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« Le Platon de Panétius ». À propos d’un témoignage inédit de Galien

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Philosophie antique

Problèmes, Renaissances, Usages

 

8 | 2008

Les anciens sophistes

« Le Platon de Panétius »

À propos d’un témoignage inédit de Galien Jean-Baptiste Gourinat

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/philosant/4630 DOI : 10.4000/philosant.4630

ISSN : 2648-2789 Éditeur

Éditions Vrin Édition imprimée

Date de publication : 3 décembre 2008 Pagination : 139-151

ISBN : 978-2-7574-0076-0 ISSN : 1634-4561 Référence électronique

Jean-Baptiste Gourinat, « « Le Platon de Panétius » », Philosophie antique [En ligne], 8 | 2008, mis en ligne le 01 juillet 2021, consulté le 01 juillet 2021. URL : http://journals.openedition.org/philosant/4630 ; DOI : https://doi.org/10.4000/philosant.4630

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Philosophie antique, n° 8 (2008), 139-151

« LE PLATON DE PANÉTIUS »

À PROPOS D’UN TÉMOIGNAGE INÉDIT DE GALIEN* Jean-Baptiste GOURINAT

Centre de recherches sur la pensée antique, CNRS, Paris

RÉSUMÉ. Dans le Peri alypias de Galien, qui vient d’être redécouvert et édité par V. Boudon-Millot, Galien mentionne « le Platon de Panétius ». Étant donné le contexte, il est presque certain qu’il s’agit d’une édition de Platon par le philo- sophe stoïcien Panétius, édition dont on ignorait jusqu’ici l’existence.

SUMMARY. In his Peri alypias, recently rediscovered and edited by V. Boudon-Millot, Galen speaks of “Panaetius’ Plato”. Given the context, it is almost certain that this expres- sion refers to an edition of Plato’s dialogues by the Stoic philosopher Panaetius. Until now, the existence of this Panaetian edition was unknown.

* Je tiens à exprimer ma gratitude à Véronique Boudon-Millot pour avoir bien voulu répondre par courrier électronique à quelques questions que je lui ai posées concernant l’interprétation de passages délicats de Galien, et pour avoir bien voulu relire le présent article avant publication. Je remercie également Jonathan Barnes pour ses pertinentes suggestions.

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On sait depuis longtemps que Panétius, le septième et peut-être le dernier scolarque de l’école stoïcienne1, était un « amateur de Platon », selon l’expression de Philodème2, et ce au point d’« abandonner certains des dogmes zénoniens à cause de l’Académie et du Péripatos »3. Mais ce que plus personne au monde ne savait depuis plus de sept cents ans, c’est que cet « amour » de Panétius pour Platon était allé jusqu’à l’existence d’un « Platon de Panétius », qui, selon toute vraisemblance, consistait en une édition de Platon par Panétius, et dont un exemplaire était en pos- session de Galien jusqu’en 192, date où il le perdit dans l’incendie des dépôts de la Voie Sacrée, incendie qui détruisit ceux de ses papiers qu’il y avait déposés. C’est l’information, capitale pour l’histoire du stoïcisme et du platonisme dans l’Antiquité, qui vient d’être révélée dans l’editio princeps par Véronique Boudon-Millot d’un traité de Galien longtemps considéré comme perdu, et « miraculeusement retrouvé », selon ses propres termes4.

1. Après Panétius, Dardanos et Mnésarque sont décrits par Cicéron comme principes Stoicorum à Athènes (Ac. Pr. II, 69), et, en s’appuyant parallèlement sur un passage de Philodème, Stoic. Hist. (PHerc. 1018), col. LIII, 5-7 où on lisait que Dardanos avait succédé à Panétius, on a souvent pensé que Cicéron décrivait par là un scolarquat bi- céphale. Mais cette lecture a été invalidée par Dorandi 1994, qui lit que Dardanos « a été le disciple de Panétius à Athènes ». On a donc désormais généralement abandonné la thèse d’un scolarquat conjoint. Sedley 2003, p. 26, fait remarquer que Philodème arrête la liste des scolarques à Panétius et semble impliquer que la liste des successeurs de Zénon s’arrête à lui ; selon lui (p. 26-27), l’école pourrait avoir été réinstallée à Rhodes par Posidonius.

