L’Université Ouverte Lyon 1 vous présente le cycle de conférences
Tour d’horizon sur les vaccins
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Les vaccins :
histoire, mythes et réalité 11 janvier 2022
Michèle Ottmann
La vaccination, aspects historiques et sociaux 1er février 2022 Luc Périno, médecin, essayiste
La vaccination des enfants 1er mars 2022
Daniel Floret, professeur, Université Lyon 1
Les vaccins contre les cancers, l’immunothérapie 22 mars 2022 Karène Mahtouk, maître de conférences, Université Lyon 1
Histoire de la vaccination contre la poliomyélite 5 avril 2022 Baptiste Baylac-Paouly, enseignant-chercheur, Université Lyon 1
La COVID-19, le SARS-CoV2 : du virus au vaccin 3 mai 2022 Michèle Ottmann
Pourquoi vacciner nos bébés : la vaccination pédiatrique
Professeur Daniel Floret
Université Claude Bernard Lyon 1
Conférence Université Ouverte/ Lyon - 1er mars 2022
Qui suis-je ?
• Pédiatre
• Chef de service honoraire (1997-2010) Urgence et Réanimation pédiatrique
Hôpital Edouard Herriot puis Hôpital Femme Mère Enfant
• Consultant Hospitalo-Universitaire
Infectiologie pédiatrique et vaccinologie (2010-2013)
• Professeur émérite depuis 2013
Évaluation / expertise
• Expert Groupe Technique Anti-Infectieux AFSSAPS 2000-2009
• Membre du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France 2002-2007
• Président du Comité Technique des vaccinations / Haut Conseil de la Santé Publique 2007-2016
• Vice-Président de la Commission Technique des Vaccinations / Haute Autorité de Santé depuis 2017
Conflits d’intérêt
• DPI consultable sur www.dpi-declaration.sante.gouv.fr
• Président (bénévole) du Groupe d’Etude en Préventologie (structure d’expertise de mesvaccins.net)
• Pas de conflit d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique
La surmortalité des nourrissons :
Total Hommes Femmes
Tous âges 9,0 9,3 8,7
< 1 an 3,0 3,3 2,7
1 - 4 ans 0,3 0,3 0,2
5 – 9 ans 0,1 0,1 0,1
10 – 14 ans 0,1 0,1 0,1
15 - 19 ans 0,2 0,3 0,1
Taux de mortalité par âge des enfants en 2016 en France
Mortalité infantile : décès survenant entre 29 jours et 1 an/1 000 naissances vivantes
https://www.populationdata.net/cartes/monde-mortalite-infantile-2010/
Le risque infectieux est majoré
au cours de la première année
Durant les 6 premiers mois, les NRS sont (relativement) protégés par les anticorps maternels transmis
• Le passage placentaire des immunoglobulines est un processus actif, particulièrement intense dans le dernier trimestre de la grossesse
(le Nné à terme possède 120 à 130 % du taux d’Ig de sa mère)
• Ce passage permet l’obtention d’une immunité passive protégeant l’enfant pendant ses premiers mois de vie grâce à un répertoire
d’anticorps qui reflète l’expérience immunologique de la mère
• Le transfert des anticorps de la mère à l’enfant est d’autant plus protecteur que
• l’enfant est à terme (les prématurés ont un taux diminué d’Ig fonction de l’AG)
• le taux d’immunoglobulines totales de la mère est normal
• son taux d’anticorps spécifiques est suffisant
Protection conférée par les AC maternels transmis
• Les AC maternels assurent une prévention efficace mais de courte durée contre
• Diphtérie
• Tétanos +++ (vaccination des femmes enceintes)
• Poliomyélite
• Coqueluche+++ (vaccination des femmes enceintes)
• Hib, Pneumocoque, Méningocoque C
• Hépatite B
• Rougeole, Rubéole, Oreillons
• Rotavirus
Les anticorps maternels transmis
•Le taux d’anticorps maternels transmis diminue rapidement conférant
une protection de durée limitée
•Les mères immunisées par la vaccination transmettent moins d’anticorps que celles immunisées par la maladie
•Les anticorps maternels transmis interfèrent avec la réponse vaccinale des nourrissons, surtout pour les vaccins vivants atténués
•Les anticorps transmis par l’allaitement maternel interviennent de manière marginale pour la protection vis-à-vis des maladies à prévention vaccinale (sauf Hib et rotavirus)
Exemple : la rougeole
Leuridan Elke, Van Damme Pierre
http://www.vaxinfopro.be/spip.php?article106&lang=fr
Pourquoi le risque infectieux augmente quelques mois après la naissance ?
