• Aucun résultat trouvé

CONTRIBUTION A L’ANALYSE DU COMPORTEMENT ET AU DIMENSIONNEMENT DES COLONNES ELANCEES EN BETON ARME

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "CONTRIBUTION A L’ANALYSE DU COMPORTEMENT ET AU DIMENSIONNEMENT DES COLONNES ELANCEES EN BETON ARME"

Copied!
191
0
0

Texte intégral

(1)

UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES Faculté des Sciences Appliquées

Service Génie Civil

CONTRIBUTION A L’ANALYSE DU COMPORTEMENT ET AU

DIMENSIONNEMENT DES COLONNES

ELANCEES

EN BETON ARME

Olivier GERMAIN

Thèse présentée en vue de l’obtention du titre de Docteur en Sciences Appliquées Promoteur : Professeur Bernard ESPION

Année académique 2005-2006

(2)
(3)

soutenue le 3 mars 2006 à 16H00

en vue de l’obtention du grade académique de Docteur en Sciences Appliquées spécialité Génie Civil

devant le jury composé de :

PRESIDENT

Professeur Jean-Claude VERBRUGGE Université Libre de Bruxelles

MEMBRES

Professeur Philippe BOUILLARD Université Libre de Bruxelles

Professeur Jean-Claude DOTREPPE Université de Liège

Professeur Ahmed LOUKILI Ecole Centrale de Nantes

Professeur John VANTOMME

Ecole Royale Militaire et VUB

DIRECTEUR DE THESE

Professeur Bernard ESPION

Université Libre de Bruxelles

(4)
(5)

Remerciements

Ce travail a été réalisé sous la direction de Monsieur le Professeur Dr Ir B. ESPION, Directeur du Service Génie Civil de l’ULB.

Qu’il me soit permis ici de lui exprimer ma profonde gratitude pour toute l’aide et les conseils judicieux qu’il m’a prodigués tout au long de ce travail.

Mes remerciements vont à ma famille qui m’a soutenu pendant ces six années de recherches et de calculs, me permettant ainsi de terminer ma thèse de doctorat.

Je tiens également à remercier les ingénieurs des différents bureaux (BGroup, Bagon, Setesco, Seco) qui ont pris de leur temps pour me recevoir et discuter de la problématique du calcul des colonnes.

Sans oublier les techniciens du laboratoire de l’ULB qui par leurs connaissances et leurs maîtrises du matériel ont permis de réaliser tous les essais souhaités de cette recherche et l’équipe du CRIC qui a toujours répondu « présente » à chacune de mes sollicitations.

Qu’ils en soient tous remerciés.

Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui d’une manière ou d’une autre m’ont aidé et soutenu.

O. Germain

Les essais de colonnes de cette recherche n’auraient pas été rendus possibles sans la mise à niveau (asservissement) de la presse AMSLER de 10000 kN du Service Génie Civil de l’ULB réalisée (en partie) grâce au Crédit aux chercheurs FNRS 9.4520.96 F du Fonds National de la Recherche Scientifique et au soutien financier et scientifique du Département « Recherche et Développement » de FEBELCEM (la Fédération Belge de l’Industrie Cimentière) qui a apporté son expertise pour la conception et pris en charge les coûts de fabrication du béton à hautes performances des colonnes à la base de cette recherche, réalisé et mis en œuvre par le personnel du laboratoire du CRIC (Centre de Recherches de l’Industrie Cimentière Belge) à l’ULB. Que ces trois organismes, le FNRS, FEBELCEM, et le CRIC trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance.

Prof. B. Espion

(6)
(7)

TABLE DES MATIERES

Chapitre 1 - Introduction

Chapitre 2 – Evolution normative en Belgique concernant le calcul des colonnes en béton arm é

2.1 Introduction

2.2 Avant la norme NBN 15 DE 1977

2.2.1 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1923 (A.B.S., 1923)

2.2.2 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1929 (A.B.S., 1929)

2.2.3 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1934 (A.B.S., 1934)

2.2.4 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1944 (I.B.N., 1944)

2.2.5 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1955 (I.B.N., 1955)

2.2.6 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1963 & 1969 (I.B.N., 1963)

2.3 La norme NBN 15 de 1977 (N.B.N. B15, 1977) 2.3.1 Méthodes aux contraintes admissibles 2.3.2 Etat limite de flambement

2.3.3 Considérations technologiques

2.4 Eurocode 2, ENV 1992-1-1:1991 (ENV 1992-1-1, 1991) 2.4.1 La structure du bâtiment dans son ensemble

2.4.2 Elancement limite séparant premier et second ordre 2.4.3 Les excentricités

2.4.4 Le calcul d’instabilités

2.4.5 Considérations technologiques 2.5 prEN 1992-1-1 (prEN 1992-1-1, 2003)

2.5.1 Elancement limite séparant premier et second ordre 2.5.2 Calcul au second ordre

2.5.2.1 Méthodes dites générales 2.5.2.2 Méthodes dites simplifiées 2.5.3 Considérations technologiques 2.5.4 Considérations pour béton non armé 2.6 Conclusions

1

5

5

5

7

8

10

11

12

12

12

13

16

17

18

18

19

21

22

24

24

24

25

25

28

29

30

(8)

Chapitre 3 – Modèles de lois de comportements

3.1 Introduction

3.2 Lois simulant le matériau acier

3.3 Lois simulant le matériau béton en compression 3.3.1. Introduction

3.3.2. Pseudo lois de comportement pour la vérification des sections transversales

3.3.2.1 Loi de comportement « Parabole - Rectangle » Eurocode 2, (ENV1992-1-1:1991)

3.3.2.2 Loi de comportement « Parabole - Rectangle »,(prEN 1992-1-1) 3.3.3. Lois de comportement du béton comprimé non fretté pour l’analyse

structurale « lois réelles »

3.3.3.1 Loi de comportement de Popovics

3.3.3.2 Loi de comportement du fib text book manual (fib, 1999) 3.3.3.3 Loi de comportement de la prEN (prEN 1992 1-1, 2003) 3.3.4 Comparaison des modules d’élasticité des « pseudo lois » et des

« lois réelles »

3.3.5 Lois de comportement du béton comprimé fretté pour l’analyse structurale

3.3.5.1 Loi de comportement de Sheick et Uzumeri 3.3.5.2 Loi de comportement de Mander, Priestley et Park 3.3.5.3 Loi de comportement de Cusson et Paultre

3.3.5.4 Loi de comportement fib 3.3.5.5 Autres lois de comportements 3.4 Conclusions

Chapitre 4 – Modèles pour la simulation numérique de colonnes élancées

4.1 Introduction

4.2 Relation moment-courbure à effort normal constant 4.2.1 Introduction

4.2.2 Première étape : division de la section géométrique 4.2.3 Deuxième étape : relation moment-courbure 4.3 Interaction : N-M

4.3.1 Introduction

4.3.2 Détermination de la courbure d’interaction 4.3.3 Détermination de l’épaisseur des tranches 4.3.4 Influence du choix de la loi de comportement

4.3.5 Conclusions

31 32 34 34 34 34 35 36 37 38 39 40 41 41 42 45 47 47 49

51

51

51

52

53

54

54

55

56

57

60

(9)