2. Filoplavtwn : Philodème, Stoic. Hist. (PHerc. 1018), col. LXI, 2-3 (Panétius, T 1 Alesse). Selon Philodème, il était également filoaristotevlh". Voir aussi Cicéron, Fin.

IV, 79 (Panétius T 79 Alesse) : semperque habuit in ore Platonem, Aristotelem, etc. Panétius appelle aussi Platon « l’Homère des philosophes » (Cicéron, Tusc. I, 79 = Panétius T 120 Alesse). Pour les fragments et témoignages sur Panétius, voir aussi désormais Vimercati 2002.

3. PHerc. 1018, col. LXI, 4-7.

4. Les dernières mentions connues de ce traité dataient du XIIIe s., et sa trace était jusqu’à maintenant perdue après cette date (voir Boudon-Millot 2007, p. 83-86).

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Le traité de Galien qui contient cette information capitale (et beau- coup d’autres en vérité5) est le traité Sur l’inutilité de se chagriner (Peri aly- pias). Son titre était connu par sa mention dans le traité de Galien Sur ses propres livres, XV, 1 p. 169, 17 Boudon-Millot (XIX, 45 K.). Il a été récem- ment identifié, malgré un titre fautif (Peri; ajlugisiva"), par V. Boudon- Millot parmi les textes de Galien contenus dans le Vlatadon 14, redécou- vert dans la bibliothèque du monastère des Vlatades à Thessalonique par Antoine Pietrobelli6. La redécouverte de ce manuscrit avait déjà permis en 2005 la publication d’un autre inédit de Galien, le De propriis placitis, qui n’était jusqu’ici connu que dans une traduction arabo-latine partielle7. Il n’est donc pas exagéré de dire que la redécouverte et la publication progressive des trésors du Vlatadon 14 est l’une des plus importantes découvertes philologiques de ce début du XXIe siècle, en tout cas la plus importante en ce qui concerne Galien.

Dans le Peri alypias, Galien répond à une question du jeune homme destinataire de l’ouvrage qui lui a demandé « quel exercice, ou quels discours ou quels dogmes [l’]avaient préparé à ne jamais [se] chagriner »8. Son destinataire avait été particulièrement impressionné par l’absence de peine de Galien à la suite de la perte de biens nombreux lors de l’incen- die de 192 qui détruisit les dépôts de la Voie Sacrée où Galien avait déposé de nombreux objets de valeur (or, argent, argenterie), dont des papiers : des reconnaissances de dettes et des manuscrits de ses propres œuvres (§ 4), des « ouvrages autographes » de grammairiens, d’orateurs, de médecins et de philosophes et des éditions rares de nombreux auteurs (§ 13), et enfin des éditions recopiées et corrigées de sa main (§ 14-15).

Galien explique en effet qu’il avait recopié pour son propre usage bon nombre d’ouvrages qu’il avait édités lui-même en corrigeant le texte et en les accompagnant de signes de ponctuation pour en faciliter la lecture :

14. J’ai perdu ce même jour tous les livres qu’après correction j’avais écrits pour me servir d’exemplaire de base exempt d’obscurités et de fautes de graphies, de façon à faire mienne une édition fondée sur ce que j’avais découvert en plus, après avoir retravaillé les graphies pour aboutir à l’exactitude, de sorte qu’il n’y avait rien de trop ou de moins, pas même 5. Je ne mentionnerai ici que celles qui concernent le stoïcisme : Galien avait édité pour son propre compte des ouvrages de Chrysippe (§ 15), et il cite un apophtegme inédit de Musonius Rufus (§ 73). Un autre passage (§ 48) rapporte une anecdote déjà connue par ailleurs sur Zénon de Citium. Le texte contient également beaucoup d’infor- mations sur la transmission d’Aristote et de Théophraste.

