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Changer, vraiment ? CO-PSY

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Texte intégral

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Supplément au n°723du 15septembre 2012

E n cette rentrée, l’attente de changements et d’améliorations urgentes dans les CIO et pour les personnels s’est

malheureusement heurtée à la poursuite silencieuse de la

politique précédente. Les fermetures et fusions de CIO n’ont pas été stoppées, les labellisations qui imposent des tâches supplémentaires et des conditions d’exercice différentes ont repris de plus belle ; Malgré nos interventions, aucune mesure d’urgence

sur les recrutements n’a été acceptée. On aurait pu espérer des signes plus visibles de rupture !

Les premières synthèses qui émergent des débats autour de

la refondation de l’École, ne sont pas non plus pour nous rassurer.

Les questions liées à l’orientation et aux parcours ont traversé tous les ateliers, de la réussite éducative, aux partenariats avec les parents en passant par le Handicap, mais sans qu’on puisse véritablement en venir au fond et évacuer les explications simplistes et très « orientées ».

L’ouverture du débat sur le SPO a enfin permis de dénoncer les fausses évidences et idées reçues. Mais l’aboutissement de la réflexion, a clairement été fixé par les animateurs. C’est la mise en place d’un service public territorialisé d’orientation.

Ceci interroge sur les marges de manœuvres qui seront laissées aux rapporteurs. Les pressions exercées par certains groupes, dont L’ARF, dans la consultation mais aussi lors des tables rondes sur la réforme de l’État et la décentralisation, poussent bien sûr le curseur à l’extrême vers un pilotage régional de la chaîne formation/orientation/insertion.

Le SNES et la FSU ont d’autres propositions qui permettent

à la fois, de répondre dans le cadre du service public, aux besoins des salariés et des demandeurs d’emploi, et reconnaissent

la spécificité de l’orientation en milieu scolaire, indissociable du développement de la personnalité et de la démocratisation de l’accès aux savoirs. Pendant plus de 5 ans les CO-Psy et les Dcio ont vu leur métier malmené et leur nombre

considérablement affaibli. Sans aucune concertation on a voulu leur imposer une autre conception de leur métier, d’autres

pratiques et un autre statut. Il est temps d’abandonner

ces méthodes, et de prendre en compte l’avis des professionnels que nous sommes. La territorialisation ne peut constituer une réponse valable, dès lors qu’on se donne pour objectif le développement et la réussite de tous. Il faut que chacun s’en mêle. Les états généraux du second degré organisés par le SNES, seront un temps fort qu’il faut dès maintenant investir.

CO-PSY

Pour nous contacter

www.snes.edu

S O M M A I R E

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Les concertations de l’été : l’orientation, où l’on en parle ?

PAGE3

Plus de 1 000 contractuels dans les CIO en cette rentrée !

Adieu Jean-Philippe

PAGES4-5

SPO : une problématique introductive bien mal orientée !

Premiers échos

et premières impressions des groupes de travail

PAGES6-7

• Les vertus de la méthode COUE ou la névrose obsessionnelle ?

PAGE8

• Résorption de la précarité : où en est-on ?

• Les demandes du SNES

Changer, vraiment ?

Laure Bennasar, François Bertaud, David Coulon, Aline Delahaye, Géraldine Duriez,

Nadia Hantat, Christine Jarrige, Marie- Agnès Monnier, Catherine Remermier,

Claudine Renault, Corine Tissier Réalisé par les membres du secteur CO-Psy du SNES :

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C O - P S Y

Les concertations de l’été : l’orientation, où l’on en parle ?

L

a refondation d’une École de la réussite, et l’amélioration de la for- mation professionnelle et de l’orien- tation des salariés et des jeunes sortis sans qualification sont des priorités du nouveau gouvernement. Les ques- tions d’orientation vont donc être abordées en différents lieux de concertation et concerner plusieurs ministères, les collectivités territoriales, le monde associatif.

La conférence sociale aborde les grands sujets d’actualité tels que la protection sociale, les retraites, les rémunérations, l’emploi, la décentra- lisation des politiques publiques. Elle a été ouverte les 9 et 10 juillet et la FSU, d’abord écartée, participe fina- lement à différentes tables rondes.

