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(1)

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O :0

•CD

en

Theuriet, André

Jean-Marie

(2)

n

(3)

ANDRÉ THEURIET

JEAN-MARIE

DRAME EN UN ACTE, EN VERS

', Représenté pourlapremièrefoissurlethéâtrede l'Odéon, leII octobre1871

HUITIEME EDITION

PRIX

:

UN FRANC

PARIS

ALPHONSE LE M ERRE, EDITEUR

23-31, PASSAGE CHOISEUL, 23-3I

(4)
(5)

JEAN-MARIE

DRAME

EN UN ACTE, EN

VERS

Repiésenté pour la premièrefois,à Paris,surlethéâtre derOdéon,le ii octobre 1871.

(6)

vu IMÉmE c4UTEU%

Edition elzévirienne

Poésies (1866-1872). LeChemindes Bois.

LeDieuet leNoir.

Ivol 6 fr.

Nouvelles. Bigarreau.

Claude Blouet.

L'Ahhè

Daniel,etc. i vol 6 »

Sauvageonne, ivol 6 »

Madame

Heurteloup. i vol 6 »

Édition in-i8

TOÉSIE

Le Chemindes Bois,deuxième édition, i vol.(épuisé) . .

3 »

Le Bleu et leNoib. ivol. (épuisé)

3 »

Le Livre de la Payse, ivol. (épuisé) 3 »

TIIOSE

Nouvelles intimes, i vol. (épuisé)

3 50 Péché mortel, vingtièmeédition,ivol 5 50 Bigarreau, huitième édition, i vol 5 SC"

LesŒillets de Kerlaz, huitième édition, i vol.

...

3 5c

Amour

d'Automne, vingt-quatrième édition, ivol.

...

3 50 Deux Sœurs, vingt-sixième édition, i vol 3

L'Oncle Scipion,dix-neuvièmeédition, i vol 5 50

Charme dangereux, i vol

350

ContespourlesJeunesetlesVieux, IV.in-8°;///«//(?,broch. 9 »

— —

»

-- relié. 12 »

Contes pour les Soirs d'hiver, i v. in-8''illustré, broch. 9 »

— — — —

relié. 12 »

THÉ^T%E

EAN-Marie, Drame enunacte envers,cinquièmeéditioQj

I vol c o 5 »

Vous droits réservés.

(7)

ANDRE THEURIET

JEAN-MARIE

DRAME EN UN ACTE, EN VERS

PARIS

ALPHONSE LEMERRE, ÉDITEUR

23-31, PASSAGE CHOISEUL, 23-3I

(8)

MA MÈRE.

A.

TH.

x^ s o

(9)

DISTRIBUTION

Jean-Marie

MM. Porel.

Jocl

Talien.

Thérèse, safemme . . . M""

Sarah Bernhardt.

En Bretagne,côte du Finistère.

(10)

I hadnabeenhiswife aweek but onlyfour,

When,mournfu* Isaton the staneat

my

door,

Isaw

my

Jamie'sghaist

forIcouldna thinkit he

Tillhe said"l'mcome hame,

my

love, tomarrythee"

— AuLD Robin Gray. —

(Victliechansonéccssaise)

(11)

JEAN-MARIE

întirieur(Tuneferme bretonn?.

Adroite,aupremierplan,uneche, minée haute etprofonde;près delacheminée,unvieuxfauteuil;

.

au second plan, porte communiquant avecune pièce voisine.

A

gauche, unevieillecrédenco, et,enavant, unetable,unfauteuilde cuiretdes escabeaux.

Aufond, àdroite, unefenêtredonnant sur lafalaise; au milieu,une portecintrée, laissant voirauloinlalande etlamer.Au leverdurideau,Thérèseestdebout présde lafenêtre ouverteetfileau fuseau;

toutenfilant ellechanteàmi-voix.

SCENE PREMIERE.

THÉ\èSE.

Lebrick n'eut passitôtsombré Avecsesgrandsmâtsetses voilei.

(12)

j£AN-MARfE.

Quetoutleciel fut éclairé;

Ala lueur deni:lleétoiles

OnVtsaintsAïénorvolan*.

Sur mer,a n^iqu'ungoéland,..

Elle s'interromptetjetteunregard surlacampagne.

Comme

on entend ce soir la plainte des

m

ouettesf Surla grève, là-bas, leurs bandesinquiètes

Mêlent

des crisaigus

aux

rumeurs dela mer...

Je

ne puis

jamais

voir leurs tourbillons dans l'air Passer, sans qu'aussitôtcette balladeancienne

Avec

son lent refrain sur

mes

lèvres nevienne.

Elle s'assied,

La sainte pritdansl'algieverte Lecapitaineàdemi mort, Et sur son ailelarge ouverte Leconduisit droitjusqu'auport:

« ivéveille-toi,beaucapitaine.

Voicitavilleetton domaine...

S'interrompant de nouveau.

//n'a

jamais

revu leport ni samaison, Celui qui

me

chantait cette vieille chanson!

