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xapport

Influence de fa composition de fa bande riveraine sur ['abondance du rat musqué

dans (es petits cours d'eau agricoles

DIRECTION DE L'AMÉNAGEMENT DE LA FAUNE DU BAS-SAINT-LAURENT

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE SECTEUR FAUNE QUÉBEC

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Direction de l'aménagement de la faune Bas-Saint-Laurent

Influence de la composition de la bande riveraine sur l'abondance du rat musqué dans les petits cours d'eau agricoles

Par

Geneviève Bourget

Ministère des Ressources naturelles et de la Faune Secteur Faune Québec

Décembre 2006

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Référence à citer

BOURGET, G. 2006. Influence de la composition de la bande riveraine sur l'abondance du rat musqué dans les petits cours d'eau agricoles. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Secteur Faune Québec, Direction de l'aménagement de la faune de la région du Bas-Saint-Laurent. 40 p.

Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2007 ISBN-13 978-2-550-48830-9

© Gouvernement du Québec

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ÉQUIPE DE RÉALISATION

CHARGÉ DE PROJET Guy Verreault, biologiste

TRAVAUX DE TERRAIN Geneviève Bourget, biologiste

Alain Pelletier, technicien de la faune et trappeur Pierre Pettigrew, biologiste

Marie-Ève Séguin, technicienne de la faune Rémi Tardif, technicien de la faune

Guy Verreault, biologiste

Andrée-Anne Vézina, technicienne de la faune

RÉDACTION Geneviève Bourget, biologiste

RÉVISION DES TEXTES Réhaume Courtois, biologiste

Bert Klein, biologiste Guy Verreault, biologiste

CORRECTION ET MISE EN PAGE Francine Bélanger, secrétaire

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RÉSUMÉ

La conservation de la bande riveraine, en milieu agricole, est peu respectée sur les petits cours d'eau. Dans ces milieux, les rats musqués (Ondatra zibethicus) construisent leurs terriers dans les berges causant ainsi des dommages aux rives et provoquant des impacts sur la qualité de l'eau.

Afin de diminuer la déprédation causée par les rats musqués et pour contrôler leur abondance, nous avons évalué l'effet de la composition de la bande riveraine sur les densités de rats musqués dans deux bassins versants où domine l'activité agricole. Un inventaire sur le terrain des différents paramètres pouvant influencer les rats musqués a été effectué dans le but de ne conserver que les parcelles d'échantillonnages (100 mètres linéaires de cours d'eau) qui ne divergeaient que par la composition de la bande riveraine. Trente-neuf parcelles ont été sélectionnées, sur ce nombre, 13 parcelles avaient une bande riveraine ligneuse (largeur moyenne:

7,17 m; é.t.= 3,13) composée avec plus de 50 % d'arbres et d'arbustes. La bande riveraine des 26 autres parcelles (largeur moyenne: 3,38 m; é.t.= 1,39) est constituée avec plus de 50 % de plantes herbacées.

L'abondance des rats musqués dans chaque parcelle d'échantillonnage a été estimée par le piégeage de ceux-ci durant le mois d'octobre 2006. Dans chaque parcelle, le piégeage s'est fait à l'aide de deux cages sous-marines pendant deux nuits pour un effort total de quatre nuits-piège.

Un total de 131 rats musqués ont été capturés et l'abondance est significativement différente entre les deux types de bandes riveraines (t de Student p= 0,0138). Les cours d'eau à bande riveraine herbacée supportent davantage de rats musqués (4,35 rats musqués; é.t.= 3,76) que les cours d'eau à bande riveraine ligneuse (1,39 rats musqués; é.t.= 2,36).

En plus d'améliorer la qualité de l'eau et la protection des berges, le maintien et l'aménagement de bandes riveraines ligneuses réduisent l'abondance de rats musqués dans les petits cours d'eau agricoles. Cette diminution de l'abondance de rats musqués est attribuable à une combinaison de trois facteurs. Premièrement, leurs ressources alimentaires sont moins abondantes dans les cours d'eau à bande riveraine ligneuse. Deuxièmement, les terriers sont plus difficiles à creuser au travers un intense réseau racinaire d'arbres et d'arbustes. Finalement, les bandes riveraines ligneuses favorisent un de leur principal prédateur, le vison d'Amérique (Mustela vison).

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TABLE DES MATIÈRES

Page RÉSUMÉ

TABLE DES MATIÈRES vii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES FIGURES ix

LISTE DES ANNEXES ix

1. INTRODUCTION 1

2. MATÉRIEL ET MÉTHODES 3

2.1 Aire d'étude et sélection des parcelles d'échantillonnage 3 2.2 Première phase : Caractérisation des parcelles d'échantillonnage 6

2.2.1 Description de la bande riveraine 6

2.2.2 Description de la végétation aquatique émergente 8

2.2.3 Description des berges 9

2.2.4 Description du cours d'eau 9

2.2.5 Indices de présence de rats musqués 9

2.3 Deuxième phase : Piégeage 10

3. RÉSULTATS 14

3.1 Première phase : Caractérisation des parcelles d'échantillonnage 14

3.1.1 Description de la bande riveraine 14

3.1.2 Description de la végétation aquatique émergente 15

3.1.3 Description des berges 17

3.1.4 Description de l'intérieur du cours d'eau 18

3.1.5 Indices de présence de rats musqués 18

3.2 Deuxième phase : Piégeage 20

3.2.1 Densités relatives 20

3.2.2 Données sur les captures 21

4. DISCUSSION 22

5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 26

6. REMERCIEMENTS 28

7. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 28

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LISTE DES TABLEAUX

Page Tableau 1. Classe de densité relative des végétaux aquatiques dans les parcelles 8 Tableau 2. Cotes d'abondance des végétaux aquatiques identifiés dans chaque parcelle 8 Tableau 3. Détermination du stade de maturité des rats musqués 13 Tableau 4. Proportion moyenne de chaque composante de bande riveraine pour les deux

types de parcelles 15

Tableau 5. Proportion des parcelles herbacées et ligneuses possédant de la végétation

aquatique émergente sur le bord des rives 16

Tableau 6. Abondance des Typha L. Spp, dans les parcelles où cette plante est présente,

dans les deux types de strates 17

Tableau 7. Vitesse du courant, profondeur et largeur moyennes des cours d'eau, des

différentes strates, mesurées au cours du mois de septembre 2006 18 Tableau 8. Proportion d'adultes et de juvéniles dans les captures de rats musqués des

deux strates d'échantillonnage 21

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Localisation de l'aire d'étude 4

Figure 2. Illustration d'un 300 mètres d'habitat homogène dont le 100 mètres du centre

constitue la parcelle d'échantillonnage 6

Figure 3. Illustration d'une bande riveraine minimale en milieu agricole et la méthode de

prise de la mesure 7

Figure 4. Localisation des parcelles d'échantillonnage dans le bassin versant de la rivière

Fouquette 11

Figure 5. Localisation des parcelles d'échantillonnage dans le bassin versant de la rivière

Kamouraska 12

Figure 6. Cage sous-marine 13

Figure 7. Proportion (%) de parcelles des deux habitats dans lesquels se retrouvent les différents végétaux aquatiques et les médianes de cote d'abondance de chacun

de ces végétaux dans la totalité des parcelles des deux types d'habitats 16 Figure 8. Types de sédiments composant les berges des différents habitats 18 Figure 9. Abondance de pistes et crottins aperçus dans les parcelles des différentes strates 19

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1. Évaluation de la texture du sol au toucher ... ... .... ... ... 35 Annexe 2. Détermination du stade de maturité des rats musqués, à l'automne, à partir des

peaux 37

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1. INTRODUCTION

Le rat musqué (Ondatra zibethicus) est un rongeur répandu partout en Amérique du Nord et dans certaines régions de l'Europe et de l'Asie, où il fut introduit au début du 20e siècle.

