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La technique du battage pour la surveillance des ravageurs en cultures fruitière et florale. I. - Comparaison des résultats obtenus en verger de pommiers avec des entonnoirs rigides de taille moyenne et avec des entonnoirs en toile. Étude de l’influence d

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La technique du battage pour la surveillance des ravageurs en cultures fruitière et florale. I. - Comparaison des résultats obtenus en verger de pommiers avec des entonnoirs rigides de taille moyenne

et avec des entonnoirs en toile. Étude de l’influence de quelques facteurs sur l’efficacité du battage

G. Fauvel, A. Rambier, R. Balduque-Martin

To cite this version:

G. Fauvel, A. Rambier, R. Balduque-Martin. La technique du battage pour la surveillance des ravageurs en cultures fruitière et florale. I. - Comparaison des résultats obtenus en verger de pom- miers avec des entonnoirs rigides de taille moyenne et avec des entonnoirs en toile. Étude de l’influence de quelques facteurs sur l’efficacité du battage. Agronomie, EDP Sciences, 1981, 1 (2), pp.105-113.

�hal-02728730�

(2)

La technique du battage pour la surveillance des ravageurs en cultures fruitière et florale. I.

—

Comparaison des résultats obtenus en verger de pommiers avec des entonnoirs rigides de taille

moyenne et avec des entonnoirs en toile. Étude de

l’influence de quelques facteurs sur l’efficacité du

battage

Guy FAUVEL Amédée RAMBIER Raphaël BALDUQUE-MARTIN (

*

) Laboratoire de recherches de la Chaire d’Ecologie animale et de Zoologie agricole, LN.R.A. Montpellier,

34060 Montpellier Cedex.

(

**

) Instituto Nacional de Investigaciones Agrarias, Montanana, 177, Zaragoza, Espaha.

RÉSUME

Battage,

Technique prise données, Surveillance population, Verger,

Malus.

Les résultats des recensements obtenus en verger de pommiers avec 3 types d’entonnoirs de battage (2 en plastique de diamètres 17 et 30 cm et le modèle classique en toile de nylon) et à 2 taux d’échantillonnage (40 et 100 branches pour 0,5 ha) montrent que les premiers donnent des recensements équivalents ou supérieurs au modèle en toile malgré une surface beaucoup plus faible. Dans tous les cas, il semble préférable de battre au

moins 100 rameaux. Un effet personnel de l’expérimentateur sur la précision de l’estimation est démontré.

La méthode du battage (’) est une des plus anciennes qui soit en entomologie et reste largement pratiquée tant

par les amateurs (COLAS, 1948) que par les professionnels, ce qui prouve tout à la fois sa simplicité et son efficacité. En fonction des besoins et des possibilités, les matériels varient en forme, dimensions et nature

depuis le simple carré de tissu blanc tendu par des bâtons croisés jusqu’à des modèles élaborés d’entonnoirs

pliables. Du fait même de son principe, cette méthode permet de recenser une très grande partie des espèces présentes à la surface du végétal, qu’elles y vivent ou ne fassent qu’y passer et à condition bien entendu que les individus ne soient pas trop fortement fixés.

ABSTRACT

Beating method, Insect population, Monitoring technique orchard,

Apple.

The beating method for pest monitoring in fruit and flower crops. 7. Comparison of the results

obtained in apple orchards with rigid middlesized funnels against tissue type and a study of the effects of some factors on beating efficacy.

In 1979, experiments were designed to compare three types of beating funnels in apple orchards in France. We used two rigid polyethylene ones 17 and 30 cm in diameter with collection of animals in alcohol 70° and the usual nylon model with a 61 x 40 cm opening and dry collection. They were tested at two sampling levels (40 and 100 twigs for ca 1,25 acre) at 4 dates. Additional tests were made with two strengths for beating.

