RISQUES AU CŒUR DES ORGANISATIONS
Decryptage des tendances et solutions
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Introduction... p. 2
1) Cartographie des risques ... p. 3 Risques et facteurs d’émergence ... p. 4 Quelles évolutions pour les risques de demain ? ... p. 5 Les cyber-risques en quelques chiffres ... p. 7 Les cyber-risques : parole d’expert ... p. 8 Les risques psychosociaux, un risque majeur pour les entreprises ? ... p. 9 Les risques psychosociaux : parole d’experts ... p. 10
2) Panorama des solutions en gestion des risques ... p. 12 Tendances et solutions contre les risques professionnels et industriels .. p. 13 Tendances et solutions contre les risques de malveillance ... p. 15 Le secteur de la défense, un laboratoire d’idées et d’innovation ... p. 17 Cas pratique : l’innovation textile ... p. 18 Cas pratique : la gestion du risque sanitaire ... p. 19
Conclusion ... p. 20 Lexique ... p. 21
Dérèglement climatique, pandémie, précarisation de l’emploi, concurrence mondiale, instabilité géopolitique, robotisation, télétravail… notre environnement ne cesse d’évoluer.
Qu’ils soient professionnels, industriels ou liés à la malveillance, la
cartographie des risques qui en découlent réclame une constante vigilance de la part des organisations. Car toute mutation économique, sociale, démographique, technologique, environnementale ou légale porte le germe de nouveaux risques.
L’actuelle crise sanitaire nous le rappelle. Dans le même temps, les
cyberattaques s’intensifient avec le télétravail, les smartphones, le cloud, les objets connectés, l’intelligence artificielle (IA) et les technologies quantiques.
Des facteurs qui ne sont pas sans lien avec l’explosion constatée des risques psychosociaux, autre phénomène marquant.
Donc, les risques ne cessent de se renouveler et il est nécessaire, régulièrement, d’essayer d’en faire le tour et de comprendre leur dynamique, pour mieux les appréhender : c’est ce que ce dossier vous propose dans un premier temps.
Après avoir cartographié ses risques, l’employeur doit s‘atteler à assurer la sécurité de son organisation en même temps que la santé et la qualité de vie au travail de ses salariés. Pour cela, il pourra s’appuyer sur un arsenal de solutions techniques et organisationnelles toujours plus performantes, nourries à la fois de R&D et d’expérience accumulée, que ce document vous invite à parcourir dans un second temps.
SOMMAIRE INTRODUCTION
Risques technologiques Fraudes
économiques
Risques biologiques
Risques physiques
RPS
Risques Industriels
Risques mécaniques
Risques exposant les
personnes
Risques chimiques Risques
liés aux biens matériels
Risques naturels Risques
affectant le patrimoine
immatériel Risques
radiologiques
Risques Professionnels
Risques Malveillance
Cartographie des risques
Risques et facteurs d’émergence
CARTOGRAPHIE DES RISQUES RENCONTRÉS
AU SEIN DES ORGANISATIONS Afin d’établir une typologie des risques que
rencontrent les entreprises, il est nécessaire de distinguer les risques hors business, qui touchent les hommes et l’organisation, des risques financiers, opérationnels et stratégiques qui affectent la structure économique de l’entreprise.
3 types de risques sont observés : professionnels (qui touchent les hommes), industriels (qui affectent l’organisation dans son intégralité) et de malveillance (qui sont provoqués par un tiers).
L’énumération de ces risques nous permet de constater qu’ils sont nombreux, l’environnement de travail génère une multitude de situations potentiellement dangereuses. Plus important encore, il existe une forte interconnexion entre ces risques : certaines situations à risques peuvent conduire à d’autres menaces. La frontière entre ces risques est poreuse.
Risques et facteurs d’émergence
Cartographier les risques professionnels, industriels et de malveillance, c’est faire un état des lieux de la situation à un instant donné en fonction des facteurs d’influence du macro-environnement (politique, économique, sociodémographique, technologique, environnemental, légal).
Toute mutation au sein de cet environnement peut-être porteuse de nouveaux risques.
Technologique
Automatisation / Robotisation Numérique / NTIC
Agrochimie
VUE D’ENSEMBLE DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX IMPACTANT LES RISQUES PROFESSIONNELS
Environnemental
Phénomènes environnementaux naturels Phénomènes provoqués par l’activité humaine
Economique
Chômage
Précarisation de l’emploi Intensification de la concurrence Mondialisation
Politique
Fragilisation de l'État Mouvement sociaux Fiscalité des particuliers
Social
Vieillissement de la population Télétravail
Parentalité Monoparentalité
Legal
Evolution du droit du travail Protection insuffisante des données personnelles Insuffisance réglementaire contre les discriminations
Quelles évolutions pour les risques de demain ?
Au-delà de créer de nouveaux risques, les différents facteurs d’évolution vont majoritairement amplifier des risques déjà bien connus. Les organisations de demain devront faire face à des situations où le danger identifié n’est jamais circonscrit puisqu’il peut lui- même générer de nouveaux risques.
Les évolutions environnementales, technologiques et géopolitiques, catalyseurs des risques actuels, seront également à l’origine de nouveaux risques.
Changement climatique Déclin de la biodiversité Dégradation de l’environnement Surexploitation des ressources naturelles Évolution démographique
Instabilité géopolitique Montée du populisme Déclin du multilatéralisme Accroissement des inégalités Conflits
Tous les risques professionnels seront impactés par le changement climatique et les évolutions de l’environnement (à l’exception des risques liés au bruit et aux rayonnements artificiels).