6. Boudon-Millot 2007, p. 73-74 ; cf. Boudon-Millot et Pietrobelli, 20051. 7. Boudon-Millot et Pietrobelli, 2005b.

8. Galien, Alyp. § 1 : tiv" a[skhsi" h] lovgoi tivne" h] dovgmata pareskeuavsavn me mhdevpote lupei'sqai.

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« Le Platon de Panétius » 143 une paragraphè simple ou double, ou une coronis incorrectement placée au milieu des livres, sans parler du point ou de la virgule, qui, comme tu sais, ont une importance si grande dans les livres peu clairs que celui qui leur porte attention n’a pas besoin de commentateur. 15. Tels se pré- sentaient les livres de Théophraste, d’Aristote, d’Eudème, de Cleitos, de Phainas, ainsi que la plupart de ceux de Chrysippe et de tous les anciens médecins9.

Inutile de commenter l’intérêt exceptionnel de la pratique décrite ici par Galien, celle d’éditions privées faites pour son usage personnel, une pratique qui, d’après les termes de Galien, pourrait n’avoir rien de par- ticulièrement exceptionnel : il n’indique pas que cette manière d’éditer pour soi des textes est une pratique qui n’appartient qu’à lui. Le passage souligne aussi la difficulté qu’il y avait à lire des éditions dépourvues de signes de ponctuation10. Avant de décrire ces éditions personnelles, Galien décrit les ouvrages de sa bibliothèque dont la perte est tout aussi irréparable, et qui comprennent soit des éditions réputées, soit des manu- scrits « autographes ». Non seulement ces autographes, mais aussi une partie au moins de ces éditions sont irrémédiablement perdus et impos- sibles à remplacer, puisque les bibliothèques publiques du Palatin ont brûlé le même jour (§ 12). C’est dans ce contexte qu’apparaît la mention du « Platon de Panétius ». Je reproduis ici l’ensemble du § 13 et sa tra- duction par V. Boudon-Millot :

Ou[te ou\n o{sa spavnia kai; ajlãlÃacovqi mhdamovqen keivmena dunatovn ejstin eujrei'n ªejstinº, ou[te tw'n mevswn, dia; de; th;n th'" grafh'"

ajkrivbeian ejspoudasmevnwn, Kallivnia kai; Attikiana; kai; Pedoukiv- nia kai; mh;n Aristavrceia oi{tine" eijsin ”Omhroi duvo kai; Plavtwn oJ Panaitivou kai; a[lla polla; toiau'ta, diaswzomevnwn ejn tauvtai"

tw'n grammavtwn ejkeivnwn aujtw'n a} kaq e{kaston biblivon h] ejgrayan h] ajnegravyanto oiJ a[ndre" w|n h\n ejpwvnuma ta; bibliva. Kai; ga;r grammatikw'n pollw'n aujtovgrafa bibliva tw'n palaiw'n e[keinto kai;

rJhtovrwn kai; ijatrw'n kai; filosovfwn.

Il n’est donc plus possible de trouver tout ce qui est rare et ne se trouve nulle part ailleurs ni, parmi les choses plus ordinaires mais qui sont re- cherchées en raison de l’exactitude de leur graphie, les Callinia, Atticiana, Pedoukinia et assurément les Aristarqueia qui consistent en deux Homère11 et le Platon de Panétius et beaucoup d’autres de la sorte, puisque ces écrits illustres y12 étaient eux-mêmes conservés, écrits que

9. Galien, Alyp., § 14-15, trad. Boudon-Millot.

10. Sur ce point, voir les notes ad loc. de V. Boudon-Millot, p. 106.

11. Je modifie ici légèrement la traduction de V. Boudon-Millot.

12. C’est-à-dire soit dans les bibliothèques du Palatin soit dans les entrepôts de la Voie Sacrée où Galien avait déposé ses livres. V. Boudon-Millot penche plutôt pour la

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ces hommes, qui ont donné leurs noms à leurs livres, avaient, pour cha- cun d’eux, ou bien copié de leur main ou bien fait copier pour eux13. Et de fait, il y avait des livres autographes de beaucoup de grammairiens anciens, d’orateurs, de médecins et de philosophes.

