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Un regard géographique sur la gestion de l’environnement en Nouvelle-Zélande

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Un regard géographique sur la gestion de l’environnement en Nouvelle-Zélande

Marie‑Anne Sautereau

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/gc/16058 ISSN : 2267-6759

Éditeur L’Harmattan

Référence électronique

Marie‑Anne Sautereau, « Un regard géographique sur la gestion de l’environnement en Nouvelle- Zélande », Géographie et cultures [En ligne], 2021, mis en ligne le 28 septembre 2021, consulté le 28 septembre 2021. URL : http://journals.openedition.org/gc/16058

Ce document a été généré automatiquement le 28 septembre 2021.

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Un regard géographique sur la gestion de l’environnement en Nouvelle-Zélande

Marie‑Anne Sautereau

1 Lors d’un séjour en Nouvelle-Zélande et grâce à un regard aiguisé par des études en géographie, je me suis interrogée sur la gestion de l’environnement de ce petit pays d’Océanie, où se côtoient une volonté affichée de protéger la richesse écologique locale et des acteurs du territoire aux intérêts parfois bien différents.

2 « 100 % Pure »1 ; le slogan touristique officiel de la Nouvelle-Zélande est aussi prometteur que sujet à interrogation. Ce pays d’Océanie aux paysages aussi grandioses que variés fait rêver plus d’un voyageur et amoureux de nature ; mais cette réputation internationale d’une nature encore sauvage est-elle due à une gestion de l’environnement exemplaire, comme l’on pourrait l’attendre d’un pays se présentant comme impliqué dans la sauvegarde de son patrimoine naturel unique au monde ? On peut supposer que cette renommée de terre de grands espaces encore quasiment intacts peut avoir des effets bénéfiques sur les modalités de gestion de l’environnement à l’échelle nationale. Il semble dès lors intéressant de voir en quoi les particularités de contexte socio-politique néo-zélandais déterminent une gestion de l’environnement bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Pour ce faire, le prisme de la géographie politique de l’environnement, permettant d’étudier les rapports des sociétés avec la nature, est ici privilégié pour à la fois faire ressortir ces multiples enjeux de la gestion de l’environnement dans le cas néo-zélandais, mais aussi pour voir la manière dont la géographie politique interpelle les questions d’environnement.

3 Différents éléments du contexte néo-zélandais semblent façonner un terrain d’étude

« idéal » pour l’application d’une telle approche ; la nature unique du pays, avec une biodiversité d’une richesse exceptionnelle (taux d’endémisme élevé) et une diversité remarquable d’écosystèmes ; une protection de l’environnement officiellement affichée comme une priorité par le gouvernement actuel de Jacinda Ardern (qui fit entrer lors de sa victoire en 2017 le parti écologiste au gouvernement pour la première fois) ; la

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présence d’autochtones, les Maoris, qui représentent environ 15 % de la population (723 400 sur 4 926 551 habitants en 2018). Leur présence, antérieure à celle des colons européens (Cognard, 2011), implique des spécificités dans le rapport à la Nature, et par extension dans la gestion et la pratique de celle-ci, occasionnant des différences de conceptions de la Nature au sein de la société néo-zélandaise. Ces interprétations divergentes de l’environnement au sein d’une même société se retrouvent sur d’autres territoires où sont présentes des populations autochtones ; Stéphane Héritier a ainsi étudié le lien entre autochtonie et gestion de l’environnement dans les montagnes canadiennes, états-uniennes et néo-zélandaises (Héritier, 2008).

4 D’un point de vue occidental, la Nature est définie couramment comme ce qui ne relève pas de la Société, ce qui n’appartient pas à la Culture. Ce mode d’identification à la nature relève du naturalisme (Descola, 2005) : une vision occidentale du monde avec une fracture entre Nature et Culture, animée par l’idée de domestication d’une Nature pourvoyeuse, au service de l’homme. Selon A. Berque, la Nature est donc (au prisme occidental) un construit social. Il avance ainsi (2000, p. 154-155) : « C’est toujours (la nature) que nous nous représentons. Elle est toujours médiatisée, socialisée, culturalisée du fait même que nous la percevons et qu’a fortiori nous la concevons. Autrement dit, elle est trajective, et non pas objective ». Cette socialisation et politisation de la Nature détermine sa gestion et les actions dans les territoires, et cette société actuelle néo-zélandaise étant majoritairement occidentale, elle est fortement travaillée par ce naturalisme distinguant nature/culture.