Hausse de la température, qualité de l’air et des eaux, fréquence et intensité des aléas climatiques… auront un impact direct sur la santé des travailleurs*
Les évolutions politiques représentent un risque majeur pour la santé des organisations.
Dans notre contexte de mondialisation, ces risques locaux peuvent être accentués par les problématiques extraterritoriales et exposent donc à une vulnérabilité plus importante.
Aux risques directs auxquels les travailleurs sont confrontés (agressions, attaques ciblées, attentats, enlèvements…) s’ajoutent des risques économiques lourds de conséquences (délocalisation des entreprises, précarisation de l’emploi…)
Environnement
Nanotechnologies
Radiations ionisantes, rayons lasers, champs électromagnétiques Robotisation
Intelligence artificielle Informatique quantique
Si l’utilisation de la robotique et de l’IA a déjà proposé un aperçu des risques qu’elle pouvait engendrer, l’informatique quantique ouvre une nouvelle dimension de risques auxquels le monde du travail sera confronté.
Technologie
*d’après le rapport « Évaluation des risques induits par le changement climatique sur la santé des travailleurs » de l’ANSES.
Geopolitique
Quelles évolutions pour les risques de demain ?
Risques cyber, environnementaux, et géopolitiques siègent au top des classements sur les risques du futur.
S’il est certain que les organisations devront faire face à ces différentes menaces, ces risques identifiés découlent aussi d’une perception fortement marquée par l’actualité.
Aujourd’hui considéré comme le risque émergent le plus important, le risque pandémique n’était, en 2019, qu’à la 8e position…
Le caractère imprévisible reste une composante à prendre en compte lorsque l’on tente d’établir une cartographie des risques.
COMPARATIF DES TOP 5
DES RISQUES ÉMERGENTS D’ICI 2025
1) Baromètre 2018 des risques émergents Axa 2) Rapport des risques futurs 2019, Axa 3) Rapport sur les risques futurs Axa, 2020
Top 5
des risques de demain(1)
Top 5
des risques de demain(2)
Top 5
des risques de demain(3)
2018 2019 2020
1 2 3 4 5
Risques cyber
Risques liés à la gestion des ressources naturelles Risques environnementaux
Risques liés à l’instabilité géopolitique
Risques dérivant de conflits et tensions sociales Risques pandémiques et de maladies infectieuses
Les risques environnementaux
et les risques cyber en tête
des menaces
du futur
Les cyber-risques en quelques chiffres
Les risques cybers sont scrutés par les entreprises, au regard des conséquences parfois graves qu’ils peuvent avoir sur la pérennité des organisations.
Aujourd’hui favorisées par la généralisation du télétravail, l’utilisation du cloud et le recours aux objets connectés, les cyber-attaques pourraient être demain facilitées par l’utilisation mal intentionnée de l’intelligence artificielle (IA) ou de la technologie quantique.
UN CERTAIN NOMBRE DE FACTEURS SOCIODÉMOGRAPHIQUES ET TECHNOLOGIQUES NOUS LAISSENT IMAGINER UN ACCROISSEMENT DES ATTAQUES CYBER
• Utilisation massive des smartphones au profit des PC (souvent mieux protégés)
• Télétravail, accès au réseau en mobilité
• Utilisation par les salariés d’applications, services cloud, non approuvés
• Utilisation de devices personnels au travail / utilisation privée de devices professionnels
• Utilisation massive du cloud (et notamment du cloud public) pour stocker une partie des données des entreprises
• Utilisation de plus en plus importante des objets connectés en entreprise (secteurs de la sécurité, de la santé, du BTP, etc.)
• Utilisation de plus en plus importante du Big Data
• Utilisation de plus en plus importante de l’IA
1) Source : Xerfi d’après le Baromètre annuel du CESIN, 5e édition, janvier 2020 2) Kapersky , « IoT a malware story », octobre 2019
3) LexisNexis Risk Solutions, rapport sur la cybercriminalité, juillet-décembre 2019
Aujourd’hui, 4 entreprises sur 10 se disent
bien préparées en cas de cyber- attaque de grande
ampleur
(1)c’est la hausse des attaques de transaction sur mobile sur an (3)
+ 56 %
des entreprises ont été victimes d’au moins une cyber-attaque en 2019 (1)
65 %
des entreprises ont connu une augmentation du nombre de cyber-attaques en 2019 (1)
40 %
c’est la multiplication du nombre de cyber-attaques contre les objets connectés entre 2018 et mi-2019 (2)
x 9
Les cyber-risques : parole d’expert
Tout concourt à prévoir un accroissement des menaces cyber sur les organisations dans le futur : comment voyez-vous cette évolution ?
Dans notre cabinet de conseil spécialisé dans les activités d’accompagnement pour les entreprises, nous avons vu une augmentation de 50 %, d’année en année, du nombre de cyber- attaques que nous sommes amenés à gérer dans les grandes entreprises. Avec l’explosion d’une menace majeure qui est la menace du rançongiciel.
C’est notre vision terrain et c’est aussi le point de vue des autorités qui parlent d’un doublement, voire d’un triplement, des menaces observées par notre agence nationale de cybersécurité.
En parallèle il faut signaler un réveil des entreprises sur ce sujet.