Dans ce qu’il a perdu, en dehors des ouvrages écrits ou édités par lui- même, Galien mentionne donc des ouvrages rares et qui ne se trouvent nulle part ailleurs, et des éditions plus communes. La fin du paragraphe mentionne également des manuscrits autographes14. Cela semblerait in- diquer que Galien avait en sa possession des ouvrages autographes d’au- teurs anciens, ce qui est la manière dont le texte a manifestement été compris par Ibn Abi Usaybi’a dans une histoire de la littérature médicale grecque et arabe écrite vers 1270, puisque celui-ci écrivait que « certains des manuscrits brûlés étaient de la main d’Aristote, d’autres de la main d’Anaxagore et d’Andromachos »15. La liste des auteurs mentionnés ici n’apparaît pas dans la tradition grecque retrouvée16, et elle a de fortes chances d’être fantaisiste. Mais si c’est ainsi qu’il faut comprendre les

« autographes », alors cela signifie que Galien s’était procuré des ou- vrages effectivement très rares, c’est-à-dire des manuscrits d’auteurs (il faut dans ce cas penser que gar renvoie au tout début de la phrase précé- dente, « tout ce qui est rare et ne se trouve nulle part ailleurs » par oppo- sition aux « choses plus ordinaires » décrites dans la suite de la phrase).

Cela devrait conduire à modifier sensiblement l’opinion actuellement dominante, selon laquelle les ouvrages autographes étaient quasi inexis- tants dans l’Antiquité17. Une autre possibilité est que la mention ici d’« autographes » se réfère seulement aux ouvrages que les éditeurs men- tionnés dans la phrase précédente avaient édités de leur propre main (au lieu de confier ce travail à des correcteurs et à des copistes). Il faudrait

seconde solution. On notera que ejn tauvtai" est une correction, le manuscrit comportant ejn toi'".

13. Pour cette traduction de ajnegravyanto, voir Boudon-Millot 2007, p. 105 n. 245.

Peut-être faut-il comprendre « recopiés pour eux-mêmes », au sens de la pratique per- sonnelle de Galien décrite au § 14, celle d’éditions à usage privé. Mais il serait curieux de ne pas expliciter que l’autre type de copie est destiné à la publication.

14. Voir les notes 35 et 246 de V. Boudon-Millot pour le maintien de la leçon du ma- nuscrit, contre la tentation de le corriger.

15. Cité par Boudon-Millot 2007, p. 84-85.

16. Ibid. p. 85 n. 35.

17. Voir Dorandi 2000, p. 51-75, dont les conclusions relativement pessimistes quant à l’existence d’autographes d’auteurs dans l’Antiquité devront sans doute être nuancées à la lumière de la redécouverte du témoignage de Galien, comme Dorandi le prévoit lui- même p. 75 : « le lecteur doit être averti que la documentation dont on dispose n’est pas suffisante pour aboutir à des conclusions absolument certaines ; il faut donc considérer ces résultats comme susceptibles d’évolution. »

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« Le Platon de Panétius » 145 alors comprendre que l’expression « ouvrages autographes » désigne non pas des exemplaires autographes à proprement parler mais des textes copiés de la main de leur éditeur, par opposition à ceux qui sont rédigés par des copistes pour le compte de celui qui donne son nom à l’édition.

Le passage est décisif, mais ne paraît malheureusement pas limpide. La compréhension la plus naturelle du terme est celle d’ouvrages auto- graphes d’auteurs, plutôt que celle d’ouvrages copiés personnellement par leurs éditeurs. Mais on comprendrait toutefois que Galien ait voulu marquer la supériorité d’éditions éponymes d’éditeurs sur des éditions éponymes d’ateliers et les appeler « autographes » au sens de « établies par ceux-là mêmes dont elles portent le nom ».

Quelle que soit l’interprétation correcte de la mention des auto- graphes, tout le début du paragraphe mentionne des éditions savantes, connues sous le nom de leur éditeur. Quand Galien parle d’ouvrages connus sous le nom de ceux qui « avaient, pour chacun d’eux, ou bien copié de leur main ou bien fait copier pour eux » les ouvrages en question, il fait en effet allusion à une pratique de la bibliographie antique, qui est de mentionner une édition de référence soit d’après la ville où elle a été produite, soit d’après le nom de son éditeur quand il était connu : dans le premier cas, on parlait d’éditions kata; povlei", et dans l’autre cas d’éditions kat a[ndra18.

