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Submitted on 1 Jan 1913
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Alb. Colson
To cite this version:
Alb. Colson. Discussion de la loi des masses. J. Phys. Theor. Appl., 1913, 3 (1), pp.30-36.
�10.1051/jphystap:01913003003000�. �jpa-00242034�
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DISCUSSION DE LA LOI DES MASSES Par M. ALB. COLSON.
La trémonstration de la loi des masses 177zlgp = k donnée par Van’t Hoff a emporté l’adhésion des chimistes. Toutefois elle est en
défaut dans le cas des dissociations qui, pourtant, sont des exemples d’équilibres fondamentaux. L’idée de considérer cette loi comme un
résultat expérimental, émise en 1888 par M. Le Chatelier (’), était hasardée, puisqu’alors on ne connaissait que les mesures de M. Le- moine concernant l’équilibre de a molécules FI2 sur 1 molécule d’iode 12, à 4401. Or, ces mesures donnent pour k des valeurs qui
vont de 2,8 à 1~,1 quand a augmente de 1 à 3,88, ainsi que je m’en
suis assuré.
Il est vrai que dans le système (aH2 + 12) où l’on fait varier a, condition excellente mais non indispensable à la loi (=’), k se rapporte
à l’expression :
en appelant p, la pression partielle de l’hydrogène, P2 celle de l’iode,
q celle du gaz iodhydrique dans le mélange à 440". De là, sans doute, l’objection que la plus pure expression de la loi étant l’expression logarithmique, celle-ci, dans le cas considéré, rapprocherait les
écarts. Toutefois, en opérant à une température différente, on ne
s’étonnerait pas de trouver pour k des valeurs telles, par exemple,
que 1,002 et 1,03 assez voisines, mais alors leur logarithme, dont le
rapport est de 1 à 14, accentuerait au contraire énorrnément les écarts. De sorte que parfois l’objection se retourne contre son but.
En somme, cette loi servant à calculer des résultats, il convient que les calculs soient aussi simples que possible, mais surtout qu’ils soient conformes aux résultats de l’expérience. Or, si la cons-
tante fondamentale présente des variations considérables, le calcul
est incertain ; par suite la loi est sans portée, sinon inexacte.
Précisément je veux prouver qu’en appliquant correctement les (~) Communication faite à la Société française de Physique, séance du
20 décembre 1912.
-Équiliô>%es chimiques (Anîi. des Jlines), p. 109 et 22~ ; 1888.
(2j Obligation affirmée aux COlnptes ~°e~adzcs, t. CL1V, p. 1563.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01913003003000
parois semiperméables phénomènes
gement de volume, tels que aH= + I’, on arrive à un tout autre ré- sultat que celui de Van’t Hoff.
Il y a deux points faibles dans la démonstration de ce savant : 1° On suppose qu’en introduisant simultanément des quantités équimoléculaires (XI12 et xI2 dans les réservoirs contenant aH2 + I’),
@sous les pressions respectives P1 et P2 qu’elles occupent, dans ce mélange, on ne change à aucun moment la nature de ce système,
caractérisée par le rapport 1 a de l’iode à l’hydrogène,
ZDà condition
d’extraire en même temps deux molécules tl’acide iodhydrique 2HI
sous la pression q. On ne songe pas que l’équilibre final est extrê-
mement lent à atteindre et demande parfois plusieurs semaines, d’après M. Lemoine, d’où il résulte que, si on appelle E la pression provoquée par aeH2, celle du gaz iodhydrique dans le réservoir sera, momentanément du moins, q
-2s, par suite de l’extraction des deux molécules de HI. A cet instant, la pression dans le cylindre étant q, il
sera matériellement impossible que ce gaz reste dans cette partie de l’appareil et ne rentre pas dans le réservoir où sa pression est de-
venue - 2e ;
2° On admet qu’en faisant sortir le gaz HI pur du mélange ~ccH2 + 12 ) ,
où il est dissocié sous la pression q, ce composé isolé reste inaltéré
à une température invariable T, et qu’il ne se dissocie même pas sous l’action d’une dilatation isothermique qui l’amène sous une pression inférieure dans le but de le faire rentrer dans un équilibre P’V’
caractérisé par la valeur P’
=p’~ + p’ 2 -~- q’.
FIG.
Pour parer à ces inconvénients, considérons a molécules H 2 dans
un cylindre P~ et une molécule 12 dans un autre cylindre P,, la pre- mière étant sous la pression partielle P’1’ la seconde sous la pres- sion P’2 qu’elles occupaient à température invariable T dans le sys- tème P/V’T contenu dans le réservoir AB~fN == V. Leur séparation
a été obtenue sans dépense de travail grâce aux parois AE et EB : -.
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la première perméable à l’hydrogène seul, la seconde à l’iode seul.
En effet, le travail d’expulsion de (c~ -~- 1) molécules renfermées
en M ~8~~. est égal à ( cc --i- 1) UP, et il équivaut à celui qu’il a fallu
exercer sur les pistons P, et P,, soit ap 1 v 1 et P2 V2’ attendu que pour toute molécule gazeuse on a : U X P == 1J1 V t
=JJ2V2;
3° Comprimons l’hydrogène ~li’-’ de }/1 à P1 et l’iode de P2 à p~.
Pour chaque molécule, il faudra un travail :
à cause de la condition pv = 1~T, soit pour les deux gaz :
3° Ces gaz, refoulés à la température fixe T dans le réservoir ABCD - V à travers leur paroi semiperméable appropriée, repro- duiront sans dépense de travail le système PVT caractérisé par
p == JJ1 + 1J2 + q;
«4° La détente de P à P’ permettra de retourner au système P’V’T,
avec un travail f Pl VdP~ qui, rapporté à (a+ 1) molécule, aura pour
Y
valeur :
.
