la mise au jour du processus biologique de la reproduction au cours des XVIIIe et XIXe

siècles. Néanmoins, l’assimilation de la reproduction humai- ne à la seule condition féminine – du fait que les femmes étaient seules de leur espèce à porter les enfants – et, paral- lèlement, la réduction de l’identité féminine à la condition reproductive et au rôle maternel, y compris dans la

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Travail, genre et sociétés n° 34 – Novembre 2015  33 conception moderne de division du travail, depuis l’émer-

gence du capitalisme, témoignent de cette asymétrie et ont façonné les recherches et les usages en matière de contracep- tion humaine ou de technologies de reproduction médicale- ment assistée. La pilule contraceptive universelle est « fémi- nine » et non masculine [Marks, 2001] ; l’andrologie n’existe pas véritablement comme discipline médicale [Oudshoorn, 1994] ; une partie du programme visant à traiter l’infertilité du couple s’exerce sur les organes reproducteurs des fem- mes [Löwy, 2000]. Cette sexuation a contribué à dessiner une ligne de partage entre les techniques reproductives, pensées pour les femmes, et les techniques hédoniques tel le Viagra, conçues pour les hommes. La dimension technique de la sexuation reflète, autant qu’elle la renforce, une division se- xuée du travail, au cœur de la sexualité, entre reproduction et plaisir.

Les contributions rassemblées dans ce dossier, concer- nant le Nord et les Suds, et des périodes historiques variées (de la fin du XIXe siècle à nos jours) attestent des formes généralisées et transnationales, ou, au contraire, contin- gentes et locales prises par la biomédicalisation. Elles abor- dent des phénomènes aussi différents que l’accouchement, la puberté, le traitement des troubles de la sexualité fémini- ne, la réparation de l’excision, la contraception ou le contrôle des naissances. Ces contributions interrogent ainsi ce que

« médicaliser » veut dire dans différents contextes scientifi- ques, sociaux, culturels et politiques.

Biopolitique et biomédicalisation

La biomédicalisation est, en effet, une des modalités de déclinaison contemporaine du programme biopolitique défi- ni et repéré par Michel Foucault. Le concept de « biopoliti- que » est bien, depuis Foucault [1976 et 2004], ce qui permet de rendre compte des formes d’exercice d’un pouvoir qui porte non plus sur les « territoires » mais sur la « vie ». Fon- damentalement, la « biopolitique » est un terme qui rend compte de « l’ancrage des technologies libérales de gouver- nement dans les propriétés biologiques des sujets » [Bossy et Briatte, 2011, p. 8]. Le corps se trouve alors au centre de l’analyse car il est (individuellement et collectivement) placé au centre de l’intervention et des modalités de définition de la subjectivité et du pouvoir. Le concept de « biopolitique » se conçoit chez Foucault en lien direct et étroit avec le princi- pe de gouvernementalité [Foucault, 1994]. Sa conception du pouvoir complète la définition qu’il donne de la biopoli- tique : « Si le pouvoir ne s’exerçait que de façon négative, il serait fragile. S’il est fort c’est qu’il produit des effets positifs au niveau du désir et du savoir. Le pouvoir, loin d’empêcher le savoir, le produit. Si on a pu constituer un savoir sur le

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corps, c’est au travers d’un ensemble de disciplines militai- res et scolaires. C’est à partir d’un pouvoir sur le corps qu’un savoir physiologique, organique était possible » [Foucault, 1975, p. 757]. L’emprise sur les corps est d’autant plus efficace qu’elle est ambiguë chez Foucault, dans la mesure où le pouvoir de l’État et de ses représentants directs ou indirects s’exerce sur le corps (non seulement politique et symbolique de ses membres, mais aussi, sur le corps physi- que), au nom de leur bien-être, ou de leur « mieux-être ».

Pareille ambiguïté se retrouve précisément dans les dispo- sitifs contraceptifs et médicaux exercés sur le corps des fem- mes. Elle rencontre la même rhétorique justificatrice parmi le corps médical et le corps politique. Les médecins participent d’ailleurs de ce qu’Howard S. Becker nomme « l’entreprise de morale » sociale qui s’exprime dans l’esprit et les textes des lois.

