Œuvres
complètes
INTRODUCTION DE JEAN ROUDAUT RENÉ CHAR
GALLIMARD
Tous droits de tradutlion, de reprodutlion et d'adaptation réservés pour tous les pays.
© Éditions Gallimard, 198}
pour /'Introduction de Jean Roudaut, pour Dehors la nuit est gouvernée précédé de Placard pour un chemin des écoliers, pour En trente-trois morceaux, pour A faulx contente, pour Le Bâton de rosier, pour Loin de nos cendres, pour Sous ma
casquette amarante et pour l'ensemble du dossier critique.
LE MARTEAU SANS MAÎTRE
suivi de
MOULIN PREMIER
À Georgette Char
qui a convoyé la plupart des poèmes
du Marteau sans maître et leur a
permis d'atteindre la province de sécurité où je désirais les savoir.
@ Librairie José Corti,
Vers quelle mer enragée, ignorée même des poètes, pouvait bien j-'M aller, aux ~M'yo~ ~~o, ce fleuve mal aperçu qui coulait ~J ~rrM où les accords de la fertilité se mou- raimt, où l'allégorie de l'horreur commençait à se concrétiser, ce fleuve radiant et énigmatique baptisé Marteau sans maître?
Vers l'hallucinante /c~ noué au Mal, de l'homme massacré et pourtant M'~or~
La clef du Marteau sans maître tourne dans la réalité
~rM~ des années .r~ Le premier rayon qu'elle délivre ~M~ entre l'imprécation du supplice et le magnifique
amour.
(Feuillet pour la ze édition, jc)~.)
ARSENAL
1927-1929
LA TORCHE DU PRODIGUE
Brûlé l'enclos en quarantaine Toi nuage passe devant Nuage de résistance
Nuage des cavernes
Entraîneur d'hypnose.
VÉRITÉ CONTINUE
Le novateur de la lézarde Tire la corde de tumulte
On mesure la profondeur Aux contours émus de la cuisse
Le sang muet qui délivre Tourne à l'envers les aiguilles
Remonte l'amour sans le lire.
Le Marteau sans maître
POSSIBLE
Dès qu'il en eut la certitude
À coup de serrements de gorge
Il facilita la paroleElle jouait sur les illustrés à quatre sous Il parla comme on tue
Le fauve
Ou la pitié
Ses doigts touchèrent l'autre rive
Mais le ciel bascula Si vite
Que l'aigle sur la montagne
Eut la tête tranchée.
TRÉMA DE L'ÉMONDEUR
Parce que le soleil faisait le paon sur le mur Au lieu de voyager à dos d'arbre.
Arsenal
ROBUSTES MÉTÉORES
Dans le bois on écoute bouillir le ver
La chrysalide tournant au clair visage
Sa délivrance naturelle
Les hommes ont faim
De viandes secrètes d'outils cruels Levez-vous bêtes à égorger
À gagner le soleil.
TRANSFUGES
Sang enfin libérable
L'aérolithe dans la véranda
Respire comme une plante L'esprit même du château fort C'est le pont-levis.
MASQUE DE FER
Ne tient pas qui veut sa rage secrète Sans diplomatie.
Le Marteau sans
UN LEVAIN BARBARE
La bouche en chant Dans un carcan Comme à l'école
La première tête qui tombe.
À L'HORIZON REMARQUABLE
Les grands chemins
Dorment à l'ombre de ses mains
Elle marche au supplice
Demain
Comme une traînée de poudre.
SINGULIER
Passé ces trois mots elle ne dit plus rien Elle mange à sa faim et plus
Haute est l'estime de ses draps
Nomade elle s'endort allongée sur ma bouche Volume d'éther comme une passion
Délireà midi à minuit elle est fécondée dans le coma de l'amour arbitraire
La pièce de prédilection de l'oxygène.
Arsenal
LEÇON SÉVÈRE
Le saut iliaque accompli
L'attrait quitte la rêverieL'aimant baigné de tendresse eSt un levier mort
Les tournois infantiles
Sombrent dans la noce de la crasse
Le relais de la respiration
L'air était maternel Les racines croissaient
Un petit nombre A touché le jour
À la première classe
Que l'amour forme à l'étoile d'enfer D'un sang jamais entendu.
BEL ÉDIFICE ET LES PRESSENTIMENTS
J'écoute marcher dans mes jambes La mer morte vagues par-dessus tête Enfant la jetée-promenade sauvage
Homme l'illusion imitée
Des yeux purs dans les bois
Cherchent en pleurant la tête habitable.
Le Marteau sans maître
LA ROSE VIOLENTE
Œil en transe miroir muet
Comme je m'approche je m'éloigne
Bouée au créneau
Tête contre tête tout oublier
Jusqu'au coup d'épaule en plein cœur La rose violente
Des amants nuls et transcendants.
VOICI
Voici l'écumeur de mémoire
Le vapeur des flaques mineures Entouré de linges fumants Étoile rose et rose blanche
ô caresses savantes, ô lèvres inutiles1
L'AMOUR
Être
Le premier venu.
Arsenal
Animal
À l'aide de pierres
Efface mes longues pelisses
Homme
Je n'ose pas me servir Des pierres qui te ressemblent
Animal
Gratte avec tes ongles
Ma chair eSt d'une rude écorce
Homme
J'ai peur du feu
Partout où tu te trouves
Animal
Tu parles
Comme un homme
Détrompe-toi
Je ne vais pas au bout de ton dénuement.
Baigneuse oublie-moi dans la mer Qui délire et calme la foule
SOSIE
DENTELÉE
Le Marteau sans maître
LES POUMONS
L'apparition de l'arme à feu
La reconnaissance du ventre.
ARTINE
1930
Au silence de celle qui laisse rêveur.
Table des matières
Arthur Adamov La Parodie. L'Invasion.
Poésie partagée. Introduction. 1 3 1 9
René Cazelles De terre et d'envolée. Avant-
propos. 1320
Charles Augustin Vandermonde Petit diction- naire portatif de santé par M. L" et M. de B*
Introduction. 1320
Jean-Guy Pilon Les Cloîtres de l'été. Avant-
propos. 13211
Jean Sénac Poèmes. Avant-propos. 1322 Janine Couvreur Feuille ou marbre. 1 3 233
Philippe Jones Racine ouverte. D'un dialogue avec
Philippe Jones. 13233
Jean Pénard Jour après nuit. Lettre-Préface. 1 3 24 René Char et Tina Jolas La Planche de vivre. 1325S René Char et Alexandre Galpérine Le Gisant
mis en lumière. 1 3 26
Tables des anthologies établies par René Char 1 3 27
Noter 1341
Bibliographie I4°7
Table des titres et des incipit ^AAl
Table des matières 149;S