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Comment donner du sens àson entreprise

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Academic year: 2022

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Ouest-France

Comment donner du sens à son entreprise

I contrastwerkstatt - stock.adobe.com

Ouest-France

Salon des entrepreneurs Nantes Pays de la Loire

Mercredi 20 et jeudi 21 novembre,à la cité des congrès de Nantes

Offert par votre journal

Cahier du mercredi 20 novembre 2019

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LA CCI EST LÀ POUR VOUS ACCOMPAGNER DANS TOUTES LES ÉTAPES DE VOTRE CROISSANCE.

Venez échanger avec nos conseillers :

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nantesstnazaire.cci.fr

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JEUNES

ENTREPRISES

Ensemble cultivons

votre croissance

L’EFFET MER : UN ACCOMPAGNEMENT EN FORME DE RÉVÉLATION

1.Être accompagné,créer,reprendre ou transmettre mon entreprise 2.Trouver desfinancements pour

développer mon activité 3.Vendremesproduitsàl’international 4.Développer les compétences de

mes collaborateurs et gagner en compétitivité

5.Intégrer un réseau et participer à des évènements

5 BONNES RAISONS

(ET BIEN D’AUTRES) DE FAIRE APPEL À VOTRE CCI En 2017, Aurélie Deniel crée la

société L’Effet Mer pour proposer une prestation de service de bar à huîtres mobile pour l’événementiel et de commercialisation de mobilier pour la restauration.

En s’engageant en

2018 dans le dispositif d’accompagnement Starter de la CCI Nantes St-Nazaire, l’entreprise pornichétine franchit plusieurs étapes et optimise sa stratégie commerciale.

Pour Aurélie Deniel, il s’agit d’un accompagnement et d’un soutien au quotidien. « Grâce à cet accompagnement, on a pu positionner notre offre, être challengé et orienté, bénéficier de contacts… Avant, je faisais du commerce à l’ancienne, je prenais mon téléphone mais je ne sortais pas. Starter m’a permis de remettre à plat ce fonctionnement ».

A partir de là, la dirigeante change son fusil d’épaule pour participer à de nombreux événements professionnels proposés dans le cadre de cet accompagnement. « Au début je n’osais pas me rendre à ces événements. Et puis j’ai vu que la plupart des créateurs d’entreprises sont passés par là. J’ai ressenti beaucoup de bienveillance, alors j’y ai pris goût », analyse-t-elle

Changer son fusil d’épaule

Il y a quelques mois, l’ e n t re p re n e u re a remporté un concours de pitch lors de l’événement Connexions Finance, bénéficiant du même coup d’un éclairage sur son projet auprès des financeurs.

L’Effet Mer a ainsi récemment obtenu un prêt d’honneur auprès d’Initiative Loire Océan pour renforcer ses fonds propres et décrocher plus facilement un prêt bancaire.

Elle ajoute : « quand on prend rendez-vous avec le banquier suite à Connexions Finance, notre rapport est différent puisqu’on s’est déjà rencontrés de façon informelle ».

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2 Salon des entrepreneurs

Mercredi 20 novembre 2019

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Six bonnes raisons de pousser la porte du salon

Onze mille entrepreneurs attendus, 120 partenaires et exposants, plus de cent conférences et débats, autant de personnalités emblématiques… Le salon nantais va cristalliser un élan.

Innover et accélérer la croissance de sa start-up

Incubateurs, accélérateurs, conseils personnalisés, levée de fonds, cowor- king, pitch… Tout l’écosystème se mobilise.

Du mercredi 20 au jeudi 21 novembre,salon des entrepre- neurs Nantes Pays de la Loire, à la cité des congrès, 5, rue de Valmy, à

Nantes. Ouvert de 9 h à 18 h 30 (18 h le jeudi). Inscription gratuite et pro- gramme complet disponible sur www.salondesentrepreneurs.com/

fr/nantes/.

Textes et photos

Bruno SAUSSIER.

(sauf mentions contraires) Pour cette 12e édition nantaise du

Salon des entrepreneurs, les organi- sateurs ont mis sur pied une liste de six parcours thématiques complets afin de guider les visiteurs vers des solutions personnalisées à leurs pro- blématiques.

Entreprendre à Nantes et en Pays de la Loire

Une série d’ateliers pratiques et d’entretiens individuels avec les meilleurs experts et réseaux d’accompagnement pour tout com- prendre sur la création, la reprise et le développement de votre entreprise sur le territoire.

Financer son projet

Comment arbitrer entre crédits ban- caires, prêts d’honneur, subventions, crowdfundings, business angels et le reste ? Découvrez le panorama com- plet des aides disponibles et trouvez le financement qui vous ressemble.

Être seul et bien accompagné Indépendants, freelance, micro-en- trepreneurs… vous n’êtes plus seul ! Des experts vous accompagnent pour débuter et réussir en tant qu’indépendant, trouver et fidéliser vos clients, optimiser votre statut, fixer le juste prix…

Booster son entreprise grâce au digital

Maîtrisez toutes les innovations, solu- tions et outils numériques : réseaux sociaux, site web, mobile, Customer Relationship Management, market- place, Intelligence artificielle…

Entreprendre autrement : reprises et transmissions

De l’acquisition d’un fonds de com- merce au rachat d’une PME, les meilleurs experts vous répondent en matière d’offres de reprise, d’évalua- tion, de montage juridique…

Un espace networking propo- se trois animations différentes et complémentaires : le Flash business meeting (speed-dating pro de six minutes) ; des ses- sions de vingt-cinq minutes de networking par secteur d’activité ; et des sessions de même durée entièrement dédiées à l’entre- preneuriat féminin. Stand 415, niveau 1, inscriptions sur place.

Networking

Salon des entrepreneurs Le salon s’adresse aux dirigeants et aux porteurs de projets. Il s’anime de nombreuses conférences et ateliers. SALON DESENTREPRENEURS E

Imprimé sur du papier UPMou PERLEN,produit en Allemagneou Suisseà partir de 52 % de fibres recycléesetporteur de l’écolabel européen.

Eutrophisation: 0,003à 0,013kg/tonne.

Mercredi 20 novembre 2019

Salon des entrepreneurs 3

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« Mettre du sens social dans ce que nous faisons »

Co-fondateur de la marque Faguo avec son complice Frédéric Mugnier, Nicolas Rohr dynamite les codes du prêt-à-porter en réinventant une consommation joyeuse, raisonnée et responsable.

Son profil pro Linkedin prête à souri- re. Deux mois en tant que GO dans un Club Med en Grèce en 2007 ; autant comme responsable de la boutique de prêt-à-porter de Roland- Garros l’année suivante. Puis co-fon- dateur de Faguo. Direct.

Nantais depuis le 1erjuillet, Nicolas Rohr savoure sa nouvelle vie.« On a passé dix belles années dans le XVIIIe arrondissement, derrière Montmartre, mais on cherchait un meilleur équilibre nature/ville pour être davantage en phase avec nos valeurs. »Lille, Lyon, Bordeaux… tout était ouvert. Bordeaux a longtemps tenu la corde, mais s’est fait distancer en raison du coût de l’immobilier. Ce sera Nantes, en plein quartier de la Création. Une évidence.« Nous som- mes encore embryonnaires, mais la mode est une industrie renaissante ici, et nous comptons bien attirer d’autres marques. Nous serions ravis de voir des concurrents s’ins- taller. »Nulle provocation dans cette déclaration, de l’intérêt.« L’idée, c’est de faire un vrai vivier de marques, d’attirer les talents et que ceux-ci sautent de l’une à l’autre. »

Visionnaires, Nicolas Rohr et Frédé- ric Mugnier l’ont toujours été. Étu- diants en commerce et marketing à l’Istec, ils inventent Faguo lors d’un semestre en Chine, peaufinent le concept en bouclant leurs études, puis se lancent dans leur première commande de baskets : 4 700 paires de chaussures fabriquée en Chine. Ils misent sur une commercialisation

longue, un an, essentiellement basée sur des ventes privées médiatisées via Facebook. Tout part en quinze jours.

Depuis, Faguo s’est mis au prêt-à- porter, aux accessoires, à la bagage- rie. En dix ans, la marque a ouvert 22 boutiques en propre, un site internet marchand, est présente dans 400 magasins et revendue dans 25 pays.