Ce second cas est celui de toutes les mentions identifiables dans le paragraphe. La première mention est celle des « Callinia » : comme le remarque V. Boudon-Millot19, ce terme est un hapax, mais qui se com- prend par analogie avec le terme qui le suit, les « Atticiana », expression qui désigne les éditions préparées par ou pour Atticus, et ce d’autant que Lucien, dans le Contre un ignorant bibliomane, associe les deux noms d’Atti- cus et de Callinus à deux reprises, en les présentant comme ceux de deux auteurs d’éditions (bibliogravfoi, § 24), qu’ils « rédigèrent avec le plus grand soin » (su;n ejpimeleiva/ th'/ pavsh/ e[grayan, § 2). Selon Lucien, Atticus était même « fameux » (ajoivdimo", § 2). De fait, sans compter la probabilité que « le fameux Atticus » ne soit nul autre que le célèbre dédi- cataire de la correspondance de Cicéron, également éditeur des œuvres de celui-ci20, les variantes des « Atticiana » sont plusieurs fois citées, y

18 Voir West 2001, p. 61-73, qui atteste cette pratique pour les éditions d’Homère.

19. Boudon-Millot 2007, p. 105 n. 241.

20. Sur T. Pomponius Atticus, voir Ducos 1989, qui, malheureusement, semble tout ignorer des possibles activités éditoriales d’Atticus, malgré Feger 1956 (voir col. 517 sq.

de Feger). Irigoin 2003, p. 151-152, accepte l’identification de l’auteur des Atticiana avec l’ami de Cicéron sans discuter, mais voir Boudon-Millot 2007, p. 105 n. 241 et Schröder 1934, p. 49 (avec références à des discussions antérieures). Carlini 1972, p. 36-37, accepte aussi l’identification du responsable des Atticiana avec T. Pomponius Atticus (mais il ne cite pas les passages de Lucien). Pasquali 1962, p. 267, trouve que cette identification est

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compris une fois par Galien lui-même21. Dans les fragments de son commentaire duTimée de Platon, Galien signale une variante du texte de 77c4, due aux Atticiana22, uJf eJautou', texte qui est différent d’un texte qui se trouve « dans d’autres éditions », ejx eJautou'23. Il est intéressant de remarquer, à la suite de Jean Irigoin, que le texte des Atticiana est en fait celui de la tradition directe de Platon (manuscrits A et B) et de la tradi- tion indirecte de Stobée, c’est-à-dire qu’il s’agit du texte parvenu jusqu’à nous24. On trouve cinq autres mentions des Atticiana dans le Lexique des dix orateurs du grammairien Harpocration, dont un texte se trouve repro- duit aussi dans Photius et dans la Souda25. Trois de ces mentions con- cernent des passages de Démosthène26, et deux concernent des passages d’Eschine27. Les deux variantes des Atticiana qu’Harpocration relève pour Démosthène, Contre Androtion [22], 20, aujth;n et aujthÛ' se trouvent dans nos manuscrits, la première dans le manuscrit S (Parisinus gr. 2934), et la seconde dans le manuscrit F (Marcianus gr. 416)28. Les variantes du Contre Timocrate [24], 11 de Démosthène attribuées aux Atticiana par Har- pocration et Photius sont également attestées dans nos manuscrits de Démosthène : Harpocration, Lexicon, p. 211, 2, et Photius, Lexicon, p. 287, 22 attribuent une variante différente aux Atticiana, naukrathtikav chez Photius29 au lieu de naukratitikav dans Harpocration : la première se trouve dans les manuscrits S et F (Parisinus gr. 2934 et de nouveau

« peut-être » correcte (forse a ragione) : voir aussi p. 399-400 n. 1. Atticus possédait un atelier où travaillaient « des esclaves très instruits, de très bons réviseurs et de nombreux copistes » (pueri litteratissimi, anagnostae optimi et plurimi librarii) selon Cornelius Nepos, Att.

XIII, 3. Cf. Dorandi 2000, p. 117 (qui ne dit rien hélas des Atticiana) et Sommer 1926. Il ne me semble pas invraisemblable que le célèbre ami de Cicéron dont l’atelier comprenait de nombreux copistes soit identique au « fameux Atticus » mentionné par Lucien.

