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NOTE SUR UNE NOUVELLE HOLOTHURIE DENDROCHIROTE DE BANYULS LUDWIGIA PETITI nov. sp.

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NOTE SUR UNE NOUVELLE HOLOTHURIE

DENDROCHIROTE DE BANYULS LUDWIGIA

PETITI nov. sp.

Gustave Cherbonnier

To cite this version:

Gustave Cherbonnier. NOTE SUR UNE NOUVELLE HOLOTHURIE DENDROCHIROTE DE BANYULS LUDWIGIA PETITI nov. sp.. Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Labora-toire Arago, 1957, pp.433-438. �hal-02867994�

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DENDROCHIROTE DE BANYULS

LUDWIGIA PETITI nov. sp.

par Gustave CHERBONNIER (I)

Dans son histoire des Échinodermes des Iles britanniques, parue en 1841, FORBES mentionne deux holothuries dendrochirotes appartenant

au genre Ocnus : O. brunneus et O. lacteus. Ces deux espèces avaient déjà été décrites, en 1840, sous les noms de Holothuria brunnea Forbes et

H. lactea Forbes et Goodsir. Depuis, tous les auteurs ont identifié

comme lactea de petites holothuries blanches, rigides, récoltées aussi bien sur les côtes de Norvège, d'Angleterre que de Bretagne, sur les fonds coquilliers, parmi les algues calcaires, parfois dans les éponges, entre 15 et 30 mètres de profondeur. En revanche, personne n'est d'accord en ce qui concerne brunnea, que quelques auteurs considèrent comme une bon-ne espèce, la majorité estimant qu'il s'agit d'ubon-ne simple variété de lactea alors que, personnellement, j'incline plutôt à considérer comme une forme jeune de Ludwigia planci (Brandt).

Le premier auteur qui croit reconnaître brunnea est HÉROUARD,

en 1889. Il la redécrit succinctement, figure les spicules, bien imparfaite-ment d'ailleurs, les compare à ceux de lactea et déclare : « YOcnus

brun-« neus, découvert par FORBES, se rencontre en très grande abondance sur « les côtes de Bretagne. Il vit là en compagnie de l'espèce précédente « (O. lactea) sur les bancs de coquillages, où il est facile de s'en procurer « à l'aide de la drague... Les exemplaires que j'ai trouvés à Roscoff répon-« dent en tous points à la description de YOcnus brunneus donnée par

« FORBES : même aspect extérieur, même habitat, même grandeur ».

(1) Remis le 1 juin 1957.

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— 434 —

Il ajoute un peu loin : « J'ai trouvé cette espèce, non seulement à Roscoff « mais aussi à Banyuls, au milieu des algues calcaires, où elle vit en troupes « nombreuses à une quinzaine de mètres de profondeur ».

J'ai été à Roscoff et, malgré de très nombreux dragages, je n'ai pu retrouver cette holothurie mais uniquement de jeunes exemplaires de Ludwigia planci dont l'aspect et la coloration peuvent, effectivement, prêter à confusion. De plus, les collections du laboratoire contenaient trois exemplaires d'une très petite holothurie, étiquetés par HÉROUARD

Cucumaria (Ocnus) brunnea Forbes et qui sont, en réalité, de jeunes planci. Il est donc à peu près certain que HÉROUARD a fait, encore une fois, une

détermination erronée. Quant à prétendre que brunnea n'existe pas, et bien que ce soit vraisemblable, il est actuellement impossible de l'affirmer et il faudrait retrouver les types de FORBES pour trancher la question.