Celle du 16 juillet sur le développe- ment des compétences et de la for- mation professionnelle tout au long de la vie, animée par T. Repentin, ministre délégué à l’Apprentissage et à la Formation professionnelle, a fait apparaître que les partenaires sociaux n’étaient pas demandeurs d’une rené- gociation interprofessionnelle de la loi de 2009, même si tout le monde semble convenir qu’il faut en mesurer

les effets et en corriger les défauts.

Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la manière dont la loi avait été mise en œuvre. Rappelons que la FSU en demande la remise à plat en particulier pour toute la partie concer- nant la formation initiale.

Le ministre a indiqué que le système de formation avait besoin de stabilité et qu’il ne fallait pas envisager de nouvelles réformes, ni de nouveaux dispositifs. Il s’est déclaré favorable à l’évaluation de la loi de 2009 et à la recherche de pistes d’amélioration.

Toutefois, à aucun moment, la néces- sité d’une prise en charge différenciée en fonction de la spécificité des besoins des publics scolaires et des publics adultes n’a été reprise.

L’ARF s’est de nouveau montrée très offensive pour la création d’un service régional de l’orientation, de la forma- tion professionnelle et de l’emploi.

La concertation organisée par le MENau niveau national et en Région sur différents thèmes a été lancée le 5 juillet lors de la réunion du Conseil supérieur de l’Éducation.

Participent aux débats, les représen-

tants des organisations syndicales mais également plus de 53 associations ou organismes partenaires de l’École, les collectivités territoriales, 22 ministères, les fédérations de parents et les orga- nisations lycéennes et étudiantes, des associations d’élus (dont l’ARF et l’ADF), des organisations patronales et 120 personnalités qualifiées. La parti- cipation aux ateliers réunit donc beau- coup de monde ce qui ne facilite pas les vrais débats d’idées, ni les échanges.

En plus des débats nationaux, dans la période du 10 juillet au 28 septembre, des réunions auront lieu dans les aca- démies durant le mois de septembre sur les thèmes définis pour les quatre ateliers(1).

La rédaction d’un rapport final a été confiée à quatre personnalités (N.

Mons, C. Forestier, M.-F. Colombani, F.

Bonneau). Il devra être remis début octobre après la phase de concerta- tion. Le projet de loi qui s’en inspirera sera soumis au Parlement cet automne et devrait être adopté au plus tard en janvier 2013.

Bien sûr, le collectif national du SNES, CO-Psy et DCIO, a participé à plu- sieurs séances des groupes de travail concernant le lycée, l’enseignement professionnel, le décrochage, la décentralisation éducative, le handi- cap, la santé des élèves. Il y fait entendre l’importance de notre pro- fessionnalité, largement sous-em- ployée dans l’École, faute de recrute- ment suffisant, pour faire réussir les élèves. Le SPO sera abordé les 11, 12 et 18 septembre. Il faut se saisir de ces consultations académiques et dépar- tementales pour faire prendre en compte la complexité des questions liées à l’orientation et faire remonter nos revendications. ■

(1) Le détail des thématiques, les docu- ments introductifs et les contributions sont accessibles sur le site du Men. Les comptes rendus des séances et les premiers com- mentaires sur le site du SNES : http://www.Refondonslecole.Gouv.fr – http://www.snes.edu/concertation- refondons-l-ecole-de.html.

Première consultation

La première réunion sur le « SPO » s’est tenue le 11 septembre. Les débats ont été centrés sur les besoins des jeunes, les services rendus et les publics qui doivent en bénéficier. La présentation a placé sans aucune distance, la question de l’orientation des élèves dans le cadre de la résolution européenne de 2008 et de la loi de 2009 instituant le SPOTLV.

Ce premier débat a permis de faire pièce aux « fausses évidences » sur lesquelles s’appuie cette conception .technocratique. Plusieurs interventions ont insisté sur la nécessité de différencier ce qui se joue en formation initiale, de l’intervention auprès de salariés et ont interrogé sur l’objectif que devrait avoir l’Ecole de faire de chaque élève « un stratège de sa vie. »(1)La nécessité que le service public s’occupe aussi de l’orientation des adultes est évidemment partagée mais ceci ne signifie pas qu’on y parvienne par les mêmes moyens, avec des «conseillers» polyvalents. D’autres organisations que le SNES, se sont positionnées sur cet axe, dont la responsable nationale de l’association des missions locales.