On voit maintenant, en France, que les entreprises consacrent 5 % du budget de la DSI aux problématiques de cybersécurité.
Il y a toutefois un historique, dix ans de sous-investissement en cybersécurité et il faut rattraper ce retard.
Quel type de menaces sont pour vous le plus à craindre ? Y a-t-il d’autres menaces que le rançongiciel ?
Aujourd’hui, la menace numéro 1 est le rançongiciel et malheureusement cela va le rester parce qu’il y a une très forte rentabilité économique pour ces attaques. Ces groupes de cybercriminels ont un sentiment d’impunité donc il n’y a pas de raison que le ransomware s’arrête.
Ces menaces ne sont pourtant pas sous estimées par les entreprises, on voit une forte mobilisation et des investissements.
Ce dont on a fondamentalement besoin c’est d’une sécurisation en amont par tous les éditeurs de logiciel et tous les constructeurs de matériel pour intégrer la sécurité par défaut.
Pensez-vous qu’à moyen terme d’autres facteurs viendront accentuer ou transformer ces menaces ?
Les accentuer oui, car notre surface d’exposition augmente de jour en jour : prenons la 5G qui va connecter de plus en plus d’objets et créer une augmentation de la surface d’exposition.
Il y a aussi, à moyen terme, des facteurs qui vont transformer les menaces. La sécurité progresse vite et bien et on peut imaginer des systèmes de cybersécurité qui soient de plus en plus automatisés, basés sur l’intelligence artificielle pour pouvoir contrecarrer automatiquement les menaces. Il existe des projets de recherche qui avancent beaucoup dans ces domaines là, en particulier aux États- Unis où il y a des réflexions menées par la DARPA (« Agence pour les projets de recherche avancée de défense »), qui travaillent sur des projets d’innovation à moyen terme, pour arriver à automatiser au maximum ces actions de défense.
Par ailleurs, il y a un vrai débat actuellement sur la gouvernance, où justement les directeurs de sécurité regardent le volet de la cyber sur lesquels le RSSI est traditionnellement positionné et au sujet de laquelle on voit dans pas mal d’organisations qu’ils ne se comprennent pas. Alors que ces deux fonctions auraient tout intérêt à travailler ensemble.
Gérôme Billois Partner cybersécurité et confiance numérique chez Wavestone, en charge de la gestion des risques numériques, des situations de crise, et de l’innovation cyber
Les risques psychosociaux :
un risque majeur pour les organisations ?
Facteurs de risques psychosociaux(1) 1 Intensité et complexité du travail 2 Exigences émotionnelles 3 Autonomie dans le travail 4 Rapports sociaux au travail 5 Conflits de valeur
6 Insécurité de la situation de travail 7 Contraintes physiques et environnementales
La dernière crise du Coronavirus l’a bien démontré : face à une situation inédite qui nécessite une adaptation rapide, l’exposition aux risques psychosociaux est démultipliée.
Selon le baromètre « Impact de la crise sanitaire sur la santé psychologique des salariés », réalisé par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, 44% des salariés se trouvaient en détresse psychologique pendant le premier confinement et 1/4 présentaient un risque réel de dépression.
Une montée des risques psychosociaux est attendue à moyen terme, avec des effets cumulatifs
particulièrement inquiétants
Difficiles à identifier en raison de leur complexité, les RPS ont des origines souvent multifactorielles, mêlant vie professionnelle et vie personnelle.
L’introduction du numérique, l’automatisation de certaines tâches, la précarisation des emplois, l’éclatement de la cellule familiale, etc. sont autant de mutations macro- économiques qui ont nourri ce risque. Aujourd’hui, aucun secteur d’activité, ni aucune catégorie socio-professionnelle n’est épargné. En vingt ans, les RPS sont devenus une problématique universelle, qui concerne la majorité des entreprises françaises. Ces dernières s’inquiètent tout particulièrement du renforcement des RPS en lien notamment avec le vieillissement de la population active. En effet, l’allongement, pas toujours souhaité, de la vie professionnelle et l’enfermement des salariés dans leur poste peuvent être à l’origine d’une lassitude voire de pathologies chroniques, particulièrement dommageables.
Près d’un travailleur sur deux
se voit affecté psychologiquement
par les risques émergents
pré-cités
d’entre eux pensent que ces risques toucheront leur santé mentale à court terme(2)
27 %
des travailleurs pensent que les risques auxquels les organisations sont confrontés impactent directement leur santé mentale
31 %
En cause : un sentiment d’isolement, des limites confuses entre la vie professionnelle et personnelle, des difficultés à la déconnexion, qui s’ajoutent aux risques déjà identifiés et qui désignent les RPS comme un risque majeur pour les organisations et leurs collaborateurs.
Les risques psychosociaux : parole d’expert
Tout laisse aujourd’hui présager une augmentation des risques psychosociaux : est-ce également votre point de vue ? Comment voyez-vous cette évolution et quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur la montée des RPS ?
Oui, la prévention des risques psychosociaux n’est toujours pas optimale dans les entreprises.
Il risque d’y avoir une augmentation des RPS compte tenu du risque sanitaire, de la mise en place du télétravail et, souvent,
des conditions de travail qui ne sont pas idéales.
