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HAL Id: jpa-00205504

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205504

Submitted on 1 Jan 1963

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Non stoechiométrie et défauts de réseau

Michel Huber

To cite this version:

Michel Huber. Non stoechiométrie et défauts de réseau. Journal de Physique, 1963, 24 (7), pp.438-442.

�10.1051/jphys:01963002407043800�. �jpa-00205504�

(2)

438.

NON STOECHIOMÉTRIE ET DÉFAUTS DE RÉSEAU

Par MICHEL HUBER,

École Nationale Supérieure de Chimie de Paris Laboratoire de Chimie Appliquée.

Résumé. 2014 Cette communication est relative à la façon dont, par voie chimique,

on

peut arriver

à la détermination de la nature des défauts ponctuels dans les composés non-stoechiométriques et

en

déduire leurs positions dans le réseau, ainsi qu’aux obstacles qui s’opposent à

ces

détermina-

tions : l’imprécision des mesures, l’inhomogénéité fréquente des échantillons et les états métastables.

Abstract.

2014

This paper deals with chemical methods used in the determination of the nature of the point-defects in non-stoichiometric compounds and of their positions in the lattice,

and with the difficulties which arise from the inaccuracy of the measurements, from inhomogeneity

and metastable states.

LE

JOUR NAL

DE

PIIYSIQUE 24, 1963,

Les mises au point récentes sur ce sujet (1), lors

des derniers congrès internationaux, associent

étroitement les recherches des physiciens et des

chimistes. Cependant, les procédés physiques

d’étude des défauts de réseau ont pris ces dernières

années une extension et une importance qui ont

laissé quelque peu dans l’ombre le côté purement chimique du sujet : la non-stoechiométrie. L’objet

de cet exposé est de mettre en relief les préoccupa-

tions du chimiste vis-à-vis de ce problème impor- tant, de rappeler les moyens d’investigation dont il dispose et les voies d’étude les plus communément

suivies, qui de la non stoechiométrie le dirigent vers

la recherche des défauts de structure.

Comme tout problème de science expérimentale,

le problème chimique de la non-stoechiométrie se

présente sous un triple aspect :

un aspect de principe : reliant la non-stoechio- métrie et les défauts de réseau ;

un aspect technique, correspondant à la mise en

oeuvre des moyens chimiques d’étude ;

un aspect critique, consécutif à certaines diffi- cultés particulières inhérentes à la nature des réactions chimiques à l’état solide.

Au cours de cet exposé, nous illustrerons ces vues générales de quelques exemples empruntés,

en majorité, aux travaux effectués au laboratoire de Chimie Appliquée (E. N. S. C., Paris) et aux- quels nous avons collaboré et qui ont trait à des oxydes et des chalcogénures de métaux de transi-

tion principalement.

,

Non stoechiométrie et défauts de réseau.

-

Le

composé stoechiométrique ou composé défini est

celui pour lequel la formule ne prête à aucune dis-

cussion : sa formule possède des indices bien définis et ses constantes physiques sont bien établies.

Les premières atteintes à l’intégrité des indices ont été le fait de l’observation des mixtes d’iso-

morphes et ont introduit en chimie la notion phy- sique de phase. Cette notion s’applique sans restric-

tion mentale aux séries de composés isomorphes et

à un certain nombre d’alliages, et correspond, tant

pour la formule que pour les propriétés, à des

variations continues.

La reconnaissance de l’existence de domaines

plus ou moins larges pour des corps dont la formule semblait inattaquable a étendu cette notion de phase au composé chimique lui-même ; pour concrétiser la différence fondamentale qui existe

entre la phase physique (mélange en solution par

exemple) et la phase chimique (domaine d’exis-

tence d’un corps à composition variable) on désigne

cette dernière du nom de phase non-stoechio-

métrique.

-

La notion physique de phase, telle qu’elle se présente pour les séries isomorphes n’implique, à proprement parler, que la seule condition d’homo- généité à l’échelle optique, et limite les vues sur la non-stoechiométrie à un défaut de composition.

