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L Amour encore et toujours

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Rose Péquignot

R os e Pé qu ig no t L’ A m ou r en co re e t tou jou rs

Anne, à vingt ans, a tout pour être heureuse : des parents qui l’adorent, des études brillantes, la beauté et surtout un fiancé avec qui elle va se marier dans quelques semaines.

Mais il la trahit.

Anne l’apprend et, soudain, tout s’écroule pour elle.

Farouchement décidée à renoncer pour toujours à faire confiance à un homme, elle rencontre pourtant à nouveau l’amour et c’est une lutte qui s’engage pour résister au beau marin rencontré sur sa route.

Rose Péquignot est née en 1918 dans une ancienne famille provençale. Elle vit à Paris où elle s’est mariée et a élevé huit enfants. Écrire a toujours été son occupation préférée et la console des deuils cruels qu’elle a subis.

L’Amour encore et toujours

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En couverture : Anthony SÉJOURNÉ (CC)

14,50

ISBN : 978-2-343-02133-1

HC_PEQUIGNOT_AMOUR-ENCORE-TOUJOURS.indd 1 16/12/13 14:29

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L’Amour encore et toujours

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© L’Harmattan, 2014

5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr

harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02133-1

EAN : 9782343021331

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Rose Péquignot

L’Amour encore et toujours

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Du même auteur aux Éditions L’Harmattan

Dans la même collection La blessure secrète, 2013 Le choix de Myriam, 2012 Une deuxième vie, 2012 Oriane, 2011

Juliette, mon amour, 2010 L’aventure autrichienne, 2010 Myrto et les hommes, 2009 Le poison du doute, 2009

Les demoiselles de la maison des loups, 2008 Le démon du soir, 2007

L’oubli… peut-être ?, 2006 Nina, la nièce du curé, 2006 La croisière, 2004

Dans la collection « Graveurs de mémoire » Nous étions heureux, 2004

Dans la collection « Contes des quatre vents » Abou et le léopard, 2009

La merveilleuse histoire de la petite Hou, 2006

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CHAPITRE 1

Anne reposa le téléphone sur son socle. Elle restait silencieuse et déçue : son fiancé venait de se décommander sans lui donner de raison plausible. Il avait dit exactement ceci, qu’elle se répétait :

– Anne chérie, je suis désolé, je ne peux absolument pas me libérer cet après-midi ni ce soir.

Il avait répété :

– Je suis désolé, on se téléphone demain.

Elle avait senti comme une fêlure dans sa voix. Elle se leva et tourna en rond un moment dans son studio, puis décida qu’elle allait sortir tout de même. Elle était déçue, car Charles et elle devaient aller établir leur liste de mariage, et vraiment elle ne pouvait pas choisir toute seule. Ce serait partie remise. Mais elle avait besoin d’une quantité de choses : sacs, chaussures, lingerie qu’elle pouvait très bien acheter sans lui. Ils se mariaient dans deux mois.

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La déception était plus forte pour la soirée ; en effet elle avait deux places de concert. Eh bien tant pis ! Elle irait seule ! Elle s’habilla avec soin, elle aimait les tenues élégantes et réservait les jeans et les blousons pour les cours à la faculté.

Anne avait un très beau visage tout éclairé de deux yeux bleus, d’un bleu très pâle, magnifiques, très larges et frangés de cils noirs, noirs aussi les cheveux longs et lisses qu’elle portait volontiers en natte, une natte épaisse et très longue qui attirait l’attention.

C’était une fort jolie fille et Charles avait l’air très fier lorsqu’ils sortaient ensemble. Elle avait mis un tailleur de velours vert assez foncé dont la veste toute droite façon Chanel était fermée par des boutons dorés finement ciselés. La jupe assez courte était droite. Des chaussures à hauts talons sur des collants ultra-fins complétaient l’élégance de l’ensemble.

Anne se mit à flâner puis elle décida d’aller rive gauche où les boutiques lui plaisaient davantage. Elle traversa la place Vendôme pour gagner la Seine et jeta un regard un peu ému vers la boutique du joailler où elle avait choisi avec Charles le diamant de ses fiançailles.

Et tout à coup elle se figea sur place. Son fiancé se préparait à entrer dans la boutique avec une blonde vaporeuse qui se suspendait à son bras en renversant la tête. Ils avaient l’air très bien ensemble. Anna recula d’un pas à l’abri d’une porte voisine et s’aperçut qu’elle titubait sur ses jambes. Elle tremblait comme une feuille.

Ce n’était pas possible ! Charles lui disait son amour encore hier et sa hâte de l’épouser. Mais elle ne rêvait pas.

C’était bien lui. Elle attendit qu’ils ressortent, indifférente

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aux regards curieux des passants. Cela dura une éternité, vingt, trente minutes. Puis elle vit la porte s’ouvrir.

