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REVUE DE LA LITTÉRATURE

La neuromodulation sacrée urinaire a-t-elle un effet sur les troubles digestifs autre que l’incontinence fécale : revue de la

littérature

Does urinary sacral neuromodulation improve bowel symptoms other than fecal incontinence: A systematic review

M. Baron

, L. Grynberg , C. Delcourt , J.N. Cornu , P. Grise

CHUCharlesNicolle,1,ruedeGermont,76000Rouen,France

Rec¸ule6septembre2015 ;acceptéle15janvier2016 DisponiblesurInternetle19f´evrier2016

MOTSCLÉS Neuromodulation sacrée;

Incontinence urinaire; Syndromede l’intestinirritable; Constipation

Résumé

Objectif.—Évaluerlesdonnéesdelalittératureconcernantleseffetsdelaneuromodulation sacrée(SNS)urinairesurlestroublesdigestifsautrequel’incontinencefécale.

Méthode.—Une revuesystématique dela littératurescientifique aétéréaliséeàpartir de la base de données PubMed avec les mots clés suivants: sacral neuromodulation, urinary incontinence,voidingsymptoms,intestinalbowelsyndrome,constipation,epidemiology.

Résultats.—LaSNSàviséeurinairesembleapporteruneffetbénéfiquesurlessymptômesde l’intestinirritabledefac¸onsubjective(niveaudepreuve4).Pourlaconstipationlesrésultats sontpluscontrastés.Silessymptômestendentàs’améliorer,lesscoresdequalitédeviene sontpassignificativementaugmentées.Demêmeonconstateuneaggravationdessymptômes digestifs pourcertaines personnes (niveau de preuve 4) Cesrésultats discordantsont peut êtredusauxmultiplescausesdeconstipationimpliquantdesmécanismesphysiopathologiques différents.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:maximilienbaron@hotmail.com(M.Baron).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2016.01.007

1166-7087/©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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396 M.Baronetal.

Conclusions.—Unemeilleureévaluationdestroublesdigestifschezlespersonnesbénéficiant d’uneSNSurinairepourraientpermettredemieuxciblerlespersonnespotentiellementamé- lioréesparcelle-ci.

Niveaudepreuve.— 4.

©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Sacral

neuromodulation;

Urinaryincontinence;

Intestinalbowel syndrome;

Constipation

Summary

Purpose.—Toevaluateliteraturedataabouturinarysacralneuromodulationanditseffectson bowelsymptomsotherthanfecalincontinence.

Method.—AsystematicreviewwasconductedusingPubMed/Medlinewiththefollowingkey- words: sacral neuromodulation, urinary incontinence, voiding symptoms, intestinal bowel syndrome,constipation,epidemiology.

Results.—UrinarySNSseemstoimproveintestinalbowelsymptomsscores(levelofevidence 4).However, for constipation,therearemorecontrastingresults.If symptomsscoresseem toimprove,QOLscoresarenotsignificantlychanged.Furthermore,somepeoplereportedan aggravationoftheirconstipationsymptoms(levelofevidence4).Thosecontrastedresultscould beexplainedby thevarious causesofconstipationwhich impliesvarious pathophysiological pathways.

Conclusions.—AbetterevaluationofdigestivesymptomsinpatientcandidatetourinarySNS couldhelpidentifyingpatientsabletobeimprovebySNS.

Levelofevidence.— 4.

©2016ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Ilexisteuneassociationfréquenteentretroublesurinaires ettroublesdigestifs.Chezlespatientssouffrantdedysurie oudesignes irritatifs,destaux deconstipationdel’ordre de66%à82%sontretrouvéesdanslalittérature[1,2].Par ailleurs,Whorwellet al.en1992 [3] retrouvaient50%de troublesurinaireschezdespatientsprésentantunsyndrome del’intestinirritable(IBS)cequiamèneàpenserqu’ilexiste unprocessusphysiopathologiquecommunpouvantexpliquer l’ensembledecessymptômes.