• Les anticorps maternels transmis diminuent progressivement
• L’exposition sociale augmente
• La maturation immunitaire est lentement progressive
Empruntée à CA Siegrist
Objectifs de la vaccination des nourrissons
• Les protéger le plus rapidement possible durant cette période vulnérable
• Notamment vis-à-vis des maladies infectieuses qui affectent
préférentiellement le nourrisson durant les premiers mois de la vie et qui revêtent à cet âge une particulière gravité :
• Coqueluche
• Infections à Hib
• Infections à pneumocoque
• Infections à méningocoque C
• C’est l’objectif du calendrier vaccinal
Comment est élaboré le calendrier vaccinal
• Le calendrier vaccinal est le recueil officiel des vaccinations obligatoires et recommandées du ministère de la Santé
• Il est publié annuellement par le ministre chargé de la santé
après avis de la Haute Autorité de Santé (Commission Technique des Vaccinations)
• Il est d’abord publié sur le site du Ministère de la Santé :
• http://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa- sante/vaccination/calendrier-vaccinal
Qui fait la politique vaccinale en France ?
• La politique vaccinale est la prérogative du ministre chargé de la santé
• Qui s’appuie sur une expertise scientifique dévolue à la Commission Technique des Vaccinations de la HAS (qui a succédé au Comité
Technique des Vaccinations du Haut Conseil de la Santé Publique)
• Des recommandations équitables supposent une expertise
• Compétente et pluridisciplinaire : large représentation au niveau de la CTV
• Indépendante : exclusion des conflits d’intérêt
• « Evidence-based »
Éléments pris en compte pour l’élaboration d’une recommandation
• Les données épidémiologiques nationales et internationales concernant la maladie à prévenir : incidence, taux d’hospitalisation, mortalité
• Les données sur la balance bénéfice / risque de la vaccination à travers notamment des données du dossier d’AMM du vaccin
• Les données issues d’une revue systématique de la littérature
Recommandations hiérarchisées en s’appuyant sur le niveau de preuve
• Les données médico-économiques
• A partir d’une modélisation de la maladie
• En prenant en compte les caractéristiques du vaccin
• On peut calculer :
• QALY : combien vous devez payer pour économiser une année de vie ajustée sur la qualité de vie
• ICER : (IncrementalCost EffectivenessRatio): comparé à une stratégie de référence combien vous devez payerpour économiser 1 QALY
Procédure d’expertise vaccinale
LES MALADIES à PREVENTION VACCINALE Calendrier vaccinal du nourrisson
La diphtérie
•Maladie grave due à Corynebacterium diphteriae.
Complications cardiovasculaires et neurologiques potentiellement mortelles
•La diphtérie a quasiment disparu des pays industrialisés
•Elle peut réapparaître si la couverture vaccinale chute (grandes épidémies des années 90 dans les pays de l’Est après l’effondrement du
système soviétique et l’arrêt de la vaccination des nourrissons)
•Elle peut aussi affecter des enfants non-vaccinés même dans des pays avec couverture
vaccinale élevée (Ex. : Espagne, Belgique)
•La maladie reste endémique dans le Sud-Est asiatique (Inde, Indonésie, Népal, Philippines), Amérique du Sud (Brésil, Équateur, Venezuela) Moyen-Orient et Afrique (Madagascar, Zambie)
En France
Corynebacterium diphteriae : 2002- 2018 : 24 cas déclarés dont 18 cutanées
Corynebacterium ulcerans : 2003- 2018 53 cas déclarés (contact animal dans 90 %)
Le Tétanos
• En France
•Dû à Clostridium tetani, bacille anaérobie de réservoir tellurique
•Provoque des contractures musculaires pouvant atteindre l’appareil respiratoire et des troubles cardiovasculaires
par atteinte du système nerveux autonome
•La vaccination est le seul moyen de protection durable contre la maladie.
Pas d’immunité de groupe (protection individuelle)
•Dans les pays en développement, le problème essentiel était
le tétanos néonatal (ombilical)
•La mise en place du programme OMS de vaccination (PEV) a permis de réduire l’incidence du tétanos de plus de 90 % et la mortalité liée au tétanos néonatal de plus de 95 %.
La poliomyélite
• La Polio en France
•Maladie due aux virus polio 1, 2 et 3. Les virus polio 2 et 3 sont actuellement éradiqués
•Transmission par les selles et les sécrétions pharyngées
•Responsable de méningites et surtout de formes paralytiques : paralysies irréversibles
pouvant atteindre l’appareil respiratoire
•Fait l’objet d’un plan OMS d’élimination
•La maladie est éliminée des pays industrialisés et de l’Afrique (2020)
•Des cas de polio à virus sauvage sont encore observés en Afghanistan et au Pakistan
•Des flambées liées à des virus polio dérivés des virus vaccinaux sont également observées, notamment dans des périodes troublées (Ukraine, Syrie).
