Déterminisme génétique de la croissance en hauteur du Pin maritime (Pinus pinaster Ait)
Evolution des composantes de la variance
phénotypique et génotypique
A. KREMER
I.N.R.A., Laho/&dquo;{/’oire d’AII/[liora¡&dquo;m des Arhres fores¡il’f&dquo;.I&dquo;, Pierrotoll, F 33610 Cesti!.B&dquo;
Résumé
Cette étude se propose de suivre l’évolution des composantes de la variance
phénotypique
et
génotypique
de l’accroissement en hauteur en utilisant le coefficient de variationexprimé
au niveau de chaque composante, l’accroissement en hauteur étant estimé par le cumul des accroissements successifs. Le coefficient de variation de l’erreur, de l’effet station, de l’inter- action famille X station et de l’interaction mère X père décroît avec le temps alors que la variance des effets
principaux
reste stable.Jusqu’à
8 ans, cette évolution semble due à l’effetd’âge
ets’explique
par le changement des conditions du milieu au cours du temps. Lesconséquences
au niveau desparamètres génétiques
sont immédiates : augmentation de l’héritabilité avec le cumul et diminution du rapport V&dquo;/V,, à tel point que tout accroissement du cumul d’ordre n est meilleurprédicteur
d’un accroissement de cumul d’ordre inférieur à nque ce dernier lui-même. Par ailleurs, au niveau de la
décomposition
de la variancegéno-
typique, la variance d’additivité est plus impor:an:e que la variance de dominance. Enfin.la
possibilité
de prévoirl’aptitude spécifique
à la combinaison (ASC) à partir del’aptitude générale
à la combinaison (AGC) des deux parents estenvisagée.
Mots-clés
Modèle gétiétique, varintrce phénotypique,
gétiot.vpiqiée,
d’adclitivit(! et de dumitutttce,aptitude
gtnértile à la combinaison, aptitude spécifique à lv combinaison, lrénitahilit!!-Coefficient de
prédiction génétique
Introduction
L’efficacité de la sélection
dépend
engrande partie
de la maîtrise que le sélec- tionneurpeut
exercer sur lescomposantes
de la variabilitéphénotypique
du matérielvégétal qu’il gère.
L’un desobjectifs
de cette maîtrise est de diminuer lapart
du milieu dansl’expression
du caractère en cause et cecigénéralement
par lasophisti-
cation des
dispositifs expérimentaux.
Chez les
plantes pérennes
la réduction de la variation due au milieupeut
êtreoptimisée
par la recherche de la « situationbiologique
» au cours delaquelle
lemilieu affecterait dans une moindre mesure
l’expression
du caractère et où ce dernier serait le meilleurprédicteur
du caractère adulte. Le même raisonnementpeut
bien évidemment être fait au niveau de la variabilitégénotypique
que l’on souhaiterait maximiser.Et,
à ce stade, l’intérêt peut êtreporté
sur la composante de la variabilitégénotypique (additive
ou nonadditive)
que le schéma d’amélioration veutexploiter.
La
présente
contribution se propose d’étudier l’évolution descomposantes
de la variancephénotypique
etgénotypique
pour la croissance en hauteur dupin
maritime. Cecaractère,
mesuré par le cumul d’un nombre maximum de pousses au-delà de lacinquième
année devégétation
est utilisé comme critère desélection,
meilleurprédic-
teur de la croissance en volume.
De nombreux résultats issus de tests de descendances avaient montré que
jusqu’à
cet
âge,
l’effetgénotypique n’expliquait qu’une partie
infime de la variancephénoty- pique.
Ces observations étaientgénéralement
attribuées soit à des effets maternels(grosseur
degraines)
soit à des modalités de croissanceparticulières (croissance
fixe oulibre selon que les entre-nceuds sont
préformés
ounon).
Une formulationplus générale désignait
ce comportement par le terme « croissancejuvénile ».