Depuis2002,laneurostimulationsacrée(SNS)estautori- séeparl’HASafindetraiterlarétentionurinairechronique avec hypertonie du sphincter strié, sans cause urolo- giquedécelable (troubles dits «rétentionnistes»), rebelle aux traitements conservateurs ainsi que la pollakiurie invalidante avec ou sans incontinence par impériosité et l’impériosité invalidante (troubles dits «irritatifs»), rebellesauxtraitementsconservateurs.Différentesétudes [4] ont montré l’intérêt de la SNS dans le traitement de l’incontinence fécale et en 2008, l’HAS a donné son accord pour son utilisation dans l’incontinence fécale, rebelleaux traitements conservateurs, avec un sphincter analfonctionnel.D’autresétudesontmontréunintérêtde laneuromodulation sacréedans le traitement detroubles digestifsautrequel’incontinencefécale,telsquelacons- tipation et l’IBS [5,6]. Récemment, la neuromodulation sacréeaétéutiliséedansdes indicationsdouble,àlafois urinaires et digestives. Cela a notamment été étudié et

publié dans le domaine de la double incontinence avec des résultats satisfaisants [7]. L’idée de cet article était de rechercher les études de neuromodulation sacrée uri- naire évaluant l’impact sur les troubles digestifs autre que l’incontinence fécale. Peut-on, en l’état actuel des connaissances, affirmer qu’il existe une amélioration des troublesdigestifschezlespatientstraitésparneurostimu- lationsacrée(SNS)urinaire etayant destroublesdigestifs associés?

Patients et méthodes

Une revue de la littérature a été réalisée à partir des articles originaux et des articles de synthèse déjà dispo- nibles, de languefranc¸aise ouanglo-saxonnesélectionnés parlemoteurderecherchePubMeddelaNational Library of Medecine. Les mots clés utilisés pour cette recherche étaient:sacralneuromodulation,urinaryincontinence,voi- ding symptoms, intestinal bowel syndrome, constipation, epidemiology.Touslesarticlesainsiidentifiésontétéana- lysés.Lesabstractsdecongrèsn’ontpasétéretenusdans l’analyse. Tous les articles concernant l’utilisation de la NMS dans le traitement des troubles urinaires et analy- sant lestroubles digestifs autre quel’incontinence fécale ont été retenus. Les résultats ont été référencés d’un niveaudepreuve telquedéfiniparOxfordCenterforEvi- dence Based Medecine. Lapériode de recherche était de 1995à2014.

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sacréeeffetscroisésurinairesetdigestifs397 Tableau1 RésultatsdesprincipalesétudesévaluantlestroublesdigestifsaprèsSNSurinaire.

Etude Auteuret journal

Méthodologie Nombrede patients

Indication SNSurinaire

Position électrode

Evaluation Durée évaluation

Typede troubles digestifs

Résultats urinaires

Digestifs

Killinger etal., Neurourol Urodyn 2011;

30:133—137

Étude prospective, monocen- trique

128 74U/PK±IU

43CI/SVD 11RAU

104sacrée 24pudendale

ICSI-PI GRA CF

12mois 34IBS 63C/D30IF

Amélioration urinairepour l’ensemble despatients

AggravationIF: de0,3±0,5 (n=18) épisodes/jà 1,4±2,2(0,8) (n=8)à12mois p=0,0006 Autres

symptômes:CF: pas

d’amélioration, GRA:seulIBS amélioré30%à 3et6mois,25%à 1an.C/D:autant depersonnes améliorées qu’aggravéesà 6mois(18,8%) BradleyC.

Gill,Int Urogynecol J2012;

23:735—741

Etude prospective, période d’inclusion: février 2008—mars 2009

24 24IUI

réfractaire

Sacrée(24) UDI- 6CRADI- 8UIQ- 7CRAIQ- 7PGI-I

4mois 11C12IF Amélioration scoresde symptômes (54,8—32,6)et QOL

(64,2—14,3).

70%bienà très améliorées

Amélioration scoresde symptômes (23,4—14,1) p=0,016maispas QOL(2,4—0,0) p=0,234

U/PK:urgenturie,pollakiurieavecousansincontinenceurinaire;CI/SVD:cystiteinterstitielle,syndromevésicaldouloureux;RAU:rétentionaiguëd’urines;ICSI-PI:InterstitialCystitis SymptomIndexandProblemIndex;GRA:GlobalResponseAssessment;CF:calendrierfécal;IBS:irritablebowelsyndrome(syndromedel’intestinirritable);C/D:constipationet/ou diarrhée;IF:incontinencefécale;IUI:incontinenceurinaireparimpériosités;scoresdesymptômes:UDI-6:UrinaryDistressInventory,CRADI-8:Colorectal—AnalDistressInventory; qualityoflifescores:UIQ-7:UrinaryImpactQuestionnaire,CRAIQ-7Colorectal—AnalImpactQuestionnaire.