Actuellement RDC, Somalie, Kenya…)
•http://polioeradication.org/polio-today/
Aucun cas de poliomyélite autochtone lié à une souche sauvage
rapporté en France depuis 1990.
La polio
La coqueluche
• Infection de l’arbre respiratoire inférieur liée à 2 bactéries :
Bordetella pertussis et parapertussis
• Transmission aérienne.
Forte contagiosité
• La quinte coquelucheuse résume la maladie
• Gravité chez le nourrisson : quintes axphyxiantes, apnées, complications neurologiques, HTAP, défaillance multiviscérale
• La coqueluche n’est pas éradicable avec les vaccins actuels
• Le réservoir du germe est constitué par les adultes et adolescents qui ont perdu leur immunité (conférée par la maladie ou la vaccination)
• Les nourrissons de moins de 6 mois, non encore protégés par leur propre vaccination représentent l’essentiel des cas et la totalité des formes
graves et des décès. Ils sont
habituellement contaminés par un adulte de leur entourage
et notamment l’un des parents.
La coqueluche en France
Source : Guide des vaccinations 2012
De 1996 à 2012 :
3 318 cas de coqueluches chez les nourrissons < 6 mois, 64 % < 3 mois
18 % admis en réanimation 1 à 10 décès annuel
Les infections à
Haemophilus influenzae b
• Bactérie à Gram – hôte du
rhinopharynx des jeunes enfants
• Avant la vaccination première, causes d’infection invasive
chez les enfants :
• Méningites bactériennes : 1ère cause chez les enfants de moins de 4 ans (environ 400/an). Létalité 3 %,
séquelles 10 à 15 % (surdité)
• Épiglottites (abcès de l’épiglotte)
• Septicémies
• Arthrites
• Pneumopathies
Un succès spectaculaire de la vaccination !
Hib est toujours présent (adulte notamment) L’immunité de groupe l’empêche de circuler Si la CV reste élevée…
Les Infections à pneumocoque
• Infections non - invasives
• OMA (30 % des OMA)
• Sinusites (25 % adulte)
• Pleuro-pneumopathies
• Infections Invasives
• Pneumonies
• Bactériémies
• Septicémies
• Méningites
• Arthrites
Selon l’âge
Germe de portage Rhinopharyngé
• Quasi-obligatoire chez le nourrisson
• Facteurs influençant le portage :
• Collectivité : crèche (69 %) vs nourrice (29 %) vs domicile (13 %), R. Cohen et col., 1993
• Saison : crèches Lyon : décembre 63,8 %, juin 47,5 %
• Taille de la fratrie
• Durée du portage : fonction des souches : 6 - 14 - 19 - 23 : portage prolongé corrélé avec la résistance aux antibiotiques
En France
• Total des infections estimé à 455 000/an
• Infections bactériémiques : 6 000 à 7 000/an
• Méningites : 600 à 700/an. Enfant mortalité 10 % - séquelles 50 %
• Pneumonies : 100 000 à 120 000/an dont 3 500 à 11 000 décès
• Otites : 200 000/an
• Résistance aux antibiotiques (en 2016) : sensibilité diminuée aux betalactamines : 27 %
http://cnr-pneumo.com/docs/rapports/CNRP2017.pdf
Effets sur la résistance aux antibiotiques
http://cnr-pneumo.com/docs/rapports/CNRP2017.pdf
Efficacité vaccinale sur le terrain :
vaccination des nourrissons
Hépatite B
• La maladie
• Symptomatique dans 10 à 50 % des cas
• Hépatite fulminante : 1 % des cas (décès ou transplantation)
• Passage à la chronicité :
• 5 à 10 % chez l’adulte, 100 % chez le nouveau-né, 30 % avant 4 ans
• Asymptomatique dans 30% des cas
• Hépatite chronique persistante ou active : 30 à 40 % Evolue vers cirrhose et/ou hépatocarcinome
• Modes de transmission (inconnue dans 30 %) :
• Contact avec sang ou dérivés du sang
• Transmission mère-enfant lors de l’accouchement
• Transmission sexuelle : majoritaire
• Contact non-sexuel avec porteur chronique (famille, collectivité)
135 000 porteurs chroniques de l’Ag HBs
Environ 2 500 cas d’hépatite B aiguë en France Incidence maximale : 20 - 30 ans
Plus de 1 000 décès/an (cirrhose, cancer du foie)
La France est un pays de basse prévalence de l’hépatite B
La rougeole
• Maladie infectieuse très contagieuse due à un Morbillivirus responsable d’une forte mortalité
• Transmission par les sécrétions respiratoires, plus rarement par les objets contaminés