Results show that the two plastic models give population censuses equal to or better than the classical funnel

especially at the higher sampling rate. So these should be prefered for practical use and the sampling level recommended by OILB is valid. The choice between the two possibilities for collecting animals, dry or in alcohol, depends on personnal experience and the need for keeping samples for a long time. Advantages are

discussed. The strength of hit, probably, can change by twofold the population estimates between two observers. So everybody must compare his own beating results with other persons or other estimation methods.

.

INTRODUCTION

En verger, l’utilisation d’un grand entonnoir de toile

synthétique (perlon) fut préconisée à partir de 1962 pour la surveillance des populations de ravageurs et permit d’élabo-

rer une méthode pour mesurer les effets des traitements

phytosanitaires sur la faune de la culture (S T E INER , 1962).

(’) A la suite de nos collègues suisses (B AGGIOLINI et W ILDBOLZ , 1965, M ATHYS et Bnccio L i N i, 1965) on utilise souvent le terme de

« frappage » dans les documents sur la lutte intégrée. Nous

continuons quant à nous à lui préférer l’appellation de « battage » qui évoque un procédé d’extraction (comme pour le blé par exemple) alors que frappage correspond plutôt au marquage d’une

empreinte (on frappe monnaie).

(3)

Cet auteur estimait avec raison qu’il n’existait pas de meilleure technique donnant une idée aussi exacte de la

faune dans la couronne d’un arbre avec une aussi faible

dépense de temps. Elle apparaissait donc également très adaptée au contrôle rapide de l’état d’une parcelle et à la prévision des interventions éventuellement nécessaires avec une sécurité suffisante. Ces qualités en ont fait un outil précieux en lutte intégrée (BAGGIOLINI & WILDBOLZ, 1965, S

TEINER

, 1967, STE IN E R et al., 1970) et des publications

récentes visent à en vulgariser l’emploi (OILB/SROP, 1975).

Il faut ajouter en effet que le battage peut être mis en oeuvre même par des personnes rapidement formées, seul l’examen

approfondi du résultat demandant un certain entraînement et que, sous certaines conditions, les échantillons peuvent être conservés quelque temps pour expédition ou (et) étude extemporanée.

En fait, dans la pratique courante, on ne se préoccupe guère d’obtenir une image aussi complète que possible de la

faune et l’on se contente d’estimations beaucoup plus ponctuelles sur tel ou tel ravageur. Pour beaucoup de ceux-ci (chenilles, Aphides notamment) le contrôle visuel direct est plus simple et suffisant. C’est pourquoi, comme il

est indiqué dans la brochure OILB citée plus haut, son champ d’application va se limiter surtout aux animaux dont la très petite taille, la mobilité, la vie cachée ou l’homochro- mie rendent le contrôle visuel difficile ou impossible. Pour

les Acariens phytophages par exemple, N ATON (1971) a montré que le battage reflète correctement l’évolution des

populations.

Dans de nombreux pays, l’usage de l’entonnoir en toile de 0,25 m 2 de surface s’est répandu, les animaux étant récoltés à sec dans un bocal placé à l’extrémité et contenant un

tampon de coton ou une bande de papier filtre imprégnés

d’un mélange asphyxiant (STE IN ER, 1962). Mais depuis 1968, nous avons procédé avec la participation de plusieurs

collaborateurs à de nombreux essais d’estimation des popu- lations d’insectes et d’acariens avec un matériel un peu différent préconisé par A. RA MBIER (1975). On utilise des entonnoirs de taille moyenne et d’un type que l’on trouve dans le commerce, en plastique rigide ou demi-souple, les

animaux étant récoltés dans l’alcool à 70°. Les résultats ont

été probants et la commodité d’emploi est apparue bien

supérieure à celle de l’entonnoir en toile. A l’occasion d’un

séjour de R. BALDUQuE en France, il nous a semblé intéressant de réaliser une étude comparative un peu

approfondie de ces systèmes en nous efforçant de préciser

l’influence des facteurs paraissant les plus importants. Nous

avons ainsi considéré le rapport du nombre d’individus et

d’espèces capturés avec la taille de l’entonnoir, les effets du

nombre de branches battues et de la force du coup. Dans cette première partie, on se limitera au cas du verger de

pommiers, l’application à d’autres cultures devant être traitée ultérieurement.

