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Sous-algèbres de Cartan des algèbres de Kac-Moody réelles presque déployées

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: hal-00094860

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00094860

Submitted on 15 Sep 2006

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réelles presque déployées

Hechmi Ben Messaoud, Guy Rousseau

To cite this version:

Hechmi Ben Messaoud, Guy Rousseau. Sous-algèbres de Cartan des algèbres de Kac-Moody réelles

presque déployées. J. Math. Soc. Japan, 2006, 58, pp.1009-1030. �hal-00094860�

(2)

des alg` ebres de Kac-Moody r´ eelles presque d´ eploy´ ees

par

Hechmi Ben Messaoud et Guy Rousseau

Abstract. The classification of almost split real forms of symmetrizable Kac-Moody Lie algebras is a rather straightforward infinite-dimensional generalization of the classification of real semi-simple Lie algebras in terms of the Tits index [J. of Algebra 171, 43-96 (1995)].

We study here the conjugate classes of their Cartan subalgebras under the adjoint groups or the full automorphism groups. Maximally split Cartan subalgebras of an almost split real Kac-Moody Lie algebra are mutually conjugate and one can generalize the Sugiura classification (given for real semi-simple Lie algebras) by comparing any Cartan subalgebra to a standard maximally split one. As in the classical case, we prove that the number of conjugate classes of Cartan subalgebras is always finite.

Introduction. Les formes r´ eelles des alg` ebres de Kac-Moody complexes g´ en´ eralisent les alg` ebres de Lie semi-simples r´ eelles. Outre leur int´ erˆ et math´ ematique, ces formes ont des applications diverses en Physique Th´ eorique. La non-conjugaison des sous-alg` ebres de Borel des alg` ebres de Kac-Moody fait apparaˆıtre, dans le cas ind´ ecomposable, deux types de formes r´ eelles : les formes presque d´ eploy´ ees et les formes presque compactes. Ces formes ont ´ et´ e ´ etudi´ ees s´ epar´ ement et respectivement dans [Ro1], [Ro3] et [B 3 R] pour les alg` ebres de Kac-Moody sym´ etrisables et dans [Ro2] et [BMR1] pour les alg` ebres de Kac- Moody affines (voir aussi [Ro5] pour une revue d’ensemble). On s’int´ eresse ici ` a l’´ etude des classes de conjugaison des sous-alg` ebres de Cartan (en abr´ eg´ e SAC ) pour les formes r´ eelles presque d´ eploy´ ees des alg` ebres de Kac-Moody sym´ etrisables. Le cas des formes presque compactes (des alg` ebres affines) fait l’objet d’une ´ etude ` a part [BMR2].

Au paragraphe 1, nous rappelons les r´ esultats g´ en´ eraux sur les alg` ebres de Kac-Moody complexes, leurs groupes d’automorphismes et leurs formes r´ eelles. Nous y fixons ´ egalement les notations utilis´ ees dans la suite. Si g R est une forme r´ eelle presque d´ eploy´ ee associ´ ee

`

a une semi-involution σ 0 d’une alg` ebre de Kac-Moody complexe g, il existe une semi- involution de Cartan (ou compacte) ω 0 qui commute ` a σ 0 et on a la d´ ecomposition de

Classification AMS (2000) :17B67.

Mots clefs: Alg` ebre de Kac-Moody, sous-alg` ebre de Cartan, forme r´ eelle presque d´ eploy´ ee.

(3)

Cartan g R = k ⊕ p par rapport ` a l’involution de Cartan σ = σ 0 ω 0 (qui est non triviale).

Le groupe commutatif Γ engendr´ e par σ 0 et ω 0 agit sur le groupe de Kac-Moody G associ´ e ` a l’alg` ebre d´ eriv´ ee g 0 , sur le groupe Aut(g) (resp. Int(g) = ˜ G) des automorphismes (resp. des automorphismes int´ erieurs) de g et sur le groupe G =Aut 1 (g 0 ) des automor- phismes de premi` ere esp` ece de g 0 . On consid` ere les groupes G R = G σ

0

, Aut(g) σ

0

, ˜ G R = ˜ G σ

0

et G R = (G ) σ

0

ainsi que K = G Γ , ˜ K = ˜ G Γ et K = (G ) Γ (cf. 1.11). Le couple (G R , K) est la g´ en´ eralisation la plus naturelle dans ce cadre de la paire sym´ etrique associ´ ee ` a une alg` ebre de Lie semi-simple r´ eelle; mais les couples ( ˜ G R , K) et (G ˜ R , K ) sont a priori (et a posteriori) aussi int´ eressants.

Au paragraphe 2, on fixe une forme presque d´ eploy´ ee g R d’une alg` ebre de Kac-Moody g ind´ ecomposable, sym´ etrisable et de dimension infinie. Une sous-alg` ebre de Cartan (en abr´ eg´ e SAC ) h R de g R correspond ` a une sous-alg` ebre de Cartan σ 0 −stable h de g; on montre que cette SAC est conjugu´ ee par ˜ G R ` a une SAC Γ−stable. On obtient ainsi (th´ eor` eme 2.7) une correspondance bijective entre les classes de conjugaison sous Aut(g) σ

0

, ou G

R (resp. ˜ G R ) des sous-alg` ebres de Cartan de g R et les classes de conjugaison sous K (resp. ˜ K) des sous-alg` ebres de Cartan Γ−stables de g (c’est ` a dire des sous-alg` ebres de Cartan σ−stables de g R ). Malheureusement, les moyens employ´ es ne permettent pas ` a cette ´ etape d’obtenir le r´ esultat analogue pour G R et K; cela nous conduit ` a continuer de travailler avec des sous-alg` ebres de Cartan quelconques de g R . Heureusement si h R est une SAC de g R , il existe une semi-involution de Cartan ω 0 de g qui commute ` a σ 0 et stabilise h, de plus ω 0 est unique modulo un automorphisme de g R qui fixe h point par point (1.10);

la d´ ecomposition correspondante h R = h + R ⊕ h R avec h + R = h R ∩ k et h R = h R ∩ p est donc intrins` eque (1.12); on note h + et h les sous-espaces complexes engendr´ es par h +

R et h

R . D’apr` es [B 3 R] on sait que G R agit transitivement sur les sous-alg` ebres toriques d´ e- ploy´ ees maximales (SAT DM ) de g R et aussi sur les sous-alg` ebres de Cartan maximalement d´ eploy´ ees (SACM D) de g R , qui sont les SAC contenant une SAT DM (i.e. telles que h

R

soit maximale). On montre que le groupe K agit transitivement sur les SACM D σ−stables de g R (proposition 2.6). Comme dans le cas classique [Su], on va comparer toute SAC de g R ` a l’une de ces SACM D d h que l’on fixe (parmi les SACM D σ−stables).

On montre que, ` a conjugaison pr` es par G R (resp. K ), on peut supposer que toute SAC (resp. SAC σ−stable) h R de g R est standard relativement ` a d h R i.e. v´ erifie h Rd h R , cf.

2.10. De plus la classe de conjugaison sous le groupe G R (resp. K , ˜ K ou K ) de h R est en correspondance bijective avec la classe de conjugaison de h sous le normalisateur de

d h dans G R (resp. K, ˜ K ou K ) et donc sous l’image W G

R (resp. W K , W K ˜ ou W K

) de

celui-ci dans le groupe de Weyl W de (g, d h) (th´ eor` eme 2.12). Un sous-espace de d h est dit

admissible s’il peut s’´ ecrire sous la forme h avec une SAC standard h R . Le centralisateur

dans g R d’un sous-espace admissible est une alg` ebre de Lie r´ eductive r´ eelle (2.8); on peut

(4)

donc, comme dans le cas classique [Su], caract´ eriser les sous-espaces admissibles de d h en termes de syst` emes de racines r´ eelles ”d´ eploy´ ees” fortement orthogonales de ∆(g, d h) (proposition 2.15). Puis on montre que les orbites de ces syst` emes de racines fortement orthogonales (` a l’´ equivalence R pr` es de 2.15) sont les mˆ emes sous W G

R ou W K (2.20) et sont en nombre fini (2.21). On obtient donc le th´ eor` eme suivant, qui r´ esume les th´ eor` emes 2.7, 2.17, 2.20 et 2.22:

Th´ eor` eme Soit g R une forme r´ eelle presque d´ eploy´ ee d’une alg` ebre de Kac-Moody g (ind´ ecomposable, sym´ etrisable et de dimension infinie). Les trois ensembles suivants sont finis et en correspondance bijective naturelle:

- les classes de conjugaison sous Aut(g) σ

0

ou G

R (resp. G ˜ R ou G R ) des SAC de g R , - les classes de conjugaison sous K (resp. K ˜ ou K ) des SAC σ-stables de g R ,

- les classes de conjugaison sous W K

(resp. W K ˜ ou W K ) des syst` emes de racines r´ eelles d´ eploy´ ees fortement orthogonales modulo R.