• La durée de contagiosité est de 10 jours (± 5 jours/éruption)
• Maximale en phase d’invasion (avant le diagnostic)
• Débute 24h avant les premiers signes cliniques
• Maladie éruptive dont la gravité est liée aux complications :
• Respiratoires (otites, laryngites, pneumonies)
• Neurologiques :
• Encéphalites aiguës (mortalité 10 à 30 %, séquelles 20 à 40 %)
• Encéphalites à inclusion chez l’immunodéprimé, constamment mortelle
• Pan-encéphalite subaiguë sclérosante : complication tardive, constamment mortelle
La rougeole en France
• Près de 30 000 cas déclarés entre janvier 2008 et décembre 2019 (dont 15 000 cas en 2011)
• Après atténuation, nouvelle flambée épidémique depuis fin 2017 (2 500 cas déclarés depuis janvier 2019)
• Depuis 2008 :
• 7 000 cas hospitalisés
• 1 500 pneumopathies
• 43 cas d’encéphalite/myélite
• 26 décès
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/rougeole/donnees/#tabs Distribution du nombre de cas de rougeole déclarés par mois, France entière, 1er janvier 2008 – 31 décembre 2019
Rougeole : situation actuelle
240 cas déclarés en 2020 (2636 en 2019)
Effet des mesures barrière liées à la prévention COVD
file:///C:/Users/Utilisateur/Downloads/Bulletin_rougeole_donn%C3%A9es_2020%20(3).pdf
La rubéole
• La rubéole est une maladie bénigne se traduisant par une éruption
de type variable, des adénopathies, avec ou sans fièvre. Les complications sont rares (arthrites, thrombopénie, atteintes neurologiques)
• L’infection rubéoleuse chez une femme enceinte comporte un risque de transmission transplacentaire du virus, majeur (90 %) avant 11 SA et diminuant ensuite
• Les conséquences de cette infection sont une mort fœtale, un syndrome de rubéole congénitale avec atteinte du SNC (microcéphalie, retard mental), de l’œil (microphtalmie, glaucome, cataracte), de l’oreille (surdité),
de l’appareil cardiovasculaire (CIV, canal artériel), un retard de croissance et parfois une hépatite évolutive et une thrombopénie.
Epidémiologie des infections rubéoleuses maternelles (RENARUB)
Nombre d’infections pendant la grossesse, de SRC/ infections congénitales, ITG – 1997-2016 Ratio infections primaires/naissances vivantes
et SRC 1976 à 2016
Le nombre d’infections pendant la grossesse est < 10/an depuis 2006.
Le nombre de RCM oscille entre 0 et 6 depuis 2006. En 2016 et 2017: uniquement cas importés.
Le nombre d’ITG lié à une infection rubéoleuse est < 5 depuis 2003.
En 2020, l’OMS a attribué à la France, le statut de pays ayant éliminé la rubéole.
Les oreillons
• Maladie infectieuse et contagieuse due à un Rubulavirus de la famille des paramyxoviridae
• Se traduit le plus souvent par une tuméfaction parotidienne douloureuse uni ou bilatérale
• D’autres atteintes glandulaires sont possibles : orchi-épidydimite, ovarite, mastite, pancréatite
• L’atteinte du système nerveux représente les plus graves
des localisations : 1ère cause de méningite avant la vaccination, encéphalite rare mais grave, surdité brutale, parfois totale et définitive.
Epidémiologie des oreillons
•Surveillance par Réseau Sentinelles
•Entre 1986 et 2011 :
•L’incidence a été diminuée d’un facteur 100
•L’âge médian des cas notifiés est passé de 5 ans à 16,5 ans
•Le pourcentage de non-vaccinés est passé de 98 % à 31 %
•En 2013, survenue de cas groupés dans des collectivités d’adolescents et adultes jeunes, la plupart
vaccinés à 1 ou 2 doses
Evolution de l’incidence des oreillons en France
En 2017: incidence estimée à 6/100 000 Environ 4 000 cas
Source Réseau Sentinelles
Infections à méningocoques C : le germe
• Neisseria meningitidis, bactérie à Gram négatif, très fragile (ne survit pas dans le milieu extérieur)
• Possède une capsule qui détermine le sérogroupe (A, B, C, Y, W, X…)
• Réservoir humain exclusif
• Présent dans le rhinopharynx à titre de portage : surtout adolescent et adulte jeune
• Transmission par voie aérienne
• Risque de transmission fonction de l’exposition (< 1 mètre, face-à-face, selon durée, contacts intimes).
