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Parasitisme digestif des petits ruminants dans les Antilles françaises

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Academic year: 2021

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BP 515 97165 Pointe-ˆ-Pitre Cedex, Guade-loupe (FWI)

* CIRAD-EMVT, BP 515, 97165 Pointe-ˆ-Pitre Cedex, Guadeloupe (FWI)

des petits

ruminants dans les

Antilles fran•aises

Depuis 15 ans, des informations sur le parasitisme digestif des petits

ruminants ont ŽtŽ accumulŽes par lÕINRA ˆ la fois dans ses dispositifs

expŽrimentaux et en ferme. Ces rŽsultats concernent essentiellement

les strongyloses gastro-intestinales, pathologie majeure des petits

ruminants en milieu tropical humide. Ils touchent ˆ la fois

lÕŽpidŽmiologie, les dynamiques des stades libres, la rŽsistance aux

anthelminthiques et la variabilitŽ de la rŽceptivitŽ des h™tes. La

rŽussite technique de lÕintensification, ŽlŽment essentiel pour le

maintien de lÕŽlevage des petits ruminants comme activitŽ

Žconomiquement viable dans la zone Cara•be, passe par une ma”trise

du parasitisme digestif. LÕintŽr•t des donnŽes prŽsentŽes dans cet

article rŽside dans la diversitŽ des milieux ŽtudiŽs en Guadeloupe et en

Martinique, milieux tr•s frŽquemment rencontrŽs dans lÕensemble de

la zone Cara•be. En outre, ces donnŽes concernent aussi les autres pays

de la zone Cara•be o• les structures vŽtŽrinaires ne sont pas en mesure

de fournir des informations de ce type.

RŽsumŽ

Les parasitoses digestives, pathologie majeure des petits ruminants de la zone Cara•be, sont dues essentiellement ˆ une esp•ce de NŽmatode, Haemonchus contortus et, dans une moindre mesure, ˆ une esp•ce de Cestode, Moniezia sp., et un ensemble de protozoaires du genre Eimeria. Des Žtudes en station expŽrimen-tale et en fermes ont permis de dŽfinir les dynamiques des larves infestantes dÕHaemonchus contortus et de Trichostrongylus colubriformis sur le p‰turage. Les risques dÕinfestation parasitaire ont ŽtŽ ensuite quantifiŽs par des modŽlisations et des simulations selon la saison, lÕirrigation, la biomasse herbacŽe sur le p‰tu-rage et le mode de gestion du p‰tup‰tu-rage.

En Guadeloupe, la diversitŽ faunistique des populations vermineuses est faible : 10 esp•ces. Les prŽvalences dÕHaemonchus sp. et Trichostrongylus spp. varient entre 80 et 100 %. Les incidences dŽpassent tr•s frŽquemment 60 % par mois pour ces genres. Les facteurs relatifs ˆ lÕeau (irrigation, rŽgions s•ches ou humides) ou ˆ la rŽceptivitŽ des h™tes (‰ge par exemple) sont les principales sources de varia-tion du risque dÕinfestavaria-tion parasitaire par les strongles digestifs. Plus des trois quarts de la mortalitŽ avant le sevrage (soit 40 %) sont liŽs pour tout ou partie aux strongles gastro-intestinaux. LÕutilisation frŽquente des anthelminthiques a induit lÕapparition de rŽsistances dÕHaemonchus contortus aux benzimidazoles dans toute la Guadeloupe et la Martinique. Les Žtudes en fermes ont confirmŽ que les strongyloses gastro-intestinales sont la pathologie dominante des petits rumi-nants des petites Antilles.

Les recherches pour amŽliorer les techniques dÕŽlevage au p‰turage menŽes ˆ lÕUnitŽ de Recherches Zootechniques de lÕINRA (rotation, p‰turage mixte avec les bovins) tiennent compte des rŽpercussions des strongyloses sur les productions. Des Žtudes sont menŽes sur la rŽsistance gŽnŽtique aux strongles digestifs chez les caprins CrŽoles et lÕintŽr•t de complŽmentations alimentaires dans des plans de lutte intŽgrŽe contre ces parasitoses.

Dans toutes les zones intertropicales, les strongyloses gastro-intestinales reprŽsentent une pathologie majeure des petits ruminants domestiques, par leur frŽquence et leurs consŽquences zootechniques et Žconomiques (Fabiyi 1987). En effet, leur prŽvalence est pratiquement Žgale ˆ 100 %, m•me dans des milieux tr•s secs comme les rŽgions soudano-sahŽliennes (Vassiliades 1984), d•s que des conditions dÕhumiditŽ permettent lÕach•ve-ment de la partie externe de leur cycle. Cependant, leurs consŽquences Žconomiques sont sous-estimŽes. En effet, leur expression clinique est tr•s souvent fruste. En outre, il nÕexiste pas dÕapproche simple qui permette de prŽciser les facteurs de variation des popu-lations vermineuses ou larvaires, ainsi que leurs effets en termes de performances ani-males et Žconomiques. Cependant, les pertes zootechniques globales engendrŽes par ces strongyloses gastro-intestinales (mortalitŽ, croissance et reproduction) peuvent reprŽsen-ter jusquÕˆ 33 % de la productivitŽ des trou-peaux au SŽnŽgal (Faug•re et al 1991), 11 % au Tchad et au Nigeria (Schillhorn Van Veen 1973). Au Nigeria, lÕimportance de lÕhaemon-chose pour lÕŽconomie de lÕŽlevage des ovins et des caprins a ŽtŽ dŽmontrŽe (Aberejola et al

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1979). La plus grande partie de ces pertes en milieu tropical est liŽe aux nŽmatodes des genres Haemonchus, Trichostrongylus et Oesophagostomum (Fabiyi 1987).

Dans les Cara•bes, Williams (1990) estime que ces strongyloses gastro-intestinales reprŽ-sentent un groupe de pathologies majeures, dont lÕimportance zootechnique et Žconomique est Žquivalente, voire supŽrieure, ˆ celle des maladies associŽes aux tiques. Cependant, cette opinion reste fondŽe sur des observa-tions cliniques fragmentŽes, des expŽriences de vŽtŽrinaires praticiens qui ne sont que rarement ŽtayŽes par des diagnostics biolo-giques. Les structures dÕabattage sont rare-ment conformes aux rŽglerare-mentations et lÕabattage clandestin est tr•s frŽquemment pratiquŽ. Ceci ne permet pas dÕobtenir des donnŽes indubitables que permettent les bilans parasitaires effectuŽs ˆ lÕabattoir.