-

La notion d’homogénéité, ou plus exactement

de répartition plus ou moins régulière à l’échelle

du réseau atomique, mise en évidence par les rayons X, implique que le défaut de composition se répercute à cette échelle sous la forme de défauts dits

«

ponctuels o. Ces défauts ponctuels sont évi- demment les mêmes que ceux mis en évidence ,

par les méthodes physiques, mais ces dernières,

dont la sensibilité l’emporte souvent de plusieurs

ordres de magnitude sur l’analyse chimique, sont capable de les déceler à très faible concentration.

Pour être décelables par voie chimique, les défauts

ponctuels doivent être en concentration telle que le défaut de composition correspondant excède

notablement la limite de précision de l’analyse :

l’étude chimique commence du côté des faibles défauts de composition, à des écarts de l’ordre de un‘à quelques millièmes sur l’indice d’une formule

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002407043800

(3)

439 et n’est évidemment pas limitée du côté des grands

écarts.

Les quelques exemples suivants permettent de

se faire une idée des limites de sensibilité des méthodes chimiques et de l’amplitude des écarts

pour quelques oxydes et sulfures.

Un écart de 0,06 % comme dans BaO [2] est un

cas exceptionnel au-delà des limites usuelles des

possibilités de l’analyse.

Un écart de 0,5 % existe pour CdO [3] (excès de métal).

Un écart de 5 % se trouve dans la phase NiS [4]

(lacunes de nickel).

Un écart de 5 % dans les deux sens pour T12S3 [5]

à 800 °C.

Un écart de 20 % dans FeO [6] (lacunes de fer).

Des écarts beaucoup plus importants se mani-

festent dans certains systèmes ternaires : dissolu- tion de A’203 dans _ MgA’204, de Ga20, dans MgGa204 ou de In2S3 dans MgIn2S4 : pour ce der- nier système on observe une seule phase de ln2S3

à In2S3, MgS [7].

L’étude chimique proprement dite comporte

trois étapes princ:pales :

I. La reconnaissance du domaine monophasé non-stoechiométrique et l’établissement de la for- mule brute des composés préparés, éventuellement,

le dosage des valences en présence.

II. La comparaison des masses spécifiques théo- riques et expérimentales conduisant à l’identifica- tion des défauts ponctuels.

III. L’étude radiocristallographique qui permet

d’atteindre la répartition des défauts dans le réseau cristallin.

I. Le domaine monophasé et la formule brute.

-

Au premier rang des préoccupations du chimiste,

la reconnaissance du domaine monophasé et de ses

limites en fonction de la composition et de la tem- pérature (éventuellement de la pression) doit être

faite avec le plus grand soin pour ne laisser échap-

per aucun détail : ceci implique une série de compositions suffisamment voisines et une mesure

précise de la température. Le moyen le plus cou-

ramment employé est l’étude des variations de la maille cristalline en fonction de la composition et à température constante ; ce moyen est quelquefois

inefficace et certains auteurs ont utilisé les pro-

priétés magnétiques ou la mesure des tensions de

dissociation, entre autres moyens, pour parvenir à

délimiter le domaine d’existence de la phase.

La détermination de la formule est évidemment l’événement majeur dans ce genre de recherche : établie par synthèse ou par analyse elle peut à elle

seule faire apparaître un écart à la stoechiométrie, lorsque le composé étudié est très proche d’un composé défini de formule bien établie. Ce n’est

plus vrai lorsque la formule limite possède des

indices élevés, ou que l’on soupçonne l’existence

dans la région étudiée, de composés définis de for- mule inconnue. Il en est de même lorsque, le dosage des valences étant possible, le composé

étudié se situe loin d’un composé connu, et dans

la région d’une formule simple éventuellement

possible.

Le plus souvent l’établissement de la formule se

fait concurremment à l’étude du système mono- phasé, seule une variation importante des indices

ou d’une propriété bien définie dans le domaine,

étant probante pour déceler l’écart à la stoechio- métrie. De ce point de vue, reconnaissance du domaine monophasé et détermination de la for- mule semblent être une seule et même chose : ce

n’est pas exact en matière de précision ; les limites

peuvent sans inconvénient n’être qu’approxima-

tivement connues surtout si le domaine est large,

tandis que la formule d’un composé doit être éta- blie avec le maximum de précision, si l’on veut

identifier les défauts de structure.