Sévérité des IIM
• Létalité globale 10 %
• 8 % en l’absence de pupura fulminans
• 23 % en présence de pupura fulminans
• Fonction de l’âge :
• 19 % chez les > 60 ans
• 6 % chez les 5 - 14 ans
• Fonction du sérogroupe :
• 8 % pour les IIMB
• 12 % pour les IIMC
• 16 % pour les IIMW
• 15 % pour les IIMY
• Séquelles : 10 à 20 % : nécrose cutanée avec ou sans amputation, déficit du neuro-développement, surdité, épilepsie, troubles visuels.
Epidémiologie des IIMC en France
Variations cycliques liées à l’implantation et la circulation de souches nouvelles dans la population
Stratégie vaccinale MenC en France
• Mise en place en 2010
• S’est appuyée sur l’expérience hollandaise et une étude médico-économique :
• Vaccination des nourrissons à l’âge de 12 mois
• Extension de la vaccination aux enfants, adolescents et adultes jeunes pour obtenir une immunité de groupe
• Nourrissons < 1 an non-vaccinés (pour ne pas alourdir de calendrier vaccinal) devaient être protégés par l’immunité de groupe
• L’échec de cette stratégie par CV insuffisante et l’augmentation
des cas chez les NRS < 1 an a conduit à ajouter une dose supplémentaire à 5 mois en 2017
Pourquoi vacciner par le BCG ?
• L ’épidémiologie mondiale n'est pas rassurante : 2 milliards d'humains infectés
• SIDA : risque de recrudescence et diffusion des souches des BK résistants
• Le vaccin protège à 80 % contre méningite et miliaire, 55 % contre formes pulmonaires
• Persistance d’une incidence élevée en Ile-de-France et dans la population migrante
Guthmann J.P. & al., La tuberculose maladie en France en 2018. Faible incidence nationale, forte incidence dans certaines régionset populations. BEH 10-1. 7 avril 2020
Guthmann J.P. & al., La tuberculose maladie en France en 2018. Faible incidence nationale, forte incidence dans certaines régions et populations. BEH 10-1. 7 avril 2020
Impact du lieu de naissance
Guthmann J.P. & al., La tuberculose maladie en France en 2018. Faible incidence nationale, forte incidence dans certaines régionset populations. BEH 10-1. 7 avril 2020
La vaccination BCG est fortement recommandée chez les enfants présentant des facteurs de risque de tuberculose :
• Nés dans un pays d’endémie
• Au moins 1 des parents originaire d’un de ces pays
• Devant séjourner au moins 1 mois d’affilée dans l’un de ces pays
• Antécédants familiaux de tuberculose (collatéraux ou ascendants directs)
• Vivant en Île-de-France ou en Guyane et Mayotte
• Toute situation considérée à risque par le médecin : conditions de logement
défavorables (habitat précaire ou surpeuplé) ou socio-économiques défavorables ou précaires (en particulier parmi les bénéficiaires de la CMU, CMUc, AME,…) ou en contact régulier avec des adultes originaires d’un pays de forte endémie.
Calendrier vaccinal des nourrissons (désormais obligatoire)
• A l’âge de 2 mois (8 semaines) :
• Vaccination contre D, T, Polio, Coq, Hib, Hépatite B. Vaccin hexavalent
• Co-administration avec vaccin pneumococcique conjugué
• 4 mois : 2ème dose (Hexa + Pneumo)
• 5 mois : vaccination contre le Méningocoque C
• 11 mois : rappel Hexa + Pneumo
• 12 mois :
• ROR : 1ère dose
• Co-administration Méningococoque C conjugué : rappel
• 16-18 mois : ROR 2ème dose
https://vaccination-info-service.fr/var/vis/storage/original/application/download/DT07-016-21PC%20Carte%20postale%20vaccination%202021_bd_v2.pdf
Controverse : vaccination des enfants
• Vaccination des enfants de 5 à 11 ans autorisée en France
(Avis HAS 17 décembre) « dans le cadre d’une décision médicale partagée, sans la rendre exigible ni obligatoire »
• Vaccin COMIRNATY (10µg) 2 doses/3 semaines
• Enquête SLAVACO (septembre-octobre 2021) : 44 % des personnes
interrogées défavorables à la vaccination des enfants, 62 % chez les parents dont les enfants sont concernés par cette vaccination
• Efficacité vaccinale (essai clinique) de l’ordre de 90 %
• Tolérance : 10 millions d’enfants vaccinés aux U.S.A. (dont 7 M à 2 doses) : profil de tolérance non différent de celui observé chez les adolescents/
adultes jeunes. Quelques rares cas de myocardite, d’évolution habituellement bénigne
Pourquoi vacciner les enfants (Covid) ?