Comme le précisent Thibault Bossy et François Briatte, la déclinaison biomédicale de la biopolitique « s’observe dans la constitution de politiques de santé publique qui prêtent attention à la fois au contrôle collectif des populations et à la mise en discipline des comportements individuels » (Bossy et Briatte, 2011, P. 8). Il témoigne d’une modification des ins- truments d’action du pouvoir et de l’interdépendance qui advient entre « gouvernement de soi » et « gouvernement des autres ». Les enjeux se font anthropologiques, au sens où ils concernent aussi le devenir de l’espèce humaine. Ainsi, encadrement des conduites sexuelles, psychiques et intimes est-il, dès l’origine, lié aux questions ayant trait aux « corps » et à la « vie ». Sarah Franklin souligne que, pour Foucault, le noyau « perversion-hérédité-dégénérescence » est à cet égard un élément fondateur. « C’est de cette nouvelle responsabilité biologique vis-à-vis de l'espèce, partagée par l'État et par ses sujets, que découlent les impératifs médicaux, politiques, mais aussi personnels et familiaux d'encadrement des conduites sexuelles » [Franklin, 2015, p. 218].

Politique des corps et productions des normes

Ce dossier vise à approfondir ces questions en rendant compte du gouvernement biomédical des corps et des sexua- lités contemporaines dans une perspective attentive aux asy- métries et aux relations de genre.

Dans le sillage de l’analyse féministe des techniques, des sciences et de la médecine, on s’intéresse, par exemple, à la plasticité et à la non-plasticité de certaines technologies.

Comme nous le donne à voir la contribution de Chikako Takeshita, les propriétés techniques des techniques (ici, le stérilet) ne décident pas des conduites individuelles et col- lectives. La raison en est que les scripts et scénarios inscrits dans les techniques sont déjà et toujours des arrangements

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Travail, genre et sociétés n° 34 – Novembre 2015  35 sociaux ou sociotechniques [Akrich, Callon et Latour, 2006].

Il n’est donc pas d’innovation ou d’usage qui ne soit déjà signifié dans un contexte social et politique. En découle une grande variété d’interprétations et d’appropriations. Le stérilet sert ici à l’oppression patriarcale des femmes et, ailleurs, à leur émancipation.

Les technologies de gouvernement des corps prennent ainsi les formes les plus triviales et les plus complexes. La question, ancienne et répétée, du contrôle de la sexualité des femmes est un trait dominant, rejoué dans la formulation médicale et sociale de la sexualité féminine et des conditions de son accomplissement. Comme en témoignent les contri- butions de Delphine Gardey et Iulia Hasdeu, d’une part, et Michela Villani, d’autre part, le sexe féminin, les organes de la sexualité et de la reproduction sont des objets médicaux et politiques lourdement investis. D’un côté, les auteures étudient, du XIXe siècle à nos jours, le renversement qui s’opère dans les savoirs médicaux concernant la sexualité féminine et la façon dont les femmes passent du statut d’objets sexuels et de désirs à celui de sujets désirants. Les conceptions savantes et les thérapeutiques en matière de sexualité féminine évoluent, en même temps que le « devoir conjugal » est questionné par la « révolution sexuelle » des années 1970 et l’émergence d’un « droit à la sexualité » et d’un « droit à la jouissance » qui bouleversent normes médi- cales et sociales.

De son côté, Marilène Vuille s’intéresse aux techniques et aux politiques de l’accouchement sans douleur, qui connais- sent un succès notoire en Union Soviétique après la Seconde Guerre mondiale, avant d’être introduites en France au début des années 1970. Elle met en évidence les enjeux politiques de l’accouchement, acte intime et social, dont la médicalisation prend ici la forme d’une préparation psycho- logique (psychoprophylaxie) qui s’appuie sur une proposi- tion idéologique plus vaste. Son article retrace l’histoire des formalisations médicales et scientifiques (le pavlovisme, le behaviorisme) qui sous tendent cette technique et cette poli- tique de l’accouchement. La question de l’émancipation s’y trouve posée dans sa dimension paradoxale : en quoi consis- te cette émancipation, si tant est qu’elle en soit une, et pour qui ? Quels sont ses instruments : avec plus ou moins de techniques, et selon quelles techniques ? Avec plus ou moins de médicalisation ? Et selon quel type de médicalisation ?