Deux
précédentes
études(K R eMEa,
1981 a etb)
avaientsouligné l’importance
du
polycyclisme
sur la croissanceglobale
et sur larégularité
interannuelle des accroissements successifs : ces études de caractèrecomportemental
ouplus biologique
laissaient clairement
apparaître
la nécessité de cumuler les accroissements sur unnombre
important
d’années pour avoir une meilleure estimation de la croissance enhauteur. En suivant l’évolution des composantes au cours des cumuls successifs à
partir
de la
cinquième
année devégétation,
cette étude se fixe donc pourobjectif
de :- aborder
l’aspect génétique
desélection ;
-
approcher
la situationoptimale
pour la sélection ;- comparer l’évolution des composantes de la croissance
phénotypique
avecl’évolution des conditions environnementales et des modalités de croissance du
pin maritime ;
- déterminer la part de la variation
génotypique
utilisable en sélection et comment l’utiliser.1. - Matériel
Les trois
dispositifs expérimentaux
utilisés pour cette étude ontdéjà
été décritsdans une
précédente publication (K a eMER,
1981 a). Enrappel
voici les élémentsprin- cipaux
de cesdispositifs :
2.44.3./ : 100 familles de demi-frères installées en lande humide
(Saint-Alban)
selon un
triple
lattice 10 X 10répété
3 fois. Mesures d’accroissement en hauteur successifs entre la 7&dquo; et la 12’ année devégétation (1971
à1976)
réalisées sur unéchantillon
systématique
de 3plants
parparcelle
unitaire(P.U.).
2.44.3.2. : 100 familles de
demi-frères,
toutes communes au 2.44.3.1. installéesen dune
(Soustons)
selon untriple
lattice 10 X 10répété
2 fois. Mesures d’accroisse- ment en hauteur successifs entre la 9&dquo; et la 12&dquo; année devégétation (1973
à1976),
réalisées sur un échantillon
systématique
de 4plants
par P.U.2.44.10. : 169 familles dont 155 appartenant à deux
plans
de croisement factoriel(K.
HINKELMANIV & K. STERN, 1960 : 4pères
et 21 mèreschacun).
Ledispositif
est un lattice
équilibré
13 X 13répété
7 fois. Mesures d’accroissements en hauteur successifs entre la 5‘! et la 8&dquo; année devégétation (1973
à1976)
réalisées sur un échantillonsystématique
de 4plants
par P.U. Dans lepremier plan
trois famillesne sont pas
représentées,
dans le second ce nombre est de 10.L’évolution de la croissance en hauteur est estimée par le cumul des accroisse- ments annuels successifs. Dans le texte, on
appellera
l’accroissement de cumul d’ordre1,
l’accroissement d’une année donnée et l’accroissement du cumul d’ordre n, les accroissements cumulés sur n années successives.2. - Méthodes
Les données ont été traitées en deux
étapes :
Le programme ENVIR permet
l’ajustement
des donnéesprimaires
à l’effetmacrobloc et
s’applique
à tous lesdispositifs déséquilibrés
ou non,orthogonaux
ou non.Dans le cas
présent
lesdispositifs
ont étéinterprétés
en blocscomplets (9
pour le 2.44.3.1., 6 pour le 2.44.3.2. et 7 pour le2.44.10),
casparticulier
traité par ENVIR.V -
,..
L
F’ .1. 1, -L !f7)! !L C
Dans le cas
présent :
v.. !j11!t6. - Y -- V
La
décomposition
de la variancephénotypique
et de la variancegénotypique
au niveau de
chaque dispositif.
L’utilisation du modèle
génétique
tellequ’elle
est faite ici supposeacquises
uncertain nombre
d’hypothèses :
-
il
ya équilibre
delinkage ;
-
il n’y
a pasd’épistasie ;
-
il n’y
a pas d’effets maternels ni d’effet d’environnement commun aux familles ; - lesparents
des différentsdispositifs
ont été choisis au hasard dans unepopulation
enéquilibre panmictique ;
- les descendants ne sont pas
consanguins.
Aucun élément ne
permet
derépondre
aux troispremières hypothèses.
En cequi
concerne laquatrième,
les parents ont été sélectionnésphénotypiquement
en forêtpour la hauteur et donc pour la croissance. Mais cette sélection en forêt s’est avérée inefficace. On peut donc considérer la
population parentale
comme un échantillon aléatoire de lapopulation
landaise.En ce
qui
concerne laquatrième hypothèse,
il y a effectivement unrisque
de trouver des individus
consanguins
dans les familles de demi-frères(2.44.3.1.
et2.44.3.2.)
issues depollinisation
libre en forêt. L’utilisation degènes
marqueursa montré
cependant
que le taux d’autofécondation naturelle chez le Pin maritime était faible(B ARADAT ,
comm.pers.).
Si leshypothèses paraissent
trèsrestrictives,
lavaleur
prédictive
du modèle n’est pas pour autant remise en cause. Et c’est ce dernieraspect qui
en définitive est leplus
utile en sélection.2.44.3.1. ou 2.44.3.2.
(programme PINEDE)
v
- -1.V 1TI
Les covariances entre
apparentés
s’écrivent :1
d’où une estimation de l’héritabilité :
V...
r.2.44.3.1. et 2.44.3.2.
(programme CASOAR, option
interactiongénotype
Xmilieu)
Effet
stationfixe
Y ——..-!’[7-L.e «. x tu!% i p ! .