Dans ce cycle fermé réversible, et absolument correct puisque
à aucun moment la composition du mélange initial n’est changée,
la somme de ces travaux est nulle. Donc :
Telle est l’expression rationnelle du phénomène à laquelle conduit
la considération des parois semiperméables correctement appliquée.
Elle diffère de l’expression classique 10gPl == k, en ce que celle-ci q 2
est indépendante de cc, tandis que l’autre montre que, I)our chaque
valeur de ci, il existe une valeur de K correspondante.
Vérification.
-Nous avons déjà dit que les résultats obtenus par
M. Lemoine sur les systèmes (aH2 + I~) confirment cette conclu-
sion. Ceux de à. Bodenstein (1897-1898), invoqués contre elle,
lement parce que la valeur de k varie de 1,07 à 2,45, mais surtout parce qu’ils montrent que cette variation n’est pas due à l’imperfec-
tion des mesures.
Inscrivons horizontalement le rapport des volumes à
-p-’ c’est-à-
dire a ; puis, au-dessous, les valeurs de k calculées à l’aide de la for- mule classique; enfin, dans une troisième ligne horizontale, les va-
leurs R de l’acide libre à l’acide total possible :
Dans toute dissociation la proportion R de l’acide non décomposé
ou taux de reconstitution augmente avec la pression partielle d’un
constituant : II’-’ par exemple. A première vue, le tableau précédent
va à l’encontre de cette variation continue puisque, pour cc
=0,255,
la valeur de R est fort élevée. Mais si l’on observe que, l’hydrogène
et l’iode se combinant à volumes égaux, l’équilibre du système
aIl2 + 12 est identique à celui de (aI2 + H 2) pour une même valeur de a, on est frappé de ce que les valeurs de a : 0,702 et 0,25B, ins-
crites au tableau, coïncident’ précisément avec les nombres 1,42
et 3,9, qui se rapportent au système (aI2 + H2). D’où il résulte que la valeur de R pour a
=0,702 doit être inférieure à ~)0 : elle est 88,9;
et que pour a
=0,255, elle doit être comprise entre ni, 7 et 99 : elle
est 98,27.
Les valeurs de k correspondantes doivent, elles aussi, subir un
classement analogue. Sans être aussi rigoureux, attendu que cette valeur se calcule avec une précision médiocre, le classement est
cependant satisfaisant.
Ces résultats prouvent que les variations de Z, ne sont pas acci- dentelles et qu’elles ne tiennent aucunement à ce que la loi du
mélange du gaz s’applique mal à une vapeur aussi imparfaite que l’iode à 4401, quoi qu’on ait dit à, ce sujet.
Objection de .L11. J. Carvalho. - Un travail très intéressant de
M. J. Carvalho (Cornptesrenclus. 1912, t. CLIB’", p. 1590) m’a quelque
temps embarrassé, car ce savant arrivait à une conclusion toute
différente de la mienne en partant des mêmes prémisses. Par un
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artifice des plus ingénieux, ~I. J. Carvalho parvenait à empêcher la
dissociation du gaz iodhydrique isolé dans le cylindre; puis, dans
le cas des dissociations sans changement de volume, telles que aH2 + I’-’, il restaurait la condition classique :
Le cycle résultant de son artifice lui donnait en effet l’équation :
Cette égalité, appliquée aux gaz du cylindre qui résultent de la dissociation du gaz iodhydrique pur, et où, par conséquent,
p,
._-_P2 == 7?, donne : -.
ou
De cette dernière égalité, il tirez == oo
.-~3~. Portant cette valeur
dans l’expression de K,, il retrouve la forme classique.
Il n’y a rien à reprendre, au point de vue mathématique, à cette démonstration ; mais, si l’on eût divisé la valeur de K, par la valeur de K,, on eût trouvé ;2 o>-
-lî . Comme r; est rigoureusement
tDdéter-
miné à To quand P est constant, c’est-à-dire quand on fait varier a
(et par suite ~~~~ et q) sans changer la pression totale, il s’ensui-
vrait la condition :
bien différente de l’expression classique.
Ces deux résultats opposés tirés du cycle de M. Carvalho seraient de nature à mettre en doute la légitimité des parois semiperméables,
si l’on ne remarquait que, dans le cycle employé, on fait pénétrer
des quantités équimoléculaires al12 et xI2 dans le mélange al-I2 + 12,
ce qui ne nous semble pas réalisable, même en retirant simultanément
une quantité équivalente de gaz H1. Nous avons indiqué nos doutes
sur la possibilité de cette opération au début de ce mémoire.
Cas des dissociations avec changernent de volume.
-Le raisonne-
ment qui a donné la formule ~a~’ - K ne s’applique pas aux dis-
--_
H20 (2 vol.), parce que la relation PV
=RT est en défaut pour le mélange dissocié. Il en résulte qne la condition d’équilibre rela-
tive à ces systèmes est fort compliquée et qu’elle échappe à la con-
dition classique.
On peut mettre cette conclusion en évidence, et même en trouver
une preuve expérimentale dans les déterminations de l~T. Lemoine
sur la dissociation du bromhydrate d’amylène :
En appelants la pression partielle du composés celle de l’amy- lène, Pi celle du gaz bromhydrique, la forme classique se réduit
ici à ’-"
=