Le caractère politique du sexe et de la sexualité apparaît également dans l’article de Michela Villani qui traite de la réparation chirurgicale de l’excision. Au cours de cette opé- ration, le clitoris se voit réapproprié politiquement comme un objet problématique tant au plan médical que social. La classification de l’excision, désormais considérée comme un crime de mutilation sexuelle, montre qu’on est passé d’une

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normalité sociale encadrée dans un rituel (l’excision) à la perception d’une anomalie corporelle (mutilation), voire d’une anormalité sexuelle (où l’absence d’un certain plaisir peut être décrite comme un handicap). À travers ces expériences de femmes migrantes et de filles de migrants, sont interrogés les rapports entre le Nord et le Sud ; le caractère postcolonial de la reconstruction clitoridienne est analysé en termes de biopolitique de normalisation. Quand la médecine s’impose à l’intérieur d’une circulation des savoirs et prend la forme d’une justice procédurale apte à réaliser l’égalité dans les modèles de genre au travers d’une réparation corporelle et sexuelle, où se situe l’autonomie des sujets ?

Autre manière d’interroger le postcolonial et les rapports Nord-Sud, l’article de Chikako Takeshita est l’occasion de revenir sur l’usage du dispositif intra-utérin (ou stérilet), à partir de l’exploitation secondaire d’enquêtes existantes : en Chine, au Vietnam, en Indonésie, au Bangladesh, au Tadji- kistan, Ouzbékistan et au Nigéria. L’auteure y interroge l’autonomie sexuelle et sociale des femmes dans l’accepta- tion ou au contraire le refus de ce dispositif. La capacité d’action des femmes en matière de reproduction y est façon- née à la fois par des valeurs patriarcales, des politiques néomathusiennes, les rôles sexués à l’intérieur de la famille et la réalité économique. Dans certains contextes, y compris ceux où le rôle de l’État est fortement prescriptif, le dispositif intra-utérin peut jouer un rôle émancipateur pour les femmes.

Ce dossier est donc l’occasion de s’interroger sur la pro- duction des normes (à la puberté, comme lors de l’accouche- ment). Là encore, même si Michel Foucault n’envisageait pas la sexualité du point de vue des rapports de genre, sa pers- pective est riche et pertinente pour montrer comment des techniques strictement politiques se sont traduites en te- chnologies médicales (par une pédagogie de l’accouche- ment, par exemple, où les hommes ont largement dépossédé les femmes de leurs prérogatives initiales). Le texte de Laura Piccand, s’intéressant à la médicalisation de la croissance chez les adolescents et les adolescentes, en Suisse, de 1950 à 1970, donne une autre illustration de la production et du façonnement des normes sexuées au moment de la puberté.

Il met l’accent sur la frontière mouvante qui sépare le nor- mal du pathologique. La puberté apparaît comme une étape décisive où se définit aussi un (bon) ordre biologique et so- cial de sexe puisqu’il est autant question du passage du statut d’enfant à celui d’adulte que de celui de jeune fille à femme ou de jeune homme à homme. La puberté mesurée, photographiée, radiographiée devient à cet égard un lieu de fabrication, de révélation ou de vérification de la différence

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Travail, genre et sociétés n° 34 – Novembre 2015  37 sexuée, dans un modèle fortement dichotomique – et impli-

citement prescriptif – du sexe.

Autant de perspectives qui éclairent, par des cas concrets, les dimensions subversives et coercitives qui sont à l’œuvre dans les contextes biomédicaux contemporains.

Tania Angeloff et Delphine Gardey Bibliographie

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