Cet animal a un mode de vie semi-aquatique et sa présence est énormément influencée par le domaine hydrique. L'habitat préféré du rat musqué est le marais (Blanchette 1987; Daigle et Desrosiers 1993), mais sa capacité d'adaptation lui permet de coloniser une grande variété d'habitats tels des étangs, rivières, canaux de drainage et lacs. Au Québec, les marais supportent près de la moitié de la population de rats musqués. Les canaux de drainage dans les terres agricoles maintiennent 36,6 % des rats musqués du Québec, 16,8 % se retrouvent dans les rivières et 2,3 % dans les lacs (Blanchette 1987). L'étude de Daigle et Desrosiers (1993) sur l'inventaire des habitats de rats musqués au Québec, démontre que les zones concentrées sur les rives du fleuve St-Laurent (archipel de Montréal, les îles de Berthier-Sorel et le lac St-Pierre) ainsi que la rive de l'Outaouais, sont des zones où les densités de rats musqués sont élevées puisqu'on retrouve sur ces territoires de grandes superficies de marais. La région du Bas-Saint-Laurent est considérée comme une zone à faible potentiel et à faible densité puisque peu de marais y sont présents.

La construction de fossés et de canaux d'irrigation en milieu agricole influence la présence de rats musqués (Aleksiuk 1986; Blanchette 1987). Ces aménagements, effectués dans le but d'améliorer le drainage, démontrent de nombreuses caractéristiques d'habitats recherchés par les rats musqués (hauteur et pente des berges élevées, eaux calmes, végétation aquatique). Également, il est fréquent que les cours d'eau qui jouxtent les terres agricoles soient modifiés afin d'améliorer l'écoulement. Ces modifications consistent fréquemment par une diminution de la dénivellation du lit du cours d'eau pour limiter les rapides et l'érosion. Certains cours d'eau sont également creusés pour améliorer le drainage. Toutes ces modifications au domaine hydrique en milieu agricole influencent l'implantation des rats musqués.

Les rats musqués s'abritent dans des terriers qu'ils creusent dans les berges des cours d'eau (Messier et Virgl 1992). Ce sont des animaux végétariens qui consomment principalement des végétaux aquatiques (Virgl 1997; Messier et al. 1990; Connors et al. 2000). Le rat musqué acquiert sa maturité sexuelle à 12 mois. Le début de la période de reproduction survient au

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printemps (mars-avril) avec la fonte des glaces (Bélanger 1986; Fournier 1994). Simultanément, il y a dispersion des rats musqués dont la principale fonction est d'établir leur territoire de reproduction (Fournier 1994). La femelle peut avoir de deux à trois portées par année et chaque portée fournit de six à huit jeunes (Parker et Maxwell 1980). À la fin de la saison d'élevage, il y a un pic de migration (septembre-octobre) attribué à la dispersion des juvéniles nés au printemps (Messier et al. 1990; Earhart 1969; Vachon 1983).

La majorité des déplacements des rats musqués s'effectue à moins de 100 mètres de leur terrier.

Dans les cours d'eau la plupart des activités des rats musqués se situe dans un rayon de 15 à 25 mètres (Engeman et Whissom 2003).

Problématique

Les petits cours d'eau en milieu agricole sont des habitats où l'on retrouve régulièrement des rats musqués (Brooks et Dodge 1986). Dans ces milieux, les producteurs agricoles remarquent des problèmes de déprédation qu'ils relient à la présence de rats musqués. Il n'existe pas d'évaluation précise de la valeur des dommages causés par cet animal, mais de nombreux agriculteurs rencontrés ont mentionné que leur présence entraîne régulièrement l'érosion des rives et l'augmentation de la turbidité de l'eau (Reedyk et Scott 2006). On mentionne également que certains rats musqués creusent à même les drains agricoles et finissent par briser et obstruer ces installations.

De plus les réseaux de tunnels creusés dans les berges fragiliseraient les rives des cours d'eau.

Plusieurs agriculteurs se déplacent avec de la machinerie lourde près des cours d'eau. Sous le poids de cette machinerie, certaines berges fragilisées s'effondrent. Un agriculteur nous a également mentionné que les rats musqués causaient des dommages dans les ballots de foin.

Certains de ceux-ci briseraient l'enveloppe protectrice des ballots entreposés près des cours d'eau, le foin ainsi exposé à l'air s'oxyderait.

En milieu agricole, la conservation de la bande riveraine est peu respectée. Dans le bassin versant de la rivière Fouquette, 53 % des cours d'eau en terres cultivées ne respectent pas la norme minimale de 3 mètres prévue par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (Doucet 2006). De plus, les bandes existantes sont constituées en grande majorité de plantes herbacées et la végétation ligneuse est absente à plusieurs endroits.

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Objectifs

La présente étude vise à déterminer l'effet de la composition de la bande riveraine (herbacée ou ligneuse) sur la présence de rats musqués dans les petits cours d'eau. Deux hypothèses sous- tendent nos travaux : premièrement, nous croyons que les cours d'eau sans bande riveraine ou avec une bande riveraine constituée de plantes herbacées supportent une plus grande abondance de rats musqués que les cours d'eau à bande riveraine ligneuse. Deuxièmement, nous supposons qu'il y aura davantage de rats musqués juvéniles dans les habitats marginaux (cours d'eau à bande riveraine ligneuse) à cause de leur manque d'expérience (Gorshkov 2005; Earhart 1969).

En connaissant les caractéristiques influençant les fluctuations d'abondances des rats musqués, on pourra favoriser la conservation, la restauration et l'aménagement des bandes riveraines afin de contrer les problèmes de déprédation liés à la présence de ceux-ci.

2. MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1 Aire d'étude et sélection des parcelles d'échantillonnage

L'aire d'étude est située dans la région du Bas-Saint-Laurent à l'ouest de la ville de Rivière-du- Loup et s'étend sur une superficie de 366 km2 (figure 1).

Deux bassins versants sont inclus dans l'aire d'étude, soit le bassin versant de la rivière Fouquette et celui de la rivière Kamouraska. Ces deux bassins ont été choisis puisque des données de différents paramètres reliés aux cours d'eau et aux bandes riveraines sont disponibles via les deux comités coordonnant ces bassins hydrographiques. Les limites de ces deux bassins sont juxtaposées. Celui de la rivière Fouquette, d'une superficie de 70 km2, est dominé à 59 % par l'agriculture, les forêts composent 31 %, les tourbières 8 %, et 2 % sont des infrastructures municipales. Le bassin versant de la rivière Kamouraska s'étend sur une superficie de 296 km2.

Les forêts occupent 59 % du territoire, le milieu agricole 36 %, 4 % sont des infrastructures, et 1 % est occupé par les lacs et cours d'eau.

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Bassin versant de la rivière Fouquette

Bassin versant de la rivière Kamouraska

Figure 1. Localisation de l'aire d'étude.

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Puisque les superficies de ces deux bassins sont faibles, le nombre de parcelles d'échantillonnage est limité et le choix des traitements statistiques s'en trouve réduit. Pour les besoins de l'étude, on considère que les deux bassins versants sont similaires et aucune distinction (comparaison) entre les deux bassins est effectuée.