Enfin, au paragraphe 3, nous appliquons ces r´ esultats aux 5 formes r´ eelles presque d´ eploy´ ees des alg` ebres affines de type A (1) 1 ou A (2) 2 : il y a 1, 2 ou 3 classes de conjugaison de SAC , selon la forme et le groupe. En particulier la forme r´ eelle d´ eploy´ ee de A (2) 2 a 3 classes de conjugaison de SAC (que ce soit sous le groupe Aut(g) σ

0

ou sous le groupe G R ), cf. 3.2.1:

une classe de conjugaison de sous-alg` ebres de Cartan maximalement d´ eploy´ ees et deux classes de conjugaison de sous-alg` ebres de Cartan maximalement compactes (SACM C = SAC avec h +

R maximale). Ainsi la conjugaison des SACM C dans le cas classique [W;

1.3.3.3] ou dans le cas affine presque compact [BMR1], [BMR2] ne se g´ en´ eralise pas au cas presque d´ eploy´ e.

1. Automorphismes et formes r´ eelles des alg` ebres de Kac-Moody

1.1. On consid` ere une alg` ebre de Kac-Moody complexe sym´ etrisable g que l’on suppose construite comme dans [K] et avec toutes ses composantes de dimension infinie. Pour les r´ esultats standard suivants, on renvoie ` a [K] et [PK] ou parfois ` a [KP 1 ], [KP 2 ], [Ro2], [Ro3] ou [B 3 R]. Il existe une matrice de Cartan g´ en´ eralis´ ee (encore appel´ ee matrice de Kac-Moody) A = (a i,j ) i,j∈I telle que g = g(A) soit engendr´ ee par l’alg` ebre de Cartan standard h et des ´ el´ ements e i , f i pour i ∈ I. On a la d´ ecomposition g = h ⊕ L

α∈∆

g α , o` u ∆ d´ esigne le syst` eme de racines ∆(g, h) ⊂ h \{0}. On note Π = {α i , i ∈ I } la base (standard) de ∆. L’ensemble des racines positives (resp. n´ egatives) est ∆ + = ∆ ∩ L

i∈I

N α i

(resp.

= −∆ + ).

Les coracines αˇ i dans h sont telles que a i,j = α j (αˇ i ) pour tout i, j. Le groupe de

Weyl W de (g, h) est engendr´ e par l’ensemble S des r´ eflexions fondamentales r i d´ efinies

par r i (h) = h − α i (h)αˇ i pour h ∈ h. Une racine r´ eelle est une racine conjugu´ ee par W ` a

(5)

une racine dans Π, leur ensemble est not´ e ∆ re . Les ´ el´ ements de ∆ im = ∆ \ ∆ re sont les racines imaginaires. Le centre de g est c = {h ∈ h; α(h) = 0, ∀α ∈ Π}, il est contenu dans h 0 = ⊕

i∈I C αˇ i qui est l’intersection de h avec l’alg` ebre d´ eriv´ ee g 0 de g.

1.2. On d´ efinit un groupe G (ne d´ ependant que de l’alg` ebre d´ eriv´ ee g 0 ) agissant sur g par la repr´ esentation adjointe Ad : G −→ Aut(g). Il est engendr´ e par des sous-groupes V α , pour α racine r´ eelle, chacun isomorphe au groupe additif g α par un isomorphisme exp tel que Ad ◦ exp = exp ◦ad. On note V + (resp. V − ) le sous-groupe de G engendr´ e par les V α

pour α ∈ (∆ re ) + (resp. (∆ re ) ).

Le groupe H associ´ e ` a la sous-alg` ebre de Cartan standard h 0 de g 0 est l’ensemble des g ∈ G qui agissent sur g α (pour α ∈ ∆ ∪ {0}) par multiplication par un scalaire α(g) d´ ependant multiplicativement de α (en particulier H fixe h = g 0 ). Ainsi, pour h ∈ H et X ∈ g α , on a h exp(X)h −1 = exp(α(h)X) et donc H normalise V α , en particulier H normalise V + et V . On note B + = HV + et B = HV ; ce sont les sous-groupes de Borel standard positif et n´ egatif.

Soit N le normalisateur de H dans G. Le groupe N/H s’identifie au groupe de Weyl W de ∆(g, h). On a les d´ ecompositions suivantes du groupe G (cf. [PK] ou [KP1]) :

D´ ecomposition de Bruhat : G = B + W B + = V + N V + . D´ ecomposition de Birkhoff : G = B W B + = V N V + .

Dans les deux d´ ecompositions, la composante suivant N est unique et tout ´ el´ ement g de G s’´ ecrit de mani` ere unique g = vnu, avec u ∈ V + , n ∈ N et v ∈ V ± ∩ nV n −1 .

1.3. Une sous-alg` ebre de Cartan (SAC en abr´ eg´ e) de g est une sous-alg` ebre de Lie ad g −diagonalisable (pour des valeurs propres complexes) maximale. Les SAC de g sont conjugu´ ees par G.

Si h est une SAC de g, elle contient le centre c de g et c’est la seule SAC de g contenant h 0 = h ∩ g 0 . De plus la sous-alg` ebre h 0 (resp. h/c, h 0 /c) est une SAC de g 0 (resp. g/c, g 0 /c) et toute SAC de g 0 (resp. g/c, g 0 /c) est ainsi obtenue. On obtient donc ainsi des bijections entre les ensembles de SAC de g, g 0 , g/c ou g 0 /c, cf. [BMR2; 1.15].

Une sous-alg` ebre de Borel (SAB) de g est une sous-alg` ebre de Lie compl` etement r´ esoluble maximale de g. C’est le cas des sous-alg` ebres b + = h ⊕ L

α∈∆+

g α

[ou b =

h⊕ L

α∈∆−

g α

] appel´ ees respectivement sous-alg` ebre de Borel standard positive ou n´ egative.

Ces sous-alg` ebres de Borel b + et b ne sont pas conjugu´ ees par G; leurs stabilisateurs re-

spectifs dans G sont les sous-groupes de Borel B + et B . Les sous-alg` ebres de Borel con-

jugu´ ees par G ` a b + (resp. b ) sont dites positives (resp. n´ egatives). Si g est ind´ ecomposable,

toute SAB est positive ou n´ egative. On a la mˆ eme correspondance que pour les sous-

alg` ebres de Cartan entre les sous-alg` ebres de Borel de g, g 0 , g/c ou g 0 /c.

(6)

Une sous-alg` ebre parabolique positive (resp. n´ egative) est une sous-alg` ebre de g con- tenant une sous-alg` ebre de Borel positive (resp. n´ egative).

Un automorphisme (lin´ eaire ou semi-lin´ eaire) de g agit de mani` ere compatible ` a Ad sur G et donc transforme deux SAB conjugu´ ees en deux SAB conjugu´ ees; il est dit de premi` ere esp` ece (resp. seconde esp` ece) s’il transforme une SAB positive en une SAB positive (resp. n´ egative). Si g est ind´ ecomposable, tout automorphisme est de premi` ere ou de seconde esp` ece.

1.4. Automorphismes de g.

Soit h la SAC standard de g. On d´ efinit dans [PK] un groupe ˜ H qui agit sur G et g et qui v´ erifie Ad( ˜ H) = exp ad(h). L’involution de Cartan ω de g est d´ efinie par ω(e i ) = −f i , ω(f i ) = −e i et ω(h) = −h pour h ∈ h; elle d´ epend donc du choix de l’´ epinglage (h, Π, (e i , f i ) i∈I ) de 1.1. Le groupe des automorphismes int´ erieurs de g est l’image Int(g) := Ad( ˜ H n G) du produit semi-direct de ˜ H et G. Son groupe d´ eriv´ e est le groupe adjoint Ad(G) (not´ e aussi Int 0 (g) ou Int(g 0 )) ou groupe des automorphismes int´ erieurs de l’alg` ebre d´ eriv´ ee g 0 . Ces groupes sont intrins` equement d´ efinis par g (cf.

[Ro2]).