La crise est un révélateur, lorsqu’il n’y a pas eu de prévention suffisante auparavant. Elle a ajouté du stress supplémentaire pour les salariés. Si auparavant l’entreprise n’avait pas de questionnement sur les RPS, de mesures de prévention contre le stress au travail, elle se retrouve avec une situation encore plus compliquée à gérer.
Certaines entreprises ont pris conscience de cette situation et ont essayé de mettre en place des mesures. Cela a été un tremplin pour prévenir les RPS mais pour les entreprises qui n’étaient pas sur ces questionnements, c’est d’autant plus difficile.
De mon point de vue il reste encore beaucoup d’entreprises à la traine avec un problème de compréhension, de connaissance et de compétence sur les RPS.
Pensez-vous que d’autres facteurs viendront accentuer les RPS ? Existe-t-il, selon vous, des signaux faibles ignorés ?
En tant que consultante, je vois beaucoup de problèmes de charge de travail et d’intensification du travail qui, même en télétravail, touchent le salarié.
Il y a des signaux faibles mais ce qui est à déplorer c’est l’ignorance face à certains signaux forts. Par exemple, dans des cas de
harcèlement, souvent les entreprises restent encore dans le déni, elles minorent l’influence de l’organisation du travail et des facteurs de risques que cette dernière peut générer. Un salarié qui a avoué son mal-être révèle souvent d’autres situations de souffrance dans l’entreprise alors que l’entreprise imagine souvent que ce risque est circonscrit à une personne. Un salarié affecté peut être le révélateur de tout un collectif de travail qui souffre.
Dans quelle mesure l’employeur est-il responsable de la santé mentale de ses employés ?
Le mal-être, voire le suicide, sont souvent multifactoriels mais il faut néanmoins savoir si l’entreprise n’a pas une part de responsabilité dans la dégradation de la santé mentale qui a pu concourir à accentuer la souffrance. L’entreprise ne peut pas toujours savoir si le salarié est en situation de mal-être mais elle doit s’assurer que sa structure et son organisation ne génèrent pas de risques susceptibles de provoquer des RPS.
Il existe une obligation de prévention à la charge de l’entreprise.
Beaucoup de salariés sont exposés aux RPS et une dégradation de leur santé mentale est à prévoir. La période est particulièrement anxiogène avec des faillites à venir. La santé mentale des entrepreneurs aussi est à prendre en compte. C’est également le cas des étudiants qui souffrent énormément de leur formation en distanciel. Et n’oublions pas que les étudiants d’aujourd’hui sont nos futurs salariés, qu’ils vont bientôt rentrer sur le marché du travail et vont façonner les organisations du futur.
Nina Tarhouny Docteure en droit, spécialiste de la prévention organisationnelle des risques psychosociaux et de l’amélioration des conditions de travail Fondatrice du Cabinet Global Impact
Les risques psychosociaux : parole d’expert
Tout laisse aujourd’hui présager une augmentation des risques psychosociaux : est-ce également votre point de vue ? Comment voyez-vous cette évolution ?
C’est un risque identifié sans ambiguïté. Dans le monde du travail, les RPS ont pris le pas sur beaucoup d’autres risques : physiques, chimiques, etc.
C’est important de savoir aussi que les entreprises ont appris à prévenir les RPS, et ce n’est pas parce qu’il y a plus de risque psychosocial, qu’il n’y a pas une meilleure gestion de ce risque.
Je souscris parfaitement à l’idée que le RPS est identifié par les entreprises françaises comme le risque numéro 1, à la fois parce qu’il est très présent et parce qu’il a des impacts très importants sur l’activité.
Quel impact la crise sanitaire a-t-elle pu avoir sur la montée des RPS mais également sur la prise de conscience de ces risques ? La crise sanitaire a amplifié ces risques psychosociaux. Et les entreprises sont devenues des acteurs de santé par la force des choses. Des acteurs de prévention, de soins, d’attention portées aux salariés.
Il y a des éléments spécifiques aux conséquences de la crise, qui sont liés à deux sujets principaux : la transformation des pratiques professionnelles et l’inquiétude par rapport à l’avenir.
Tout d’abord avec des questions sur l’intensité du travail (complexité, rapport entre les objectifs et les moyens), le rythme des changements et aussi des questions sur l’autonomie dans le travail et les rapports sociaux.
La deuxième famille de risques liés à cette crise, c’est l’inquiétude par rapport à l’avenir. Même si l’emploi en 2020 n’a pas beaucoup été impacté, la période reste anxiogène.
La prévention du risque psychosocial nécessite évidemment un travail important sur les facteurs de protection.
Une entreprise ou une personne en bonne santé c’est un équilibre entre d’un côté l’exposition à des facteurs de risques et de l’autre l’exposition à des facteurs de protection.
Ce qui est en train de changer c’est que les RPS montent dans la hiérarchie des risques dans l’entreprise.
La sensibilité des entreprises sur ce sujet est de plus en plus forte donc il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que les entreprises vont s’en occuper.
Donc ce n’est pas parce que le risque est plus important que la situation va nécessairement se dégrader.
Pensez-vous que d’autres facteurs viendront accentuer les RPS ? Existe-t-il, selon vous, des signaux faibles ignorés ?
Oui mais plus on est entrainé, plus on sera armé pour gérer l’apparition d’autres facteurs.
Les entreprises qui ont une culture de sécurité physique ont été plus à même de progresser en matière de prévention des RPS.
Tout cela doit être animé dans une politique de prévention. Il faut être lucide et mettre en place des actions.
