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Avril 1986

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(1)

PLAN TACTIQUE - CERF DE VIRGINIE -

François Potvin

Direction générale de la faune

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Québec

Avril 1986

(2)

TABLE DES MATIÈRES

Page

1. MISE EN SITUATION 1

2. BIOLOGIE DE L'ESPÈCE 5

2.1 Généralités 5

2.2 Répartition et densité 5

2.3 Reproduction 6

2.4 Facteurs limitatifs 7

2.5 Habitat

3. DYNAMIQUE DES POPULATIONS 12

4. L'OFFRE 20

5. LA DEMANDE 24

5.1 Pour la ressource 24

5.2 Pour l'habitat 25

6. UTILISATION ET IMPACT ÉCONOMIQUE 26

7. OUTILS DE GESTION 30

7.1 Lois et règlements 3U

7.2 Autres 30

8. PROBLÉMATIQUE 32

8.1 Les populations de cerfs et l'offre de récolte 32

8.2 L'habitat 33

8.3 L'utilisation 33

8.4 La gestion 34

9. ALTERNATIVES DE SOLUTIONS 36

10. ORIENTATIONS 44

11. RÉFÉRENCES 46

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nombre de québécois. Pourtant, même si l'observation et la chasse de ce cervidé familier font maintenant partie de la tradition, il n'en a pas toujours été ainsi. En effet, contrairement à la cro- yance générale, l'espèce ne se retrouve en quantité appréciable chez nous que depuis peu. Même si les fouilles archéologiques con- firment sa présence longtemps avant l'arrivée des Blancs (Huot et

al., 1984), les premiers explorateurs français l'ont surtout ren- contrée au sud et au sud-ouest de Montréal, plus précisément dans le secteur du lac Champlain et la région des Grands-Lacs (Boucher, 1664). Ailleurs, le cerf était rare ou absent.

L'ouverture des forêts par la coupe de bois et le défrichement as- socié à l'agriculture devaient créer les conditions propices à son expansion. On le trouva successivement en abondance en Estrie (1770), dans la vallée de l'Outaouais (1880), dans le Bas-Saint-

Laurent (1910) et en Gaspésie (1950) (Boucher, 1664; Kalm, 1753;

Lett, 1884; Duguay, 1948; Martin, 1980; Huot et al., 1984). Vers la fin de cette période, il atteignait même l'Abitibi, le lac Saint-Jean et la rive nord du fleuve jusqu'au Saguenay. Cette expansion a coïncidé avec des températures hivernales plus clémen- tes de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1960 (Huot et al., 1984).

Puis la situation changea rapidement. Après une saison record en 1962 (16 000 prises), la récolte et les populations ont diminué

presque sans interruption jusqu'en 1973 alors que seulement 3 500 cerfs furent enregistrés (figure 1). Le principal facteur du déclin a été la surexploitation par la chasse, bien que la préda- tion et le braconnage ont pu jouer un rôle accélérateur (CCC, 1977). Des saisons plus hâtives et plus courtes ont alors été décrétées, ce qui aurait probablement permis aux populations de

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1950 '55 '60 65 70 '75 '80

RÉCOLTE (X 1000)

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(Chasse des biches et des faons le 31 octobre )

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Figure 1. Récolte de cerfs au Québec de 1950 à 1984, à l'exclusion de l'île d'Anticosti (Potvin, 1977; Roy, 1985).

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cerfs de se rétablir si n'était survenue au début des années 1970 une série d'hivers rigoureux dans tout le nord-est de l'aire de ré- partition de l'espèce (Potvin, 1977; Potvin et al., 1978). Paral- lèlement, le remplacement des méthodes de coupe artisanales par des opérations mécanisées au cours de cette période a amené une dété- rioration de l'habitat hivernal du cerf. Certains ravages furent éliminés, d'autres sérieusement détériorés (Duchesneau et al., 1981).

Au cours des dernières années, l'imposition de la loi du mâle, en 1974, et surtout trois hivers très cléments, en 1980, 1981 et 1983, ont permis de corriger grandement la situation. La récolte de mâles avec bois a plus que quintuplé depuis 10 ans (Roy, 1985).

Les populations de cerfs de différents ravages ont elles-mêmes doublé ou triplé: Trente et un Milles (Potvin et al., 1983), Armstrong (Banville et St-Onge, 1985), Venosta (Tremblay, 1983), La Macaza (Mathieu, 1982), Duhamel (Macquart, 1982), Lac-du-Cerf

(Breton, 1982), Island Brook (Dubois et Gosselin, 1983). Par suite de l'augmentation marquée des populations, une chasse limitée des biches fut autorisée en 1981, ce qui a amené un accroissement de près du double de la récolte totale (CCC, 1982). La loi du mâle fut maintenue intégralement de 1982 à 1984 et une chasse contingen- tée des biches et des faons a été expérimentée dans quatre zones en 1985 (Potvin et Bélanger, 1985).

Récemment, le National Research Council des États-Unis a indiqué que le climat global en Amérique du Nord se réchaufferait graduel- lement vers le début du prochain siècle (Kerr, 1983). Dans un tel cas, les populations de cerfs du Québec pourraient continuer de s'accroître substantiellement.

L'historique de la population de cerfs d'Anticosti et son évolution doivent être traités séparément à cause des conditions très parti- culières de ce milieu. Le cerf n'est pas indigène à l'île mais les quelques 220 individus introduits en 1896 et 1897 y ont rapidement

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3

proliféré (Anon., 1983). Dès 1930, l'espèce était considérée abon- dante (Huot et al., 1984). Au milieu des années 1960, Anticosti n'a probablement pas subi de baisse de population comme le reste du Québec, grâce à un taux d'exploitation par la chasse plus limité.

Par contre, les années 1970 ont connu des hivers parfois très ri- goureux (Potvin, 1985b). Par suite d'un accroissement important du taux de prélèvement depuis 1981 et d'un hiver particulièrement ri- goureux en 1983-84, les populations de cerfs y semblent actuelle- ment en baisse, contrairement aux autres secteurs du Québec.

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Figure 2. Distribution et abondance relative du cerf au Québec (adapté de Potvin, 1985c).

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5

2. BIOLOGIE DE L'ESPÈCE

2.1 Généralités

Par sa taille physique, le cerf de Virginie est le plus petit des trois cervidés présents au Québec. À l'âge adulte, le mâle pèse en moyenne 115 kg et la biche 70 kg à l'automne (Huot, 1973); les cerfs d'Anticosti sont plus petits, avec des

valeurs moyennes de 90 et 55 kg, respectivement (Potvin, 1986a). Le cerf est un animal élancé et nerveux, dont la démarche affiche beaucoup de grâce. Il vit généralement en solitaire ou en petits groupes (une biche et ses faons, grou- pements de deux à quatre mâles) (Banfield, 1975). Les concen- trations les plus importantes se rencontrent en hiver dans les ravages mais, contrairement au caribou, il ne s'agit pas alors de tendance proprement grégaire car les animaux ne se dépla- cent pas en harde (Hawkins et Klimstra, 1970).