1. TECHNIQUE EXPERIMENTALE ET MILIEU

D’ÉTUDE

1.1. Matériel

1) Un entonnoir en toile de nylon de section 60 x 41 cm

et de profondeur 60 cm soit un angle d’ouverture de 50°

environ. Son ouverture inférieure est pourvue d’une grille métallique à maille de 15 mm pour arrêter les gros débris. Il

reçoit à son extrémité un bocal ou un sac de polyéthylène

contenant un tampon de coton imbibé d’acétate d’éthyle.

2) Deux entonnoirs en plastique semi-rigide :

-

l’un d’un diamètre utile de 17 cm et de profondeur

16 cm environ soit un angle d’ouverture de 60° comparable à

celui de l’entonnoir en toile,

-

l’autre de diamètre 30 cm avec une pente des parois plus faible (angle d’ouverture 100°).

Dans ces 2 modèles, un disque de grillage plastique à

mailles carrées de 5 mm avait été adapté à mi-hauteur pour la même raison que ci-dessus. L’extrémité de l’entonnoir s’engage dans un tube contenant un peu d’alcool à 70°.

Le bâton utilisé est formé d’une tige de bambou gainée de

caoutchouc.

1.2. Vergers

Les essais ont été conduits principalement dans une parcelle de pommiers palissés sur fil, située dans un

environnement bocager et conduite en lutte raisonnée (ou dirigée) depuis plusieurs années (La Desprelle, île de la Barthelasse, Avignon). Sa surface est de 0,5 ha avec 400 arbres âgés d’une quinzaine d’années et d’une hauteur moyenne d’environ 3 m.

Quelques expériences ont été faites également dans un

verger de 35 vieux arbres (plus de 30 ans), en forme plein vent, atteignant 4 à 6 m de haut et irrégulièrement entrete-

nus (La Valette, Montpellier).

Enfin, des observations faites dans divers vergers ont servi à établir le graphique de la figure 1.

1.3. Technique opératoire

Les battages ont été pratiqués à hauteur d’épaule. Dans la parcelle de La Desprelle, un plan a été établi de façon à

couvrir toutes les rangées avec un maillage régulier en

évitant de battre 2 fois les branches d’un même arbre.

Toutefois, pour les essais sur la force du coup, on a pris les parties droite et gauche des mêmes palmettes. L’ordre dans

lequel les battages ont été faits dans la parcelle, était tiré au sort.

A La Valette, en raison du petit nombre d’arbres, on a été amené à utiliser plusieurs branches réparties sur la circonfé-

rence de chaque arbre, mais celle-ci était assez grande pour minimiser les risques d’interférence.

Entre les battages de 2 branches successives, on agite vigoureusement l’entonnoir en toile ou l’on donne quelques

coups sur le bord des entonnoirs en plastique de manière à

faire tomber les animaux accrochés aux parois. Après la

dernière branche, on rince les entonnoirs en plastique avec

un jet d’alcool avant de retirer le tube.

1.4. Identification des captures

Elles ont été faites en laboratoire sous la loupe binocu- laire. Selon les groupes, elles ont été poussées plus ou moins

loin de sorte que l’on parlera généralement plutôt de taxons

que d’espèces. Pour comparer les matériels ou taux de

sondage, on a rapporté le nombre de taxons capturés dans chaque cas au nombre maximum que l’on pouvait recenser

dans le verger au moment de l’expérience. Cette référence

est représentée par la somme de tous ceux qui apparaissent

au moins une fois dans l’un quelconque des battages réalisés

successivement dans une même demi-journée. Elle doit approcher dans une certaine mesure le nombre de taxons

réellement présents, impossible à connaître.