La sélection des parcelles d'échantillonnage a été effectuée en collaboration avec les deux comités de bassin versant. Ils ont recueilli sur le terrain des données de différents paramètres reliés aux cours d'eau et aux bandes riveraines. Pour le bassin versant de la rivière Fouquette, certaines informations sur la largeur et la composition de la bande riveraine sont intégrées au logiciel de géomatique ArcView (version 8.3.800.d). Ces informations ont été utiles dans la sélection des parcelles d'échantillonnage sur ce territoire. La sélection préliminaire des parcelles sur le bassin versant de la rivière Fouquette s'est effectuée en localisant les parcelles aux endroits où les données indiquaient que les bandes riveraines étaient constituées soit de plantes herbacées, soit d'arbres et d'arbustes. Quant à celui de la rivière Kamouraska, les parcelles ont été choisies à l'aide de photos aériennes et les parcelles étaient triées dans les endroits démontrant une bande riveraine ligneuse où herbacée.

La sélection des parcelles d'échantillonnage s'est déroulée selon un plan d'échantillonnage stratifié en fonction de la nature de la bande riveraine (herbacée ou ligneuse). Sur l'ensemble des petits cours d'eau à écoulement constant du territoire, des parcelles d'échantillonnage d'une longueur de 100 mètres ont été sélectionnées. Cette longueur de parcelle surpasse le domaine vital des rats musqués. Ils effectuent la majorité de leurs activités à moins de 100 mètres de leurs abris (Engeman et Whissom 2003). Ces parcelles d'échantillonnage comprennent le lit du cours d'eau et les deux rives. Pour chaque parcelle sélectionnée, il est important que le même type de bande riveraine se retrouve tout le long du 100 mètres et ce, sur les deux rives. De plus, pour éviter qu'il n'y ait de l'interférence, il doit y avoir en aval et en amont de la parcelle d'échantillonnage, un minimum de 100 mètres de zone tampon caractérisée par le même type de bande riveraine que la parcelle d'échantillonnage (figure 2). On recherche donc sur le terrain un minimum de 300 mètres d'habitat homogène et la parcelle d'échantillonnage constitue le 100 mètres du centre.

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Figure 2. Illustration d'un 300 mètres d'habitat homogène dont le 100 mètres du centre constitue la parcelle d'échantillonnage

À chaque parcelle sélectionnée, le ou les propriétaires des lots où est située la parcelle, ont été contactés. Ceci avait pour but d'avoir leur accord et leur collaboration avant d'aller faire le travail sur le terrain et de documenter les types de dommages causés par les rats musqués.

2.2 Première phase : Caractérisation des parcelles d'échantillonnage

Un inventaire de différents paramètres influençant l'abondance des rats musqués fut réalisé, durant le mois de septembre 2006, dans toutes les parcelles sélectionnées. Cet inventaire avait comme objectif de standardiser les parcelles d'échantillonnage afm d'éviter qu'il n'y ait trop de variables pouvant influencer les densités de rats musqués. Dans chaque parcelle une description de la bande riveraine était notée (composition et largeur). Ensuite la hauteur, la pente et la granulométrie des berges étaient mesurées, ainsi que la vitesse, la profondeur et la largeur du cours d'eau. En se basant sur les valeurs de ces différents paramètres, seules les parcelles qui ne divergeaient que de la composition de la bande riveraine (non ligneuse vs ligneuse) ont été retenues.

L'inventaire des parcelles comprenait également une description de la végétation aquatique émergente (composition et abondance) ainsi que la notation des indices de présence de rats musqués.

2.2.1 Description de la bande riveraine

En vertu de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, une bande de protection riveraine composée d'une couverture végétale permanente (herbacée ou ligneuse) doit être conservée le

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Mesure de la bande riveraine en suivant la pente de la berge

long de tous les cours d'eau en milieu agricole. Selon la législation, elle doit être d'une largeur minimale de 3 mètres, mesurée à partir de la ligne naturelle des hautes eaux, avec un retrait minimum de 1 mètre sur le haut du talus.

Largeur de la bande riveraine

La largeur moyenne (en mètre) de la bande riveraine était évaluée sur les deux rives (rive gauche et rive droite), en mesurant la largeur à trois points le long de la parcelle (25 m

,

50 m et 75 m du début de la parcelle). La bande riveraine débute à la ligne naturelle des hautes eaux vers le haut du talus. La ligne naturelle des hautes eaux est identifiable à une transition d'un couvert végétal de milieu aquatique à un couvert végétal de milieu terrestre. La mesure était prise à l'aide d'un ruban à mesurer en suivant la pente de la berge (figure 3). Cette façon de procéder fournit des mesures de largeurs supérieures à celles mesurées perpendiculairement au rivage. Les bandes riveraines étaient mesurées jusqu'à 10 mètres de largeur; si celles-ci étaient plus larges, la mesure indiquée était >10 mètres.

Figure 3. Illustration d'une bande riveraine minimale en milieu agricole et la méthode de prise de la mesure.

Composition de la bande riveraine

Pour chaque parcelle, la composition de la bande riveraine était déterminée selon les classes suivantes : arborescente, arbustive, herbacée, culture, pâturage, sol nu (dépourvu de couvert végétal), socle rocheux et infrastructure (remblai, mur de soutènement). L'évaluation de la composition de la bande riveraine était effectuée en estimant visuellement, la proportion, en pourcentage, de recouvrement de la superficie au sol, de chacune des composantes dans la totalité de la bande riveraine. Comme les deux rives sont constituées du même type d'habitat, les proportions de chaque composante étaient similaires.

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L'évaluation était effectuée, après avoir parcouru la totalité de la parcelle, par deux observateurs.

Ce sont les mêmes observateurs qui ont effectué l'inventaire de toutes les parcelles d'échantillonnage, il n'y a donc pas de biais attribué à un changement d'équipe.

Dans certains types d'habitats, il pouvait y avoir chevauchement de certaines composantes de la bande riveraine (ex : arbustes ou herbes sous les arbres). Dans ce cas, le total pouvait dépasser 100 % de recouvrement.

2.2.2 Description de la végétation aquatique émergente Densité et composition de la végétation aquatique

Dans chaque parcelle, la densité relative de la végétation aquatique émergente a été estimée visuellement selon la proportion, en pourcentage, de la superficie du bord du cours d'eau occupée par les végétaux aquatiques. Cette estimation est basée sur quatre classes de densités relatives (tableau 1).

Tableau 1. Classe de densité relative des végétaux aquatiques dans les parcelles

Classe de densité relative Proportion de la superficie du bord des rives occupée par des végétaux aquatiques

0 0%

1 1 % à 25 %

2 25 % à 50 %

3 > 50 %

La composition spécifique de la végétation aquatique émergente a été décrite et l'abondance de chaque espèce végétale aquatique a été estimée visuellement selon quatre cotes d'abondance (tableau 2).

Tableau 2. Cotes d'abondance des végétaux aquatiques identifiés dans chaque parcelle

Cote Abondance

0 Aucun

1 Un peu

2 Moyen

3 Beaucoup

L'estimation de la proportion de la superficie des bords du cours d'eau occupée par de la végétation aquatique ainsi que l'abondance de chaque végétaux aquatique identifié a été effectuée

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par deux observateurs après avoir parcourue la totalité de la parcelle. Ces estimations ont été effectuées par ces mêmes observateurs, dans toutes les parcelles.

2.2.3 Description des berges Hauteur et pente des berges

La hauteur moyenne (mètre) et la pente (degré) de chaque rive ont été évaluées en mesurant ces variables à trois points le long de la parcelle (25, 50 et 75 m du début de la parcelle). La hauteur a été mesurée à l'aide d'un ruban à mesurer et la pente à l'aide d'un clinomètre (Suunto modèle PM-5/360PC).