On consid` ere le groupe Aut(A) des permutations ρ de I telles que a ρi,ρj = a i,j pour i, j ∈ I . On en d´ eduit une action fid` ele de Aut(A) sur g 0 en posant ρ(e i ) = e ρi et ρ(f i ) = f ρi ; cette action commute ` a ω, et ρ(h 0 ) = h 0 , o` u h 0 = h ∩ g 0 = ⊕ C αˇ i ; plus pr´ ecis´ ement, ρ(αˇ i ) = α ρi ˇ . D’apr` es [PK], le groupe Aut(A) n Int(g) (resp. (Aut(A) n Ω) n Int(g), o` u Ω d´ esigne le groupe commutatif engendr´ e par les involutions de Cartan des composantes de g, avec Ω = {1, ω} dans le cas ind´ ecomposable) est le groupe Aut 1 (g 0 ) des automorphismes de premi` ere esp` ece (resp. le groupe Aut(g 0 ) de tous les automorphismes) de g 0 (ou g/ c ou g 0 / c ). On peut prolonger l’action de Aut(A) de h 0 ` a h, et donc de g 0 ` a g, par le choix d’un suppl´ ementaire h 00 de h 0 dans h. On peut ainsi consid´ erer Aut(A) comme un groupe d’automorphismes (dits de diagramme) de (g, h), commutant ` a ω et normalisant Aut 1 (g 0 ) et Ω, et consid´ erer Aut(g 0 ) comme un groupe d’automorphismes de g, mais ces d´ efinitions ne sont pas intrins` eques (cf. [Ro2]).

Le sous-groupe Tr = Tr(g, g 0 , c) des transvections de g (not´ e Aut(g, g 0 ) dans [KW;

4.20]) est form´ e des automorphismes de g qui induisent l’identit´ e sur g 0 (resp. g/ c ou g 0 / c );

il commute ` a Int(g) et ω, et est isomorphe au groupe additif des applications C −lin´ eaires de g/ g

0

dans c (cf. [Ro2]). Le groupe des automorphismes (resp. des automorphismes de premi` ere esp` ece) de g est Aut(g) = Aut(g 0 ) n Tr (resp. Aut 1 (g) = Aut 1 (g 0 ) n Tr).

1.5. Automorphismes semi-lin´ eaires.

On note Aut R (g) le groupe des automorphismes de g qui sont soit C -lin´ eaires soit semi-

lin´ eaires (ou antilin´ eaires i.e. φ(λx) = ¯ λφ(x) pour λ ∈ C et x ∈ g). Le groupe Aut(g) est

(7)

distingu´ e dans Aut R (g) et d’indice 2. On appelle semi-involution de g un automorphisme semi-lin´ eaire d’ordre 2. Pour toute semi-involution σ 0 , on a la d´ ecomposition en produit semi-direct :

Aut R (g) = {1, σ 0 } n Aut(g).

Si σ 0 est une semi-involution de g, l’alg` ebre de Lie r´ eelle g R = g σ

0

est une forme r´ eelle de g, au sens o` u l’application ´ evidente de g R

R

C dans g est un isomorphisme d’alg` ebres de Lie complexes; de plus, σ 0 est la conjugaison de g par rapport ` a g R . On obtient ainsi une correspondance bijective entre semi-involutions et formes r´ eelles. La forme r´ eelle normale (ou d´ eploy´ ee) standard est la sous-alg` ebre de Lie r´ eelle de g engendr´ ee par les e i , f i , αˇ i , et h 00 R , o` u h 00 R est une forme r´ eelle de h 00 sur laquelle ∆(g, h) prend des valeurs r´ eelles. La semi-involution correspondante σ n 0 est la semi-involution normale.

1.6. Structure de Aut R (g).

La semi-involution normale σ n 0 commute ` a Ω et Aut(A), elle normalise Int(g) et T r(g, g 0 , c) mais ne commute pas avec eux. La d´ ecomposition suivante de Aut R (g) (resp.

Aut R (g 0 )) se d´ eduit donc de celle de Aut(g) (resp. Aut(g 0 )) : Aut R (g) = ({1, σ n 0 } × (Ω o Aut(A))) n

Ad(G. H) ˜ n T r .

Aut R (g 0 ) = ({1, σ n 0 } × (Ω o Aut(A))) n Ad G. H ˜

. Les groupes Ω et Aut(A) commutent d` es que g est ind´ ecomposable.

On note Int T r (g) = Ad(G. H) ˜ n T r le groupe des automorphismes “presque int´ erieurs”

et Ext R (g) = {1, σ 0 n } × (Ω o Aut(A)).

La classe de conjugaison d’un ´ el´ ement φ de Aut R (g) d´ etermine donc un ´ el´ ement φ 1 de {1, σ n 0 }, un ´ el´ ement Φ de Aut(A), et une orbite cl(φ 2 ) dans Ω. On a φ 1 = 1 (resp. σ n 0 ) si et seulement si φ est lin´ eaire (resp. semi-lin´ eaire). Lorsque g est ind´ ecomposable, on a φ 2 = 1 (resp. ω) si et seulement si φ est de premi` ere (resp. seconde) esp` ece. Dans le cas o` u g est affine et si φ est lin´ eaire de premi` ere (resp. seconde) esp` ece, φ induit l’identit´ e (resp. moins l’identit´ e) sur g/ g

0

et le centre c.

1.7. Forme bilin´ eaire invariante.

Le choix fait en 1.4 d’un suppl´ ementaire h 00 de h 0 dans h permet de d´ efinir une forme (. , .) C -bilin´ eaire invariante non d´ eg´ en´ er´ ee sur g comme dans [K; Chap 2]. Elle est invari- ante sous l’action de Aut R (g 0 ).

1.8. Semi-involutions de Cartan.

(8)

La semi-involution de Cartan standard ω 0 de g est le produit commutatif ω 0 = ωσ n 0 = σ n 0 ω. On appelle semi-involution de Cartan (SIC) de g tout conjugu´ e de ω 0 par un auto- morphisme de g ; c’est donc une semi-involution de seconde esp` ece.

Dans [Ro2], on caract´ erise comme suit les semi-involutions de Cartan: une semi- involution σ 0 de g est de Cartan si et seulement si il existe une sous-alg` ebre de Cartan h stable par σ 0 , et une forme bilin´ eaire invariante B fix´ ee par σ 0 (i.e. B(σ 0 x, σ 0 y) = ¯ B(x, y), x, y ∈ g) telles que la forme bilin´ eaire B σ

0

, d´ efinie par B σ

0

(X, Y ) = −B(X, σ 0 Y ), soit hermitienne non d´ eg´ en´ er´ ee et d´ efinie positive sur la somme ⊕g α des espaces radiciels correspondants (pour ω 0 la forme B associ´ ee est celle choisie en 1.7). L’orthogonal, pour B σ

0

, de g 0 est le centre c et, si g est affine, la forme hermitienne induite sur g 00 = g 0 / c est d´ efinie positive [K; 11.7].

Ces semi-involutions sont aussi appel´ ees semi-involutions compactes et les formes r´ eelles correspondantes sont appel´ ees formes r´ eelles compactes. D’apr` es ce que l’on vient de dire, toute alg` ebre de Kac-Moody sym´ etrisable a une forme compacte unique ` a conjugaison pr` es.

On sait [Ro2; 4.4] que deux sous-alg` ebres de Cartan de g stables par une SIC ω 0 sont conjugu´ ees par U = G ω

0

. Ainsi les couples (ω 0 , h) form´ es d’une sous-alg` ebre de Cartan h stable par une SIC ω 0 sont conjugu´ es.

1.9. Formes r´ eelles presque d´ eploy´ ees ou presque compactes.

La forme r´ eelle correspondant ` a une semi-involution de premi` ere esp` ece (SI 1) (resp.

de seconde esp` ece (SI2)) est dite presque d´ eploy´ ee (resp. presque compacte).

D’apr` es [Ro2; 3.6], toute semi-involution de g est conjugu´ ee par Tr = Tr(g, g 0 , c) ` a une semi-involution contenue dans Aut R (g 0 ). D’apr` es [KW; 4.39], toute involution de seconde esp` ece de g est conjugu´ ee par Tr ` a une involution contenue dans Aut(g 0 ).

Dans la suite de cet article on supposera donc que toutes les involutions ou semi- involutions qui interviendront seront dans Aut(g 0 ) ou Aut R (g 0 ). Si l’on ne veut pas faire cette restriction, il faudra rajouter le groupe Tr(g, g 0 , c) dans les th´ eor` emes de conjugaison qui vont suivre.

Proposition 1.10.

1) Toute semi-involution de g stabilise une sous-alg` ebre de Cartan de g.