II. L’identification des défauts ponctuels.

-

La formule et la maille cristalline étant connues, cette identification repose sur la comparaison de la

densité observée et de la densité théorique. La comparaison directe est téméraire car la densité observée peut être entachée, même si les conditions

expérimentales étaient parfaites, d’un écart systé- matique important. Par contre, la comparaison des

sens de variations de la densité expérimentale en

fonction de la composition avec ceux qui sont cal-

culés dans l’hypothèse des divers types de défauts

est en général décisive.

Il est inutile de rappeler les difficultés rencontrées

dans la détermination des masses spécifiques : que la méthode utilisée ,soit celle de la balance hydro- statique ou la méthode à l’hélium, l’ultime préci-

sion (quelques unités sur le troisième chiffre après

la virgule) risque d’être parfois insuffisante lorsque

les variations sont faibles ou le domaine très étroit. Ces variations sont particulièrement impor-

tantes dans le cas des lacunes métalliques et

d’atomes métalliques en insertion. On a pu de cette façon pour NiS [4] et TiS2’ [5] montrer

l’existence de lacunes de nickel et de titane inters- titiel ( fcg.1 et 2).

Il est important de noter que si. cette étude des variations de masse spécifique détermine le type

de défauts responsable de la non-stoechiométrie,

aucune méthode chimique n’est capable de fournir

une explication au défaut systématique de masse spécifique souvent observé pour les composés éloi- gnés de leur état de valence maximale : la seule

explication plausible, celle d’un nombre égal de

défauts de type complémentaire n’a aucune inci-

dence sur la formule et ne peut donc être prouvée

par voie chimique.

Le nombre de ces défauts dans les composés non-

stoechiométriques étudiés par le chimiste est donc

(4)

FIG. 1.

-

Variation de la densité

en

fonction de la compo- sition pour le sulfure NiS (d’après M. Laffitte et J. Be-

nard).

Fixe. 2.

-

Variations de la densité en fonction de la composition pour le sulfure TiS2,

très élevé, allant de un défaut pour quelques mailles

à plusieurs défauts par maille cristalline. Une telle concentration implique une influence considérable

sur la structure, influence qui se manifeste par une variation plus ou moins importante de la maille,

mais surtout par l’apparition de surstructures cor-

respondant à un ordre parfait pour les défauts, et à

un moindre degré par l’existence d’ordre à petite

distance.

III. L’étude cristallographique.

-

La connais- sance du chimiste s’arrêterait probablement au

stade de l’identification si les structures des compo- sés stoechiométriques ou presque stoechiomé-

triques qui bornent le domaine monophasé, bien

connues en général, ne lui permettaient de faire

des hypothèses sur les mécanismes qui expliquent

la présence des défauts, hypothèses qui peuvent

éventuellement être vérifiées par l’étude des inten- sités de diffraction de rayons X. L’apparition d’un

nouveau composé défini, possédant une structure parfaitement ordonnée, ou d’un domaine très étroit présentant une surstructure, et correspon-

dant à une nouvelle phase non-stoechiométrique

divisant le domaine non-stoechiométrique primitif

en deux sous-domaines, permet aux moindres frais d’obtenir des renseignements sûrs en ce qui con-

cerne la position des défauts dans le réseau.

Si l’échantillon est polycristallin le dépouillement

du spectre de Debye-Scherrer, s’il est possible, per- met la détermination du groupe spatial, dont on peut déduire la position des défauts ponctuels, lorsque ceux-ci occupent des positions particulières

dans le réseau, ce qui est fréquent : c’est le cas pour

Fe203 y [8] par exemple (lacunes octaédrique de métal) et pour In2S3a [9], [10] (lacunes tétraédri-

ques de métal). Lorsque le spectre de poudre est ininterprétable, ou que le problème présente un grand nombre de paramètres de position, il est

nécessaire d’avoir recours aux méthodes de cristal

unique et aux mesures d’intensité de diffraction et

parfois à la détermination complète de la structure :

les structures de FeS non-stoechiométrique [11] et

de TiS [5] entre autres ont été étudiées à partir de

données de monocristal.

A ce stade, on peut considérer que le travail du chimiste est terminé ou bien qu’il commence :

si le principal intérêt envisagé est l’étude des défauts de structure, leur dénombrement et leur localisation constituent souvent la phase ultime de

ces recherches.