Granulométrie des matériaux meubles

La granulométrie composant les deux berges de chaque parcelle a été évaluée à un point dans la parcelle. À cet endroit les sédiments meubles de la berge le long de la ligne des hautes eaux étaient recueillis et classés à l'aide de la clé d'identification de la texture du sol au toucher que l'on retrouve à l'annexe 1 (Thien 1 97 9).

2.2.4 Description du cours d'eau

Vitesse, largeur et profondeur moyenne du cours d'eau

Les vitesses moyennes (dm/s), les largeurs moyennes (mètres) et les profondeurs moyennes (mètres) du cours d'eau ont été établies en mesurant ces variables, à trois points le long de la parcelle (25, 50 et 75 m du début de la parcelle). Les largeurs ont été mesurées à la ligne des hautes eaux à l'aide d'un ruban à mesurer et la profondeur à l'aide d'une règle. Les vitesses de courant ont été mesurées à l'aide d'un vélocimètre électronique (Global water modèle FP101).

2.2.5 Indices de présence de rats musqués

En se déplaçant à l'intérieur du cours d'eau le long des parcelles d'échantillonnage, les indices de présence de rats musqués étaient notées (pistes, crottins, site d'alimentation, terrier). À chaque indice de présence, une cote d'abondance visuelle dans la parcelle y était reliée. Les cotes d'abondance utilisées sont les mêmes que celles utilisées pour les végétaux aquatiques (tableau 2).

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2.3 Deuxième phase : Piégeage

Suite à l'inventaire des parcelles d'échantillonnage, une séance de piégeage des rats musqués s'est déroulée du 11 au 25 octobre 2006. Le trappage s'est déroulé dans les parcelles qui ne différaient que par la composition de la bande riveraine.

Le piégeage s'est effectué dans 39 parcelles, dont 26 parcelles à bande riveraine non ligneuse et dans 13 parcelles à bande riveraine ligneuse (figures 4 et 5). Sur ce nombre, 20 parcelles d'échantillonnage se retrouvent dans le bassin versant de la rivière Fouquette (12 parcelles à bande riveraine herbacée et 8 parcelles à bande riveraine ligneuse) et 19 parcelles se retrouvent dans le bassin versant de la rivière Kamouraska (14 parcelles à bande riveraine herbacée et 5 parcelles à bande riveraine ligneuse).

Les pièges utilisés sont de type « cage sous-marine » et nécessitent une profondeur d'eau minimale de 30 centimètres pour être submergées et fonctionnelles (figure 6). Les techniques de piégeage avec les cages sous-marines ont été adaptées pour que l'échantillonnage soit réalisé de façon efficace. À chaque extrémité de la cage, il y a une ouverture munie d'une porte. Après l'introduction du rat musqué dans la cage les portes se referment sur son passage. En demeurant prisonnier dans la cage submergée, il finit par se noyer. La cage sous-marine a été choisie puisque ce type de piège n'est pas à capture unique (une dizaine de rats musqués peuvent être capturés par cage). Également, ce type d'engin freine le phénomène de saturation des pièges par des juvéniles (vulnérables au piégeage) que pourraient entraîner certains autres types de piège à capture unique.

Dans chaque parcelle, deux pièges furent installés avec un intervalle de 33 mètres (un piège à 33 mètres du début de la parcelle et le deuxième piège à 66 mètres). Les pièges étaient laissés durant deux nuits dans les parcelles et visités tous les jours pour recueillir les rats musqués capturés et vérifier la fonctionnalité des pièges. L'effort de capture était de quatre nuits-piège.

Dans certaines parcelles cet effort n'a pu être maintenu et les densités relatives seront corrigées à partir de l'effort de capture.

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parcelle herbacée fouquette O parcelle ligneuse fouquette

Figure 4. Localisation des parcelles d'échantillonnage dans le bassin versant de la rivière Fouquette.

11

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Légende

parcelle herbacée kamouraska

parcelle ligneuse kamouraska

Figure 5. Localisation des parcelles d'échantillonnage dans le bassin versant de la rivière Kamouraska.

12

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Figure 6. Cage sous-marine

2.3.1 Données sur les captures

Le nombre, le sexe et l'âge des captures étaient notés pour chaque parcelle. Le sexe a été déterminé par l'examen des organes génitaux (Baumgartner et Bellerose 1943). La détermination du stade de maturité (juvénile ou adulte) s'est réalisée selon les critères suivants: longueur totale (mm), poids (g), largeur de la queue (mm), examen des organes externes et pour certains le patron de peaux (annexe 2). La largeur de la queue est mesurée au point le plus large à l'aide d'un vernier électronique à 0,01 mm de résolution. La longueur totale a été évaluée à l'aide d'une règle et le poids avec une balance (modèle Acculab). Les critères de mesures pour différentier les juvéniles des adultes se retrouvent au tableau 3 (Erb et al. 1999; Choinière date inconnue; Sather 1953). L'évaluation du stade de maturité s'est basée sur plusieurs critères puisque les juvéniles du printemps ressemblent beaucoup aux adultes.

Tableau 3. Détermination du stade de maturité des rats musqués

Mesures Juvénile Adulte

Longueur totale (mm) < 492 >520

Poids (g) < 800 > 1 200

Largeur de la queue (mm) < 16.5 > 18.6

Analyses statistiques

Des analyses de comparaison de moyennes réalisées à l'aide du test de t de Student pour chaque caractéristique (hauteur des berges, pente des berges, vitesse, profondeur, largeur), ont été

13

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effectuées pour vérifier les différences de ces variables entre les parcelles; le but étant de diminuer le nombre de variables risquant d'influencer les résultats et de conserver seulement la variable (bande riveraine herbacée vs ligneuse). À partir de ces résultats, seulement les parcelles comparables ont été sélectionnées pour subir l'étape du piégeage.

Le nombre de captures ainsi que les densités relatives de rats musqués (captures par nuit-piège) ont été comparés entre les deux strates d'échantillonnage par analyse de comparaison de moyennes (test de t de Student). La proportion de juvéniles et d'adultes ainsi que celle des mâles et de femelles dans les captures des deux strates ont été comparées. Les analyses statistiques sont exécutées à l'aide du logiciel StatView (SAS Institute version 5.0).

3. RÉSULTATS

3.1 Première phase : Caractérisation des parcelles d'échantillonnage 3.1.1 Description de la bande riveraine

Largeur de la bande riveraine

La largeur de la bande riveraine diffère entre les deux strates d'échantillonnage. La largeur moyenne dans les zones non ligneuses est plus faible (3.38 m, écart-type 1.39) que dans les zones ligneuses (7.17 m, écart-type 3.13). Cette différence est significative (p < 0.0001) selon le test de t de Student.

Composition de la bande riveraine

Dans les parcelles à bande riveraine non ligneuse ce sont les plantes herbacées qui composent la majeure partie des rives (tableau 4), tandis que dans les parcelles à bande riveraine ligneuse les arbres et arbustes forment l'essentiel de cette bande de protection. À l'intérieur de ces dernières bandes riveraines, il y a chevauchement de plusieurs composantes (exemple arbustes sous les arbres, plantes herbacées sous les arbustes, etc). Dans ce cas, le total du pourcentage de recouvrement dépasse régulièrement 100%.

14

(26)

Tableau 4. Proportion moyenne de chaque composante de la bande riveraine pour les deux types de parcelles.