Effet
station aléatoirev -
....L J<’ ..L 1<....J. 1
Dans un
plan
de croisementfactoriel,
les différentes covariances entreapparentés
s’écrivent de la manière suivante et conduisent à 2 estimations de
VA (descendants
de même mère et descendants de même
père).
1
2.44./ O. (programme CASOAR
option plan
de croisement :analyse
(le variance mrrllivarinble nonorthogonale [méthode
HENDERSONIII])
- 1!! . - ! l ,’-&dquo; nB 1 n
4
(V j
, :
variance dedominance)
d’où les estimations de
V!
et deV&dquo;
etV! (variance génotypique)
Les estimations de l’héritabilité
(V!/ Vr,,)
et del’importance
relative de la variance de dominance dans la variancegénotypique
sont alors immédiates.3. - Résultats
3.1.
Décomposition
de la variancephénotypique
L’évolution des
composantes
de la variabilitéphénotypique
au cours dutemps
peut êtreappréhendée
par l’estimation des valeurs successives des coefficientsde variation
exprimée
aux différents niveaux(erreur, inter-famille, etc.).
Ces valeurs sontreprésentées
dans lesfigures lA,
n, c-
;
, J
- !’t J
3.11.
Dispositif
2.44.3.1 et 2.44.3.2.(1 /2 frères, Fig. 7,!
B,(J)
C V
% -
’
.!
Que
ce soit en conditions difficiles(2.44.3.2.)
ou en conditionsplus
favorables(2.44.3.1.)
les courbes des coefficients de variation des composantes inter-famille et erreur ont la même évolution :- chute constante de la composante erreur suivant le cumul des pousses successives. Cette
composante
erreurcomprend
à la fois l’effet micro-environne- mental à l’intérieur d’uneparcelle
unitaire et l’effetindividu ;
-,-
remarquable
stabilité de la composante intermalgré
unelégère
décroissance entre le cumul d’ordre 1 et le cumul d’ordre 2.En valeur absolue les valeurs de
CV I ,;
et deCV H .
sontlégèrement plus impor-
tantes dans le 2.44.3.2. En d’autres termes, les différences individuelles et familiales sont
plus prononcées
en conditions difficilesqu’en
conditions favorables.L’analyse
combinée sur les deuxdispositifs
confirme lesprécédents
résultatset
apporte
deux informationscomplémentaires (Fig. 1 d :
- courbe décroissante de la
composante
station(CV!) ;
- courbe décroissante mais de
façon
moinsimportante
de la composante inter- action F X S(CV,,.!>.
La décroissance du coefficient de variation erreur en fonction de l’ordre du cumul des pousses
pourrait
être due à un artefact lié à l’erreur de mesure.Soit
E, j = l u
+J;!
E ij
:
terme erreur dans lesanalyses
de variance décrites dans leparagraphe
2.l u
:
effet individu + micro milieu(purgé
de l’erreur de mesure N (0,V, » . J
ij
effet erreur de mesure N(0, V j ) (indépendante
deI ij ).
Lc coefficient de variation du terme erreur s’écrit :
, m . /B7jB/
La mesure d’un accroissement
quel
que soit son ordre de cumul est faite par diffé-rence de deux hauteurs. L’erreur absolue de mesure
J ij
est donc la mêmequel
quesoit l’ordre du cumul et
indépendante
de la hauteur. Cettecaractéristique pourrait
très bien
expliquer
la décroissance deCV L
avec l’ordre du cumul, c’est-à-dire avecune
augmentation
de X.En supposant que l’écart
type
deJ jj
soit de 10 cm(ce qui correspond
à la limitesupérieure
de l’erreur de mesurepossible)
les coefficients de variation del u
ont étéreportés
sur lafigure 1,,.
La courbe deCV,
est trèsproche
deCV!.
L’erreur de mesuren’affecte donc que de manière
négligeable CV!.
Il
apparaît
donc très nettement que les différences micro-environnementales à l’échelle d’uneparcelle
unitaire et macro-environnementale entre deux stations(humide
et sèche enl’occurrence) jouent
un rôle de moins en moinsimportant
dansl’expression
de la croissance en hauteur dupin
maritime à mesure que celle-ci estappréciée
par un cumul d’accroissements d’ordreplus
élevé. D’autrepart,
enmoyenne les différences familiales sont
plus prononcées
en milieu défavorablequ’en
milieu favorable.
3.12.
