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LE RACISME TOUJOURS D’ACTUALITÉ

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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LE RACISME TOUJOURS D’ACTUALITÉ

Phénomène social mettant en jeu réalité et imaginaire, injustice et violence, le racisme, qui exprime la peur de l'autre et de sa différence, établit une hiérarchie entre les races, contrairement à la xénophobie qui est l'hostilité à tous les étrangers.

En fait il n’y a pas de « races » humaines et il n’y a qu’une seule espèce humaine

Pourtant, le racisme se porte bien, hélas en 2002 ! C’est un des éléments constants de la vie sociale Malgré ces dénonciations il semble s’auto alimenter.

Le racisme, manifestation d'un sentiment de supériorité d'un groupe humain sur un autre, est un phénomène très ancien.

1. Dès l'Antiquité, tous ceux qui habitaient en dehors de l'espace territorial étaient perçus comme fondamentalement différents, ce qui permettait de justifier a priori l'esclavage.

2. On trouve à travers l'histoire de l'humanité de multiples manifestations de cette volonté de se démarquer de l'autre, par l'affirmation d'une prétendue supériorité, le plus souvent dans un souci de conquêtes territoriales et pour justifier certains massacres liés à celles-ci.

3. Par exemple les Indiens d'Amérique vont être les victimes des Européens après leur découverte du Nouveau Monde : en Amérique du Nord, ils furent décimés du XVIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle.

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4. Par ailleurs, l'asservissement des Noirs africains, dès la conquête arabe au vii e siècle, était une des pièces maîtresses d'une organisation commerciale fondée sur l'esclavage.

5. Au XVI e siècle, avec la colonisation de ses côtes par les Européens, l'Afrique subit une double influence - musulmane au centre et à l'est, chrétienne à l'ouest - se traduisant par une même pratique : la traite des Noirs (interdite en Europe au XIXe siècle). Ainsi, c'est cette fois-ci dans un souci économique que l'infériorité d'une race, en l'occurence les Noirs, est affirmée.

La biologie s'avoue en fait incapable de classer les groupes humains selon des critères physiques. Le racisme se situe dans cette ambiguïté, transposant le terme de race de la sphère scientifique vers celle du culturel, déplaçant la question du sang ou de la couleur de la peau vers la différence de mœurs ou de religion. Le métissage auquel ont donné lieu les échanges entre populations rend difficile l'acceptation du concept de race .

II L'approche scientifique

1. En biologie, une race est une subdivision de l'espèce, composée d'individus présentant des caractères physiques héréditaires communs : couleur de la peau, couleur ou texture des cheveux, forme de la tête, autant de caractères qui traduisent des spécificités purement génétiques.(cette notion est surtout utilisée pour classer les animaux) 2. Les théories sur l'origine de l'homme qui prévalent actuellement privilégient une origine commune de l'humanité, dans la vallée du rift à l'est de l'Éthiopie. Ces populations auraient ensuite migré sur l'ensemble de la planète; l'éloignement et le relatif isolement de celles-ci auraient entraîné la diversification des caractères génétiques et, par extension, des races. Nous sommes tous africains.

3. La justification scientifique du racisme est d'invention assez récente : le développement des outils de classification des groupes humains au XIX e siècle a débouché pour certains sur la tentation d'établir une hiérarchie entre ces groupes.

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III. Les doctrines racistes

1. Des auteurs français du XVIII e siècle tels que Voltaire et les Encyclopédistes réunis autour de Diderot et de D'Alembert décrivent les signes de filiation entre le singe et le Noir,

2. c'est au XIX e siècle que les premiers théoriciens du racisme développent leurs thèses, qu'ils veulent scientifiques. Leur point commun est l'idée d'une race dominante, et une hostilité avouée pour la démocratie, considérée comme un facteur d'affaiblissement de la race dominante.

Dans son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853 - 1855), Joseph-Arthur de Gobineau explique par la dégénérescence des caractères dominants que les multiples croisements tendent à diluer, et distingue trois races principales : blanche (dominée par les Germains), noire et jaune.