Composante de la bande riveraine

Bande riveraine herbacée Bande riveraine ligneuse

(%) min max (%) min max

Arborescente 0,2 0 5 51,1 0 95

Arbustive 12,8 0 45 61,9 5 90

Herbacée 84,2 55 100 30,4 5 80

Culture 0 0 0 0 0 0

Pâturage 0 0 0 0 0 0

Sol nu 0 0 0 0 0 0

Socle rocheux 0 0 0 0 0 0

Infrastructure 2,4 0 10 1,2 0 5

Aucune identification à l'espèce, des végétaux présents dans chacune des bandes riveraines, n'a été effectuée; seule la proportion des grands groupes a été notée. Par contre, dans la majorité des parcelles à bande riveraine non ligneuse, des graminées, tel le Calamagrostis sp., composent l'essentiel de la bande riveraine. Des amas d'Asclépiade incarnate (Asclepias incarnata L.) furent régulièrement rencontrés dans les parcelles herbacées.

Dans les parcelles ligneuses, les arbustes les plus fréquemment rencontrés étaient des Aulnes rugueux (Alnus rugosa), des Cornouilliers stolonifères (Cornus stolonifera) et des Saules arbustifs (Salix sp.). Les bouleaux (Betula sp.), les épinettes (Picea sp.) et les sapins (Abies sp.) sont les arbres le plus souvent retrouvés dans ce type de bande.

3.1.2 Description de la végétation aquatique émergente Densité et composition de la végétation aquatique

Un nombre plus élevé de parcelles à bande riveraine herbacée supporte des végétaux aquatiques émergents. Seulement 27 % des parcelles herbacées n'ont pas de végétation aquatique (cote de densité relative de 0). Lorsque les végétaux aquatiques sont présents dans les parcelles herbacées (cote de densité relative de 1, 2 ou 3), ils occupent une superficie supérieure à 25 % du bord des rives dans 52 % des parcelles (tableau 5).

Plus de 62 % des parcelles à bande riveraine ligneuse n'ont pas de végétation aquatique (cote de densité relative de 0). Dans 80 % des parcelles ligneuses, où il y a présence de végétation aquatique, ces végétaux occupent de 1 à 25 % de la superficie (tableau 5).

15

(27)

Proportion de parcelles (%)

Gai

Tableau 5 Proportion des parcelles herbacées et ligneuses possédant de la végétation aquatique émergente sur le bord des rives.

Cote de densité Bande riveraine herbacée Bande riveraine ligneuse

relative* (%) n=19 (%) n=5

1 47 80

2 5 0

3 47 20

* Cote 1 : Végétaux aquatiques occupent 1 % à 25 % de la superficie du bord des rives.

Cote 2 : Végétaux aquatiques occupent 25 % à 50 % de la superficie du bord des rives.

Cote 3 : Végétaux aquatiques occupent une superficie > 50 % du bord des rives.

La diversité de végétaux aquatiques présents dans les cours d'eau à bande riveraine non ligneuse est plus grande que dans les parcelles ligneuses et chacun des végétaux identifiés se retrouve dans une plus grande proportion de parcelles à bande riveraine herbacée que ligneuse (figure 7).

Type de végétaux aquatiques

Bande riveraine herbacée M Bande riveraine ligneuse

Potamogeton L. Spp Equisetum L Spp Juncus L Spp Sparganium L. Spp Iris versicolor

** Signifie la cote d'abondance médiane:

0: Aucun 1: Un peu 2: Moyen 3: Beaucoup

Figure 7. Proportion (%) de parcelles des deux habitats dans lesquels se retrouvent les différents végétaux aquatiques et les médianes de cote d'abondance de chacun de ces végétaux dans la totalité des parcelles des deux types d'habitats.

16

(28)

Les médianes de cotes d'abondance des Typha L. Spp et des végétaux aquatiques nommés

« Autres » diffèrent entre les deux types de parcelles. Pour ces deux classes de végétaux la cote médiane dans les parcelles à bande riveraine herbacée est de 1, signifiant que dans la moitié des parcelles se retrouve un peu de ces végétaux.

Notre attention est davantage portée sur les Typha L. Spp qui sont considérés comme l'aliment préférentiel des rats musqués. Lorsque cette plante est présente dans les parcelles ligneuses (tableau 6), elle ne se retrouve qu'en faible abondance (cote 1), tandis que certaines parcelles à bande herbacée dénotent des abondances moyennes (cote 2) et élevées (cote 3).

Tableau 6. Abondance des Typha L. Spp, dans les parcelles où cette plante est présente, dans les deux types de strates.

Cote d'abondance Bande riveraine herbacée Bande riveraine ligneuse

(%) n=13 (%) n=3

1 62 100

2 8 0

3 31 0

3.1.3 Description des berges Hauteur et pente des berges

Pour les deux rives, la hauteur moyenne des berges dans les parcelles à bande riveraine non ligneuse est de 1,15 m (écart-type de 0,33 m) et de 0,91 m (écart-type de 0,44 m) pour les parcelles ligneuses. Cette différence n'est pas significative (test de t de Student p=0,0626).

Il n'y a pas de différence significative (test de t de Student p=0,7045) dans la pente des rives entre les deux types de parcelles, la pente moyenne des rives, pour les deux habitats, étant de 22°.

Granulométrie des matériaux meubles

La granulométrie des sédiments composant les berges est similaire entre les deux habitats (figure 8). Pour les deux types d'habitats, 31 % des parcelles à bande riveraine herbacée et 38 % des parcelles à bande riveraine ligneuse sont constituées d'argile sableuse, 23 % des parcelles à bande riveraine herbacée ont leurs rives constituées de loam sableux, 19 % ont leurs rives constituées de loam sablo-argileux et 23 % des parcelles à bande riveraine ligneuse ont leurs rives constituées de loam sablo-argileux.

17

(29)

40

35

30 c 25

Bande riveraine herbacée

a Bande riveraine ligneuse

o

0_ e

20, o

15 o. o

10

5

,5) e e e

e

a

ga- ,

<„,

oa~

Type de sédiments

e,

Jo

ee, ey, e _d

s, Data

c."

\

o

+

Figure 8. Types de sédiments composant les berges des différents habitats

3.1.4 Description de l'intérieur du cours d'eau Vitesse, profondeur et largeur moyenne du cours d'eau

Les vitesses du courant, les profondeurs et les largeurs moyennes des cours d'eau ne diffèrent pas de façon significative (test de t de Student p > 0,05) entre les deux types de parcelles (tableau 7).

Tableau 7. Vitesse du courant, profondeur et largeur moyennes des cours d'eau, des différentes strates, mesurées au cours du mois de septembre 2006.

Bande riveraine Vitesse Profondeur Largeur

(dm/s) (cm) (m)

Moy Écart- Moy Écart-type Moy Écart-type

type

Herbacée 0,9 1,0 17,2 6,1 2,1 0,7

Ligneuse 0,9 0,6 14,2 8,5 2,5 1,2

3.1.5 Indices de présence de rats musqués

On note plus d'indices de présence dans les parcelles non ligneuses que les parcelles ligneuses.

Cette évaluation des indices de présence de rats musqués est un bon indicateur de la densité

18

(30)

90

soi

20-r

10-1'

Aucun

Un peu

Moyen Cote d'abondance

I. Crottins bande riveraine ligneuse Crottins bande riveraine herbacée Pistes bande riveraine ligneuse Pistes bande riveraine herbacée e

m

Beaucoup

relative des rats musqués dans un milieu. Dans la majorité des parcelles ligneuses (> 50 %) aucune piste et aucun crottin n'est retrouvé. Par contre, dans 69 % des parcelles à bande riveraine herbacée on remarque la présence de pistes et dans 70 % des parcelles à bande riveraine herbacée il y a des crottins (figure 9).