Chiffre d’affaires 2018 : 12 millions d’euros. Et 20 % de croissance,

« mais maîtrisée », insiste Nicolas Rohr. Qui souligne n’avoir « aucun rêve de conquérir le monde de la mode. Juste celui d’avoir une mar- que qui change les usages ».

Bornes de tri, transport par train...

Pour ce faire, Faguo a pris les devants avant même de lancer la production en étant la première entreprise fran- çaise à réaliser un bilan carbone pré- visionnel. Bilan, effectué avec la fon- dation Goodplanet, qu’elle s’évertue à faire baisser puisque, de 9 kg de CO2 par produit en 2010, Faguo pas- se à 6 kg en 2015 et prévoit 4 kg en 2020. Mieux encore :« Actuellement, 10 % de nos produits se font à base de matériaux recyclés. Nous passe- rons à 40 % à l’été 2020, à 60 % l’hiver suivant, et on montera pro- gressivement jusqu’à 100 % »,pro-

met le jeune dirigeant.

Faguo est connue pour planter un arbre pour chaque produit fabriqué (et non pas vendu). Mais ce n’est pas tout. En installant des bornes de tri dans ses magasins, en traitant avec la seule usine de recyclage de chaussu- res au monde, ou en transportant par train 40 % de ses textiles en prove- nance de Chine et du Vietnam, Faguo va bien au-delà de l’habituel green- washing de façade.

Éco et éthique

« Nous ne sommes pas parfaits dans tout ce que nous faisons, mais nous voulons bouleverser les cho- ses et mettre du sens social. »C’est pourquoi Faguo a rejoint la démarche BSCI (Business social compliance initiative) afin de respecter une ving- taine de critères sociaux et environne- mentaux comme la responsabilité sociale, la non-discrimination, le paie- ment d’un salaire minimum…« Res- pecter l’homme et l’environnement.

Il n’y a pas de débat. Ça n’aurait pas de sens de faire fabriquer des vête- ments recyclés par des enfants », sourit Nicolas Rohr.

Les deux co-dirigeants se défen- dent bien de jouer les ayatollahs.« On a une feuille de route, c’est de bais- ser de 2 kg nos émissions de CO2 par produit tous les cinq ans. Ça

représente une baisse de 30 % et c’est davantage que ce que se fixe le gouvernement. » Autre cheval de bataille à l’approche de la fin novem- bre : le combat contre le Black friday, l’hystérie consumériste venue des pays anglo-saxons. Faguo a fondé le collectif ponctuel Make friday green again, afin de souligner le coût social et environnemental du Black friday.

Une initiative rejointe, depuis, par plus de 80 marques françaises.

Jeudi 21 novembre,de 11 h à 12 h 30 Nicolas Rohr interviendra dans le grand débat Positive Busi- ness, ces entrepreneurs qui font bou- ger les lignes

www.salondesentrepreneurs.com/

fr/nantes/conferences/le-grand-de- bat-positive-business-ces-entrepre- neurs-qui-font-bouger-les-lignes/

« Le concept derrière l’étiquette Faguo : habiller et lutter contre le dérèglement climatique » assurent Nicolas Rohr et Frédéric Mugnier. OUEST-FRANNCE

La marque Faguo a fait pousser, depuis son lancement, pas moins de 1 414 020 arbres dans 271 jeunes forêts de l’Hexagone.

Arbres

4 Salon des entrepreneurs

Mercredi 20 novembre 2019

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Hubert de Boisredon, PDG d’Armor, leader mondial incontesté des rubans transfert thermique pour l’impression des étiquettes code-barres, donne sa vision du rôle de l’entrepreneur.

« L’entrepreneur doit être un apporteur de sens »

Entretien

Hubert de Boisredon,

président-directeur général d’Armor.

Vos convictions humanistes semblent anciennes. À partir de quand avez-vous pu les mettre en application dans votre propre parcours professionnel ? Mon engagement au Chili dans la création d’une banque de micro-cré- dit, à la sortie de mes études, a été un déclencheur. J’ai découvert que l’entreprise pouvait soulager la souf- france humaine et être facteur d’épa- nouissement humain et profession- nel. Après, au sein du groupe Rhodia (devenu Solvay), j’ai travaillé, au début des années 2000, en Asie, à l’acquisition de sociétés chinoises qui, auparavant, respectaient peu ou pas l’environnement, la sécurité des ouvriers ni le bien-être des salariés.

Devant ce constat, j’ai rapidement été convaincu de la nécessité impérative du développement durable dans ces diverses dimensions.

« Être utile au monde » Avez-vous dû batailler contre votre hiérarchie, ou vos collaborateurs, pour les imposer ?

À l’époque, au sein de Rhodia, ma hiérarchie m’a soutenu, même si la mise en place du développement durable engageait des investisse- ments et des coûts supérieurs à ceux de nos concurrents. En même temps, nos actions sont devenues différen- ciantes vis-à-vis de nos concurrents chinois, ce qui est assez vite devenu un atout. Depuis que je dirige Armor, je suis frappé positivement par l’enga- gement de toutes les équipes dans notre vision humaniste qui met le développement durable au cœur de la stratégie de l’entreprise.

Comment définiriez-vous le rôle du chef d’entreprise aujourd’hui ? Comment a-t-il évolué ? Et surtout comment le voyez-vous évoluer dans les années à venir ? Le chef d’entreprise, aujourd’hui, doit être avant toute chose un visionnaire et un « encourageur » des initiatives proposées par ses collaborateurs.

Autrefois, beaucoup pensaient que le chef d’entreprise devait diriger du haut vers le bas (« top down »), en imposant ses idées et en étant en per- manence dans le contrôle. Aujour-

d’hui, les personnes attendent avant tout de l’autonomie et de la confian- ce. Les salariés veulent participer à un projet qui a du sens. Cela veut dire qu’à l’avenir, le dirigeant devra avant toute chose être un « apporteur de sens », un fédérateur d’équipes, un libérateur d’énergies, un leader qui suscite l’adhésion par son autorité naturelle et la confiance qu’il inspire, ce qui est tout le contraire d’un mana- gement hiérarchique par la pression ou par la peur.

Pour vous, c’est quoi un bon chef d’entreprise ?

Un bon chef d’entreprise, c’est un lea- der qui fixe un cap qui entraîne et mobilise, avec des objectifs clairs, mesurables, et qui sait conjuguer la rigueur de la gestion avec une qualité relationnelle qui permet à chacun de se sentir faisant partie d’une équipe gagnante.

Quelle est votre plus belle réussite professionnelle ? Ma plus belle réussite professionnelle est sans doute d’avoir réussi avec et grâce aux équipes de l’entreprise, à redresser Armor, pour en faire le lea- der mondial incontesté des rubans transfert thermique pour l’impression des étiquettes code-barres.

Et votre plus belle réussite personnelle ?

À titre personnel, une grande satisfac- tion a été de pouvoir acquérir la majo- rité du capital de l’entreprise, avec l’ensemble des salariés du groupe, alors que cela paraissait un pari fou au départ.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant d’HEC ou

à un créateur d’entreprise pour qu’il ne s’égare pas en chemin ? À un créateur d’entreprise ou un étu- diant d’HEC, comme je l’ai fait devant les 400 étudiants de première année, le 6 septembre dernier, je dirais : « Ne cherchez pas à bâtir votre carrière sur la recherche du paraître ou du succès

financier d’abord. Visez à créer du sens par votre action en étant pleine- ment vous-mêmes et en cherchant à être utile au monde pour apporter des réponses aux défis de la société.

Cela, non seulement vous rendra heureux, mais votre vie professionnel- le sera passionnante. »

Mercredi 20 novembre,de 11 h à 12 h 30, Hubert de Boisredon inter- viendra dans le débat d’ouverture : de l’idée au passage à l’acte, vous êtes accompagnés www.salondesentre- preneurs.com/fr/nantes/conferen- ces/debat-douverture-de-lidee-au- passage-a-lacte-vous-etes-accompa- gnes/

Entré au groupe Armor en 2004, Hubert de Boisredon en assure la présidence depuis 2008. |CRÉDIT PHOTO :MARCROGER

1 900 collaborateursdans le monde (780 en France).

Un engagement du management et dupersonnel à hauteur de 57 % du capital et 73 % des droits de vote.

1,6 millions d’euros investi,par an,

pour la protection des personnes et de l’environnement.

Un chiffre d’affaires 2018 de265 mil- lions d’euros,dont 80 % à l’export.