21. Cf. Schröder 1934, p. 49 ; Irigoin 2003, p. 151-152 ; Boudon-Millot 2007, p. 105 n. 241.

22. En fait, Attikianw'n est une correction du texte transmis, ajttikw'n, mais la correction est quasi unanimement acceptée : voir Schröder 1934, p. 49 et Carlini 1972, p. 37.

23. Galien, in Platonis Timaeum Commentarii Fragmenta, III, 2 (p. 12, 29-13, 7 Schröder), en particulier 13, 3-5 : au{th me;n ejxhvghsiv" moi gevgone kata; th;n tw'n Attikianw'n ajntigravfwn e[kdosin, ejn eJtevroi" de; euJrw;n gegrammevnon dia; to; th'" ejx auJtou' kinhvsew".

24. Irigoin 2003, p. 152.

25. Harpocration, Lexicon, p. 211, 2 Dindorf, repris dans Photius, Lexicon, p. 287, 22 Porson (mais la variante attribuée aux Atticiana n’est pas la même, comme on le verra ci- dessous) et Souda N 57 Adler (la variante est la même).

26. Harpocration, Lexicon, p. 35, 11 ; 108, 17 ; 211, 2.

27. Ibid. p. 55, 6 ; 158, 3.

28. Irigoin 2003, p. 152. Voir Pasquali 1962, p. 279.

29. Pasquali 1962, p. 279, ne relève pas que cette leçon est attestée comme atticienne chez Photius.

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« Le Platon de Panétius » 147 Marcianus gr. 416, respectivement) et la seconde dans le manuscrit A (Monacensis 485). Enfin, pour Olynthiennes, 1, 7, Harpocration, Lexicon, p. 108, 17 (mentionnant par erreur les Philippiques) attribue aux Atticiana une orthographe en ejkpolemh'sai qui se trouve à nouveau dans le manu- scrit S (Parisinus gr. 2934), tandis que la version non atticienne, ejkpole- mw'sai, est attestée dans les manuscrits F et Y. En Olynthienne, 3, 7, le Parisinus gr. 2934 contient même les deux versions, ejkpolemw'sai étant corrigé en ejkpolemh'sai supra lineam. Il semble donc que certains des manuscrits parvenus jusqu’à nous, au moins le manuscrit F, et peut-être S et A, dérivent en partie des Atticiana30 : c’est précisément ce qui est indiqué dans la subscription de l’un de ces manuscrits, le manuscrit F, Marcianus gr. 416, à la fin du discours XI : « édition établie d’après les deux Atticiana », diwvrqwtai ejk duvo Attikianw'n31. Comme pour Pla- ton, notre tradition de Démosthène semble donc dériver au moins par- tiellement des Atticiana. C’est dire l’importance de cette édition possédée par Galien pour l’histoire de nos textes. En ce qui concerne Eschine en revanche, le cas des deux passages relevés par Harpocration est dif- férent : les leçons attribuées aux Atticiana ne se retrouvent pas dans nos manuscrits alors que la leçon retenue comme standard par Harpocration est bien celle de nos manuscrits32. Dans ce cas aucun de nos manuscrits ne dérive des Atticiana, mais ils semblent tous dériver d’une version reconnue comme standard à l’époque d’Harpocration, c’est-à-dire au IIe s.

de notre ère. La conclusion semble donc être que les manuscrits d’Atti- cus ont joui d’une grande autorité, au point que, pour Platon et Démo- sthène, les textes qui sont parvenus jusqu’à nous en dérivent partielle- ment (tandis que pour Eschine, cette tradition, encore connue au IIe

siècle de notre ère, était déjà supplantée par une vulgate qui est la source ou l’une des sources de notre tradition manuscrite). Le témoignage de

30. Contre Usener qui fait remonter toute la tradition de F et de S aux Atticiana, voir les remarques nuancées de Pasquali 1962, p. 278-280, qui montre qu’il est imprudent d’extrapoler comme le fait Usener. Pasquali 1962, p. 280, montre en ce qui concerne S que ce manuscrit doit dépendre « au moins en partie » d’une autre tradition, ce qui n’ex- clut évidemment pas une dépendance, au moins partielle, à l’égard des Atticiana : pour Pasquali, l’identité de certaines leçons de S avec celles attribuées aux Atticiana peut s’expliquer par des erreurs ou des coïncidences, mais Pasquali ne va pas jusqu’à rejeter catégoriquement que S puisse dépendre en partie des Atticiana.