Sur le terrain il est difficile d'apercevoir les terriers puisqu'ils prennent origine sous le niveau de l'eau. Le fait de ne pas les apercevoir ne signifie pas qu'ils ne sont pas présents. Dans 19 % des parcelles à bande riveraine herbacée des terriers ont été notés et cette proportion est de 15 % dans les parcelles à bande riveraine ligneuse.

Peu d'aires d'alimentation ont été aperçues dans les parcelles; seulement 15 % sont présentes dans les deux types de parcelles. Ce signe de présence est difficile à repérer car bien souvent les aires d'alimentation sont cachées aux travers des végétaux aquatiques.

Figure 9. Abondance de pistes et crottins aperçus dans les parcelles des différentes strates.

Parcelles extraites

Suite à la caractérisation des parcelles, un criblage s'est effectué. Toutes les parcelles ont été comparées selon leurs différents paramètres (hauteur et pente des berges, granulométrie, vitesse,

19

(31)

profondeur et largeur du cours d'eau). Les parcelles hors normes comparativement aux autres parcelles, étaient extraites avant la deuxième phase, c'est-à-dire avant la séance de piégeage. Le but était de comparer seulement les parcelles qui ne divergeaient que de la composition de la bande riveraine.

En tout, 39 parcelles ont été piégées et comparées (26 parcelles à bande riveraine herbacée et 13 parcelles à bande riveraine ligneuse).

Une parcelle à bande riveraine ligneuse, où le piégeage eut lieu, a dû être retirée avant de procéder à l'analyse des captures. Celle-ci a été retirée puisqu'elle démontre une profondeur moyenne de la colonne d'eau beaucoup plus élevée (54,8 cm ± 6,5) que les autres parcelles. Bien que cette différence ait été notée avant la séance de trappage, le piégeage s'y était malgré tout déroulé, car le nombre de parcelles en zone ligneuse était réduit. Après l'analyse, nous remarquons que par sa profondeur, cette section de cours d'eau est un bon habitat pour les rats musqués afin d'hiverner. De plus, bien que les arbustes composant la bande riveraine dans cette parcelle soient denses, de nombreux espaces sur la rive sans réseaux racinaires sont présents et n'empêchent pas la construction de terriers. Aussi dans cette parcelle, les arbustes ne fournissent pas l'ombrage requis pour inhiber la croissance de végétaux aquatiques. En tout huit rats musqués adultes furent capturés dans la parcelle.

3.2 Deuxième phase : Piégeage 3.2.1 Densités relatives

Dans cette étude, le piégeage avait pour fonction de déterminer dans quel type d'habitat se situe la plus grande abondance de rats musqués et non de déterminer avec exactitude la densité de rats musqués dans chaque section. L'effort de capture de 4 nuits-piège ne permet pas de vider totalement la parcelle de tous les rats musqués, mais de donner une bonne estimation de l'abondance de rats musqués présents. Cet effort de capture avec ce type de piège peiniettrait tout de même, selon une estimation, de capturer environ 80 % de tous les rats musqués vivants dans la parcelle (A. Pelletier, comm pers).

Dans les 39 parcelles piégées, 131 rats musqués ont été capturés. Sur ce nombre, 113 proviennent des 26 parcelles herbacées, tandis que 18 ont été recueillis dans les 13 parcelles à bandes

20

(32)

riveraines ligneuses. Il y a donc en moyenne davantage de rats musqués dans les parcelles à bande riveraine non ligneuse (4,35 rats musqués, écart-type 3,76) que dans les parcelles à bande riveraine ligneuse (1,39 rats musqués, écart-type 2,36). Cette différence est significative (test de t de Student p=0.0138).

L'effort de capture était de 4 nuits-pièges. Dans certaines parcelles, cet effort n'a pu être maintenu. Les densités relatives (nombre de captures/nuit-piège) corrigées à partir de l'effort de capture démontrent que les parcelles à bande riveraine herbacée supportent un plus grand nombre de rats musqués (1,22 rat musqué/nuit-piège, écart-type 1,14) que les parcelles à bande riveraine ligneuse (0,35 rat musqué/nuit-piège, écart-type 0,59). Cette différence est significative (test de t de Student. p=0,0137)

Un vison a été capturé dans une parcelle à bande riveraine constituée d'arbres et d'arbustes. Les visons sont considérés comme l'un des principaux prédateurs des rats musqués. Dans cette même parcelle aucun rat musqué n'a été capturé.

3.2.2 Données sur les captures Rapport des sexes et maturité

Dans les parcelles à bande riveraine non ligneuse, le rapport des sexes est légèrement en faveur des femelles (92

d:

100

y),

tandis qu'il est en faveur des mâles dans les parcelles à bande riveraine ligneuse (127

3:

100

y).

Les captures sont constituées à 72 % par des juvéniles dans les parcelles à bande riveraine herbacée et à 67 % de juvéniles dans les parcelles ligneuses. Les proportions d'adultes et juvéniles sont similaires dans les deux types d'habitats (tableau 8).

Tableau 8. Proportion d'adultes et de juvéniles dans les captures de rats musqués des deux strates d'échantillonnage.

Type de bande riveraine Adultes Juvéniles

(%) (%)

Herbacée 28 72

Ligneuse 33 67

21

(33)

4. DISCUSSION

L'abondance de rats musqués dans un cours d'eau peut être influencée par de nombreuses variables telles la hauteur et la pente des berges, la granulométrie des sédiments composant les rives, les végétaux aquatiques, ainsi que la vitesse du courant, la largeur et la profondeur du cours d'eau. Les rats musqués préfèrent les petits cours d'eau calmes avec des rives d'une pente d'au moins 10° pour construire leur terrier (McCabe 1982; Earhart 1969; Danell 1978) et d'une hauteur que nous estimons supérieure à 60 cm. On retrouve plus de terriers davantage permanents à l'intérieur des rivages composés de fins sédiments, que dans les rivages où les sédiments sont grossiers (Danell 1978; Earhart 1969). Plus la proportion de sable dans les sédiments est élevée, moins le terrier sera permanent puisque le sable est considéré comme un matériau grossier (50 gin à 2mm). Les limons sont des sédiments plus fins (2 gm à 50 gm) ainsi que les argiles qui ont une taille inférieure à 2 gm (Jamagne 1967).

La présente étude a également révélé que la composition de la bande riveraine avait un effet sur l'abondance des rats musqués dans un cours d'eau. L'hypothèse de départ étant que les petits cours d'eau avec bande riveraine herbacée offraient un meilleur habitat pour les rats musqués, s'est avérée véridique. Les parcelles à bande riveraine herbacée supportent un nombre moyen de rats musqués de trois fois supérieur aux parcelles à bande riveraine ligneuse.

La différence de densité de rats musqués entre les deux types d'habitat peut s'expliquer par une combinaison de l'accessibilité aux ressources alimentaires, par la facilité de creusage des terriers dans les berges et par l'absence du vison, un de leur principal prédateur.