Le n°1 de la vente de cartouches laser remanufacturées, en France.

Armor en chiffres

Armor concilie haute technologie et valeurs humaines. FRANCKDUBRAY

Mercredi 20 novembre 2019

Salon des entrepreneurs 5

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Elles n’avaient pas vocation à créer une entreprise. Sandrine Bender, designer, et Alizée Gottardo, ingénieure, ont franchi le pas pour répondre à une problématique de santé.

Meyko, ce doudou connecté prend soin des petits

Pour les japonisants pointus, Meyko, c’est la contraction de notions faisant référence à l’enfance, pour l’une et à la prise de soin, pour l’autre. Pour les enfants malades, c’est le nom du drô- le de petit bonhomme bleu qui les encourage à prendre leur traitement.

Et pour Sandrine Bender et Alizée Gottardo, ses deux cofondatrices, c’est le nom de la société, pleine de sens, qu’elles ont lancée afin de répondre à une problématique qui n’avait pas de solution.

Tout commence avec Sandrine.

Asthmatique depuis toujours, elle rechignait, malgré des parents méde- cins, à prendre ses traitements quoti- diens, tant elle les trouvait contrai- gnants. Plus tard, étudiante en Master de design à l’université de Stras- bourg, elle se spécialise dans les pro- duits de santé. Dans son cercle fami- lial (son frère, pharmacien, a égale- ment rejoint l’entreprise), Sandrine se désespère de l’absence de produits permettant d’aider les enfants à pren- dre leurs traitements.« Les causes de non-observance des traitements sont multiples : on trouve que les contraintes sont trop élevées, on n’en voit pas les effets ou on oublie, tout simplement. Or, un traitement mal pris peut engendrer des compli- cations allant jusqu’à l’hospitalisa- tion. »Sandrine tient une piste. Reste à faire mûrir l’idée.

Une solution multiprimée C’est à Nantes, lors de son cursus complémentaire en Objets connec- tés et services numériques innovants, fin 2015, que Sandrine va rencontrer Alizée Gottardo. « Nous étions les deux seules externes. L’école crée arbitrairement des binômes ingé- nieurs/designer. Alizée est ingé- nieure, on se retrouve ensemble. Il y a des hasards heureux. »Les deux étudiantes souhaitent monter un pro- jet qui ait du sens. Sandrine évoque sa piste de solution médicale incitati- ve. Alizée adhère.

Quatre mois durant, elles ingurgi- tent toute la littérature scientifique sur le sujet. Le CHU de Nantes leur ouvre ses portes et, très vite, Alizée et San- drine travaillent avec des associa- tions, plus de 150 patients de 2 à

« Plus le traitement est lourd, plus l’enfant peut être en rejet. D’où l’intérêt de rendre le rituel ludique.

Passer par le prisme du jeu rend la chose beaucoup plus acceptable. »

Sandrine Bender, cofondatrice de Meyko

12 ans, et une centaine de pédiatres.

« Il s’agissait de faire coïncider les besoins des médecins avec la réali- té des familles. Il fallait avoir une interface tangible et personnifiée qui fasse le lien. »Étant donné l’âge des patients, pas question de faire une application pour mobile. Les jeu- nes femmes veulent « un compa- gnon avec lequel l’enfant a un lien affectif fort et qui prend, en même temps, soin de sa santé ».

À l’époque, ni Sandrine ni Alizée n’avaient d’expérience dans le mon- de de l’entreprise, voire du salariat.

« On n’avait pas particulièrement envie de lancer une boîte. C’est l’opportunité et le produit qui ont fait que. »Créer Meyko devient alors une évidence. Reste à définir comment va être présenté le suivi des patients, l’observance, le mode de calcul, com- ment caractériser une complication, comment renseigner les événements impactant la maladie… « La partie application et suivie s’est faite avec les médecins ; le prototypage avec les enfants et les familles. »

Le tout prendra plus d’un an. Une année pendant laquelle les cofonda- trices de Meyko décrocheront une vingtaine de prix en France et en Europe en participant à des concours sur l’innovation et/ou la santé. Fin 2017, le cahier des charges est ficelé.

Sandrine et Alizée passent par un bureau d’études pour trouver la bon- ne plasturgie, utiliser une électroni- que aux normes européennes, et

mettre au point une application fonc- tionnant sur un serveur ultra-sécurisé pour que les données soient collec- tées sur un serveur agréé par le minis- tère de la Santé. Une année de plus va s’écouler.

« Ça a été la marche la plus dure à monter. Finaliser le produit a pris plus de temps qu’on ne l’imaginait, même si on savait qu’on partait pour longtemps. »À la rentrée 2018, les filles organisent une campagne de prévente et vendent 150 Meyko en un mois. La phase d’industrialisation du produit peut commencer. Ils seront livrés en juin 2019.

Un marché gigantesque Désormais en phase de commerciali- sation, Meyko a déjà vendu plus de 300 doudous connectés. Des dou- dous « made in ici », avec de la plas- turgie vendéenne, et de l’électroni- que tourangelle.« Un choix. On vou- lait une vraie relation avec nos parte- naires industriels, contribuer à l’écosystème. Une manière de ren- dre un peu de ce qu’on nous a don- né. » Pour le moment concentrées sur le marché francophone (France, Belgique et Suisse possèdent des approches thérapeutiques similai- res), les cofondatrices ne s’interdi- sent pas, plus tard, de lorgner sur l’Angleterre et l’Allemagne.

Depuis 2018 et la médiatisation du produit, Meyko a reçu des milliers de demandes de parents et de méde- cins demandant si le doudou Meyko

était compatible avec d’autres patho- logies que l’asthme. La réponse est oui.« On a paramétré les différents médicaments. On fonctionne avec des tags dont les circuits imprimés miniatures permettent d’identifier tous les médicaments, quelle que soit la forme sous laquelle ils se pré- sentent. » Et Sandrine de rappeler qu’en France, deux millions et demi d’enfants de 3 à 10 ans souffrent d’une maladie chronique.« Plus le traitement est lourd, plus l’enfant peut être en rejet. D’où l’intérêt de rendre le rituel ludique. Passer par le prisme du jeu rend la chose beau- coup plus acceptable. »

La phrase n’est pas qu’un argument commercial. La veille, Sandrine et Ali- zée ont reçu un courriel envoyé par les parents d’un enfant souffrant de problèmes respiratoires qui, grâce à Meyko et à la régularité de ses traite- ments, a pu baisser régulièrement les doses de produits pour arriver à un traitement proche de zéro. « Le moteur est là. C’est pour ça qu’on l’a fait. Plus que pour parler de chiffres et de marchés. »

Jeudi 21 novembre, de 11 h à 12 h 30, Sandrine Bender intervien- dra dans le grand débat Positive Busi- ness, ces entrepreneurs qui font bou- ger les lignes. www.salondesentre- preneurs.com/fr/nantes/conferen- ces/le-grand-debat-positive- business-ces-entrepreneurs-qui-font- bouger-les-lignes/.

« La question qu’il faut se poser c’est : qu’est-ce que j’ai envie de changer dans le monde autour de moi ? À petite ou grande échelle », expliquent Sandrine Bender et Alizée Gottardo. |CRÉDIT PHOTO :OUEST-FRANCE

La solution Meyko a été plus de vingt fois primée en France et en Europe. Le doudou connecté s’est notamment vu décerner les Prix de l’innovation du salon des pharmaciens 2019, le Prix santé des Trophées du bien- être 2017, le Prix européen d’innovation en santé 2017, le Coup de cœur des Trophées de la e-santé 2016.

Prix

6 Salon des entrepreneurs

Mercredi 20 novembre 2019

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« Intégrer une démarche de responsabilité sociétale dans votre stratégie d’entreprise, c’est bien.

Mais c’est encore mieux si ça se sait, en interne comme en externe. Il est donc primordial de commu- niquer avec un ton juste sur vos engagements, de vous armer de sincérité et de présenter de façon lisible et graphique l’évaluation de vos actions.

Le conseil de B’Side, sur la communication RSE

»

Comment bien communiquer dès le démarrage ?