(4)

398 M.Baronetal.

Résultats

Seulementdeuxétudes,publiéesen2011et2012,évaluent lestroublesdigestifsaprèsimplantationd’unneuromodula- teurpourtroubleurinairepouruntotalde130patients.Les deuxarticlesétaientdelangueanglaises.Lesdeuxétudes étaientobservationnellesépidémiologiquesprospectivessur 128et24patients,deniveaudepreuve4(Tableau1).

La première étude de Killinger et al. [8] incluait tout les patients présentant des symptômes urinaires résis- tant aux traitement de première intention, présentant des troubles digestifs. Les symptômes urinaires retrouvés étaient:urgenturies/pollakiurieavecousansincontinence (n=74), cystite interstitielle/syndrome de vessie doulou- reuse(n=43),rétentiond’urinesidiopathique(n=11).

La deuxième étude de Gill et al. [9], sur 24patientes n’incluait que les patients souffrant d’incontinence uri- naire par urgenturie réfractaire et présentant également destroubles digestifs. Lescritères d’implantation du NMS étaient conformes aux recommandations internationales [10]. L’électrode fut implantée en position sacrée pour 128patients[8,9]etenpositionpudendalepour24patients [8]. Les résultats des études portaient sur des patients implantés définitivement d’un boîtier de NMS et ayant donc eu un test d’implantation positif. Comme critères d’analyse, Killinger et al. [8] utilisait un questionnaire d’évaluationdes symptômes urinaires (ICSI-PI), un calen- drierdessymptômesdigestifssur2joursetunquestionnaire d’amélioration des symptômes sur 7items (Global Res- ponse Assessment [GRA]). Dans l’étude de Gill et al. [9]

Lespatients étaientévalués à l’aide de5questionnaires: UDI-6,CRADI-8,UIQ-7, CRAIQ-7,PGI-I.Deux portaientsur l’évaluation de la qualité de vie fécale (CRAIQ-7) et uri- naire(UIQ-7) et deuxsur lessymptômes urinaires (UDI-6) et fécaux (CRADI-8). Les traitements utiliséspour traiter lestroublesintestinaux étaientégalementrépertoriés.Le recul était respectivement de 12 [8] et 4mois [2—5,9].

Pour Killinger et al. [8], 89% (n=114) des 128patients implantéssouffrantdetroublesdigestifsétaientdesfemmes et la moyenne d’âge était de 56ans. Dans la deuxième étude [9], l’ensemble des 24patientes inclus étaient des femmesavecunemoyenned’âgede61,2anssoituntotal de138 (91%) femmes pour 14 (9%)hommes. Chez Killin- ger et al. [8], 34 (27%) présentaient un syndrome de l’intestin irritable, 63 (49%) étaient soit constipées soit diarrhéiques (ratio non précisé) et 30 (23%) avaient une incontinencefécale.PourGilletal.[9]11(45%)patientes étaient constipées et 12 (50%) présentaient une inconti- nencefécale.

Pour Killinger et al. [8], qui retrouvent 100% d’amélioration urinaire, aucun changement concer- nantlenombred’épisodesdiarrhéiquesoudeconstipation (données mélangées) n’est retrouvé. Paradoxalement, il constate une aggravation des épisodes d’incontinence fécale chez les patients souffrant initialement de fuites deselles. Celaestàmettreenbalanceavecundéfautde recueildesdonnées,important,constatéaucoursdusuivi.

Concernantlaqualitédeviefécale(GRA)pourlesépisodes de constipation et diarrhée, une amélioration de celle-ci estnotée, respectivementà 3,6et12moispour45%,30% et18,8% des patients évalués tandisqu’à 6mois et 1an, 40%puis60%despatientsnevoientpasdedifférencesavec

leur étatantérieur. Pire, environ20% à6mois et18,8% à 1an, notentunedégradationdeleurqualitédevie.Ainsi, à1an,ilexisteautantdepersonnessedéclarantaggravées dupointdevuedigestif,que depersonnesamélioréespar laneuromodulationurinaire.

Gill et al. [9], sur 11patientes constipées et 12incontinentes, retrouve une amélioration des scores des symptômesdigestifsmaispasdequalité deviefécale dans lesdeuxgroupesdepatientesavecuneamélioration des symptômes urinaires de l’ordre de 95%. Aucune pré- cision n’est apportée concernant le nombre de patientes concernées.

Lespatientesencoresousanticholinergiques(n=6,25%) ont fait l’objet d’une analyse séparée, afin de limiter le risque de constipation iatrogène. Les résultats sont sem- blablespourles18(75%)personnessansanticholinergiques, avecuneaméliorationdessymptômesdigestifsmaispasde laqualitédevie.Peud’informationssurlestraitementsde laconstipationprésentsetantérieurssontindiquées.