2) Soit σ 0 une semi-involution de g (dans Aut R (g 0 )). Pour toute sous-alg` ebre de Cartan σ 0 - stable h de g, il existe une SIC θ 0 (dans Aut R (g 0 )) stabilisant h et commutant ` a σ 0 . De plus θ 0 est unique ` a conjugaison pr` es par un ´ el´ ement de H ˜ σ

0

, c’est ` a dire par un automorphisme int´ erieur de g qui fixe h (point par point) et commute ` a σ 0 .

3) Deux SIC qui commutent et stabilisent une mˆ eme sous-alg` ebre de Cartan sont ´ egales.

(9)

D´ emonstration.

C’est une cons´ equence directe des r´ esultats 3.11, 3.12, 4.5 et 4.6 b de [Ro2]; on peut voir aussi [KP2].

1.11. D´ efinitions.

1) Une semi-involution de Cartan ω 0 de g est dite adapt´ ee ` a σ 0 si elle commute ` a σ 0 . On consid` ere une SIC ω 0 adapt´ ee ` a σ 0 et on note σ = σ 0 ω 0 = ω 0 σ 0 et Γ = hσ 0 , ω 0 i = {1, σ 0 , ω 0 , σ}.

2) La forme r´ eelle g R = g σ

0

admet une d´ ecomposition de Cartan (associ´ ee ` a σ ou ω 0 ):

g R = k ⊕ p o` u k = g σ R , p = g −σ

R , k C = k ⊗ C = g σ , p C = p ⊗ C = g −σ .

Plus g´ en´ eralement les notations e R et e pour des sous-espaces de g signifient que e R = e σ

0

et e = e R ⊗ C .

On note u = g ω

0

= k ⊕ ip la forme compacte associ´ ee ` a ω 0 .

3) On associe ` a ces sous-alg` ebres plusieurs sous-groupes des groupes de 1.2 et 1.4 : G R = G σ

0

; U = G ω

0

; K = G Γ = U ∩ G R = U σ = G σ R .

G ˜ := Int(g); G ˜ R = ˜ G σ

0

; K ˜ = ˜ G Γ G := Aut 1 (g 0 ); G R = (G ) σ

0

; K = (G ) Γ . On a:

Ad(K ) ⊂ K ˜ ⊂ K

∩ ∩ ∩

Ad(G R ) ⊂ G ˜ R ⊂ G

R

∩ ∩ ∩

Ad(G) ⊂ G ˜ ⊂ G .

1.12. Sous-alg` ebres de Cartan.

1) Si h est une sous-alg` ebre de Cartan σ 0 -stable de g, on dit que la sous-alg` ebre h R = h σ

0

de g R est une sous-alg` ebre de Cartan de g R .

Avec les notations de 1.11, on consid` ere maintenant une sous-alg` ebre de Cartan σ- stable h R de g R , c’est-` a-dire une sous-alg` ebre de Cartan Γ-stable h = h R ⊗ C de g. On a la d´ ecomposition h R = h +

R ⊕ h

R , o` u h +

R = h R ∩ k = h σ R (resp. h

R = h R ∩ p = h −σ

R ) est la partie

compacte ou torique (resp.d´ eploy´ ee ou vectorielle) de h R . On note h + = h σ et h = h −σ .

(10)

2) Consid´ erons le syst` eme de racines ∆ = ∆(g, h) de g par rapport ` a h, il est stable par Γ. Pour α ∈ ∆, −α = ω 0 (α) = conj ◦ α ◦ ω 0 , o` u conj est la conjugaison complexe, ainsi α prend des valeurs imaginaires pures sur h ∩ u = h + R ⊕ ih R ; c’est-` a-dire que α est r´ eelle sur h

R et imaginaire pure sur h +

R ; ceci justifie les termes ”compacte” et ”d´ eploy´ ee” ci-dessus.

En particulier h R est une sous-alg` ebre torique d´ eploy´ ee (SAT D) de g R , c’est-` a-dire que h R est commutative et l’action adjointe de h

R sur g R est diagonalisable. Le centre c R de g R est une SAT D.

Les racines d´ eploy´ ees (on dit ”r´ eelles” dans le cas classique) de ∆ sont celles de

∆ d = {α ∈ ∆; α(h + R ) = 0} = {α ∈ ∆; σ 0 (α) = α = −σ(α)}, elles prennent des valeurs r´ eelles sur h R .

Les racines unitaires (on dit ”imaginaires” dans le cas classique) de ∆ sont celles de

∆ u = {α ∈ ∆; α(h R ) = 0} = {α ∈ ∆; σ(α) = α = −σ 0 (α)}, elles prennent des valeurs imaginaires pures sur h R . Ces racines nous int´ eressent peu ici.

Les racines complexes sont celles de ∆ C = ∆ \ (∆ d ∪ ∆ u ).

Si α est une racine d´ eploy´ ee, g α est stable par σ 0 et (g α ) σ

0

est une forme r´ eelle de g α . On note ∆ dr l’ensemble des racines d´ eploy´ ees de ∆ re , i.e. ∆ dr = ∆ re d .

3) La sous-alg` ebre de Cartan h R de g R est dite maximalement d´ eploy´ ee (SACM D) si h

R +c R est une sous-alg` ebre torique d´ eploy´ ee maximale (SAT DM ), c’est-` a-dire h

R un sous-espace de Cartan de g R ; on dit aussi alors que h est une SAC maximalement d´ eploy´ ee pour σ 0 .

La sous-alg` ebre de Cartan h R de g R est dite maximalement compacte (SACM C) ou fondamentale (cf. [W; page 99]) si h +

R est une sous-alg` ebre de Cartan de k, c’est-` a-dire si h + est une sous-alg` ebre ad g -diagonalisable maximale de k C ; on dit aussi alors que h est une SAC maximalement compacte pour σ 0 .

4) Remarque: Si h est une SAC σ 0 −stable de g, il existe une SIC ω 0 de g qui commute ` a σ 0 et stabilise h; de plus ω 0 est unique modulo le groupe ˜ H σ

0

qui fixe point par point h (cf.

1.10). Toutes les d´ efinitions pr´ ec´ edentes sont donc possibles sans pr´ esupposer l’existence de la semi-involution ω 0 et ind´ ependamment du choix de celle-ci.

5) Si r est une sous-alg` ebre r´ eductive de g contenant une SAC de g, alors l’alg` ebre d´ eriv´ ee r 0 est semi-simple; c’est une sous-alg` ebre alg´ ebrique de g 0 au sens de [KW; 2.11] et on lui associe un sous-groupe alg´ ebrique connexe R de G qui conjugue les SAC de r. En particulier, si r est Γ-stable, le sous-groupe R Γ = R ∩ K est transitif sur les SACM C (resp. SACM D) Γ-stables de r.

6) Puisque Γ est suppos´ e dans Aut R (g 0 ), la d´ ecomposition de 1.4 donne Aut(g) σ

0

= Aut(g 0 ) σ

0

n Tr σ

0

et Aut(g) Γ = Aut(g 0 ) Γ n Tr Γ . D’autre part Tr stabilise toutes les SAC de g. Ainsi les classes de conjugaison de SAC sont les mˆ emes sous Aut(g) σ

0

et Aut(g 0 ) σ

0

ou sous Aut(g) Γ et Aut(g 0 ) Γ .

1.13. Groupes de Cartan.

(11)

1) Le groupe H associ´ e ` a la sous-alg` ebre de Cartan h est le tore alg´ ebrique Hom Z (P, C ) = Q ˇ ⊗ C o` u P est le r´ eseau des poids dual sur Z de Q ˇ = ⊕

i∈I Z αˇ i [KW; page 133]. Si on identifie le groupe ˜ H de 1.4 ` a son image Ad( ˜ H), on a Ad(H) ⊂ H ˜ = Hom Z (Q, C ) = Pˇ ⊗ C , o` u Q = ⊕

i∈I Z α i est le r´ eseau des racines [KW; page 137] et Pˇ son dual. Il y a un homomorphisme naturel de Q dans P , on note Q 0 son image et P 0 le dual de celle-ci (contenu sans cotorsion dans Pˇ). Ainsi Ad(H) = Hom Z (Q 0 , C ) = P 0 ⊗ C . Le centre Z (G) de G est Ker(Ad) = Hom Z (P /Q 0 , C ) = (c ∩ Q ˇ) ⊗ C ⊂ H, cf. [PK]. Si g est affine, Q 0 = Q/ Z δ, o` u δ est la plus petite racine imaginaire positive.