Une cause d’erreurs pourrait provenir du passage d’ani-

maux dans la culture pendant le temps de l’expérience mais

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elle paraît négligeable. En effet, d’une part, la taille de la

parcelle est déjà assez grande (142 m x 36 m) et de plus, elle

est bordée par des haies sur 2 côtés ; on sait, d’autre part, que la faune du pommier à l’état naturel est d’une

grande richesse (800 espèces selon STEI N ER, 1962) assez bien restaurée dans les vergers soumis à une lutte raisonnée.

2. RESULTATS

2.1. Influence de la taille de l’entonnoir

Elle va se faire sentir à la fois de façon quantitative sur le

nombre d’individus récoltés et qualitativement sur la repré-

sentation plus ou moins complète de la faune présente dans

la culture, les 2 aspects étant d’ailleurs en relation.

2.11. Effet sur le nombre d’individus capturés

On se reportera aux tableaux 1 et 2 où les effectifs sont les plus élevés et les groupes sont les mieux représentés.

On voit qu’entre le petit et le grand modèle en plastique, il y

a un peu plus qu’un doublement du total des arthropodes capturés, tous groupes confondus. Si l’on considère chacun d’eux plus particulièrement, les accroissements sont encore assez satisfaisants malgré quelques irrégularités qui affec-

tent surtout les taxons peu abondants (névroptères, che- nilles).

Par contre, dans 25 comparaisons sur les 40 possibles (4 dates x 10 taxons), l’entonnoir en toile a donné des résultats au plus égaux à ceux du grand modèle en plastique.

Ceci s’observe notamment pour les pucerons (ici essentiel-

lement des stades larvaires d’Eriosoma lanigerum

Haussm.), thrips et acariens mais aussi vis-à-vis des Orius

(5)

et Mirides divers. L’absence complète des Acariens appa- raît anormale, mais il s’agissait de jeunes stades pris dans le

coton au milieu des débris et en si faible nombre qu’ils ne

furent pas comptés.

Cette différence tient certainement au fait que la surface de la toile est naturellement beaucoup moins lisse et

glissante que celle du plastique. En effet, dans la majorité

des cas, il s’agit de stades larvaires ce qui exclut la possibilité de pertes par envol qui auraient pu être plus importantes dans le cas des grandes sections d’entonnoirs.

De toute manière on peut remarquer que même dans les cas

les plus favorables comme pour Stethorus punctillum WE I S E qui « tombe » bien, ou pour les Acariens dans les entonnoirs

en plastique, la progression des captures a tendance à être plus faible que l’augmentation des surfaces de sorte qu’entre les extrêmes nous trouvons au mieux des rapports de 1 à 6 au lieu de 1 à 10. Des explications seront proposées

au paragraphe « discussion ».

2.12. Effet sur le nombre de taxons recensés

Les tableaux 3 et 4 montrent que très généralement

l’efficacité de l’entonnoir en toile ne dépasse pas celle du modèle en plastique de 30 cm de diamètre pour un même

nombre de branches battues. Le graphique (fig. 1B) rassem- ble les résultats de différentes expériences dans des vergers

variés. Malgré une certaine variation et exception faite des points correspondant à l’entonnoir en toile, on voit qu’ils se

rassemblent autour d’une droite lorsque l’on utilise les

coordonnées semi-logarithmiques.

Naturellement l’extrapolation aux extrémités ne peut être faite car lorsqu’on diminue ou, au contraire, augmente le diamètre de l’entonnoir utilisé, on doit tendre asymptotique-

ment vers les valeurs limites 0 et 100 p. 100. On a donc très certainement une courbe en S et l’équation n’est valable que pour la partie centrale, mais cela permet de tracer la courbe

en valeurs brutes (fig. 1A) qui a une allure de parabole. On

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voit alors que les matériels mis en comparaison ici se situent

dans la partie supérieure et qu’une augmentation sensible de la taille de l’entonnoir au-delà de 700 cm’ ne se traduit que par un nombre de plus en plus réduit de taxons supplémen-

taires. Ceci résulte évidemment du fait que l’on attrapera des espèces de moins en moins communes ou plus agiles et

que le risque de pertes des animaux par envol après la chute

sur la paroi de l’entonnoir augmente.