Par contre, et cela est peut être le véritable point

de vue du chimiste, le travail est seulement préparé

pour examiner l’incidence des défauts sur la liaison,

ou ce qui est plus exact, pour étudier la nature des liaisons qui autorisent la présence des défauts. La

résolution complète de la structure, la mesure des longueurs et des angles des liaisons, ne constituent

qu’un prélude ; g étude du domaine de stabilité,

(5)

441

mesure de la chaleur de formation, réactions ordre.

désordre, comparaison avec des systèmes ana.

logues, substitutions dans le réseau, ne sont quE

quelques aspects des recherches qui peuveni

suivre.

Quels que soient les modes d’étude ultérieurs,

les observateurs doivent garder une attitude très critique, au même titre que le chimiste qui a pré- paré les échantillons, pour éviter les écueils quE réservent les recherches sur l’état solide et qui

sont pour ce dernier, sous-jacents à tous les stadeç

de son étude.

Nous consacrerons la dernière partie de cet exposé aux plus importantes de ces difficultés : I. Les limites de phase. - II. Les impuretés. -

I II. L’équilibre thermodynamique et la trempe.

-

IV. L’inhomogénéité.

-

V. Les défauts macro- scopiques.

I. Les limites de phases.

-

Elles peuvent être

difficiles à saisir : si par exemple la variation de la maille est faible ou nulle, ou si l’apparition d’une phase nouvelle se manifeste par une très faible distorsion du réseau ou par un doublement d’axe,

n’entraînant que dés variations minimes sur les

intensités, comme cela se présente dans certaines

parties du diagramme Ti, S [5] ; de plus la tempé-

rature doit être bien définie, faute de quoi le dia-

gramme peut sembler incompréhensible, ou entraî-

ner des divergences importantes entre les auteurs :

de fait, les travaux de ces dernières années ont montré que nombre de domaines considérés comme

monophasés sont en réalité divisés par des compo- sés définis ou des phases à surstructure qui avaient échappé aux premiers observateurs.

II. Les impuretés.

-

Le rôle des impuretés est parfois sous-estimé quant à ses résultats. Un exem-

ple frappant est celui de ln2SI : pur, il possède une

structure à lacunes ordonnées. Cette surstructure est extrêmement stable puisqu’il n’est possible d’empêcher son apparition que par trempe de l’état liquide. Mais une impureté comme le magnésium,

est capable à des teneurs extrêmement faibles

(probablement inférieure à 1/500 en atomes par

rapport à MgIn2S4 [7]) d’inhiber l’apparition de

cette surstructure.

III. L’équilibre thermodynamique et la trempe.

-

La plupart du temps, les recherches supposent

que les échantillons étudiés sont en équilihre ther- modynamique : or, suivant les systèmes, et suivant

les températures d’expérience, les temps néces-

saires pour atteindre l’équilibre varient considéra-

blement ; il existe des réactions réversibles instan-

tanées, d’autres nécessitent quelques heures, mais

certaines surstructures stables à basse température

seulement nécessitent des semaines ou des mois pour se manifester, Ainsi, certains séléniures de

-

titane, considérés comme stables à température

-

ordinaire, rejettent du sélénium après une année.

e Dans ce même ordre d’idées, le procédé de trempe

j doit être employé avec circonspection : la trempe peut être totalement inefficace comme cela se pro-

,

duit pour la forme de haute température de

; N’.3S2 [12] : on doit alors recourir à l’étude directe

.

à haute température. A l’opposé des produits, consi-

; dérés comme recuits, peuvent se présenter sous une

i forme de haute température. Au surplus, des

i formes métastables peuvent prendre naissance lors

d’une montée en température, et disparaître irré-

1

versiblement à partir d’une certaine valeur de la

.

température, valeur éventuellement variable avec

.

le régime de traitement thermique.

