HOMMAGE
En cette veille de Noël 2016, nous avons appris la tragique nouvelle du décès accidentel de Jean-Rémi Garbay, le rédacteur en chef de notre revue. L’annonce fut si brutale et soudaine que nous n’arrivions pas à réaliser. Jean-Rémi aimait beaucoup la montagne et c’est lors d’une marche dans le massif alpin suisse, qu’il aimait tant, qu’une chute mortelle l’a arraché à la vie. Cruel et injuste destin !
Jean-Rémi était attaché à notre revue, dont il était l’un des membres fondateurs. En 2011, il s’est engagé dans une nouvelle aventure en formant, avec Laurent Zelek, un tandem efficace de rédacteurs en chef.
Jean-Rémi animait nos réunions de rédaction dans un esprit studieux, amical et convivial. Il était à l’écoute des propositions de chacun. La transmission du savoir était au cœur de ses préoccupations, afin que cette revue soit vraiment utile au quotidien. La Lettre du Sénologue lui doit beaucoup.
En 1999, Jean-Rémi a quitté le centre René- Huguenin à Saint-Cloud pour rejoindre l’équipe de chirurgie sénologique de Gustave-Roussy, à Villejuif.
Il considérait son rôle de soignant comme sa mission première et le remplissait avec beaucoup d’humanité.
Et on ne peut pas parler de Jean-Rémi sans penser à toutes ces patientes qu’il suivait et qui étaient
très attachées à lui. C’était un médecin à l’écoute constante de ses patientes, compréhensif, réconfor- tant. Il était aussi proche, accessible, disponible avec le personnel. Il puisait son abnégation et sa force dans une foi profonde.
Jean-Rémi était aussi un homme d’innova- tion. Il fut, avec Jean-Paul Travagli, à l’initiative de nombreux séminaires sur la technique du ganglion sentinelle, qui ont permis à beaucoup de chirurgiens français et étrangers d’apprendre et de diffuser cette technique devenue aujourd’hui incontournable.
Nombre d’anciens internes et de résidents lui doivent leur formation en pathologie mammaire.
Il était à la recherche de méthodes de destruc- tion des tumeurs du sein qui pourraient consti- tuer une alternative à la chirurgie. À cette fin, il a mis en place plusieurs protocoles cliniques utili- sant l’électrochimiothérapie, la radiofréquence et la destruction laser pour stériliser les tumeurs in vivo. Il voyait, dans ces traitements de demain, la possibilité qu’ils soient moins invasifs, particu- lièrement dans le cas de lésions de petite taille chez des femmes âgées.
L’homme était sans excès, attentif aux autres, sachant écouter tous les points de vue ; il savait résoudre les problèmes sans se mettre en avant.
Jean-Rémi était pour beaucoup d’entre nous plus qu’un collègue, c’était un ami.
La disparition de Jean-Rémi est une très grande peine pour nous tous.
Le comité de rédaction et les équipes Edimark se joignent à moi pour remercier Jean-Rémi de tout ce qu’il a apporté à notre revue. Nous allons essayer de continuer dans l’esprit qu’il lui a donné. Cela sera difficile. Mais nous savons que, quelque part, il sera toujours à nos côtés et, avec son souvenir, nous relè- verons le défi.
Toutes nos pensées vont à sa femme, sa maman, ses cinq enfants et toute sa famille.
Jean-Rémi, tu nous manques terriblement !
M.C. Mathieu
Membre du comité de rédaction de La Lettre du Sénologue ; Gustave-Roussy Cancer Campus – Grand Paris.
4 | La Lettre du Sénologue • N° 75 - janvier-février-mars 2017
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