4.4 Méthode du 2

ème

ordre des différences finies (CEB) 4.4.1 Introduction

4.4.2 Principe de la méthode 4.4.3 Principe de l’arrêt des calculs

4.4.4 Etude de l’influence du nombre de segments 4.4.5 Une autre méthode

4.5 Méthode proposée par Bažant 4.5.1 Introduction

4.5.2 Description de la méthode

4.5.2.1 Présentation de la méthode sans prise en compte du déchargement de certaines fibres

4.5.2.2 Présentation de la méthode avec prise en charge du phénomène de déchargement

4.5.2.3 Remarque importante sur le déchargement

Chapitre 5 – Slender high-strength RC columns under eccentric compression

4.1 Introduction

4.2 Previous experimental data 4.3 Experimental programme 4.4 Test results

4.5 Numerical modelling 4.6 Discussion of test results 4.7 Conclusions

Chapitre 6 – Analyse de différents effets sur les résultats des méthodes numériques

6.1 Béton fretté ou non fretté ? 6.1.1 Introduction

6.1.2 Approche par le pourcentage de confinement 6.1.3 Approche par la simulation numérique

6.1.4 Conclusions

6.2 Effet du béton tendu sur la capacité portante 6.2.1 Introduction

6.2.2 Simulation numérique 6.2.3 Interprétation des résultats

6.2.4 Conclusions

6.3 Effet du déchargement des fibres sur la capacité portante 6.3.1 Introduction

6.3.2 Localisation des fibres subissant le déchargement 6.3.3 Résultats de la simulation (Déchargement des fibres)

61 61 61 64 65 67 67 67 68 68 70 71

87

87

87

88

90

91

91

92

94

97

98

98

99

99

(10)

6.3.4 Conclusions partielles

6.4 Comparaison des capacités portantes « DF » et « CM » 6.5 Conclusions

Chapitre 7 – Analyse des résultats de l’étude paramétrique

7.1 Introduction

7.2 Analyse de la capacité portante par la méthode des différences finies

7.2.1 Analyse de la capacité portante par rapport à la résistance de la section 7.2.1.1 Colonnes trapues

7.2.1.2 Colonnes élancées

7.2.2 Analyse de la capacité portante par rapport aux capacités obtenues avec un béton de 30N/mm²

7.2.2.1 Colonnes de 780 mm 7.2.2.2 Colonnes de 2780 mm 7.2.2.3 Colonnes de 4780 mm

7.3 Influence de la position des armatures dans le coffrage sur la capacité portante

7.3.1 Introduction

7.3.2 Déformation de la cage d’armatures 7.3.2.1 Capacités portantes de référence 7.3.2.2 Béton à 30N/mm²

7.3.2.3 Béton à 90N/mm²

7.3.3 Déplacement de la cage d’armatures

7.4 Localisation du point correspondant à la capacité portante d’une colonne dans le plan N-M

7.4.1 Diverses définitions de la courbe d’interaction

7.4.2 Localisation dans le plan N-M de la capacité portante 7.4.3 Ductilité des colonnes

7.5 Evaluation de méthodes simplifiées pour déterminer la capacité portante 7.5.1 Première méthode simplifiée dite « courbure »

7.5.1.1 Introduction

7.5.1.2 Résultats et analyses

7.5.1.3 Conclusions

7.5.2 Seconde méthode simplifiée dite « rigidité nominale »

7.5.2.1 Introduction

7.5.2.2 Résultats et analyses

7.5.2.3 Conclusions

7.5.3 Comparaison des deux méthodes simplifiées avec la capacité portante

« DF »

103 103 106

107

107

107

107

108

110

110

111

112

113

113

114

114

115

116

117

118

118

121

127

133

133

133

134

136

137

137

138

139

139

(11)

7.6 Calcul au premier ou au second ordre ? 7.6.1 Introduction

7.6.2 Courbes d’élancement limite figurant dans les normes 7.6.3 Autres courbes limites figurant dans la littérature 7.6.4 Majoration du moment de premier ordre de 10%

7.7 A même capacité portante, le concepteur peut-il gagner en matière en utilisant des résistances de béton plus élevées ?

7.7.1 Seule la résistance du béton dans la colonne change 7.7.2 Seule la quantité d’acier dans la colonne change

7.7.3 La hauteur reste constante, et on change la section et la résistance du béton

Chapitre 8 - Conclusions Apport scientifique

Bibliographie

143 143 144 146 151 154 154 155 156

163

169

171

(12)
(13)

Chapitre 1 Introduction

Qu’est ce donc une « colonne » ?

René Vittone dans le livre Bâtir (Vittone, 1986) définit la colonne comme étant un :

« … élément porteur vertical, généralement sollicitée en compression, parfois accompagnée de flexion. Sa fonction est de servir d’appui aux éléments horizontaux tels que poutres ou dalles. Dans les bâtiments, elle a l’avantage, par rapport aux murs porteurs de permettre une grande liberté dans l’aménagement des surfaces utiles. La section des colonnes est généralement constante sur toute la hauteur, …. Du fait de la résistance élevée qui caractérise l’acier, les colonnes métalliques occupent une surface plus réduite que celles en béton armé. Les colonnes en acier risquent cependant de flamber du fait de leur grand élancement. …. Ce phénomène intervient aussi pour les colonnes en béton armé, mais de manière moins déterminante. »

Le béton couramment utilisé au milieu du siècle passé dans la construction ne pouvait pas atteindre des résistances très élevées. Ces résistances équivalaient approximativement au septième de celle d’un acier doux (limite élastique). De ce fait, comme le dit Vittone, pour un même effort normal, la surface nécessaire de béton par rapport à celle d’acier est nettement plus grande. Par conséquent, les colonnes en béton armé apparaissaient plus trapues.

Aujourd’hui, la technologie du béton ayant fortement évolué, il est, sous certaines conditions, réaliste de construire des éléments structuraux en béton ayant à la compression une résistance de 90N/mm² (classe maximum de résistance de la prEN 1992-1-1 : 2003) voire nettement plus. En conséquence, l’ingénieur concepteur peut être amené à diminuer les dimensions transversales des colonnes pour une question d’esthétique ou d’encombrement. A charge égale, et en considérant uniquement la résistance de la section géométrique, la surface de béton nécessaire pour un 30N/mm² peut être réduite du tiers avec un béton de résistance 90N/mm².

Inévitablement, cette diminution de la section transversale induit une augmentation de l’élancement et augmente ainsi les risques des instabilités de flambement.

A ce problème de flambement, il faut adjoindre (également) l’influence d’une préconception

qui veut qu’une structure en béton à haute résistance soit moins ductile qu’une structure

construite avec un béton normal ! De ceci résulte la question posée à la base de ce travail :

(14)

« Peut-on arriver à diminuer la section transversale d’une colonne en utilisant des résistances de béton plus élevées tout en imposant la même valeur de capacité portante ? » La réponse à cette question n’est certainement pas triviale ni immédiate. A cette fin, nous avons tenu le raisonnement d’analyse ci-dessous.