5 La géographie politique de l’environnement, selon L. Laslaz (2017, § 40), « analyse les phénomènes spatiaux (l’espace entendu comme social ici) relatifs à l’environnement (…) s’intéresse aux acteurs et à leurs stratégies d’intervention, de déploiement et d’opposition, à leurs rapports de force et de pouvoir, puisque la construction sociale de l’environnement ne peut supposer que ce dernier soit un acquis consensuel. » Il importe de montrer en quoi elle permet de souligner une ambivalence en matière de gestion de l’environnement en NZ. Celle-ci découle de représentations contrastées des espaces naturels évoqués plus haut, mais aussi de conflictualités des usages qui les concernent. Différents exemples abordés ci-après permettront de voir quelques actions suite à la mobilisation des citoyens et des collectifs militants.

6 Certaines modalités de gestion et actions de conservation existantes actuellement en NZ suscitent en effet des polémiques ; après en avoir abordé leurs origines et conséquences, nous verrons comment elles peuvent aller jusqu’au conflit environnemental. La pluralité des acteurs présents dans ce contexte (comme les instances gouvernementales, associations citoyennes de protection de l’environnement, acteurs du tourisme, communautés autochtones...) implique des divergences d’intérêts et participe à l’apparition de conflits d’usage. Malgré leurs tentatives de créer une Nature qui emporte un relatif consensus, de grandes différences de conceptions de celle-ci subsistent et semblent inévitables, générant des tensions.

Impliquant des différences de pratiques de l’espace, elles induisent également de nouvelles spatialités, faisant de la Nature un espace politique complexe. Nous pourrons enfin nous pencher sur deux cas de conflits environnementaux, illustrant cette ambivalence politique et la diversité des types de revendications existantes.

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Une gestion de l’environnement « adaptée », mais porteuse de controverses allant jusqu’aux conflits...

7 Comptant actuellement 14 Parcs nationaux, la NZ fut le cinquième pays au monde à mettre en place ce type de structure ; le Parc National du Tongariro apparaît en effet dès 1887 (15 ans après celui de Yellowstone). Les modalités de gestion de l’environnement d’alors s’inscrivent dans une approche anthropocentrée qui considère l’homme comme extérieur à la Nature lui fournissant biens et services. La doctrine de protection prévalente est alors de type « ressourciste » (Depraz, 2013), définie par un usage régulé de la Nature, la mise en place de plans de gestion des ressources, et la restriction par anticipation.  Cette posture, malgré les évolutions du XXe siècle, conserve une certaine permanence. En 1987, le gouvernement crée le DOC, Department of Conservation. Son objectif principal, selon son site officiel, est : « d’assurer aux Néo- Zélandais une large variété d’avantages venant d’écosystèmes fonctionnant de façon saine, et des opportunités de récréations (...) ». Le DOC a donc plusieurs rôles ; la police de l’environnement, les suivis naturalistes, l’accueil et l’information du public… Il contribue également à la valorisation des activités de plein air emblématiques du mode de vie local (chasse, pêche, surf, randonnée...) validant une protection de la nature à des fins récréatives (entre autres).

8 Cependant, d’autres éléments montrent la volonté de tendre vers une approche plus écocentrée, pour une nature protégée « avec l’homme » plutôt que « pour l’homme », relevant du conservationnisme (Depraz, 2020), avec un usage limité de la Nature, la mise en place d’activités durables et une protection incluant l’intervention humaine.