2.2. Nombre de branches battues

Dans le protocole proposé par l’OILB (1975), on préco-

nise de battre 100 branches dans un verger à raison

(7)

d’1 branche par arbre. Ce nombre est considéré comme

suffisant pour 5 ha si la distribution des animaux est assez

homogène mais peut être doublé ou triplé dans le cas

contraire.

Nous avons procédé à la comparaison de 2 taux d’échantillonnage avec 40 ou 100 branches dans le verger de 0,5 ha de La Desprelle.

2.21. Influence sur le nombre de taxons recensés

La comparaison des tableaux 1 et 2 montre tout d’abord que l’augmentation du taux d’échantillonnage révèle la présence de certains groupes de faibles effectifs. Un

exemple typique est celui des Névroptères qui paraissaient absents, les 7 et 21 mai, dans les battages de 40 branches.

Ceci se retrouve également pour les chenilles, le 25 avril et le 7 mai, avec les entonnoirs en plastique. En considérant chaque matériel aux 4 dates, on observe que la multiplica-

tion par 2,5 du taux de sondage se traduit par un gain moyen de 2 taxons.

Certains cependant peuvent figurer dans le battage de

40 branches et pas dans celui de 100. Aussi peut-on se demander s’il ne serait pas utile d’augmenter encore l’échantillonnage. Comme les battages de 40 et 100 branches ont été obtenus sur des arbres différents, leur addition

(tabl. 3) permet de répondre à cette question. On voit que cela se traduit par un net relèvement des valeurs les plus faibles et que l’on recense alors de 70 à 100 p. 100 de la

faune présente avec une très grande homogénéité entre les

différentes dates. Les 3 entonnoirs se montrent alors d’une efficacité voisine, celui de 30 cm de diamètre restant en

tête.

2.22. Influence sur le nombre d’individus

Si l’on examine la progression du nombre total d’Arthro- podes trouvés en fonction du nombre de branches battues,

on constate des augmentations comprises entre 1,7 et 3,6

avec une moyenne de 2,4, valeur qui correspond bien à l’accroissement du taux d’échantillonnage.

Selon les groupes, les progressions sont plus ou moins régulières l’anomalie la plus remarquable concernant les

Thrips en début de saison avec le plus petit entonnoir. Ces

irrégularités tendent à s’atténuer à partir de mi-mai, proba-

blement parce que la répartition des espèces devient plus

continue dans la parcelle en raison du développement des populations.

La combinaison des résultats des battages de 40 et

100 branches en un recensement unique se traduit par une

progression beaucoup plus homogène de tous les groupes en fonction du nombre de branches battues.

2.3. Influence de la force du coup appliqué sur la branche

Ce paramètre est évidemment difficile à quantifier. Dans

un premier essai (Lavalette 1974), on avait comparé les

résultats obtenus par 2 expérimentateurs travaillant sur

les mêmes arbres et constaté d’importantes différences

(tabl. 5).

(8)

L’expérience fut reprise, en 1979 à La Desprelle, par un même observateur battant normalement la partie gauche

et avec une force moindre la partie droite des mêmes pal-

mettes composant les haies fruitières. A Lavalette, un son- dage à force normale et un à force plus faible furent faits sur

100 branches réparties sur l’ensemble de la parcelle mais sur

les mêmes arbres.

Dans ce dernier cas, des différences analogues à Lava-

lette 1974 ont été retrouvées (tabl. 6, col. B), mais, à La

Desprelle, avec les 3 modèles d’entonnoirs, elles sont res- tées beaucoup plus faibles (tabl. 6, col. A). Sans doute les écarts les plus nets apparaissent avec les populations élevées de P. ulmi qui existent à Lavalette mais, dans ce

verger, ils sont également importants pour les groupes

comme les Orius, Pucerons, Mirides dont les effectifs sont semblables à certains taxons de la Desprelle. L’explication

n’est donc pas aisée.