Parmiles13(54%)patientsrecourantàdes traitement médicamenteux avant laSNS[9], Gillrapporte seulement deux arrêts complets d’antidiarrhéiques et de lavement.

Aucunarrêtdetraitementslaxatifsouémollientsnesemble avoirétéeffectuémêmesi3personnes(12,5%)n’utilisent plusderégimesenrichisenfibres.

Dansnotrerevuedelalittérature,seulKillingeretal.[8]

ontévaluéleretentissementdelaneuromodulationsurles symptômesdusyndromedel’intestinirritable.Silecalen- drierdessellessurdeuxjoursnepermettaitpasdemettre enévidenceunedifférencesignificativesurl’évolutiondes symptômesdigestifs,35%despersonnessedisaientamélio- réesà6moiset1an,60%neconstataientpasdedifférences tandisque10%à6moiset0%à1ansedéclaraientaggravées d’aprèslequestionnairedesatisfaction.

Discussion

Si la SNS est déjà utilisée et validée pour traiter l’incontinence fécale, l’utilisation dans la constipation réfractaireetl’IBS,resteencoredudomainedelarecherche clinique.Desétudescliniquesetexpérimentalestendentà montrer qu’elle pourraitavoirune efficacité dans letrai- tementdecesmaladiesenaméliorantletempsdetransit colique(TTC),lasensibilitérectaleetenayantuneaction au niveau cortical [11]. Kam [11] dans une étude pros- pective multicentrique, a étudié le TTC de 27personnes souffrant de constipation de transit, avant et après neu- rostimulationsacréeàl’aidedemarqueursradio-opaques.

Parmiles20personnes(74%)souffrantd’untempsdetran- sitallongé,ilexistait,à6mois,unediminutionsignificative du TTC pour 11d’entre elles (40%) p=0,014. Des études manométriquesontégalementmontréuneaugmentationde lafréquence,maispasdel’amplitude,desondesdepres- sion au travers du côlon ainsi qu’uneaugmentation de la fréquence et del’amplitude des ondes depression intes- tinaleaprès3semainesdeneurostimulation associéà une améliorationclinique.Ceséléments ontétéconfirmés sur un modèlecanin par Hirabayashi [11] en2003quiretrou- vait une augmentation del’amplitude etde la fréquence descontractionsantérogradeducôlonlorsd’unestimulation sacréeaiguë.Surunmodèleporcin,Meuretteetal.[11]ont

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montréque la stimulationsacrée bilatéralemaispas uni- latérale diminuait de fac¸on significative la perméabilité paracellulaire, l’épaisseur de la muqueuse et augmentait laquantitédemucusàlasurfacedel’épithéliumintestinal.

Parailleurs,Knowlesetal.[12],dansuneétudeprospective, randomiséeendoubleinsu,encrossoverdefortniveaude preuve,ontmontréquelespatientsprésentantunehypo- sensibilité rectale,avaientuneaméliorationdes seuils de détectionetdetolérancemaximalelorsd’épreuvesdebaro- statrectalassociéeàuneaméliorationdutransitpour64% despatientes(9/14).

LestauxdesuccèsdelaSNSsurlaconstipationretrou- vés dans la littérature varient de 42 [13] à 100% (chez 4patients) [14]. Ces chiffres sont supérieurs à ceux rap- portésparlesauteursquiutilisentlaSNSàviséeurinaire.

Plusieursélémentspeuventexpliquercettedifférenceavec les données de la littérature sur la SNS dans la cons- tipation. Premièrement, les auteurs expliquent l’absence d’amélioration de la qualité de vie par le fait qu’il ne s’agissait pas de la plainte principale des patientes, celles-ciétantprincipalementgênéesparleurtroublesuri- naires. La plainte digestive n’étant pas au premier plan, il paraît logique de contester un impact modérée sur l’amélioration de leur qualité de vie. La sélection des patientslorsdutesttemporaire,sebasesurl’amélioration du critère principal, à savoir, ici, l’incontinence urinaire et les symptômes urinaire réfractaires sans tenir compte de l’impact sur les critères secondaires. Les critères d’implantation de la constipation qui sont, l’exonération de 3selles ou plus par semaines, la diminution de 50% deseffortsdepousséeetladiminutionde50%dela sen- sation de mauvaise vidange rectale, ne sont, ainsi, pas respectés. Il s’agit donc d’une population «brute», non sélectionnéepour laquelleilsembleraisonnabled’obtenir des résultats moins bons qu’une population testée au préalable.