2) Si Y est un suppl´ ementaire de P 0 dans Pˇ, on a ˜ H = (Y ⊗ C ) × Ad(H ) donc ˜ G = Ad( ˜ H n G) = (Y ⊗ C ) n G/Z (G). Toute SIC ω 0 stabilisant h stabilise cette d´ ecomposition puisqu’elle induit moins l’identit´ e sur P , Q et Q 0 . Le tore alg´ ebrique H correspondant ` a h est stable par ω 0 et si on pose H t = Hom Z (P, S 1 ) = H ω

0

et H v = Hom Z (P, R + ), on a H = H t × H v ; on dit que H t (resp. H v ) est la partie torique ou compacte (resp. vectorielle ou d´ eploy´ ee) de H .

Notons ici, avec les notations de 1.2, la d´ ecomposition d’Iwasawa du groupe de Kac-Moody G (cf. [PK] ou [KP 1 ]) :

G = G ω

0

H v V ± = U H v V ± (unique).

3) Si h est une sous-alg` ebre de Cartan Γ-stable de g (cf. 1.12.1) le groupe H R = H σ

0

se d´ ecompose : H R = H +

R × H

R , avec une partie torique ou compacte H +

R = H R ∩ H t et une partie vectorielle ou d´ eploy´ ee H

R = H R ∩ H v associ´ ees respectivement ` a h +

R et h

R . De mˆ eme on a, avec des notations ´ evidentes, ˜ H R = ˜ H σ

0

= ˜ H +

R × H ˜

R .

2. Formes presque d´ eploy´ ees des alg` ebres de Kac-Moody sym´ etrisables.

Dans ce paragraphe, on suppose g ind´ ecomposable et sym´ etrisable et on fixe une forme r´ eelle g R presque d´ eploy´ ee c’est-` a-dire une semi-involution σ 0 de premi` ere esp` ece . Pour les principaux r´ esultats sur ces formes, on renvoie ` a [Ro3], [Ro4] et [B 3 R; §2 et §4].

2.1. a) Si a R est une SAT DM de g R , il existe une SAC h R de g R contenant a R . Le centralisateur z de a R dans g est une alg` ebre r´ eductive σ 0 -stable contenant h. Pour un bon choix du syst` eme de racines positives de ∆(g, h), l’espace p = z + b est une sous-alg` ebre parabolique σ 0 -stable minimale.

b) Une SAC σ 0 -stable h de g est contenue dans une sous-alg` ebre parabolique σ 0 -stable

minimale si et seulement si elle contient une SAT DM a R [B 3 R; remarque 2.2], c’est-` a-dire

si et seulement si c’est une SACM D. Et alors la SAT DM a R est unique: a R = (h + c) σ

0

.

c) Le groupe G R est transitif sur les couples (h, p ) form´ es d’une SAC σ 0 -stable h

contenue dans une sous-alg` ebre parabolique p σ 0 -stable minimale et de mˆ eme signe ,

[B 3 R; 4.2.2] et donc sur les triplets (a R , h, p ) comme en a), ou sur les SACM D, cf. b).

(12)

Th´ eor` eme 2.2. [B 3 R; 4.4]. On consid` ere :

(1) Les semi-involutions de premi` ere esp` ece σ 0 de g (2) Les involutions de seconde esp` ece θ de g

(3) La relation σ 0 ∼ θ si et seulement si (a) ω 0 = σ 0 θ = θσ 0 est une SIC,

(b) σ 0 et θ stabilisent une mˆ eme SAC h,

(c) h est contenue dans une sous-alg` ebre parabolique positive σ 0 -stable minimale.

Alors cette relation induit une bijection entre les classes de conjugaison sous G ˜ = Int(g) (resp. Aut(g 0 )) des semi-involutions de premi` ere esp` ece et celles des involutions de seconde esp` ece.

Proposition 2.3. Il existe une SIC ω 0 de g qui est adapt´ ee ` a σ 0 . De plus ω 0 est unique

`

a conjugaison pr` es par un automorphisme int´ erieur de g 0 commutant ` a σ 0 (i.e. par un φ ∈ G ˜ R = ˜ G σ

0

). Pour toute SIC ω 0 adapt´ ee ` a σ 0 , on a σ 0 ∼ σ 0 ω 0 au sens de 2.2 .

N.B. : On a alors un groupe commutatif Γ = {1, ω 0 , σ 0 , σ = σ 0 ω 0 } et on dit que σ est l’involution de Cartan de g R , c’est une involution de seconde esp` ece. Dans la suite on fixe ainsi ω 0 et Γ.

D´ emonstration.

Soit h une SAC σ 0 −stable contenue dans une sous-alg` ebre parabolique positive p σ 0 −stable minimale, cf. 2.1. Soit ω 0 une SIC qui stabilise h et commute ` a σ 0 , cf 1.10.

Il suffit de montrer que toute SIC θ 0 adapt´ ee ` a σ 0 est conjugu´ ee ` a ω 0 par ˜ G R . La sous- alg` ebre q = p ∩ θ 0 (p) est de dimension finie et stable par σ 0 et θ 0 . D’apr` es [BM; 7.6], l’automorphisme involutif θ := σ 0 θ 0 = θ 0 σ 0 stabilise une SAC t R de q R := q σ

0

(qui est aussi une SAC de g R ). D’apr` es 2.1.c, on peut supposer t R = h R en conjuguant par N G

R (p).

Ainsi, les deux SIC θ 0 et ω 0 sont adapt´ ees ` a σ 0 et stabilisent la mˆ eme SAC h, elles sont donc conjugu´ ees par un automorphisme int´ erieur commutant ` a σ 0 et fixant h (cf. 1.10);

d’o` u le r´ esultat.

Corollaire 2.4. Si h est une SAC σ 0 -stable de g (i.e. h R est une SAC de g R ) il existe φ ∈ G ˜ R tel que φ(h) soit stable par Γ.

D´ emonstration.

C’est une cons´ equence de 1.10 et 2.3.

Proposition 2.5. Soient h et h 1 deux SAC Γ-stables de g; alors h et h 1 sont conjugu´ ees par Aut(g) σ

0

, Aut(g 0 ) σ

0

ou G

R (resp. G ˜ R ) si et seulement si elles le sont par K (resp. K). ˜ D´ emonstration.

Les conditions suffisantes ´ etant claires, on montre les conditions n´ ecessaires. Soit

u ∈ Aut(g) σ

0

tel que u(h 1 ) = h, d’apr` es 1.12.6 on peut supposer u dans Aut(g 0 ) σ

0

ou G R

(13)

(resp. G ˜ R ); on pose ω 1 0 = uω 0 u −1 . Alors ω 0 et ω 1 0 sont deux SIC qui stabilisent h et commutent ` a σ 0 . D’apr` es 1.10, il existe h ∈ H ˜ R tel que ω 0 = hω 1 0 h −1 = (hu)ω 0 (hu) −1 . Ainsi, l’automorphisme hu est dans le mˆ eme groupe que u, il commute ` a ω 0 et envoie h 1 sur h . Si u ∈ Aut(g 0 ) σ

0

, alors hu ∈ Aut(g 0 ) Γ et, quitte ` a multiplier hu par σ, on peut supposer hu ∈ K .

Proposition 2.6. Le groupe K = U σ = G Γ est transitif sur les SACM D Γ-stables de g. En particulier, les SAT DM σ−stables de g R sont conjugu´ ees par K .

D´ emonstration.

Si h est une SACM D Γ−stable de g et p une sous-alg` ebre parabolique positive σ 0 −stable minimale contenant h, alors pour toute sous-alg` ebre de Borel b contenue dans p et contenant h, la paire (h, b) est σ−d´ eploy´ ee au sens de [KW, 5.15]. Le groupe G σ est transitif sur les paires σ−d´ eploy´ ees [KW, 5.32]; il en r´ esulte que deux SACM D Γ−stables sont conjugu´ ees par G σ . Soit g ∈ G σ tel que h et g(h) soient deux SACM D Γ−stables;

on ´ ecrit g = uhv selon la d´ ecomposition d’Iwasawa du groupe G (cf. 1.13.2). Le fait que h et g(h) soient stables par ω 0 entraine n := g −1 ω 0 (g) ∈ N le normalisateur de h dans G. Par ailleurs, on a n = g −1 ω 0 (g) = v −1 h −2 ω 0 (v) et d’apr` es l’unicit´ e de n dans la d´ ecomposition de Birkhoff du groupe G (cf. 1.2) on a n = h −2 , v = 1 et donc g = uh = σ(u)σ(h) = σ(g). Comme σ stabilise U = G ω

0

et H v = Hom Z (P, R + ), on a d’apr` es l’unicit´ e de la d´ ecomposition d’Iwasawa u = σ(u) ∈ K et g(h) = u(h).