Les instituts de recherches dans les DŽpar-tements Fran•ais dÕAmŽrique (DFA) ont dŽve-loppŽ des mod•les dÕintensification au p‰tu-rage : irrigation, fortes charges, biomasse herbacŽe importante. Ces mod•les se sont heurtŽs ˆ une explosion massive des strongy-loses gastro-intestinales et lÕapparition de nombreuses rŽsistances aux anthelminthi-ques. La lutte intŽgrŽe contre les strongyloses gastro-intestinales est apparue comme lÕac-compagnement essentiel de lÕintensification fourrag•re dans la production des petits rumi-nants. En effet, dans de tels syst•mes de pro-duction intensifs en Žlevage ovin (Martinique) ou caprin (Guadeloupe), la frŽquence des trai-tements anthelminthiques doit dŽpasser dix traitements annuels pour le maintien des per-formances. Des travaux ont donc ŽtŽ engagŽs en Guadeloupe et, dans une moindre mesure, en Martinique, pour prŽciser lÕimportance de ces parasitoses : diversitŽ faunistique, ŽpidŽ-miologie, Žcologie des stades libres, rŽsis-tances aux anthelminthiques, rŽsistance gŽnŽ-tique des populations locales de petits ruminants. Les rŽsultats de ces Žtudes font lÕobjet de cette synth•se.

Ces donnŽes prŽsentent un intŽr•t pour les ”les concernŽes mais aussi pour lÕensemble de la zone Cara•be, archipel constituŽ dÕune mul-titude de milieux agro-climatiques. Les types dÕŽlevages y sont tr•s divers. Mais lÕarchipel de la Guadeloupe rassemble des milieux tr•s variŽs qui peuvent •tre retrouvŽs dans lÕen-semble de la zone des petites Antilles (Las-serre 1961).

1 / Milieux et types dÕŽlevage

de petits ruminants

de Guadeloupe

et de Martinique

1

.1

/ La Guadeloupe

La Guadeloupe est un archipel de huit ”les habitŽes et dÕune centaine dÕ”lots coralliens dŽserts, situŽ au milieu de lÕarc volcanique

des Petites Antilles (16oN, 61oO). Elle est constituŽe de deux ”les principales (la Basse-Terre : 848 km2, et la Grande-Terre : 590 km2) sur lesquelles ont ŽtŽ accumulŽes les observa-tions. La Basse-Terre dont le volcan (la Sou-fri•re) culmine ˆ 1 467 m, fait partie de lÕarc interne fortement volcanisŽ des petites Antilles. Au nord, la Grande-Terre est une ”le essentiellement calcaire constituŽe de plaines argileuses et de plateaux calcaires et dÕune rŽgion de Ç mornes È (collines) calcaires (les Ç Grands-Fonds È ; Lasserre 1982).

Le climat est de type tropical humide. La tempŽrature est ŽlevŽe (25,3 oC, amplitude annuelle 3,3 oC) avec une amplitude diurne de 8,8 oC. LÕhumiditŽ relative est en moyenne dÕenviron 80 %, toujours supŽrieure ˆ 50 %. La cha”ne du massif de la Soufri•re, perpendi-culaire aux alizŽs, est assez ŽlevŽe pour divi-ser la Basse-Terre en deux zones climatiques tr•s diffŽrentes : un versant est (Ç c™te au vent È) tr•s arrosŽ, et un versant ouest (Ç c™te sous le vent È) recevant peu de pluies. On peut donc distinguer 5 rŽgions dans la Guadeloupe continentale selon la pluviomŽtrie, le relief et les sols :

- le Massif de la Soufri•re (MS), ˆ plus de 5 000 mm/an ;

- la Ç C™te au vent È (CAV) de Basse-Terre avec une pluviomŽtrie supŽrieure ˆ 3 000 mm/an ;

- la Ç C™te sous le vent È de Basse-Terre (CSV), avec une pluviomŽtrie variant entre 1 500 et 3 000 mm/an ;

- la rŽgion des Ç Grands-Fonds È (GF), rŽgion des collines de lÕouest de la Grande-Terre dÕune pluviomŽtrie variant de 1 500 ˆ 2 500 mm/an ;

- la rŽgion du Nord de la Grande-Terre (NGT), prŽsentant une pluviomŽtrie variant entre 1 000 ˆ 1 500 mm/an.

MalgrŽ une tr•s grande variabilitŽ inter-annuelle, la rŽpartition des pluies permet de distinguer deux saisons : dÕune part, la saison s•che ou Ç car•me È entre janvier et avril, tr•s marquŽe dans les rŽgions C™te sous le vent, Grands Fonds et le Nord Grande-Terre et, dÕautre part, la saison humide ou Ç hivernage È, ˆ tendance Žquatoriale, avec de fortes pluies culminant en octobre.

Bien que le cheptel caprin en Guadeloupe soit important relativement aux autres chep-tels de la zone Cara•be (39 500 t•tes ; INSEE 1993), lÕŽlevage reste le plus souvent une acti-vitŽ annexe ˆ lÕexploitation agricole (Alexandre et al 1991). La production caprine conna”t cependant une relative intensifica-tion. Le nombre moyen de caprins par exploi-tation Žtait de 9,7 en 1989 et la moitiŽ des exploitations ont moins de 4 animaux par exploitation (Tatareau et al 1991). La quasi totalitŽ des caprins de Guadeloupe sont de race CrŽole. Cette population rŽsulte de croi-sements dÕanimaux provenant des diffŽrents courants dÕimportation dÕAfrique, dÕAsie et dÕEurope (Chemineau et al 1984). LÕanalyse du gŽnome a confirmŽ la similitude de cette race avec la ch•vre West African Dwarf (PŽpin 1994).

Les strongles gastro-intestinaux sont prŽsents chez tous les petits ruminants des zones tropicales.

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En station expŽrimentale, la race CrŽole prŽsente de bonnes performances zootech-niques (dŽsaisonnement et grande prolificitŽ : Chemineau et al 1984). La production ˆ lÕherbe dans des syst•mes intensifs permet dÕobtenir pr•s de 25 kg de chevreaux sevrŽs par ch•vre et par an (Alexandre et al 1997). Cependant, en Žlevage, les prairies sont le plus souvent des savanes ou des parcours conduisant ˆ des performances beaucoup plus faibles. Quatre types de gestion des p‰turages sont principalement rencontrŽs (Alexandre et Borel 1990) : Žlevage Ç au piquet È (25 % des Žlevages), p‰turage continu (32 %), p‰turage en rotation (23 %) et libertŽ (20 %).

Les pathologies principales sont liŽes aux parasites internes et aux parasites externes. Certains auteurs consid•rent que la cowdriose et la dermatophilose, maladies liŽes ˆ la prŽ-sence de la tique Amblyomma variegatum, constituent lÕessentiel des pertes en Žlevage bovin et caprin (Camus 1991, Petitclerc et al 1991). Cependant les rŽsultats ŽpidŽmiolo-giques qui fondent ces opinions restent limi-tŽs.