Premièrement, la présence et la disponibilité des plantes aquatiques influencent l'abondance de cet animal dans un milieu (Blanchette 1987, Bélanger 1986, Prescott et Richard 2004). En général, les rats musqués consomment les feuilles, les tiges et les parties succulentes de diverses plantes aquatiques (Prescott et Richard 2004). Lorsque leurs aliments habituels sont rares ou introuvables, ils peuvent se nourrir de mollusques, de grenouilles, de salamandres ou de petits poissons, mais à ce moment ils sont considérés en période de disette (Prescott et Richard 2004;

Aleksiuk 1986). Les Quenouilles (Typha L. Spp) sont l'aliment préférentiel des rats musqués (Vachon 1983; Traversy et al. 1994; Virgl 1997); viennent ensuite par ordre d'importance les Scirpes (Scirpus L. Spp), le Roseau (Phragmites Trin Spp), le Trèfle d'eau (Menganthes L. Spp), le Carex (Carex L. Spp), les Nénuphars (Nymphaea L. Spp) et les Sagittaires (Sagittaria L. Spp)

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(34)

(Vachon 1983; Prescott et Richard 2004, Traversy et al. 1994). D'autres végétaux aquatiques tels les Potamots (Potamogeton L. Spp), le Rubannier (Sparganium L. Spp) et les Prêles (Equisetum L.Spp) peuvent également faire partie de leur régime alimentaire (Prescott et Richard 2004).

Les parcelles à bande riveraine ligneuse supportent des densités et diversités inférieures de végétaux aquatiques que celles à bande riveraine herbacée. Du point de vue alimentaire les parcelles à bande riveraine ligneuse représentent des habitats de moindre qualité. Cette différence dans l'abondance de végétaux aquatiques entre les deux parcelles serait imputable à la largeur et à la composition de leurs bandes riveraines. Une diminution de la quantité de rayons solaires pénétrant dans le cours d'eau réduit le développement de végétaux aquatiques (Hrivnak et al.

2006; Daniel et al. 2006). La quantité d'ombrage dans le cours d'eau est fonction de la hauteur et de la densité de la végétation composant la bande riveraine, une bande riveraine ligneuse étant davantage efficace pour faire de l'ombrage qu'une bande riveraine constituée d'herbacées (Belt et al. 1992; Hrivnak et al. 2006). De plus, les végétaux présents dans la bande de protection riveraine peimettent de filtrer une certaine partie des contaminants agricoles qui ruissellent des champs vers le milieu hydrique (fumier, nitrates et phosphates). Lorsque ces contaminants agricoles se déversent dans le milieu aquatique, ils amènent des éléments nutritifs favorisant la croissance végétale dans le plan d'eau (Thiebaut 2006; Daniel 2006). Le pouvoir de rétention et d'absorption des contaminants agricoles est fortement influencé par la largeur de la bande riveraine (Lowrance et al. 1984; Laroche 2005). La largeur des bandes riveraines ligneuses étant davantage plus élevée pennet de capter plus d'éléments nutritifs que les bandes herbacées.

Le deuxième facteur pouvant influencer la présence de rats musqués dans les parcelles à bande riveraine ligneuse serait attribuée à une difficulté à creuser les terriers dans les berges; les racines des arbres et arbustes offrent plus de résistance face au creusage que les racines des plantes herbacées. L'intense réseau racinaire et la taille des racines des végétaux ligneux forment une barrière pour les rats musqués au moment de construire leur terrier. Dans les rivages où dominent les plantes herbacées, ce sont surtout des petites racines (diamètre < 0,5 mm) qui sont présentes et 73 % de toute la biomasse de racines est concentrée dans les premiers 30 cm du sol (Wynn et al.

2003). Dans les bandes riveraines ligneuses, les racines présentes sont larges (diamètre entre 0,5 et 2 mm) et seulement 41 % de la biomasse racinaire se retrouve dans les premiers 30 cm du sol. (Wynn et al. 2003). À plus fortes profondeurs, le diamètre des racines des végétaux ligneux augmente et leur densité racinaire est plus élevée que celle des plantes herbacées (Wynn et al.

2003). Les racines des arbres et arbustes forment un intense réseau en trois dimensions donnant

23

(35)

une grande stabilité aux berges comparativement aux plantes herbacées (Wynn et al. 2003;

Hansen 1992). Pour que la bande riveraine soit efficace et limite les densités de rats musqués, il doit y avoir une bande riveraine constituée de végétaux ligneux et non une bande riveraine composée d'un mélange de végétaux ligneux et d'herbacées. Il est recommandé de maintenir une bande riveraine constituée d'arbres, d'arbustes et de plantes herbacées pour multiplier les habitats fauniques. Mais pour limiter la présence de rats musqués dans les petits cours d'eau, il est souhaitable d'avoir une bande riveraine dense constituée principalement de végétaux ligneux.

Pour être efficaces, les arbres et arbustes doivent prendre naissance dans la berge et non seulement sur le replat du talus. De plus, nous pensons que les variétés d'arbres et d'arbustes à forts systèmes racinaires sont meilleures pour limiter l'abondance de rats musqués.

Le troisième facteur limitant la présence de rat musqué dans les cours d'eau à bande riveraine ligneuse est la pression due à la prédation. Le vison d'Amérique (Mustela vison) et l'humain sont les principaux prédateurs du rat musqué (Aleksiuk 1986). Le vison fréquente les forêts et les broussailles à proximité des cours d'eau et des lacs (Prescott et Richard 2004). Tout comme le rat musqué, il est un animal semi-aquatique et niche dans des terriers prenant naissance sous le niveau de l'eau ou à proximité de l'eau. Il peut utiliser le même réseau de tunnels que les rats musqués et c'est pourquoi il est un prédateur redoutable (Aleksiuk 1986). Dans les régions nordiques, les visons sont des prédateurs spécialistes des rats musqués puisqu'à ces latitudes il existe une faible variété de proies disponibles (Erb et al. 2000, 2001). Dans ces climats un cycle prédateur-proie est souvent engendré (Erb et al. 2001; Haydon 2001). Dans nos secteurs, le vison est un important prédateur de rats musqués, mais il est moins spécialiste puisqu'il trouve d'autres variétés de nourriture (Prescott et Richard 2004). L'aménagement de bandes riveraines ligneuses favoriserait la présence de visons puisque ceux-ci peuvent utiliser ces bandes riveraines comme couloir de déplacements ou pour s'y implanter.

Pour qu'un cours d'eau maintienne de grandes abondances de rats musqués durant toute l'année, la profondeur de la colonne d'eau doit être de 1 à 2 mètres (Vachon 1983). Cette profondeur est requise pour que l'eau ne gèle pas jusqu'au fond, mais pas trop profonde pour pouvoir supporter une végétation aquatique abondante (Vachon 1983). Les cours d'eau (bande riveraine herbacée et bande riveraine ligneuse) de l'ensemble de l'aire d'étude ne démontrent pas une profondeur de la colonne d'eau assez vaste (les profondeurs moyennes sont inférieures à 20 cm) pour maintenir de fortes abondances de rats musqués durant l'hiver. Les parcelles de l'aire d'étude seraient utilisées par les rats musqués durant les périodes libres de glace.

24

(36)

Les rats musqués demeurant l'hiver dans les milieux où les profondeurs ne sont pas suffisantes pour éviter un gel complet de la colonne d'eau, sont plus susceptibles de mourir par une combinaison d'un stress alimentaire causé par de la nourriture non accessible et d'une plus forte vulnérabilité à la prédation, puisqu'ils doivent parcourir de grandes distances hors de l'eau pour chercher cette nourriture (Virgl et Messier 1996; Bélanger 1986; Gorshov 2005). Pour survivre à l'hiver, plusieurs rats musqués vont migrer des cours d'eau en eaux peu profondes vers des habitats ayant des profondeurs plus élevées (Gorshkov 2005; Jelinski 1989; Messier et al. 1990).

Pendant l'hiver, dans les habitats à grandes profondeurs, les densités de rats musqués vont augmenter et ceux-ci vont former des colonies interfamiliales (Gorshkov 2005, MacArthur et al.