La blonde sortit la première : elle levait sa main gauche et la regardait avec un sourire ravi. Elle se tourna à demi et Charles la serra contre lui, un long baiser suivit dont la vue jeta une chape de glace sur le cœur d’Anne.

Alors, elle aspira l’air un grand coup et s’avança vers eux.

Tout occupés d’eux-mêmes, ils ne la virent que lorsqu’elle fut à moins d’un mètre. Charles ouvrit des yeux hagards et poussa un léger cri.

Anne le fixant avec mépris, prit sa main sans qu’il pense à résister, y posa sa bague de fiançailles et d’un même mouvement le gifla à toute volée. Puis elle s’enfuit en courant.

Le couple était resté pétrifié : elle, qui n’y comprenait rien, et lui, qui comprenait trop bien !

La jeune fille, trébuchant sur ses talons hauts courait droit devant elle sans rien voir, aveuglée par les larmes.

Elle offrait un tel spectacle de désolation que les passants s’écartaient sur son passage.

Dans son désarroi, elle était revenue vers son logis, et monta chez elle comme dans un refuge. Le monde s’écroulait autour d’elle, ce monde sûr et douillet où elle avait vécu jusqu’alors.

Ses parents, à Nevers, paisibles et aimants, ses amies gentilles et gaies. Et Charles, rencontré au mariage de l’une d’elles et qu’elle avait aimé tout de suite. Il était beau et distingué, et riche, ce qui ne gâte rien ! et tellement séduisant ! et tellement amoureux ! C’était merveilleux de penser qu’ils seraient mariés et heureux pour toujours. Ils

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avaient les mêmes goûts les mêmes envies et s’entendaient si bien !

Quel cauchemar vivait-elle maintenant ! Qu’allait-elle devenir ? Des envies de meurtre la prenaient soudain.

Ah ! Pouvoir se venger ! Tuer l’infidèle et sa complice, les piétiner, les anéantir et en sortir soulagée, purifiée de cette humiliation sordide.

Le temps passait, la nuit avait envahi la pièce où elle gisait sur le divan sans bouger. Elle avait l’impression que cela durait depuis des siècles. Et pourtant son réveil ne marquait que 19h.

Puis sa fierté reprit le dessus : elle n’allait pas se lamenter comme une vaincue. Elle l’oublierait, comme on rejette un objet immonde au rebut. Elle tournerait la page et le mépris la soutiendrait.

Elle se leva, alluma toutes les lampes et alla dans la salle de bains se regarder dans la glace. Les yeux agrandis et cernés lui firent peur. Elle était très pâle avec des marbrures rouges dues aux larmes, ses cheveux décoiffés lui donnaient un air négligé inhabituel. Elle pensa avec effroi : « Voilà donc le visage que me donne le malheur.

Ça ne peut pas durer ! »

Sa voix qui résonnait très fort dans la salle de bains la fit presque sursauter. Elle coula un bain très chaud et plein de mousse. Cela l’apaisa et lorsqu’elle en sortit sa peau était toute rose et fumante.

Ensuite elle se demanda ce qu’elle allait faire de sa soirée, lorsqu’elle se souvint des billets de concert.

– Qu’à cela ne tienne, se dit-elle, je peux bien y aller toute seule !

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Et elle décida de se faire très belle, rien que pour se prouver à elle-même qu’elle pouvait se passer de Charles.

Elle choisit une robe légère de soie jaune pâle piquetée de petits dessins noirs très discrets, des ballerines noires, car elle comptait y aller en voiture et n’aimait pas conduire avec des talons hauts. Puis, elle se maquilla avec soin et refit sa natte qu’elle fixa avec un mince anneau d’or.

Elle se trouva très jolie ainsi, et souhaita qu’on la regarde et qu’on l’admire. Elle avait besoin de se prouver que son fiancé avait tort de la négliger et de l’abandonner pour une autre. Elle se dépêcha car l’heure avançait et le concert était à 21h.

Elle eut la chance de se garer tout près de la salle de concert et entra, alors que la salle était déjà pleine. Les deux places étaient situées au bord de l’allée centrale, et elle s’installa sans regarder autour d’elle. Elle s’absorbait dans la lecture du programme quand elle aperçut un homme qui essayait de s’asseoir sur le strapontin situé à côté de son fauteuil libre. Il avait un pied dans le plâtre et s’appuyait sur une canne anglaise mais il avait beaucoup de mal à s’installer sur le strapontin. Spontanément, Anne se pencha vers lui et lui dit :

– Voulez-vous le fauteuil, Monsieur ? Il est libre ; la personne qui devait l’occuper ne viendra pas.

– Vraiment ? Vous êtes trop aimable, je suis si maladroit avec ma cheville cassée ! Mais je ne voulais pas manquer ce concert et il n’y avait plus d’autres places.

Merci infiniment !

