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PHILOSOPHIE EN SECONDE : LA VOIE DE GARAGE ? (à propos de la circulaire du 3 mars 2011 définissant les « interventions philosophiques » en amont de la terminale…)

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PHILOSOPHIE EN SECONDE : LA VOIE DE GARAGE ? (à propos de la circulaire du 3 mars 2011 définissant

les « interventions philosophiques » en amont de la terminale…)

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La circulaire définissant l’orientation et les modalités d’un enseignement de la philosophie en classes de seconde et première était consultable sur le site du « Café pédagogique » le 18 février dernier avant même d’avoir été transmise aux syndicats et publiée au Bulletin Officiel (le 3 mars...) !

Les conditions de parution de cette circulaire doivent nous inviter à rappeler qu’il y a des modalités de parution à respecter et qu’une désorganisation à ce niveau semble être de bien mauvais augure pour la mise en application d’un texte dont les syndicats n’ont pas été prévenus, comme il se doit.

L’origine probable :

L’horizon de la rentrée 2012 et sa cohorte de réduction d’heures d’enseignement en philosophie (avec la perte programmée des dédoublements en séries technologiques d’une part, la régularisation sur tout le territoire de l’horaire en S ramené à 3h d'autre part), oblige le Ministère, s'il veut éviter la mise en danger massive de postes, à un « redéploiement » en amont de la terminale. La circulaire fixe les conditions de ce « redéploiement ».

3 buts sont officiellement visés :

1. développer le sens de l’enseignement interdisciplinaire ; 2. favoriser l’accès à la

« maturité intellectuelle » ; 3. familiariser l’élève avec la pratique philosophique.

3 modalités pratiques sont envisagées :

1. Les TPE ; 2. l’accompagnement personnalisé ; 3. les interventions dans les cours d’autres disciplines.

• 2 première remarques s'imposent :

1. Tout cela s'effectue dans le cadre de l’autonomie des EPLE et est laissé à la libre appréciation du chef d’établissement, lequel évalue, compare et finalement décide à qui il attribue la manne de quelques heures restantes par rapport à ce qu’il pense être la qualité du projet… Ce qui réactive de facto la question de la légitimité de ses prérogatives pédagogiques croissantes.

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2. Pas mal de collègues ne verront rien d'autre dans cette circulaire qu’une simple officialisation de ce qu’ils expérimentent depuis plusieurs années en 1ère L ou, plus

récemment, en seconde dans le cadre de l'enseignement d'exploration « Littérature et société » par exemple.

4 conséquences prévisibles s'y ajoutent :

1. La dérégulation de l’horaire hebdomadaire qui est déjà en marche dans le cadre du programme CLAIR - puisqu’il est question de 36 heures à l’année maximum (c'est-à-dire l'équivalent de l'horaire du prof de musique en collège...).

2. La possibilité de venir plus facilement battre en brèche l’horaire des 8 h en TL, cette idée étant déjà présente dans le rapport de 2006 de l'actuel doyen, Mark Sherringham, par ailleurs favorable à l'extension de la philosophie en amont de la terminale...

3 . Le risque de « pédagogisme », c’est-à-dire l'évaporation orchestrée des contenus au « profit » d'un infinitésimal saupoudrage philosophique : enseignements d'exploration, accompagnement personnalisé, travaux personnels encadrés et plus généralement tout enseignement para, trans ou extra-disciplinaire se pratiquant en binôme et se soldant traditionnellement par un splendide nuage de fumée de poudre de perlimpinpin...

4. L’émiettement des services avec une augmentation considérable du nombre de classes (ne serait-ce que pour les collègues qui enseignent en lycées techniques... !)

• Conclusion :

Peut-on accepter cette réduction programmée de la philosophie à une simple « force d'appoint occasionnelle », au prétexte que dans les différentes matières où elle est supposée intervenir, certaines de leurs thématiques "croiseraient" peu ou prou les siennes ?

A ce sujet, n'est-il pas grotesque de laisser à penser que la philosophie viendrait, superbe auxiliaire, apporter un surplus de sens à des disciplines qui sans elle en

manqueraient ?

Enfin, les partisans de la progressivité de l'enseignement de la philosophie avec extension en amont de la terminale pourraient être tentés de penser que « cela vaut toujours mieux que rien ». On pourrait tout aussi bien se demander à l'inverse si, en l'état actuel de la circulaire, rien ne vaudrait pas mieux que cela...

pour le groupe philosophie du SNES, Patrick Giordano.

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