Toute SAT DM σ−stable a R de g R est contenue dans une SACM D Γ−stable de g (unique

`

a conjugaison pr` es par Z K (a R )). D’apr` es ce que l’on vient de voir, en conjuguant par K , on peut supposer que deux SAT DM σ−stables de g R sont contenues dans une mˆ eme SACM D σ−stable et donc sont ´ egales, cf. 2.1; d’o` u le cas particulier.

Th´ eor` eme 2.7. Les classes de conjugaison sous Aut(g) σ

0

, Aut(g 0 ) σ

0

ou G R (resp. G ˜ R ) des sous-alg` ebres de Cartan σ 0 -stables de g correspondent bijectivement aux classes de conjugaison sous K (resp. K) des sous-alg` ˜ ebres de Cartan Γ-stables de g.

D´ emonstration.

Cela r´ esulte de 2.4 et 2.5.

Remarque. On verra plus loin (cf. 2.10 et 2.20) qu’on peut remplacer ˜ G R et ˜ K par G R et K dans 2.4, 2.5 et 2.7.

Lemme 2.8. Soit h une SAC σ 0 −stable de g; alors le centralisateur z = zg (h ) de h dans g est une sous-alg` ebre r´ eductive de g.

D´ emonstration.

D’apr` es 1.12.4 on peut supposer h Γ−stable. Soient Π une base de racines de ∆ =

(14)

∆(g, h) et α ∈ ∆ + ; alors hα, h i = 0 si et seulement si σ(α) = α, en particulier α ∈ ∆ + ∩ σ(∆ + ). Mais σ est de seconde esp` ece, donc ∆ + ∩ σ(∆ + ) est fini. Ainsi z = h ⊕

σα=α g α

est de dimension finie.

Proposition 2.9. Soit h une SAC σ 0 -stable de g.

i) On suppose qu’il existe une SAC 1 h σ 0 -stable de g telle que h 1 h (cf. 1.12.4); alors il existe g ∈ Z G

R (h ) tel que 1 h + ⊂ gh + . En particulier, si h = 1 h , on a 1 h + = gh + . Si 1 h est Γ-stable, on peut supposer de plus gh Γ−stable.

Si h et 1 h sont Γ-stables, on peut supposer de plus g ∈ K (donc gh Γ−stable).

ii) Il existe une SAC d h σ 0 -stable (resp. Γ-stable si h est Γ-stable) et maximalement d´ eploy´ ee pour σ 0 telle que h d h ; de plus d h est unique ` a conjugaison pr` es par Z G

R (h ) (resp. Z K (h ) ).

D´ emonstration.

i) Le centralisateur z = zg (h ) de h dans g est une alg` ebre r´ eductive, cf. 2.8. Le centre z 0 de z est σ 0 -stable et contenu dans h et 1 h. Si z est commutative, alors z = h = 1 h et donc g R est d´ eploy´ ee ou quasi-d´ eploy´ ee; sinon, l’alg` ebre d´ eriv´ ee z 0 de z est semi-simple et stable par σ 0 . Soit Z 0 le sous-groupe alg´ ebrique connexe de G associ´ e ` a z 0 (cf. 1.12.5).

La forme r´ eelle z 0 R := (z 0 ) σ

0

est int´ erieure car h + R ∩ z 0 R en est une SAC compacte (pour toute SIC θ 0 de g adapt´ ee ` a σ 0 et stabilisant h). En conjuguant par un ´ el´ ement g de (Z 0 ) σ

0

⊂ Z G

R (h ), on peut supposer 1 h + R ∩ z 0 R ⊂ gh + R ∩ z 0 R (cf. 1.12.5). Comme h et 1 h contiennent toutes les deux le centre de z, on a 1 h +

R ⊂ gh +

R et donc 1 h + ⊂ gh + . Si h et 1 h sont Γ-stables, 1 h +

R ∩ z 0

R est C −diagonalisable dans k, on peut donc supposer g ∈ K .

Si 1 h est Γ-stable, alors ω 0 vaut moins l’identit´ e sur 1 h

R , donc stabilise h

R , h , z et z’. En conjuguant par (Z 0 ) σ

0

⊂ Z G

R (h ), on peut supposer h R (et donc h) Γ−stable et on conclut avec l’alin´ ea pr´ ec´ edent.

ii) Soit d h une SAC de z qui est σ 0 -stable (resp. Γ-stable si h est Γ-stable) et maxi- malement d´ eploy´ ee pour σ 0 , alors d h est ´ egalement une SAC de g (qui est σ 0 -stable (resp.

Γ-stable) et maximalement d´ eploy´ ee pour σ 0 ) qui contient h . Deux choix possibles de d h sont contenus dans z et sont donc conjugu´ es par (Z 0 ) σ

0

⊂ Z G

R (h ) (resp. (Z 0 ) Γ ⊂ Z K (h )).

2.10. D´ efinitions. Dans la suite, en plus de la SIC ω 0 , on se fixe une SACM D d h de g qui est Γ-stable; il n’y a qu’un seul choix modulo K , d’apr` es 2.6. On note ∆ = ∆(g, d h).

Une SAC σ 0 -stable h telle que h d h est dite standard. Elle est dite sp´ eciale si de plus elle est Γ−stable et v´ erifie d h + ⊂ h + .

D’apr` es la proposition 2.9 et 2.1c (resp. et 2.6), toute SAC σ 0 -stable (resp. Γ-stable) est

(15)

conjugu´ ee par G R (resp. K ) ` a une SAC sp´ eciale (donc standard et Γ−stable). On obtient ainsi un r´ esultat plus pr´ ecis que celui du corollaire 2.4.

Un sous-espace a de d h est dit admissible s’il existe une SAC standard h telle que h = a . D’apr` es 2.9.i, tout sous-espace admissible de d h est la partie d´ eploy´ ee d’une SAC sp´ eciale.

Pour X = K , ˜ K, K ou G R , on note N X = N X ( d h) le normalisateur de d h dans X et W X

son quotient par le centralisateur de d h dans X .

Lemme 2.11. Soient X = G R (resp. X = K, K ˜ ou K ) et 1 h, 2 h deux SAC standard (resp. et Γ−stables). Alors 1 h et 2 h sont conjugu´ ees par X si et seulement si 1 h et 2 h sont conjugu´ ees par W X .

D´ emonstration.

Soit g ∈ X tel que 2 h = g. 1 h, donc 2 h = g. 1 h . Alors d h et g. d h sont deux SACM D σ 0 -stables (resp. Γ-stables) de g contenant 2 h . D’apr` es 2.9.ii, il existe g 0 ∈ G R (resp.

g 0 ∈ K ), g 0 fixant 2 h , tel que g 0 (g. d h) = d h. Ainsi g 0 g ∈ N X et 2 h = g 0 g. 1 h .

Pour la r´ eciproque, on peut supposer, quitte ` a conjuguer, que 2 h = 1 h . D’apr` es 2.9.i, il existe g ∈ G R (resp. g ∈ K ), g fixant 1 h , tel que g. 1 h = 2 h; d’o` u le r´ esultat.

Th´ eor` eme 2.12. Soit X = G R (resp. X = K, K ˜ ou K ). Les classes de conjugaison des SAC σ 0 −stables (resp. Γ−stables) de g sous X correspondent bijectivement aux classes de conjugaison des sous-espaces admissibles de d h sous W X .

D´ emonstration.

Cela r´ esulte de 2.10 et 2.11.

Lemme 2.13. Soit h une SAC sp´ eciale diff´ erente de d h. Soit r := zg (h d h + ) et r 0 l’alg` ebre d´ eriv´ ee de r. Alors r est une sous-alg` ebre r´ eductive Γ-stable de g et h d h + en est le centre. De plus, la forme r´ eelle r 0 R := (r 0 ) σ

0

est une alg` ebre de Lie semi-simple d´ eploy´ ee int´ erieure (i.e. r 0

R a mˆ eme rang que sa sous-alg` ebre compacte maximale (r 0 ) Γ ) . D´ emonstration.

Il est clair que r est r´ eductive (cf. 2.8) et que le centre c de r contient h d h + ; mais h et d h sont deux SAC Γ-stables de r, donc c ⊂ h ∩ d h = h d h + et on a ´ egalit´ e.

Comme h 6= d h, on a r 0

R 6= {0}; de plus d h = d h + c et c ∩ d h = h , donc r 0

R est une

alg` ebre de Lie semi-simple d´ eploy´ ee de rang dim C ( d h ) − dim C (h ). Il est clair que (r 0 ) Γ

est de rang au moins dim C (h + ) − dim C ( d h + ) qui est ´ egal ` a dim C ( d h ) − dim C (h ); il y a

donc ´ egalit´ e et r 0 R est int´ erieure.

