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À fleur de poèmes

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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PEYRARD Lisa 6ème2

À fleur de poèmes

À fleur de poèmes Page 1

FRIEDRICH, Le Voyageur au-dessus d’une mer de nuages (1818) Huile sur toile, 74 x 94 cm

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Préface

La Nature est le maître-mot de ce recueil. Je n'ai pas choisi ces poèmes par hasard, car ils ont tous un rapport entre eux : les saisons. J'ai voulu parler de cela car, pour moi, cette métamorphose a quelque chose de « magique ». Les poèmes sont souvent associés à la magie. C'est particulièrement intéressant de voir comment une même ville, un même arbre, une même fleur peuvent se transformer au cours des saisons.

Ce recueil parcourt celles-ci et les présente de différentes manières en variant les lieux décrits : en effet, une même saison, peux avoir un climat différent selon les années. Le temps passe, les saisons semblent courir pour certains et, pourtant, pour d'autres, elles paraissent interminables.

Certains poèmes de ce recueil décrivent chacun une saison en particulier : « Automne » de Verhaeren, « Été » de Cros,

« Hiver » d'Anna de Noailles, ou encore « Aux Hirondelles » de Lacaussade. D’autres regroupent toutes les saisons en un seul poème comme « Les Saisons au village » d'Amiel ou « Les Saisons du bord de mer » de ma plume. À ceux-ci, sont ajoutés « La Demeure en Juillet » d’Anna de Noailles, « Le Ski » d’Alain Hannecart et « À ce printemps perdu » d’Élodie Santos.

À fleur de poèmes Page 2

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À fleur de poèmes Page 3

MONET, « Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte », 1899. Huile sur toile (92,5 × 89,5 cm)

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Automne

Le vent sauvage de Novembre, Le vent,

L'avez-vous rencontré le vent, Au carrefour des trois cents routes,

Criant de froid, soufflant d'ahan, L'avez-vous rencontré le vent, Celui des peurs et des déroutes ;

L’avez-vous vu, cette nuit-là, Quand il jeta la lune à bas,

Et que, n'en pouvant plus, Tous les villages vermoulus

Criaient, comme des bêtes, Sous la tempête ?

Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent hurlant,

Voici le vent cornant de Novembre.

É. VERHAEREN, « Automne », Les Villages illusoires, 1895.

À fleur de poèmes Page 4

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À fleur de poèmes Page 5 MONET, « Le Pavé de Chailly », 1865. Huile sur toile (59 cm x 44 cm)

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Été

C’est l’été. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l’étranger qui s’attarde Au milieu des vastes sables.

Comme une liqueur subtile Baignant l’horizon sans borne,

L’air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne.

Le bois des arbres éclate.

Le tigre rayé, l’hyène, Tirant leur langue écarlate,

Cherchent de l’eau dans la plaine. […]

Il n’est pas de grotte creuse Où la chaleur ne pénètre.

Aucune vallée ombreuse Où de l’herbe puisse naître. […]

Déjà le soleil s’incline Et dans la mer murmurante

Va, derrière la colline,

Mirer sa splendeur mourante. […]

CH. CROS, « Été », Le Coffret de santal, 1873.

À fleur de poèmes Page 6

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À fleur de poèmes Page 7 MONET, « L’Été », 1865.

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Hiver

C’est l’hiver sans parfum ni chants.

Dans le pré, les brins de verdure Percent de leurs jets fléchissants

La neige étincelante et dure.

Quelques buissons gardent encor Des feuilles jaunes et cassantes

Que le vent âpre et rude mord Comme font les chèvres grimpantes.

Et les arbres silencieux Que toute cette neige isole Ont cessé de se faire entre eux Leurs confidences bénévoles. […]

- Vous êtes las, vous êtes nus, Plus rien dans l’air ne vous protège,

Et vos cœurs tendres ou chenus Se désespèrent sur la neige.

- Et près de vous, frère orgueilleux, Le sapin où le soleil brille

Balance les fruits écailleux Qui luisent entre ses aiguilles.

A. DE NOAILLES, « Hiver », Le Cœur innombrable, 1901.

À fleur de poèmes Page 8

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À fleur de poèmes Page 9 MONET, « La Pie », 1868-1869. Huile sur toile (89 cm x 130 cm)

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Aux Hirondelles

De l’aile effleurant mon visage, Volez, doux oiseaux de passage, Volez sans peur tout près de moi ! Avec amour je vous salue ;

Descendez du haut de la nue, Volez, et n’ayez nul effroi !

Des mois d’or aux heures légères, Venez, rapides messagères,

Venez, mes sœurs, je vous attends ! Comme vous je hais la froidure, Comme vous j’aime la verdure, Comme vous j’aime le printemps ! Vous qui des pays de l’aurore Nous arrivez tièdes encore, Dîtes, les froids vont donc finir ! Ah ! contez-nous de jeunes choses, Parlez-nous de nids et de roses, Parlez-nous d’un doux avenir ! Parlez-moi de soleil et d’ondes, D’épis flottants, de plaines blondes, De jours dorés, d’horizons verts ; De la terre enfin réveillée,

Qui se mourait froide et mouillée Sous le dais brumeux des hivers.

L’hiver, c’est le deuil de la terre ! Les arbres n’ont plus leur mystère ; Oiseaux et bardes sont sans toits ; Une bise à l’aile glacée

À nos fronts tarit la pensée, Tarit la sève au front des bois.

Le ciel est gris, l’eau sans murmure, Et tout se meurt ; sur la nature S’étend le linceul des frimas.

