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RECHERCHES SUR LA SEXUALITÉ D'ASTERINA GIBBOSA DE BANYULS

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02890071

https://hal.sorbonne-universite.fr/hal-02890071

Submitted on 6 Jul 2020

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RECHERCHES SUR LA SEXUALITÉ D’ASTERINA

GIBBOSA DE BANYULS

Robert Delavault

To cite this version:

Robert Delavault. RECHERCHES SUR LA SEXUALITÉ D’ASTERINA GIBBOSA DE BANYULS. Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1960, pp.381-385. �hal-02890071�

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SUR LA SEXUALITÉ D'ASTERINA GIBBOSA DE BANYULS (i)

par Robert DELAVAULT

C'est CUÉNOT qui en 1887 a découvert l'hermaphrodisme protan-drique chez la petite étoile de mer Asterina gibbosa Pennant. Depuis, on a montré que cet hermaphrodisme peut être très rigoureux, comme par exemple à Plymouth (BACCI, 1949), ou au contraire s'accompagner d'exceptions qui se traduisent par la présence, en plus ou moins grand nombre, d'individus unisexués ; c'est le cas à Naples (CUÉNOT, 1898 ; BACCI, 1951) et à Roscoff (NEEFS, 1958).

Si l'on ne tient compte que des hermaphrodites, ceux-ci sont géné-ralement considérés comme devenant définitivement femelles après avoir expulsé leurs spermatozoïdes à l'issue de leur phase mâle. Cependant HAUENSCHILD (1954) a trouvé des spermatozoïdes, peu nombreux il est vrai, au cours de la phase femelle chez les animaux de Naples et récemment COGNETTI (1958), en étudiant des individus de cette localité et de la côte nord de la Sardaigne, a pu déceler des territoires spermatogénétiques qui, selon lui, sont à l'origine d'une « spermatogenèse secondaire ».

J'ai pensé qu'il était intéressant de rechercher si une nouvelle poussée spermatogénétique apparaissait aussi chez d'autres Asterina méditerranéennes, en particulier chez celles de la côte de Banyuls où CUÉNOT, seul, les a étudiées (1898) et a conclu que les individus de cette région deviennent exclusivement femelles quand la taille de leurs bras atteint environ 16 mm.

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— 382 —

TECHNIQUES.

Seule l'étude minutieuse de coupes histologiques a permis à COGNETTI (1958) de faire ses observations ; en effet, chaque secteur où se déroule la spermatogenèse n'occupe, le plus souvent, que très peu de place dans les acini des gonades. Aussi me suis-je également astreint à l'étude très attentive de coupes sériées. J'ai constamment utilisé le

ASPECTS DES GLANDES GÉNITALES

Photo 1. — Gonade en phase mâle (mars).

Photo 2. — Gonade d'un animal ayant effectué sa ponte; on observe deux des ovocytes résiduels et le tissu vésiculeux (juin).

Photos 3 et 4. — Gonades prélevées avant la ponte; les ovocytes sont énormes. Noter la spermatogenèse qui se déroule dans des territoires très étroits (mars).

Légende : ov., ovocytes; sperm., spermatogenèse et spermatozoïdes; ti. vé., tissu

vésiculeux. Ces photos sont toutes faites à la même échelle qui est fournie sur le cliché n° 3.

(4)

fixateur de Helly et les colorations ont été effectuées soit avec l'Héma-toxyline de Heidenhain, soit au Glychémalun-éosine. Mes recherches ont été faites d'une part au mois de mars 1959, par conséquent avant la ponte qui se situe en avril-mai, et d'autre part après la ponte, en juin de la même année (2).

RÉSULTATS.

Mars 1959

J'ai étudié les gonades de 26 animaux dont la taille moyenne des bras s'échelonne entre 12 et 26 mm, chacun des bras étant mesuré depuis son extrémité jusqu'au centre du disque.

Parmi ces individus, j'en ai trouvé 3 où manifestement dominait la spermatogenèse, celle-ci occupant la presque totalité des acini, les ovo-cytes étant par ailleurs peu nombreux et de petite taille (photo 1 ) ; il s'agit donc, ici, d'animaux en phase mâle. La taille de leurs bras est de 12, 14 et 24 mm.

J'ai dénombré 17 animaux dont les gonades montrent, outre de très gros ovocytes, des traces de spermatogenèse ou, tout au moins, des spermatozoïdes, très peu nombreux toutefois (photos 3 et 4). Ces ariimaux, qui sont en phase femelle, ont des bras qui mesurent de 15 à 26 mm. Tous, sauf 2, dépassent la taille au-delà de laquelle, pour CUÉNOT, les individus deviennent exclusivement femelles.

Enfin, chez 6 animaux, je n'ai vu que des ovocytes. Tous ces animaux, sauf un, sont de grande taille.