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/ La Martinique

La Martinique est une ”le dÕune superficie de 1 090 km2situŽe au sud de la Guadeloupe. Sa structure et son climat sont similaires ˆ la partie volcanique de la Guadeloupe. Trois rŽgions peuvent •tre distinguŽes : au nord, des formations volcaniques (1 000-1 500 m) rŽcentes ˆ tr•s forte pluviomŽtrie (5 000 mm/an) ; au centre, une plaine barrŽe ˆ lÕest par une juxtaposition de mornes, et au sud une rŽgion de mornes ˆ pluviomŽtrie faible (1 000-1 500 mm/an). CÕest dans cette derni•re rŽgion quÕest concentrŽ lÕŽlevage des petits ruminants, pratiquement exclusivement reprŽsentŽ par les ovins de race Ç Martinik È, mouton ˆ poil de type Black Belly et dÕorigine DjallonkŽ. Le cheptel de 43 000 t•tes est rŽparti dans des troupeaux de 10 t•tes en moyenne (Tatareau et al 1991). En ferme, les niveaux de production sont faibles (Leimba-cher et Tatareau 1991), mais lÕintensification de la production ˆ lÕherbe (irrigation, fertilisa-tion) ˆ partir de cette population locale est possible (Mahieu 1991, Mahieu et al 1997). Cependant, la pathologie parasitaire devient alors un facteur tr•s contraignant limitant le maintien de ce type de production.

2 / Principes des recherches

et aspects mŽthodologiques

Les donnŽes dÕinventaire faunistique obte-nues dans les DFA sont issues de bilans para-sitaires effectuŽs le plus souvent par des enqu•tes ponctuelles en Guadeloupe (Euzeby et Graber 1973, Lebigre 1979, Durand et al 1983, Esterre et Maitre 1985). Ces Žtudes sont entachŽes de biais liŽs ˆ des Žchantillon-nages gŽnŽralement peu raisonnŽs. Ces

don-nŽes ont ŽtŽ complŽtŽes par une enqu•te Žpi-dŽmiologique dont lÕŽchantillonnage permet une estimation des effets des rŽgions et des saisons (Simon 1994, Pouillot 1995).

Deux grands types de travaux ont ŽtŽ menŽs par lÕINRA dans ces domaines. Des recherches dÕamont en station expŽrimentale ont ŽtŽ effectuŽes jusquÕen 1985 pour prŽciser les facteurs de variation des dynamiques de population des stades infestants sur le p‰tu-rage. Ces donnŽes ont ŽtŽ confrontŽes aux rŽa-litŽs de terrain par une enqu•te ŽpidŽmiolo-gique sur les strongyloses gastro-intestinales caprines dans des fermes de Guadeloupe. Dans ce dŽpartement, la taille des troupeaux est si petite et la diversitŽ des situations dÕŽle-vage si grande quÕil nÕŽtait pas possible dÕenvi-sager des Žtudes ŽpidŽmiologiques sur des bilans parasitaires. Une mŽthode originale a donc ŽtŽ ŽlaborŽe pour obtenir des donnŽes ŽpidŽmiologiques dynamiques et quantita-tives dans un milieu insulaire particulier.

LÕenqu•te ŽpidŽmiologique a ŽtŽ fondŽe sur quatre passages successifs mensuels par sai-son (saisai-son humide 1993 et saisai-son s•che 1994) dans 21 exploitations choisies dans lÕensemble de la Guadeloupe continentale (Grande-Terre et Basse-Terre). Dans chacune des cinq rŽgions, une bonne rŽpartition des modes de gestion du p‰turage et dÕŽlevage (piquet, continu, rotation) a ŽtŽ obtenue. Pour chaque saison, un traitement per os ˆ lÕivermectine a ŽtŽ administrŽ au second passage dans les exploitations, afin dÕobtenir des rŽsultats dÕin-cidence et des donnŽes non biaisŽes par des populations parasitaires rŽsiduelles. A chaque passage, des donnŽes dŽmographiques, cli-niques, parasitologiques (nombre dÕÏufs de strongles dans les f•ces, densitŽs larvaires sur les prairies), biologiques chez lÕh™te (hŽmato-crite, albuminŽmie, taux de pepsinog•ne sŽrique), climatologiques (donnŽes quoti-diennes de pluviomŽtrie et de rayonnement global) ont ŽtŽ recueillies. Une approche quantitative des mŽthodes parasitaires les plus frŽquemment utilisŽes a ŽtŽ dŽveloppŽe. Les mŽthodes de coproscopie quantitative ou de dŽtermination de la taille des populations larvaires sur le p‰turage ont ŽtŽ amŽliorŽes et leur robustesse ŽprouvŽe (Aumont et al 1995a, 1996a), permettant ainsi dÕapprŽcier les rela-tions entre popularela-tions externes et popula-tions internes.

3 / Inventaire faunistique

La liste des esp•ces rencontrŽes en Guade-loupe (tableau 1) montre une diversitŽ faunis-tique limitŽe : 15 esp•ces de nŽmatodes, 4 esp•-ces de esp•-cestodes et 1 esp•ce de trŽmatode. Haemonchus contortus, Trichostrongylus colu-briformis et Oesophagostomum columbianum sont les principales esp•ces de strongles digestifs. Ce parasitisme est associŽ ˆ des infections par Eimeria chez les ovins (E. parva, E. ovnoidalis, E. faurei, E. intri-cata) et les caprins (E. alijevi, E.

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ninakohlya-kimovae, E. arloingi, E. christenseni). Ces rŽsultats divergent lŽg•rement des quelques donnŽes de la littŽrature Žtablies sur lÕen-semble des autres ”les de la Cara•be (Singh 1993). Cependant cet auteur fait Žtat de tra-vaux peu convaincants car la diversitŽ faunis-tique observŽe dans chaque ”le est souvent tr•s limitŽe.

Les esp•ces de strongles digestifs rencon-trŽes chez les ovins de Martinique sont simi-laires ˆ celles des caprins en Guadeloupe. Comme chez les caprins, la prŽvalence dÕHae-monchus contortus est Žgale ˆ 100 %. Les frŽ-quences des phŽnotypes des vers femelles Ç bouton È, Ç lisse È et Ç languette È (Das et Whitlock 1960) sugg•rent que cÕest lÕŽcotype Haemonchus contortus utkalensis qui est prŽ-sent en Guadeloupe (Peroux 1982, N. BarrŽ, rŽsultats non publiŽs) et en Martinique (Gru-ner et al 1986, Bastien et al 1991). Il faut noter que T. axei nÕa pas ŽtŽ observŽ chez les ovins. LÕassociation avec des bovins au p‰tu-rage induit lÕapparition dÕinfestations lŽg•res par Cooperia punctata et Cooperia pectinata chez les ovins (Aumont et al 1995b).