Cette doctrine de protection semble être un idéal vers lequel tend le DOC, à travers des modalités de gestion particulières, telles que la biosécurité (consistant en une désinfection systématique des chaussures des voyageurs arrivant sur le territoire néo- zélandais aux aéroports internationaux, pour éviter l’apport de germes d’espèces exogènes qui pourraient être envahissantes) ou la réintroduction d’espèces endémiques menacées. Ainsi, le Kiwi, l’oiseau symbole national, est reconnu comme menacé car ses œufs et ses poussins sont mangés principalement par les opossums, qui prolifèrent ; le DOC réalise donc l’incubation d’œufs et l’élevage de poussins en captivité avant qu’ils ne soient relâchés dans des zones dites « sanctuaires ». « Gérer les menaces envers la nature » est un des objectifs principaux du DOC, qui peut à cette fin faire preuve d’un interventionnisme prononcé, avec des méthodes pouvant parfois sembler radicales.

9 Ainsi, pour atteindre l’objectif de régulation de certaines espèces jugées indésirables, les instances de gestion de l’environnement n’hésitent pas, dès les années 1950, à employer du fluoroacétate de sodium, un poison communément appelé 1080, largué par hélicoptère sur les forêts pour tuer les nuisibles ; action soutenue par de nombreux acteurs tenant à la sauvegarde des oiseaux endémiques. Néanmoins, ce poison ne tue pas que les nuisibles, touchant d’autres espèces dont celles devant être protégées. Cet usage du 1080 provoque dès lors des désaccords au sein de la population.

10 On peut ici avancer l’hypothèse que cette polémique va politiser l’espace : les espaces naturels protégés, où s’effectuent ces opérations de largage de 1080, sont des lieux de pratiques diverses pour différents acteurs, qui revendiquent leur « droit d’usage » de ces espaces. La variété des acteurs en opposition, l’inscription dans le territoire, l’engagement des parties dans une relation conflictuelle (par la forme de la médiatisation, la dégradation d’infrastructures, la confrontation verbale…) dessine des

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conflits d’usages. On constate ici une intersection d’arguments relevant aussi bien de l’écologisme que du sociétal ; l’espace devient politisé par cette controverse, qui répond à la définition d’un conflit environnemental, soit : « une opposition forte entre acteurs se traduisant par différents niveaux de violence, déclenchée par un équipement, une infrastructure ou une politique de protection modifiant l’environnement (considéré au sens large) familier (quotidien, hebdomadaire, saisonnier) des dits acteurs, exerçant des activités ou résidant à proximité. [Il] implique la co-présence [et] n’existe que dans la proximité. » (Laslaz, 2019). Ce conflit d’usages autour du 1080 constitue donc un type de conflit environnemental.

Une ambivalence politique complexifiant les relations entre acteurs dans l’espace : la quête sans fin d’une nature consensuelle et des tensions semblant

inévitables

11 Pour tenter d’enrayer ces polémiques, le gouvernement néo-zélandais fait appel à l’intérêt général, au nom de la protection de la nature, d’où la recherche d’une nature consensuelle auprès des différents acteurs.

12 Un exemple de cette recherche de consensus autour des questions environnementales fut la reconnaissance juridique du fleuve Whanganui en 2017. Ce fleuve de l’île du Nord est sacré car considéré comme un ancêtre par les Maoris du clan Whanganui, qui protestaient contre l’exploitation de ses ressources halieutiques et sa pollution par des industries voisines ; le parlement néo-zélandais a fini par reconnaître au Whanganui sa qualité « d’être vivant unique » et le doter d’une personnalité juridique lui permettant d’être représenté dans les procédures judiciaires. Cette reconnaissance officielle de la connexion profondément spirituelle entre le clan local et son fleuve ancestral traduit l’existence d’une autre conception de la nature que celle, dominante, des Occidentaux.

Mais cette reconnaissance cherche-t-elle véritablement un consensus, ou est-ce une action politique stratégique pour apaiser les tensions et faire adhérer une partie de la population aux politiques gouvernementales d’alors ? Car, en parallèle, d’autres tensions subsistent ailleurs, et la reconnaissance et la sauvegarde du lien spirituel des Maoris aux éléments naturels ne se font pas dans tout le pays. On constate ici une ambivalence scalaire, car la résolution à l’échelle nationale d’un litige local n’empêche cependant pas d’autres contestations localisées disséminées.