31. Irigoin 2003, p. 152. Voir Pasquali 1962, p. 279 : selon Schröder 1934, p. 49, on retrouve mention des Atticiana dans la subscription du même discours dans le manuscrit B (Monacensis 85), mais elle ne se trouve qu’en F selon l’éditeur le plus récent de Démo- sthène, Dilts (OCT, Oxford, 2002).

32. Pour Eschine, Sur l’ambassade, 99, 7, les manuscrits donnent “Arga", qui est la leçon connue par Harpocration comme standard mais qui n’est pas la leçon qu’il attribue aux Atticiana, ”Arpax. Pour Eschine, Contre Ctésiphon, 122, les manuscrits donnent Qutei'on, alors qu’Harpocration, p. 158, 3 attribue Quvtion aux Atticiana.

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Galien sur Platon est malheureusement isolé, de telle sorte qu’il n’est pas possible d’en conclure que notre tradition médiévale de Platon découle des Atticiana, ce qui est pourtant une inférence bien tentante – mais il faut résister à cette tentation, et l’on peut tout juste en évoquer la possibilité33.

Les « Pedoukinia » sont parfaitement inconnus par ailleurs : on ne sait rien de cet éditeur qui a pu s’appeler Pedoukos ou Pedoukinos34 ou peut- être Peducaeus35. Il n’en va évidemment pas de même d’Aristarque, dont

« deux Homère » sont mentionnés ensuite par Galien. Aristarque de Samos, sans doute le plus célèbre des philologues alexandrins, vécut entre le milieu du IIIe siècle et le milieu du IIe siècle avant notre ère : il fut le cinquième successeur de Zénodote comme bibliothécaire du Musée d’Alexandrie36. Il édita et commenta de très nombreux auteurs, au pre- mier chef desquels Homère. Toute l’Antiquité et en particulier Didyme37 connaissent manifestement deux éditions (ejkdovsei") différentes de l’Iliade par Aristarque, avec de nombreuses variantes de l’une à l’autre38. C’est vraisemblablement le cas aussi pour Galien, qui avait en sa posses- sion « les Aristarqueia qui consistent en deux Homère », qui sont proba- blement ces deux éditions différentes.

Il est donc clair que toute la liste d’ouvrages mentionnés par Galien se réfère bien à ce à quoi il dit qu’elle se réfère, c’est-à-dire à des livres que ceux dont ils portaient le nom, Atticus, Callinus, Pedoukos (ou Pedu- caeus) et Aristarque avaient, « pour chacun d’eux, ou bien copié de leur main ou bien fait copier pour eux » en produisant une édition critique renommée et soignée de ces œuvres. La conclusion coule de source : « le Platon de Panétius » était une édition de Platon préparée par Panétius, peut-être pour son usage privé, et tout aussi célèbre que le Platon, le Dé- mosthène ou l’Eschine d’Atticus, ou que les Homère d’Aristarque. Étant donné que tous les autres ouvrages mentionnés dans la liste sont, comme

33. Voir Pasquali 1962, p. 267 et Carlini 1972, p. 39 contre Usener 1892/1914, p. 143 sq. (1914). On notera le jugement sévère de Pasquali 1962, p. 267, sur la valeur de l’édi- tion d’Atticus : « les deux leçons qu’il a fournies pour Eschine sont erronées ; des trois variantes qu’il fournit pour Démosthène, deux sont erronées », seule la leçon naukrati- tikav pour Contre Timocrate [24], 11 trouvant grâce à ses yeux.

34. Boudon-Millot 2007, p. 105 n. 242.

35. Plusieurs contemporains de Cicéron, dont un propréteur en Sicile, et son fils, impliqué dans la guerre civile, portent ce nom. On ne leur connaît aucune activité éditoriale ou intellectuelle.

