Mathématiques Année20092010
Tests de non primalité, tests de primalité
Ilestrappeléquelejuryn'exigepasuneompréhension exhaustivedutexte.Vousêteslaissé(e)
libre d'organiser votre disussion omme vous l'entendez. Il vous est onseillé de mettre en
lumièrevosonnaissanesàpartirdulonduteuronstituéparletexte.Lejurydemandeque
la disussion soit aompagnée d'exemples traités sur ordinateur. Il est souhaitable que vous
organisiez votreprésentation ommesi lejury n'avaitpas onnaissanedu texte.Le juryaura
néanmoins letextesouslesyeuxpendant votreexposé.
1. Introdution
Onpeutseposer troisquestionsdistintessurla naturearithmétiquede N ∈N:
• N est-il omposé?
• N est-il premier?
• Fatoriser N.
Silestroisquestionssemblent équivalentes, ellessont enfaitdediultélargementdif-
férente.Ons'intéresseiiauxdeuxpremières.Àsavoir,ommentmontrerqu'unnombre
estomposé,puis,silaréponseest((apparemmentpas)),ommentmontrerqu'ilestpre-
mier. Les tests proposés utilisent les notions néessaires aux aluls et raisonnements
dansZ/NZ,oùN estun entier, parfoispremier.suivant.
Théorème 1.1. Soit N un nombre premier impair, et a un entier premier à N. Si N−1 = 2eq, où q est un entier impair,alors :
(1) Soitaq≡1 mod N.
(2) Soitil existe i tel que 06i6e−1 tel que a2iq ≡ −1 mod N.
Làenore,laréiproqueestfausse,ommelemontrel'exempleoùN = 3277eta= 2.
Si un entier a ∈ {1, . . . N−1} vérie l'une des propriétés (1) ou (2) du théorème de
Rabin-Miller,ondit queN est pseudo-premier (de Miller-Rabin) pour labase a.
Toutefois, la situation est meilleure que pour le test venant diretement du petit
théorème de Fermat. Le théorème suivant montre en eet que si un nombre N n'est
pas premier, et si l'on essaie un nombre susant de valeurs de a, on a une très forte
probabilitéde trouver unebase apour laquelleN n'est paspseudo-premier.
Théorème 1.2. Si N est omposé, alors il est pseudo-premier dans au plus 1/4 des
bases a.
Pour démontrer e théorème, on peut proéder de la manière suivante. On érit
la déomposition de N en produit de fateurs premiers N = Q
ppfp. En utilisant le
théorèmehinois, onvoit quelenombre Ad'élémentsaqui satisfont letest est égalà Y
p
#n
x:qx≡0 mod (p−1)pfp−1o
+
e−1
X
i=0
Y
p
#n
x:q2ix≡(p−1)pfp−1/2 mod (p−1)pfp−1o .
Ontrouvealors que
A=
1 + 2ωE−1 2ω−1
Y
p
(q, p−1),
oùωestlenombredefateurspremiersdeN,etoùE= minpep,l'entier ep étantdéni
pour tout p par : ep =v2(p−1).La probabilité P herhée est égale à A/(N −1). Si ω= 1,on trouve P = 1 sifp = 1,etP 6(p−1)/(pfp−1)61/(p+ 1)61/4si fp>1.
Siω >1,les inégalités (q, p−1)6(p−1)/2ep etQ
p(p−1)6N −1 montrent que P 6
1 +2ωE−1 2ω−1
/2ωE.
Onobtientalorslamajorationvoulue,saufdansleasoùω= 2,oùonobtientseulement P 6 1/2. Dans e as, on peut aner les inégalités préédentes pour obtenir le bon
résultat, sauf si p−1 divise N −1 pour tout p et si N est sans fateurs arrés. On
montrealors que eas estimpossible.
2. Tests de primalité
Supposons que N ait passé le test de Rabin-Miller. Nous sommes alors à peu près ertainsqueN estpremier.Ledémontrerrigoureusement estunproblèmeplusdiile.
Nousdonnons ii un exemple de test, trouvé par Poklington et amélioré par Lehmer,
basésurlethéorème suivant.
Théorème2.1. Soit N >1unentier. AlorsN est unnombre premiersiet seulement
sipour tout diviseur premier p de N −1 on peut trouver unentier ap tel que aN−1p ≡1 (mod N) et (a(N−1)/pp −1, N) = 1.
Eneet,siN estpremier,etsigestuneraineprimitivemoduloN,alors ilsutde
poser ap =g pour toutp.Réiproquement,soit dundiviseurpremier deN,onmontre
quepourtoutpdivisantN−1,pvp(N−1) divised−1,equi permet ensuitedeonlure
queN =d.
Cethéorèmefournituntest deprimalitérapide,dèsquel'ononnaîtlafatorisation
deN−1.La fatorisationd'unentier estunproblème diileetpeutêtre unobstale à l'utilisation de e test. Il arrive toutefois qu'il ne soit pas trop diile de fatoriser
N −1. De plus, on n'a pas vraiment besoin de la fatorisation omplète de N −1,
omme le montrent les théorèmes 2.2 et 2.3 i-dessous, auxquels la démonstration du
Théorème 2.2. Soit N >1 un entier. On suppose qu'on sait érire N −1 =F U, où (F, U) = 1,F =Qg
i=1pfii est omplètement fatorisé,etoùU < F.AlorsN est premier
sietseulement sipourtoutélément x=pi,i∈ {1, . . . , r}, on peut trouver unentier ax
tel que
aN−1x ≡1 (modN) et(a(Nx −1)/x−1, N) = 1.
Théorème 2.3. Soit N >1 un entier. On suppose qu'on sait érire N −1 =F U, où (F, U) = 1, F =Qg
i=1pfii est omplètement fatorisé, où tous les diviseurs premiersde
U sontplusgrandqu'unentierB,etoùBF >√
N.AlorsN estpremiersietseulement
si pour tout élément x= pi, i ∈ {1, . . . , r} et x =U, on peut trouver un entier ax tel
que
aN−1x ≡1 (mod N) et (a(N−1)/xx −1, N) = 1.
3. Suggestions
Plusieurs armationssont données sanspreuve.Le andidat estinvité àles démon-
trer. Il est déonseillé d'essayer de démontrer qu'il existe une innité de nombres de
Carmihael.
Par ailleurs,lapreuvedeertainsthéorèmesn'est qu'ébauhée.Onpourraenfournir
plusde détails.
Plusieurs testssont proposés.Onpourraen implémenter ertains etlesommenter.
On peut aussi herher à illustrer expérimentalement la proportion des bases pour