Digital et Communication. Coprésidente de l’agence B’Side, Marion Andro livre le b-a-ba d’une communication réussie à destination des entrepreneurs qui se lancent.

dit témoignages : il faut savoir sollici- ter ses premiers clients, sans être lourdingues, car ce sont eux qui vont nourrir et donner du crédit. Aujour- d’hui, je fais plus confiance à de bons avis qu’à une communication un peu lisse. Il faut donc constituer une com- munauté autour de soi qui va parler de nous parce qu’elle est convain- cue. En créant de l’empathie avec eux, en répondant à leurs commen- taires, on les transformera en pres- cripteurs et en ambassadeurs.

« Attendre trop pour communiquer peut être dangereux » Quelle est la fréquence de posts que vous préconisez ?

Il est important de ne pas communi- quer uniquement sur la période de lancement, c’est pourquoi il vaut mieux attendre d’être prêt. Derrière, il faut se demander comment on va communiquer sur la durée. Il faut séquencer sa communication, feuille- tonner, donner des rendez-vous régu- liers et trouver le bon rythme par rap- port à ce que l’on sait faire et ce que l’on a à dire. Nourrir tout ça ne demande pas forcément beaucoup de moyen si c’est vous qui le faites, mais cela prend du temps. Et il ne faut pas se disperser non plus. Pas ques- tion de faire trop de communication et de ne pas tenir la boutique après.

La communication doit créer le désir, donner envie. Il faut que ça ait du sens dans le fond et dans la forme.

Le sens, justement, est-il un levier efficace

pour séduire sa clientèle ?

Aujourd’hui il y a des attentes quand on consomme. On demande un peu plus qu’un prix et une qualité. L’envi- ronnement, le sens, la qualité, le made in France… tout cela compte.

S’il y a quelque chose à raconter autour de ça, ce serait dommage de se priver.

Comment est-on sûr

d’être bien référencé sur le net ? Les avis positifs, les photos à jour, la production régulière de contenus aident bien à ce que l’on nous trouve sur Internet. Ce référencement natu- rel est d’autant plus efficace qu’il est alimenté par des mots-clés corres- pondant à votre activité, à votre locali- sation géographique. Il faut cepen- dant faire de la veille car les algorith- mes évoluent régulièrement. On peut aussi utiliser le net linking (liens entre les sites) et le web marketing, le réfé- rencement payant en sponsorisant des posts, par exemple. Attention à se faire accompagner là-dessus pour avoir un plan, ça monte assez vite.

Un dernier conseil ?

Exister dans son environnement,

c’est aussi exister dans par le biais de sa fédération professionnelles. Il est possible de bénéficier de supports de communication, d’aides, d’accompagnement… Il faut creuser car ça vaut le coup d’être présent.

Une dernière chose à savoir en matiè- re de communication : il faut éviter de cramer son budget au lancement tout en se gardant de ne pas en faire assez. Attendre trop pour communi- quer peut être dangereux.

Mercredi 20 novembre,de 15 h à 15 h 30, atelier Communication : comment utiliser les images & vidéos en toute tranquillité ? ; de 9 h 30 à 10 h 45, conférence Quels outils et quel- les actions pour une communication efficace dès la création de son entre- prise ? ; de 10 h 45 à 11 h 15, ateliers : 5 étapes pour (enfin !) réussir avec le Web en 2019.

Jeudi 21 novembre,de 11 h 30 à 12 h, atelier Communication : comment utiliser les images & vidéos en toute tranquillité ? ; de 14 h 15 à 14 h 45, ateliers : 5 étapes pour (enfin !) réus- sir avec le Web en 2019.

B’Side est une agence nantaise de conseil en communication corporate..Son mantré : révélez votre pouvoir d’inspiration.

NICOLASPATAULT

Entretien

Quelle est la première question à se poser en termes

de communication quand on se lance ?

En communication, il peut y avoir des enjeux très différents. La démarche dépend des entreprises car, quand on communique, on sort du bois. Il faut donc savoir si on préserve notre idée de génie, qu’on l’éprouve et qu’on reste en bocal ; ou bien si on dégaine et qu’on occupe le terrain.

Par quoi commencer, dans ce cas ?

La première étape est identitaire. On doit se demander qui on est, à quoi on sert, quel est notre logo, notre identité graphique… Cela dépend aussi de notre clientèle : entreprises ou grand public. On doit savoir com- ment on va leur parler, comment on va pouvoir entrer en contact avec eux, créer du lien. Tout cela définira le plan de communication.

« Il faut savoir se définir une ligne éditoriale »

Existe-t-il un dispositif minimum ? Le logo est important. Entre la créa- tion et le dépôt, ça peut monter jus- qu’à 5 000 €, moins si on a un copain graphiste. Il faut aussi se poser la question d’avoir ou non un site inter- net. Beaucoup d’entreprises aujour- d’hui se contentent d’une page Face- book. Le dispositif est aujourd’hui plus léger qu’il y a quelques années, mais il faut avoir une vraie tactique. Il faut bien choisir l’outil qui fonctionne en fonction de ses publics. La com- munication est désormais plus accessible et il existe davantage de leviers pour se faire connaître qu’avant. Ces leviers sont progressifs.

On n’ira pas s’aventurer dans les rela- tions de presse, par exemple, avant d’avoir quelque chose à raconter : une idée innovante, un service qui a du sens et des premières expérien- ces réussies.

Les réseaux sociaux sont-ils incontournables ?

Si on souhaite les investir, il faut savoir se définir une ligne éditoriale afin de fixer le ton adopté, l’image que l’on souhaite développer, comment on va alimenter la création de contenu dans une ligne cohérente à laquelle on se tiendra. C’est capital pour créer sa réputation. Et qui dit réseaux sociaux Marion Andro, coprésidente de l’agence B’Side.

| CRÉDIT PHOTO : OUEST-FRANCE

Mercredi 20 novembre 2019

Salon des entrepreneurs 7

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Pourquoi ? Comment ? Pourquoi passer au régime général ?

Passer d’une entreprise individuelle à une société n’est pas à prendre à la légère. La micro-entreprise voit son entière organisation tourner autour de la personne physique, même si beaucoup de gens pensent, à tort, qu’elle a une identité morale.

Généralement choisie en raison des avantages administratifs, fiscaux et comptables qu’elle procure, l’entre- prise individuelle possède un statut particulièrement attractif. La contrain- te étant que ce statut devient inadap- té en cas de développement de l’acti- vité.

Faciles à mettre en place, avanta- geuses dans certains cas, les métho- des forfaitaires liées à la micro-entre- prise deviennent pénalisante en cas de fort développement. Mais le chif- fre d’affaire est loin d’être la seule rai- son d’une migration vers le régime général.

1. Le développement économique Désormais fixé à 176 200 € pour les entreprises réalisant de l’achat et de la vente de biens et de marchandises, et à 72 600 € pour les prestataires de services, les plafonds annuels ont quasi doublé depuis le 1er janvier 2018. Une évolution qui est à l’origine de nombreuses créations de micro- entreprises puisqu’il permet désor- mais de tirer un salaire de l’activité et non plus d’être réservé uniquement à une activité complémentaire.

2. Fini la solitude

Il est parfois utile de développer les compétences, les expertises, ou la présence géographique de l’entrepri- se. Une bonne raison d’y faire entrer

des associés ou des actionnaires.

Donc de quitter le régime individuel.

3. Limiter sa responsabilité individuelle

La prise en compte de sa responsabi- lité individuelle incite parfois l’entre- preneur à ne pas associer sa respon- sabilité professionnelle à sa respon- sabilité personnelle. Une bonne façon de se protéger soi et sa famille peut être de limiter sa responsabilité au niveau de ses apports individuels.

4. La motivation sociale

Un entrepreneur individuel est, de fait, un travailleur non-salarié. Un sta- tut qui est loin d’avoir la plus grosse couverture sociale. Moins mise en avant que les autres, la volonté de passer au régime général de la sécu- rité sociale peut également générer une migration vers la société.

Comment on fait ?

Statut : la toute première étape est de bien choisir le statut de son entrepri- se. Un statut non pas idéal pour l’entreprise telle qu’elle est au moment de son lancement, mais qui anticipe son avenir. Conseil n°1 : courrez voir un expert comptable ou un expert juridique, histoire de ne pas avoir à regretter votre choix et à devoir en changer par la suite.

Capital : l’apport d’un petit capital social de la part de l’entrepreneur permet de servir de caution. Au moment de la définition du statut, il est alors nécessaire de séparer ce qui est du domaine de l’entrepreneur de ce qui est du domaine de son entre- prise. Bien déterminer ce qui relève du patrimoine professionnel et du patrimoine personnel évite les confu- sions. Et se défrayer de l’attribution

d’une pièce dédié à son activité dans un logement privé devient alors pos- sible, ce que ne permettait pas le régi- me de la micro-entreprise.