DISCUSSION

Dès les premiers travaux, on s’était préoccupé d’établir

des normes pour la surface des matériels et le nombre de branches battues notamment, mais la variabilité de la faune entre arbres, même très semblables en apparence, consti- tuait un obstacle majeur pour un travail statistique (STEI-

NER

, 1967). Aussi, le type d’entonnoir et le taux de sondage

furent-ils fixés seulement expérimentalement.

Nos observations permettent d’aller un peu plus loin dans la simplification des matériels tout en permettant de relier leurs résultats. 3 faits importants apparaissent :

1) L’efficacité comparable et souvent meilleure de l’entonnoir rigide de 30 cm de diamètre par rapport au modèle en toile en ce qui concerne la proportion de taxons

recensés.

Comme on l’a dit précédemment, cette supériorité semble provenir pour beaucoup du caractère plus glissant des parois mais il n’est pas impossible aussi que l’on doive

envisager le rapport de la surface de capture à la longueur (sans doute limitée) de la partie de la branche où le coup

appliqué à un effet maximum. Le fait que le nombre d’individus par taxon n’augmente pas proportionnellement à

la surface de l’entonnoir même pour les modèles en plasti-

que peut s’expliquer de cette façon. On pourrait aussi imaginer que le taux de recouvrement de l’entonnoir par la surface foliaire du rameau varie inversement à la taille mais

avec les modèles expérimentés les différences ne devraient pas être très accusées. Quel que soit le mécanisme, la plus petite surface aurait donc le meilleur « rendement ».

De toute manière, les courbes obtenues montrent que des sections beaucoup plus importantes que le diamètre 30 cm ne permettront pas d’améliorer beaucoup la représentation

de la faune surtout si l’on se place dans les conditions de la

surveillance usuelle des cultures où l’on ne se préoccupe

guère que d’espèces relativement abondantes. Le manie-

ment beaucoup plus commode de ces entonnoirs de taille

(9)

moyenne au milieu des branches constitue un avantage à ne pas négliger et d’autres facteurs, comme le taux de sondage

ou un élément personnel dont il sera question plus loin, ont

un effet au moins aussi grand sur la précision des résultats.

2) Dans les conditions de notre essai, pour obtenir une

image assez complète de la faune présente, le taux de sondage devait être d’au moins 200 branches/ha.

D’après les indications de la brochure OILB (1975), ceci

suppose une distribution assez hétérogène des populations

dans le verger. Notre protocole expérimental ne permet pas de préciser si cela est vrai mais d’autres observations faites antérieurement indiquent que le niveau d’hétérogénéité

concernant les Acariens et leurs prédateurs n’est pas anor- malement fort. Ce qui est certain, c’est que moins les groupes auxquels on prête attention sont abondants, plus le

taux d’échantillonnage doit être élevé pour détecter leur

présence. Comme nous avons tenu compte du maximum possible de taxons, notre résultat est logique mais dans la

pratique, on pourrait ne tenir compte que des espèces les plus nombreuses et donc réduire le nombre de branches battues. Il faut toutefois noter que le temps nécessaire

dépend principalement du déplacement à l’intérieur de la culture de sorte que le fait de prendre 100 ou 200 rameaux

intervient peu.

Dans la plupart des problèmes d’estimation de popula- tions, comme S TEINER (1967) l’avait souligné, c’est la

variabilité entre arbres qui est la plus importante. On a donc toujours intérêt à prendre le plus possible de ceux-ci bien répartis dans le verger, la limite inférieure dépendant du degré de précision voulu.

Avec de forts taux de sondage, les matériels testés

présentent une efficacité comparable quelle que soit leur taille. Cela peut s’expliquer par le fait que la différence ne

porte pratiquement que sur les longueurs exploitées de

rameaux semblables et constitue un argument de plus en

faveur des sections moyennes. Nos résultats montrent

d’ailleurs que ce choix permet de compenser l’augmentation

du nombre de branches battues de façon à avoir un travail

de comptage acceptable.