Dans

lesPardons,autour des SaintesetdesVierges, J'aivainementpour luifait allumer des cierges;

Mais

les Saints à présent restent sourdsà nos crisj

Et

la

mer

ne rend plus les marins qu'elle a pris»,.

Ellelaissetomber»o»»fus»»u. et reste pensive.

(13)

Scène première.

SCENE DEUXIEME.

THE\ÈSB, JOËL.

Joël entreparlefondet dépose un paquetsurunescabeau.

Joël.

Bonjourj

femme/

Thérèse,

surprise.

Joël!..

Elle essuierapidement une larmeetse lève.

Joël.

Tu

ne m'attendais gueres Avant la nuit, etj'aibien

mené

nos affaires!

Comme^

lemois dernier, tu m'avais reproché

De

m'attarder avecles buveurs

du

marché, Sitôt

mes

blés vendusj'airempli

ma

sacochef

En

dépitdes écus qui tintaient dans

ma

poche, J'ai sellé la

jument

etj'ai tourné le dos

(14)

Jean-Marie.

A

l'auberge lecidreécumaitàpleinspots...

Voilà ce quis'appelleagir en

homme

brave!

Thérèse,

souritm

Oui

certes!mais aussile vin de votre cave

Ne

vous en paraîtra que meilleur, et voici

De

quoifaire oublier l'auberge...

Elleva chercherdamlacrédence une bouteille etunverre, etles posesurlatable, devant Joël.

Joël,

assisets'essuyantlefront.

Bien!merci, Thérèse...

Ilboit.

Ce

vieux vin cous rend

Vâme

joyeuse!

Regardant Thérèse,qui a repris sa quenouille.

Femme!

.. Ecoute, de vrai, tun'espas curieusef Quoi!

Je

viens de la ville, un jour de marché-frane

^

Et

tudemeures là, d'unair indifférent

,

Sans

même

t'informersi lafoire était belle.

Ni

sij'ai rapporté quelque emplette nouvelle?

(15)

Scène deuxième.

Thérèse.

Ellesecouelatêtecommepour chasser une idéefixe

Pardon!

Joël.

Toujours distraite et toujours

V

œilperdu

Dans

un rive oudans un nuage!...

A

quoipeux-tu Penser?

1

hf

fèse^ revenant versJoël, aprèsavoir portélabouteille etleverre surlebahut.

Eh

bien, Joël,

me

voilà tout oreille}

Avez-vous bien vendu vosfromentsi

Joël.

A

merveille!

Jamais

au mois de juin la vieille halle

aux

blés N'avait vu sous son toit tant de gens rassemblés.

L^

bétail et lafoule à tout

moment

accrue /iinsi qu'unjiot houleux débordaient dans la rue.

Les

cuisines Jlambaient, lesvitresdesmaisons Laissaient voir l'àtre clair où, devantles tisons,

Les

crêpes de blénoir bouillonnaient dans lapoélt.

Les

marchandsfoisonnaient, etlespièces de toile

Et

lesbijouxluisantsattiraientle regard.

11vachercherlepaquetsurle meubleill'a déposéen entrant.

(16)

;a

Jean-Marie.

Sur le gain

du

marchéj'aiprélevé taparc,

Comme

dejuste,etJ'ai choisi ces bagatelles.

Il ouvrelepaquetetmontredesétoffesdeioie aux couleurséclatantes.

Je

ne

m'y

connais pas... Dis-moi, teplaisent-elles?

Les

gens qui les vendaient m'ont donnépour certain Qu'elles venaient,

comme

eux,d'un

pays

très lointain.

Des

îles

du

Japon, je crois, ou de la Chine...

Et

d'arriver de loin, certe, ilsavaient la mine^

Ces pauvresmatelotsmaigres etdemi-nus!

Thérèse^

tressaillant.

Des

matelots!..

A

part.

Ceux-là,

du

moins, sont revenus!. ,

JOCl, d'unair désappointé.

Eh

bien!tu restes là toutesilencieuse?

Moi

qui croyais...Allons!j'ai la

main

malheureuse!

C'est donclaid?

Thérèse.

C'est tropbeau!...

Vous

êtes bon, Joél, Trop bon pour

moi!

Joël,

se levant.

Trop beau?... Trcp bon?..

Eh!

justeciel,

Pour

neplus voir tonfront pâle etmélancolique.

Je

voudrais teparer ainsi Qu'une relique!

(17)

Scène deuxième.

13

Mais

je

me

creuse en vain le cerveaujusqu'au fond,

Tu

gardes tapâleur et ton ennui profond...

Tiens, tes

yeux

sont tout gros de larmes, ettajoue

En

conserve la traceencore humide... avoue

Que

tupleurais tantôt, lorsquejesuisentré...

Ah!

tespleurs, que deJais ils m'ont désespéré!

J'en accusais la mortrécente de ta mère,

Je me

disais: le temps lesséchera... Chimère!

Le

deuil des autres cède au temps, mais ton chagrin Pousse en dépit de tout, pareil au mauvais grain!

Thérèse.

Je

ne veux pluspenser

aux

choses qui

me

troublent;

Jeris... Voyei!