2.2 Répartition et densité

Le cerf occupe toute la partie sud du Québec et il se rencon- tre surtout dans les zones de l'érablière et de la sapinière à

bouleau jaune (figure 2). Il est presque absent de la forêt boréale, sauf à Anticosti. Actuellement, aucune technique ne permet de mesurer directement l'abondance de cette espèce sur de grandes étendues boisées. On peut cependant, utiliser les résultats des inventaires aériens et terrestres, les statisti- ques de récolte et les simulations de population pour avancer des valeurs approximatives (Annexe 1). Ainsi, dans la partie continentale de la province, nous estimons actuellement notre population à environ 130 000 cerfs (Potvin, 1985c). La super- ficie d'habitat potentiel a été évaluée à 72 400 km2, ce qui donne une densité moyenne de 1,8 cerfs/km2 d'habitat.

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de la sapinière à bouleau jaune. Ce dernier offre un habitat dont le couvert résineux est dominé uniquement par le sapin, l'épinette et le cèdre; il présente les conditions d'hiver les plus rigoureuses (Potvin, 1978a; Potvin et Breton, 1986) et supporte les plus faibles densités (0,8 cerf/km2). Dans les deux autres, une forêt plus diversifiée, où la pruche et le pin s'ajoutent comme essences résineuses, et des conditions d'hiver plus propices permettent d'atteindre 3 cerfs/km2. La répartition du cerf n'y est cependant pas uniforme et les plus fortes densités se rencontrent dans les zones de chasse 5 ouest (10 cerfs/km2) et 10 est (4 cerfs/km2). L'absence du loup au sud du Saint-Laurent différencie le Sud du Québec de l'Outaouais-Laurentides. Quant à eux, les secteurs périphéri- ques (Saguenay-Lac-Saint-Jean, partie nord de Québec et de Trois-Rivières, Abitibi-Témiscamingue) contiennent moins de 5%

de la population de cerfs.

Malgré la présence de forêt boréale, des densités très élevées se rencontrent à Anticosti. Estimée à environ 60 000 animaux (Morasse et Beauchemin, 1979), soit 7,5 cerfs/km2, la popula- tion y jouit en hiver d'un climat maritime plus doux, en dépit d'un enneigement important, et d'une absence de dérangement par les prédateurs naturels et les humains (Huot, 1982).

2.3 Reproduction

Les mâles sont polygames (Severinghaus et Cheatum, 1956). Le rut se situe généralement vers la fin de novembre et la biche met bas en juin (Potvin et Tremblay, 1984). À Anticosti, le rut et la mise bas ont lieu un peu plus tard (Goudreault, 1980). Dans l'Outaouais-Laurentides, les faons ne participent pas ou peu à la reproduction alors que les biches de deux ans

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Figure 3. Aire de répartition du cerf de Virginie en Amérique du nord et en Amérique centrale (adapté de Huot, 1973).

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d'hivers favorables et de modalités de chasse conservatrices (Potvin, 1986b). Moins que le loup, le coyote est aussi un

prédateur efficace dont les prélèvements ne sont pas

négligeables (Messier et Barrette, 1979, 1985). Les chiens errants constituent également un problème réel, surtout dans le Sud du Québec (Banville, 1981). Enfin, l'ours noir a récemment été mentionné comme prédateur potentiel, surtout pour les jeunes faons (Ozoga et Verme, 1982).

Depuis l'avènement de la loi du mâle partout sauf à Anticosti, la chasse est devenue un facteur de mortalité secondaire.

Quant au braconnage, son rôle est mal connu mais il existe des indications laissant soupçonner qu'il constitue un sérieux problème (J. Tremblay, comm. pers.). La loi du mâle est un incitatif en ce sens, à cause des biches et des faons abattus

"par erreur" (Potvin, 1982).

2.5 Habitat

En été, le cerf occupe pratiquement tous les types d'habitats terrestres disponibles à l'intérieur de son aire de réparti- tion: forêts de résineux, érablières, bordures de champs (Huot, 1973). À l'approche de l'hiver, il se confine à l'in- térieur de milieux particuliers connus sous le nom de ravages.

Dispersés tout au long de l'été, les cerfs d'un secteur re- tournent généralement au même ravage année après année, après

avoir parcouru souvent 20 km et plus (Pichette et Samson, 1982; Potvin fl Al., 1983). Les deux éléments qui caractéri- sent un ravage sont le couvert, offert par les peuplements à dominance résineuse, et la nourriture, provenant des pousses tendres (ramilles) de la strate arbustive (Potvin, 1979a).

Les petits ravages ("pochettes") occupent moins de 100 ha et ne contiennent que quelques cerfs; les plus grands par contre

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excèdent 100 km2 et supportent des milliers d'animaux durant trois à six mois. La localisation des pochettes varie au cours de l'hiver et d'une année à l'autre, si bien qu'elles ne sont pas considérées permanentes (Lessard, 1978).

Les ravages permanents constituent la clef de la survie du cerf sous notre climat et méritent donc l'appellation d'habi- tats essentiels (Sarrazin, 1983). Ils représentent environ 7%

de l'habitat potentiel du cerf (Potvin, 1985c). Leur superfi- cie totale atteint 5 207 km2, dont plus de la moitié appar- tient à la seule région 07. Le bilan pour le Québec indique la présence de près de 700 ravages de plus de 1 km2. La ré- partition de la surface totale en fonction de la tenure est la suivante: 44% sur forêt publique, 6% sur grande forêt privée (>800 ha) et 50% sur petite forêt privée.

Une vingtaine de ravages au Québec ont fait l'objet d'inven- taires de l'habitat jusqu'à maintenant (Bélanger, 1974, 1976, 1977; Bélanger et Parizeau, 1980; Cardinal, 1976; Daigle, 1982; Georges, 1973; Goudreault, 1972, 1973a, b; Goudreault et Bédard, 1972; Huot, 1972, 1974; Juniper, 1971, 1972; Massé, 1973; Michaud et Bélanger, 1978; Monette, 1981; Morasse, 1974;

Parent, 1978; Pichette, 1972, 1979; Potvin, 1978b, 1979c, 1980; Potvin et Huot, 1983; Potvin et al., 1981, 1983; Roberge et al., 1984; Stephenson, 1973; Turgeon, 1972). La majorité des secteurs examinés se caractérisaient par un bon couvert résineux, une strate arbustive abondante et un faible taux d'utilisation du brout par le cerf. Les ravages en mauvais état résultaient soit d'une forêt non pertubée depuis long- temps (Mont-Orford, Rigaud), soit à l'inverse d'une perte mas- sive de couvert résineux par l'actuelle épidémie de la tordeu- se des bourgeons de l'épinette (Ashbérish). Plusieurs ravages du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie ont été détériorés récemment par l'épidémie de la tordeuse et les opérations de récupération de matière ligneuse qui ont suivi (Courtois et al., 1984). Avant

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la mise sur pied d'une entente entre le MLCP et le ministère de l'Énergie et des Ressources, des ravages ont été éliminés ou gravement endommagés par des exploitations forestières abu- sives (Duchesneau et al., 1981). Globalement, exception faite du problème de la tordeuse, les ravages sont actuellement en bonne condition. À moyen terme cependant, une détérioration est à prévoir si nous ne parvenons pas à accélérer la réalisa- tion de traitements sylvicoles. Moins de 1% de la superficie de confinement a été ainsi aménagé de 1971 à 1979 (Duchesneau et al., 1981). Responsable de la structure favorable de la majorité de nos ravages, l'exploitation forestière représente un facteur de perturbation qu'il faut absolument maintenir, en appliquant les contrôles appropriés.