Ces Žtudes, basŽes sur un nombre limitŽ de bilans, ne permettent pas en principe

dÕobte-nir une estimation de lÕimportance respective des diffŽrentes populations vermineuses ainsi que de leurs principales sources de variation. Toutefois, on peut admettre que lÕintensifica-tion au p‰turage induit une augmentalÕintensifica-tion de la prŽvalence de Moniezia spp. En effet celle-ci varie entre 6 et 21 % en ferme chez les caprins alors quÕen station expŽrimentale les prŽvalences varient entre 35 % et 100 % chez les jeunes avant 5 mois, malgrŽ des traite-ment ˆ base de niclosamide (Gruner et al 1984a, Mandonnet 1995). Ces syst•mes inten-sifs stŽrŽotypŽs diminuent la diversitŽ des esp•ces puisque seules 3 esp•ces de strongles (Haemonchus contortus, Trichostrongylus colubriformis et Oesophagostomum columbia-num) et une esp•ce de cestode (M. expansa) sont observŽes dans les domaines expŽrimen-taux chez les ovins et les caprins.

La saison ne modifie que tr•s lŽg•rement les prŽvalences des diffŽrentes esp•ces de strongles calculŽes sur des bilans parasitaires de caprins en ferme, la diffŽrence la plus notable Žtant une augmentation de la prŽva-lence dÕOesophagostomum columbianum en saison humide (tableau 2).

Chez les caprins en Guadeloupe et les ovins en Martinique, le nombre dÕesp•ces de strongles rencontrŽes est limitŽ ˆ une dizaine, avec 3 esp•ces principales dont Haemonchus contortus.

Tableau 1. Inventaire faunistique des helminthes parasites de caprins en Guadeloupe (FWI). Références : (1) Euzéby et Graber 1973, (2) Lebigre 1979, (3) Peroux 1982, (4) Esterre et Maître 1985, (5) Durand et al 1983, (6) Simon 1994, (7) Pouillot 1995. RŽfŽrence (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) Larynx Mammomonogamus nasicola - X - - - X X Poumons Protostrongylus rufescens - X - - - X X Rumen Cotylophoron cotylophorum - X - X - X X Abomasum Haemonchus contortus - X X X X X X Trichostrongylus axei - X X X - X X Mecistocirrus digitatus X - - - -Teladorsagia circumcincta - X - X X - -Intestin gr•le Strongyloides papillosus - X - - - X X Trichostrongylus colubriformis - - X X X X X Cooperia spp. - X - - - - -Bunostomum trigonocephalum - X - - - - -Moniezia benedeni - X - - - - -Moniezia expansa X X X X X X X Thysaniezia giardi - X - X - - -Avitellina centripunctata - X - - - - -Gros intestin Trichuris ovis - X - - X - X Trichuris globulosa - - - X -Oesophagostomum columbianum X X - X X X X Skrjabinema ovis - X - - - - -Nombre de bilans 4 50 47 14+47 15 19 15 Nombre de coproscopies - - - - 41 1 039 962 Provenance abattoir abattoir INRA abattoir 5 Žlev. 20 Žlev. 20 Žlev.

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4 / Facteurs de variation

des populations larvaires

et vermineuses des strongles

gastro-intestinaux

4

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/ Dynamique des stades

infestants dÕHaemonchus sp.

et de Trichostrongylus spp.

sur le p‰turage

En Guadeloupe, dans la rŽgion Nord Grande-Terre, des larves infestantes pour les petits ruminants du stade 3 (L3) des genres Haemonchus ou Trichostrongylus peuvent •tre dŽtectŽes d•s le 8e jour apr•s le dŽbut dÕun dŽp™t de mati•re fŽcale. Apr•s un dŽp™t dÕune durŽe de 7 jours, le maximum de L3 sur le p‰turage est observŽ entre le 14e et le 21e jour apr•s un dŽp™t de f•ces. La durŽe de sur-vie varie entre 47 et 56 jours en saison humide (Aumont et Gruner 1989). La taille de la popu-lation larvaire sur lÕherbe varie dÕun facteur 5 selon lÕheure du nycthŽm•re, mais il nÕest pas possible de dŽfinir une loi simple de migration verticale de larves sur le couvert vŽgŽtal, telle quÕelle a pu •tre envisagŽe pour des rŽgions tempŽrŽes par Messean (1981). Durant la sai-son s•che, le taux de dŽveloppement des Ïufs en L3 est 5 fois plus faible que durant la sai-son humide (Aumont et Gruner 1989). LÕeau (irrigation) et une biomasse fourrag•re impor-tante sont des facteurs favorisant le taux de dŽveloppement des Ïufs en larves (Gruner et al 1989, Berbigier et al 1990). Des rayonne-ments solaires importants diminuent le taux de dŽveloppement des Ïufs en L3 (Gruner et al 1989, Berbigier et al 1990). La saison est alors un ŽlŽment dŽterminant de variation des dynamiques larvaires sur le p‰turage en milieu non irriguŽ. Ces rŽsultats sont en accord avec ce qui est connu dans dÕautres cli-mats tropicaux (Ikeme et al 1986, Banks et al 1990, Krecek et al 1991). Les Ïufs embryon-nŽs et les larves du genre Trichostrongylus prŽsentent une rŽsistance ˆ la sŽcheresse supŽrieure ˆ ceux du genre Haemonchus (Ber-bigier et al 1990) comme cela a dŽjˆ ŽtŽ notŽ par Waller et Donald (1970), Levine et Todd (1975), Levine et al (1977) et Wharton (1982).

Les donnŽes ont ŽtŽ ajustŽes ˆ lÕaide de mod•les de croissance et de mortalitŽ dŽvelop-pŽs pour les populations de larves infestantes dÕHaemonchus placei et Cooperia spp en Gua-deloupe (Aumont et al 1989). Ces mod•les ont servi ˆ des simulations sur ordinateur pour construire des abaques de risque dÕinfestation, intŽgrant la charge, le mode de gestion du p‰turage (durŽe de sŽjour, nombre de parcelles et ‰ge repousse), la masse fourrag•re et lÕirri-gation (Aumont et al 1991). Ces simulations montrent que le passage dÕun syst•me sec (charge animale de 800 kg/ha et 35 jours dÕ‰ge repousse) ˆ un syst•me intensif (charge ani-male de 1 200 kg/ha, irrigation, fertilisation importante provoquant une forte biomasse fourrag•re et 28 jours dÕ‰ge repousse) multi-plie par 16 le risque dÕinfestation parasitaire.

4

.2

/ Dynamique des stades

infestants de strongles

gastro-intestinaux

des caprins en Guadeloupe :

donnŽes en ferme

Les mŽthodes dÕestimation quantitative des densitŽs larvaires sur le p‰turage, des concen-trations dÕÏufs de strongles dans les f•ces (OPG), lÕestimation des charges animales et lÕapplication des mod•les de dynamique des populations ont permis la dŽtermination dÕin-dice de dŽveloppement des Ïufs en L3 en ferme. Ceci a permis une interprŽtation des variations de taille des populations larvaires en tenant compte du nombre dÕÏufs de strongles dŽposŽs par les animaux (Simon et al 1996).