Dispositif
2.44.10(figure 2 A , JI )
Compte
tenu de la structureparentale (plan
de croisementfactoriel)
la variabilitéphénotypique
a pu êtredécomposée
encomposante mère, père,
interaction mèreX
père
et erreur.e En ce
qui
concerne cettedernière,
l’évolution deCV F
estidentique
à celleobservée dans les
dispositifs
2.44.3.1. et 2.La composante mère reste constante et dans les deux
plans
est de l’ordre degrandeur
de celle dupère.
Ceciindique
l’absence d’effets maternels à cetâge (5
à 8ans).
e La
composante père
curieusement connaît unedécroissance,
faible certes, mais constatée dans les deuxplans
de croisements. Lapériode
de mesurecorrespond
dansce test
particulier
à lapremière
mise à fleurs dupin
maritime. Y aurait-ilcompétition
entre
développement
des organesvégétatifs
et organessexuels,
fonctions danslaquelle
l’un des
génomes (père
oumère)
seraitplus particulièrement impliqués ?
e La
composante
interactionCV JB !l’
décroîtrégulièrement
en fonction des cumuls d’ordresupérieur.
Si dans l’un desplans
cette composante est faible(plan 1),
dans lesecond
plan
elle estbeaucoup plus
élevée. C’est l’informationsupplémentaire apportée
par ces deux
plans
de croisements. C’est l’une des composantes de la variancephéno- typique
àlaquelle
le sélectionneur est le moins intéressé du moins dans le schéma de sélection actuel dupin
maritimequi exploite
exclusivement lapart
additivedu mode d’action des
gènes. Ainsi,
en valeurrelative,
toute source de variation peu utilisée en sélection diminuant les estimations desparamètres génétiques
tels que l’héritabilité décroît avec l’ordre du cumul des accroissements.3.2.
Conséquences
sur l’estimation desparamètres génétiques
3.21. Dans les deux
dispositifs
2.44.3.1. et 2.44.3.2.La diminution de la variabilité relative due à la composante erreur E d’une
part
et la stabilité de la variabilité relative due à la
composante
familiale F d’autrepart,
entraînent une doubleconséquence,
ainsiqu’en témoignent
lesfigures 3A,
B, e :- une baisse du coefficient de variation
phénotypique ;
- et,
ipso facto,
uneaugmentation
des héritabilités.Les corollaires de ce résultat sont
importants
en sélection : en effet dansl’expé- rimentation,
les tests dedescendances,
le sélectionneur s’attache à maîtriser au maximum la variation environnementale. Cela estpossible
par lasophistication
desdispositifs expérimentaux,
mais aussi en cequi
concerne la croissance enhauteur,
par le cumul d’un nombre maximum de pousses successives.3.22.
Dispositif
2.44.70.Outre les valeurs
d’héritabilité,
cedispositif permet
d’estimer les variances duesaux effets d’interaction entre
gènes. L’importance
de la variance de dominance dans la variancegénétique
est estimé par lerapport V D /V G .
a Héritabilités
(au
sensstrict)
Les valeurs d’héritabilité sont
représentées
sur lesfigures 4 A
et4&dquo;. Chaque
courbe
joint
lespoints
de même ordre de cumul d’accroissements. Parexemple,
lespoints 5, 6,
7 et 8 liés par une même courbecorrespondent
aux accroissements annuels de la5 e , 6’,
7’ et 8’ année devégétation (cumul
d’ordre1).
En abscissese trouve la
première
année du cumul. Le cumul d’ordre 4 est bien évidemmentreprésenté
par un seulpoint.
Les résultats issus du test 2.44.3. sont confirmés par ceux du test 2.44.10. à savoir
l’augmentation
des héritabilités avec l’ordre du cumul d’accroissements. Lacause
principale
de cette évolutionparaît
êtrel’âge :
tous les cumuls de même ordre subissent uneaugmentation
de l’héritabilité avecl’âge
et ceciquel
que soit leplan
de croisement.
L’évolution du
rapport V D /V G
selon l’ordre descumuls
estreprésentée
sur lesfigures SA
et5!, respectivement
pour leplan
de croisement1,
et leplan
de croise-ment 2. Les lois
qui régissent
cette évolution sontsymétriques
de cellescorrespondant
à l’évolution des héritabilités :- décroissance avec l’ordre du
cumul ;
- décroissance avec
l’âge.
Ce ne sont là que des corollaires des observations faites dans le
paragraphe
3.1.3.3. Mode d’action des
gènes
etaptitude
aux combinaisonsDans le mode d’action des
gènes l’importance
relative des effets d’interactionV
1>par
rapport
aux effets additifs est donnée par lerapport
.VA
Aux yeux du
sélectionneur,
la connaissance de lapart
due àl’aptitude spécifique
/ V,,..