3) L’effet personnel de l’expérimentateur n’a pas été

précisé quant à son mécanisme mais doit être pris en compte. Déjà, en 1962, STEINER indiquait qu’il était souhai- table que les battages soient toujours effectués par la même personne et nos résultats confirment cette opinion.

Dans nos comparaisons, nous n’avons pas tenu compte de la différence entre la récolte à sec ou dans l’alcool. Nous

avons admis que cela avait peu d’influence sur la qualité des résultats encore que le mode opératoire comprenant un rinçage rapide des entonnoirs rigides avec un jet d’alcool ait pu favoriser légèrement ceux-ci en assurant une récupéra-

tion plus complète des animaux. On pourrait d’ailleurs utiliser aussi bien l’un des procédés que l’autre avec l’un

quelconque des entonnoirs et le choix dépend surtout de

l’utilisation prévue pour le résultat du battage.

Dans le cas d’une récolte à sec, si l’échantillon est

examiné dans un court laps de temps après collecte (2 ou 3 jours avec de bonnes conditions de conservation selon

STEINER, 1965), les animaux gardent leur aspect habituel et

leur identification peut être jugée plus facile lorsque l’on ne dispose que d’une loupe à main par exemple. De même, la présence de débris peut apparaître moins gênante et leur tri plus aisé. Mais rapidement, les formes peu chitinisées,

comme les stades larvaires d’Insectes ou les Acariens se

ratatinent et deviennent inutilisables lorsqu’ils sont de petite

taille.

Si la récolte se fait dans l’alcool, la conservation pour une

longue durée ne pose pas de problèmes mais les couleurs peuvent être modifiées (Acariens, Aphides, ...) et leur

reconnaissance demande donc davantage d’expérience. Ce système convient bien aux observateurs disposant d’un bon équipement optique et permet des comparaisons, après plusieurs mois ou années, sur des points qui peuvent être très différents des buts initiaux. Ainsi les battages effectués

pour suivre l’évolution d’une population de Tétranyques

renferment des informations sur nombre d’autres ravageurs

ou d’espèces considérées a priori comme indifférentes et

même sur l’état de la végétation (présence d’écailles de

bourgeons, de pétales, de jeunes fruits et même de pollen).

CONCLUSIONS

En dépit de son apparente rusticité, le battage apparaît

comme une méthode intéressante pour la surveillance courante des cultures du fait de sa fiabilité, sa simplicité, sa rapidité et son faible coût. Dans cette optique, nos observa-

tions montrent que l’on n’a pas intérêt à rechercher des matériels de section importante, nécessairement plus coû-

teux et moins maniables, et que des entonnoirs assez communs d’un diamètre de 20 à 30 cm conviennent tout à fait bien. De toute manière le taux de sondage reste le

facteur principal et l’on sait statistiquement que pour accroître la précision de l’estimation d’une population donnée ou la qualité de l’analyse de la faune d’une parcelle,

il est préférable d’augmenter le nombre de points d’échantil- lonnage en diminuant leur taille unitaire. Le taux dépendra

de l’homogénéité de la culture mais nos résultats rejoignent parfaitement les normes usuelles de 100 à 200 branches par ha selon le degré de précision cherché. Le facteur humain

paraît susceptible de jouer un rôle important quoique peut-être variable mais, en attendant de pouvoir le préciser,

il convient que chacun compare ses résultats de battage à

ceux d’autres observateurs ou à d’autres méthodes d’esti- mation.

Le choix du système de récolte à sec ou dans l’alcool

dépendra de l’expérience de chacun, de la commodité d’examen du résultat, de la nature des informations recher- chées (présence et abondance d’espèces petites ou très petites comme les Eriophyides par exemple) et de l’utilité qu’il y a à le conserver par un examen différé.

Reçu le 2 septembre 1980.

Accepté le 18 novembre 1980.

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