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Submitted on 1 Jan 1962
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Essai de théorie statistique de la formation des antiphases périodiques
J. Villain
To cite this version:
J. Villain. Essai de théorie statistique de la formation des antiphases périodiques. J. Phys. Radium,
1962, 23 (10), pp.861-865. �10.1051/jphysrad:019620023010086100�. �jpa-00236696�
ESSAI DE THÉORIE STATISTIQUE DE LA FORMATION DES ANTIPHASES PÉRIODIQUES
Par J. VILLAIN,
Centre d’Études Nucléaires de Saclay.
Résumé. 2014 On tente de rendre compte de la formation d’antiphases périodiques dans les alliages par une théorie statistique du type Bragg-Williams. On montre que la transition désordre-
antiphase est du second ordre pour un alliage du type A0,5B0,5 et que la transition ordre antiphase
est vraisemblablement du premier ordre. Le cas plus particulier de l’alliage Au Cu est envisagé.
Abstract.
2014An attempt is made to account of the formation of periodic antiphases in alloys
within the framework of a statistical Bragg-Williams theory. It is shown that disorder-antihasep
transition is of second order for an alloyof the A0,5B0,5 type and seems to be of the first order for the order-antiphase transition. The case of the Au Cu alloy is then investigated.
PHYSIQUE 23, 1962,
I. Introduction.
-Une théorie de la formation des structures périodiques à longue période ou anti- phases périodiques doit rendre compte des faits expérimentaux suivants :
1) Existence dans certains cristaux d’une struc- ture périodique dont la période n’est pas un nombre entier de mailles.
2) Les antiphases périodiques ne sont stables que dans un domaine intermédiaire de température [6] :
elles font place au désordre à haute température,
et à l’ordre, au sens habituel, à basse température.
Ce deuxième point semble montrer que la mini- misation de l’énergie ne suffit pas à elle seule à
expliquer l’apparition des antiphases, même si
celle-ci s’accompagne de phénomènes purement mécaniques intéressants [1]. Il semble donc qu’un
traitement statistique soit nécessaire.
La théorie proposée ièi est assez grossière puis- qu’elle s’en tient au modèle de Bragg-Williams.
Elle est analogue à la théorie du champ moléculaire pour les hélimagnétiques [2], [3]. Il paraît malheu-
reusement difficile de traiter le problème rigou-
reusement.
II. Description du modèle et notations.
-Nous considérerons un réseau de Bravais comportant
N atomes dont NFA atomes A et NFB atomes B.
Ces notations sont celles adoptées dans la réfé-
rence [4].
Nous appellerons FA(1 + SR) la probabilité de
trouver un atome A en un noeud R du réseau, et
1
-FA(1 + SR) = FB -- FA SR la probabilité de
trouver un atome B.
Pour un état déterminé du réseau on a
Donc
En outre
Nous admettrons que les seules quantités
données par l’expérience sont les fonctions de corré- lation :
Ceci est vrai dans le cas idéal où les atomes ne
peuvent subir de déplacement. Dans le cas réel les
données expérimentales sont beaucoup plus com- plexes.
S’il existe un « ordre à grande distance » (soit au
sens habituel, soit avec antiphases), ce qui se tra-
duit expérimentalement par l’existence de raies de surstructure dans les diffractogrammes de rayons X par exemple, GR ne tend pas vers zéro quand R
tend vers l’infini.
L’expérience montre que ces raies correspondent
à des valeurs du vecteur de diffusion k données par
l’équation
.où n, m, p sont des entiers quelques, ko, k’, ko
trois vecteurs indépendants de l’espace réciproque.
T désigne les noeuds du réseau réciproque.
Nous dirons que nous avons des antiphases tri-
dimensionnelles si 2ko, 2k’, 2ko ne sont pas des -noeuds du réseau réciproque
-bidimensionnelles si 2ko est un n0153ud et unidimensionnelles si 2ko et 2ka sont des noeuds du réseau réciproque.
Nous supposerons que
(p q p’ q’ q" q" = entiers ; To, To, T0 = n0153uds du
réseau réciproque).
On peut alors diviser le réseau en n sous-réseaux
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019620023010086100
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:RI ... R, ... tJln tels que, pour Ri à Ri et Ri à 9lj,
la quantité
ne dépende, pour 1 Ri - Ril grand, que de i et j.