Bpar rapport à
l’aptitude générale
de lacombinaison I -- dans
la variancepar rapport à
l’aptitude générale
de la combinaisonÎ V_,<;; ! VAw’ / dans la variance
phénotypique
est un élément de décision dans lastratégie
de la sélection.Dans le cas
présent,
ces deuxrapports
sontéquivalents.
Cerapport
ne corres-pond
pas tout à fait au« degré
moyen de dominance p telqu’il
est défini par/ , I/
COMSTOCK & ROBINSON
(1952)
1nnr rPC aWr!mrc ra rnnnnrt n’a n
De toute
manière,
telqu’il
est estimépar ces auteurs, ce
rapport
n’a de sens que si lesfréquences géniques
sont de1/2, hypothèse qui s’ajoute
à toutes celles inhérentes au modèlegénétique
etqui
n’estabsolument pas vérifiée dans le cas
présent.
Parailleurs,
la connaissance du« degré
V ..e, moyen de dominance » n’a aucune
signification
utile en sélection. Seul le rapportapporte
une information utile etcorrespondant
enplus
de sasignification statistique
à un élément de décision en sélection.
B!
Les valeurs de se trouvent dans le tableau 1. Ce tableau tout comme
- !.L_- -.J_- _1!££!__- -- -!-- -1- -- 1- _____1- _O__L!__-
les
figures
4 et 5 fontapparaître
des différencesimportantes
dans le mode d’action desgènes
entre lepremier
et le secondplan
de croisement. Lesparamètres génétiques
sont liés au milieu et à la
population
surlesquelles
ils sont estimés. Dans le casprésent,
le milieu estidentique puisque
les familles des deuxplans
de croisementsse trouvent dans le même
dispositif expérimental
et ont été installées sans tenircompte
de leur
appartenance
à l’un ou l’autreplan. L’explication
peut résider à différents niveaux :Plan de croisement
La
rectangularité
desplans
de croisement(4 pères
et 21mères)
affecte de la même manière laprécision
des estimations des variances additives et de dominance(N AMKOONG
, R OBERDS , 1974).
Néanmoins à la suite d’échecs depollinisation,
3 famillesne sont pas
représentées
dans leplan
1 alors que ce nombre est de 10 dans leplan
2.Dans le dernier cas la
précision
de l’estimation deV D
est moindre.Par
ailleurs,
le faibleéchantillonnage
depères
a pu regrouper dans l’un desplans
de croisement des
pères
aux balancesgénétiques
différentes de ceux du secondplan
de croisement.
Modèle
génétique
Si les
hypothèses
de noninbreeding,
de nonépistasie
etd’équilibre
delinkage
ne sont pas
vérifiées,
la variance de dominance sera surestimée. L’une ou l’autre de ceshypothèses
a très bien pu faillir auplan
de croisement 2.Si
l’aptitude spécifique
estimportante,
lapossibilité
de laprédire peut guider
le choix des croisements à réaliser. L’utilisation d’un modèle
généralement employé
dans les études d’interaction
génotype
X milieupermet
de vérifier cettepossibilité.
Certains auteurs
envisagèrent
d’ailleurs de l’utiliser pourl’interprétation
deplans
de croisements factoriels
(A.J. W RIGHT , 1971).
En seplaçant
dans une situation àeffets aléatoires :
(MP) jj =
DM i P j
+B i P j
+A i M i
+C;.!.
Les estimateurs des
D, B ;
etA j
sont donnés dans une étudeprécédente (K
REMER
, 1980b).
Le programme FLOYD utilisé pour cette
interprétation
nécessite que toutes les combinaisons entre les deux facteursprincipaux
soientreprésentées.
Pour cefaire,
les
parents
femellesqui
étaientimpliqués
dans des croisements suivis d’échec depollinisation
ont étésupprimés,
soient 2 dans leplan
de croisement 1 et 6 dans leplan
de croisement 2.Les sommes des carrés
imputables
àD, B,
etA j
sontexprimées
enpourcentage
de la somme des carrés des écarts du terme interaction dans le tableau 2. Globale- ment
l’aptitude spécifique
à la combinaison n’estexpliquée qu’imparfaitement
par le modèle à enjuger
par les valeurs du tableau 2(30
p. 100 à 50 p. 100 de la SCE sont dues à la SCE deD, B ;
etA j ). Compte
tenu de larectangularité
desplans
decroisement,
la SCE du termeB ;
est bien évidemmentplus importante
que celle du termeA j .