13 Le conflit d’Ihumatao (île du Nord, près d’Auckland) concerne l’exploitation de terres disputées entre Maoris et Pakehas (Néo-Zélandais non Maoris), cas très fréquent.

Ihumatao est une terre considérée comme emblématique pour les Maoris car adjacente à des lieux tapu (sacrés). Confisqué par la couronne britannique en 1840, Ihumatao appartient aujourd’hui à la compagnie immobilière Fletcher Building qui projette d’y construire des logements. Mais les clans locaux revendiquent leurs droits ancestraux sur ces terres sacrées et s’opposent fermement à ce projet immobilier. Les Maoris s’adjugent le rôle de protecteurs de leurs terres, d’où les revendications virulentes de leurs droits fonciers. Dès 2016 et la publication du projet de Fletcher Building est fondée l’association Save Our Unique Landscape (dont l’acronyme SOUL en dit long sur leur engagement) pour la protection d’Ihumatao ; de nombreux Maoris (jusqu’à plusieurs centaines de personnes) occupent alors ces terres. Ce conflit environnemental reposant

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sur une complexité des réseaux d’acteurs et un ancrage territorial (se faisant par l’occupation du lieu) confirme que « l’espace est polémique » (Laslaz, 2015). On retrouve également les éléments de définition d’un conflit environnemental : échelle locale, coprésence des antagonistes, production de signes et même jusqu’à la voie de fait (occupation illégale, arrestations...).

14 Cette occupation d’Ihumatao a commencé en 2016 et perdure2. Ce conflit environnemental révèle à quel point l’espace est non seulement le « cadre du déploiement politique » (Laslaz, 2015) mais aussi l’enjeu politique en lui-même. Il fait également ressortir des oppositions d’ontologies et de rapports au monde. La journaliste Kahu Kutia écrit : « Ihumatao est devenu plus qu’une question concernant les droits des Maoris. Pour ceux qui protègent la terre, Ihumatao est aussi une question de santé, une question de bien-être, une question de changement climatique, une question de patrimoine et d’héritage culturel, une question concernant les droits de l’homme »3. De ce point de vue, la stratégie englobante classique dans les conflits environnementaux est bien à l’œuvre (Laslaz, 2020). Par-delà la question environnementale, des enjeux ancrés dans de profondes et inévitables différences culturelles persistent ; entre autres, du fait du naturalisme occidental face à l’animisme des autochtones.

15 Ces différentes ontologies impliquent une diversité de pratiques. Et celles-ci vont entraîner une complexification de l’espace, mais aussi des tensions et conflits semblant dès lors inévitables. Face à cela, le gouvernement néo-zélandais revendique l’intérêt général et recherche un consensus pour satisfaire toutes les parties-prenantes. Mais ce consensus tend à affirmer un modèle environnemental unique, qui se heurte aux différences d’ontologies et de rapports à la nature qui existent toujours... Ce cercle vicieux et l’aboutissement de ce processus débouchent sur une complexification de l’espace ; « Davantage que le cadre, il est l’enjeu de la polémique, il est polémique » (Laslaz, 2015).

16 Qu’ils relèvent des différences d’ontologies ou de pratiques de la nature, les conflits environnementaux sont nombreux en NZ, comme ce dernier exemple qui se joua sur l’île du Sud, dans la Péninsule d’Otago. La plage d’Aramoana, haut-lieu de pratique du surf, s’est retrouvée en 2010 au cœur d’une polémique entre les surfeurs pratiquants du lieu et la compagnie portuaire Port Otago assurant la logistique des cargos marchands naviguant par l’Otago Harbor Channel. Depuis 1985, cette compagnie effectue des curages réguliers de ce chenal pour permettre sa navigabilité, et des dépôts de déblais se font au large (supposés se disperser ensuite grâce aux courants). Les surfeurs remarquent un changement dans la qualité des vagues, émoussées par ces accumulations face aux plages. En 2010, Port Otago lance un projet pour un déblayage du chenal encore plus important, avec toujours des déblais au large, principalement en face d’Aramoana.