Le cas d'Anticosti doit encore ici être traité séparément.

Contrairement à ceux du continent, les cerfs de l'île restent dispersés en hiver. Même s'il existe des secteurs à plus forte densité (Morasse et Beauchemin, 1979; Morasse, 1980; P.

Bertrand, comm. pers.), la formation de ravages ne fait pas partie du comportement des animaux. L'habitat d'hiver se car- actérise par une pauvreté extrême de la strate arbustive, ré- sultant possiblement d'un broutement excessif et/ou de condi- tions écologiques particulières (Huot, 1982; Potvin, 1979b).

Il n'existe donc pas d'endroits beaucoup plus favorables où les animaux auraient avantage à se rassembler. Par contre, l'habitat d'été y revêt une grande importance car il permet aux cerfs d'accumuler les réserves corporelles nécessaires en vue de l'hiver (Huot, 1982). L'habitat de l'île est en pleine évolution actuellement, à cause surtout des épidémies d'arpen- teuse (1971) et de tordeuse (en cours) (Potvin, 1979b,

1985a). Ces perturbations auront probablement pour effet d'améliorer les conditions d'habitat à moyen terme. En défi- nitive, il n'y a pas lieu de définir d'habitats essentiels pour le cerf à Anticosti. Il faudra par contre user de pru- dence si des programmes d'exploitation forestière d'envergure sont éventuellement proposés.

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3. DYNAMIQUE DES POPULATIONS

Pour toute espèce animale, l'établissement de la récolte disponible doit s'appuyer sur une bonne connaissance de la dynamique des popu- lations. La courbe logistique représente une façon théorique d'aborder la question (figure 4). Selon ce modèle, une population animale introduite dans un nouvel environnement connaît d'abord une croissance rapide, puis un ralentissement et enfin une stabilisa- tion à un niveau où, a cause de la nourriture, les naissances éga- lent les pertes (Caughley, 1976; Krebs, 1972). Le niveau maximal atteint s'appelle la capacité de support (K). Comme ce concept a reçu diverses significations, nous retenons celle de "capacité de support écologique" proposée par Caughley (1976, 1979), soit le niveau d'équilibre qui s'établit entre les animaux et les plantes qui leur servent de nourriture. Une conclusion importante qui se dégage de ce modèle est que, pour obtenir la récolte soutenue maximale (RSM), il faut maintenir la population autour de K/2 (Caughley, 1976; Krebs, 1972).

Cette approche théorique a récemment été avancée pour le cerf (McCullough, 1979). Elle se heurte en pratique à plusieurs problè- mes. Caughley (1976) a souligné que les ongulés interfèrent avec leur source de nourriture en la surutilisant et qu'ils réagissent après coup (time lag) aux changements dans la nourriture disponi- ble. Le modèle qu'il a proposé comporte des oscillations, avec une population animale qui tend toutefois à se stabiliser autour de K, si bien que la conclusion tirée précédemment pour la RSM resterait valable (figure 5).

Le rôle de la prédation est ignoré dans le modèle. Est-ce que la mortalité causée par les prédateurs est compensatoire (c'est-à-dire qu'elle affecte des animaux qui mourraient de toute façon), ce qui nous permettrait de ne pas en tenir compte? Est-elle au contraire non compensatoire? Même s'il existe deux écoles de pensée à ce sujet, on considère de plus en plus la prédation comme un facteur

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NIVEAU DE LA POPULATION

ANNÉES

RSM

K/2

NIVEAU DE LA POPULATION

Figure 4. Croissance d'une population et récolte selon le modèle logis- tique.

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Végétation

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ANNÉE

35 40 45 50

Figure 5. Modèle d'évolution de la quantité de végétation et de la population animale durant une éruption d'ongulés (Caughley, 1976).

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non compensatoire pour les ongulés (Caughley, 1976, 1981; Keith, 1973, 1983; Peek, 1980, 1981). Les prédateurs auraient donc pour conséquence de diminuer la capacité de support à un niveau

inférieur à K et de réduire la RSM.

Pour analyser la dynamique des populations de cerfs du Québec con- tinental, la lacune majeure de tous ces modèles provient de l'omis- sion des fluctuations engendrées par le climat, plus particulière- ment la rigueur des hivers. Le complexe couvert-climat-nourriture prend toute son importance à la limite de la distribution d'une es- pèce, où il affecte en plus la relation prédateur-proie (Peek, 1980, 1981). Cette question, appliquée à la notion de "capacité de support", a fait l'objet de travaux chez nous (Potvin et al., 1978, 1981; Potvin et Huot, 1983). Les principales hypothèses avancées sont que (1) la variabilité des conditions hivernales fait fluctuer fortement la "capacité de support", (2) dans ce contexte, la mor- talité lors d'un hiver rigoureux n'est pas nécessairement dépendan- te de la densité et (3) la périodicité des hivers rigoureux empêche les surpopulations de se développer et l'habitat de se dégrader. A titre d'exemple, la figure 6 illustre le résultat d'un calcul de

"capacité de support" pour un ravage du Québec: la "capacité" se situe à 59 cerfs/km2 en l'absence de neige, entre 15 et 28 cerfs/

km2 pour un hiver moyen et entre 0 et 18 cerfs/km2 pour un hiver rigoureux.

La figure 7 illustre notre conception de la dynamique des popula- tions de cerfs du Québec selon divers scénarios. Sous nos condi- tions, K ne pourrait pas être atteinte tant que les hivers rigou- reux seront suffisamment fréquents. Dans ce contexte, la prédation du loup jouerait probablement davantage un rôle "dérégulateur", en accélérant les déclins ou en ralentissant les hausses. Locale- ment, des populations de cerfs pourraient même subir

l'extinction suite à une succession trop rapprochée d'hivers rigoureux. A l'inverse, si la série d'hivers très cléments que

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118 CERFS /KM,

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ÉNERGIE TOTALE 100%

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POUR UN ENFONCEMENT DE 25 cm

118 CERFS /KM,

ÉNERGIE TOTALE 100% N,

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32% ÉNERGIE ENFOUIE SOUS LA NEIGE

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ÉNERGIE DÉPENSÉE POUR UN ENFONCEMENT MAXIMAL

ÉNERGIE 50%

NON CONSOMMÉE

ÉNERGIE DÉPENSÉE POUR UN ENFONCEMENT DE 25 cm

30 CERFS /KM,

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ÉNERGIE ENFOUIE SOUS LA NEIGE

ÉNERGIE DÉPENSÉE POUR UN ENFONCEMENT MAXIMAL

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15 CERFS

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16

HIVER RIGOUREUX

Figure 6. Calcul de la capacité de support pur le ravage de Hill Head selon que l'hiver est rigoureux ou moyen (Potvin et Huot, 1983).

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Dépendance de la densité

ANNÉE

Figure 7. Fluctuations annuelles de la densité de cerfs d'un ravage selon divers scénarios de fréquence d'hivers rigoureux, en l'absence (trait plein) ou en présence (trait pointillé) de loups.