• Vacciner les enfants pour protéger les adultes non-vaccinés : désinformation
• Depuis l’installation des variants Delta, le taux d’incidence chez les enfants est le plus élevé
• L’explosion du nombre de cas entraîne mathématiquement une augmentation des formes graves et des hospitalisations dont la part a doublé depuis l’arrivée de Delta
• Les formes graves et les décès existent chez les enfants
• 1 284 hospitalisations d’enfants de 5-11 ans entre mars 2020 et octobre 2021 dont 226 en soins critiques. 80 % sans FDR
• 796 cas de syndrome inflammatoire multi-systémique (PIMS) : 75 % en réanimation
• Les COVID longs existent chez les enfants aussi
• 30 décès, la plupart chez des enfants avec comorbidités lourdes
Protéger l’institution scolaire
• La survenue de cas en milieu scolaire oblige au recours de tests répétés et à des fermetures de classe, d’isolement d’enfants, sources d’altération de la santé mentale des enfants et d’aggravation des inégalités sociales
• Modélisation (INSERM) : une couverture vaccinale de 50 % des enfants à l’école primaire permettrait une réduction de 75 % des cas déclarés sur 90 jours
• Ainsi, la vaccination des enfants pourrait permettre une réduction significative de la circulation virale dans les écoles et le risque de fermeture de classe et isolement d’enfants infectés
• Ainsi, si la balance bénéfice/risque de la vaccination des enfants est nettement inférieure à celle observée chez les adultes, elle reste nettement positive, surtout en période de circulation virale intense
• Pourcentage de nourrissons vaccinés par un vaccin hexavalent
• Couverture vaccinale Pneumocoque
• Couverture vaccinale ROR
Couvertures vaccinales ROR (2)
Date enquête Grade scolaire Cohortes
Naissance ROR1 ROR2
2007-2008 5thgrade (11 a) 1996-1997 97% 85% 2008-2009 9thgrade (15 a) 1993-1994 96% 84% 2012-2013 Pré-scolaire(6 a) 2006-2007 96% 83% 2014-2015 5thgrade (11 a) 2003-2004 98% 93% Enquêtes trisannuelles en milieu scolaire :
Préscolaire (6 ans), CM2 (11 ans), collège 3°(15 ans)
Chez les adultes, pas de données en population générale, sauf enquêtes spécifiques (professionnels de santé)
• Couverture vaccinale MenC Nourrissons
• Couverture vaccinale MenC enfants-adolescents
• Couverture vaccinale HPV
Et dans les autres pays ?
• Tous les pays européens (et les pays développés) vaccinent contre
D, T, P, Coq, Hib, Pneumocoque, ROR. Les schémas vaccinaux peuvent varier (nombre de doses, âge)
• Les différences portent sur :
• Rotavirus : la France est un des rares pays à ne pas vacciner
• Varicelle : quelques pays (dont l’Allemagne) vaccinent les nourrissons
• Le BCG : les pays de l’Est vaccinent tous les enfants, certains (Allemagne, Italie, Espagne…) ne vaccinent pas
• La grippe : quelques pays (Royaume-Uni, Finlande…) vaccinent les enfants
• L’hépatite B : certains pays (Royaume-Univ, Suède, Finlande…) ne vaccinent que les Nnés de mère HBs+ ou à risque ou les adolescents (Suisse, Malte).
Les nouvelles obligations
• Applicables aux enfants nés à partir du 1 er janvier 2018
• Prise en compte (pour admission en collectivité) depuis juin 2018
• Se substituent aux obligations antérieures :
• Vaccination DTP obligatoire avant 18 mois
• Rappels Polio de 6 ans et 11-13 ans également
obligatoires
Contrôle du respect de l’obligation
• Le non-respect de l’obligation vaccinale n’est assorti d’aucune sanction pénale
• Suppression de l’article L.3111-4 du Code de la Santé Publique
• Les personnes titulaires de l’autorité parentale ou qui assurent la tutelle des mineurs sont tenues personnellement responsables de l’exécution de l’obligation
• La justification doit être fournie pour l’admission ou le maintien
dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants (incluant assistante maternelle)
Décret 2018-42 (du 25 janvier 2018)
• Les vaccinations obligatoires sont réalisées dans les 18 premiers mois de l’enfant selon les âges fixés par le calendrier vaccinal
• L’admission en collectivité est subordonnée à la présentation de tout document attestant du respect de l’obligation
• Lorsqu’une ou plusieurs des vaccinations obligatoires font défaut, l’enfant est provisoirement admis et son maintien en collectivité est conditionné par la réalisation des vaccinations faisant défaut dans les trois mois suivant cette admission provisoire
• Les vaccinations n’ayant pu être administrées dans ce délai sont poursuivies selon le calendrier vaccinal
Les polémiques :
l’obligation vaccinale :
une atteinte à la liberté individuelle ?