En Guadeloupe, les densitŽs larvaires observŽes sur les parcelles des fermes sont considŽrables, les mŽdianes Žtant de 2 150 et 3 397 L3/kg de mati•re s•che (MS) dÕherbe respectivement en saison s•che et saison humide. Au cours de lÕenqu•te, malgrŽ une saison s•che tr•s intense, la frŽquence des parcelles prŽsentant une population dŽtec-table de L3 (Haemonchus et Trichostrongylus) a ŽtŽ supŽrieure ˆ 86 %, suggŽrant que le cycle de ces strongles peut •tre reproduit tout au long de lÕannŽe. Le rayonnement solaire global est le premier crit•re climatique qui semble intervenir sur les variations de la den-sitŽ des populations larvaires dÕHaemonchus et Trichostrongylus (Simon et al 1996). A lÕin-verse, les densitŽs larvaires dÕOesophagosto-mum sont corrŽlŽes ˆ la pluviomŽtrie. En sai-son humide, il nÕest pas possible de mettre en Žvidence de relation entre des variables du climat et les tailles des populations larvaires. Les proportions du genre Trichostrongylus dans les populations de L3 sont plus impor-tantes dans les rŽgions s•ches (NGT, GF, CSV) que dans les rŽgions humides (Pouillot 1995, Simon et al 1996 ; tableau 3). Ces

obser-LÕeau dÕirrigation et une biomasse fourrag•re importante favorisent le dŽveloppement des oeufs en larves. Tableau 2. Fréquence de l’espèce dans la communauté des vers et prévalence (fréquence du nombre d’animaux présentant l’espèce) chez des caprins de Guadeloupe continentale (Basse-Terre et Grande-Terre). Bilans effectués sur des animaux de moins d’un an et issus d’exploitations privées (Saison sèche : Simon 1994, saison humide : Pouillot 1995).

Saison s•che Saison humide FrŽquence PrŽvalence FrŽquence PrŽvalence

% % % % Mammomonogamus nasicola 0,02 15,79 0,01 220,00 Protostrongylus rufescens 0,02 5,26 0,00 220,00 Cotylophoron cotylophorum 0,44 36,84 0,26 226,67 Haemonchus contortus 44,42 100,00 23,71 100,00 Trichostrongylus axei 2,44 52,63 11,82 246,67 Trichostrongylus colubriformis 48,90 84,21 58,27 293,33 Strongyloides papillosus 3,37 26,32 4,92 253,33 Moniezia expansa 0,07 26,32 0,00 226,67 Trichuris ovis 0,10 21,05 0,22 220,00 Oesophagostomum columbianum 0,33 26,32 0,68 280,00 Nombre de bilans 19 15

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vations sont similaires ˆ celles effectuŽes ˆ Ste Croix (Virgin Islands), ”les s•ches du nord de la zone Cara•be (Courtney et Wildeus 1991). LÕirrigation induit une augmentation dÕun facteur 7 des populations larvaires et des indices de dŽveloppement des Ïufs en L3 au cours de la saison s•che principalement (Gru-ner et al 1989).

LÕensemble de ces rŽsultats montre une bonne adŽquation entre les rŽalitŽs de terrain et les donnŽes obtenues en station expŽrimen-tale. Cependant, les parcs et les Žlevages res-tent les principales sources de variation de la densitŽ larvaire sur le p‰turage (Simon 1994, Pouillot 1995). Des corrŽlations positives ont ŽtŽ notŽes entre les densitŽs larvaires et les quantitŽs dÕÏufs dŽposŽes durant les enqu•tes ŽpidŽmiologiques. Des rŽgions et des saisons ˆ risque ont pu •tre mises en Žvi-dence. Cependant, il reste ˆ prŽciser sÕil existe une relation entre ces populations larvaires tr•s importantes sur les p‰turages, y compris en saison s•che, et le niveau et la nature des infestations par les strongles gastro-intesti-naux chez les petits ruminants.

4

.3

/ Facteurs de variation

des populations

vermineuses

chez les petits ruminants

En station expŽrimentale, les syst•mes basŽs sur de fortes charges instantanŽes et une rotation infŽrieure ou Žgale ˆ 28 jours

dÕ‰ge repousse induisent une explosion de lÕin-festation des caprins et des ovins par les strongles gastro-intestinaux, obligeant ˆ des traitements mensuels pour les jeunes avant le sevrage. LÕinfestation massive, essentielle-ment par Haemonchus contortus, a lieu d•s les premiers jours de la vie chez les caprins (Peroux 1982, Gruner et al 1984b). Dans ces syst•mes, chez les caprins et les ovins, malgrŽ lÕirrigation, les niveaux dÕinfestation essen-tiellement par Haemonchus contortus en sai-son s•che sai-sont infŽrieurs ˆ ceux de la saisai-son humide ou intermŽdiaire (tableau 4). Dans les deux esp•ces, les m‰les sont plus infestŽs que les femelles (caprins : Mandonnet et al 1996, ovins : Aumont et al 1995c). Cependant ces indications restent limitŽes ˆ un site et ˆ un type de gestion du p‰turage, syst•me tr•s peu rŽpandu dans lÕensemble de la zone Cara•be. A lÕinverse, les donnŽes obtenues en ferme ne mettent pas en Žvidence dÕeffets saisonniers tr•s nets sur la nature et la taille des tions vermineuses, ni m•me sur les popula-tions larvaires sur les p‰turages (Aumont et al 1996b).

Les donnŽes obtenues au cours dÕenqu•tes ŽpidŽmiologiques en ferme permettent dÕesti-mer des prŽvalences et des incidences sur un nombre important dÕobservations fŽcales (tableau 5) qui compl•tent les donnŽes des bilans parasitaires. La mortalitŽ observŽe dans les Žlevages de caprins en Guadeloupe est proche de 45 % pour les jeunes avant le sevrage. En se fondant sur des crit•res cli-niques, parasitaires et biologiques, la morta-litŽ annuelle estimŽe ˆ partir des observations saisonni•res et liŽe aux strongyloses gastro-intestinales est considŽrable puisque pr•s de 45 % des jeunes avant le sevrage et 20 % des jeunes Žl•ves sont victimes de ces parasitoses (tableau 6). Les prŽvalences des principaux strongles gastro-intestinaux, et en particulier dÕHaemonchus, proches de 80 % expliquent largement ces mortalitŽs. Les incidences de ces parasitoses sont extr•mement ŽlevŽes dans les rŽgions humides comme dans les rŽgions s•ches, en saison humide comme en saison s•che, en accord avec les tr•s fortes densitŽs larvaires observŽes sur les p‰tu-rages. En outre, en saison s•che, la frŽquence Tableau 3. Densités larvaires (moyenne géométrique, en L3/kg MS) toutes espèces confondues, d’H.

contortus (L3 Hae) et de T. colubriformis (L3 Tri) observées dans différentes régions de Guadeloupe en

1993 et 1994 (description des régions dans le texte). Saison sèche : Simon 1994, saison humide : Pouillot 1995.