IV. L’homogénéité.

-

Des obstacles du même

ordre doivent être surmontés pour obtenir des

produits homogènes. Les réactions se faisant par diffusion peuvent être très longues et par ailleurs, les

,

réactions trop prolongées peuvent conduire à des

ségrégations, par exemple lorsque le solide est environné d’une atmosphère gazeuse susceptible,

même si sa pression est infime, de transporter

sélectivement un constituant d’une zone chaude

vers une zone froide. Il est également très difficile

d’obtenir un produit homogène, lorsque des cris- taux croissent à la surface de l’échantillon, et que

leur composition est différente de celle du reste de la préparation. Ces deux phénomènes se présentent

très fréquemment pour les chalcogénures. Il est

bien évident, que toute détermination cristallo-

graphique sur ces cristaux, doit être précédée d’une analyse, ou d’une confirmation de l’identité des deux parties de la préparation. Nombre de ces

difficultés disparaissent, si l’on peut obtenir les échantillons sous formes de monocristaux massifs.

V. Les défauts macroscopiques.

-

Mis à part

les associations et les amas de défauts qui n’offrent

aucune prise aux méthodes dont nous avons parlé

d’autres défauts de nature cristallographique peu- vent se manifester et rendre difficile la détermina- tion de la structure ; ils peuvent par contre dans certains cas aider à comprendre les mécanismes de

répartition des défauts ponctuels, et d’apparition

des surstructures.

Les mâcles sont très fréquentes, les surstructures dérivant le plus souvent de la structure mère par de très légères distorsions ; les cristaux des sulfures de titane par exemple sont presque toujours mâclés.

La mâcle peut être polysynthétique comme dans ln2S3B [9, 10] et ne concerner que les alignements

,

de lacunes, le reste du réseau se poursuivant non

perturbé dans tout le cristal. Dans ce cas parti-

culier, l’existence de ces mâcles permet d’expliquer

l’importance de l’ordre à petite distance que l’on

décèle par mesure précise des intensités de diffrac-

tion dans le sulfure impur contenant des traces de

(6)

magnésium : ce genre de mâclage est de même

nature que les antiphases périodiques de certains

alliages métalliques.

Les difficultés consécutives à ce dernier type de défauts, ou à la présence d’impuretés sont en géné-

ral possibles à surmonter ; celles qui découlent de

l’imprécision sur la formule ou d’une incertitude

en matière d’homogénéité ou d’équilibre thermody- namique peuvent passer inaperçues et conduire à

des conclusions erronnées ou au minimum, limiter

la signification des résultats obtenus.

Les connaissances sur les défauts que l’on peut

retirer de l’étude chimique des composés non stoechiométriques se limitent donc au dénom- brement et à la localisation de certains d’entre

eux : les défauts ponctuels. L’étude purement chi- mique, peu rentable puisqu’elle n’atteint pas les propriétés, n’est qu’une première étape et doit

ouvrir la voie aux moyens plus pénétrants de la physique et de la physico-chimie. Cet exposé des concepts fondamentaux, des moyens utilisés et des’

difficultés des méthodes chimiques voudrait plus

que toute autre chose, montrer l’importance que les chimistes raccordent au stade de la préparation et de

l’identification des composés non-stoechiométri- ques, qui préludent inéluctablement à l’étude des

propriétés du réseau imparfait, au travers des- quelles ils espèrent préciser les notions sur la liaison chimique.

DISCUSSION

M. FRIEDEL. - Quelle hypothèse faites-vous

sur le volume d’une lacune pour évaluer la densité

théorique ?

M. HUBER. - Aucune hypothèse n’est néces- saire : la densité théorique se calcule à partir de la

maille mesurée par rayons X et de la formule chi-

mique.

M. GUINIER.

-

Il est important de préciser la signification du paramètre mesuré par les rayons X

sur un cristal imparfait : c’est, pour le cristal

cubique, la moyenne des distances entre centres d’atomes correspondants dans le cristal parfait

à 2 sites reliés par le vecteur [100], la moyenne étant faite dans l’ensemble des grains diffractant de manière cohérente. Le grain reste cohérent quand les défaut ponctuels sont dispersés.

Telles sont les hypothèses à la base due la

formule donnée par M. Friedel ou du calcul cité par M. Huber. Mais, quand les défauts s’agglo-

mèrent en très gros amas, trous ou inclusions, ils

ne sont plus compris dans la moyenne mesurée par les rayons X, et les formules précédentes ne

sont plus valables. Dans le cas de très petits agglo- mérats, il peut y avoir doute. Ainsi les très petites

zones de ségrégation dans les solutions solides surstructurées sont cohérentes, mais pour les très

petites cavités, il n’y a pas de résultats très nets.

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