Elle essayedesourire etfonden Jarmes.

Joël,

avecamertume.

Je

vois que teslarmesredoublent!...

Qu'as-tu?.. Parle!

Pour

être heureuse à tafaçon.

Que

veux-tu?..

Déplus beaux

meublesdans ta maison?.

Plus devachesaupré?. ..Plusdelinge en toncoffre?...

Dis-moi

cequi tefait envie, etjete l'offre...

Thérèse.

Ah!

par tous vos bienfaits

mes

remords sont doublés!

Plus je

me

sens coupableetplus vous

me

comblej, Joël!

(18)

14

Jean-Marie

Joël,

stupéfait.

Toif des remords?... Toi,coupable, Thérèse?...

Thérèse.

Hélas! fai

surle cœur unsecretqui

me

pesé,

Et

bien souvent déjàje

me

suis reproché.

Comme

un péchémortel, de vous l'avoircaché...

Joël.

Qu'est-ce à dire?...

Un

secret entre nousï... S'il

me

touche,

Quel

étrangemotif a

pu

fermerta bouche?

Thérèse,

Sitôt

ma main

promiseet dès lepremier jour,

O

Joël,je voulus vous parler sans détour;

Mais ma

mèreen tremblant m'imposale silence.

J'obéis... J'avaistort, etsur

ma

conscience

Je

ne garderaipascefardeau plus longtemps.

Jadis, sur lechemin qui

mène aux

Trois-Etangs...

Un

jeune

homme

habitait dans unepêcherie; Son bourg étaitKer-laj, etson

nom

Jean-Marie.

Mes

parents

V

acatcillaient, nous grandissionsprès d'eux.

Ayant même

plaisir,

même

peine, et tous

deux

D'une pureamitié îioussentantl'âmeprise,

(19)

Scène deuxième.

ij

Plus tardnous nous étionsfiancésdans l'église.

Or

Jean-AIarie étaitfort pauire, moi sans dot.

Et

desqu'il eut vingt ans il devint matelot.

Il voulait, disait-iljpour nousfaire

mieux

vivre.

Changer

en louis d'or ses lourds deniersde cuivre, Et, sur un bâtiment

nommé

leRoi-Gralon,

Un

jour ils'embarquapour lesmers

du

Japon.

C'était loin, mais l'amour estfort, et la distance

Quand

je pensaisà lui

me

semblaitmoins immense.

Un

anpassa,puis deux... J'attendais... quand voilà Qu'à travers l'Océan une rumeur vola:

Au

milieu des rochers d'une cotesauvage

Le

navire s'étaitperdu; sur le rivage

La

tempête n'avait rejeté que des corps

Inanimés, sans

forme

et sans nom...

Depuis

lors

Je

n'aiplus entenduparler de Jean-Marie.., Tout estfini!

Joël, brusquement.

Qui

sait?

Le

hasardrapatrie Parfois des matelots dont on pleurait la mort.

Thérèse.

A

!j'ai tout entreprispour connaîtreson sort..

J'aiprié, j'aifait faire enquête sur enquête;

Le

cielest restésourd et la terremuette...

Jusqu'aubord du cercueilje l'auraisattendu.

(20)

i6

Jean-Marie.

Si je n'avais comprisqu'il étaitbienperdu....

Pour

toujours!...

Elle s'arrêteunmoment;

Joëlécoute d'unairconsterné;- puiselle reprendcommesiellese parlait àelle-même.

Et

pourtant^ malgré moi,

ma

pensée

Demeure

à sa mémoire obstinément fixée!

Je

m'en défends en vain... Il

me

semble, l'hiver,

Quand

le vent se lamente etsoulevé lamer,

Que

sa voix regrettée au bruit desJlotsse mêle;

Et

le soir,lorsque, ouvrantleur voile

comme

uneaile,

Les

barquesdespêcheurs descendentversleport

,

Quelque chose en

mon

cœur dit :

S'iln'étaitpas mort! ...

]oi\ s'assied, trèsabattu,

Pardonnei-moi... C'est mal'

Joël

Mal?... non!

— Mais

tafranchise

M'a

fait brusquement voir

ma

stupide méprise...

Je

comprends maintenant tespleurs silencieux^

Je

comprendstout!...

Et

moi, quicroyaisde tes

yeux Les

effacer, hélas! avec des babioles!...

Ilprendlesétoffessurlatable etles repliemachinalement.

Parfois, à la veillée, encomptant

mes

pistoles,

Je me

disais, bercépar leson clairde l'or:

« Allons, voicide quoi mettreau logis encor

(21)

Scène deuxième.

17

Un

finmiroirou bienquelquearmoire de chêne,

Et quand

de meublesneufs la maison sera pleine, Thérèse secouera l'ennui quirembrunie

Son visage, et l'oiseauchantera dans sonnid... »

Je

inc sentaisalorslecœurplein d'espérance, Maintenant je comprends les choses...

Ta

souffrance Est de cellesque l'orne saitjamais guérir,

Et

je ne puis lutteravec tonsouvenir!