En parcourant la littérature traitant d’essais de colonnes en béton à haute résistance et à grands élancements, on constate qu’un certain nombre d’entre eux ne sont pas réalistes. Les causes sont :

™ le choix non réaliste des dimensions géométriques des colonnes ;

™ le pilotage de l’essai par le contrôle de la force, ce qui ne permet pas d’obtenir la courbe post-critique. Les résultats obtenus par les auteurs n’en sont pas pour autant mauvais ! Ils traduisent le fait que la machine utilisée ne permet pas un asservissement en déplacement contrôlé.

Mon DEA réalisé en Faculté des Sciences Appliquée de l’ULB (Germain, 2001), a été essentiel pour la rédaction de ce document. Ce travail de DEA a comporté une campagne d’essais, l’écriture de deux programmes informatiques et l’analyse des résultats. L’hypothèse de base de ce travail et celle de la thèse de doctorat sont identiques : non prise en compte du phénomène de fluage dans la problématique. Ceci se justifiant par le fait que les essais de colonnes réalisés au laboratoire ont été réalisés dans un laps de temps court.

™ afin de partir de résultats fiables, une campagne d’essais a été réalisée au Service Génie Civil de l’ULB sur 12 colonnes en béton armé à haute résistance (90N/mm²).

Les 12 colonnes possèdent une section transversale de 180x180mm et sont renforcées de 4Ф12. Les hauteurs choisies sont pour 9 colonnes 3780mm et pour 3 colonnes 4238mm. L’autre paramètre variable est l’excentricité nominale de la charge.

L’asservissement de la mise en charge des essais a été réalisé par l’accroissement de flèche de la colonne. Ainsi nous avons obtenu la phase post-critique et pu observer un phénomène de snap-back dans certains essais ;

™ en parallèle à la campagne d’essais, deux programmes informatiques ont été réalisés dans le DEA afin de simuler numériquement les colonnes testées.

Le premier programme est basé sur la méthode dite de la « colonne modèle » (« CM1 ») (CEB, 1977) qui postule l’hypothèse que la colonne se déforme de manière sinusoïdale sous charge. La vérification de l’équilibre n’est réalisé que dans la section centrale et à effort normal imposé (Faessel et al, 1973).

Le second programme quant à lui correspond à une méthode des « différences finies » (« DF1 ») (El-Metwally, 1994). La déformée dans ce cas est approchée par un développement en série de Taylor au 3° ordre et l’équilibre de la colonne est vérifié en plusieurs points de la hauteur ;

™ la comparaison des résultats expérimentaux avec ceux de ces deux méthodes

numériques a montré l’importance de l’excentricité accidentelle.

(15)

Les travaux publiés dans ce document s’articulent en trois sections. La première est une recherche historique relative au calcul de l’instabilité au flambement dans les normes belges, la deuxième valide deux méthodes numériques différentes de celles utilisées dans le DEA et la troisième traite des résultats obtenus par l’analyse paramétrique d’un grand nombre de colonnes.

™ l’étude des normes belges nous a permis de constater l’évolution de la prise en compte du flambement lors des calculs de conception. De 1929 à 1977, ce sont les travaux de Baes et Vandeperre qui priment pour le contrôle des pièces soumises à compression.

Après 1977, le calcul aux états limites devient la règle (théoriquement) et les normes imposent une vérification au second ordre par une méthode générale (comme l’une des deux citées ci-dessus) ou par une des méthodes simplifiées ;

™ pour réaliser une comparaison des capacités portantes des colonnes obtenues par deux autres méthodes, nous avons écrit deux nouveaux codes possédant chacun la même architecture tant du point de vue de l’acquisition des données que du point de vue du calcul intégral.

Le troisième programme (« CM2 ») est écrit grâce au raisonnement de Bažant (Bažant et Cedolin, 1991). Sa méthode de la « colonne modèle » ne requiert plus la construction des relations « Moment-courbure » à effort normal imposé et permet d’étudier les effets de déchargement de certaines fibres ainsi que ceux liés aux effets du béton tendu.

Le quatrième programme (« DF2 ») est la méthode des différences finies proposée dans le manuel du CEB en 1977 (CEB, 1977). A l’inverse de la méthode d’El- Metwally, celle-ci postule un développement de Taylor au 2°ordre uniquement.

C’est grâce à ces deux derniers programmes que nous avons réalisé la suite de nos analyses.

Celles-ci apportent une réponse aux quatre questions suivantes :

« La localisation réelle des armatures dans le coffrage influence-t-elle la capacité portante d’une colonne ? »

« La prise en compte du déchargement local des fibres est-elle favorable ou non sur la capacité portante d’une colonne ? »

« La prise en compte du béton tendu est-elle favorable ou non sur la capacité portante d’une colonne ? »

« Quels sont les écarts entre le programme des différences finies et celui de la colonne modèle sur la capacité portante d’une colonne ? »

™ l’analyse paramétrique a porté sur les problèmes d’instabilités rencontrés pour diverses colonnes. Les paramètres étudiés sont la hauteur des colonnes, l’excentricité de premier ordre, la proportion d’acier dans la section transversale, et la résistance du béton.

L’étude de ces paramètres devant permettre de répondre aux questions suivantes :

« De quelle manière l’excentricité influence-t-elle la capacité portante des colonnes

en se combinant avec la hauteur ? »

(16)

« Une colonne fabriquée avec un béton de haute résistance possède-t-elle encore de la ductilité ? »

A côté des méthodes générales développées ci-dessus, la norme prEN 1992-1-1 : 2003 propose des méthodes simplifiées. Nous utiliserons ces méthodes afin de vérifier si elles sont des estimateurs sûrs et fiables pour évaluer la capacité portante.

Nous verrons si elles offrent la possibilité de savoir à priori et de manière rapide si les calculs au premier ordre ou au second ordre sont nécessaires.

Ce travail se veut le plus pragmatique possible. Nous espérons fournir à l’ingénieur

des réponses à des questions auxquelles il n’a généralement pas le temps de répondre

lorsqu’il doit aborder un problème concret de conception.

(17)

Chapitre 2

Evolution normative en Belgique concernant le calcul des colonnes en béton armé

2.1 Introduction

La Belgique s’est dotée, depuis l’année 1923, d’un certain nombre de normes ayant pour objet de fournir aux concepteurs de projets des impositions minimales à prendre en compte pour le dimensionnement et le calcul des éléments structuraux en béton armé.

Depuis 1923, 9 éditions de la norme Belge se sont succédées apportant chacune leurs modifications et leurs différences. A la lecture de ces documents, et particulièrement tout ce qui touche de près aux colonnes en béton armé, nous constatons que la norme NBN B15- (101-102-103-104) publiée en 1977 constitue une charnière dans le mode de calcul. La norme passe, à ce moment, du calcul aux contraintes admissibles à celui aux états-limites (ultimes ou de service).

Nous nous proposons de retracer ci-dessous l’évolution et les changements significatifs du mode de calcul des colonnes et ce, dans le sens le plus classique, en commençant par parler de la détermination de la résistance du béton (élément indispensable), de la quantité d’armature minimale imposée dans la colonne pour en arriver au principe de vérification à l’instabilité.