Juin 1959

J'ai pu étudier 28 individus dont la taille des bras est comprise entre 14 et 26 mm. Dans aucune gonade je n'ai vu de spermatogenèse ni de

sperma-tozoïdes ; toutes montrent des ovocytes, plus ou moins nombreux, plus

ou moins gros, avec très fréquemment un abondant tissu vésiculeux (photo 2) analogue à celui qu'a observé BACCI (1949). En outre dans ces glandes il est impossible de déceler le moindre indice de tissu germi-natif ; les ovocytes que l'on voit sont donc les plus jeunes de ceux appar-tenant à la précédente poussée ovogénétique ; ils n'étaient pas mûrs au moment de la ponte et ont continué à croître après elle. Ils seront progres-sivement détruits par phagocytose grâce au tissu vésiculeux.

En résumé, la distribution des individus, en mars et juin, se fait de la manière suivante :

(2) Je remercie vivement M. le professeur G. PETIT qui, en m'accueillant

au Laboratoire Arago, m'a permis d'effectuer ce travail dans les meilleures conditions possibles.

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— 384 — + + + + ' + + + + + + + + 4 + + + + + + + + + + + + + + + O O 0 O O O o + +

o 0 + O O 0 0 0 + • o+ O + 0 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 En abscisses sont portées les valeurs deR, taille moyenne des bras, exprimées en mm. En ordonnées : N désigne le nombre des individus. Légende : points : animaux en phase mâle; cercles : animaux en phase femelle chez lesquels on observe de la spermatogenèse; croix : animaux dont les gonades ne montrent que des ovocytes.

INTERPRÉTATION ET DISCUSSION.

Mes observations rejoignent celles de COGNETTI (1958). Cet auteur note que la spermatogenèse secondaire a toujours lieu dans des territoires étroits, situés contre la paroi des acini, dans les interstices laissés libres entre les ovocytes. C'est bien ce que j'ai vu chez les animaux récoltés au mois de mars (consulter en particulier la photo 4). En outre pour COGNETTI la spermatogenèse secondaire ne commence qu'au mois de mars, avant la ponte ; d'autres animaux qu'il a récoltés antérieurement, en octobre, novembre et décembre, et qui avaient pondu n'ont aucune cellule mâle. Or presque tous les animaux que j'ai observés peu avant la ponte présen-tent aussi de la spermatogenèse ou des spermatozoïdes ; par contre, dans le lot des animaux que j'ai étudiés après la ponte, tous en sont dépourvus. J'ajouterai que CUÉNOT (1898) avait constaté qu'au mois de janvier, à Banyuls, les plus grands individus possèdent des gonades ne contenant que des ovocytes ; c'est d'ailleurs ce qui lui faisait dire que les animaux, au-delà d'une certaine taille, deviennent définitivement femelles. Mais on peut penser que la spermatogenèse secondaire ne se déclencherait qu'après cette époque et c'est ainsi qu'elle aurait échappé aux obser-vations de CUÉNOT.

Si je formule quelques réserves à propos de l'existence certaine d'une spermatogenèse secondaire chez les Asterina de Banyuls, c'est qu'on peut aussi tenir la spermatogenèse ou les spermatozoïdes observés chez les ariimaux en phase femelle pour des vestiges de la phase mâle initiale. Il faut toutefois ajouter que la concordance des observations de COGNETTI et des miennes atténue la vraisemblance de cette dernière interprétation.

(6)

CONCLUSION

Contrairement à ce que pensait CUÉNOT, les Asterina de Banyuls ne deviennent pas exclusivement femelles quand leurs bras atteignent une longueur d'environ 16 mm. La présence de secteurs, où se déroule de la spermatogenèse, chez des individus dont la taille des bras s'éche-lonne entre 16 et 26 mm impose cette rectification. Ces territoires sont peut-être comparables à ceux qui existent chez les Asterina de Naples et de Sardaigne et qui témoignent d'une spermatogenèse secondaire. A cet égard par conséquent l'évolution de la gamétogenèse chez les herma-phrodites de cette espèce semble identique dans les stations italiennes et à Banyuls.

Laboratoire de biologie animale S. P. C. N., Orsay (S.-et-O.)

BIBLIOGRAPHIE

BACCI (G.), 1949. — Ricerche su Asterina gibbosa (Penn.). II. L'ermafroditismo

in una popolazione di Plymouth. Arch. zool. ital., XXXIV, pp. 49-73.

— 1951 — On two sexual races of Asterina gibbosaPennant. Experientia,

VII, pp. 31-32.

COGNETTI (G.), 1958. — La spermatogenesi secondaria in Asterina e la colorazione

degli individui proteroginici di Asterina gibbosa. Rend. Acc. naz. Line.

(Cl. Se. fis. mat. e nat.), série n° 8, XXIV, fasc. 3, pp. 325-327.

CUÉNOT (L.), 1887. — Contributions à l'étude anatomique des Astérides. Arch.

Zool. exp. gén., série n° 2, V bis, supplément, pp. 1-144.

— 1898. — Notes sur les Echinodermes. III. L'hermaphrodisme

protandrique d'Asterina gibbosa Penn. et ses variations suivant les localités.

Zool. Anz., XXI, pp. 273-279.

HAUENSCHILD (C), 1954. — Zur Frage der Geschlechtsbestimmung bei Asterina

gibbosa. Zool. Jahrb., LXV, pp. 43-53.

NEEFS (Y.), 1958. — Développement et évolution sexuelle chez Asterina gibbosa.

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