11jetteles étoffesà terre et se lève.

Ah!

maudits cheveux blancs!...Sij'avais lajeunesse Seulement; si lasève et le soleilqu'on laisse

En

arrière, onpouvait les retrouver un jour!

J'essaieraisde chasser cefantôme d'amour

Et

de prendreen toncœur saplace encore tiède...

Mais

à l'fge quej'ai, le

mal

est sans remède;

Je

suislaid,jesuis triste etvieux!...

O mes

vingt ans!

Thérèse.

cher

homme,

Joël!...

Je

vous ai faitlongtemps Souffrir de

ma

douleur offensante et cruelle, Désormais je veuxêtre une épousefidèle

Et

bonne...

En ma

faveur vous aviei consenti

A

tivresoxis ce toitpar

mon

père bâti;

Eh

bien,partons.

Ici lepassé règneenmaître;

Le

chant des coqs, les bruits de l'âtre, lajenétre

En

f,eur, tout

me

redit les choses d'autrefois

,

Et

la

mer me

les crie avec sa grande voix...

a

(22)

i8

Jean-Marie.

Partons,

emmener-moi

danscoxpropres domaines^

Derrière lesMonts-Noirs etleursforêts de chênes.

Lày Je

ne verraiplusnileport ni la mer.

Joël.

Quoi! tesprés, ta maison, ce

pays

quit'estchefj

Tu

pourrais renoncer à tout?...

Thérèse.

Je

vous en prie!

Joël.

Mais c'estpresque un exil,etVon nes'expatrie Jamais sans emporter des regrets avec soi.

Thérèse.

Kous

avei bien quitté votre

pays

pour

moi

Joël.

Ouij

maisparfois encorje

me

senstout morose^

•Quand je pense à la lande où

ma

maison repose.

Thérèse.

AllortS la. retrouier!

(23)

Scène deuxième.

Joël,

Merci

j

femme!

merci!,,.

Laisse-moi cependantsonger à tout ceci.

Ces

choses veulent être àloisirdécidéesy

Et

les émotions m'ont brouillé les idées...

Ilpasse samainsursonfront.

Ma

vieilletête estfaible, etjeveux, au grand air.

Ruminer

tesprojetsafin d'yvoirplusclair...

Je

vaisJusqu'aupâtiset rentrerai pour l'heure

Du

souper.

— A

ce soir!

Ilterrelamain de Thérèseet sortpar ladroite»

SCENE TROISIEME.

THÉ\È5E.

Tandisque Joëls'éloigne,elle revient près delafenêtreetgarnit

$a quenouille.

Thérèse.

Oui, Jeseraimeilleure...

Je

veux chasser ainsi qu'un hôte déloyal

(24)

âo

Jean-xMarie.

Ce

chagrin quenourrit enmoi l'Esprit

du

molj

Et

je veux t'oublierj ô-pauvre

Jean-Marie!

...

Comme

ilfait lourd!...

Elleouvrelesdeuxbattantsdela fenêtre.

La mer

dortet lamouettecrie...

On

diraitqu'unorage est dans l'air...

Ellevas'asseoiri droite et seremetàfiler.

Oui, Joël

Est

sibon!...

Ce

seraitpécher contrele ciel

Que

lui donner

ma main

et luifermer

mon

âme.

Je

veux à l'avenir être vraiment sa

femme.

Quand

nous vivrons là-bas, loinde la mer,je veux

Que

sonseuil soit riant, quesesjourssoientheureux.

J'entourerai d'amissa vieillessesereine^

Moi-même

auprès delui, toutenfilant

ma

laine, J'essaieraidesourire etdechanter.

Elle sourire.

Hélasf

Je

nesaisque desairs tristes

comme

desglas.,.

Unsilence.

Puisellechante àmi-voix:

Lasaintejirit dansl'algue verte Lecapitaine àdeminioit, Et sur sonaileLargeouverte Leconduisit droit jusqu'au port: eRéveille-toi,beau capit-iine.

Voici tavillei%tondomaineI

(25)

Scène troisième.

Sitôtqu'ilfutdans son château, Troisfoissurlaportefermée Sa mainfitsonnerle marteau:

«Sèchetesyeux,mabien-aiméCi Celuiquetu croyaisperdu, SainteAzénorte l'a rendu... »

Elle s'interrompt.

Ah!

toujours, malgré moi,vers lui va

ma

penséel

Elleresteimmobileetabsorbée.

SCENE QUATRIEME.

THÉJ^ÈSE, JE AU^-m A\IE.

Jean-Marieapj-arait dans le fond, puis s'arrête surle seuil pour con- templer Thérèse.

Toutà couplajeunefemmeseretourneet lèveen poussantuncri.

Thérèse.

Ah!

Jean-Marie.

C'est moi,

ma

Thérèse!... shère fiancée, C'est bien

moi!

(26)

Jean-Marie.

Thérèse,

tremblante.

Jean-Marie

!

Jean- Marie,

s'éUnçantverselle.

Enfin, jeterevois!

Mes

mains peuventserrertes?nains!