Cadre juridique : dès le passage en société, fini le free-style dans lequel l’auto-entrepreneur avait l’habitude d’agir. Il faut alors mettre en place un formalisme juridique permettant de piloter et de gérer l’entreprise. Ce for- malisme marque le passage d’un moment de création de l’activité à un moment de sa consolidation.

Tous les entrepreneurs passant de la micro à l’entreprise sont ceux qui ont trouvé leur marché, des axes de développement, et la nécessité de consolider et sécuriser leur organisa- tion. Une étape située déjà nettement plus loin que celle de la rampe de lan- cement.

dont 8 645 ont vu le jour

sssur Nantes métropole

La plus forte progressssion est dans les micro-entreprises

surtout dans l'artisanat, le commerce et la restauration

2 400

fermetures d'entreeeprises

en baisse

sur leee secteur des services aux particuliers

en hausse

sur celui desss services aux entreprises et industrie

- 3

%

par rapport à 2017

+ 28

%

par rapport à 2017

50%des entreprises disparaissent avant leur sixièmmme année et25%à dddeux ans

Source : CCI Nantes Saint-Nazaaaire, INSEE et Nantes Saint-Nazaire développement. Infographie:Ouest-France-Photo:Fotolia.

26 000 entreprises ont été créées dans les Pays de la Loire

(en 2018)

+ 15

% par rapport à 2017

Mode d’emploi. Rien n’est plus simple que de créer sa micro-entreprise. Parfois, vient le temps de passer au régime général. Une évolution qui doit respecter des étapes décisives.

Passer de l’entreprise individuelle à la société ?

Quand l’entreprise se développe, il est parfois indispensable de s’entourer. David Pereiras - stock.adobe.com

8 Salon des entrepreneurs

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de faire une étude de marché concer- nant une création de besoin.« Elle est pourtant incontournable. C’est elle qui détermine le modèle écono- mique. Il faut prendre le temps, dans la création de son projet, de voir si on le fait tout seul ou pas, si on a besoin d’associer des compétences ou pas, de diriger tout seul ou pas. » Rarement faite, l’identification du réseau de partenaires avec lesquels on envisage de travailler est elle aussi cruciale. Ainsi, nombreux sont les projets tournant autour de la cuisine qui ne se préoccupent pas de savoir qui va livrer les produits et qui assure- ra la commercialisation quand le por- teur de projets sera devant ses four- neaux.« Avoir du bon sens, prendre les choses au fur et à mesure, privi- légier la réflexion à la réactivité, et surtout faire, un business plan », martèle Cécile Prenat.

« Plus le business plan est bordé,

plus on a de vision sur le projet, de connaissance de son potentiel, et plus il est facile d’aller chercher des partenaires financiers. Je ne con- nais pas de beau projet, pertinent, qui n’ait pas trouvé son finance- ment,poursuit la vice-présidente de la CCI.Quand les banques disent non, c’est qu’il y a un problème. » D’où l’intérêt de ne pas se limiter à une.

Une vision sur trois ans Aussi délicat que capital, le levier financier est un fusil à un coup. Pré- parer son dossier est tout aussi important que de mettre en place son apport. Logiquement, plus ce dernier sera important et plus les banques seront mises en confiance, donc le banquier enclin à jouer son rôle. C’est là où il faut bien avoir identifié les dif- férents dispositifs existants pour aider les créateurs ou repreneurs d’entre- prise à disposer de fonds propres plus solides pour décrocher des par- tenaires financiers.« Les prêts d’hon- neur des réseaux Initiative France et Entreprendre, chacun validé par un comité, apportent, en plus du coup

de pouce financier, une caution qui donne de la validité au projet. »La love money(les capitaux prêtés par l’entourage) a, elle aussi, un rôle à jouer. Et là, les avis d’experts diffèrent suivant qu’il faille le dire à son ban- quier, ou pas. Le message envoyé étant davantage « je suis suivi par des gens qui m’aiment », que« je suis suivi par des gens ayant con- fiance en mon projet ».

« Il ne faut sous-estimer ni le finan- cement et le besoin de financement de l’entreprise ni le temps d’acquisi- tion du marché, toujours plus long que ce qu’on imaginait,conclut Céci- le Prenat. On peut l’anticiper en ayant un financement plus consé- quent, ce qui apporte une certaine sérénité. L’idéal étant d’avoir un financement permettant le dévelop- pement de l’entreprise sur les trois premières années. »

Jeudi 21 novembre, de 9 h 30 à 10 h 45, conférence dix clés pour réussir sa création d’entreprise, et de 14 h à 15 h 15, conférence Bien réus- sir le démarrage de son activité.

Mode d’emploi. La vice-présidente de la CCI en charge de la création, la transmission

et le financement des entreprises dresse un code des bonnes conduites à l’adresse des dirigeants.

Cécile Prenat : « Le bon sens est primordial »

Le business plan doit répondre à un certain nombre de questions : Quels sont les expertises, les motivations, et le sens que l’on donne à l’activité ? Que représente mon entreprise sur son marché ? Qu’est-ce qu’elle repré- sentera demain et après-demain ? Quelle est ma valeur ajoutée ? Com- ment mon entreprise se distingue-t- elle des autres ? Comment vais-je mettre en place un prévisionnel finan-

cier pour financer toutes mes actions ? Quel cadre de sécurisation et d’intervention de l’entreprise vais-je choisir en optant pout tel ou tel sta- tut ?

Ai-je besoin d’un local pour tra- vailler ? En quoi ce local va-t-il créer de la valeur et accélérer mon déve- loppement ? Quelle communication dois-je mettre en place ? Quel plan commercial ?

Le business plan en questions

Expertise

À la Chambre de Commerce et d’industrie de Nantes Saint-Nazaire, le département Création et transmis- sion d’entreprise assène un mantra au bon sens bien assumé selon lequel les meilleures réussites de cré- ation d’entreprises sont celles qui ont été le plus travaillées.« Je vois trop de gens qui passent de l’idée au financement, note Cécile Prenat, vice-présidente de la CCI en charge de la commission Création transmis- sion financement des entreprises.Or, penser qu’on va pouvoir créer quel- que chose sans en parler à person- ne autour de soi, ça n’existe pas. »Et d’alerter sur les porteurs de projets, pléthoriques, qui pensent avoir des idées uniques, un concept novateur, et s’en sont tellement persuadés qu’ils zappent allégrement veille tech- nologique, comparatif de la concur- rence et études de marché pour se focaliser sur le lancement.

Réfléchir avant d’agir

« La première question à se poser est de savoir en quoi notre idée est différenciante, et s’il existe un mar- ché pour mon projet. Le marché n’est pas toujours connu, alors, il faut identifier le chiffre d’affaires possible, et profiter de l’étude de marché pour densifier la valeur de son produit ou de son service. » Autrement dit : étudier si l’idée est tout à fait complète, si on utilise les bons outils, et les bons leviers. Une étape d’autant plus cruciale quand on lance un nouveau concept ou un nouveau service.

Tous les experts de la CCI vous le diront : c’est toujours très compliqué Cécile Prenat, vice-présidente de la CCI + transmission et financement des entreprises.

| CRÉDIT PHOTO :DR

Vous devez d’abord effectuer uneétude de marché: Qu’est-ce que je propose ?

Quels sont mes clients et mes concurrents ?

Avoir une idée et définir votre projet

1re

Créer alors

votre entreprise

Vous devez effectuer les formalités administratives : rédiger et déposer les statuts, déposer le capital à la banque, publier une annonce légale et immatriculer votre société

auprès de l’administration 5e

Il permet dechiffreret

devérifierque votreprojetsoit viable, et sera demandé par les banques

Construire

votre business plan

2e

Vous pouvez opter pour l’apport personnel, lesemprunts bancairesou auprès desproches, les plateformes decrowfunding

Trouver

le financement

3e

Choisir la structure

Vous vous lancez seul ?

Micro-entreprise, EIRL, SASU ou EURL Vous êtes plusieurs ?