Mais alors, qu'est donc l'espèce signalée par HÉROUARD, à Banyuls,

que KOEHLER décrit et figure dans sa Faune de France sous le nom

de Cucumaria brunnea, espèce bien caractérisée par de grandes plaques calcaires du tégument que l'on ne retrouve chez aucun autre dendrochirote des Mers d'Europe, notamment lactea et planci ? J'ai eu la bonne fortune d'en récolter un exemplaire à Banyuls, et il est certain qu'il s'agit bien d'une espèce très différente de lactea et de planci. On pourrait croire qu'elle vit également dans la Manche, puisque KOEHLER affirme que « la

Cucumaria brunnea » (celle de Banyuls) « est généralement associée sur nos « côtes de la Manche à la C. lactea... et se trouve, comme elle, sur les « algues calcaires vers 15 mètres de profondeur ou même à la côte,

« aux grandes marées ». Mais KOEHLER l'a-t-il vraiment découverte à

Roscoff ou ne reprend-il pas plutôt les affirmations faites par HÉROUARD

en 1889? Tout le laisse supposer, notamment ce qu'il écrit, en 1927,

dans sa Faune des Échinodermes des Mers d'Europe : « Plusieurs auteurs « ont réuni ces deux espèces (C brunnea et C. lactea) notamment BELL « (1892, p. 38), MASSY (1920, p. 46), etc.. J'ai suivi ici l'exemple des

« naturalistes qui, comme HÉROUARD, les considèrent comme bien

dis-« tinctes l'une de l'autre; il est évident que les sclérites sont tout à fait « différents dans les deux espèces, et notamment les grandes plaques de la « C. brunnea telles que celles que je reproduit pl. XVI, fig. 29 a, font

« totalement défaut chez la C. lactea. Toutefois, il serait extrêmement « important d'examiner les types originaux de FORBES et GOODSIR

« qui ont décrit ces deux espèces d'après des spécimens provenant des « Iles britanniques, pour être bien certain de leurs caractères différentiels, « et surtout de pouvoir comparer la C. brunnea de l'Atlantique à la C. « brunnea de la Méditerranée. La description et les photographies « que je donne ici de la C. brunnea ont été faites d'après des exemplaires « de Banyuls. S'il était prouvé que la C. brunnea de FORBES est identique

« à la C. lactea de FORBES et GOODSIR, la C. brunnea de la Méditerranée

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« devrait porter un nom nouveau. Je signale ce fait à l'attention des « naturalistes qui auront l'occasion de rencontrer des petites Cucumaria « dans la Manche et sur les côtes des Iles britanniques ».

Or, un naturaliste éminent, Th. MORTENSEN, étudiant les

Échino-dermes des Iles Britanniques, écrivait, également en 1927, donc vraisem-blablement sans connaître le travail de KOEHLER : « The species described

« in Koehler's Echinodermes, Faune de France, p. 164, under the name « of Cucumaria brunnea (Forbes) is evidently not identical with lactea, but « apparently represents a separate species. KOEHLER records it as

occur-« ring both in the Mediterranean and on the Channel coasts; but a « spécimen sent to the author by KOEHLER proved to agrée completely

« with lactea except in thé brown colour ; it came from Plymouth. Other « brown spécimens from the north European seas examinée! by the author « likewise agreed with lactea, except in the colour. It seems évident that

« FORBES Ocnus brunneus is nothing but a brown colour variety of lactea,

« while the form described by KOEHLER under the name C. brunnea is a

« différent species, perhaps confined to the Mediterranean ».

De ce qui précède on peut conclure : qu'il existe peut-être sur les côtes des Iles britanniques une petite holothurie brune vraiment dif-férente de C. lactea, holothurie n'ayant jamais été retrouvée depuis

FORBES; que toutes les petites holothuries brunes récoltées sur les côtes

de Norvège, du Danemark, des Iles britanniques et des côtes françaises de la Manche sont de jeunes exemplaires de C. planci ou appartiennent à une variété colorée de C. lactea; enfin qu'il existe, en Méditerranée, une petite holothurie brun sombre, nettement différente de C. lactea et de C. planci, désignée jusqu'ici sous le nom erroné de C. brunnea, et que je considère nouvelle pour la Science sous le nom de Ludwigia pztiti nov. sp. (1).

LUDWIGIA PETITI nov. sp.