David Mahé
Président de Stimulus Fondateur du cabinet Human&Work
Panorama des solutions en gestion des risques
Face aux risques présentés dans le premier chapitre et l’interdépendance de ces menaces, les responsables de la sécurité, préventeurs, dirigeants d’entreprise, RH…
doivent envisager la gestion des risques de manière globale et cohérente.
Tout employeur porte la responsabilité d’assurer la santé et la sécurité des salariés exerçant au sein de son organisation. L’objectif est de définir un plan d’action spécifique à chaque entreprise.
Selon la nature des risques auxquels cette dernière est exposée, les réponses apportées peuvent être très différentes.
L’avènement du numérique a ouvert la voie à de nouvelles solutions de prévention, plus élaborées. L’internet des objets a notamment contribué à améliorer les conditions de travail, réduire le stress environnemental, avertir les salariés en cas de dangers imminents, etc. Loin d’être des gadgets, ces objets connectés affichent une vraie promesse de valeur pour les employeurs dans le cadre de leur politique de prévention des risques. Mais ils les exposent à
de nouvelles menaces cyber, qui contraignent les développeurs et les utilisateurs à une vigilance accrue. Ces dispositifs sont, en effet, particulièrement vulnérables. À court et moyen termes, les outils de prévention des risques vont encore évoluer avec une meilleure appropriation des technologies émergentes (blockchain, 5G, IA, etc.) et un assouplissement (attendu) de la législation.
6 TENDANCES CLÉS DANS LES SOLUTIONS DE PRÉVENTION/GESTION DES RISQUES
Solutions centrées sur l’humain
(prise en compte des besoins de l’utilisateur)
Nouvelles formes de travail et de management, EPI confortables, adaptés
à la morphologie de l’utilisateur, etc.
Utilisation des objets connectés pour la sécurisation des opérateurs et des sites industriels, l’amélioration du bien-être
des salariés, etc.
Intégration des
objets connectés Recours à l’IA, Big Data, réalité augmentée et réalité virtuelle
Nouvelles technologies utilisées dans la surveillance, la formation,la cybersécurité,
la lutte contre les fraudes, etc.
Digitalisation
Digitalisation des protocoles de sécurité, de la formation,
de la maintenance, etc
Automatisation robotisation
Robotisation des activités de surveillance, automatisation
des tâches dangereuses, etc.
Sophistication des équipements et des solutions
Utilisation de nouveaux matériaux pour les textiles techniques, sophistication des solutions de cyberprotection, etc.
Équipements et solutions de protection individuelle
Équipements et solutions de protection collective
• Vêtements et chaussures connectés : contrôle de la température, avertissement en cas de chute, détection de position homme mort, etc.
• Casques intelligents pour le BTP : lecture automatique des balises situées sur le chantier, identification longue portée, gestion des autorisations, etc.
• Gants en fils de bambou anti-coupures
• Médaillons connectés détectant une zone à risques
• Casques respiratoires équipés d’une caméra thermique
• Alarmes intégrées aux chaussures techniques s’activant en cas de mouvement anormal
• Bottes résistantes aux acides concentrés et chauds
• Exosquelettes
• Bâtiments intelligents
• Mise en place de procédures de désinfection, de signalisation et de sens de circulation en entreprise, de purificateurs d’air, etc.
• Robots nettoyeurs
• Détecteurs de fumée intelligents
• Robots-inspecteurs utilisés en cas d’accès difficile ou dangereux
• Drones de détection et de localisation du feu
• Capteurs de température connectés
• Systèmes automatisés de collecte et d’analyse des données pour un contrôle permanent des équipements industriels EPI connectés - EPI intelligents - Textiles haute performance - Eco-conception
Recours à des procédés d’assistance physique
Amélioration de la qualité de l’environnement de travail
(réduction des émissions de bruit, de produits dangereux, de poussière, de chaleur, etc.) Renforcement de la protection physique (prévention des chutes, des incendies, etc.) Renforcement de la protection sanitaire
Robotisation/automatisation des tâches Intégration des objets connectés sur site Digitalisation de la maintenance industrielle
Modification de l’implantation géographique des différentes unités
(stockage, administration, etc.) pour limiter le niveau d’exposition des personnes aux risques Travaux de renforcement du bâtiment
Tendances et solutions contre les risques professionnels et industriels
Selon son secteur d’activité et les risques auxquels ses salariés sont exposés, l’employeur peut actionner différents dispositifs
Tendances et solutions contre les risques professionnels et industriels
Formations des salariés
Qualité de vie au travail (QVT)
• Formations utilisant la réalité virtuelle : simulations d’environnement de travail à risques, ateliers avec situation accidentogène sur chantier, manipulations d’engins en situation exceptionnelle…
• Serious games : sensibilisation aux gestes qui sauvent…
• Escape games : formation des collaborateurs à la santé au travail
• Création de fonctions dédiées à la promotion du bien-être au travail (Chief Happiness Officer)
• Outils pour faciliter le travail à distance et le télémanagement (outils pour le travail collaboratif et la gestion de projet, messageries en ligne pour rester au contact de son équipe, etc.)
• Espaces de coworking spécialisés (dédiés à une même profession, dédiés aux parents avec une offre de garderie, etc.), Flex office
• Aménagement de lieux de détente
• Outils digitaux pour rendre le bureau « intelligent » (réservation des espaces en temps réel, digitalisation des accès, marketplace de services à destination des salariés, etc.)