Par contre certains continuent à défendre la conception d’un conseil « hors sol » pouvant s’exercer sur un continuum, tout au long de la vie et s’inscrivent dans un pilotage régional et une logique territoriale de l’orientation. Ce faisant, ils ouvrent la voix à l’ARF. J Auxiette(2) a évoqué la possibilité que des personnels puissent garder leur statut tout en travaillant pour des services coordonnés par la Région. Des missions à géométrie variables préfigurant une décentralisation à court terme ! Le 12 et le 18 septembre seront abordés les thèmes des partenariats et de l’articulation des acteurs dans le cadre d’un « service public territorialisé ». Le SNES y portera des propositions qui préservent le métier et les CIO. Pas plus qu’en 2003, nous ne croyons qu’un regroupement des structures dans des « espaces métiers » sauvera les CIO face à l’appétit des Régions.

(1) Voir le détail des interventions du SNES et de la FSU sur le site (2) Président de la région Pays de Loire

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C O - P S Y

Plus de 1 000 contractuels dans les CIO en cette rentrée !

A

près un mouvement intra-acadé- mique qui met chaque année un peu plus en évidence la pénurie de titulaires, le nombre de CIO dans les- quels les contractuels seront majori- taires ne fait que croître. Le faible nombre de sortants de formation ne compense pas, loin s’en faut, les départs en retraite. C’est donc une nouvelle rentrée très tendue qui se profile dans nos CIO. Même si de plus en plus de collègues contrac- tuels ont acquis une grande expé- rience en raison du peu de postes offerts aux concours (50 + 15), l’accueil et la formation de ces col- lègues va donc, cette année encore, reposer sur la bonne volonté du DCIO, parfois seul titulaire du CIO.

Il sera donc bien difficile pour ces équipes fragilisées de répondre aux demandes des établissements et, par- fois de surcroît, de faire face aux sol- licitations des « partenaires » des conventions signées sans réelle concertation. Comment nos jeunes collègues pourront-ils démêler ce qui relève de leurs missions statutaires et nationales des éventuelles « consignes

et injonctions venues d’ailleurs » ? Seul un travail et une réflexion col- lectifs, entre CIO et syndicat, peu- vent vaincre l’isolement, aider à repé- rer et à lutter contre des dérives néfastes à la profession et contraires à l’intérêt des élèves.

Dans sa conférence de presse de ren- trée, le ministre a annoncé la création

de 11 000 postes pour le second degré et le recrutement de conseillers d’orientation-psychologues y est explicitement mentionné. C’est mani- festement un changement que nous espérons voir consolider par un plan pluri-annuel de recrutement pour atteindre 1 000 élèves au maximum par conseiller. ■

Adieu Jean-Philippe

L’annonce de la disparition brutale de notre camarade Jean-Philippe Kunegel, au début du mois d’Août, a suscité beaucoup d’émo- tion dans la catégorie. Malgré les congés, plusieurs collègues ont fait part de leur stu- peur et de leur peine.

En perdant Jean-Philippe, nous perdons un camarade qui n’était pas seulement com- pétent pour mobiliser, rassembler, organi- ser les actions, mais avait une capacité d’analyse et de réflexion précieuses pour nous tous. C’était aussi un homme de liens, ne refusant jamais le débat d’idées, dans le respect de chacun. Le nombre de personnes de tous horizons réunies à Marseille pour ses obsèques montre combien il était apprécié.

Il était venu au militantisme en 2003 au moment où le gou- vernement Raffarin voulait décentraliser les CO-Psy et les CIO et s’était immédiatement impliqué sans compter pour la défense de la profession. Très apprécié dans tous les CIO où il avait tra-

vaillé, ouvert, attentif, à l’écoute, il assurait, en tant qu’élu du SNES, la défense opiniâtre des situations de chacun.

Dans la bataille qui nous a opposés au gou- vernement lors de la tentative d’absorption des CIO Marseillais par la Cité des Métiers, la lutte initiée par nos camarades sous l’impul- sion de Jean-Philippe a été exemplaire. Elle a été un appui considérable pour les col- lègues qui perdaient espoir devant le rou- leau compresseur des labellisations dans les autres académies. Marseille a symbolisé pendant plusieurs mois la résistance, l’action intelligente et victorieuse.