SAS ou SARL

Vous voulez protégez votre patrimoine personnel ? SAS, SARL, EURL, SASU, EIRL

4e

et c’est parti

InfographieOuest-France

Les différentes étapes de la création d’entreprise

Y aller seul ou en mobilisant d’autres compétences. L’une des questions

à se poser en temps utile. Rido - stock.adobe.com

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Trois questions à…

Olivier Pichon,responsable Création et entrepreneuriat chez Bpifrance pour la région Pays de la Loire.

Pourquoi est-il important de se faire accompagner ? Tout le monde reconnaît que le bon accompagnement d’un entrepreneur est un facteur clé dans la réussite de son projet. L’enjeu est que chaque entrepreneur, dans l’ensemble du ter- ritoire, puisse identifier des partenai- res de proximité qui sauront répondre aux besoins spécifiques de son pro- jet et l’accompagner tout au long de son développement. Être accompa- gné, c’est avoir recours à un expert qui conseillera sur la stratégie, le financement, l’environnement juridi- que, et saura mettre le créateur dans un réseau. Des acteurs tels que BGE, Adie, les réseaux consulaires, peu- vent apporter ces premiers conseils.

Comment identifier le réseau le plus pertinent

pour son business ?

Le site Bpifrance Création (bpifrance-

creation.fr) est justement développé pour permettre à tout entrepreneur de trouver les premières informations nécessaires à son projet et le mettre en relation avec les professionnels de la création.

Certaines agglomérations comme Nantes ou Angers disposent de mai- sons de la création, des lieux qui réu- nissent dans un même espace divers réseaux, la vie du créateur en est sim- plifiée. Nous avons la chance, en Pays de la Loire, d’avoir des réseaux dynamiques qui travaillent collective- ment sur tout le territoire.

« Apporter une solution sur mesure »

Comment bien s’orienter dans les aides disponibles ? C’est là tout le rôle de l’accompagna- teur : apporter une solution sur mesu- re à l’entrepreneur après avoir identi- fié son projet et ses besoins. Une aide ne doit pas s’envisager uniquement sous l’angle financier, c’est aussi du temps passé et des services propo- sés tels que des formations. Certains projets auront accès aux aides à

l’innovation de Bpifrance, d’autres aux prêts d’honneur de Initiative Fran- ce ou Réseau entreprendre pour constituer un capital, d’autres encore à des financements de France Active et de banques. Bpifrance travaille activement avec la Région pour apporter les moyens financiers nécessaires au déploiement de ces divers outils

Mercredi 20 novembre,de 11 h à 12 h 30, débat d’ouverture : de l’idée au passage à l’acte, vous êtes accom- pagnés ; www.salondesentrepre- neurs.com/fr/nantes/conferences/

debat-douverture-de-lidee-au-passa-

ge-a-lacte-vous-etes-accompagnes/. Olivier Pichon. |CRÉDIT PHOTO :BPI FRANCE

Le bon accompagnement d’un projet ne tient pas qu’aux finances. Du conseil en stratégie à la mise en relation avec les interlocuteurs idoines, Olivier Pichon, de Bpifrance, en explique les ressorts.

Accompagner, de l’idée au passage à l’acte

Bpifrance et la région Pays de la Loire parta- gent un stand de 120 m² (le stand 112) sur lequel ils accueillent une vingtaine de réseaux locaux d’accompagnement tout au long du salon. Cette vitrine permettra à chaque réseau de présenter ses offres de services génériques, universelles ou spécialisées en matière d’accompa- gnement à la création, de financement et de développement des entreprises.

Stand

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LA CCI EST LÀ POUR VOUS ACCOMPAGNER DANS TOUTES LES ÉTAPES DE VOTRE CROISSANCE.

Venez échanger avec nos conseillers :

#Stand 118

nantesstnazaire.cci.fr

@CCINantes Une question ? 02 40 44 6000

GO! 02 40 44 6000

JEUNES

ENTREPRISES

Ensemble cultivons

votre croissance

clair, reconnaît Juliette Menant, 35 ans, venue rejoindre l’exploitation familiale en 2017.On s’est dit qu’il fal- lait un moyen de satisfaire tout le monde sans avoir de contrainte de personnel. »

160 casiers d’ici 2021 Les Menant trouveront la solution au salon des productions végétales spé- cialisées (Sival) d’Angers : un distri- buteur automatique de 80 casiers, ouvert 7 jours sur 7, de 7 h à 21 h.

« C’était assez nouveau, ici, d’avoir un distributeur avec toutes les varié- tés de pommes. Ça existait en maraîchage, mais c’était rare en arboriculture. »Le succès est immé- diat, sans la moindre publicité, mis à part la pancarte rose pétard sur le bâtiment.« Tous les ans, en septem- bre, nous organisons une cueillette pour les particuliers. On s’est juste arrangé pour que le distributeur soit opérationnel à cette période et ça a suffi à lancer le bouche-à-oreille. » Dans chaque casier, des cagettes de fruits de 5 kg attendent les amateurs.

Un poids deux fois supérieur au panier moyen vendu sur les marchés.

De mi-août à mi-mai, la pleine sai- son de l’arboriculture, les casiers con- tiennent tout ce que les vergers peu-

vent produire.« Je le remplis tous les jours et deux à trois fois le week-end.

Dès que j’ai quarante casiers de libres, je reçois une alerte sur mon téléphone. »

L’investissement – autour de 30 000 € avec l’aménagement du local – sera amorti sur quelques

années. La famille Menant était partie sur une moyenne de cinq casiers quotidiens, mais « on a vite été dépassés par le succès ». À tel point que l’entreprise a décidé de doubler la mise en programmant l’ajout de quatre-vingts casiers supplémentai- res pour le printemps 2021.

Ancienne diététicienne, Juliette Menant s’est convertie à l’arboriculture familiale

voici huit ans. |CRÉDIT PHOTO :OUEST-FRANCE

Diversifier son entreprise, c’est parfois passer par des outils très concrets. En Loire-Atlantique, des producteurs de fruits et légumes se sont mis aux distributeurs automatiques.

Ledistributeurautomatique évite les ventes ratées

Difficile de manquer Les Vergers de La Grigonnais quand vous traversez le bourg éponyme. À deux pas de l’église, au bord de la N171, la longue façade de bois se pare de rose fuchs- ia sur sa droite. Producteurs de fruits depuis 1983, Pierre-Anne et Richard Menant produisent pommes, poires, prunes et raisins de table. Le tout en bio depuis les années 2000.

Depuis 1986, la famille Menant commercialise sa production grâce à cinq marchés hebdomadaires en matinée : Talensac et Sainte-Thérèse à Nantes, Pornichet les mercredis et samedis. Une tradition un peu bous- culée, plus tard, avec l’ouverture d’un magasin de vente directe ouvert tous les après-midi, mais fermé le week- end. « On ratait des ventes, c’est

OUEST-FRANCE

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En lançant Vite mon marché, voici deux ans, Reynald Naulleau et ses associés voulaient

révolutionner la consommation locale et remettre les producteurs au cœur du système. Pari réussi.

Le digital rapproche clients et producteurs

En euros, c’est le chiffre d’affaires annuel de Vite mon marché, deux ans après sa création.

1 million

Comme toute idée lumineuse, elle a un début. Pour eux, c’était en 2016.

Reynald Naulleau et son associé nor- végien Nicholas Hoddevik étaient partis d’un concept inspiré par l’Amé- ricain Rob Spiro, le fondateur de Good Eggs.« Une référence dans la mise en relation des producteurs de produits frais et locaux avec des consommateurs. »

Équipés d’un entrepôt, de camions de livraison et d’un site internet avec un foisonnement de références, ils prennent les commandes jusqu’au

dimanche, minuit, et livrent leurs cli- ents 48 heures à 72 heures plus tard.

Le modèle fonctionne bien : jusqu’à 200 commandes par semaine.

Les investisseurs viennent toquer à la porte. L’un d’eux va tout changer. Il leur parle d’un de ses clients, un Cali- fornien nouvellement arrivé à Nantes qui lance son propre incubateur.

« C’était Rob Spiro lui-même, dont la femme est nantaise. Un vrai cadeau du ciel. On s’est rencontré, et on s’est associé. »

600 clients livrés par semaine

Premier conseil du nouvel associé californien : faire quelque chose de plus léger et être capable de livrer en moins de soixante minutes. Gros challenge. Trois mois d’incubateur plus tard, Reynald et Nicholas mon- tent un projet totalement repensé : Vite mon marché.« Le concept c’est : qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Nous livrons les après-midis, en moins d’une heure et à votre domici- le, fruits, légumes, crémerie, épice-

rie, viandes, poissons et même des plats cuisinés issus des laboratoires de nos producteurs. » Le tout en direct, en local, et en bio pour la gran- de majorité des produits (100 % des fruits et légumes, moitié-moitié sur le reste).