Heureux, alors, sur d’autres plages, Ceux qui vont chercher les feuillages Et les beaux jours des beaux climats ! Ô très heureuses hirondelles !

Si comme vous j’avais des ailes, J’irais me baigner d’air vermeil ; Et, loin de moi laissant les ombres, Je fuirais toujours les cieux sombres Pour toujours suivre le soleil !

Saint-Nazaire, avril 1840

A. LACAUSSADE, « Aux Hirondelles », Poèmes et Paysages, 1897.

À fleur de poèmes Page 10

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À fleur de poèmes Page 11 MANET, « Les Hirondelles », 1873. Huile sur toile (65 cm x 81 cm)

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La Demeure en juillet

La demeure en juillet, pendant l'après-midi.

À l'ombre des volets la chambre s'acclimate ; Le silence est heureux, calme, doux, attiédi, Pareil au lait qui dort dans une fraîche jatte.

La pendule de bois fait un bruit lent, hardi, Semblable à quelque chat qui pousse avec sa patte Les instants, dont l'un chante et l'autre est assourdi.

Le soleil va et vient dans l'ombre délicate.

Tous est tendre, paisible, encouragé, charmant, On dirait que la joie auprès de nous habite ;

Pourtant l'on ne sent aucun attachement...

Pourquoi n'est-ce jamais dans ces instants qu'on quitte La vie, avec son grand espace de tourment ?

A.DE NOIAILLES, « La Demeure en juillet », Les Cents poèmes du bonheur

À fleur de poèmes Page 12

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À fleur de poèmes Page 13 MONET, « Jardin en fleurs, à Sainte-Adresse », 1866. Huile sur toile (65 cm x 54,5 cm)

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Le Ski

Dans ce paradis blanc où la vie passe sans bruit Sur cet espace de paix ou règne le silence Il skie sur un tapis épais de poudre blanche Un passage en douceur qui charme les esprits

Tel est le skieur Alpin sur les du monde Comme passe une comète dans le cirque du ciel

Il laisse dans le lointain traînée éblouissante De fines particules qui scintillent au soleil Quand les pentes sont raides défiant l’équilibre

Comme le cerf en fuite bondit pour être libre Il effectue des sauts en habile danseur Il se faufile avec adresse come une épingle

En traçant de belles courbes dans la neige profonde Aussi douces qu’un sein ou qu’une écriture ronde

A. HANNECART, « Le Ski »

À fleur de poèmes Page 14

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À fleur de poèmes Page 15 MONET, « Coucher de soleil sur la neige à Lavacourt », 1878-1881. Huile sur toile (59,7 cm x 80,6 cm)

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À ce Printemps perdu

À ce Printemps perdu Où nous nous sommes aimés

Au bord de la rivière Un jour du mois de Mai

À ce Printemps perdu Où l’on sent le bonheur Quitter cette espérance Qu’on laisse et ne voit plus

À ce Printemps perdu Et à la renaissance D’une passion si belle

Vie qui n’existe plus À ce Printemps perdu Et aux charmants oiseaux

Et à ces chants d’idylles Belles, mises à nu À ce Printemps perdu Comme un beau violon

Aux cordes abimées

Qu’on n’entendra plus jamais À ce Printemps perdu Et à ces vieilles pierres Un jour au cœur des vignes

Qui ne seront plus là

É. SANTOS, « À ce Printemps perdu », 2008

À fleur de poèmes Page 16

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À fleur de poèmes Page 17 MONET, « Zandaam, Le Petit Pont », 1871.

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Les saisons au village

Monts sublimes ! Si l’Hiver glace vos âmes Qui blanchissent dans l’azur, De vos flancs descend l’air pur,

L’eau jaillit de vos abîmes.

Alouettes !

Du Printemps les pâquerettes ! Ont brillé parmi le thym ; Gais troupeaux, c’est le matin ; L’aube a lui ; tintez, clochettes !

Providence !

L’épi mûr, c’est l’abondance Que pour nous l’Été blondit ;

Au soleil le champ sourit ; Le fléau bat en cadence.

Meurs, feuillée !

Fruits tombez, l’herbe est mouillée ; Automne, ouvre tes pressoirs ; Courts sont les jours, doux les soirs ;

L’oiseau fuit, chante, ô veillée ! Harmonie !

Les Saisons ont un génie ; Dans les champs et dans le cœur,

Partout il veut le bonheur ; Œuvre sainte, oh ! sois bénie !

H.-F. AMIEL, « Les saisons au village », Grains de mil, 1854.

À fleur de poèmes Page 18

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À fleur de poèmes Page 19 MONET, « Vétheuil », 1879. Huile sur toile (60 cm x 81 cm)

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Les Saisons du bord de mer

Les allées sont désertes, Les bateaux, tous à quai, S'échouent sur la plagette, Les morceaux de bois flottés.

Les mimosas sont en fleurs, Annonciateurs du printemps,

Les vagues avec lenteurs, Ramènent le sable blanc.

Les promeneurs sont en joie, Se baignent à tout moment,

Le soleil est notre roi, Ma peau brunit lentement.

La brise dans mes cheveux, Les drisses dansent sur les mats,

Vélo plage Richelieu : Mon joli Cap à moi.

L. PEYRARD, « Les saisons du bord de mer », A fleur de poèmes, 2018.

À fleur de poèmes Page 20

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À fleur de poèmes Page 21 MONET, « Fécamp, bord de mer », 1881.

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Arcimboldo, «Les 4 saisons» Huile sur toile (1563, 1569, 1572, 1573) 452x600

À fleur de poèmes Page 22

Références

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