Jean-Philippe a apporté à la catégorie, mais aussi à la FSU, son courage et son engagement, et nous lui en sommes tous énormément reconnaissants. Son énergie, son dynamisme et sa réflexion vont manquer à nos prochains com- bats. Nous avons témoigné à ses filles, le 8 août, de notre grande tristesse et de notre soutien fraternel.

©DR © Thierry Nectoux

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SPO : une problématique intr

L

’introduction à ce débat reprend à son compte le discours qui a prévalu depuis cinq ans sur la multiplication des acteurs et le manque de lisibilité du système. Mais c’est oublier un peu vite les origines de cette situation dans le champ de la formation initiale !

Qui, en effet, a voulu transférer l’accompagnement des élèves et les entretiens d’orientation sur les enseignants ? Qui, en orga- nisant la disparition progressive des CO-Psy par un recrute- ment très largement insuffisant, a favorisé l’entrée d’associa- tions diverses afin « d’aider » les élèves dans la préparation de leurs projets, sans aucune garantie sur la formation des inter- venants ? Qui a ensuite étendu de manière brutale les dis- positions concernant les salariés et les demandeurs d’emploi aux élèves en formation initiale et par le biais de conventions imposées, multipliant les intervenants et les lieux ?

Si le champ de l’orientation scolaire est davantage brouillé aujourd’hui, on le doit sans conteste au gouvernement de N. Sarkozy et à sa volonté de destruction du service public d’orientation de l’Éducation nationale ! On pourrait désor- mais attendre de ce nouveau ministère d’autres engage- ments et d’autres choix.

Malheureusement, le texte d’introduction s’inscrit sans aucun recul dans le cadre existant et pose essentiellement des questions de « gouvernance », de niveau d’implication des Régions et des divers partenaires. Cette réduction à des aspects organisationnels est lourde de conséquences sur le plan de la conception de l’orientation des élèves.

En effet, alors que l’atelier 1 centré sur la réussite des élèves s’intéresse à leurs besoins et leurs parcours, cette entrée tech- nique dans les problèmes d’orientation interroge.

À aucun moment la complexité des processus psycholo- giques et sociaux mobilisés, permettant à l’adolescent de se projeter dans l’avenir, n’est évoquée. Sont posés comme des

« allant de soi », l’information sur les formations et les métiers et le conseil, qui correspondent à ce que l’École veut

donner aux jeunes mais sans questionner la manière dont cette information peut être appropriée ou pas, l’influence des étapes de développement à l’adolescence sur la formation des intentions d’avenir, les facteurs sociaux qui freinent pour certains l’anticipation de leur avenir et le niveau d’aspi- ration. Du coup, aucune intervention spécifique n’apparaît requise. Le texte fait d’ailleurs référence aux « personnes res- sources » et aux « professionnels de l’orientation ».

Enfin, le texte prend position pour un système d’orien- tation plus efficace avec les Régions.

Il opère une confusion entre les textes qui régissent les pla- teformes d’appui aux décrocheurs datant de 2010 et les PIOFM mis en place par les décrets de la loi de 2011. Attribuant abu- sivement aux Régions la responsabilité de ces plateformes dans lesquelles les CIO sont fortement impliqués, la rédaction glisse ensuite aux structures labellisées et les présentent comme des prolongements « naturels ». Mais il n’en est rien ! Les plateformes d’appui aux décrocheurs ne sont pas pilo- tées par les Régions mais par les partenaires sociaux dans le cadre du volet lutte contre le décrochage dont les CCREFP suivent les actions.

De plus, à la différence des conventions qui lient les orga- nismes entrant dans le « label orientation pour tous » et peu- vent faire l’objet de poursuites en cas de non-respect des engagements, les plateformes d’appui aux décrocheurs ne sont pas des formes juridiques mais sont basées essentiel- lement sur la coopération entre structures.

L’argumentation plaide pour une implication plus forte des Régions au prétexte qu’elles seraient au plus près du tissu économique local et des opportunités d’emploi.