• Objets connectés mesurant en temps réel le bruit, la température, la luminosité, etc.
• Objets connectés pour le suivi des constantes physiques et physiologiques des salariés (mesure du niveau de stress, mesure de la pénibilité au travail, etc.)
Serious games - E-learning - Réalité virtuelle
Nouvelles formes de management (entreprise libérée, management participatif, autonomisation des salariés, promotion du bien-être au travail, équilibre vie professionnelle/vie privée, etc.)
Nouvelles formes d’organisation du travail (télétravail, coworking, etc.)
Nouveaux aménagements des espaces de travail (flexibilisation et personnalisation des espaces de travail, aménagements de bureaux design et ergonomiques, smart office, etc.)
Intégration des objets connectés
Tendances et solutions contre les risques de malveillance
Systèmes de sécurité physique et électronique
Équipements et solutions de protection collective
• Vidéosurveillance intelligente : détection des incidents (intrusion, franchissement, objet abandonné, etc.), reconnaissance automatique (lecture de plaque d’immatriculation, reconnaissance faciale, etc.), analyse des expressions faciales, analyse intelligente des
mouvements pour réduire le taux de fausses alarmes, etc.
• Diversification de la biométrie (biométrie comportementale)
• Clés électroniques intelligentes pouvant être désactivées ou réactivées à distance
• Badges virtuels sur smartphone, puces sécurisées intégrées aux wearables
• Drones de surveillance, robots patrouilleurs
• Caméras portatives (« caméras piéton »)
• Sécurité prédictive grâce à des programmes informatiques capables de déterminer quand et dans quelle partie du bâtiment un acte malveillant pourrait être commis
• Gants de palpation détectant métaux et explosifs pour des fouilles de sécurité fiables et non intrusives
• Nouveaux moyens de déplacement (les gyropodes par exemple)
Amélioration de la qualité de la surveillance grâce à l’IA et à la collaboration homme/machine Utilisation de technologies de détection thermique
Personnalisation et sécurisation des accès Dématérialisation et contrôle d’accès distant Interopérabilité des dispositifs
Amélioration de la qualité de la surveillance via une collaboration homme/machine Anticipation des actes malveillants grâce à l’IA
Simplification et amélioration de la qualité et de la rapidité des interventions
Tendances et solutions contre les risques de malveillance
Cyberprévention Cyberprotection
• Couplage de l’authentification multi-facteurs (qui inclut un mot de passe et une confirmation d’authentification additionnelle) aux technologies biométriques (empreintes digitales, modèles de voix, etc.)
• Logiciels garantissant la sécurité du code source
• Tatouages numériques/Codage par QR Code
• Détection d’anomalies grâce à l’analyse du comportement des utilisateurs (User Behaviour Analytics, UBA)
• Plateformes logicielles permettant la sécurisation des postes de travail à distance
• Solutions tout-en-un proposant des applications bureautiques, des applications de visioconférence mais également une sécurisation du poste de travail (antivirus, création de mots de passe sécurisés, etc.)
Sécurisation des accès
Sécurisation des logiciels et des plateformes d’IA Sécurisation des objets connectés et du cloud Sécurisation des données et de leur traitement
Solutions de cybersécurité basées sur l’IA, sur la technologie blockchain, sur les supercalculateurs
Sécurité full cloud (Security-as-a-Service)
Solutions de cybersécurité spécifiques au télétravail
Formations des salariés
• Formations simulant des situations d’incendie par VR, d’évacuation en situation d’urgence, sensibilisation à la cybersécurité, etc.
• Scénarios de gestion de crise mis en scène par la réalité augmentée Serious games - E-learning - Réalité virtuelle
Le secteur de la défense, un laboratoire d’idées et d’innovation
Le domaine de la défense représente un véritable incubateur pour les acteurs de la prévention des risques.
Aujourd’hui, la recherche porte essentiellement sur l’amélioration des performances physiques, la collaboration homme/
machine, voire machine/
machine, la miniaturisation ou bien encore l’analyse prédictive. Dans certaines applications, les personnels sont désormais dotés de capacités surhumaines.
L’avenir laisse présager de capacités encore plus impressionnantes.
Amélioration des équipements et des performances physiques
• Exosquelettes motorisés et dotés d’IA
• Systèmes de vision intelligents : lunettes de protection proposant reconnaissance faciale, lecture de panneaux, partage de données
• Protections auditives intelligentes : contrôle de niveau de protection en fonction de l’environnement sonore, collecte de données
• Gants et chaussures hyper-adhérents permettant de se déplacer sur toute surface peu importe l’inclinaison, etc.
Miniaturisation
• Drones de poche pour des missions de reconnaissance et surveillance
• Antennes 3D miniatures
Collaboration homme/machine
• Travail collaboratif entre humains et machines grâce à l’IA : partage d’informations pertinentes, évaluation de la charge cognitive, etc.
Supériorité informationnelle
• Recours à l’IA
• Recours au Big Data
• Recours à la technologie quantique (capteurs quantiques permettent une meilleure sensibilité des mesures et une meilleure stabilité sur le terrain etc.)
Analyse/maintenance prédictive
• Maintenance différenciée et prévisionnelle grâce à l’IA et au Big Data (amélioration de la disponibilité des équipements, réduction des coûts de maintenance, etc.)