Synonymie : Cucumaria brunnea Hérouard, 1889, p. 561, 678 et 683, pl. XXXI, fig. B (partim); KOEHLER, 1921, p. 164, fig. 117; KOEHLER,

1927, p. 182, pl. XVI, fig. 29; MORTENSEN, 1927, p. 402. note 2.

Cap l'Abeille, fonds coralligènes, profondeur 30-35 mètres, 1 exemplaire, le 16 août 1956.

L'unique exemplaire, holotype de la nouvelle espèce, est de petite taille et presque cylindrique; il mesure 16 mm de long sur 3 mm de diamètre. La bouche est entourée de huit tentacules ayant 2 mm de long et de deux minuscules tentacules ventro-médians ; ils sont tous brunâtres, tachetés de jaune. Le tégument est épais, légèrement rugueux, unifor-mément brun sombre. Les pieds sont répartis selon les radius, en

quin-(1) En hommage au professeur PETIT, Directeur du laboratoire Arago, qui

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conce, au nombre de douze à seize par radius; la plupart sont longs, gros, très rétractiles, mais il en existe de plus petits et de plus minces, disséminés parmi les autres ; ils sont tous terminés par une large ventouse dépourvue de disque calcaire. L'anus, terminal, est dépourvu de dents.

L'animal est éviscéré d'une manière peu commune. En effet, généra-lement, une holothurie ne rejette que son intestin, ses poumons et ses gonades ; or, celle-ci a, de plus, non seulement éjecté sa vésicule de Poli et son canal hydrophore, mais aussi ses muscles rétracteurs et ses muscles

Fig. I. — Ludwigia petiti n. sp. h : X 6 ; autres figures : à l'échelle.

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longitudinaux. Il ne reste plus qu'une délicate couronne calcaire (fig. h) à bord postérieur fortement échancré, à radiales bifides, à inter-radiales triangulaires. J'espère que de prochains dragages me permettront de retrouver cette intéressante espèce afin d'en pouvoir compléter la diagnose par une description précise de l'anatomie.

Les spicules du tégument sont de trois sortes. Dans la couche externe, on trouve des corbeilles à trois branches dichotomisées (fig. v), percées de 4 trous (fig. s), profondes et d'une forme plus irrégulière (fig. o, u, w) ou parsemées de nodules extrêmement brillants sous le microscope (fig. x). La couche moyenne est bourrée de boutons de tailles diverses, plus ou

Fig. 2. — Ludwigia petiti n. sp.

k - n, p - r, t : échelle i ; o, s, u - x : échelle 2.

moins perforés ou noduleux (fig. k. 1. q. r). La couche profonde est occupée par de grandes plaques épaisses, allongées (fig. a, b, c, f). Les pieds sont dépourvus de disque calcaire terminal ; leurs parois sont ren-forcées par des plaques et des bâtonnets fortement incurvés (fig. d. g. j). Les spicules des tentacules se présentent sous forme de bâtonnets (fig. e), de plaques très incurvées (fig. i) et de corpuscules crépus (fig. p. t). Les boutons de la base du tronc des tentacules et du péristome sont très petits, à nombreux nodules et à petites perforations (fig. m, n).

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BIBLIOGRAPHIE

CHERBONNIER (G.)J 1951. — Inventaire de la Faune marine de Roscoff. Échino-dermes. Suppl. 4 aux travaux de la station biologique de Roscoff, p. XV-i à XV-15.

FORBES (Edw.), 1841. — A History of British Starfishes, and other animais of the class Echinodermata, p. 229-232, 2 fig.

HÉROUARD (Edg.), 1889. — Recherches sur les Holothuries des Côtes de France.

Arch. Zool. Exp. Génér., 2E sér., T. VII, p. 535-704, pl. XXV-XXXII.

KOEHLER (R.), 1921. — Faune de France. I. Échinodermes.

KOEHLER (R.), 1927. — Les Échinodermes des Mers d'Europe, T. II. MORTENSEN (Th.), 1927. — Échinoderms of the British Isles.

Figure

Fig.   2.   —  Ludwigia  petiti  n.  sp.

Références

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