En quoi une implication plus forte des Régions serait- elle bénéfique aux élèves ?

Il serait totalement illusoire de considérer que l’adéquation

Les débats préparatoires à la future loi d’orientation pour la refondation de l du service public d’orientation et ses interrogations engag

L

’organisation des débats pour la refondation de l’École en 21 ateliers s’avère un pari audacieux par l’ampleur des sujets abordés et la diversité des participants.

L’implication des représentants du SNES à l’ensemble des discussions per- met de dégager des axes transversaux qui inspirent fortement les animateurs et interrogent par les orientations qu’elles révèlent.

◗Une conception des missions de l’École. La structuration du système éducatif qui est mise en débat rap- proche très étroitement le collège de l’école primaire et le lycée de l’Uni- versité. Ce modèle n’est pas histori- quement celui de la France, et s’accompagne d’une promotion du socle commun dont le contenu et les modalités d’évaluation ont été largement critiqués par les ensei-

Premiers échos et premiè

©M .stu

dio - F otolia

.com

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roductive bien mal orientée !

formation-qualification-emploi, à laquelle plus aucun éco- nomiste ne croit au plan national, pourrait avoir une quel- conque crédibilité au plan local. Les temporalités longues de la formation initiale condamnent tout autant une politique de formation qui se baserait sur de prétendus débouchés à 5 ou 10 ans de

distance !

Cette conception serait en outre contra- dictoire avec les incitations fortes à la mobilité européenne relayées par les autorités nationales et communautaires.

Enfin et surtout, cette vision régionale de l’orientation scolaire serait profondément inégalitaire. L’implication des Régions dans les CCREFP ne signifie pas qu’il y ait, de fait, des fonctionnements régionalisés de l’orientation scolaire.

Pourquoi les élèves de telle Région n’auraient-ils pas droit aux mêmes offres de formation que d’autres sous prétexte que certains débouchés professionnels seraient moins valorisés ? Qui dit liens renforcés avec le tissu économique local dit aussi de plus grandes difficultés à obtenir des affectations dans des voies ne faisant pas l’objet de priorités régionales.

S’il est pertinent d’améliorer l’accès à la qualification des jeunes ayant quitté le système éducatif sans qualification et de s’appuyer pour cela sur l’implication des Régions et des différents opérateurs publics (ML, SPE, ...), ceci ne signifie pas que l’orientation scolaire doive être concernée par une nouvelle avancée de la régionalisation !

Si l’engagement présidentiel à ne laisser aucun jeune entre 16 et 18 ans sans solution de formation, d’alternance ou de service civique est louable, pour autant on ne peut pas trans- former radicalement tout le fonctionnement du service public d’orientation de l’Éducation nationale pour 12 % de la population des 18-24 ans. De plus, cet objectif ne peut être le seul assigné à un service public d’orientation de l’Édu- cation nationale.

Celui-ci doit participer par l’action de ses personnels, en particulier des CO-Psy et des DCIO, à élever le niveau de formation et de qualification de tous les jeunes, ce qui nécessite une inter- vention en amont.

Celle-ci permettrait d’installer les conditions pour que chaque élève puisse développer des projets ambitieux et choisis, plu- tôt que d’apprendre à s’orienter.

Ceci implique également de reconnaître la spécificité de l’aide et du suivi à apporter aux adolescents dans cette élaboration progressive, et de définir précisément les complémentarités à mettre en œuvre avec les acteurs de la communauté sco- laire dans le respect de leur formation et de leur position- nement. ■

l’École font l’objet de textes introductifs. Celui qui présente la problématique ge bien mal la réflexion.

gnants. Ce schéma situe le lycée comme antichambre de l’enseigne- ment supérieur, au lieu de le conce- voir comme un maillon essentiel de la découverte de nouvelles matières, de l’entrée dans de nouveaux rap- ports aux savoirs et du développe- ment du niveau d’aspiration. Ce schéma fait peu de cas de l’augmen- tation du nombre de bacheliers et de leur réussite dans l’enseignement

supérieur, en particulier de ceux qui privilégient une orientation des

« petits pas » et n’ont pas de stratégies à long terme. Certaines organisations poussent même les feux vers des parcours totalement modulaires, au choix, dont quelques rudiments de sociologie suffisent à prévoir la fonc- tion de discrimination sociale.

