On considère le polygone régulier à 90 sommets sur le cercle unité du plan complexe. Les sommets du triangle correspondent alors (par exemple) aux points de la figure ci-contre.
Rappelons que, si (A, a) et (B, b) sont deux points du cercle unité, la droite AB a pour équation :
z + ab 𝑧 – (a + b) = 0 .
Donc si on pose ß = e iπ/45, les trois droites qui passent par les couples (ß p, ß p' ), (ß q, ß q' ) et (ß r, ß r' ) sont concourantes lorsque
1 𝛽!!!! 𝛽!+𝛽!!
1 𝛽!!!! 𝛽!+𝛽!!
1 𝛽!!!! 𝛽!+𝛽!!
=0 , c'est-à-dire :
(1) (ß q+q'+r + ß q+q'+r' ) + (ß r+r'+p + ß r+r'+p' ) + (ß p+p'+q + ß p+p'+q' )
– (ß q+q'+p + ß q+q'+p' ) – (ß r+r'+q + ß r+r'+q' ) – (ß p+p'+r + ß p+p'+r' ) = 0 . Et nous devons envisager a priori tous les cas :
p = 0 et p' = 27 + l , q = 27 et q' = – 6m , r = 36 et r' = 3n ,
où l, m et n sont compris entre 1 et 8. La formule (1) s'écrit donc : (1') (ß 63 – 6m + ß 27 – 6m + 3n
) + (ß 36 + 3n + ß 63 + 3n + l
) + (ß 54 + l + ß 27 + l – 6m
) – (ß 27 – 6m + ß 54 – 6m + l
) – (ß 63 + 3n + ß 36 + 3n – 6m
) – (ß 63 + l + ß 27 + l + 3n
) = 0 . Considérons, par exemple, le point entouré situé le plus bas sur la figure ; il correspond (s'il existe) aux valeurs : (l, m, n) = (6, 3, 2) qui amènent à vérifier l'égalité : ß 45 + ß 15 + ß 75 + ß 54 + ß 24 + ß 84 = 0 . On voit facilement que celle-ci est vraie, car la somme est invariante par multiplication par ß 30 …
Les points multiples probables (cf. la figure) correspondent aux vérifications suivantes :
(l, m, n) Somme finale
(1, 4, 8) ß 39 + ß 27 + ß 60 + ß 88 + ß 55 + ß 4 + ß 48 + ß 76 + ß 42 + ß 81 + ß 19 + ß 7 ≠ 0 (1, 2, 7) ß 51 + ß 36 + ß 57 + ß 85 + ß 55 + ß 16 + ß 60 + ß 88 + ß 39 + 1 + ß 19 + ß 4 ≠ 0 (3, 6, 7) ß 27 + ß 87 + ß 57 + ß 36 + ß 66 + ß 6 = 0 (invariance par multiplication par ß 30)
(3, 3, 5) ß 24 + ß 51 + ß 81 + ß 54 + ß 84 + ß 21 = 0 (invariance par multiplication par ß 30)
(3, 2, 4) ß 51 + ß 27 + ß 48 + ß 78 + ß 57 + ß 18 + ß 60 + 1 + ß 30 + ß 81 + ß 21 + ß 87 = 0 (Id)
(6, 7, 5) ß 21 + 1 + ß 51 + ß 84 + ß 60 + ß 81 + ß 30 + ß 63 + ß 33 + ß 54 + ß 24 + ß 3 = 0 (Id) (6, 6, 4) ß 27 + ß 60 + ß 87 + ß 30 + ß 57 + 1 = 0 (invariance par multiplication par ß 30)
(6, 3, 2) ß 45 + ß 15 + ß 75 + ß 54 + ß 24 + ß 84 = 0 (invariance par multiplication par ß 30)
(8, 7, 2) ß 21 + ß 81 + ß 42 + ß 77 + ß 62 + ß 83 + ß 30 + ß 65 + ß 24 + ß 45 + ß 26 + ß 86 ≠ 0 On partage chacun des angles du triangle d'angles
(3π/5, 3π/10, π/10) en 9 angles égaux en traçant les 9-sectrices. Combien ces segments déterminent-ils de domaines polygonaux (non réduits à un point) à l'intérieur du triangle ?
l n
m
S'il n'existait pas de points triples, chaque 9-sectrice en couperait 16 autres à l'intérieur du triangle. On aurait alors : 16 × 24 / 2 = 192 points d'intersection intérieurs au triangle. Mais chaque point triple fait disparaître 2 points, et comme il y a exactement 6 points triples parmi les points d'intersection entre les 9-sectrices, il y a 180 points d'intersection (doubles ou triples) dans l'intérieur du triangle.
De même, s'il n'existait pas de points triples, chaque 9-sectrice serait partagée en 17 segments par les 16 qui la coupent et on aurait donc : 17 × 24 = 408 segments intérieurs au triangle. Mais chaque point triple fait disparaître 3 segments. Il y a donc 390 segments à l'intérieur du triangle.
Grâce à la formule d'Euler Poincaré, on sait que le "pavage" de l'intérieur du triangle est tel que le nombre S de points, le nombre A de segments et le nombre F de domaines polygonaux vérifient :
S – A + F = 1 .
On peut en conclure que le nombre cherché vaut : F = 1 – S + A = 1 – 180 + 390 = 211.