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nous connaissons devait se poursuivre, il faudrait reviser notre position concernant la dépendance de la densité et les

surpopulations possibles.

Pour établir la "capacité de support" de chacun des grands secteurs du Québec continental, il faut connaître (1) la densité de cerfs qu'un ravage peut supporter lors d'un hiver moyen et (2) la super- ficie potentielle en ravages du territoire. Depuis quelques an- nées, parallèlement à la hausse des populations de cerfs, la super- ficie de la plupart des ravages s'est accrue (Potvin, 1985c). De nouvelles "pochettes" sont aussi apparues en grand nombre et la superficie totale en ravages a doublé. Jusqu'où cette augmentation peut-elle se poursuivre? Une telle question est tout simplement sans réponse actuellement puisqu'il n'existe aucune façon d'identi- fier objectivement, à partir de critères forestiers, topographiques ou autres, les sites propices au confinement du cerf. Dans ce con- texte, on peut considérer les densités actuelles (0,8 à 3 cerfs/

km2) comme des niveaux de base acceptables. De fait, les popula- tions actuelles sont probablement aussi élevées qu'au début des années 1960, ce qui n'est pas peu dire.

À titre de comparaison, nos densités de cerfs sont en moyenne de 3 à 10 fois plus basses que celles de nos voisins du sud. En Penn- sylvanie et dans l'état de New York, des densités de l'ordre de 8 cerfs/km2 sont fréquentes (D. Palmer, comm. pers.; N. Dickinson, comm. pers.; Behrend et al., 1970). Au New Jersey, la densité moyenne excède 10 cerfs/km2 (McDowell, 1977). La plus haute valeur atteinte semble être 36 cerfs/km2, au Texas, mais des densités de 15 cerfs/km2 et plus ne sont pas exceptionnelles (Teer, 1984).

Dans l'ensemble des Etats-Unis, la population de cerfs de Virginie est estimée à 12 millions et procure une récolte annuelle de 2 mil- lions de bêtes (Halls, 1978).

Dans le cas d'Anticosti, où les populations sont à haute densité dans un habitat très pauvre, il est possible que le modèle proposé

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par Caughley (1976, 1979) pour les éruptions de populations anima- les s'applique (figure 5). Le cerf fut introduit dans un milieu où les prédateurs étaient absents et il a vraisemblablement connu des surpopulations et dégradé son habitat. Si tel est le cas, la ré- colte soutenue maximale serait atteinte en réduisant sensiblement la population actuelle, ce qui stimulerait la reproduction et ré- duirait la mortalité naturelle. Cette hypothèse reste à vérifier.

Pour l'instant, il est plus prudent de considérer le niveau actuel de la population comme point de départ pour établir la récolte dis- ponible, surtout si l'on veut maintenir une qualité de chasse très élevée.

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4. L'OFFRE

Des modèles de simulation ont été développés pour analyser les ef- fets de diverses modalités de chasse sur les populations de cerfs du Québec continental (Joly et Potvin, 1978; Potvin 1982). Le mo- dèle QUOTA fait varier la fréquence des hivers rigoureux, le taux d'exploitation des mâles avec bois et la proportion de biches dans la récolte (figure 8). Comme hypothèse de travail, nous avons fixé la fréquence des hivers rigoureux à un sur trois dans l'Outaouais- Laurentides et le Sud du Québec et à un sur deux dans le Bas-Saint- Laurent-Gaspésie. Il va de soi que les conclusions devront être modifiées si la tendance à des hivers plus cléments se maintient.

Un premier scénario fait appel à une chasse sans distinction des cerfs avec ou sans bois, telle que pratiquée au Québec avant 1974.

Pour assurer le maintien des populations, il faudrait alors res- treindre le taux d'exploitation à 8% dans les deux premiers sec- teurs et à 6% dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, ce qui se tradui- rait par une récolte possible de quelque 9 200 cerfs pour l'ensem- ble du Québec continental (tableau 1). Un tel scénario serait dif- ficile à réaliser en pratique puisque le taux d'exploitation réel se situe davantage autour de 16% (Joly et Potvin, 1978; Potvin, 1977; Potvin et al., 1983). Pour éviter la surexploitation, il faudrait soit réduire considérablement la durée de la saison, soit contingenter les permis.

Un deuxième scénario fait appel à la loi du mâle combinée à une chasse limitée des biches et des faons (tableau 1). Dans ce cas, nous fixons à 16% annuellement le taux d'exploitation des mâles avec bois. La chasse des biches et des faons n'est autorisée qu'à la suite d'un hiver facile, en contingentant les permis pour at- teindre 30 biches/100 mâles avec bois dans la récolte. Selon ce scénario, il serait possible de prélever 6 550 mâles avec bois à chaque année, plus 2 000 biches et 1 600 faons à la suite d'hivers faciles, soit un total de quelque 10 000 cerfs.

(23)

+10 o E

3 o c c

Œf

c a 0 E ro c c 0

-10

-20

POPULATION STABLE

C o) >

O

E 3 c a -r-1 .

c 3 m a c a E ci) c c -o

-10

-20 +10

-10

-20

-30

POPULATION STABLE

20 40 60 80 100

Nombre de biches/100 d adultes dans la récolte 1 HIVER RIGOUREUX SUR 2

POPULATION STABLE

-30

20 40 60 80 100

Nombre de biches/100

d

adultes dans la récolte

2 HIVERS RIGOUREUX SUR 3 +10

-30

20 40 60 80 — 100

Nombre de biches/100

d

adultes dans la récolte 8%

16%*

— — — 16%

— 24%

Retour à la loi du mâle à la suite de chaque hiver rigoureux

Figure 8: Influence du nombre de biches/100 mâles avec bois dans la récolte sur la population de cerfs pour divers taux d'exploi- tation des mâles adultes (8, 16 ou 24%) et selon la fréquence des hivers rigoureux (Potvin, 1982).

(24)

Tableau 1. Calcul de la récolte possible de cerfs pour le Québec continental.

Secteur Superficie

potenIielle (km2)

Population de cerf sa

Récolte possible

Chasse des Loi du mâle et permis con- cerfs avec ou tingentés pour les biches et sans boisb les faons

Mâles avec boisc

Bichesd Faonsd Totald

Outaouais-Laurentides 22 300 65 000 5 200 3 430 1 030 840 5 300

Sud du Québec 7 700 24 000 1 920 1 270 380 310 1 960

Bas-Saint-Laurent- 42 400 35 000 2 100 1 850 560 450 2 860

Gaspésie

Total 72 400 130 000e 9 220 6 550 1 970 1 600 10 120

a

b

e

Comprenant 33% de mâles avec bois, 37% de biches et 30% de faons; la population de mâles avec bois est extrapolée à partir de la récolte de 1984, en assumant un taux d'exploitation de 16% (Annexe 1).

Basé sur un taux d'exploitation de 8% pour les 2 premiers secteurs et de 6% pour le troisième.

Basé sur un taux d'exploitation de 16%.

S'applique à la suite d'hivers faciles seulement (l'objectif fixé est de 30 biches/100 mâles avec bois dans la récolte).