Néanmoins,
del’application
de ce modèle onpeut
tirer deux conclusions :. L’interaction
père
X mère(l’aptitude spécifique
à lacombinaison)
ne suitpas un modèle
multiplicatif :
Dn’exprime qu’une partie
infime de la SCE interaction.En d’autre termes les
parents
àplus
forte AGC ne sont pas ceuxqui
«exploitent
»au mieux l’AGC de leur
partenaire
pour donner des familles auxperformances
très élevéesquand
l’AGC dupartenaire
estélevée,
mais aussiperformances
très faiblesquand
l’AGC dupartenaire
est faible.La
partie
de l’interaction mère Xpère expliquée
par le modèle est due essentiellement àB i
et àA j .
Lespentes
des droites derégression (B ;
ouA j )
auraientpu être utilisées pour
prédire
l’ASC des croisementscompte
tenu de l’AGC desparents.
Cependant,
elles ne sontjamais significatives
parrapport
aux déviationsC jj .
End’autres termes, les effets
réciproques,
les interactionsnoyau-cytoplasme (sous- jacentes
aux interactionspère
Xmère)
nes’expliquent
pas par un modèle linéaire.A
l’appui
de cerésultat,
onpeut
remarquer que dans leplan
de croisement où la variance del’aptitude spécifique
à la combinaison est laplus importante,
le modèled’A.J. WRIGHT est d’autant moins efficace.
4. - Discussion
4.1.
Décomposition
de la variancephénotypique
La
principale
conclusionqui
sedégage
des résultats duparagraphe
3 est ladiminution de
l’importance
relative descomposantes
de la variancephénotypique
que le sélectionneur souhaiterait minimiser par ailleurs
(erreur,
effetstation,
interaction famille Xstation,
interaction mère Xpère) :
voirfigures
1 et 2. Lesconséquences
au niveau des
paramètres génétiques (figures
4 et5)
sont alors évidentes : augmen- tation des héritabilités et diminution durapport V D /V G .
Erreur
Le terme erreur tel
qu’il
est estimé dans cette étudecomprend
à la fois l’effet microstation à l’échelle d’uneparcelle
unitaire et l’effet individuel propre. Parailleurs,
l’évolution de son coefficient de variation avec l’ordre du cumulpeut
être le résultat d’un effetâge
ou d’un comportement interannuelparticulier.
Pour vérifierl’importance
de l’un ou l’autre de cesfacteurs,
lesCV!
des accroissements annuels suc-cessifs
ont étéreprésentés
dans lafigure
6 pour les troisdispositifs.
-
En ce
qui
concerne les deuxplans
de croisements du 2.44.10.(Se
à 8’ année devégétation)
il semble bien que la diminution duCV I;
des cumuls soit due à un effetâge, qui correspond
ici à la diminution des effets dus à la crise d’installation. Ce résultat entraîne par ailleursl’augmentation
des héritabilités des accroissements annuels successifs(cf. figure 4).
Après
la 7’ année devégétation l’importance
relative de lacomposante
erreurse
stabilise
au niveau des accroissements annuels successifsjusqu’à
la 12’ année(figure 6!
pour lesdispositifs
2.44.3.1. et2.44.3.2.).
La diminution deCVi,,
auniveau des cumuls ne peut donc
s’expliquer
que par unrééquilibrage
de la croissance à mesurequ’elle
est cumulée surplusieurs
années.Entre
la 5’ et la 8’ année devégétation,
l’effetâge peut s’expliquer
par leschangements
de l’environnement externe au niveau d’uneparcelle
unitaire et de l’évolution interne de l’arbre. En cequi
concerne l’effetmicrostation,
la concurrenceherbacée peut induire des différences individuelles considérables de la croissance
en hauteur et cela d’autant
plus
que l’arbre estjeune.
Parailleurs,
desattaques
de rouille courbeuse peuvent aboutir à desconséquences analogues
à cetâge. Enfin,
entre 5 et 8 ans le
pin
maritime abandonneprogressivement
une croissance de type libre vers une croissance fixe et connaît lespremières
floraisons à cetteépoque.
Pourautant
qu’il
existe une variabilité individuelle dansl’expression
de chacun de cesprocessus, les
répercussions
au niveau de la croissance annuellepeuvent
entraîner des différences individuellesimportantes.
Entre la 7’ et la 12’
année,
l’effetâge n’explique
pas la diminution duCV,
au niveau des
cumuls,
à enjuger
par l’évolution desCV,
des accroissements annuels successifs(figure 6,).
L’utilisation du modèle linéaire d’interactiongénotype
X envi-ronnement
appliquée
au niveau individu X année avait montréqu’il
existait une fortevariabilité individuelle de la
pente
de la droite derégression (K REME x,
1981b).