T

entends tavoix/...

J'aivoulu tesurprendreici, sarisrien t'écrire.

Aussitôt quej'aipu,

f

aiquittélenavire.

Et

comme

un étrangerpassa?itdans lefaubourg.

J'aiprisàtravers cha?nps lechemin leplus court.

Quelbeautemps! Leciel bleuriaitparmilesfeuillesy

Et

lesbuissons étaient Jleurisde chèvrefeuilles...

A

l'aspectdes ajoncs toutbaignés de soleil,

Dans mon

cœur il s'estfait

comme

un

joyeux

réveil,

Et quand

j'ai reconnu derrière la ramée

Ton

vieuxtoitd'oùsortait unfiletde fumée,

Quand

j'aifranchi d'un bond la clôture de houXj Toutà coupj'aisenti Jléchir

mes deux genoux Et

j'aifailli tomber de bonheur!

I! V'nterroraot etregarde Thérèse.

Alais, toi-même

j

Thérèse, te voilà saisieet toute blême f

Ton

regardfuitlemien, ta

main

tremble... As-tu peur?

Thérèse,

d'une voixfaible.

Dans

lepremier

moment, comme

un rejlet trompeur.

(27)

Scène quatrième.

23

J'ai cru voirsurle seuilpasser ton

âme

en peine.

Et mon

corps afrémid'uneangoisse soudaine...

Nous

t'avionschaque soir silongtempsattendu

Et

si longtempspleuré!

Jean-Marie.

Je

me

suis cruperdu

Moi-même

yet

mon

histoire estpresqueunemerveille.

n

Nous

venions de la Chine,etsur la

mer

Vermeille

Le Roi-Gralon

cinglait vers le

pays

de l'or ;

Nos yeux

nedistinguaientpointle rivage encor,

Mais

la briseapportait parfois des sons de clochef

Et

chacunse disaitque la terre étaitproche.

La

nuit survint,mauvaise et sinistre; au matin.

Trompés

parlebrouillard et le vent incertain,

Nous

touchions un bas-fond,et la mer, pièceàpièce.

Brisait sur les rocherslenavire endétresse, J'avais

pu me

sauveravec trois matelots.

Et

notre barque, un jourtout entier, sur les Jiots Tournoya, parla vague à chaque instant couverte.

Puis

le vent nous jeta dans une île déserte

nousavons,durant des mois, souffert lafaim.

Les

ardeurs

du

soleil, l'horreur desnuits... Enfin,

Un

soir, à l'horiionnousvîmes une voile Serêversurla

mer comme

uneblanche étoile...

C'était la vie!

Oh!

Dieu,

comme mon

cœur bondit Lorsqu'à notre signal levaisseau répondit!...

(28)

24

Jean-IMari£.

//nous reçut à bord et reprit son voyage^

Et moi-même,

enrôlé

parmi

son équipage,

Je

suivissafortuneà travers l'Orient,

Car

je nevoulais

pas

ainsiqu'un mendiant

Reveniraupays...

Je

disais:

C'estpour elle!.,.

Et

poursuivais partout larichesserebelle,

Alais

me

sentantpluslas etmoinspauvre,un beau jour

Je

partislecœurpleinde courageet d'amour.

Et me

voici...Pendant

ma

course aventureuse,

Ta

vie a-t-elle étépluscalme etplus heureuse?.,.

Le

domaine,

du

moins, sembleaveir prospéré;

Dans

les Jleurs

du

courtil et lesherbes

du

pré

On

sent labonne odeur

du

bien-être s'épandre.,.

Ilsourit.

Ton

père nevaplus vouloirde

moi

pour gendre,

Thérèse.

Mon

pèrepèreest mort.

Jean-Marie,

sedécouvrant.

Sitôt!..

Lui

sifort et sivert!

Et

ta mère,la vieille

Annaïc?

Thérèse.

L'autre hiver,

(29)

Scène quatrième.

aj

Son cercueilapassé le seuil de notre porte^

Et

l'herbesur sa fosse est déjàhaute.,.

Jean-Marie.

Morte!

Tous

deux

morts!...

Et

j'étaissiloin!...

Dans

ton logù.

Seulej tulanguissais les

yeux

depleurs rougis

^

Sanssoutien}sans amis, sansrien!...

Et

ladistance Mettait entre nous

deux

lanuitet le silence...

Va, je nerepars plus,

je

ne tequittepas,

ma

Thérèse,ô

mon amour!

Viens dans

mes

brasl

Thérèse,

reculant effrayée.

l^on,non!..Ilfaut nous direadieu!

Jean-IVIarie,

d'unairincrédule.

C'est uneépreuve.

N'est-ce pas?...

Tu

tétais!...

IIluisaisitlamainet laregarde attentivement.

Cette alliance neuve N'estpas la mienne!

Thérèse.

Hélas! Voilà, vienne Noël,

Deux

ansque j'ai donné

ma main

au vieuxJoël.

(30)

26

Jean-Marie.

Jcan-AIariCj

atterréets'appuyant sur

k

table.

Mariée!

...