Dont 6000 cerfs pour les secteurs périphériques.

(25)

Pour Anticosti, Goudreault (1980) a indiqué que le cheptel pouvait s'accroître de 8% par année. Si l'estimation de 60 000 cerfs comme population totale est valable, la récolte possible avoisinerait les 5 000 bêtes. À partir de l'analyse des prélèvements dans des sec- teurs fortement chassés de 1979 à 1981, où aucun problème de surex- ploitation n'est apparu, les gestionnaires de l'île ont pour leur part fixé la récolte à atteindre à 8 000 cerfs, soit 1 cerf/km2 (Bertrand, 1983). Même si cette valeur excède la précédente, on

peut mettre en doute l'estimation de la population, de sorte que le niveau de récolte envisagé n'apparaît pas exagéré. En 1979,

Morasse (1980) considérait d'ailleurs que la population avait aug- menté par rapport au nombre de 60 000 cerfs estimé précédemment.

L'analyse de l'exploitation n'a permis de déceler aucun problème sérieux résultant du taux de prélèvement actuel (Potvin, 1985b), mais il est possible que la population soit en baisse. La récolte soutenue maximale excède probablement de beaucoup le niveau de 1 cerf/km2. Toutefois, une hausse du prélèvement se traduirait par une baisse encore plus grande de la population de cerfs et, par conséquent, du succès de chasse. La récolte soutenue optimale dif- fère sûrement de la RSM puisqu'elle prend en compte la satisfaction du chasseur, un critère fondamental si l'on veut conserver le po- tentiel d'attrait d'Anticosti.

(26)

24

5. LA DEMANDE

5.1 Pour la ressource

On peut anticiper une forte augmentation de la demande pour la chasse du cerf au cours des prochaines années. Si les modalités de chasse sont rendues moins restrictives (allongement de la période, chasse des biches), nous allons sûrement dépasser le nombre de 125 000 adeptes connu dans le passé (1965) pour atteindre les 150 000 à 200 000. La hausse de près de 40% du nombre de permis vendus en 1981 témoigne d'un grand potentiel de développement si les condi- tions sont rendues plus attrayantes. Par ailleurs, plusieurs chas- seurs se dirigent maintenant vers les états américains, encouragés par certains chroniqueurs sportifs. Leur nombre atteignait les 14 000 en 1980 (Lacasse et al., 1983). Enfin, à cause du contexte économique difficile, il est possible que certains chasseurs ac- tuellement intéressés à l'orignal ou au caribou s'orienteront vers le cerf, gibier plus accessible et dont la chasse demande des sé- jours moins prolongés.

Pour Anticosti, à en juger par le nombre d'applications au tirage organisé par le Ministère, la clientèle potentielle est très éle- vée. Avec des modes de séjour peu coûteux (petits camps, carrés de tente),l'ile pourrait probablement accueillir plus du double du nombre actuel de chasseurs, à condition que le succès de chasse reste attrayant.

Le potentiel de développement de la chasse à l'arc est également énorme mais n'est pas connu. Aux États-Unis, il existe actuelle- ment plus d'un million de chasseurs à l'arc (Anon., 1979). En uti- lisant les statistiques américaines, on peut tenter d'établir un ordre de grandeur pour cette demande anticipée chez nous. Au Wis- consin et au New Jersey, de 30 à 50% des chasseurs à l'arme à feu chassent aussi à l'arc (Anon., 1979; N.J. Div. Fish, Game & Wildl.,

(27)

1983). On peut donc prévoir que le nombre d'adeptes de la chasse du cerf à l'arc pourrait dépasser éventuellement les 30 000 au Québec.

L'utilisation non cynégétique devrait aussi connaître une hausse très marquée (Lacasse et al., 1983). Le cerf est en effet une es- pèce appréciée des gens et qui vit à proximité des centres habités.

5.2 Pour l'habitat

Situé dans la partie la plus peuplée et la plus développée du Qué- bec, l'habitat du cerf est en compétition avec les autres utilisa- tions des territoires. Les principales interventions concernent l'exploitation forestière, le développement domiciliaire et les corridors de transport d'énergie (Sarrazin, 1983). À titre d'exem-

ple, la coupe moyenne de résineux de 1979-80 à 1983-84 a atteint 2 220 000 m3 dans la région 01 et 1 560 000 m3 dans les régions 06 et 07 (Jolivet, 1985). Cette compétition va aller en s'accentuant, particulièrement dans la région 01 où la coupe moyenne de résineux dépasse de 25% la possibilité biophysique de la forêt.

Les programmes intensifs de plantation prévus par le MER au cours des prochaines années (300 millions de plants par an) vont aussi modifier les conditions d'habitat. De telles plantations nécessi- tent en effet des travaux de préparation du terrain et d'entretien des superficies régénérées, souvent à l'aide de phytocides.

(28)

26

6. UTILISATION ET IMPACT ÉCONOMIQUE

La chasse du cerf constitue une activité très importante au Qué- bec. Au milieu des années 1960, le nombre de chasseurs a atteint un sommet de 125 000 et le nombre de prises a fréquemment dépassé les 10 000 (tableau 2). Par la suite, le déclin de la récolte, le racourcissement de la période de chasse et finalement l'imposition de la loi du mâle ont eu pour effet de faire diminuer le nombre de chasseurs de moitié. Il est cependant significatif de constater qu'avec un succès de chasse aussi modeste que 2 à 3%, plus de 60 000 personnes sont demeurées adeptes de la chasse du cerf au milieu des années 1970. Une hausse marquée s'est produite en 1981, alors que plus de 110 000 permis furent vendus à la faveur d'une chasse limitée des cerfs sans bois autorisée la journée du 31 octobre seu- lement. En 1984, le nombre de chasseurs a atteint 92 000, pour une récolte de près de 7 000 cerfs. Bien inférieur à 10%, le succès de chasse est le plus faible en Amérique du Nord. L'Outaouais-Lauren- tides procure à lui seul la moitié de la récolte annuelle.

La participation des non résidents est demeurée faible au cours des 25 dernières années car ils accaparent moins de 2% des permis ven- dus. D'autre part, réellement développée seulement depuis 1980, la chasse à l'arc semble vouée à un essor prometteur puisque le nombre d'adeptes est passé de 3 500, au début, à 11 500 en 1983 (Potvin, 1984).

7.3+ Anticosti, le nombre de chasseurs s'est accru depuis cinq ans, passant de 1 600 à près de 5 000 (Roy, 1985). La récolte y a atteint près de 6 900 cerfs en 1984.

Sur le plan des retombées récréatives, la chasse du cerf a procuré 640 000 jours de récréation en 1983 (Potvin, 1984). En acceptant

un déboursé moyen de 369 $ par chasseur (Lacasse, 1985), on peut estimer les dépenses générées à environ 35 millions $ pour le Qué-

bec continental. D'après Tremblay et Dumont (1981), environ 45% de

(29)

Tableau 2. Bilan de la chasse du cerf au Québec de 1956 à 1984, à l'exclusion de l'île d'Anticosti (Potvin, 1977; Roy, 1985).