End’autres termes la variabilité du
comportement
interannuel au niveau individuel tout en maintenant uneimportance
relative de lacomposante
E de l’accroissement annuel constante d’année enannée,
enchangeant
le classement des individuspeut
diminuer celle du cumul surplusieurs
années. Enfait,
tout se passe comme s’il y avaitrééqui- librage
de la croissance surplusieurs
années. Auplan biologique,
lesinterprétations
peuvent être diverses : alternance de la concurrence entre individus au niveau
racinaire, production
d’un secondcycle
une année nqui
limitel’élongation primaire
de l’annéen !--
1 (K REMER ,
1981a).
Effet
station et interactionfamille
X stationUne étude
précédente (K p EMER ,
1981a)
montrequ’il n’y
a pas forcément homo-logie
entre années favorables à Saint-Alban(2.44.3.1.)
et années favorables à Soustons(2.44.3.2.).
En cumulant surplusieurs années,
les différences entre stations deviennent moinsimportantes
cequi
occasionne une diminution deCV s .
L’évolution de la compo- sante famille X station est elleégalement
liée à cette observation.Effet
interaction mère Xpère
La même référence fait
également apparaître
que la variance d’interaction mère Xpère pouvait
n’êtrequ’un
artefact lié aux conditionsmorphogénétiques d’expression
de la croissance. En effet enséparant
une même année de lapopulation
du
plan
de croisement 1 du 2.44.10(à
l’intérieur dechaque famille)
en sous-populations monocycliques (individus monocycliques)
etpolycycliques
stricts(individus
polycycliques)
la variance d’interaction M X P était nulle dans chacune des sous-populations
alorsqu’elle
ne l’était pas pour lapopulation
initiale. Parailleurs,
lamesure du
polycyclisme
est d’autant meilleurequand
elle est faite surplusieurs
années : on tend vers une
homogénéisation
de lapopulation.
Enfin,
et c’est une remarquegénérale,
la pousse annuelle d’une année donnée n’estqu’une expression imparfaite
et insuffisante dupotentiel
de croissancequi
nes’exprime
que surplusieurs
années. Au niveauphénotypique,
certaines observations(K REMER
, 1980a)
montraient que le secondcycle
del’élongation
d’une année n donnéepouvait
influer sur lepremier cycle
del’élongation
de l’année suivante n + 1. Cetteétude vient de montrer que les facteurs limitant
l’expression
de la croissance une année donnée sont essentiellement des facteurs du milieu.L’effet
parental (mère
oupère)
restetoujours
constant au moinspendant
lapériode
au cours de
laquelle
les accroissements ont été mesurés. Au niveau de lasélection,
ces remarques sont résumées de la manière suivante : l’accroissement d’un cumul d’ordre n est un meilleur
prédicteur
d’un accroissement de cumul d’ordre inférieur que ce dernier accroissement lui-même. Ceci est illustré par la matrice des coefficients deprédiction génétique
des six différents cumuls d’accroissements successifs dans le 2.44.3.1.(tableau 3). Le
CGP intervient directement dansl’expression
dugain géné- tique espéré (B ARADAT , 1976).
Dans le cas de la sélection
massale,
legain génétique
relatifespéré
sur lecaractère k
quand
la sélectionporte
sur le caractère 1 est :1 A
! 1
/f‘_ _ 1 PfID - -.
D’où l’efficacité de la sélection indirecte par rapport à la sélection directe G,. CGP, !-
en faisant
l’hypothèse
queil,
=il.
!6lA..r!r.&dquo; !iA 1r
i!:
intensité de sélection de k.cov
(A,, A,,) :
covariance entre valeurs additives de 1 et de k.ap hk
:
écarttype phénotypique
du caractère k.CGPI.
kDans
chaque
colonne k tableau3,
pour 1 > k les valeurs de sontsupé- CGPI<.I,
Izrieures à 1.
Le meilleur
pouvoir prédicteur
de 1 vient essentiellement du maintien de très bonnes corrélations entre 1 et k et d’une héritabilitéplus
élevée de 1.Il n’existe dans la littérature que très peu
d’exemples
sur l’évolution des compo- santes de la variancephénotypique.
Seuls NAMKOONG & CorrcxLE(1975)
etNAMKOONG,
USANIS & SrLEtv
(1972)
ontpublié
des résultatsrespectivement
sur Pinusponderosa
et
Pseudotsuga
Menziesü. Dans lepremier
cas, bien que lapériode
surlaquelle
aporté
l’étude soit
plus longue,
les résultats obtenus sontproches
de ceuxexposés
dans laprésente
étude à savoir :- diminution de
l’importance
relative du terme erreur ;- maintien de
l’importance
relative de la variancegénotypique jusqu’à
7 ans,chute brutale et nouveau
plateau
de 8 à 29 ans, terme de l’étude. Cette dernière évolution n’est pas pour autantexpliquée.