RŽgion Saison s•che Saison humide

Toutes L3 L3 Hae L3 Tri Toutes L3 L3 Hae L3 Tri

Grands-Fonds 566a 263a 372a 2 122a 409a 1 080a

Nord Grande-Terre ni(1) 624a 154a 895a 2 893a 1 059a 1 503a Nord Grande-Terre i(1) 4 537b 1 092ab 2 057b

C™te au Vent 6 195b 3 217a 377a 6 438b 3 077b 1 874a C™te sous le Vent 2 040a 959ab 457a 2 752a 1 417ab 974a Massif de la Soufri•re 1 694a 1 177ab 453a 5 167ab 3 077a 1 447a

Dans une m•me colonne, les moyennes suivies de lettres diffŽrentes sont significativement diffŽrentes au seuil de 1 %. (1) ni : parcelles non irriguŽes, i : parcelles irriguŽes.

Tableau 4. Concentration des œufs de strongles dans les fèces (œufs/g de fèces, genre Haemonchus essentiellement) de caprins (Guadeloupe : Mandonnet

et al 1996) et d’ovins (Martinique : Aumont et al 1996) élevés sur pâturage irrigué

de pangola (Digitaria decumbens) en système de rotation (28 jours d’âge repousse) et une charge globale de 1 à 1,2 t/ha. Moyenne géométrique 7 à 8 semaines après un traitement per os non rémanent (caprins : ivermectine, ovins : lévamisole).

Caprins (7-10 mois) Ovins (6 mois) M‰les Femelles M‰les Femelles Saison humide (novembre-dŽcembre) 868 489 1 000 358

Saison s•che (janvier-mars) 528 645 171 3

(7)

du genre Trichostrongylus dans les larves issues de coprocultures sont plus importantes dans les rŽgions s•ches de la Grande-Terre que dans les rŽgions humides de Basse-Terre (Simon 1994), confirmant ainsi les observa-tions de Courtney et Wildeus (1991) dans les ”les Vierges.

La frŽquence des animaux prŽsentant une coproscopie nŽgative aux strongles gastro-intestinaux (14,4 % en saison s•che et 16,8 % en saison humide) nÕest pas associŽe ˆ des indicateurs biologiques et cliniques de bonne santŽ (hŽmatocrite, albuminŽmie, taux de pepsinog•ne sŽrique et indices cliniques). On peut observer frŽquemment des animaux en tr•s mauvais Žtat clinique, indicateur de parasitoses sŽv•res, alors quÕils prŽsentent des concentrations nulles dÕÏufs de strongles dans les f•ces (OPG) et quÕils p‰turent des prairies tr•s contaminŽes par des larves infestantes. La distribution particuli•re des variables de coproscopie (forte contribution des valeurs nulles), les tr•s fortes densitŽs larvaires sur le terrain et le mauvais Žtat cli-nique de ces animaux sugg•rent une frŽ-quence importante de phŽnom•nes dÕauto-libŽration (Ç self-cure È). Toutefois, il nÕexiste pas de crit•re indicateur simple de rŽaction immunitaire dÕhypersensibilitŽ de type 1 pour confirmer cet ŽlŽment dŽterminant de lÕŽpidŽ-miologie de ces parasitoses dans la zone Cara•be. Cependant, des cas avŽrŽs et bien dŽcrits de Ç self-cure È massifs chez des ovins et des caprins ont ŽtŽ rapportŽs en station expŽrimentale (Mandonnet 1995, Mahieu et al 1996,).

Les principaux facteurs de variation de lÕOPG et des crit•res biologiques chez les caprins en Guadeloupe (hŽmatocrite, taux de

pepsinog•ne sŽrique et albuminŽmie) sont la saison, la rŽgion, lÕŽlevage et lÕ‰ge des ani-maux (tableau 7). Cependant, il subsiste une part importante de variation de ces para-m•tres non expliquŽe par ces facteurs, proba-blement liŽe ˆ Ç lÕhistoire È parasitaire, immu-nitaire (phŽnom•ne de Ç self-cure È) et au potentiel gŽnŽtique de rŽsistance de chaque animal. LÕestimation de ces facteurs nÕest pas possible en ferme. Les animaux prŽsentent des OPG ŽlevŽs et un tableau clinique et bio-logique souvent tr•s sombre, en accord avec les mortalitŽs observŽes et les densitŽs lar-vaires relevŽes sur les parcelles. Il convient de noter quÕil nÕexiste pas dÕŽlŽment permettant dÕestimer les interactions entre ces para-m•tres et la nature et la qualitŽ de lÕalimenta-tion que re•oivent ces animaux. Cependant, les notes dÕŽtat corporel relevŽes chez les caprins en Guadeloupe sont significativement corrŽlŽes avec les OPG et les hŽmatocrites (Simon 1994). MalgrŽ le dŽficit fourrager, la saison s•che est une pŽriode qui semble mieux convenir aux caprins que la saison humide. La c™te sous le vent, zone s•che o• les

ani-Dans les Žlevages caprins de Guadeloupe, la mortalitŽ des jeunes avant sevrage atteint pr•s de 45 % par an dont 80 % sont dus aux strongyloses gastro-intestinales. Tableau 5. Incidence (%/mois) des principaux parasites du tube digestif des caprins en Guadeloupe en

saison sèche (Simon 1994) et en saison humide (Pouillot 1995). Les incidences sont calculées comme étant la fréquence des cas positifs après coproculture sur l’ensemble des échantillons fécaux collectés après un traitement à l’ivermectine per os (délai de 4 semaines pour Haemonchus contortus (Hc) + Trichostrongylus

axei ou colubriformis (Tspp) et de 8 semaines pour Oesophagostomum columbianum (Oc)).

Saison s•che Saison humide

Effectif %/moisHc %/moisTspp %/2 moisOc Effectif %/moisHc %/moisTspp %/2 moisOc

Global 330 65,2 58,8 47,0 205 54,1 49,3 28,7 Age ns ns *** ** *** ns moins de 3 mois 44 63,6 50,0 5,6 9 66,7 66,7 -3 ˆ 18 mois 133 52,6 45,9 45,1 76 74,5 72,6 28,3 plus de 18 mois 153 62,8 47,1 32,9 120 42,6 36,2 28,9 RŽgion ns *** *** *** *** ns Grands-Fonds 83 51,8 41,0 57,0 52 52,7 52,8 31,0 Nord Grande-Terre 100 57,0 58,0 23,9 63 51,2 65,2 53,3 C™te au Vent 67 70,2 47,8 17,5 35 68,7 34,4 10,0

C™te sous le Vent 46 47,8 23,9 43,2 42 25,0 16,7 10,0

Massif Soufri•re 34 75,5 58,8 55,2 13 84,6 84,6 15,0

Mode de p‰turage ns ns ** ns ns ns

Piquet 84 61,9 50,0 55,1 51 65,5 79,3 21,7

Rotation 124 57,3 50,8 31,6 76 61,4 48,6 39,7

Continu 122 58,2 41,0 27,4 76 36,7 32,7 18,6

Test du Chi2 : ** P < 0,01 ; *** P < 0,001 ; ns : non significatif.