36. Voir la présentation classique de Pfeiffer 1968, p. 210-233.

37. Didyme, l’auteur le plus prolifique de l’Antiquité (censé avoir écrit entre 3500 et 4000 ouvrages !), vécut dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. et rédigea d’énormes compilations des travaux de ses prédécesseurs, notamment Aristarque, compilations qui ne nous sont plus connues elles-mêmes que par des fragments.

38. Cf. West 2001, p. 61-67.

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« Le Platon de Panétius » 149 je viens de le montrer, des éditions, et étant donné ce qu’écrit Galien, il est improbable qu’il puisse s’agir d’un ouvrage sur Platon (ce que l’ex- pression, en elle-même, pourrait autoriser). Ce témoignage de Galien jette en fait un jour nouveau sur des témoignages déjà connus concer- nant une activité critique de Panétius relative au texte de Platon.

En effet, selon Diogène Laërce III, 37 (Panétius T 149), « Euphorion et Panétius ont prétendu avoir trouvé de lui [= de Platon] plusieurs versions du début de la République » (trad. R. Goulet). Trois témoignages, celui d’Asclépius, celui de l’Anthologie palatine et celui d’Élias39 attribuent aussi à Panétius la thèse de l’inauthenticité du Phédon : selon Asclépius, Panétius aurait rejeté l’authenticité du Phédon car y est soutenue l’immor- talité de l’âme rationnelle. Si étrange que soit cette déclaration d’inau- thenticité et si controversé que soit le sens qu’il faut lui donner40, elle n’en reste pas moins un élément concordant témoignant d’une activité philologique de Panétius concernant Platon. Le dernier témoignage en ce sens est celui d’Eustathe, ad Odyss., Y, 220, p. 155 Stallbaum (Panétius T 155), à propos de l’orthographe de Platon, qui écrivait, selon Panétius h[Ûdh, ejnenohvkh et ejpepoihvkh avec un h, et non h[Ûdea, ejnenohvkea et ejpepoihvkea. Ces témoignages étaient évidemment parfaitement insuffi- sants pour permettre de soupçonner l’existence d’une édition de Platon par Panétius. Mais, relus à la lumière du témoignage de Galien, ils prennent une tout autre signification et concordent avec l’existence d’un travail éditorial de Panétius concernant le texte de Platon : cette édition, comme l’indiquent les témoignages qui viennent d’être mentionnés, doit avoir été accompagnée d’un commentaire41, qui peut soit avoir été un ouvrage parallèle (comme ce semble avoir été le cas pour les Homère d’Aristarque42) soit une introduction de l’édition. Et si l’on remarque que Galien parle du « Panétius de Platon » comme d’une chose aussi connue que les Homère d’Aristarque ou les Atticiana, alors on peut penser que cette édition était assez fameuse dans l’Antiquité, ce dont semble témoigner l’allusion à l’activité critique de Panétius concernant Platon

39. Asclépius, In Metaph., p. 90 Hayduck (Panétius T 146 Alesse), Anth. Pal. IX, 358 (Panétius T 147 Alesse) et Élias, In Ar. Categ., p. 133 Busse (Panétius T 148 Alesse).

40. Pour un commentaire de ces témoignages, voir Carlini 1972, p. 31-32 et Alesse 1997, p. 287-289.

41. Les témoignages cités mentionnent en effet des jugements de Panétius sur Platon, ce qui indique qu’il ne s’est pas contenté de produire un texte de Platon. On remarquera que, d’après un autre témoignage de Diogène Laërce (II, 64 = Panétius T 145 Alesse), Panétius juge de l’authenticité des dialogues « socratiques » de Platon, Xénophon, Anti- sthène et Eschine, ce qui veut dire qu’il les considère comme des témoignages fiables sur Socrate, par opposition à ceux de Phédon et d’Euclide (douteux) et à tous les autres, non fiables (cf. Alesse 1997, p. 280-287).

42. Cf. West 2001, p. 63-67.

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Jean-Baptiste Gourinat 150

dans l’épigramme de l’Anthologie palatine. Et, dans ce cas, l’édition de Panétius a dû jouer un rôle dans l’histoire du texte de Platon. Et notre vision des rapports entre stoïcisme et platonisme au IIe siècle avant notre ère en est vraisemblablement modifiée.

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« Le Platon de Panétius » 151

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