Le second cas
prolonge
enquelque
sorte notre étude dans la mesure où elleconcerne une
période plus longue.
Le résultat leplus
intéressant est le maintien d’une variancegénotypique importante jusqu’au
stade où les arbres ont surmonté lapression
du milieu(vers
15ans), période qui
se situe bien avant que la courbe de la croissancen’atteigne l’asymptote.
En tout état de cause, laprésente
étudemériterait d’être
poursuivie
sur du matérielplus âgé.
4.2.
Décomposition
de la variancegénotypique
Le second résultat intéressant est
l’importance
des effets additifs desgènes
dansle déterminisme de la croissance en
hauteur,
même si les résultatsdivergent
entreles deux
plans
de croisement.En valeur
absolue,
si l’onsupprime
la pousse de l’année1973,
les valeurs deV v /V
Gne sont
jamais
très élevées(entre
0 et 20 p. 100 dans leplan
1 et 3 et 45 p. 100 dans leplan
2 : voirfigure 5).
Ces valeurs sontproches
de celles trouvées dans d’autresplans
de croisements pour la croissance en hauteur(K RE tvt ER , 1976).
Là encore, les résultats obtenus sur d’autrespins
sont peu nombreux. A 4 ans, sur PinusVirginiana
lerapport V!/V!
est de 38 p. 100 pour la hauteur totale(A.G. CoRRtvEnu, 1974).
De même sur Pinus taeda la variance de dominancereprésente
unepart
nettement moinsimportante
de la variancegénétique
àl’âge
de 8 ans(V,/V c
varie de 0 à 35 p.100) (D.I. MnTZIRis, 1974).
Par contre, chez ces mêmes auteurs dans certains tests dedescendances, plus
rares certes, ces valeurs sontplus
élevées : 80 p. 100 sur Pinustaeda à 4 ans
(A.G. CoxRtvEnu, 1974,
P.I. MATZIRIS,1974).
Cettedispersion
desvaleurs n’est pas
surprenante :
lesparamètres génétiques
sont liés à lapopulation
et au milieu sur
lesquels
ils sont estimés. Parailleurs,
cette étude a montré que leurs estimations peuvent varier au cours du temps. Enparticulier,
que ce soit dans leplan
de croisement 1 ou dans leplan
de croisement 2 laprise
encompte
de certaines années dans le cumulpeut
faire varier considérablement l’estimation de VD(année 1973). Néanmoins,
en cequi
concerne lepin maritime,
le nombre de résultats issus de différentsplans
de croisement permet dejustifier
lastratégie
de sélection actuelle- ment utiliséequi n’exploite
que lapartie
additive desgènes.
Conclusion
La croissance
juvénile
dupin
maritime est caractérisée par une variabilité du terme erreurimportante, qui
ne permet pas de sélectionner efficacement à ce stade.Cette variation
(en
valeurrelative)
décroît avecl’âge jusqu’à
8 ans, la variabilitégénotypique
restant constante. L’héritabilité de la croissance en hauteuraugmente
à mesure que les accroissements sont cumulés sur un nombreimportant
d’années.La situation actuelle
qui
consiste à sélectionner enprenant
pour critèreprédicteur
lecumul d’accroissement au-delà de 5 ans
paraît
donc être un boncompromis
entrel’efficacité de la sélection et le
développement
ultérieur du programme d’améliorationqui
demande un raccourcissement des délaisd’appréciation
desgénotypes. Néanmoins,
les informations issues d’autres
espèces
forestières et recouvrant despériodes plus longues
demandent à suivre l’évolution descomposantes
de la variancephénotypique.
Si la variance AGC
représente
laplus grande
part de la variancegénotypique
dansla croissance en hauteur du
pin maritime,
la part de la variance ASCpourrait
encore être diminuée par la
possibilité
certes faible deprédire l’aptitude spécifique
à la combinaison de deux parents à
partir
de leuraptitude générale.
Reçu
pourpublication
en août 1980.Remerciements
Les programmes ENVIR, l’INEDE, CASOAR font partie de la
programmathequc
dulaboratoire d’amélioration des arbres forestiers. Ils ont été écrits par Ph. BARADAT. Je le remercie pour sa
disponibilité
et son aidequ’il
m’a manifestées lors de l’utilisation de cesprogrammes.
Summary
Genetic control
of height growth
in Pinuspinaster (Pinus pinaster Ait)
III. - Evolution