Année Cerfs récoltés

Permis vendus

--

Succès (%)

Période chassea Nb de jours de chasseb Résidents Non résidents

1956 6 716 72 876 1 134 9,1 25 sept. - 30

nov

30 - 61

1957 9 871 85 793 1 139 11,4 28 sept. - 1 déc. 23 - 58 1958 10 126 93 489 1 179 10,7 27 sept. - 23 nov. 23 - 58 1959 9 558 94 109 1 253 10,0 3 oct. - 22 nov. 23 - 51 1960 10 619 100 986 1 410 10,4 8 oct. - 20 nov. 30 - 44 1961 9 212 100 738 1 359 9,0 14 oct. - 19

nov.

30 - 37

1962 16 185 115 943 2 158 13,7 13 oct. - 25 nov. 30 - 44 1963 11 409 119 676 2 476 9,3 12 oct. - 24 nov. 30 - 44 1964 13 738 123 858 2 616 10,9 10 oct. - 30

nov.

38 - 52

1965 12 542 123 301 2 279 9,9 9 oct. - 28 nov. 30 - 44 1966 8 481 122 120 2 286 6,8 15 oct. - 27 nov. 23 - 44 1967 6 876 111 009 2 062 6,1 14 oct. - 12 nov. 23 - 30 1968 6 234 994 1 391 6,9 19 oct. - 11 nov. 11 - 24 1969 4 689 84 390 1 386 5,5 25 oct. - 16

nov.

11 - 23

1970 5 524 89 227 1 311 6,1 24 oct. - 15

nov.

5 - 23

1971 4 535 71 989 1 153 6,2 30 oct. - 14

nov.

5 - 16

1972 4 321 65 511 1 261 6,5 28 oct. - 12

nov.

5 - 16

1973 3 491 67 096 1 469 5,1 27 oct. - 11 nov. 5 - 16 1974c 1 141 56 637 1 097 2,0 26 oct. - 10

nov.

5 - 16

1975c 1 258 59 951 480 2,1 25 oct. - 9 nov. 5 - 16 1976c 2 068 64 235 491 3,2 30 oct. - 14 nov. 5 - 16 1977c 2 123 77 061 671 2,7 29 oct. - 13 nov. 5 - 16 1978 1 985 68 520 655 2,9 28 oct. - 12

nov.

5 - 16

1979c 2 198 66 264 762 3,3 27 oct. - 11 nov. 5 - 16 1983c 4 201 79 436 841 5,2

1 nov. -

16 nov. 5 - 16 1981d 7 835 109 159 1 385 7,1 31 oct. - 15 nov. 5 - 16 1982c 3 932 103 080 1 348 3,8 30 oct. - 14 nov. 5 - 16 1983c 4 753 100 116 1 456 4,7 29 oct. - 13 nov. 5 - 16 1984c 6 855 91 041e 732e 7,5 3 nov. - 18 nov. 12 - 16

aDates extrêmes pour toutes les zones.

bZone(s) de chasse avec la plus courte et la plus longue saison penmise.

cLoi du mâle.

dLoi du mâle sauf la journée du 31 octobre.

eRapport partiel au 31 mars 1985.

(30)

28

la dépense est effectuée localement, de sorte que la chasse du cerf a un impact économique considérable pour des régions souvent margi- nales et défavorisées. Dans le cas d'Anticosti, la chasse du cerf, seule importante source de revenu avec la pêche du saumon, entraîne à elle seule des dépenses de l'ordre de 5 millions $.

Nous ne possédons aucune donnée précise sur l'utilisation non cyné- gétique. Le cerf est un animal d'une grande beauté qui vit à prox- imité des humains. Le nombre de personnes qui prennent plaisir à l'observer et à le photographier est sûrement élevé. Au Québec, certains ravages attirent régulièrement des visiteurs désireux d'entrer en contact avec des cerfs, même si aucun programme n'est développé en ce sens par le Ministère: Pohénégamook, Rigaud, Lachu- te, La Macaza, Duhamel, Cherry River. Le Parc de la Gatineau est également un site réputé pour l'observation du cerf, tout comme l'île d'Anticosti.

Situé au sud de la province, à l'extérieur du réseau important de ZEC et de pourvoiries, le cerf joue un rôle secondaire sur le plan des organismes de gestion déléguée, dans la partie continentale. À Anticosti par contre, cinq pourvoiries et une société d'état

(SEPAQ) dépendent presque exclusivement de la chasse du cerf.

Le cerf ne fait l'objet d'aucune exploitation commerciale car la vente de sa venaison est interdite. Il existe au Québec un certain nombre de propriétaire de grands enclos qui peuvent tirer un revenu de la chasse et de la vente de cerfs en captivité. Aucune statis- tique n'est disponible à ce sujet. Enfin, contrairement au caribou ou à l'orignal, le cerf ne fait pas l'objet de chasse de subsistan- ce par les Autochtones ou les Blancs. Les quelque 14 000 cerfs récoltés annuellement représentent environ 420 000 kg de venaison.

Un impact économique négatif à ne pas négliger dans le cas du cerf concerne les dommages sérieux causés à certaines cultures (vergers, pépinières et autres), les entraves à la régénération forestière et

(31)

même les dangers à la sécurité humaine (accidents routiers). De tels problèmes sont fréquents chez nos voisins du sud (Allen et McCullough, 1976; McAninch et Winchcombe, 1982). Au Québec, où les densités sont beaucoup plus basses, les déprédations sont un phéno- mène moins répandu. Il existe cependant certains endroits localisés où le problème est sérieux. À Anticosti par ailleurs, il est pro- bable que la présence du cerf empêche la régénération en sapin de se développer (Potvin, 1985a; Huot, 1982).

(32)

30

7. OUTILS DE GESTION

7.1 Lois et règlements

La chasse du cerf est assujettie à la Loi de la conservation et de la mise en valeur de la faune et à ses règlements. Le législateur a toute latitude pour ainsi décréter les

catégories d'animaux à prélever, les saisons de chasse, les types de permis et les modalités qui s'appliquent. Certains articles de la loi protègent les animaux dans leurs ravages en défendant de "déranger le gros gibier" (art. 28) ou de

"laisser errer un chien" (art. 61). L'article 67, qui permet à un citoyen de "tuer ou capturer un animal qui... cause des dommages à des biens" (lorsqu'elle ne peut l'effaroucher ou l'en empêcher), a été utilisé à l'occasion contre les cerfs nuisibles.

Aucun article de loi ne protège les ravages comme tels. En forêt publique, il existe une entente de bonne foi entre le MER et le MLCP en vertu de laquelle les permis de coupe susceptibles d'affecter les ravages sont soumis pour examen aux Services de l'aménagement et de l'exploitation de la faune en région. Selon la qualité de l'habitat, le permis

peut être refusé, modifié ou accepté (Picard et Potvin, 1975). Ce système ne possède pas d'assise légale.

7.2 Autres

Les principales actions posées dans le cadre de la gestion du cerf sont les suivantes: réglementation, suivi des popula- tions et de l'exploitation, protection et amélioration des ravages, recherche-développement et application de la loi.