Tableau 6. Mortalités observées chez les caprins en ferme en Guadeloupe (1994-1995) et mortalité annuelle liée aux strongles gastro-intestinaux (SGI) selon des critères post-mortem (bilans parasitaires) et d’indicateurs parasitaires et biologiques (OPG, albuminémie, hématocrite). Saison sèche : 330 animaux contrôlés (Simon 1994), saison humide : 260 animaux contrôlés (Pouillot 1995).

Age des animaux Saison s•che Saison humide MortalitŽ liŽe aux SGI

%/4 mois %/4 mois %/an

moins de 3 mois 13,7 17,1 44,8

3 ˆ 18 mois 8,2 15,9 20,7

(8)

maux sont souvent ŽlevŽs de fa•on extensive sur de grandes surfaces de parcours boisŽs, et la rŽgion des Grands-Fonds, o• lÕŽlevage se pratique souvent au piquet de fa•on tradition-nelle, apparaissent comme les rŽgions les plus favorables ˆ lÕŽlevage des petits ruminants. Dans aucune des Žtudes menŽes jusquÕalors, tant en ferme quÕen station expŽrimentale, il nÕa ŽtŽ possible de mettre en Žvidence de rela-tions claires entre taille des popularela-tions lar-vaires sur les p‰turages et populations vermi-neuses chez les animaux au niveau de lÕŽlevage. Les effets saisonniers sur la nature et la taille des populations parasitaires chez les caprins sont limitŽs. En outre, dans la mesure o• dans les fermes les modes de ges-tion du p‰turage sont souvent tr•s variables pour une m•me exploitation et rarement sui-vis avec rigueur, ils nÕapparaissent pas comme des facteurs importants du niveau dÕinfesta-tion parasitaire des animaux.

5 / EpidŽmiologie

des strongyloses

gastro-intestinales

des petits ruminants

dans les Antilles fran•aises

Les enqu•tes en ferme selon une mŽthodolo-gie appropriŽe ˆ la faible taille des exploita-tions et ˆ la diversitŽ des milieux insulaires antillais, ainsi que les informations de base apportŽes par les Žtudes en stations expŽri-mentales ont permis dÕapporter des ŽlŽments de comprŽhension sur lÕincidence clinique et zootechnique des strongyloses gastro-intesti-nales chez les caprins. De nombreuses infor-mations peuvent en •tre dŽduites pour lÕŽle-vage des ovins en Martinique.

Les strongyloses gastro-intestinales sont tr•s frŽquentes chez les caprins en

Guade-loupe. LÕinfestation par ces parasites est la r•gle gŽnŽrale dans tous les troupeaux Žtu-diŽs. Haemonchus contortus et, dans une moindre mesure, Trichostrongylus spp. en particulier dans les zones et/ou en saison s•che, sont les principaux responsables de la pathologie endo-parasitaire. Les populations larvaires sur les prairies sont tr•s impor-tantes, m•me dans les situations et au cours des pŽriodes les plus s•ches de la Guadeloupe continentale (les deux principales ”les, Grande-Terre et Basse-Terre). Cela se traduit par des niveaux ŽlevŽs dÕinfestation des ani-maux par les genres Haemonchus et Trichos-trongylus, des mortalitŽs tr•s fortes qui peu-vent dŽcimer des Žlevages (absence de jeunes de moins de 3 mois dans certaines fermes malgrŽ de bons taux de fertilitŽ) et des tableaux cliniques tr•s sombres. Les phŽno-m•nes dÕauto-libŽration sont probablement tr•s frŽquents. Le type de rŽgion est un des facteurs de variation importants de lÕintensitŽ et de la sŽvŽritŽ des strongyloses gastro-intes-tinales, mais une part importante de la varia-bilitŽ animale observŽe est liŽe ˆ lÕŽlevage et ˆ lÕanimal.

Ainsi, m•me si lÕintensification au p‰turage est certainement un mode dÕŽlevage induisant une tr•s forte augmentation du risque dÕinfes-tation par les strongles gastro-intestinaux, les Žlevages caprins de type plus traditionnel sont eux aussi soumis ˆ une contrainte para-sitaire forte.

Conclusions : les moyens

de lutte et lÕorientation

des recherches

Des recommandations pratiques pour limi-ter lÕinfestation parasitaire ont pu ainsi •tre diffusŽes aupr•s des Žleveurs de Guadeloupe et de Martinique ˆ partir des informations La rŽsistance des parasites aux traitements chimiques sÕŽtant dŽveloppŽe, lÕinfestation ne peut •tre limitŽe que par une gestion tr•s rigoureuse du p‰turage.

Tableau 7. Concentration des œufs de strongles dans les fèces (OPG, moyenne géométrique estimée), hématocrite (héma), albuminémie (Alb) et note d’état clinique (NEC) chez des caprins de Guadeloupe selon la saison, l’âge, et la région (saison sèche : Simon 1994, saison humide : Pouillot 1995).

Saison s•che Saison humide

OPG hŽma Alb

NEC OPG hŽma Alb NEC

Ïufs/g % g/l Ïufs/g % g/l Age moins de 3 mois 1 221 23,5 37,5 4,45 776 25,6 46,6 3,48 3 ˆ 18 mois 494 27,8 40,4 4,86 751 27,1 46,7 3,43 plus de 18 mois 379 27,4 39,9 4,95 557 26,3 46,1 3,45 RŽgion Grands-Fonds 446 26,8 40,5 4,64 500 26,8 46,9 3,31 Nord Grande-Terre 741 25,4 38,4 4,29 490 27,3 47,8 3,09 C™te au Vent 921 25,6 37,3 4,86 1 412 23,1 42,3 4,25

C™te sous le Vent 592 28,7 40,4 5,33 386 30,5 46,4 3,86

Massif Soufri•re 476 24,7 39,7 4,64 1 148 25,0 48,0 3,74

NEC : Note dÕŽtat clinique variant de 1 ˆ 10 estimŽe par des corrŽlations canoniques entre dÕune part les OPG, PCV, Alb, Peps et dÕautre part les notes dÕŽtat corporel, des phan•res, dÕestimation du ballonnement et dÕestimation de la couleur des muqueuses ocu-laires (G. Aumont et al, rŽsultats non publiŽs).