2.2 Avant la norme NBN 15 de 1977

2.2.1 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1923 (A.B.S., 1923)

Si l’on voulait résumer ce qui se trouve dans ces instructions, nous pourrions le présenter comme « succinct et minimaliste ». Voyons cela en détail.

Un minimum d’informations est nécessaire afin d’effectuer un calcul de colonne.

A l’époque, la « tension de compression » que l’on prenait en compte, correspondait à 28% de

la résistance à la compression sur cube de 200mm d’arrête offerte par le béton à la mise en

service. Ceci, bien entendu, pour les bétons dont la composition ne correspondait pas à l’une

de celles présentées dans les « Instructions ». Pour les compositions de béton proposées

explicitement dans la norme, il suffisait simplement de prendre les valeurs indiquées dans le

(18)

texte. Ces valeurs sont comprises dans une fourchette allant de 4 à 6 N/mm². Ces limites sont également d’application même pour le béton fretté. Il est à noter que pour le béton fretté, il est autorisé de prendre une valeur de tension plus élevée sans pour autant dépasser la limite fixée à 6 N/mm².

En revanche, aucune indication ne figure concernant une quelconque quantité d’acier à placer dans les colonnes mais une imposition existe pour l’enrobage de l’armature. L’enrobage en béton doit être au minimum de 15 à 20 mm. Pour les armatures longitudinales ayant un diamètre inférieur ou égal à un Ø10, un enrobage de 10 mm suffit.

Pour ce qui est du calcul en tant que tel, le texte est assez simple et repose uniquement sur des calculs de type résistance des matériaux. Je cite :

« Art. 12. – Les calculs de résistance seront faits selon des méthodes scientifiques appuyées sur des données expérimentales, et non par des procédés empiriques. Ils seront déduits soit des règles usuelles de la résistance des matériaux, soit des principes offrant au moins les

mêmes garanties d’exactitude. »

La section transversale de la colonne étant constituée de deux matériaux, l’article 13 définit le coefficient d’équivalence entre l’acier et le béton à prendre en compte pour les calculs.

« Art.13. - Pour le calcul des pièces soumises à flexion, on adoptera la valeur m=15 pour le rapport du coefficient d’élasticité de l’acier à celui du béton. Pour le calcul des pièces

soumises à compression simple, la valeur de m sera prise égale à 12. »

Nous trouvons également à l’article 15 une phrase très courte concernant le flambement :

« Art. 15. – On s’assurera, en calculant les pièces comprimées, qu’elles ne sont pas exposées à flamber. »

A cette époque, il semble, d’après l’explication, qu’il n’y a pas encore de théorie universellement reconnue pour vérifier cela. Cette phrase est justifiée par le fait que les colonnes en béton armé sont moins sujettes au flambement que les colonnes en acier. Et s’il fallait encore une autre justification tirée de la norme, une phrase explicitant l’article 35 nous dit :

« … parce que les colonnes sont des éléments de constructions dont le calcul et l’exécution sont relativement faciles,… »

En conclusion, en 1923, les colonnes en béton armé ne semblent pas considérées comme des

éléments requérant des calculs très particuliers.

(19)

2.2.2 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1929 (A.B.S., 1929)

Dans la 2

ème

édition de la norme publiée six années plus tard, quelques changements importants figurent dans le texte.

En ce qui concerne les « tensions de sécurité admissibles » pour les compositions de béton indiquées, rien n’a changé. En revanche pour les autres compositions, au lieu de prendre 28%

de la résistance à l’écrasement du béton sur cube de 200 mm d’arrête, il est autorisé d’en prendre 33%. De plus, il est toujours possible de considérer le frettage, comme dans la première édition. Celui-ci augmente la résistance du béton à l’intérieur de la zone délimitée par les aciers de frettage (Article 7).

Du point de vue du calcul des colonnes, ici, plusieurs points sont, rajoutés :

™ il est recommandé de tenir compte des « moments secondaires » induits dans les colonnes, c’est-à-dire les moments induits par les poutres qui arrivent sur la colonne ;

™ l’article 15 présenté ci-dessous s’est vu rajouter une phrase qui définit à partir de quelle hauteur de colonne on prend en compte le risque de flambement :

« Art. 15. – On s’assurera, en calculant les pièces comprimées, qu’elles ne sont pas exposées à flamber. Toutefois, cette vérification n’est pas nécessaire dans le cas où le rapport entre la hauteur d’étage et la plus petite dimension transversale de la colonne

ne dépasse pas 20. »

Ceci est une évolution importante qui semble faire une distinction du point de vue de l’élancement entre colonnes trapues et colonnes élancées. Il est important de remarquer que cette distinction disparaîtra dans les éditions suivantes et ce jusqu’en 1977 ;

™ un nouvel article présente pour la première fois la nécessité de prévoir dans toute section transversale une section minimum d’acier valant 0.8% de la surface de béton.

Mais attention, si la tension de service n’atteint pas les tensions autorisées soit par la norme, soit par les essais en laboratoire, il faut réduire la section d’armature à 0.8%

d’une section fictive de béton où celui-ci travaillerait à la tension de sécurité admissible.

Cette procédure complémentaire a comme effet de diminuer encore plus la quantité d’acier à mettre dans la colonne. De plus, pour les sections armées avec ρ > 2.5%, toute la surface d’acier excédant ρ = 2.5% sera prise en compte dans le calcul avec un coefficient d’équivalence acier béton m de 7,5 au lieu de 15 ;

™ dans l’explication de l’article 35 de cette édition, on a supprimé l’explication qui disait

que les colonnes étaient des éléments faciles à traiter. Ceci est une bonne évolution ;

En conclusion, cette version est déjà plus élaborée que la précédente, car on prend en compte

une section minimale d’acier, on introduit le fait que des colonnes dans une ossature sont

soumises à flexion et enfin on présente un critère d’élancement qui sépare les colonnes

trapues des colonnes élancées (qui disparaîtra jusqu’en 1977).

(20)

2.2.3 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1934 (A.B.S., 1934)

Dans cette nouvelle édition, l’article qui traitait des tensions admissibles a été complètement revu, mais les valeurs pour les bétons sortant du cadre des compositions sont toujours soumises à la même règle.

A la lecture, il apparaît deux nouveautés, dont une est essentielle :

™ la première est l’apparition de considérations relatives à ce que l’on appellera plus tard dans la norme, la prise en compte des « états limites de service ».

« Art. 10

bis

. – Les éléments de la construction en béton armé (dalles, poutres, colonnes, etc.) devront avoir une raideur suffisante pour ne pas prendre de déformations telles qu’il puisse en résulter des inconvénients graves, soit au point de vue de la conservation des éléments décoratifs appliqués au béton, soit au point de vue

de l’écoulement des eaux, soit à tout autre point de vue du même ordre. »

™ la deuxième est plus importante : une théorie de flambement est présentée. La rédaction de cet article est en fait basée sur les études de MM. Baes et Vandeperre à l’ULB (Vandeperre et Plisnier, 1962).

