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Bonds prodigieux en médecine

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Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien Vol 53:  march • mars 2007

Commentaire

Bonds prodigieux en médecine

Faizal Bawa

MD

L

e temps libre des médecins de famille canadiens  peut être constamment grugé par une pratique cli- nique active. Avec les tournées, le travail en cabi- net, le service de garde, la formation médicale continue  et ainsi de suite, notre voix ne résonne habituellement  qu’à  l’intérieur  des  frontières  limitées  de  notre  culture  médicale. Il est possible de remédier à cette myopie en  jetant  par-dessus  la  clôture  un  coup  d’œil  aux  autres  sciences connexes.

Heureusement,  des  scientifiques,  comme  Lauterbur  et  Mansfield  (Prix  Nobel  de  2003),  grâce  à  leur  curio- sité  pour  les  images  de  particules  infimes  produites  par  la  résonance  magnétique,  peuvent  changer  le  pay- sage  de  la  médecine.  Pour  les  médecins  de  famille,  ces progrès scientifiques prodigieux dans les frontières  de  la  médecine  peuvent  sembler 

exagérés. Par ailleurs, il pourrait y  avoir  des  possibilités  de  regarder  notre  domaine,  avec  nos  sciences  sœurs,  dans  une  perspective  nou- velle et différente.

Incertitude

Comme  la  médecine,  la  science  plutôt  mystérieuse  de  la  physique  quantique  pose  souvent  plus  de 

questions  qu’elle  n’a  de  réponses.  Le  monde  quan- tique  se  fonde  sur  les  principes  de  l’incertitude  et  du  probabilisme. Max Planck et Albert Einstein ont donné  naissance à ce domaine au début des années 1900 en  explorant  le  concept  selon  lequel  la  lumière  existe  en  paquets,  ou  quanta,  d’énergie.  La  nature  de  la  méca- nique  quantique  a  pris  le  virage  de  l’abstrait  lorsque  l’avènement  des  accélérateurs  de  particules  a  permis  de  découvrir  des  caractéristiques  étranges  des  parti- cules  en  mouvement  rapide.  Elles  semblent  se  com- porter  comme  des  vagues;  ces  particules  ressemblent  plus à un ricochet dans l’eau qu’à une balle de baseball  en  mouvement.  De  plus,  nous  ne  pouvons  même  pas  déterminer  simultanément  avec  précision  la  position  et la quantité de mouvement de la particule quantique. 

C’est ici que se situe la base du principe de l’incertitude  de Heisenberg.

En  regardant  de  notre  côté  de  la  clôture,  notre  cour  ne semble pas si mal. L’incertitude a longtemps caracté- risé l’art de la médecine. L’incertitude du diagnostic est  fréquente  lorsque  les  médecins  tentent  de  délimiter  la 

maladie humaine. Peut-être que le tissu même de notre  existence  est  la  culmination  de  multiples  incertitudes  subatomiques. Si c’était vrai, l’incertitude de Heisenberg  s’appliquerait-elle à la variabilité et aux qualités uniques  que nous observons en tant qu’étudiants de la condition  humaine?  De  plus,  l’imprévisibilité  est-elle  une  consé- quence mesurable de nos limites humaines intrinsèques  en tant observateurs?

Probabilisme

Le concept tout aussi contraignant du probabilisme per- met  aux  deux  domaines  de  rationaliser  l’imprévisibilité  de  la  nature.  Nous  les  médecins,  étant  des  experts  en  pronostic, avons l’habitude de lancer à nos patients des  probabilités. Qu’il s’agisse des taux de survie au cancer  ou de l’efficacité des médicaments,  nous  sommes  les  «preneurs  de  paris»  sur  la  morbidité  et  la  mor- talité. Est-ce unique à la médecine  ou plutôt le fait de la nature proba- biliste des systèmes biologiques?

En  tant  que  gardiens  des  pre- mières  lignes  des  soins  de  santé,  les praticiens de la médecine fami- liale  font  typiquement  interve- nir  la  pathologie  très  tôt  dans  le  cheminement  diagnostique.  Ainsi,  nous  sommes  sys- tématiquement  confrontés  à  un  degré  disproportionné  d’incertitude. Sur le plan pratique, les parallèles évidents  entre  les  mondes  quantique  et  médical  n’influenceront  probablement  pas  dans  un  proche  avenir  nos  styles  de  pratique bien ancrés. Pourtant, en ralliant nos sciences  sœurs,  comme  l’ont  fait  des  visionnaires  par  le  passé,  nous pourrions avoir le luxe d’une perspective différente  et  la  possibilité  d’éclairer  notre  compréhension  de  la  condition humaine. 

Dr Bawa est médecin de famille à Bracebridge en Ontario et professeur adjoint à l’École de médecine du Nord de l’Ontario.

Correspondance à: Dr Bawa, 1031 Muskoka Crescent Rd, Bracebridge, ON P1L 1X2; téléphone 705 645-3748; téléco- pieur 705 645-8405; courriel bawa@sympatico.ca les opinions exprimées dans les commentaires sont celles des auteurs. Leur publication ne signifie pas qu’elles sont sanctionnées par le Collège des médecins de famille du Canada.

Nous sommes les

«preneurs de paris»

sur la morbidité et la mortalité.

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