1997). Durant cette période, l'agressivité entre les individus pour la défense du territoire diminue, ce qui permet à ceux de différentes familles de partager leur résidence (Gorshkov 2005). Lors du dégel et durant les périodes libres de glace, certains rats musqués rediffusent vers les habitats en eaux peu profondes parce qu'à ce moment la profondeur est moins limitante et la saison de reproduction provoque un retour de l'agressivité territoriale (Fournier 1994). La différence des rats musqués présents entre les deux types de bande riveraine, réside dans le nombre de rats musqués qui s'établissent au printemps pour la saison de reproduction (saison libre de glace) dans les habitats à profondeurs moindres. Durant la période libre de glace, la profondeur de la colonne d'eau est moins limitante et les parcelles à bande riveraine herbacée démontrent un meilleur potentiel pour supporter de plus grandes abondances de rats musqués que les parcelles à bande riveraine ligneuse.

Ce type de migration est indépendant de l'âge des rats musqués, les adultes se déplacent autant que les juvéniles (Gorhkov 2005). Puisque la migration hivernale affecte toutes les cohortes d'âge dans l'aire d'étude, l'hypothèse que les rats musqués juvéniles se retrouveraient en plus grande proportion dans les habitats à bandes riveraines ligneuses n'a pu être prouvée. Cette hypothèse avait été émise puisque la période de piégeage correspondait au pic de migration des juvéniles de la première portée du printemps (Messier et al. 1990; Earhart 1969; Vachon 1983). Durant les mois de septembre et octobre, les juvéniles de la première portée du printemps quittent le nid familial pour aller s'établir ailleurs. À ce moment ils vont creuser leur nouveau terrier, moins complexe que ceux des adultes, pour pouvoir passer les mois d'hiver. La faible expérience des juvéniles les reléguerait dans des habitats marginaux (Gorshkov 2005; Earhart 1969). De ce fait, puisque la migration hivernale est généralisée pour l'ensemble des rats musqués, il n'y a pas de différence dans la proportion de juvéniles et d'adultes entre les deux habitats à l'automne.

25

(37)

5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Les rats musqués sont des animaux fortement répandus en Amérique du Nord et dans certaines autres régions du monde. Leur habileté d'adaptation leur a permis de coloniser différents habitats liés au domaine hydrique.

En milieu agricole ils peuvent causer beaucoup de déprédation, ce qui est un irritant majeur pour les agriculteurs. De nombreuses variables peuvent influencer leur abondance dans un cours d'eau telles la présence de végétaux aquatiques, la hauteur et la pente des berges, la granulométrie des sédiments composants les rives, ainsi que la vitesse du courant, la largeur et la profondeur des cours d'eau. Cette présente étude a également révélé que la composition de la bande riveraine avait un effet sur l'abondance des rats musqués dans un cours d'eau.

Les rats musqués semblent davantage attirés par les cours d'eau ayant une bande riveraine herbacée que les cours d'eau à bande riveraine ligneuse. La présence d'une bande riveraine ligneuse limiterait leur abondance par une combinaison de trois facteurs. Premièrement, leur source de nourriture privilégiée, la végétation aquatique, est moins abondante dans les cours d'eau à bande riveraine ligneuse à cause de l'ombrage provoqué par le couvert ligneux, Deuxièmement, les rats musqués auraient beaucoup plus de difficultés à creuser les terriers dans les berges où un fort réseau racinaire serait présent. Les végétaux ligneux offrant un réseau racinaire beaucoup plus vaste et résistant que les plantes herbacées, limiteraient donc le creusage des terriers. Troisièmement, les bandes riveraines ligneuses favoriseraient la présence d'un de leurs principaux prédateurs, c'est-à-dire le vison. L'habitat préféré du vison est constitué de forêts et broussailles à proximité des cours d'eau. L'aménagement de bandes riveraines ligneuses le long des cours d'eau en milieu agricole favorise la présence des visons dans ces cours d'eau puisque ceux-ci pourront s'y implanter ou les utiliser comme couloirs de déplacements.

Donc en plus de fournir un meilleur effet que les bandes riveraines herbacées sur la qualité de l'eau et la stabilisation des berges, l'aménagement de bandes riveraines essentiellement constituées de végétaux ligneux limiteraient l'abondance des rats musqués ainsi que leur déprédation.

26

(38)

Dans l'éventualité où il y aurait une deuxième phase dans l'évaluation de l'effet de la composition de la bande riveraine sur l'abondance des rats musqués dans des petits cours d'eau, nous recommandons :

- De sélectionner les parcelles d'échantillonnages sur un autre territoire où se retrouve un nombre considérable (n=30) de parcelles à bande riveraine ligneuse pour les analyses statistiques. Dans la présente étude il fut énormément difficile de retrouver des petits cours d'eau avec bande riveraine ligneuse qui concordaient avec nos critères de sélection.

De choisir des parcelles dont la profondeur est plus grande et pouvant maintenir une population de rats musqués durant l'hiver. Ceci aura pour but de contrer l'effet de migration automnale des rats musqués vers des habitats à plus grandes profondeurs et d'aider à l'installation des cages sous-marines. La profondeur de la majorité des parcelles de notre étude n'était pas suffisante pour maintenir une forte abondance de rats musqués durant l'hiver. Ceux-ci doivent donc migrer vers des habitats à plus grandes profondeurs.

- De déterminer si la largeur de la bande riveraine ligneuse a un impact sur la densité de rats musqués. Dans la présente étude la largeur de la bande riveraine a été mesurée, mais aucune comparaison entre le nombre de rats musqués et cette largeur n'a été faite. Il semble, selon nos observations sur le terrain, qu'il y a plus de rats musqués dans les parcelles où la bande riveraine ligneuse est moins large que dans les parcelles avec une vaste bande riveraine ligneuse. Il serait important de découvrir quelle est la largeur nécessaire pour obtenir un effet significatif sur l'abondance de rats musqués.

- D'évaluer si certains arbres ou arbustes ont davantage d'impact sur la densité de rats musqués. Dans la présente étude la composition de la bande riveraine a été évaluée selon la proportion de recouvrement de chaque composante (arborescente, arbustive, herbacée, etc.). Dans l'optique de recommandations pour l'aménagement de bandes riveraines ligneuses il serait important de déterminer quelles sont les espèces ligneuses qui limitent le plus la présence de rats musqués.

- D'estimer les dommages en milieu agricole reliés aux rats musqués. Dans la présente étude, les dommages mentionnés par les agriculteurs ont été notés mais aucune évaluation précise de la valeur de ces dommages n'a été effectuée.

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6. REMERCIEMENTS

Ce travail a été financé en partie par le volet agricole de l'Entente Canada-Québec sur le Saint- Laurent et par la Fondation de la faune du Québec.

Un remerciement particulier s'adresse à madame Marie-Ève Séguin pour son étroite collaboration lors des travaux sur le terrain. Je tiens également à mentionner l'aide apportée par madame Andrée-Anne Vézina et messieurs Pierre Pettigrew, Rémi Tardif et Guy Verreault lors de certains travaux.

Je remercie monsieur Alain Pelletier qui était le piégeur mandaté et messieurs Pierre Blanchette, Réhaume Courtois, Bert Klein et Guy Verreault pour leur contribution à la planification de l'étude et à la révision des textes. Je tiens à souligner la précieuse collaboration des deux coordonnateurs des bassins versants où l'étude s'est déroulée soit monsieur François Gagnon et monsieur Serge Gagnon.

Mes remerciements s'adressent également à madame Francine Bélanger pour la révision linguistique et la mise en page du document.

7. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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