Cet article donne la charge de sécurité admissible pour les prismes en danger de flambement (voir formule 2.1) :

( )

m n R

8 . 0

N

'br 'b 'a

φ Ω + Ω

= (2.1)

R’

br

= est la tension d’écrasement du béton non armé, mesurée sur cube de 200mm à 28 jours [N/mm²]

Ω’

b

= surface de béton [mm²]

Ω’

a

= surface d’acier [mm²]

m = facteur représentant le rapport entre E

a

/ E

b

= 15 [ ] n = coefficient de sécurité ici au moins 4 [ ]

φ = coefficient de réduction pour le flambement [ ]

Le coefficient de réduction pour le flambement φ est défini par la formule simplifiée (2.2) :

2

i k 1 10000 1 1

25 . 1

⎟ ⎠

⎜ ⎞

⎝ + ⎛

= l

φ (2.2)

ℓ = longueur de la pièce [mm]

k = coefficient caractéristique des conditions d’extrémité

(k = 1 pour une colonne bi-articulée, k = 2 pour une colonne bi- encastrée)

ℓ/k = longueur de flambement

i = rayon de giration [mm]

(21)

Figure 2-1 : Déformabilité des bétons soumis à compression simple d’après la formule de W. Ritter modifiée. R’

b

est la résistance du béton à l’écrasement.

(Vandeperre et Plisnier, 1962)

Alternativement, le coefficient de réduction au flambement est donné de manière plus exacte par la formule (2.3) qui considère l’influence de la résistance du béton R’

br

(entre 150 et 400 kg/cm²) :

( )

52800 100 R

8 . 1 0

R 35 20000

i k 1 1 1

' 2 br

' br 2

2 2

+ −

=

=

⎟⎠

⎜ ⎞

⎝ + ⎛

=

η µ π

µ π φ η

l

(2.3)

Si en plus il devait y avoir un moment fléchissant présent dans le calcul, il faudra faire également la vérification par la théorie classique de la compression excentrée.

Baes et Vandeperre se sont principalement basés sur les travaux d’Engesser et de Ritter. Ritter (1889) a proposé une équation exponentielle pour représenter la courbe contrainte-déformation en compression pour des matériaux pierreux et la fonte. Il en a déduit que le module d’élasticité varie de manière linéaire en fonction du niveau de contrainte. Cette équation est caractérisée par une constante expérimentale qui a été prise égale à 1000 par Ritter, quelle que soit la résistance du matériau. Ceci n’est déjà plus acceptable à l’époque car il apparaît que la constante n’est pas la même pour tous les bétons.

Un autre problème de la théorie de Ritter va amener Baes et Vandeperre à proposer

une méthode de Ritter modifiée : au maximum de la courbe σ’

b

-δ (= σ-ε) le module

tangent devrait être nul et les déformations infinies. Hors ceci n’est

expérimentalement pas le cas. Afin de résoudre cela, on introduit dans le modèle de

Ritter deux constantes qui sont fonction des modules, à l’origine et à la rupture, ainsi

que de la résistance à la rupture du béton.

(22)

L’hypothèse d’Engesser postulant que le module d’élasticité de flambement est moindre que le module d’élasticité vrai, couplé à la théorie Ritter modifiée, conduit à la formule (2.4) pour la prédiction de la charge de flambement de prismes en béton non armés :

2 2

b ' flt br

i k 1 1 1

N R

⎟ ⎠

⎜ ⎞

⎝ + ⎛

= Ω

µ l π

η (2.4)

R’

br

= est la tension d’écrasement du béton non armé, mesurée sur cube de 200mm [N/mm²]

Ω’

b

= surface de béton [mm²]

µ, η = coefficients propres aux matériaux

k = coefficient caractéristique des conditions d’extrémité

(k = 1 pour une colonne bi-articulée, k = 2 pour une colonne bi-encastrée)

ℓ = longueur de la pièce [mm]

i = rayon de giration [mm]

Cette équation dite « formule de Rankine » est semblable à celle formulée plus haut en combinant les équations (2.1) et (2.3).

De la même manière, il est possible de déterminer la formule pour des prismes armés longitudinalement en prenant en compte les surfaces d’acier et de béton dans le raisonnement (Vandeperre et Plisnier, 1962).

Les éléments de l’édition précédente des « Instructions » concernant la quantité d’armature et le coefficient d’équivalence m restent d’application. En ce qui concerne les « tensions admissibles R’

b

», la valeur sera prise égale au tiers de la résistance à l’écrasement R’

br

à l’âge de 28, 14 ou 7 jours en fonction du type de ciment. Mais ces valeurs ne pourront pas dépasser les valeurs limites figurant dans la norme qui sont également fonction du type de ciment utilisé.

En conclusion, à partir de 1934, la norme fournit une expression permettant de prédire la valeur de la charge de flambement d’un poteau en béton armé soumis à une charge centrée.

2.2.4 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1944 (I.B.N., 1944)

Dans cette nouvelle version du texte, les changements significatifs ne portent pas sur le calcul du flambement, même si l’expression du coefficient de sécurité « n » figurant au dénominateur de la formule (2.1) est plus détaillée et conduit à une valeur plus grande que 4 (pour peu que le poteau soit soumis à l’effet du flambement et donc que la valeur de φ de la formule (2.3) soit plus petit que l’unité).

Une distinction est également faite entre la charge de flambement et la charge de sécurité

admissible en divisant la première par le coefficient « n ».

(23)

L’évolution principale concerne les valeurs de contraintes à prendre en compte pour les calculs de résistance :

™ pour la compression simple :

'

R

b

4

= 3

σ [N/mm²] (2.5)

™ pour la flexion composée :

'

R

b

σ = [N/mm²] (2.6)

R

b

est la « tension de sécurité de base à la compression » qui vaut le quart de la résistance à la rupture par compression de cubes de 20cm de côté qu’on découperait dans la construction au moment de la mise en service ( R

'b

= R

'br

/ 4 ).

L’armature minimale longitudinale à placer dans la colonne est toujours de 0.8% de la surface du béton même si le calcul montre que la section travaille à des tensions inférieures aux valeurs 2.5 et 2.6.

Toutefois, dans ce dernier cas, le minimum de section d’acier sera (2.7) :

' réel ' ' min min '

a

100

8 . 0

Ω Ω Ω

=

Ω (2.7)

Ω’

min

= surface déterminée sur base des tensions de sécurité [mm²]

Ω’

réel

= surface de béton réellement mise en œuvre [mm²]

2.2.5 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1955 (I.B.N., 1955)

La philosophie des calculs reste rigoureusement la même.

La charge de flambement d’un prisme chargé debout sera calculée avec la valeur de R

pr

. Cette valeur est la contrainte de rupture du béton à la compression sur prisme.

Par contre la charge de sécurité admissible pour des prismes chargés debout en danger de flambement sera calculée avec R

br

qui est la résistance du béton à l’âge de la mise en service.

Le coefficient de sécurité « n », intervenant dans ce calcul, sera au moins égal à 5 alors que dans l’édition précédente il était au moins supérieur à 4. Ceci justifiant peut être la disparition du coefficient qui se trouvait au numérateur de l’équation 2.1. Cette modification engendre une augmentation sensible de la sécurité ce qui est favorable.