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/root/bank/pdf/conseil-constitutionnel-143458.pdf
•….
•Le Conseil d’État juge toutefois que la loi, qui n’impose que trois obligations de vaccination, implique nécessairement qu’il soit possible de s’y conformer en usant de vaccins qui ne contiennent que ces trois vaccinations.
•Le Conseil d’État en déduit que le ministre devait faire usage des pouvoirs dont il dispose pour rendre disponibles de tels vaccins. Il annule donc le refus
du ministre et lui enjoint en conséquence, dans un délai de six mois, et
sauf à ce que la loi évolue en élargissant le champ des vaccinations obligatoires, de prendre des mesures ou de saisir les autorités compétentes pour permettre
de rendre disponibles des vaccins correspondant aux seules obligations de vaccination.
2 Févier 2017
Dès lors, l’obtention d’un vaccin DTP dans ce délai étant impossible, 2 options : lever l’obligation vaccinale
élargir les obligations
Dans un contexte particulier
65 819 personnes interrogées dans 67 pays. L’Europe est la plus « vaccinosceptique ».
En France 41 % des personnes pensent
que les vaccins ne sont pas sûrs. Les vaccins sont sûrs ?
Protection individuelle et collective
• La protection collective conférée par la vaccination (geste citoyen) justifie l’obligation vaccinale pour le législateur : immunité de groupe
• Pré-requis :
• Maladie à transmission interhumaine
• Le vaccin est capable
• De réduire la circulation du germe
• De bloquer la transmission en agissant sur le portage
• A partir d’un certain niveau d’immunité (seuil d’immunité de groupe) la maladie s’arrête de circuler
• Le seuil d’immunité de groupe est fonction de la contagiosité de la maladie (R0 : taux de reproduction intrinsèque)
Immunité de groupe : un système fragile
• Lorsque le seuil d’immunité de groupe est atteint, la maladie est
contrôlée, voire peut être éliminée si le réservoir est exclusivement humain
• Mais si la CV chute, la maladie peut réapparaître
• La non atteinte du seuil d’immunité de groupe a des effets délétères.
Fragilité : lorsque la CV chute, la maladie réapparaît
Coqueluche Angleterre
Effondrement du système de santé soviétique.
La vaccination des nourrissons est fortement réduite.
La diphtérie réapparait, affectant principalement les adultes.
Rougeole : effets délétères de la non atteinte du seuil d’immunité de groupe
• La couverture vaccinale insuffisante a permis
• L’accumulation de > 1 M de réceptifs
• La résurgence de flambées épidémiques
• Avec un déplacement de la maladie aux âges où elle est la plus grave
http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-prevention-vaccinale/
Rougeole/Points-d-actualites/Bulletin-epidemiologique-rougeole.-Donnees-de-surveillance-au-11-avril-2018
Rougeole : déplacement de l’âge de la maladie vers les âges où
elle est la plus grave (< 1 an, ados/adultes)
50 % des cas > 15 ans
Méningocoque C : échec d’une stratégie vaccinale basée sur l’immunité de groupe
Méningocoque C :
augmentation de l’incidence chez les plus vulnérables (< 1 an)
Obligations vaccinales et immunité de groupe
Si le succès de la mise en place d’un nouveau
programme de vaccination dépend de l’obtention d’une immunité de groupe, l’obligation vaccinale
est licite (voire nécessaire) si l’organisation du système de prévention ou les conditions d’acceptabilité
ne permettent pas de garantir de l’obtenir par une « simple recommandation ».
Les polémiques : on vaccine trop tôt !