Houston Stewart Chamberlain introduit une dimension psychologique au racisme : dans Les fondements du XIXe siècle (1899), il préconise le croisement limité aux familles voisines de la race (principe endogé nique) dans une perspective d'enrichissement et d'ennoblissement de celle-là. S'écartant de Gobineau, il fait l'apologie du pangermanisme et de l'antisémitisme basé sur des critères raciaux (pureté du sang) et non plus religieux.

En 1924, Adolf Hitler rédige Mein Kampf , développant des thèses racistes, prônant l'eugénisme (amélioration de la race par la sélection), et faisant de la domination des autres peuples par la race aryenne le cœur de son projet. Dans son sillage, Alfred Rosenberg reprend le thème de la pureté de la race et fustige la dégénérescence due aux unions inter-raciales dans son Mythe du XXe siècle (1930). Chancelier du Reich, investi de tous les pouvoirs en 1934, Hitler applique sa doctrine : des millions de Juifs et de Tziganes sont exterminés durant la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, le terme de génocide est créé pour désigner l'extermination programmée d'un peuple (les Juifs le traduisent par Shoah).

IV. Le XXe siècle

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1. Le XX e siècle est le témoin de luttes incessantes entre les hommes, non respectueux des différences entre les peuples et leur culture, et désireux, à défaut d'être les maîtres du monde, de se croire supérieurs :le fait colonial.

3. L'antisémitisme s'exprime avec violence en France, dès 1894, lors du procès du capitaine Dreyfus et atteint toute son horreur en Europe durant la Seconde Guerre mondiale. L'Afrique n'est pas en reste : en 1984, nombre de Falachas, Noirs juifs d'Éthiopie, doivent fuir leur pays.

4. Aux États-Unis, dès l'abolition de l'esclavage (1865), le Ku Klux Klan se livre à des opérations d'intimidation et de représailles envers les Noirs, allant jusqu'au meurtre. Interdit en 1877, il renaît en 1915 et élargit ses actions aux juifs et aux catholiques. C'est au tour d'organisations noires d'être créées.

Avec Martin Luther King, non-violence et résistance passive s'opposent à la ségrégation raciale à partir du milieu des années 1950. Mais les Black Muslims (musulmans noirs) ou les Black Panthers veulent prouver la supériorité des Noirs sur les Blancs et les Juifs et prônent un pouvoir noir.

5. En Afrique du Sud, la politique d' apartheid (mot afrikaans - langue des descendants des colons hollandais - qui désigne la ségrégation raciale) est légalisée en 1948 : interdiction des mariages mixtes (1949), création des bantoustans - régions réservées au Noirs -, interdiction aux Noirs d'utiliser les transports et les lieux publics des Blancs. Ce n'est qu'à partir de 1985 que les lois ségrégationnistes sont progressivement abrogées et les opposants au régime libérés. En 1994, Nelson Mandela devient le premier président noir de la république d'Afrique du Sud.

Conclusion

Antisémitisme, Blancs contre Noirs, Noirs contre Blancs, Juifs contre Arabes, Arabes contre Kabyles, Tutsis contre Hutus etc., la liste est

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longue des conflits à caractère racial ou religieux qui sévissent encore aujourd'hui.

Des organisations militent pour l'égalité des races dans la société, comme la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) ou le Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et pour la paix (MRAP).Affaire Yahoo des sites d’enchères nazies jugée en juillet 2000.

Mais seule la conscience individuelle peut s'opposer à la recrudescence du racisme dans le monde, dans le respect de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par les Nations unies en 1948, et dont les démocraties se réclament.

Extrait du Code pénal français

Art. 13-1 - Un droit de réponse peut être exercé lorsqu'une

personne ou un groupe de personnes auront, dans un

journal ou un écrit périodique, fait l'objet d'imputations

susceptibles de porter atteinte à leur honneur ou à leur

réputation en raison de leur origine ou de leur

appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie,

une nation, une race ou une religion déterminée

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