La valeur de la contrainte du béton à prendre pour les calculs de RDM est au maximum :

™ pour la compression simple :

'

R

br

5

= 1

σ [N/mm²] (2.8)

™ pour la flexion composée :

'

R

br

5 . 3

= 1

σ [N/mm²] (2.9)

(24)

Une dernière modification, et qui a son importance, concerne l’enrobage des barres d’acier de diamètre Ф10 qui passe (enfin !) de 10mm à 15mm. Pour les autres diamètres, la valeur est de 20mm minimum.

2.2.6 « Instructions relatives aux ouvrages en béton armé » de 1963 & 1969 (I.B.N., 1963)

A nouveau, peu de modifications.

La protection des armatures est (enfin) beaucoup plus détaillée car elle envisage diverses agressions possibles : l’eau, ou d’autres agents. On a, donc, pour un béton vibré, un enrobage de 30mm pour les gros diamètres et de 25mm pour les diamètres inférieurs à 10mm et pour le bétons damés, 40mm pour les gros diamètres et 30mm pour les armatures inférieures à 10mm.

D’un point de vue secondaire, il est à noter que pour la première fois, un article porte sur le façonnage des armatures principales et à cette fin

« il est tenu compte des conditions de l’essai de pliage à 180° en 3.4 »

Au § 3.4 de la norme se trouve un tableau indiquant les valeurs à prendre en considération en fonction du type de barre (lisse ou à adhérence améliorée), du diamètre de la barre,…

Un dernier point très important concerne la détermination de la résistance du béton. Celle-ci est déterminée sur base de l’essai en compression de cubes de 200mm de côté. Cependant, des coefficients sont donnés permettant de convertir en résistance équivalente des résistances mesurées sur d’autres types d’éprouvettes (cylindres, prismes).

2.3 La norme NBN 15 de 1977 (N.B.N. B15, 1977)

Dans ce chapitre, nous traitons de la norme qualifiée comme marquant la charnière entre l’ancienne manière de calculer (contraintes admissibles, chapitre 3 de la norme) et la nouvelle manière (états limites, chapitre 2 de la norme).

Cette nouvelle approche du dimensionnement « aux états-limites », sépare les éléments trapus ne justifiant pas un calcul au second ordre, des éléments élancés justifiant un calcul au second ordre.

2.3.1 Méthodes aux contraintes admissibles

Dans ce chapitre de la norme, le calcul et la vérification au flambement s’effectuent toujours pour des pièces dont la charge est considérée comme centrée. Ceci dit, le paragraphe figurant déjà dans la norme de 1963 est toujours présent et incite pour les pièces longues à prendre en compte la déformation produite par la flexion (état limite ultime).

(25)

La vérification au flambement s’effectue toujours en utilisant le raisonnement de Baes et Vandeperre. Une différence cependant est à noter : il s’agit de l’apparition de la notion de résistance caractéristique du béton R’

wk

.

s 64 . 1 R

R

'wk

=

'wm

− (2.10)

R’

wk

= résistance caractéristique du béton sur cubes de 200mm d’arrête à 28 jours [N/mm²]

R’

wm

= résistance moyenne à la compression calculée à partir d’un nombre « suffisant » d’essais [N/mm²]

s = écart-type [N/mm²]

La valeur de la contrainte admissible sur le béton à prendre en compte pour les calculs est au maximum :

™ pour la compression simple :

'

R

wk

4

= 1

σ [N/mm²] (2.11)

™ pour la flexion composée :

'

R

wk

7 . 2

= 1

σ [N/mm²] (2.12)

2.3.2 Etat limite de flambement

La théorie est limitée aux éléments rectilignes ayant une section constante soumise soit à compression, soit à flexion simple, soit à flexion composée.

Pour la première fois depuis la norme de 1929, une valeur limite d’élancement est réintroduite dans la norme. L’élancement se calcule comme indiqué à la formule 2.13.

i l

c

λ = (2.13)

λ = élancement de la structure [ ]

c

= longueur de flambement de l’élément, déterminé par la théorie de l’élasticité [mm]

i = rayon de giration [mm]

Si λ > 35 le calcul se fait au second ordre. Mais, il est précisé que :

« Cependant, en aucun cas l’élancement ne peut dépasser 140 pour le béton à granulats

ordinaires et 80 pour le béton à granulats légers. »

(26)

Deux méthodes de vérification sont proposées :

™ la première méthode de calcul est basée sur l’état d’équilibre interne.

Pour ce faire, on contrôle que :

« sous la combinaison la plus défavorable des actions, compte tenu des déformations correspondantes, un état d’équilibre est possible entre les éléments de réduction

(M,N,T) et le système interne des contraintes »

Cette technique vise à déterminer approximativement l’excentricité totale de l’effort normal dans la section la plus sollicitée de la colonne pour l’état-limite ultime de stabilité de forme (Espion, 2000).

Pour vérifier si une colonne de dimensions, de matériaux et d’armature donnés est stable, on contrôle les deux inégalités (2.14) suivantes :

⎪⎩

⎪ ⎨

>

>

e e

N '

N

'*

(2.14)

N

'

= résultante des contraintes à l’état limite choisi

e

= excentricité de N

'

N

'*

= effort normal sollicitant (agissant)

e

= somme des différentes excentricités (1

er

ordre, 2

ème

ordre, accidentelle)

Commençons par définir les différentes excentricités :

™ e

0

, représente l’incertitude sur la position de la charge (voir équation 2.15) mm

30 20

e

0

= h ≥ (2.15)

e

0

= excentricité accidentelle [mm]

h = hauteur de la section [mm]

™ e

1

, correspond à l’excentricité de 1

er

ordre due aux sollicitations (équation 2.16)

*

*

1

N

e = M [mm] (2.16)

e

1

= excentricité des sollicitations [mm]

M

*

= moment sollicitant de 1

er

ordre (agissant) [Nmm]

N’

*

= effort normal sollicitant de 1

er

ordre (agissant) [N]

(27)

™ a, correspondant à l’excentricité due aux effets de second ordre (équation 2.17)

⎟⎠

⎜ ⎞

= ⎛ r 1

a 10l2

[mm] (2.17)

a = flèche de second ordre [mm]

ℓ = longueur du poteau [mm]

1/r = courbure [mm

-1

]

N.B. : l’expression 2.17 est basée sur l’hypothèse d’une déformée sinusoïdale, et le facteur 10 est une approximation fréquente de π²

Figure 2.2 : Représentation graphique, A = distribution de déformations de l’état limite choisi, B = distribution de contraintes de l’état limite choisi de

résultante N

'

, C = sollicitation

La courbure (1/r) est fonction de l’état limite de déformation choisi.

Couramment, celui-ci est choisi pour avoir la déformation (ε

y

) correspondant à la limite élastique (f

y

) et ce tant pour le lit d’armature à l’extrados (tension : ε

y

< 0) qu’à l’intrados (compression : ε

y

> 0). La distribution de contrainte obtenue permet de calculer la résultante des efforts internes N et la position de

'

son point d’application par rapport à l’axe de la colonne

e

.

Cette méthode est une version simplifiée de la « colonne modèle » qui, à l’inverse de la méthode complète, ne nécessite pas la connaissance des courbes M-ψ.

™ la seconde méthode de calcul est une méthode approchée du moment complémentaire.

Elle est applicable au cas suivant :

« Cette méthode est approximative et n’est valable que pour les colonnes de section constante avec armature symétrique, soumises à une charge normale constante le long

de leur axe ».