Une École qui ne semble repo- ser que sur les enseignants et les

partenaires extérieurs.Que ce soit dans le cadre du handicap, de la santé des élèves ou de la prévention du décrochage, les équipes pluriprofes- sionnelles de suivi sont systémati- quement ignorées malgré l’insistance du SNES à les valoriser dans les débats. Par contre les organismes exté- rieurs à l’École se font forts d’y entrer

ères impressions des groupes de travail

SUITE PAGE 6 ◗◗◗

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C

’est la question que l’on peut se poser en lisant jour après jour les dépêches et les articles de presse repre- nant les positions de l’ARF sur des sujets divers tels que le décrochage, le numérique, le pilotage des établisse- ments. On y trouve invariablement une phrase rappelant la volonté de l’ARF de régionaliser le service public d’orientation.

Dans sa conférence de presse de juillet, l’ARF a développé très précisément comment elle concevait l’acte III de la décentralisation.

LES DEMANDES DE L’ARF

L’Association des Régions de France veut limiter les missions régaliennes à l’Éducation, la justice, la sûreté, la garantie du cadre normatif national et de l’équité territoriale. Mais elle pré- conise de « sortir de l’égalitarisme » républicain et demande pour les Régions une « autorité organisatrice régionale avec un pouvoir réglemen-

taire délégué », donc le pouvoir de faire des textes « pour adapter les normes aux réalités territoriales ».

En matière de formation, ceci se traduirait par l’élaboration du projet de carte de formation initiale, l’État fixant les capacités d’accueil dans chaque formation en fonction de ses moyens, et un droit de regard sur les

prospectives territoriales d’implanta- tion des postes. Les Régions deman- dent d’ailleurs une autre gouvernance des établissements, basée sur des conventions tripartites rectorat/

Région/établissement et revendiquent plus de places pour les élus des Régions dans les conseils d’adminis- tration.

©Fotolia.fr/Nali

©DR

pour aider les enseignants à repérer et suivre les décrocheurs, pour les for- mer sur le handicap, pour intervenir dans l’écoute et la médiation.

Un poids accru des Régions.Cette tendance est parfaitement cohérente avec les revendications de l’ARF de redéfinir les rapports de l’État et des Régions pour aller vers une « gouver- nance partagée ». Si ces directions

étaient suivies, elles aboutiraient à des propositions qui ne se préoccu- peraient pas d’améliorer ce qui se joue au cœur de la classe, élargiraient les missions des enseignants à celle de tuteur ou d’enseignant référent, comme dans les pays anglo-saxons, externaliseraient via les associations de nombreuses missions, aujourd’hui prises en charge, malgré les effectifs, par les CO-Psy, les CPE, les assistants

sociaux. Le poids des spécificités éco- nomiques territoriales serait accru sur la détermination de l’offre de forma- tion et donc des parcours.

Cette École réduirait l’orientation scolaire à l’Éducation à l’orienta- tion assurée par les enseignants et repousserait les missions des CO-Psy aux marges du système éducatif pour l’aide aux « décrochés » en lien avec tous les autres organismes. Le refus de certains animateurs de prendre en compte le rôle des CO-Psy, en tant que psychologues du second degré, dans l’aide à l’adaptation, l’observation continue et la contribution à la réus- site est d’ores et déjà préoccupante.

La mise en œuvre de telles orienta- tions irait-elle dans le sens d’une École plus ambitieuse, moins inégalitaire, permettant à tous d’accéder à une véritable culture commune ? Le SNES ne le pense pas et développe d’autres propositions dans les débats. Les États généraux du second degré seront une occasion supplémentaire de les expri- mer largement. ■

◗◗◗ SUITE DE LA PAGE 5

Les vertus de la méthode COUÉ

ou la névrose obsessionnelle ?

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En matière d’orientation, l’ARF réclame le pilotage de la chaîne orien- tation/formation/emploi. Elle exige la création d’un service public régional d’orientation avec mise en place d’un schéma prescriptif de l’AIO et de l’accompagnement, une animation ter- ritoriale et une mise en cohérence des actions, ainsi que le développement d’une culture commune entre acteurs.