Âge de la vaccination
• En France : début 2 mois
• OMS :
• Naissance (hépatite B, Polio, BCG)
• 6 semaines DTCoq
• Le choix de l’âge d’administration des vaccins prend en compte
• L’âge optimal de survenue des maladies (coqueluche, Hib, méningites à pneumocoque)
• La capacité de réponse aux vaccins
• 6 semaines pour la plupart des vaccins inactivés
• 12 mois pour la rougeole (AC maternels transmis)
Polémiques :
le vaccin hexavalent sature le système immunitaire
Les vaccins combinés
• Important progrès qui permet de limiter le nombre d’injections faites aux enfants
• L’autorisation de mise sur le marché d’un vaccin combiné n’est octroyée qu’après qu’on ait démontré
• Que la réponse sur chacune des valences du vaccin est non inférieure à la réponse obtenue après injection séparée des différentes valences
• Que la fréquence et la gravité des EI ne sont pas majorées
• Dès la naissance, le Système Immunitaire des enfants répond quotidiennement à des stimulations bien plus importantes que celles de tous les vaccins combinés.
Pas de saturation du système immunitaire !
107 LB/ml
10 ng/ml : concentration Ac efficace / épitope
1 vaccin 100 Ag 103 épitopes
1 LB clone par épitope
1 LB 1 clone : 103 LB/ml
A un instant t, le SI d’un enfant a la capacité de répondre à
10 000 vaccins différents.
Si 10 vaccins sont administrés simultanément, seul 1/1000ème
du SI (LB) est utilisé.
D’après Offit P.A. et al, Pediatrics, 2002;109:124-9
Les polémiques : toxicité de l’aluminium
Aluminium et vaccins
• Polémique franco-française…
• La plupart des vaccins inactivés (mais pas les vaccins vivants atténués) ont besoin d’un adjuvant pour être efficaces
• L’aluminium est le principal adjuvant utilisé dans les vaccins du monde entier et depuis près d’un siècle
• Une équipe française a montré la présence de granulomes contenant de l’aluminium dans les muscles où on injecte les vaccins, mais
n’a démontré aucun lien avec une pathologie quelconque
• Les enfants ne sont pas concernés par la « myofasciite à macrophages » alors que ce sont eux qui reçoivent le plus de vaccins contenant de
l’aluminium
Les évaluations
Aucune donnée scientifique sérieuse ne permet de remettre en cause la sécurité de l’aluminium dans les vaccins
Les polémiques : ROR et autisme
Vaccination ROR et autisme
• Controverse essentiellement anglo-saxone
• Wakefield A.J. et al., Ileal lymphpoid nodular hyperplasia, non
specific colitis, and pervasive developmental disorders in children.
Lancet, 1998; 351: 637-41: 12 enfants. Début des troubles associés par les parents à la vaccination ROR dans 8 cas
• De très nombreuses études ultérieures dans différents pays ont toutes infirmé le lien entre vaccination et autisme
• Nombreux conflits d’intérêt de l’auteur non déclarés
• Fraude scientifique démontrée : article retiré du Lancet, Wakefield interdit d’exercer, poursuivi par la justice
Controverses :
pourquoi vacciner les nourrissons contre l’hépatite B ?
Vaccination des nourrissons contre l’hépatite B
• Recommandation de l’OMS
• La France est un pays de basse endémicité de l’hépatite B
• La grande majorité des cas d’hépatite B aiguë en France affecte les adultes jeunes
• La transmission est majoritairement d’origine sexuelle
• Dans l’idéal, la bonne option serait de vacciner les adolescents, mais personne ne sait faire…
Pourquoi vacciner les nourrissons ?
• Le risque de contamination des enfants n’est pas nul
• Le risque de passage à la chronicité est d’autant plus élevé que la contamination a lieu plus jeune
• La vaccination des nourrissons procure une protection de longue durée (voire définitive)
• La problématique des maladies démyélinisantes (non-démontrée scientifiquement) ne concerne pas les nourrissons.
Les apports de la vaccination
• « Aucun progrès technologique (à part l’assainissement des eaux) - y compris les antibiotiques - n’a eu autant
d’influence sur la réduction de la mortalité et la croissance de la population mondiale»
Stanley A. Plotkin - Professeur émérite, Université de Pennsylvanie -
« Père » de la vaccination rubéole
• La vaccination évite 2 à 3 millions de décès annuels (OMS)
• Considérée comme une des (l' ?) interventions les plus efficaces en santé publique.
Evolution de la mortalité des enfants < 5 ans dans le monde
Mise en place du PEV
Impact de la vaccination
Dans les pays industrialisés (USA)
La vaccination a joué un rôle majeur dans la réduction de la mortalité des enfants < 5 ans
http://www.who.int/immunization /
global_vaccine_action_plan/SAGE _GVAP_Assessment _Report_2016_EN.pdf