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Article p.45 du Vol.30 n°317 (2011)

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BIOFUTUR 317 • JANVIER 2011 La rétine est l’organe sensoriel de l’œil. Elle est

composée de plusieurs types de neurones. Parmi ceux-ci, les photorécepteurs sont les cellules qui captent la lumière et la transforment en signaux électriques perceptibles par notre cerveau. Nous possédons deux types de photorécepteurs : les cônes, responsables de la vision de jour et des couleurs, et les bâtonnets, pour la vision de nuit.

Ces photorécepteurs sont en contact très étroit avec les cellules de l’épithélium pigmentaire réti- nien (EPR) situé à l’arrière de la rétine. Les fonc- tions de l’EPR sont nombreuses et toutes vitales pour la vision : apport de nutriments, d’ions et d’oxygène aux photorécepteurs, homéostasie de la rétine, renouvellement des photopigments et des segments des photorécepteurs dans lesquels s’effectue la cascade de phototransduction. Cette dernière génère un stress oxydatif important et, sans les cellules de l’EPR, les photorécepteurs dégénèrent.

40 000 personnes concernées

Les maladies dégénératives de la rétine sont une cause importante de perte de vision à travers le monde. Aujourd’hui, elles restent malheureu- sement incurables et conduisent souvent à la cécité. En France, environ 40 000 personnes sont concernées par les maladies héréditaires et plus de 1,5 million par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Progressives et très han- dicapantes, les maladies rétiniennes sont carac- térisées par une dégénérescence progressive des cellules tapissant la rétine, plus particuliè- rement des photorécepteurs et des cellules de l’EPR. Les pathologies rétiniennes peuvent être classées en deux groupes, selon qu’elles entraî- nent une perte de la vision périphérique (réti- nopathies pigmentaires) ou qu’elles affectent

d’abord la vision centrale (dégénérescences maculaires). Ces dernières peuvent survenir dans un contexte génétique pur selon un mode de transmission monogénique (maladie de Stargardt, dystrophie des cônes, maladie de Best, etc.) ou sous la forme d’une maladie acquise sous la dépendance des conditions environne- mentales. Dans ce second cas, l’apparition est plus tardive et survient sur un probable fond de prédisposition polygénique. Cela concerne cer- taines formes de DMLA. Ces maladies peuvent entraîner la malvoyance à tous les âges de la vie, y compris chez le nourrisson.

Les promesses des cellules souches

Alors que le premier essai de transplantation de cellules rétiniennes obtenues à partir de cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) vient d’être annoncé*1, s’ouvre devant nous un avenir très prometteur pour l’utilisation des cellules souches pluripotentes humaines (CSPh)*2dans le traitement et la compréhension des patholo- gies rétiniennes. Ces cellules, qui peuvent se renouveler et donner naissance à tous les types cellulaires du corps humain, ont la capacité de se différencier, in vitro, en progéniteurs rétiniens fonctionnels. Le premier essai clinique, qui démarrera en 2011, autorisé par l’agence amé- ricaine des médicaments (Food Standards Agency), concerne douze patients atteints de la maladie de Stargardt, chez qui des cellules de l’EPR dérivées de CSEh vont être greffées.

La deuxième application majeure des CSPh est la modélisation des pathologies rétiniennes d’ori- gine génétique, via l’utilisation de lignées de cel- lules souches pluripotentes induites (CSPi) porteuses de mutations. Ces cellules, découvertes très récemment, sont obtenues en prélevant des

cellules adultes (fibroblastes, cellules sanguines) chez des patients, puis en les reprogrammant à l’aide de quatre gènes qui maintiennent le sta- tut embryonnaire des cellules pour leur donner un phénotype quasi-identique à celui des CSEh.

En comparant des CSPi mutées et normales, le but de ces expériences est d’identifier des mar- queurs biologiques associés à ces mutations.

Biomarqueurs qui permettent ensuite d’élaborer des tests biologiques. La finalité de ce travail est de réaliser le criblage de molécules thérapeu- tiques potentielles pour ces maladies.

Les CSPh font donc naître de réels espoirs thé- rapeutiques pour de nombreuses maladies dont les pathologies rétiniennes. Certains sont déjà en train de se concrétiser, comme la thérapie cellulaire pour le remplacement de cellules réti- niennes en dégénérescence. Grâce aux modèles que nous offrent les CSPi de patients, de nou- velles molécules médicaments devraient arriver sur le marché d’ici la prochaine décennie, voire avant, espérons-le.G

Christelle Monville

Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques (I-STEM), UMR Inserm/Université d’Évry-val-d’Essonne, Association française contre les myopathies

*1www.advancedcell.com, 22 novembre

*2Les cellules souches pluripotentes humaines (CSPh) sont de deux types : les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) et les cellules souches pluripotentes induites (CSPi)

Un espoir contre les rétinopathies

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Zoom

© INSERM/UEVE U861-ISTEM

Neurones dérivés de CSPi (en vert les prolongements, en bleu les noyaux)

45-zoom4_317.qxp 27/12/10 15:43 Page 45

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur biofutur.revuesonline.com

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