(16)

Lemme 2.14. Soit h une SAC sp´ eciale telle que h 6= d h. Soit r := zg (h d h + ) et soit s le rang commun de l’alg` ebre d´ eriv´ ee r 0 et de (r 0 ) σ , cf. 2.13. Alors il existe dans ∆( d h, r 0 ) (⊂ ∆ re ( d h, g)) un syst` eme φ de racines d´ eploy´ ees fortement orthogonales de rang s tel que

h =

α∈φ C α ˇ ⊥

d h = ∩

α∈φ Ker(α) ∩ d h

o` u

α∈φ C α ˇ ⊥

d´ esigne l’orthogonal, dans d h, de ⊕

α∈φ C α ˇ par rapport ` a la forme bilin´ eaire invariante de 1.7. En particulier (h ) d h est un sous-espace de racines de d h au sens de [Su; Def. 7 p. 390].

N.B. Deux racines α et β sont fortement orthogonales si ni α + β ni α − β ne sont des racines.

D´ emonstration.

D’apr` es 2.13, l’alg` ebre de Lie semi-simple r´ eelle d´ eploy´ ee r 0

R est int´ erieure. Pour toute SAC t de r 0 , il existe, d’apr` es [Su; Prop. 11 p. 393], un syst` eme de racines fortement orthogonales de ∆(t, r 0 ) de rang s. La sous-alg` ebre a = d h ∩ r 0 est une SACM D Γ-stable de r 0 et a R = a

R est une sous-alg` ebre de Cartan d´ eploy´ ee de r 0 R . En particulier ∆(a, r 0 ) est form´ e de racines r´ eelles d´ eploy´ ees de ∆ = ∆(g, d h). Soit φ un syst` eme de racines fortement orthogonales de ∆(a, r 0 ) de rang s. Ainsi, on a a = ⊕

α∈φ C α ˇ et le centre c de r est c = ∩

α∈φ Ker(α) qui est aussi, d’apr` es 2.13, (h d h + ); d’o` u h −σ = h = ∩ α∈φ Ker(α)∩ d h .

Proposition 2.15. Soit a un sous-espace de d h . Alors a est admissible si et seulement si il existe dans ∆ dr un syst` eme φ de racines (r´ eelles d´ eploy´ ees) fortement orthogonales tel que

a =

α∈φ C α ˇ ⊥

d h = ∩

α∈φ Ker(α) ∩ d h .

N.B. Si φ est un syst` eme de racines r´ eelles fortement orthogonales, alors t := ⊕

α∈φ C (e α + ω(e α )) est une sous-alg` ebre torique de g 0 qui ne rencontre pas c. En particulier |φ| ≤ rg(g 0 /c).

D´ emonstration.

La condition est n´ ecessaire : tout sous-espace admissible de d h est la partie d´ eploy´ ee d’une SAC sp´ eciale (cf. 2.10) puis on se ram` ene ` a 2.14.

Montrons que la condition est suffisante. Pour α ∈ φ, soit x α ∈ g R \{0} := (g α ) σ

0

\{0}

(cf. 1.12.2) et soit t α = x α + σ(x α ). Alors t α ∈ k est ad g -diagonalisable ` a valeurs propres

imaginaires pures et d h + ⊂ Ker(α). Ainsi h = a ⊕ [ d h + ⊕ (⊕ α∈φ C t α )] est une sous-alg` ebre

(17)

commutative ad g -diagonalisable et Γ-stable de g de mˆ eme dimension que d h; c’est donc une SAC Γ-stable de g et on a h = a d h . Donc h est standard et a est admissible.

Remarque. Soit R la relation d’´ equivalence sur l’ensemble des syst` emes de racines r´ eelles d´ eploy´ ees de ∆ dr , d´ efinie par :

φRψ si et seulement si ⊕

α∈φ C α = ⊕

β∈ψ C β.

D’apr` es 2.15, deux syst` emes de racines fortement orthogonales φ et ψ de ∆ d correspondent au mˆ eme sous-espace admissible de d h si et seulement si ils sont R-´ equivalents; d’o` u le r´ esultat suivant :

Proposition 2.16. Soit X = K , K, ˜ K ou G R . Les classes de conjugaison des sous- espaces admissibles de d h sous W X correspondent bijectivement ` a celles des syst` emes de racines fortement orthogonales de ∆ dr modulo R.

N.B : La classe de d h correspond au syst` eme vide de ∆ dr .

Th´ eor` eme 2.17. Soit X = G R (resp. X = K, K ˜ ou K ). Les classes de conjugaison des SAC σ 0 −stables (resp. Γ−stables) de g sous X correspondent bijectivement aux classes de conjugaison des syst` emes de racines fortement orthogonales de ∆ dr modulo R sous W X .

D´ emonstration.

Cela r´ esulte de 2.12 et 2.16.

Proposition 2.18. Les groupes W K , W K ˜ et W G

R induisent sur la SAT DM a R = ( d h + c) σ

0

le groupe de Weyl relatif W 0 . Le groupe W K

, induit sur a R une extension de W 0 par certains automorphismes du diagramme de Dynkin relatif.

D´ emonstration.

D’apr` es 2.1c et [Ro4; 3.11] le groupe induit par W G

R est ´ egal ` a W 0 et est engendr´ e par les r´ eflexions par rapport aux racines relatives r´ eelles. De plus le groupe ˜ G (resp. G ) agit sur l’ensemble des sous-alg` ebres paraboliques de g en conservant (resp. permutant) les types. Si l’on admet provisoirement que W K induit sur a R le groupe W 0 , le raisonnement de la d´ emonstration de [Ro4; 3.11] montre donc que W K ˜ (resp. W K

) induit sur a R le groupe W 0 (resp. une extension de W 0 par certains automorphismes du diagramme de Dynkin relatif). Il reste donc ` a voir que les r´ eflexions par rapport aux racines relatives r´ eelles sont induites par des ´ el´ ements de W K .

Soit α 0 ∈ ∆ 0 = ∆(g, a) une racine relative r´ eelle non multipliable et g α

0

= {x ∈

g / [h, x] = α 0 (h)x, ∀h ∈ a } l’espace propre correspondant. On note g(α 0 ) l’alg` ebre d´ eriv´ ee

de g α

0

d h ⊕ g −α

0

et G(α 0 ) le groupe semi-simple simplement connexe correspondant, cf.

(18)

[Bp2; §9] et [B 3 R; 4.6]. L’espace propre g α

0

est stable par σ 0 et g(α 0 ) est stable par Γ.

Ainsi g(α 0 ) σ

0

est une alg` ebre de Lie semi-simple r´ eelle de rang relatif 1, de SAT DM R h α

0

(si h α

0

est la coracine relative de α 0 ), de SACM D d h ∩ g(α 0 ) et de SIC ω 0 . Il est connu [H;

VII 2.4] qu’il existe k ∈ G(α 0 ) Γ tel que Ad(k).h α

0

= −h α

0

. Mais, par construction de G(α 0 ) et de G, l’inclusion de g(α 0 ) dans g s’int` egre en un morphisme canonique π : G(α 0 ) → G, qui est donc Γ−´ equivariant. Ainsi π(k) est dans G Γ = K et il induit la r´ eflexion r α

0

∈ W 0 sur a (puisque G(α 0 ) centralise Ker(α 0 ) dans a). D’apr` es 2.9i, en modifiant π(k) par un

´

el´ ement de Z K ( d h ) = Z K (a), on peut supposer π(k) dans N K . D’o` u la proposition.

Proposition 2.19. Si α ∈ ∆ dr , sa restriction α 0 ` a a R est une racine relative r´ eelle et la restriction est une application C −lin´ eaire injective de P

α∈∆

dr

C α dans le dual a .

Remarque. ∆ dr est un sous-syst` eme de racines r´ eelles clos de ∆ re , ´ eventuellement vide et non forc´ ement clos dans ∆. Son image ∆ 0 dr dans l’ensemble ∆ 0 re des racines relatives r´ eelles est r´ eunion d’orbites de W 0 , d’apr` es 2.18. On constate sur les tables de [B 3 R] que, dans le cas affine, ∆ 0 dr est clos dans ∆ 0 re .

D´ emonstration.

On a P

α∈∆

dr

C α ⊂ {χ ∈ h / χ(h + ) = 0}; il est donc clair que l’application restriction

`

a a = h + c est lin´ eaire injective.