Ce SPO régional serait compétent pour l’ensemble des publics ; les CIO, les SCUIO, les conseillers psychologues des agences spécialisées de Pôle emploi y seraient associés, regroupés dans des espaces métiers articulés avec les branches professionnelles.

L’État resterait responsable de l’orien- tation au sein du système scolaire mais uniquement au travers de l’Éducation à l’orientation.

L’ARF revendique également la pré- vention du décrochage scolaire et un poids plus important dans les plate- formes d’appui aux décrocheurs, notamment en assurant, par la forma- tion initiale différée, l’accès à un pre- mier niveau de qualification.

En 2003, la profession, mais aussi l’ensemble de la communauté éduca- tive, s’est très largement mobilisée contre la décision du gouvernement Raffarin de décentraliser les conseillers d’orientation-psychologues et les direc- teurs de CIO. La loi de 2004 a tranché, en confiant aux Régions les questions de formation professionnelle des sala- riés et des jeunes sans qualification, mais non de formation des élèves ni d’orientation scolaire.

En quoi la décentralisation de l’orientation répondrait-elle mieux aux besoins des élèves ?

La décentralisation de l’orientation évi- tera-t-elle les hésitations, changements, ruptures dans les parcours liés à l’évo- lution des centres d’intérêts et de la personnalité à l’adolescence ?

Améliorera-t-elle l’affectation dans un cadre régionalisé de l’offre de formation ?

Mettra-t-elle un terme aux difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, alors qu’aucun économiste ne croit à l’inadéquation formation/emploi comme cause première du chômage et que tous dénoncent l’illusion de prospectives à 5 ou 10 ans, qui sont pourtant les temporalités de la for- mation initiale ?

Réduira-t-elle les inégalités en matière d’offre de formation alors que déjà, aujourd’hui, l’État, dont c’est la res- ponsabilité, a laissé s’installer de grandes inégalités dans les chances d’accès aux différents diplômes selon les Régions ?

Améliorera-t-elle la prévention du décrochage par le recours à des asso-

ciations, au prétexte qu’elles auraient reçu un label dont les critères sont très en deçà des garanties que le service public d’orientation de l’Éducation nationale exige (formation, qualifica- tion, déontologie), au lieu de donner les moyens de fonctionnement aux équipes pluriprofessionnelles de suivi ?

La décentralisation permettra-t-elle aux conseillers d’orientation psychologues et aux directeurs de CIO de mieux faire leur métier, obligés d’intervenir sur de nouveaux lieux, empêchés de construire leur action dans la durée et de réaliser le suivi que leurs missions de psychologue requièrent, contraints d’adopter des conditions d’exercice, des méthodes et des pratiques qui ne sont pas les leurs, sous prétexte de mutualisation et de polyvalence ! Le service public gratuit d’orien- tation de l’Éducation nationale existe. Il dispose d’un réseau de CIO, au maillage dense et bien identifié par les collégiens, les lycéens et leurs familles.Leurs mis- sions d’information et de conseil sur la scolarité et l’orientation, de média- tion entre l’École et les familles, de for- mation des enseignants et d’anima- tion, avec les chefs d’établissement du district, confèrent aux CIO une place institutionnelle qui ne les assi- mile pas aux structures d’aide à l’inser- tion et ne constitue nullement un dou- blon avec d’autres organismes.

Ce que les élèves, les équipes d’éta- blissement et les parents atten- dent, c’est qu’on le développe et qu’on donne aux personnels les moyens de travailler.

©iQoncept - Fotolia.com ©DR

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Les demandes du SNES

Nous ne pouvons accepter la décentralisation des CIO et des missions des conseillers d’orientation- psychologues et directeurs de CIO que promeut l’ARF : l’orientation est partie intégrante du service public d’éducation et des objectifs de démocratisation de l’accès aux études et à la qualification. Une telle décision reviendrait à couper la projection dans l’avenir, des situations singulières vécues par les adolescents sur le plan scolaire, familial, personnel, en la réduisant à la seule insertion professionnelle. Les missions d’aide à l’adaptation, de suivi et de contribution à la réussite des élèves et des étudiants doivent rester centrales dans le travail des CO-Psy et DCIO, comme prémices au travail d’élaboration des projets que leur formation de psychologue leur permet tout à fait d’articuler.