Le secret ? Une flotte de cinq camions (sept, avant la fin de l’année), chargés d’étagères de pro- duits de saison que les producteurs eux-mêmes livrent à l’entrepôt le matin.« Les camions arrivent à 13 h, puis repartent chargés dans leurs zones respectives. Ils organisent eux-mêmes leurs livraisons en fonc- tion des commandes qui tombent de 14 h à 20 h(1). »La plupart des pro- duits sont livrés en vrac, dans une cagette que le livreur récupérera, avec les boîtes à œufs et les bou- teilles de lait, lors de sa prochaine livraison.

Pratique pour le consommateur« et économique. Nos études montrent qu’il paye un prix légèrement infé- rieur à ceux de marchés comme Talensac ou de la Biocoop, et la livraison est incluse ». Le concept l’est également pour la cinquantaine de producteurs avec lesquels Vite mon marché travaille. « Nous leur reversons 70 % du prix et en gardons 30 %. C’est l’inverse de ce qui se pra-

tique dans la grande distribution. » Certains, qui continuaient à vendre en direct,« mais uniquement dans un rayon de 5 km »,sont passés à une production quasi exclusivement réservée à Reynald et Nicholas.« Les producteurs sont ravis, les clients aussi. Notre indicateur NPS (Net promoter store)est à 75, ce qui veut dire que trois personnes sur quatre nous notent entre 9/10 et 10/10.

Avec une rétention de 65 % »,se féli- cite Reynald Naulleau. Qui espère dupliquer son entreprise à Bordeaux, en 2020. Tout en couvrant Rennes en parallèle.

(1)du lundi au vendredi, et de 8 h à 16 h, le samedi.

Mercredi 20 novembre,de 16 h 30 – 17 h 45, Small business tech – Digi- tal Now ! Entrepreneurs, misez sur le numérique pour accélérer votre busi- ness ; www.salondesentrepre- neurs.com/fr/nantes/conferences/

small-business-tech-digital-now-en- trepreneurs-misez-sur-le-numerique- pour-accelerer-votre-business/.

Jeudi 21 novembre,de 10 h 45 à 11 h 15, atelier : entreprenez via le digital, vous n’êtes pas seul ! 5 piliers clés.

Fils d’agriculteurs, Reynald Naulleau souhaitait reprendre la ferme familiale. Ses parents l’en ont dissuadé pour lui éviter la précarité financière. |CRÉDIT PHOTO :OUEST-FRANCE

VITE MON MARCHÉ

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Les instituts de beauté « nature » de Marie Taupin

Le foisonnement de l’entrepreneuriat en métropole ne doit pas faire oublier que des initiatives naissent aussi dans les choux. L’exemple de cette multi-entrepreneure et mentor à plein temps.

En 2005, à 24 ans, Marie Taupin ouvre son premier institut de beauté à Petit-Mars.

Le travail ne manque pas dans cet- te petite commune de 3 200 habi- tants à l’époque et, dès l’année sui- vante, elle embauche sa première apprentie. Trois ans plus tard, elle ouvre son second institut dans la galerie commerciale d’une grande surface de Saint-Mars-du-Désert, à peine dix kilomètres plus loin et 700 habitants de plus.

« À Saint-Mars, il n’y avait rien sauf du potentiel. Plein de gens m’ont dit que ça ne marcherait pas. Sauf que ça a marché. »Marie Taupin fonction- ne à l’intuition. Et le travail ne lui fait pas peur.

Son premier institut devient trop exi- gu ? Elle achète et transforme une ancienne maison d’habitation, au pied de l’église de Petit-Mars. Du vert pour la nature, du fuchsia pour le girly, Marie définit dès lors ce qui sera sa marque de fabrique : une signature fraîche et féminine, très profession- nelle.« Quand je me suis installée voici quatorze ans, j’avais tout fait : le logo, les plaquettes, le concept… Je voulais une marque à part entière, quelque chose de carré, d’abouti.

C’était rare en campagne et les gens m’ont pris pour une franchise. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser. »

Elle creuse, met un peu d’argent de côté, va voir un avocat et fixe le cadre d’un contrat de franchise sur cinq ans.« L’idée, c’était qu’une fille qui fait un très bon chiffre d’affaires me paye une redevance fixe, et son tra- vail lui revient. Je voulais quelque chose de carré, mais c’est davanta- ge un partenariat. On fonctionne comme une coopérative », se sou- vient Marie Taupin.

Moyennant un droit d’entrée de 7 000 €, et une redevance fixée à 250 € par mois, la franchisée bénéfi- cie des services d’un infographiste, d’un imprimeur, se voit dotée en car- tes de fidélité, en bons de parraina- ge… Deux conditions avant de signer : avoir son diplôme d’esthéti- cienne et l’esprit entrepreneurial.

Quatorze salariés

Le modèle plaît. Et fonctionne. En 2010, une esthéticienne lui propose de lui racheter la boutique de Saint- Mars-du-Désert. Marie négocie et

s’offre deux instituts de beauté sur le déclin : Montreuil-Juigné (Maine-et- Loire), et à Mauves-sur-Loire. « En pleine campagne. Ma marque de fabrique », s’amuse-t-elle. Cette vente lui a aussi permis de« récupérer » Marion Mellerin, sa plus ancienne employée, qui a pris des parts dans la franchise et se charge désormais de la formation chez les neuf salariées des instituts Bulle de Bien-Être, et les cinq filles des franchisés.

Depuis, Marie possède quatre insti- tuts à elle (Petit-Mars, Montreuil-Jui- gné, La Chaise-Giroud et Basse-Gou- laine) et travaille avec trois franchisés (Liré, Sainte-Luce et Mauves-sur-Loi- re).« Je les accompagne de A à Z, et je fais de l’accompagnement per- sonnel sur le management, com- ment gérer son entreprise, la vie quotidienne de l’institut, le compte, l’administratif, la gestion, l’organisa- tion. »

Cette année, elle a aussi mis en pla- ce une centrale d’achat permettant à ses instituts de bénéficier de prix négociés chez tous ses fournisseurs.

« Des produits made in France, avec une gamme bio et vegan pour nos clientes qui étaient en attente. »

Par le bouche-à-oreille Marie Taupin assume tout à fait son statut d’entrepreneure en campagne.

« J’aime bien développer les zones rurales, il y a plus de travail à faire. » Et à ceux qui ne jurent que par les franchises nationales qui ont déjà investi tous les centres-villes, elle répond :« Nous, en campagne, on peut faire un super boulot. »

Actuellement, elle met en place un projet avec une esthéticienne de 22 ans.« La nouvelle génération est supermotivée. Les filles savent que la première année, on paye ses char- ges et qu’il est possible qu’on ne

puisse pas se dégager de salaire, le temps de prospecter pour avoir sa clientèle. Mais si elles écoutent tout ce qu’on leur dit, et sans embûches, elles sont rentables dès la première année. »

Le concept Bulle de Bien-Être est si séduisant que ses franchisées arri- vent sans faire de publicité, unique- ment par le bouche-à-oreille. À l’inver- se, Marie Taupin reçoit des appels d’esthéticiennes souhaitant vendre leur institut, mais pour qu’ils rejoi- gnent son réseau.« Parce qu’elles trouvent que l’accompagnement et tout ce qu’on met en place sont top et qu’elles ont envie que leurs bébés tournent bien », assure Marie Taupin.

Elle a pourtant mis une annonce sur Le Bon Coin, voici peu.« Je cherche l’esthéticienne avec qui je monterai ma huitième boutique. Du moment que je me fais plaisir, je continue. »

« Je veux être une franchise accessible pour que les esthéticiennes puissent vivre de leur métier », souligne Marie Taupin,

39 ans. OUEST-FRANCE

Depuis deux ans, la CCI (Chambre de commerce et d’industrie), la chambre d’agriculture, la chambre des métiers et de l’artisanat et la chambre de l’économie sociale et solidaire por- tent, avec le soutien de la région Pays de la Loire et de Bpifrance, un dispo- sitif tout spécialement dédié aux terri- toires. Il s’agit de viser la création, le

développement et la reprise d’entre- prises agricoles, artisanales, com- merciales, de services et industriel- les, afin de sauvegarder l’activité éco- nomique de proximité en s’appuyant sur des projets intégrant les nouvelles pratiques de consommation, favori- sant l’économie locale, et améliorant la réponse aux besoins des habitants.