D’autre part, l’analysedusymptôme constipationdans lesétudesprésentées[8,9]nedifférenciepaslesconstipa- tionsdetransit,desconstipationsterminalesavecdifficultés d’exonération. Or, d’après le rationnelexpérimental [11]

etla littérature [12], malgréunniveaude preuve faible, la SNS digestive semble être plus efficace sur la consti- pation de transit. Les populations de patients souffrant deconstipationterminalesonttrophétérogènespourpou- voir apporter de véritable conclusions. Les obstructions mécaniques, les dyssynergies et les hyposensibilités rec- talesnesontpasclairementidentifiéesdanslesdifférentes étudesalorsque lesmécanismesphysiopathologiquessont très différents. Alors que Knowles et al. [12] rapportent uneaméliorationdestroublesdelasensibilitérectaleten- dantàmontreruneprobableefficacitédelaSNSdansces indications, les obstructions mécaniques nécessitent par- fois un traitement étiologique particulier et il est aisé deconcevoirl’inefficacitédelaneuromodulationdansces cas là, notamment encas de troubles dela statique pel- vienneassociés.Letraitementdeladyssynergieano-rectale repose essentiellement sur le biofeedback. La neuromo- dulation ne semble pas avoir sa place dans la prise en charge de ce type de constipation où la prise de cons- cience et la correction de la commande volontaire des musclesstriéspelviensparlarééducationamontrésoneffi- cacité[15].

Concernantl’IBS,seulementdeuxétudesl’ontévaluéen tantqu’indicationprincipaledelaneuromodulation[5,16].

L’une durant une phasede test enouvert, de 3semaines sur6patients [5]l’autre, dans uneétudeen crossoveren doubleinsusur20patients[16].Cesdeuxétudesontmon- tré une amélioration significative de la qualité de vie et unediminutionsignificativedesépisodesdiarrhéiquesavec maintiendes résultats à1anpour Lundby etal.[5].Pour Fassovet al. [16]il y avaitune amélioration de 40% des symptômes de douleurs, de ballonnement et de diarrhée lorsdelaphasedetest surl’ensembledes6patientsavec améliorationdelaqualitédeviemaissansmodificationsur laconstipation.PourLundbyetal.[5]l’implantationétait effectuéesiuneaméliorationdeplusde30%dessymptômes était constaté. Sur les 43personnes testées, 26 (60,4%) furentimplantéesetseulement20(46,5%)analysées.Une améliorationétaitrapportéedansl’ensembledesdomaines analysésdefac¸onsignificative(douleur,ballonnement,diar- rhée,constipation,satiété)ainsiqu’auniveaudelaqualité devie.

Cesétudes,présententainsidesdonnéescontradictoires et doivent être validées par d’autres avec un niveau de preuvesupérieur.Ilestimportantdenoter quelesprinci- palesétudesportantsurlaneuromodulationurinaire[17,18]

nerapportentpeuoupasd’effetssecondairesdigestifs.Seul Jankgnetetal.en2001[18],évaluantlaneuromodulation sacrée chez 96femmes, ont noté un taux d’explantation de11%(n=11),notammentdueàdesdouleursdigestives.

Cependant ces troubles digestifs et le nombre exact de personnes atteintes n’est pas précisé par les auteur. Il estnécessaire,pour avoiruneévaluation clairedel’effet digestifdelaneuromodulationurinaire,debiendéfinirles différentssymptômesprésentésparlespatientes.Lesdif- férentstypes de constipation doivent ainsiêtre identifiés etétudiésséparément.L’effet placebojouetrèscertaine- ment un rôle dans l’amélioration des symptômes et sera probablement très difficile à effacer; 75% des patientes testéesencrossover parFassov sentaient ainsi lesstimu- lations.Ila parailleursété montréquel’amélioration de lamotricitécoliquelorsdelaconstipationdetransitétait faitepar des stimulations au-delà du seuil de perception [19], ce qui rend d’autant plus compliqué de maintenir l’aveugle.

Conclusion

Enl’étatactueldesconnaissancesetdûàl’hétérogénéité etauniveaudepreuvefaibledesétudescliniques,iln’est paspossiblededégagerdeconclusionssurl’effetdelaneu- romodulationurinairechezlespatientssouffrantégalement detroublesdigestifs.

D’autresétudessontnécessairesafindepréciserlevéri- table impact de la neuromodulation sacrée urinaire sur ces symptômes fréquents dans la population souffrant de troublesurinaires.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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400 M.Baronetal.

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