(9)

obtenues sur les dynamiques des stades infes-tants sur le p‰turage. Ces recommandations tiennent compte des situations spŽcifiques ˆ chaque Žleveur mais elles sont toutes fondŽes sur 4 grands principes : la durŽe de sŽjour sur une parcelle doit •tre infŽrieure ˆ 7 jours, lÕ‰ge repousse doit •tre supŽrieur ˆ 28 jours, lÕirrigation des parcelles, quand elle est choi-sie, doit •tre rŽalisŽe 2 jours minimum apr•s la sortie des animaux, la biomasse fourrag•re doit •tre ma”trisŽe par des charges suffisantes et des pratiques culturales.

Toutefois, il appara”t que la gestion rigou-reuse du p‰turage en tenant compte des impŽratifs pathologiques est une mŽthode complexe qui requiert une tr•s grande techni-citŽ de la part de lÕŽleveur. En outre, il a ŽtŽ montrŽ par simulation quÕen p‰turage tour-nant, une erreur, m•me limitŽe, dans la rota-tion induisait une augmentarota-tion du risque dÕinfestation parasitaire en raison des varia-tions tr•s rapides dans le temps de la taille des populations de stades infestants.

Dans lÕensemble de la zone Cara•be, la lutte chimique reste encore le moyen le plus utilisŽ. Mais lÕemploi non raisonnŽ et intensif a induit lÕapparition tr•s frŽquente de rŽsistances aux anthelminthiques pour le genre Haemonchus. Ces rŽsistances dÕHaemonchus contortus utka-lensis ont ŽtŽ notŽes chez des ovins en Marti-nique (Gruner 1985, Gruner et al 1986, Bas-tien et al 1991) au Fenbendazole, au Febentel et ˆ lÕOxfendazole dans 60 % des Žlevages contr™lŽs. Une rŽsistance du genre Haemon-chus ˆ lÕivermectine a ŽtŽ notŽe en 1995 en Žlevage intensif ovin en Martinique et caprin en Guadeloupe (G. Aumont et al, rŽsultats non publiŽs). En Guadeloupe, 15 Žlevages caprins sur 20 contr™lŽs prŽsentent des rŽsis-tances des genres Haemonchus et Trichostron-gylus au Fenbendazole (Amouroux 1994, N. BarrŽ 1995, rŽsultats non publiŽs). Une rŽsis-tance du genre Haemonchus au NŽtobimin (Hapadex, ND) a ŽtŽ observŽe en Žlevage intensif de caprins en Guadeloupe.

Le constat, dÕune part de la tr•s grande frŽ-quence et de lÕinfluence des strongyloses gas-tro-intestinales chez les caprins et les ovins dans les Antilles fran•aises quel que soit le mode dÕŽlevage, dÕautre part de lÕinefficacitŽ

croissante de la lutte chimique, et enfin de la tr•s grande difficultŽ de transmettre aux Žle-veurs des mŽthodes de gestion du p‰turage rigoureuses et adaptŽes ont conduit ˆ recher-cher des moyens de lutte diffŽrents. Ainsi, en Martinique, lÕassociation de bovins et dÕovins en croissance en p‰turage intensif sur prai-ries irriguŽes diminue lÕinfestation par Hae-monchus contortus, en particulier chez les agneaux m‰les, permettant de diminuer par moitiŽ la frŽquence des traitements tout en augmentant la croissance et la production animale par unitŽ de surface (Aumont et al 1995b, Mahieu et al 1995).

Un dŽterminisme gŽnŽtique de la rŽsistance des caprins CrŽoles aux strongles gastro-intestinaux, principalement Haemonchus, a pu •tre mis en Žvidence dans des milieux irri-guŽs ou secs (Mandonnet 1995, Mandonnet et al 1996). Ce rŽsultat original, qui confirme des Žtudes menŽes en Afrique sur dÕautres populations caprines (Baker 1997), a contri-buŽ ˆ la poursuite dÕŽtudes pour estimer des param•tres gŽnŽtiques de cette rŽsistance et quantifier lÕintŽr•t de ce crit•re dans un schŽma dÕamŽlioration gŽnŽtique. Enfin, un programme de recherche a ŽtŽ mis en place pour Žtudier les interrelations entre nutrition et strongyloses gastro-intestinales. Ces recherches devraient aboutir ˆ des complŽ-mentations adaptŽes aux fourrages tropicaux permettant de renforcer la rŽsistance et/ou la rŽsilience (aptitude ˆ la production malgrŽ une infestation parasitaire) aux strongles gas-tro-intestinaux.

Les objectifs finalisŽs de ces recherches sont lÕŽlaboration de plans de contr™le intŽgrŽs du parasitisme gastro-intestinal par la combinai-son de traitements anthelminthiques, de tech-niques dÕŽlevage, de gestion du p‰turage et dÕalimentation, et la sŽlection dÕanimaux plus rŽsistants. Ces Žtudes reprŽsentent un enjeu dŽterminant pour lÕintensification de lÕŽlevage des petits ruminants, ŽlŽment clef pour le maintien de cet Žlevage comme activitŽ Žcono-miquement viable dans la zone Cara•be. En effet, la ma”trise intŽgrŽe du parasitisme digestif chez ces esp•ces est une condition essentielle pour la rŽussite dÕune intensifica-tion raisonnŽe des syst•mes de p‰turage en milieu tropical humide.

DÕautres voies sont actuellement explorŽes : le p‰turage en association avec des bovins, des complŽmentations alimentaires et lÕamŽlioration gŽnŽtique de la rŽsistance des animaux aux strongyloses.

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Abstract

Digestive parasitism of small ruminants in the French West Indies.

The Nematode Haemonchus contortus, the Ces-tode Moniezia sp. and the protozoa Eimeria spp. are the main digestive parasites of small rumi-nants in the Caribbean. Models of infective third stage larvae (L3) of Haemonchus contortus and

Trichostrongylus colubriformis have been

establi-shed to use simulation to estimate the infestation risk according to season, irrigation practice, her-bage mass and pasture management.

The faunistic diversity is low : 10 species of worm in Guadeloupe. The prevalence of Haemonchus sp. and Trichostrongylus spp. range from 80 to 100 %. Incidences of these worms are higher than 60 % per month. The main sources of variation in infes-tation risk are irrigation, climate and susceptibi-lity of animals. The strongylosis is responsible for more than 80 % of the mortality rate before wea-ning, which raises to 40 %. Resistance of

Haemon-chus contortus strains to anthelmintics

(benzimi-dazoles) are common in Guadeloupe and Marti-nique. All the studies on farms confirmed that digestive strongylosis is the main disease of small ruminants in the Lesser Antilles.

The research carried out by the Animal Produc-tion Research Unit of INRA to improve animal breeding and husbandry in pasture (type of forage, stocking rate recommendations, mixed grazing, etc...) took into account the importance of strongylosis to small ruminants production. The genetic resistance of creole goats to digestive strongles and the possible use of feeding supple-ments are being studied for integration in a plan to control these parasitic diseases.

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