Nous considérerons tous les états du cristal pour
lesquels le nombre d’atomes A dans le sous-
réseau 5ti a une valeur donnée :
La valeur moyenne de 6’R, calculée sur tous les
états du cristal ainsi considérés, est alors :
On montre facilement [5] que l’entropie corres- pondant aux états considérés du cristal est :
(.KB = constante de Boltzmann).
Il est à remarquer que nous sommons sur tous les R et non suer 1 : la division en sous-réseaux intervient dans le calcul, mais non dans la formule
finale.
III. Évaluation de l’énergie.
--Nous admettrons d’abord que l’énergie de l’alliage est la somme des énergies des paires qui le composent. Dans ces con-
ditions si nous appelons
l’énergie de l’alliage est [4] :
avec
JRR- est indépendant de FA et ne dépend que de
( R’
-R).
Nous utilisons donc le modèle d’Ising. Il est
clair qu’en toute rigueur il faudrait aussi des termes de la forme
Il faudrait aussi tenir compte de la possibilité de
variation de la distance interatomique (en parti-
culier si les atomes A et B ont des tailles différentes).
IV. Calcul de l’énergie libre dans l’approxi-
mation de Bragg-Williams.
-Cette approximation
consiste à remplacer toutes les quantités de l’équa-
tion (II) par leurs valeurs moyennes. L’énergie
interne devient donc :
et, d’après l’équation (I), l’énergie libre relative
aux états considérés au § II s’écrit :
où Fo(T) est l’énergie libre de l’état désordonné (Sn = 0) à température T.
Les valeurs des SR à l’équilibre dont données par la minimisation de F :
À est un multiplicateur de Lagrange. Ce système
admet une infinité de solutions de la forme
où k est un vecteur quelconque de l’espace réci-
proque. On peut en principe calculer SR en por- tant (V) dans (IV) ce qui permet de déterminer les an, puis en portant (V) dans (III), ce qui donne
la valeur F(k) de l’énergie libre correspondant au
vecteur k. On cherche ensuite la valeur ko de k qui
rend .F(k) minimum.
Si 2ko n’est pas un noeud du réseau réciproque,
nous avons affaire à des antiphases unidimen-
sionnelles. On peut aussi décrire des antiphases
tridimensionnelles par exemple :
k 0 et kô étant des vecteurs déduits de ko par les
opérations de symétrie du réseau. C’est la mini- misation de l’énergie libre qui permet de dire si
l’on a affaire à des antiphases uni-, bi- ou tridi-
mensionnelles.
On peut montrer comme dans [2] et [3] que si
l’on s’en tient à des interactions entre premiers
voisins ko, doit être la moitié d’un noeuds du réseau
réciproque et il n’y a pas d’antiphase. Mais celles-ci
peuvent apparaître s’il existe des interactions allant au delà des premiers voisins.
V. Étude particulière des antiphases du type Ao 5 Bo 5.
-Si FA = FB = 1/2, la formule (III)
devient
et le système (IV) devient
a) DOMAINE DES BASSES TEMPÉRATURES. - Au zéro absolu, le cristal peut se décomposer en un
nombre toujours petit de sous-réseaux, ce nombre
est limité par la portée des interactions Jn:w. On
peut penser que éette décomposition reste stable à température finie mais basse.
b) DOMAINE DES HAUTES TEMPÉRATURES. - A haute température l’équation (VII) n’a que la solution Sx = 0. En effet
Donc
Donc
ois
L’équation (VII) n’admet donc pas de solution
non nulle pour
avec
c) DOMAINE INTERMÉDIAIRE.
-Si les anti-
phases sont unidimensionnelles (comme dans
Au Cu) on peut écrire écrire : :
Il est naturellement impossible, dans la pratique,
de déterminer les coefficients de Fourier a.(ko, T) à
l’aide de (VII). Les aurait-on déterminées qu’il
serait fort difficile de déterminer ko. En effet, la
fonction F(k, T), obtenue en portant dans (VI) l’ex- pression (IX) où les an(k, T) auraient été préala-
blement déterminés, n’est pas nécessairement une
fonction continue : il semble bien qu’elle doive présenter des singularités pour toutes les valeurs de k qui sont des sous-multiples des noeuds du ré-
seau réciproque.
On peut envisager un calcul avec les approxi-
mations suivantes :
a) On limite Sx par exemple à l’harmonique 3 :
b) On néglige les singularités de F(k, T). On peut alors remplacer la somme de la formule (VI)
par une intégrale et on trouve : :
avec S(x) = a cos x + b cos 3x. 1
La minimisation de F donne :
°