O mon Dieu!

Thérèse,

d'unevoixsuppliante.

Pardonne-moit

Jean-Marie.

La femme

Du

vieuxJoël!

Thérèse.

Ecoute!

Jean-

Alarie, selevantbrusquement.

Ah!

sous le cielen

Jlamme Des

tropiques, souvent quand nouscausionsle soir.

Entremarins, de

ceux

que nous allions revoir.

Je

parlais de la

ferme

à la toiture grise

m'attendait,fidèle etchaste,

ma

promise, Ala Thérèse

aux yeux

bleus

comme

leslins enfieur...

Eux

riaient, et, raillant

ma

naïvecandeur.

Us

disaientque la

femme

estchangeante et frivole

Comme

lejlot qui roule et l'oiseau quis'envole...

Je

répondais,prenant tout le cielà témoin:

«

Non,

Thérèse m'attend et ne

me

trahitpoint! n

(31)

Scène quatrième.

27

Et

pour

me

rassurer, dans la nuic^ par centaines Lesastres m'envoyaient leurslumièressereines...

Toi,pendantcetemps-là^ le cœurdéjà lassé,

Tu

songeais qu'un marivaut

mieux

qu'un fiancé Pauvre ettraînant sur

mer

une vie incertaine...

Aller seule

aux

Pardons en robedefutaine, C'esttriste, on en rougit,onprend unvieil

époux Et

l'on sortà son bras,luisante de bijoux!

Oh

!

quand

leventdu sud là-bas gonflait nos voiles, Pourquoi

me

trompiei-vous, menteusesétoiles?

Flots de lamer. écueils, bancs de sablemouvant, Pourquoine m'ave^-vous enseveli vivant?

Je

serais mort, du moins, sansla savoirparjure^

Je ne

me

diraispas que pour une parure

Ma

Thérèse a venduson

âme

avecson corps!

Thérèse.

Ecoute-moi!

Jean-Marie^

l'écartantdeU mam.

Non,

non,je souffre mille mortsf Adieu, je veuxpartir!

Thérèse,

allant se placer entre la porte etJean-Marie.

Ah!

non pas sansm'entendre/

Reste.'...Si dupassélavoixlointaine ettendre Parleencore à ton cœur

comme

elleparleau mien.

(32)

28

Jean-Marie.

Ne

sois pointsansfitié:...

Tu

ne saispas combien.

Avant d'en venir là.J'ai subide tortures,

Ni comment

J'aisouffert, nide quelles blessures!...

Le

malheurest tombésur nous;

mon

père est mort,

Ma

mèreétait malade, et la bise

du

nord

Annonçait un hiverrude âcelui qui peine.

Aloi, J'avais beau charger

ma

quenouillede laine

Et

travaillerpour deux,c'était

du

temps perdu;

Les

dettes s'amassaient, nous avions tout vendu.

Et

lahuche étaitvide, et les gens deJustice Etaientprès d'emmenerla dernière génisse...

Ah!

dansces tristesJours,

comme

Je t'appelais, Jean-Marie, et combien defervents chapelets J'égrenaisen ton

nom aux

marches des Calvairesl

Mais

tonnavire était si loin, etnosmisères Si lourdes!...

Ayant

su notremalheur, unsoir, Joël, de Loc-Ronan,fithaltepour nousvoir.

Comme

il avait connu

mon

père dèsl'enfance.

Il crut pouvoir offrirson secours sansoffense,

Et ma

mèreaccepta... Chei nous il vintsouvent;

Puis un Jour queJ'étaisseule sous notre auvent.

Ilprit

ma main

:«

Ta

mèreau poidsdesanschancelle,

Me

dit-il, donne-moiton cœurpourl'amourd'elle...»

Mais mon

cœur était loin avec toisurles Jlots,

Et

Je ne répondaisquepar de longs sanglots.

C'estalors qu'arriva le bruit de tonnaufrage Plusd'espoir!..

Et

Joël chaque Jour davantage Aie suppliait...

Ma

mère, elle,neparlaitpas;

(33)

Scène quatrième.

29

Elle

me

regardait, et son regard, hélas!

Etaitune muette etnavranteprière.

D'angoisseet depitié

mon âme

tout entière

Futprise...

Et

Je disoui,

maisj'en croyais mourir!

Momentdesilence.

Jean-Marie,assisprès delatable,ala têtecachée dansses mains.

Jean-Marie.

Quelspéchésavions-nous

commis

pourtant souffrir?...

Les

saints

du

Paradisauraient

nousdéfendre,

Nos

cœurs étaient sipurset notre

amour

si tendre, Lorsqueautrefois, la

main

dans lamain, vers lesoir.

Nous

causions accoudés au

mur

^ris

du

lavoir!

Thérèse,

d'unairsombre.

N'y

pensons plus!

Jean

—iVlarie, après avoir hésitéunmoment.

Au

moins,lui... terend-il heureuse?

Si ta vie est tranquille et ta maisonjoyeuse.

Ma

croix sera moins lourdeetmoins rudeà sentir,

Thérèse,

à part.