La structure du MLCP comporte deux niveaux pour la conduite des divers programmes, soit un niveau central (Direction gé- nérale de la faune) et un niveau régional. Le cerf se ren- contre dans toutes les régions administratives sauf la région

(33)

10. Sa présence est toutefois marginale dans les régions 02, 04 (sauf sur la rive sud du Saint-Laurent) et 08. Il revêt

une grande importance dans les six régions où il fait l'objet d'une exploitation par la chasse: 01, 03, 05, 06, 07 et 09 (Anticosti).

La révision de la réglementation est sous la responsabilité de la DGF. À l'intérieur de cette unité, une équipe de la Direction de la faune terrestre (un professionnel et un tech- nicien) normalise et coordonne les programmes d'envergure provinciale liés au suivi des populations et de l'exploita- tion: statistiques de récolte, structure d'âge de la récol- te, enquête postale auprès des chasseurs, stations de neige.

La fiche du gros gibier est l'outil de base pour la compila- tion des statistiques de chasse (Bouchard et Gauthier, 1980). En place depuis 1971, ce système très flexible est opéré par la DFT. Les données de base de tous les programmes sont recueillies en région par le personnel du SAEF et celui du Service de la conservation de la faune. L'examen des dif- férents indicateurs de population s'effectue lors d'un ate- lier annuel regroupant la DGF et les SAEF et débouche sur des recommandations de modifications à la réglementation (CCC, 1980).

La protection et l'amélioration des ravages s'appuie d'abord sur un programme d'inventaire aérien réalisé par les SAEF, selon les normes fixées par la DFT. L'examen des permis de coupe est sous la responsabilité des SAEF.

L'équipe de la DFT conduit plusieurs projets de recherche- développement visant surtout la mise au point de techniques d'inventaire, de suivi ou d'aménagement. Elle doit également répondre aux demandes d'expertise de toute sorte, tant sur la

population de cerfs que son habitat. Enfin, dans chaque ré- gion, le SCF a pour rôle d'assurer l'application de la loi ainsi que d'éduquer et d'informer le public.

(34)

33

d'Anticosti, nous ne savons pas à quel niveau se situe la ré- colte soutenue optimale et de combien il faudrait réduire la densité actuelle pour l'atteindre.

8.2 L'habitat

Un habitat d'hiver qui se dégrade et n'est pas protégé de façon satisfaisante

L'épidémie de la tordeuse et les opérations de récupération de matière ligneuse qui ont suivi ont détérioré plusieurs ravages du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Moins de 1% de la superficie de confinement a été aménagé de 1971 à 1979. Les ravages situés en forêt privée (50% de la superficie totale) ne jouissent d'aucune protection légale.

8.3 L'utilisation

Une réglementation restrictive qui empêche d'optimiser l'utilisation consommatrice

La loi du mâle a réduit le succès de chasse et entraîné le désintéressement de plusieurs chasseurs. En 1981, un retour partiel à la chasse des cerfs avec ou sans bois a emmené une augmentation de près de 40% du nombre de permis vendus. Les saisons de chasse à l'arc (14 jours) et à l'arme à feu (12 à 16 jours) sont généralement plus courtes que celles des pro- vinces et états voisins.

Un accès limité aux territoires de chasse

La chasse du cerf se pratique de façon importante sur pro- priété privée. Particulièrement dans le Sud du Québec, la présence de "clubs" qui contrôlent de vastes territoires li- mite le libre accès des chasseurs provenant de l'extérieur.

(35)

Une image négative de la chasse des biches

Même si les mouvements "anti-chasse" ne sont pas encore très actifs chez nous, l'opportunité de permettre ou non la récol- te des biches suscite un débat controversé. Les états améri- cains qui ont appliqué la loi du mile ont connu une situation identique et ont assisté à un changement graduel des mentali- tés quand la chasse des biches fut progressivement rétablie.

Une utilisation non cynégétique peu développée

Certains endroits attirent régulièrement des visiteurs dési- reux d'entrer en contact avec des cerfs, mais le MLCP n'a aucun programme en ce sens actuellement. Il y a très peu d'information disponible sur la façon d'aménager de tels sites.

Des problèmes locaux causés par la déprédation des cerfs

Malgré des problèmes moins importants que chez nos voisins du sud, des cas de déprédation se rencontrent localement au Québec (vergers, pépinières et autres cultures).

8.4 La gestion

Pas d'équipes spécialisées pour protéger et mettre en valeur les ravages de cerfs

Dans la structure actuelle de la DGF, la protection et la mise en valeur des habitats de la faune sont partagées entre deux entités: Service des études écologiques et DFT. Aucune équipe n'est spécialisée en ce domaine et n'en a la pleine responsabilité. En région, il y a très peu de personnel avec

une formation en aménagement forestier (technicien forestier, ingénieur forestier). L'adoption éventuelle d'une loi de

(36)

35

protection des habitats fauniques et d'un programme de mise en valeur des habitats amènera le MLCP à s'impliquer beaucoup plus fortement dans ce domaine.

Peu d'implication des citoyens dans la gestion

Outre leur participation à l'enregistrement obligatoire de leurs prises et à des sondages sporadiques, les chasseurs de cerfs sont très peu mis à contribution pour réaliser la ges- tion du cerf. De même, les citoyens en général sont peu im- pliqués pour protéger et mettre en valeur les ravages.

(37)

36

9. ALTERNATIVES DE SOLUTIONS

Le tableau 3 dresse la liste des alternatives de solutions qui cor- respondent aux problèmes identifiés dans la section précédente.

Globalement, trois approches sont possibles pour la gestion du cerf au Québec, selon la priorité qui sera accordée à l'espèce et les ressources humaines et financières qu'on voudra y consacrer: (1) une gestion minimale pour assurer simplement un suivi de l'exploi- tation, (2) une gestion intermédiaire pour tirer les meilleures re- tombées récréatives et économiques des populations actuelles et (3)

une gestion maximale visant à accroître substantiellement les den- sités de cerfs et leur utilisation.

9.1 Gestion minimale

Selon cette approche, le MLCP se contenterait de maintenir la loi du mâle partout sauf à Anticosti et d'assurer seulement un suivi de la récolte.

Avantages:

Désavantages:

diminution de l'effort à consentir pour la gestion du cerf;

réglementation conservatrice de la chasse du cerf, généralement sécurisante pour les usa- gers;

pas de conflits avec les exploitants fores- tiers (les ravages ne sont pas protégés).

dégradation et perte de plusieurs ravages, en- traînant une baisse des populations de cerfs à moyen terme;

diminution des retombées récréatives et écono- miques liées à l'utilisation du cerf;

insatisfaction marquée du public devant l'abandon par le Ministère de sa mission fon- damentale.

(38)

37

9.2 Gestion intermédiaire

Pour atteindre ce niveau, le MLCP consoliderait le programme de suivi des populations de cerfs et mettrait sur pied une chasse contingentée des biches et des faons ajustée selon le potentiel actuel. Il assurerait en plus un suivi et une protection de l'habitat.

Avantages: pas d'effort additionnel à consentir pour la gestion du cerf;

légère augmentation des retombées récréatives et économiques liées à l'utilisation du cerf;

- plus grande satisfaction du public.

Désavantages: - limitation de l'offre de récolte au niveau actuel , qui ne rencontre pas la demande et qui fluctue d'année en année.