Lorsqu’il fut près d’elle, si près qu’elle pouvait sentir son odeur faite d’un mélange de cigarette blonde et d’eau

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de toilette, Anne jeta un coup d’œil vers son compagnon occasionnel.

C’était un homme jeune – sûrement pas trente ans – pensa-elle, aux chevaux blonds encore décolorés par le soleil qui avait tanné sa peau comme celle d’un loup de mer. Ses yeux étaient gris et souriaient aimablement.

Puis l’orchestre entra et les applaudissements crépitèrent. Ensuite, ce fut le chef d’orchestre et Anne, effarée se demanda si elle rêvait. C’était la réplique exacte de son voisin mais sans le hâle.

Voyant son étonnement, il eut un petit rire discret car le maestro levait sa baguette et il murmura à son oreille :

− C’est mon frère jumeau, mais il me croit en mer, je suis rentré aujourd’hui car je me suis cassé la cheville sur mon bateau.

Leurs voisins firent « chut ! »Et il se tut.

L’orchestre jouait un concerto pour violon de Bach et Anne se laissait emporter par la voix mélancolique de violon. Toute sa détresse de la journée qu’elle croyait bien enfouie au fond d’elle-même, remontait à son cœur et l’étouffait. Elle avait envie de gémir avec le violon et des larmes coulaient sur ses joues sans qu’elle s’en rende compte. Son voisin lui prit la main, la serra doucement et la reposa sur l’accoudoir du fauteuil. Elle fut sensible à ce geste de compassion et d’un mouchoir discret, sécha ses larmes, un peu honteuse d’elle-même.

Le morceau terminé, le jeune homme lui demanda avec douceur :

– C’est la musique qui vous trouble si fort ?

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– Non ! Elle secoua la tête, j’ai subi une telle épreuve aujourd’hui que je n’ai pas pu me retenir.

– Je suppose qu’il vous est pénible d’en parler ? – Oui, en effet, je préfère ne plus y penser.

Il n’insista pas mais il avait du mal à détacher ses yeux du beau visage si triste de sa voisine.

Après le deuxième morceau, il y eut un entracte et le blessé se leva péniblement et dit à Anne :

– Eh bien ! je vais voir mon cher frère et lui faire la surprise. Vous n’avez pas envie de m’accompagner ?

– Non ! Voyons, ce serait bien indiscret ! Je ne le connais pas !

– Mais si, venez avec moi et vous me soutiendrez de votre bras secourable !

C’était dit si simplement et si gaiement qu’elle eut un petit rire :

– Bon ! Alors si c’est pour vous aider !...

Ils se faufilèrent dans la foule, lui clopin-clopant sur sa béquille et elle, lui frayant un passage jusqu’à la loge du chef d’orchestre. Celui-ci poussa un cri de stupéfaction :

– Toi ! Vieux frère ? Je te croyais au milieu de l’océan, mais que t’est-il arrivé ? ta cheville ?

– Ce n’est pas grave, je te raconterai, cela me procure le plaisir d’être là ce soir. Laisse-moi te présenter à mon ange gardien.

Voici mon frère Hubert Valançay. Hubert voici mademoiselle … Sa phrase resta en suspens.

– Anne de Gesvres, compléta la jeune fille.

Puis elle se tut, un peu ennuyée : sa mère lui avait enseigné qu’on ne donne pas son nom à des inconnus !

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mais bah ! Hubert Valançay était célèbre et cela ne tirait pas à conséquence. Cette rencontre serait sans lendemain.

Songeuse, elle regardait les jumeaux si semblables et pourtant si différents : l’un mince et raffiné, la peau claire, portant habit de coupe parfaite, les cheveux un peu longs artistement coiffés qui lui donnaient un air romantique.

Et l’autre, vêtu d’un costume tout simple, les cheveux coiffés court, bouclant légèrement, la peau burinée et bronzée par la mer, le soleil et le vent.

Mais on voyait une joie profonde à ce revoir inattendu, qui montrait une entière connivence, comme il n’en existe qu’entre des jumeaux. Les deux frères, avant de se séparer, se donnèrent rendez-vous pour souper ensemble après le concert.

Hubert déclara que tout était prêt chez lui, son épouse avait prévu pour lui mais il allait lui téléphoner pour annoncer l’arrivée de son frère Claude.

– Voulez-vous vous joindre à nous, Mademoiselle ? proposa courtoisement le maestro.

Anne rougit légèrement et répondit d’une voix embarrassée

– Non merci, vous êtes très aimable, mais je suis attendue.

Claude Valancay et Anne regagnèrent leurs places pour la deuxième partie du programme. La jeune fille était un peu distraite et regrettait d’avoir refusé l’invitation à souper. Cela aurait fait une diversion à son chagrin, et après tout c’était l’occasion de rencontrer des gens intéressants et sympathiques. Mais elle avait refusé ! C’était trop tard !

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