Heureuse! Hélas! ayons laforce dementir...

Haut.

Joël estbon,

ma

vieest douce, et

ma

demeure

Est

paisible...

(34)

30

Jean-Marie.

Jean-Marie.

Un

seul

mot

encore... Tout à l'heure

^

Si

j'ai

pu

te blesserpar de cruelspropos

,

Excuse-moi!

Je veux respecter tonrepos;

Je veux que désormais

mon

désespoirse taise.

Jene

demande

plus qu'unegrâce, Thérèse;

Laisse-moivivreauprès de toi... Qu'à l'horizon

Je

puisse apercevoir le toitde ta maison,

Ou

parfois, en passant, voir, à trai'ers les branches

Des

noisetiers, Jiotter ta coijje

aux

ailes blanches j

Et

je seraicontent..,

Thérèse.

Oh

! non, tu ne

peux

point Rester... ilfautpartir!

Jean-Marie.

Je

vivrais dans un coin,

A

l'écart... Ignoré... Ala tendresse discrète Se cacheraitau

fond

dequelque maisonnette.,.

Tu

ne

me

verraispas!

Thérèse.

Non,

non!

(35)

Scène quatrième.

-^i

Jean-Marie.

Je

jais serment

Par

la Viergeet lesSaints d'agir loyalement...

D'êtrefort!..

Me

crois-tu capabled'un blasphème?.., Thérèse secouelatêtetristement.

De

quoidoncas-tu peur, dis?

Thérèse.

J'aipeur de

moi-même!

Jean-Alarie,

s'élançantverselleetluiprenantlesmains.

Ah!

tum'aimestoujours!..

Va,

ne t'endéfendspas;

Contre tessouvenirs en vain tu tedébats,

Nos

amours ne sontpas de celles qu'onoublie,

Et

rien n'a

pu

briser la chaîne quinouslie. .

Tu

m'aimes!...

Thérèse^

vaincue parl'émotioi.

Jean-Marie!

Jean-Marie.

Ainsiqiiun mauvaissort

On

a

pu

tejeter le

faux

bruitde

ma

mort,

(36)

32

Jean-Marie.

Et comme

on fait parlerun dormeur dans la fièvre, Arracher

un mensonge

odieux à ta lèvre;

On

a livré ta main, on a surpristafoi,

Alais non changé ton cœur, car ton cœurestâ moi!

Thérèse.

Je n'aiplus qu'unseulmaître, et c'est Joël...

Jean-Marie.

Ecoute:

Le

trois-mâts hollandais quim'a prissur sa route Repart cette nuit même... Il estplein d'émigrants.

Pauvresgens

comme

nous, cœursbrisés etsouffrants,

Qui

vont

au

loin chercheruneterre meilleure...

Viens...

La ferme

estdéserte, et le soirtoutà l'heure

De

son obscurité va couvrirle chemin...

Tu

m'aimes... Hâtons-nous et donne-moi ta

main!

Thérèse,

se reculant.

Que

veux-tu donc?

Jean-Marie.

Je veux que nous fuyions ensemble

Thérèse.

Laisse^moH...

Non!

Apart.

(37)

SCÈNE QUATRIEME.

35

Ma

force est usée, etje tremble

De

faiblir, 6

mon Dieu

!

Jean-Marie.

Qui

peut te retenir Ici?... Quelle espérance as-tu? Quel avenir?,,»

La

solitude est dans ton logis, etsans cesse Son ombres'étendra,froide, sur taJeunesse,

Tu

n'entendrasjamais d'enfants à tonfoyer,

Jamais

tu ne verras leprintemps sans noyer Tes

yeux

depleurs amers, et, lasse d'une épreuve

D'où

tune pourras plussortir que morteouveuve^

Tu

traîneras ton

joug

plus dur de jour enjour

f

Epouse sansfamille et

femme

sans amour!

Thérèse.

Jean!.,.

Oh!

ne

me

dispas ceschoses,je t'enprie!

Jean-Marie,

luisaisissant

k

main.

Viens!..

Nous

ironschercher là-bas unepatrie Hospitalière et douce... Entreelle et lepassé

Nous

mettrons l'Océanimmense... Viens!.. Jesuz

Dans

les mers

du

tropique une lointaineAntille Qu'un printempséternel réjouit^ et quibrille Sur lesJlocsbleus ainsi qu'un nouveauParadis.

Là, nous retrouverons lesjours

du

temps jadis;

Nous

vivronsoubliés dans un coin de cette île,

\

(38)

}4

jean-Mauie.

Cultivant de nos mains une terrefertile

Et

n'ayant qu'un seul toit^ qu'un seul cœur!..

Tu

verras^

Le

soir, de

beaux

enfants s'endormir dans tes bras,

Et

notre

amour

seraprofond etsansmesure

Comme

la mer!

Ill'entraîneverslefond.

Thérèse,

éperdue.

Attendsencor!..

Je

t'en conjure!..

Grâce!... J'aile vertigeet

ma

tête seperd!

Jean-Marie.

Attendre!

Le

tempspresse et lejourfuit...