Dans ce cas-ci, on remplace les effets du second ordre à traiter par un moment supplémentaire, ce qui équivaut à résoudre le problème de la même manière que pour des colonnes courtes soumises à N et M. L’excentricité additionnelle (accidentelle) e

0

dans cette technique n’est pas prise en compte. Le moment complémentaire se calcule

avec l’équation 2.18.

(28)

K 10 N M

2 '* c

*

c

= l [Nmm] (2.18)

N

’*

= effort normal agissant [N]

c

= longueur de flambement [mm]

K = représente la courbure fictive au milieu de la longueur de flambement dans l’état limite ultime de la section [mm

-1

] Cette courbure K peut être évaluée avec les formules 2.19 :

'*

'*

1 '*

'*

* '*

'*

'*

5 2 . 0

50000 5

. 0

N K N K N

N

h K h

N N

b b

t c t

a b b

=

>

+ −

=

≤ ε ε l

(2.19)

avec

'*

b ' '*

b '*

b a

*

* a a

R B N

003 . 0 E R

=

=

= ε ε

(2.20)

ε

a*

= déformation de l’acier à la limite élastique [ ]

ε

b’*

= déformation limite pour le béton avec prise en compte des effets à long terme [ ]

B

= aire de la section de béton seul [mm²]

h

t

= hauteur utile de la section transversale [mm]

N

b’*

= effort normal agissant du béton [N]

R

a*

= contrainte de calcul de traction de l’acier [N/mm²]

R

b’*

= contrainte de calcul de compression du béton [N/mm²]

2.3.3 Considérations technologiques L’enrobage :

« doit être égal à la plus grande des dimensions suivantes : - le diamètre de la plus grosse des barres

- la dimension maximale du calibre nominal du granulat - 20mm

Toutefois, pour les surfaces qui ne sont pas protégées contre la pluie, ou qui sont soumises à l’action de substances pouvant attaquer les armatures, ou qui sont exposées à la chaleur, l’épaisseur minimale d’enrobage est à augmenter. Elle doit atteindre, selon que le béton est

vibré ou non, respectivement 30mm et 40mm. »

S’il s’avère nécessaire de placer les barres d’acier longitudinales plus à l’intérieur de la

section de la colonne, un réseau de barres de diamètre 2.5mm au minimum peut être placé en

surface comme lit secondaire.

(29)

La résistance au feu de la colonne fixe les dimensions minimales pour les sections. Pour une colonne RF1h et RF2h, l’enrobage des armatures principales et la dimension minimale transversale pour quatre faces exposées au feu seront respectivement : 25mm, 200mm et 40mm, 300mm.

La quantité d’acier longitudinal est fixée. La section minimale d’acier présent dans la colonne quoi qu’il arrive doit répondre aux deux conditions suivantes 2.21 :

' ' min

003 . 0

008 . 0

B A

B A

c c

[mm²] (2.21)

A

c

= aire de la section d’armature comprimée [mm²]

B’ = aire de la section comprimée totale de béton [mm²]

B’

min

= section minimale de béton donnée par le calcul [mm²]

Pour des élancements compris entre 35 et 70, la surface d’acier doit être également plus grande ou égale à la valeur donnée par 2.22.

yh Sd

f A N

25 .

≥4

[mm²] (2.22)

A = aire de la section d’armature comprimée [mm²]

N

Sd

= effort normal de calcul agissant sur l’élément [N]

f

yh

= limite élastique des aciers [N/mm²]

L’armature transversale (étrier) doit avoir un diamètre au moins égal au ¼ du plus gros diamètre de l’armature longitudinale. L’espacement maximum entre deux étriers successifs ne dépassera pas 15 fois le diamètre des barres longitudinales

En conclusion, cette version de la norme permet aux deux modes de calculs d’exister (l’ancien et le nouveau). La méthode aux états limites présentée est celle qui sera reprise plus tard par l’ENV 1992-1-1:1991 mais cette fois-ci de manière plus détaillée.

2.4 Eurocode 2, ENV 1992-1-1:1991 (ENV 1992-1-1, 1991)

« Les effets du second ordre sont pris en compte lorsqu’ils sont susceptibles d’affecter de façon significative la stabilité de l’ensemble de la structure ou d’atteinte de l’état-limite

ultime dans les sections critiques »

Dans cette nouvelle version de la norme, les auteurs ont la volonté de mettre l’accent sur des effets dont on parlait peu ou pas du tout jusqu’ici dans les textes normatifs. Par exemples : les imperfections géométriques structurales, les excentricités accidentelles, la prise en compte de multiples critères pour définir l’enrobage,… .

La méthode inspirée des travaux de Baes et Vandeperre disparaît définitivement pour faire

place à une approche aux états-limites considérant tant des charges centrées qu’excentrées.

(30)

2.4.1 La structure du bâtiment dans son ensemble

Aujourd’hui, on définit les structures en deux grandes classes qui sont les structures à nœuds fixes et les structures à nœuds déplaçables, contreventées ou non.

™ nœuds non déplaçables, contreventées : les forces horizontales n’induisent pas ou très peu de déplacement des nœuds, ce qui confère aux nœuds le caractère non déplaçable. Les colonnes peuvent donc être traitées comme si elles étaient isolées ;

™ nœuds déplaçables : dans ce cas, le déplacement des nœuds induit des efforts supplémentaires dans la structure, et donc une étude complète doit être envisagée.

Dans cette même logique, nous allons prendre en compte également des

« imperfections géométriques structuralles » liées au défaut de verticalité possible (hors plomb) de la colonne (voire de la structure).

Elles se définiront par une excentricité dite accidentelle e

a

comme défini à l’équation 2.23.

2 l

0

= ν

e

a

[mm] (2.23)

0

= longueur utile de l’élément isolé [mm]

ν = inclinaison sur la verticale de la structure [radian] (équation 2.24)

L 100

= 1

ν (2.24)

L = hauteur totale de la structure [m]

2.4.2 Elancement limite séparant premier et second ordre

La détermination de l’élancement λ est un paramètre essentiel pour savoir quel mode de vérification nous devons appliquer à la colonne (au premier ou au second ordre). Cette valeur est liée à la longueur de flambement ℓ

0

.

Cette longueur se calcule avec l’équation 2.25.

col

0

β l

l = [mm] (2.25)

col

= hauteur de la colonne mesurée entre les centres d’encastrements [mm]

β = prise en compte des conditions d’extrémités

Pour les cas où les poutres se connectent en tête ou en pied des colonnes, on fait intervenir des coefficients k

A

et k

B

représentant la raideur de l’encastrement. A cette fin, un abaque figurant dans la norme aide à déterminer ces deux valeurs.

On détermine l’élancement λ sur base de la formule 2.26 et nous le comparons aux valeurs

d’élancement frontière « λ

lim

» entre le premier et le second ordre obtenu par les formules

2.27.