9.3 Gestion maximale

Cette approche plus "agressive" viserait une augmentation subs- tantielle des densités actuelles, puis une stabilisation à un niveau élevé. À cette fin, on devrait intervenir efficacement

pour réduire la mortalité hivernale, les pertes par prédation et le braconnage. Il faudrait aussi déterminer la "capacité de support" et la récolte optimale des divers secteurs.

Avantages: augmentation probablement importante de l'of- fre de récolte et des retombées récréatives et économiques liées à l'utilisation du cerf;

plus grande satisfaction du public, surtout des utilisateurs.

Désavantages: effort important à consentir pour la gestion du cerf;

(39)

- augmentation des problèmes liés à des popula- tions de cerfs élevées: déprédations, acci- dents routiers, animaux en milieu urbain;

image négative du Ministère suscitée dans le public par les programmes de réduction des prédateurs.

(40)

Tableau 3. Problèmes, alternatives de solutions et priorités d'intervention pour la gestion du cerf au Québec.

Problème Alternative de solutiona

Prioritéb

Anticosti Outaouais- Sud du Québec Bas-Saint-Laurent- Secteurs

Laurentides Gaspésie périphériques

1. Les populations de cerfs et l'offre de récolte 1.1 Une offre de

récolte faible qui ne rencontre pas la demande

- maintenir des modalités de chasse conservatrices: loi du mâle et chasse contingentée des biches et des faons (A/B)

- expérimenter le contrôle du loup pour réduire les pertes par pré- dation (C)

- expérimenter l'aménagement forestier intensif pour réduire la mortalité hivernale (C)

- expérimenter le nourrissage arti- ficiel pour réduire la mortalité

hivernale (C)

- stimuler le piégeage du coyote pour réduire les pertes par prédation (C) - mesurer l'importance et les carac-

téristiques du braconnage ([)CF) (C) - entreprendre des progranues d'édu-

cation pour réduire le braconnage (DCF) (C)

1 1 1

2

3 3 2

4 2 2

3 3 3

3 3 3

3 3 3 3

(41)

l'hiver

1.3 Une offre de ré- coite qui n'est pas connue pré- cisément

- développer une technique d'inven- 3 3 3 3

taire pour évaluer les tendances des populations (C)

- ajuster annuellement la récolte 1 1 1

des biches par zone selon la rigueur de l'hiver précédent (C)

- développer une technique d'inven- 3 3 3 3

taire pour mesurer les densités de cerfs sur de grandes superfi- cies (C)

- mesurer la productivité des biches 3 4 3 3

(C)

- évaluer la capacité de support et 2 4 4 4

la récolte optimale (C)

(42)

2. L'habitat

2.1 Un habitat d'hi- - consolider le programme d'inven- ver qui se dé- taire aérien (B)

grade et n'est

pas protégé de - consolider et améliorer le pro- de façon satis- gramme de protection et de mise faisante en valeur des ravages en forêt

publique (B)

- faire adopter des dispositions légales et réglementaires pour la protection et la mise en valeur des habitats fauniques SEE) (C) - mettre sur pied un progrduile de suivi de l'habitat en fonction des densités de cerfs (surpopula- tion) et des perturbations du mi lieu (coupe, tordeuse, etc.) (C) - développer un programe de mise

en valeur des ravages impliquant les citoyens (C)

(43)

qui empêche d'op- timiser l'utili- sation consomma- trice

3.2 Un accès limité aux territoires de chasse

3.3 Une image néga- tive de la chasse des biches

3.4 Une utilisation non cynégétique peu développée 3.5 Des problèmes lo-

caux causés par la déprédation des cerfs

faons (B)

- allonger les saisons de chasse à l'arc et à l'arme à feu (B) - mettre en place des structures

("clubs" élargis, Partici-faune) pour rendre les terrains privés plus accessibles (Direction des territoires fauniques) (C)

- informer davantage le public que 4 la faune est une ressource renou-

velable et que les modalités de chasse proposées pour le cerf tiennent compte avant tout con- servation de l'espèce (B)

- aménager expérimmialement quel- 3 que sites pour l'observation du

cerf (C)

- informer les agriculteurs et le public des méthodes à prendre pour contrer les effets des dé- prédateurs (B)

(44)

4. La gestion 4.1 Pas d'équipe

spécialisée pour protéger et mettre en valeur les ra- vages de cerfs

- former des équipes spécialisées au MLCP (centre et régions) pour la

protection et la mise en valeur des habitats de la faune (C)

2 2

4.2 Peu d'implica- tion des ci- toyens dans la gestion

- développer un programe de mise en valeur des ravages impliquant les citoyens (C)

- mettre en place des structures ("clubs" élargis, Partici-faune) pour rendre les terrains privés plus accessibles aux chasseurs (D1F) (C)

- impliquer les chasseurs pour ané- 5 liorer leur image (C)

3

4

3

3

3

3

a Le niveau de gestion correspondant à chaque alternative est identifié calme suit:

A Gestion minimale B Gestion intermédiaire C Gestion maximale

b Le chiffre 1 désigne la plus haute priorité; l'absence de quotation indique que cette solution n'a pas été retenue.

(45)

10. ORIENTATIONS

Le tableau 3 indique, selon le secteur, la priorité accordée à cha- que alternative de solution identifiée. Les orientations que nous proposons se situent à mi-chemin entre une gestion intermédiaire et une gestion maximale. Ce choix est en accord avec les principes directeurs de la gestion de la faune énoncés récemment par le MLCP (Anon., 1985). Ainsi, pour les cinq prochaines années, nous suggé- rons de consolider les programmes actuels et d'expérimenter, à une échelle réduite, des techniques qui permettraient d'accroître et stabiliser les densités actuelles. Si d'une part nous croyons qu'un statu quo pour la gestion du cerf serait inapproprié, compte tenu de la demande et du grand potentiel de développement, nous croyons par contre qu'il serait prématuré d'entreprendre dès main- tenant un programme visant un accroissement des densités. Il est préférable de tenter d'utiliser de façon optimale les niveaux actuels, tout en mettant au point des techniques d'intervention efficaces pour une éventuelle phase de développement.

Globalement, les principales priorités d'intervention suggérées sont donc les suivantes:

- consolider et améliorer le programme de suivi des populations de cerfs;

- appliquer un système de chasse contingentée des biches et des faons;

- expérimenter le contrôle du loup pour réduire les pertes par prédation;

- expérimenter l'aménagement forestier intensif et le nourrisage artificiel pour réduire la mortalité hivernale;

- évaluer la capacité de support et la récolte optimale à Anti- costi;

(46)

45

consolider le programme d'inventaire aérien;

consolider et améliorer le programme de protection et de mise en valeur des ravages enforêt publique;

- faire adopter des dispositions réglementaires pour la protec- tion et la mise en valeur des habitats fauniques (SEE);

former des équipes spécialisées au MLCP (centre et régions) pour la protection et la mise en valeur des habitats de la faune.

Si les populations de cerfs continuent leur remontée au cours des prochaines années, il faudra également s'assurer que des "surpopu- lations" ne risquent pas de dégrader l'habitat d'hiver et consacrer un important effort en recherche-développement pour évaluer la ca- pacité de support du milieu forestier sur le continent.

1

Préparé par:

0 , ing.f., M.sc. (biologie)

(47)

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