Si α ∈ ∆ dr , σ 0 (α) = α; donc g(α) = g α ⊕ C α ˇ ⊕ g −α est une sous-alg` ebre Γ−stable isomorphe ` a sl 2 ( C ). Comme σ 0 (α ˇ) = α ˇ = −ω 0 (α ˇ), il existe e α dans g σ α

0

tel que f α =

−ω 0 (e α ) ∈ g σ −α

0

v´ erifie [e α , f α ] = α ˇ. Alors l’´ el´ ement m α = exp(e α )exp(−f α )exp(e α ) = exp(−f α )exp(e α )exp(−f α ) est dans N K , induit r α sur d h et stabilise a. Sa restriction w α

0

`

a a est dans W 0 et w α

0

0 ) = −α 0 . Il en r´ esulte que α 0 est r´ eelle d’apr` es [Ro4; 3.11.2] ou car on sait que l’orbite sous le groupe de Weyl d’une racine imaginaire positive est enti` erement form´ ee de racines positives, cf. [Bp1; 2.4.1, 2.3.1 et 1.1.15] (ou [K; 5.4] pour les syst` emes de racines non relatives).

Th´ eor` eme 2.20. Les classes de conjugaison de syst` emes de racines fortement orthogonales de ∆ dr modulo R sous W K , W K ˜ ou W G

R sont les mˆ emes. En particulier les classes de conjugaison de SAC (resp. SAC σ−stable) de g R sous G ˜ R ou G R (resp. K ˜ ou K) sont les mˆ emes.

D´ emonstration.

D’apr` es 2.19 les syst` emes φ sont d´ etermin´ es par leur restriction ` a a R . On d´ eduit donc

la premi` ere assertion de 2.18, puis la seconde de 2.17 et 2.7.

(19)

Proposition 2.21. Tout syst` eme de racines r´ eelles d´ eploy´ ees fortement orthogonales est conjugu´ e par W K ` a un sous-syst` eme de ∆ de la forme ∆ m (J ) = ∆∩(⊕ i∈J Z α i ) pour J ⊂ I de type fini (i.e. ∆ m (J ) fini). Ainsi il n’y a qu’un nombre fini de classes de conjugaison sous W K de tels syst` emes de racines.

D´ emonstration.

Soit φ un syst` eme de racines fortement orthogonales de ∆ dr . Le produit w des r α

pour α ∈ φ est d’ordre 2 dans W et v´ erifie w(α) = −α , ∀α ∈ φ. D’apr` es 2.19 et sa d´ emonstration, w stabilise a R = ( d h + c) σ

0

, sa restriction w 0 ` a a R est dans W 0 et w 0 est la sym´ etrie par rapport au sous-espace (admissible) a φ = ∩ α∈φ Ker(α)

∩ a R , qui est de codimension | φ | d’apr` es 2.19. Mais, dans a R le cˆ one de Tits ouvert positif (associ´ e ` a ∆ 0 ) est un ouvert convexe, non vide, W 0 −stable et il est r´ eunion de facettes (facette de a R = facette relative = R −facette) de type fini [Bp1; 4.4]. Ainsi a φ rencontre (donc contient) une facette de type fini. Par ailleurs toute facette de type fini dans a R est conjugu´ ee par le groupe de Weyl W 0 ` a une des facettes de type fini de la chambre fondamentale ferm´ ee de a R . Or cette chambre est l’intersection avec a R de la chambre fondamentale ferm´ ee C de d h et chacune de ses facettes de type fini est l’intersection avec a R d’une facette de type fini C J de C associ´ ee ` a une partie de type fini J de I, cf. [Ro3; §4] ou [Ro4; §3]. Ainsi,

`

a conjugaison pr` es par W 0 ou W K (cf. 2.18), le syst` eme φ est contenu dans l’ensemble

m (J) = ∆ ∩ (⊕ i∈J Z α i ) des racines nulles sur C J , qui est fini, cf. [Ro4; 1.2] ou [B 3 R;

1.2].

Comme il n’y a qu’un nombre fini de parties de type fini J de I et qu’un nombre fini de racines dans ∆ m (J ), il est clair que le nombre de classes de conjugaison de syst` emes φ est fini.

Th´ eor` eme 2.22. Il n’existe qu’un nombre fini de classes de conjugaison de SAC Γ−

stables (resp. σ 0 −stables) de g sous K , K ˜ ou K (resp. G R ).

D´ emonstration.

Cela r´ esulte aussitˆ ot de 2.17 et 2.21.

§3. ´ Etude de quelques exemples.

On va utiliser librement dans ce dernier paragraphe des r´ ealisations comme alg` ebres de lacets des alg` ebres de Kac-Moody affines ainsi qu’un certain nombre de notations de [B 3 R].

3.1. Les trois formes r´ eelles presque d´ eploy´ ees de A (1) 1 . On consid` ere l’alg` ebre de Kac-Moody affine non tordue de type A (1) 1 :

g = sl 2 ( C [t, t −1 ]) ⊕ C c ⊕ C d,

(20)

l’´ el´ ement c est central et d = t dt d . D’apr` es la table de [B 3 R; §6], il existe trois classes de conjugaison de formes r´ eelles presque d´ eploy´ ees de g correspondant aux trois semi- involutions de premi` ere esp` ece σ i 0 = σ i ω 0 , i = 1, 2, 3, o` u ω 0 est la semi-involution de Cartan standard :

ω 0

P (t) Q(t) R(t) −P (t)

=

− P ¯ (t −1 ) − R(t ¯ −1 )

− Q(t ¯ −1 ) P ¯ (t −1 )

et (−ω 0 ) fixe c et d

et les σ i les involutions de Cartan qui seront explicit´ ees ci-dessous. La sous-alg` ebre de Cartan standard est h = C α ˇ⊕ C c ⊕ C d o` u α ˇ =

1 0 0 −1

et C c est le centre c. On note δ la forme lin´ eaire sur h nulle sur α ˇ et c, telle que δ(d) = 1 ; c’est la plus petite racine imaginaire positive. La racine positive α de sl 2 (telle que α(α ˇ) = 2 ) est prolong´ ee par 0 sur c et d. L’ensemble des racines r´ eelles de ∆ = ∆(g, h) est ∆ re = {±α + nδ; n ∈ Z } et (α 0 = δ − α, α 1 = α) est une base de racines de ∆. Les coracines correspondantes sont αˇ 0 = c − α ˇ et αˇ 1 = α ˇ. Les copoids fondamentaux sont p 0 = d et p 1 = d + α 2 ˇ (modulo le centre). Le diagramme de Dynkin associ´ e ` a g est donc:

0 •< >• 1

Pour chacune des trois formes presque d´ eploy´ ees, la sous-alg` ebre de Cartan h est Γ−stable et h R est maximalement d´ eploy´ ee. On va d´ eterminer, les classes de conjugaison des sous-alg` ebres de Cartan Γ−stables de g, c’est-` a-dire celles des syst` emes de racines r´ eelles d´ eploy´ ees fortement orthogonales de ∆, modulo la relation d’´ equivalence R, cf. Th´ eor` eme 2.17. On rappelle que le syst` eme vide correspond ` a la classe de la sous-alg` ebre de Cartan maximalement d´ eploy´ ee standard h R .

1) La forme r´ eelle d´ eploy´ ee A (1) 1,2 associ´ ee ` a σ 0 1 = ωω 0 = σ n 0 : L’involution de Cartan σ 1 = ω agit sur sl 2 ( C [t, t −1 ]) par M (t) 7→ − t M (t −1 ) et (−ω) fixe c et d. Dans ce cas, on a ∆ dr = ∆ re = {±α+nδ; n ∈ Z } et le rang maximal d’un syst` eme de racines r´ eelles d´ eploy´ ees fortement orthogonales est ´ egal ` a 1. De plus le groupe de Weyl W de ∆(g, h) admet des repr´ esentants dans K (2.18). Ainsi il existe dans ∆ dr = ∆ re deux classes de conjugaison, sous W K , de syst` emes (de rang 1) de racines fortement orthogonales modulo R (` a savoir la classe de α 0 et celle de α 1 qui sont ´ echang´ ees par l’automorphisme de diagramme involutif de A (1) 1 ). Il y a donc une seule classe de conjugaison de tel syst` eme sous W K

et deux classes sous W K ou W K ˜ .

Remarque : La classe de conjugaison (sous K ou K ) de la sous-alg` ebre de Cartan Γ−stable associ´ ee ` a la classe d’une racine non compacte α + nδ (sous W K ou W K

) est celle de

h n := C

0 t n

−t −n 0

⊕ C c ⊕ C (d − n

2 α ˇ)

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