Le secteur de la gestion des risques a d’ores et déjà saisi quelle application ces équipements pouvaient avoir : le géant LG a développé en 2018 un exosquelette du bas du corps utilisant l’IA. Ces jambes robotisées soutiennent la position debout et augmentent la force.
Le recours à l’IA pour ses capacités à traiter une quantité de données a déjà fait ses preuves dans la gestion des cyber-menaces : évaluation quantitative des risques et des vulnérabilités, prédiction de futures infections par des malwares, détection de fraudes, analyse de comportements malveillants, etc.
Aux États-Unis, de nombreux tests sur l’analyse prédictive ont été réalisés pour la sécurité publique. Cette police prédictive s’appuie sur des outils utilisant des algorithmes afin d’établir en temps réel la probabilité qu’un délit survienne selon la zone géographique et selon les types d’infractions.
Surveillance automatisée et/ou à distance
• Drones à forte autonomie
• Robots par technologie de navigation par l’image pour explorer les itinéraires dangereux par exemple
• IA pour des missions de détection-reconnaissance- identification, etc.
Ces dernières innovations permettent l’amélioration des systèmes de vidéosurveillance traditionnels : identification plus rapide, objet caché, luminosité insuffisante… L’IA contribue aussi à enrichir les technologies de reconnaissance sans visage, c’est-à- dire des techniques qui fondent l’identification sur d’autres informations relatives à la personne (la taille, le type de vêtements, la corpulence, la posture, etc.)
Cas pratique : l’innovation textile
Des enjeux considérables : - Un haut niveau
de performance et de confort - Des tissus qui
intègrent des objets connectés - Des techniques
de production durables
Des textiles techniques conçus initialement à des fins sportives pour améliorer la résistance, la performance du corps humain et augmentés d’objets connectés, mesurant les paramètres vitaux, ont été largement repris dans le secteur des vêtements professionnels. Des tendances que le textile technique s’est appropriées et qui conjuguent ces différentes caractéristiques :
Éco-conception
• Utilisation de matières recyclées
• Utilisation de matières biosourcées (fibres végétales : lin, chanvre…, polymères issus de la chimie du sucre, etc.)
• Recherche de nouvelles familles de polyamides non dérivés du pétrole (polyamides à base d’huile de ricin, à base de sous-produits de la production de cellulose, etc.)
• Utilisation de procédés de teinture consommant moins d’eau, moins d’énergie et moins de produits chimiques
Design orienté vers l’utilisateur
• Création de vêtements de protection sur-mesure grâce à l’utilisation du scanner 3D (masques respiratoires adaptés à la forme du visage de l’opérateur par exemple)
• Féminisation des vêtements de protection (gilet pare-balles pour femme par exemple)
• Prise en compte de l’expérience utilisateur avec des vêtements faciles à porter, à entretenir, etc.
Biomimétisme
• Recherche sur la soie d’araignée ou la fabrication de nacre par les huîtres pour la création de gilets pare-balles à base de matériaux plus résistants et plus légers que l’acier
• Étude du plumage du canard (qui isole du froid et de l’eau) pour créer des textiles hydrophobes et isolants
• Reproduction des écailles sur des vêtements de protection en s’inspirant de la carapace de certains animaux pour limiter les risques de coupure
Instrumentation textile
• Intégration des technologies NFC et RFID pour les vêtements connectés
• Intégration de capteurs piézoélectriques pour rendre les vêtements capables de capter et stocker l’énergie
• Broderie de micro-leds pour rendre les vêtements lumineux
• Développement de tissus aux fonctions anti-bactérienne, auto-nettoyante, anti-UV, etc., pour améliorer l’hygiène et la sécurité des opérateurs
Protection-confort
• Utilisation des matériaux à changement de phase (PCM) pour des vêtements thermorégulateurs
• Utilisation de la technique du tricot pour fabriquer des vêtements non-cousus, plus souples
Cas pratique : la gestion du risque sanitaire
L’apparition du Coronavirus et son expansion ont remis au premier plan la question de l’hygiène en entreprise.
Considéré jusque-là comme un risque maîtrisé, son ampleur a bouleversé nos prérequis et a nécessité que chaque
organisation mette en place de nouveaux protocoles et de nouvelles solutions pour assurer la continuité et la reprise des activités.
COMMENT PRÉVENIR / GÉRER LES RISQUES SANITAIRES SELON LES SOURCES DE TRANSMISSION ?
SUR QUELLES NOUVELLES SOLUTIONS
LA GESTION DU RISQUE COVID A PU S’APPUYER ? Réservoir (contient le contaminant)
• Éliminer les conditions favorisant la contamination
• Confiner les locaux
• Contrôler l’introduction d’éléments contaminés
Conditions de travail
• Système de purification rapide de l’air et des surfaces en présence
d’organismes pathogènes, notamment du virus responsable de la COVID-19
• Machine de désinfection des mains en 7 secondes, sans contact et avec une lotion hydro-végétale 100% naturelle qui n’abîme pas la peau
• Robot avec lampe UV-C germicide qui permet de désinfecter de grandes surfaces
• Création de postes/nouvelles fonctions,
Mode de transmission
(contact, inoculation, ingestion, etc.)