Après un premier appel à projet lancé en 2018, 46 dossiers, sur les 61 reçus, ont été sélectionnés pour recevoir un accompagnement sur- mesure.

Il reste quelques jours pour partici- per au second appel à projets qui sera bouclé le 8 décembre. Si l’ensemble du territoire des Pays de la

Loire est concerné (hors Nantes Métropole), les projets concernant les zones de revitalisation rurales seront prioritaires. En Loire-Atlanti- que, seuls les secteurs de Derval et de Châteaubriant sont concernés.

Informations sur www.entrepren- dredanslesterritoires-pdl.fr

Dispositif Entreprendre en territoires : jusqu’au 8 décembre

Mercredi 20 novembre 2019

Salon des entrepreneurs 13

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Comme Alexia, Carole et les deux Sandra, découvrez les retours d’expérience des Entrepreneurs qui font bouger les lignes (dans le grand débat Positive Business) le 21 novembre de 11 h à 12 h 30.

« Et puis un jour, j’ai monté ma boîte »

Alexia Jacques-Casanova,stratégie culturelle et engagement des publics.

«

J’ai toujours eu beaucoup de centres d’intérêts. J’adorais les étu- des, mais sans idée de carrière préci- se, beaucoup trop de choses m’inté- ressaient. Comme j’avais de très bon- nes notes et que le lycée était en zone d’éducation prioritaire, j’ai décroché une bourse à 16 ans pour faire ma ter- minale en Angleterre. Après ça, plus moyen de rentrer à la maison. J’ai enchaîné avec une licence et deux masters à Londres, Monterrey au Mexique, puis Chicago. Durant ce cursus, j’ai découvert l’anthropologie sociale et culturelle, c’est là qu’est né mon intérêt pour mon métier. Ce qui m’intéressait, c’était le management de la culture et la thématique de démocratisation culturelle. Grâce à une bourse, j’ai pu intégrer l’Institut d’Art de Chicago où des profs excep- tionnels m’ont formée au design thin- king, une pratique très liée à mes étu- des anthropologiques.

Le design thinking est un métier qui existe pour très peu de monde et encore moins dans le domaine cultu- rel. Mon rôle est d’aider les institu- tions culturelles au sens large à créer des programmes en collaboration avec leur public. Ça ne retire pas aux musées les connaissances et les expertises, mais le but c’est de pré-

senter les choses d’une manière plus pertinente à laquelle le public peut s’identifier. Donc s’intéresser et com- prendre.

Je travaille énormément avec Paris, un peu en Régions, et beaucoup à l’étranger. Les USA et l’Angleterre sont très en avance sur la France sur ces questions d’inclusions. Les échanges entre les musées et le public y sont beaucoup plus flui- des.

»

|CRÉDIT PHOTO :DR

Alexia Jacques-Casanova

Carole Laimay, UX Designer.

«

Petite, je voulais être décoratri- ce d’intérieur, mais j’ai commencé à m’intéresser à la psychologie au lycée et j’ai découvert le métier d’ergono- me : l’aide des autres et le bien-être des personnes. L’UX (expérience uti- lisateur), c’est un peu la même chose.

On améliore le monde qui nous entoure pour que ce soit plus agréa- ble pour tous. Voilà dix ans que je fais ce métier et après cinq années en tant qu’ergonome, j’ai évolué sur l’UX.

La méthodologie et la finalité sont les mêmes, car il s’agit d’améliorer l’exis- tant ou de concevoir quelque chose centré sur l’humain, contrairement au marketing, où l’on part des besoins de l’entreprise.

L’idéal, c’est de trouver un point de match qui permette à tout le monde de se rencontrer là-dedans. En tant que consultante, je travaille avec une clientèle très variée : des grands comptes sur Paris, des industriels en Régions, de petites start-up. Derniè- rement, j’ai travaillé avec les Chantiers de Saint-Nazaire sur une mission qui consistait à trouver des axes d’amé- lioration pour les travailleurs. Je suis allée voir comment ils travaillaient, afin de modéliser les process en cours et d’identifier les pertes d’effica- cité. Grâce à des outils numériques, ma spécialité, nous avons réussi à

redistribuer le travail autrement en évi- tant aux gens, par exemple, d’avoir à saisir les mêmes informations plu- sieurs fois. J’ai créé ma boîte d’UX Design en mars 2016, en arrivant à Saint-Nazaire.

À l’époque, j’étais la seule dans la presqu’île. Maintenant, tous les tren- tenaires parisiens que je croisais à l’époque arrivent à Nantes.

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Carole Laimay

Sandra Retailleau, fondatrice de Digital & Co et RGPD Express.

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Adolescente, je voulais tra- vailler en agence de pub. J’ai fait un IUT Tech de co à Saint-Nazaire, puis démarré une école de commerce.

Mais avant que je puisse boucler mon cursus, je me suis vue proposer une embauche, lors de mon stage chez RSCG à Paris. J’ai sauté sur l’occasion et, au final, j’ai passé vingt ans à Paris, dans quatre agences de communication différentes avant de travailler dans le digital. Au fond, c’est toujours le même métier mêlant mar- keting et communication. Il n’y a que les outils qui changent.

J’ai toujours su que j’allais entre- prendre, mais je n’étais pas pressée.

Toutes mes expériences profession- nelles m’ont apporté, brique par bri- que, des connaissances qui m’ont été utiles par la suite. J’ai d’abord appris un métier, à gérer un projet, à manager une équipe, à faire du com- merce… Avec du recul, j’ai ressenti ça comme un parcours initiatique. Avec toutes ces briques, je me sentais prê- te à entreprendre. J’ai fondé une pre- mière boîte, Digital Keys, avec un associé majoritaire à 32 ans, mais c’était surtout son projet. J’ai donc attendu d’avoir 40 ans pour monter Digital & Co et me lancer en solo. Je

m’y étais préparée pendant vingt ans et tout ce que j’ai fait avant m’a beau- coup aidée pour cette aventure au quotidien dans le web marketing, entourée d’une super équipe.

Si je devais donner trois conseils à un entrepreneur, ce serait : demander l’accord de son conjoint avant de lan- cer sa société ; s’entourer de gens meilleurs que soi dans leurs domai- nes et avoir une soupape sous peine d’explosion.

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|CRÉDIT PHOTO :DR

Sandra Retailleau

Sandra Teffo,directrice

des opérations de la start-up Livli.

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J’ai fait un Bac scientifique par définition et, au moment de me lan- cer dans des études de médecine, j’ai été découragée par le volume d’années d’études. J’ai donc opté pour un DUT Tech de co et j’ai com- mencé conseillère par téléphone chez Bouygues télécom, commercia- le, puis dans l’encadrement. J’y suis restée huit ans et, comme j’ai toujours été motivée par la nouveauté et le monde de l’entreprise, j’ai suivi des cours du soir en parallèle pendant quatre ans pour passer un Master en gestion d’entreprise, obtenu avec les félicitations du jury. Ça a été assez intense.

À l’issue, j’ai eu l’opportunité de tra- vailler pour Groupama, qui ouvrait une start-up d’assurance en ligne, Amaguiz. J’y suis entrée en tant que responsable d’équipe commerciale en 2008, puis responsable de déve- loppement commercial sur la partie business en 2013, puis business et relations client à la tête d’une équipe de 80 personnes deux ans plus tard.

Participer à un projet d’innovation et développer le numérique et la notoriété de la marque ont été très sti- mulants. En 2017, quatre mois avant son lancement officiel, j’ai rejoint Livli.

Sandra Teffo

Nous sommes la start-up du groupe historique d’audit et de conseil TGS France, qui possède une centaine d’agences en France. Mon job a été de créer et de développer avec mon équipe la plateforme multicanal d’expertise comptable en ligne. C’est un modèle économique complète- ment nouveau qui, grâce à une plate- forme digitale, permet de gérer son entreprise à distance tout en ayant un lien privilégié avec une équipe d’experts. Un mix idéal de 100 % digi- tal et de 100 % humain.

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|CRÉDIT PHOTO :PASCALGUIRAUD

14 Salon des entrepreneurs

Mercredi 20 novembre 2019

Références