(31)

λ = l i

0

[ ] (2.26) ℓ

0

= longueur utile de la colonne [mm]

i = rayon de giration de la section géométrique [mm]

⎪ ⎩

⎪ ⎨

=

=

=

u ' '

lim

ν λ 15

25 λ max

λ (2.27)

cd c

Sd

u

A f

= N

ν = effort normal réduit [ ] (2.28)

Si l’élancement λ est supérieur à la valeur « λ

lim

» donnée par 2.27, alors le poteau doit être étudié en prenant en compte l’effet du second ordre.

Le paragraphe 4.3.5.5.3 (2) de la norme permet de ne pas vérifier pour certains cas les effets du second ordre.

« Les poteaux isolés d’une structure à nœuds non déplaçables n’exigent pas de vérification vis-à-vis des sollicitations du second ordre si le coefficient d’élancement λ est inférieur ou égal à la valeur obtenue par l’équation {4.62}, même si le poteau concerné peut être considéré comme élancé selon l’article 4.3.5.3.5

⎟⎟⎠

⎜⎜ ⎞

⎛ −

=

02

2 01

25

λ e

e

crit

{4.62}

e

01

et e

02

représentent les excentricités de l’effort normal aux extrémités de l’élément, et on suppose que |e

01

| ≤ |e

02

|.

Dans ce cas, il convient de calculer les extrémités de poteaux en considérant les équations {4.63} et {4.64} comme les conditions minimales à respecter

N

Rd

= N

Sd

{4.63}

M

Rd

= N

Sd

. h/20 {4.64}

N

Rd

étant l’effort normal résistant de calcul et M

Rd

le moment résistant de calcul.

…. »

2.4.3 Les excentricités

Quelle que soit la méthode utilisée pour le calcul de l’instabilité, il est nécessaire de prendre en compte les trois excentricités ayant des origines différentes :

™ l’excentricité de premier ordre (e

o

)

Sd 1 o Sd

N

e = M [mm] (2.29)

(32)

M

Sd1

et N

Sd

sont le moment et l’effort normal provenant de l’analyse structurale au 1

er

ordre de l’effet des actions

™ l’excentricité accidentelle (e

a

), qui provient de la géométrie et de l’inclinaison de la colonne (équation 2.23) ;

™ l’excentricité de second ordre (e

2

), est le résultat de la déformation de la colonne sous l’effet des charges.

La somme de ces trois excentricités constitue l’excentricité totale (e

tot

).

Dans le cas où les excentricités de premier ordre sont différentes en tête et au pied de la colonne, on remplace l’expression de e

o

par l’expression e

e

. Cette dernière valeur sera prise égale à la plus grande des deux valeurs suivantes (équations 2.30) :

01 02

02 e

01 02

e

e e avec

e 4 . 0 e

e 4 . 0 e 6 . 0 e

=

+

=

[mm] (2.30)

La valeur e

2

présente dans l’expression e

tot

est assez difficile à déterminer. Pour ce faire, nous allons utiliser la méthode de la colonne modèle. La forme mathématique de e

2

provient de l’hypothèse de la déformée sinusoïdale.

⎟⎠

⎜ ⎞

= ⎛

r 1 K 10 e

2 1 0

2 l

[mm] (2.31)

avec

35 pour

1 K

35 15

pour 75 . 20 0 K

1 1

>

=

=

λ λ λ

(2.32)

Quand la valeur de la courbure ne doit pas être déterminée avec une grande précision, on utilise la relation 2.33, qui est un estimateur de la courbure maximale qui pourrait être atteinte à l’ELU de flambement. K

2

tient compte de la diminution de courbure sous l’effet de l’augmentation de l’effort normal et ε

yd

la déformation juste à la limite élastique de l’acier.

d 9 . K 0 r 2

1

yd

2

= ε

⎟ ⎠

⎜ ⎞

⎛ [mm

-1

] (2.33)

ε

yd

= déformation juste à la limite élastique de l’acier [ ]

K

2

= représentant la diminution de courbure sous l’effet de l’augmentation de l’effort normal (4.3.5.6.3 de l’Eurocode 2) [ ]

d = hauteur utile de la section dans la direction probable de rupture de

stabilité [mm]

(33)

2.4.4 Le calcul d’instabilités

Dans le cas où l’on ne prend pas en compte les effets du second ordre, la vérification de la colonne s’effectue par la théorie de la flexion composée du béton armé.

Dans le cas inverse, il est imposé de vérifier l’instabilité par l’une des deux techniques présentées dans la norme.

™ la première technique est dite de « l’équilibre interne » et est similaire à celle figurant dans la NBN 15 de 1977.

Nous vérifions les deux équations 2.34.

⎪⎩

⎪ ⎨

+ +

>

] mm [ e e N e

M

] N [ N

N

2 a 0 Rd Rd

Sd Rd

(2.34)

N

Rd

= effort normal résultant de l’intégration du champ de contraintes d’un état donné du champ de déformations [N]

M

Rd

= moment fléchissant résultant de l’intégration du même champ de contraintes que pour N

Rd

[N]

e

2

= excentricité du second ordre simplifiée [mm] (équation 2.35) ]

10 [

2 0

2

mm

e ε

s

d − ε

c

= l (2.35)

Attention : les déformations sont prises avec leur signe ! d = distance de l’arase du béton au lit d’armatures opposé [mm]

™ la deuxième technique est dite de « la colonne modèle ».

Cette technique étant itérative (nécessitant le recours à l’ordinateur) est donc plus coûteuse en temps de calculs. On vérifiera que le moment sollicitant (agissant) total est plus petit que le moment total résistant maximum pour l’effort normal N

Sd

considéré.

Pour ce faire, on détermine la courbe Moment-Courbure (M-ψ) à valeur d’effort normal constante prise égale à la valeur de l’effort normal sollicitant.

Sur cette courbe, on trace la droite (Figure 2.3) du moment fléchissant sollicitant de second ordre lié à la courbure (équation 2.36).

⎟⎠

⎜ ⎞

= ⎛

r 1 .10 N Me Sd 2o

2

l

(2.36)

M

e2

= moment lié à l’excentricité e

2

[Nmm]

N

Sd

= effort normal sollicitant [N]

o

= longueur de la colonne [mm]

1/r = courbure [mm

-1

]

Références

Documents relatifs

Short sections of text, not to exceed two paragraphs, may be quoted without explicit permission, provided that full credit including © notice is given to the source... This paper

La figure IV 22 présente le rapport de concentration des contraintes totales verticales (contrainte sur la colonne sur la contrainte sur le sol) en fonction de la charge

D’abord une dalle est surdimensionnée en acier afin d’en assurer la rupture par poinçonnement sans la renforcer par composites, ce qui va nous permettre d’évaluer l’effet

Ce nouveau corps doit donc tomber plus vite que le plus lourd des deux.. Ce qui est une

Advances in our understanding create the conditions for the discovery of new drugs, which in turn are used to probe biological systems and gain new understanding, which in turn..

Accordingly, our study shows a significantly increased image noise together with a reduced measurement bias regarding both luminal diameter and CT number of plaque with the use of

Jahr­ hunderts hielten die Schweizer Sol­ daten in der bildenden Kunst ihren E inzug in Tschachtlans illustrierter Chronik, aber bald wollten sie um ihrer selbst

In contrast to the BEL-1–imipenem complex, in which the Glu166 residue was observed in a significantly different position compared to that in the structure of the native