• Limiter le nombre de personnes exposées
• Modifier les processus de nettoyage/désinfection
• Confiner les sources de contamination
• Assurer une bonne ventilation des locaux
• Utiliser des EPI
• Respecter les règles d’hygiène
• Assurer l’approvisionnement des produits de santé nécessaires à la protection des salariés
Systèmes de sécurité
• Système d’analyse d’images vidéo et d’alerte grâce à l’IA en cas de non-respect des distances de sécurité ou de non-port du masque
• Lecteur de contrôle d’accès ou portique équipé d’un capteur infrarouge contrôlant la température des opérateurs
• Solution de comptage par Capteur 3D, qui permet de surveiller le nombre de personnes sur site en temps réel
Hôte
• Vacciner le personnel
• Adopter des mesures prophylactiques
• Aménager les postes de travail des personnels à risques
• Mise en place d’une cellule de coordination de crise
Hôte
• Masque qui devient fluorescent en cas de contact avec le coronavirus
• Tissu composite doté de propriétés antivirales grâce à un revêtement à base de particules d’argent
LE RISQUE SANITAIRE INCLUT CES DIFFÉRENTS COMPOSANTS
Contaminant biologique Bactéries, virus, champignons,
parasites, etc.
Contaminant chimique Métaux lourds, hydrocarbures,
dioxines, etc.
Contaminant physique Rayonnements ionisants, ultraviolets,
champs électromagnétiques, etc.
Conclusion
On l’a vu, tenter de cartographier les risques auxquels hommes et organisations sont exposés, c’est se pencher sur une carte qui ne cesse de se recomposer, sous l’influence d’innombrables facteurs environnementaux. Avec une dynamique supplémentaire : l’interconnexion entre les risques, la porosité entre eux, qui veut qu’un risque est susceptible d’en générer d’autres.
En s’inspirant notamment du secteur de la défense, la prévention et la gestion de ces risques mobilisent de plus en plus la puissance de la R&D.
Les thèmes, nombreux, portent, entre autres, sur les exosquelettes motorisés avec IA embarquée, les lunettes et protections auditives intelligentes, les drones et la robotique, les mini-antennes 3D, les micro-capteurs quantiques, le travail collaboratif, les systèmes prédictifs à base d’IA et de Big Data, la maintenance prévisionnelle…
On le voit, les avancées sont partout : dans les matériaux, l’électronique embarquée, le traitement de la donnée… mais aussi les process, la formation ou encore le cadre réglementaire.
Si, depuis peu, la collecte de données et l’intelligence artificielle renforcent l’anticipation et l’efficacité des interventions, ces technologies, aussi poussées soient-elles, n’affranchissent pas l’organisation de former ses collaborateurs à la sécurité et à la cybersécurité. D’où l’intérêt de jouer des scénarios de gestion de crise.
La course-poursuite entre risques émergents et solutions innovantes continue plus que jamais à stimuler les marchés de la prévention et de la maîtrise des risques.
Lexique
• Biométrie comportementale : biométrie liée à des caractéristiques
comportementales dynamiques comme les intonations de voix, la démarche, les gestes…
• Biomimétisme : processus d’innovation et d’ingénierie qui s’inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
• Blended learning : type de formation mixte entre formation en présentiel et formation à distance
• Blockchain : technologie qui permet de stocker et transmettre des informations de manière transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle
• Chief Covid Officer : fonction dédiée à l’accompagnement opérationnel de la crise sanitaire dans les entreprises
• Cloud : espace de stockage, puissance de calcul et logiciels exécutables dans un centre de données distant
• Coworking : partage d’un espace de travail par des professionnels indépendants
• Flex office : absence de poste de travail attitré à chaque salarié
• Informatique quantique : domaine d’étude visant à développer une informatique basée sur les principes de la théorie quantique. Cette technologie pourrait permettre de résoudre des opérations plus rapidement tout en consommant moins d’énergie que les ordinateurs traditionnels.
• Intelligence artificielle : processus d’imitation de l’intelligence humaine qui repose sur la création et l’application d’algorithmes exécutés dans un environnement informatique dynamique
• Ionisant : un rayonnement est dit « directement ionisant » lorsqu’il est constitué de particules électriquement chargées d’énergie suffisante pour produire des ions par interaction avec la matière
• Matériaux à changement de phase : tout matériau capable de changer d’état physique dans une plage de température restreinte, grossièrement située entre 10 et 80 degrés
• NFC (Near Field Communication) : technologie qui permet de transmettre des informations d’un appareil à un autre de façon automatique et sans qu’il n’y ait besoin d’appariement
• Rançongiciel (ou ransomware) : logiciel malveillant qui peut bloquer l’accès à un ordinateur, un téléphone portable, ou bien chiffrer des données personnelles et vise à extorquer de l’argent à la victime en échange du déblocage de sa machine ou de la clé de décryptage de ses données
• RFID (Radio Frequency Identification) : technologie permettant d’identifier un objet, d’en suivre le cheminement et d’en connaître les caractéristiques à distance grâce à une étiquette émettant des ondes radio
• Piézoélectrique (capteurs) : capteurs utilisant la piézoélectricité, soit la propriété que présentent certains corps de se polariser électriquement (soit de générer un champ ou un potentiel électrique) sous l’action d’une contrainte mécanique
• Polyamide : matières initialement en plastique issues de l’industrie chimique et réalisés à partir de pétrole
• Prophylactique : qui prévient une maladie
• Wearables : objets pouvant être portés (vêtements ou accessoires) qui intègrent de l’informatique ou de l’électronique leur permettant généralement d’être connectés