➤ Nous demandons la remise à plat de la loi sur l’orientation tout au long de la vie, dans la partie qui concerne la formation initiale et l’abrogation de l’actuel cahier des charges, conçu sans aucune concertation. En particulier, il faut rétablir la distinction entre orientation en formation initiale, et orientation des salariés et des demandeurs d’emploi.

L’ancien gouvernement avait choisi la privatisation, donnant l’opportunité en particulier aux chambres consulaires d’intervenir à égalité avec le service public auprès des jeunes comme des adultes.

Ceci doit être revu et un autre schéma que l’actuel « SPO » doit être réfléchi et mis en œuvre. Il n’est pas besoin de décentraliser les CO-Psy et les directeurs de CIO pour les faire travailler en partenariat avec différentes structures. C’est déjà le cas dans les plateformes d’appui aux décrocheurs qui, à la différence des PIOFM, ne sont pas des entités juridiques mais des lieux de coordination entre organismes.

➤ Dans le cadre de la nouvelle Loi pour l’École, le SNES est prêt à discuter de l’amélioration de l’orientation scolaire dans sa globalité, mais cela ne pourra être réalisé à moyens constants ni sans une rupture nette avec les objectifs et les décisions prises dans le cadre de la politique précédente. Le SNES demande une programmation des recrutements pour arriver à un effectif maximum de 1 000 élèves par CO-Psy. Les contractuels, titulaires du Master II de psychologie, doivent bénéficier d’une réduction de leur formation à un an, en fonction de leur ancienneté en tant que CO-Psy.

➤ Nous demandons que sur tout le territoire les élèves aient les mêmes droits en matière d’orientation et bénéficient d’un accompagnement qualifié assuré par des conseillers d’orientation-psychologues plus nombreux, en complémentarité avec les professeurs principaux. L’EAO ne doit pas être la seule intervention concernant l’accompagnement à l’élaboration des projets dans l’École.

A

près des années de précarisation de la fonction publique, liées à la baisse drastique des postes offerts aux concours, une loi prévoyant la titularisation de contrac- tuels a été adoptée le 12 mars dernier. Des conditions très restrictives étaient – et restent – prévues.

Voir les modalités en consultant le supplément de L’USdu 2 juin 2012 sur : http://www.snes.edu/IMG/pdf/Special _loi_non-titulaires_juin_2012.pdf

Le SNES et la FSU se sont employés dans les négociations à peser pour les faire assouplir, et en particulier pour que le nombre de postes offerts corresponde au nombre d’ayants droit.

Pour ce qui concerne les contractuels CO-Psy, les prévi- sions du précédent gouvernement concernaient 130 col- lègues. Le point fait avec la DGRH le 4 juillet dernier annonce que 170 collègues pourraient bénéficier de cette première vague d’intégration, avec inscription au concours en janvier 2013.

Si l’on peut se féliciter d’une « ouverture » plus importante des possibilités dès cette première session, le compte n’y est pas puisque de nombreux collègues ne pourront y prétendre.

De plus, notre demande d’aménagement de la formation n’a pas été entendue. En effet, la FSU, lors du CTM du 19 juillet, a, en particulier, demandé que la formation soit réduite d’une année pour les titulaires du DESS ou du Master II. Mais le ministère a refusé, au prétexte que cet arrêté modifierait le décret statutaire, et que cela nécessiterait de consulter le CNESER (conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) pour ce qui concerne l’organisation de la for- mation. Cela retarderait la procédure. Les CO-Psy risque- raient donc de ne pas bénéficier de ce protocole dès la pre- mière session (alors que seules quatre sont prévues).

Les collègues recrutés grâce à ce concours réservé devront donc suivre les deux années de formation. Nous conti- nuerons à insister pour que des aménagements de la for- mation soient envisagés pour ces collègues pour les pro- chains concours.

Les épreuves devraient prendre la forme suivante : admissibilité :étude par le jury du dossier « RAEP (dos- sier de reconnaissance des acquis de l’expérience profes- sionnelle) » communiqué par le candidat, puis ;

admission :présentation par le candidat de son dossier et interrogation sur un thème choisi à partir du dossier. ■

Résorption de la précarité :

où en est-on ?

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