Que

sert D'attendre?... Hâtons-nous, si Joël tout à l'heure...

Thérèse,

s'arrètant.

Joël!

Ah!

tu VOIS bien qu'ilfaut que je demeure,..

Ellelerepousse et seréfugie surledevant delascène.

Va-t'en,jene puispaspartir...

Je

ne veuxpas!

Ellefaitquelquespas verslui.

Songe qu'il est brisépar l'âge... Qu'ilestlas...

Que

je SUIS son soutien et sa seule espérance;

Qu'il a quittépour

moi

jusqu'à sa terre... Pense Qu'ilfutnotre sauveur; que, sur le grand chemin, Ala mère etmoi, sans lui serionsmortesde faim;

Songe quej'aijuré, que son cœurse repose

(39)

Scène quatrième.

if

En paix

sur

mon

serment... Et maintenant suppose Qu'il retrouve ce soir les murs de la maison Pleins de son deshonneur etde

ma

trahison...

Ilen mourrait! ...

Et

moi. de

ma

faute accablée, Sanscesseje verrais cette

âme

désolée

Passer entre nous

deux!

Jean- Marie,

avecamertume.

Et

tu croyais m!aimerî

Thérèse.

U

amour que

fai

pour toi, rien n'a

pu

l'entamer,

Ni mes maux,

ni le bruitde ta mort; -

maisl'angoisse,

Mais

la honte emportée en quittant

ma

paroisse,

Et

le remordssur

moi

se levant nuit etjour.

Tout cela

me

tuerait et tuerait notre amour.

Je

me

mépriserais,et

ma

fierté blessée T'en voudrait à lafin de l'avoir abaissée, Et je tehaïrais peut-être!..

Ah!

quittons-nous Plutôt,

mon

bien-aimé!...

Elle s'agenouille.

Je

t'enprie à

genoux!

Dans

le

fond

de

mon

cœur, loin de toute souillure, Laisse-moiconserver

ma

tendresse aussipure Qu'au temps oùtous lesdeux, à l'Angélus

du

soir,

Nous

disionsnosavé dansles

champs

de blé noir.

(40)

j6

Jean-Marie.

Pars.',.

Nous

n'étionsyasfaitspour ce bonheur, sansdoute,

De

suivre, en nous tenant la main, la

même

route;

Mais

nous nous rejoindrons...Pars,pourqu'enliberté Jepuisse ailleurs t'aimer toute une éternité.

Jean-Marie,

larelevant.

Adieu

donc!

Thérèse.

Je voudrais te demanderencore

Un

dernier sacrifice...

Au

pays, on ignore

Ton

retour et tu n'as vupersonne en chemin?

Jcan-MarJe.

Personne.

Thérèse.

Et

ce trois-mâtshollandaispart

demain

? Jean-Marieîa}%unsigneaffirmatif.

Eh

bien, rembarque-toisitôt lanuit venue,

Que

ta visite reste à

jamais

inconnue,-

Et

que tous te croientmortpuisquetu

V

espourmoi.

Jean-Marie.

Jepartirai ce soir.

Thérèse.

Que Dieu

veillesurtoi;

(41)

Scène «quatrième.

yj

Qu'ilte donne une heureuse etprompte traversée...

Sur la meravectoi s'en ira

ma

pensée.

Elle s'appuiecontrelatable.

Silence

Jean-Marie,

déjà près delapente.

Thérèse!...

Mouvement deThérèse.

Laisse-moisur tes lèvresposer, Avant que departir^ un suprêmebaiser...

La

route de l'exil est douloureuse àsuivre.

Qu'au moins cesouvenir

du

passém'aide à vivre.

I

nerése,

d'unevoix faible d'abord,puis plusferme.

Non...

Non!

Jean-Marie.

Alors... adieupourla dernièrefois,

IIs'éloignelentementpar lefond, puisdisparait.

Thérèse resteimmobileetappuyéeàlatable.

(42)

9^/

Jean-Marie.

SCÈNE CINQUIÈME.

THè%ÉSEj

puis

JOËL.

Aubout de quelques instants, Joëlentreparlagaucheetfait

ungestedesurprise.

Joël.

Seule?

Thérèse,

tressaiUacv

Oui.

Joël.

Je

croyaisentendreun bruit devoix.

Thérèse.

C'était un voyageur guidemandait sa route...

Un

marin... Son étapeavait étésans doute Bien longue... Il était las...

Joël.

Et

tu l'asfait asseoir?

Thér

èse.

Oui.

(43)

Scène cinquième.

35

Joël.

Ce

qu'il te contaitparaissait t'émouvoir

,

Car vous parîiei très haut...

1

hérése^

aprèsunmomentde silence.

//était depassage

A

bord

du

Roi-Gralon, au

moment du

naufrage.^

Et

je

V

interrogeais sur les marinsperdus..- Sur Jean-Marie...

J OëIj s'approe'-ac:.

Eh

bien?

Thérèse.

//ne reviendra plus.

Elleserassied.

Joëlluiprendlesmains.

Le rideautombe.

(44)

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