Cette même année se fait la révision du NZCPS (New Zealand Coastal Policy Statement), déclaration environnementale de la politique côtière nationale, dans laquelle doivent être classés des sites de surf d’importance nationale ; les revendications des surfeurs focalisent alors autour du cas d’Aramoana avec ce projet de Port Otago et la controverse associée.

17 Une relation conflictuelle entre ces différents acteurs commence alors : les surfeurs, se présentant comme des défenseurs de l’environnement, s’organisent avec des manifestations, une médiatisation forte, la production de signes de contestation, des recours en justice ; ils parviennent à démontrer que les études d’impact environnemental conduites par la compagnie portuaire sont biaisées. Les

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caractéristiques d’un conflit environnemental se retrouvent : échelle locale, co- présence, occupation des lieux à travers des « paddle out » (manifestations sur place). Le NZCPS finit par inscrire 17 sites de surf d’intérêt national, mais ne se prononce pas sur le cas Aramoana, où l’intérêt général est de nouveau mobilisé comme argument face aux activistes de l’association Save Aramoana. En 2013, un compromis est acté : le dragage sera moindre mais il se fera tout de même, tout comme le dépôt de matériau (sur les mêmes sites que depuis 1985...). Une défaite pour l’association locale de surfeurs, mais l’association nationale Surfbreak Protection Society ne voit que la victoire de l’inscription des sites de surf au NZCPS. Représentations des espaces et focalisation des enjeux du conflit fluctuent ainsi en fonction des échelles retenues. La NZ devient ainsi le premier pays au monde à reconnaître officiellement la nécessité de la préservation de sites de surf, ce qui constitue un élément de fierté pour de nombreux habitants, militants écologistes, acteurs du tourisme…

18 Le but de l’association Surfbreak Protection Society « est de soutenir les campagnes locales lorsqu’elles rencontrent les objectifs de la société »4ce qui n’est pas sans une légère ambivalence : les campagnes que se targue de soutenir cette association sont la plupart du temps des initiatives écologistes, pour défendre la nature en soi ; mais, d’un autre côté, elle souhaite s’inscrire en adéquation avec les « objectifs de la société », qualificatif très englobant cachant de profondes disparités et d’importants clivages.

Quels sont ces objectifs ? Et quelle conception de la nature prône cette société supposément uniforme ? On constate une démarche sous couvert d’intérêt général, à nouveau.

19 À travers les quelques exemples abordés ici, il apparaît que la géographie politique de l’environnement est un cadre théorique approprié pour comprendre le terrain néo- zélandais, avec ses spécificités d’une nature idéalisée par et pour le tourisme, et mythifiée par les traditions maories ; celle-ci permet une analyse de l’espace comme objet politique en incluant la question environnementale comme problématique. Elle permet également ici de révéler des conceptions très diverses de la nature et des conflits qui la concernent ; en tant que construit social, cette dernière implique gestion et protection dont les méthodes sont loin d’être acceptées par tous les acteurs.

L’existence d’initiatives écologistes, d’actions politiques montre une implication globale des différents acteurs qui sont à la recherche d’une nature consensuelle. Ceci semble récurrent dans l’histoire de la NZ, et cette ambivalence politique, entre écologie et économie, existe comme dans d’autres contextes.

20 Pour conclure, la question de l’environnement en NZ soulève des questions qui dépassent le seul rapport à la nature. Celle-ci apparaît à la fois comme une réalité controversée, menacée, protégée de différentes manières, mais également comme un mythe à préserver car son potentiel d’attraction semble infini dans l’imaginaire collectif.

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BIBLIOGRAPHIE

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NOTES

1. Slogan touristique visible sur le site officiel de la Nouvelle-Zélande : https://

www.newzealand.com/nouvelle-z%C3%A9lande/

2. D’après nos informations recueillies ; dernières sources en mai 2020.

3. Kahu Kutia, www.thespinoff.co.nz, 08/01/20.

4. Site de l’association : http://www.surfbreak.org.nz/

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