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L'union vue par quelques historiens canadiens-français

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Academic year: 2021

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(1)

S 5^8

INSTITUT D'HISTOIRE

THESE

PRESENTEE

A L'ECOIE DES GRADUES

POUR OBTENIR

LA MAITRISE ES ARTS (HISTOIRE)

par

Jean-Vianney Simard,

licencié es lettres (histoire) de l'Université Laval

L'Union vue par quelques historiens canadiens-français

(2)

S

Nous tenons à remercier Monsieur Pierre Savard# pro-fesseur à l'Institut d'Histoire de l'Université Laval, qui a bien voulu nous guider dans le choix de notre sujet et dans

les recherches à faire pour le mener à bonne fin. Notre re-connaissance s'adresse aussi à la direction et au personnel de la bibliothèque du Séminaire de Québec qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour nous procurer toute la documentation qui nous était nécessaire et qui nous a été d'un grand secours. Des remerciements s'adressent enfin à l'abbé Benoît Garneau qui nous a prodigué ses conseils et ses services pour la

ré-daction de ce mémoire.

(3)

Avant-propos I T a b l e des m a t i è r e s I I

S i g l e s V Bibliographie VI

Introduction 1 CHAPITRE PREMIER: François-Xavier Garneau 9

Présentation de l'homme et de l'oeuvre: au-todidacte qui a été en contact avec des his-toriens européens et des politiciens anglais

et canadiens. Son Histoire du Canada, écrite dans un but nationaliste, traite un peu de l'Union. Les causes: présence des Britanni-ques depuis 1760 qui ont cherché à assimiler les Canadiens français et surtout les luttes politiques entre Anglais et Canadiens qui ont abouti aux troubles de 1&37 e t a u rapport Du-rham. Les principaux griefs: perte de la lan-gue française, représentation non proportion-nelle, paiement des dettes du Haut-Canada. Destinés à périr, les Canadiens français se relèvent: augmentation de la population, lan-gue française reconnue, égalité de représen-tation maintenue et gouvernement responsable établi. Ce redressement est dû beaucoup plus au peuple canadien-français lui-même qu'à l'action des politiciens. Si jamais l'Union prend fin, le peuple triomphera toujours, peu

importe le régime qui sera établi par la sui-te. L'influence de Garneau fut très grande au dix-neuvième siècle.

CHAPITRE DEUXIEME: Louis-Philippe Turcotte 25 Ouvrage écrit dans des conditions difficiles,

(4)

accepter à la jeunesse du dix-neuvième siè-cle l'ordre établi. Les causes de l'Union: l'action de Papineau depuis une vingtaine d'années, les troubles de 1837-38 e t le rap-port de Durham. L'Union est injuste pour plusieurs raisons: inégalité des Canadiens français par rapport aux Anglais, perte de la langue française, obligation de payer le déficit du Haut-Canada qui s'est endetté

inu-tilement. Ce régime destiné à perdre les Ca-nadiens français se retourne en leur faveur

jusqu'à la Confédération qui est le redresse-ment le plus important: rappel des lois injus-tes, nombreuses lois votées en faveur des Ca-nadiens français, langue française reconnue officiellement et responsabilité ministérielle. Ce redressement est du aux contacts qui se sont établis entre les deux groupes raciaux et sur-tout à la présence de quelques hommes politi-ques: LaFontaine, Baldwin, Bagot, Elgin, Car-tier et Macdonald. Le régime de l'Union prend fin par l'établissement d'un régime meilleur: la Confédération qui permettra aux Canadiens de s'épanouir plus facilement. Turcotte est le représentant du parti conservateur et du clergé. Le Canada sous l'Union est utile pour connaître la période 1840-1867.

CHAPITRE TROISIEME: Antoine Gérin-Lajoie. . . 47 Ouvrage bien documenté, Dix ans au Canada,

ré-digé dans le but d'intéresser les jeunes dans la vie politique de leur pays, ne traite que des premières années du régime de l'Union. Les

causes de l'Union: difficultés du régime colo-nial qui ont engendré des querelles politiques, les troubles de 1837-38 et ]e rapport de Durham. Le contenu et les griefs: perte de la langue française, représentation injuste pour les Ca-nadiens français, et questions financières. Le régime se tourne en faveur des Canadiens fran-çais: gouvernement resoonsable en 1848", réta-blissement définitif de la langue française en 1849, rappel de plusieurs lois injustes et adop-tion de nouvelles lois favorisant les Canadiens français. Les causes du redressement, union par-faite des Canadiens français et présence d'hom-mes politiques qui ont su améliorer la situation:

Russell, Cobden, Bagot, Elgin, LaFontaine, Morin, Taché, Cauchon et Cartier. La Confédération est

entrevue comme une possibilité d'améliorer le ré-gime. Gérin-Lajoie est très modéré dans ses opi-nions .

(5)

CHAPITRE QUATRIEME: Laurent-Olivier David 69 David est l'un des mieux préparés et des plus

documentés sur la période de l'Union. Les causes: la -<pnquête de 1760, les tentatives répétées des Anglais pour assimiler les Cana-diens français et le rapport de Durham. L'in-surrection de 1837 n'est qu'un prétexte. Les griefs: perte de la langue française,

circons-criptions électorales mal divisées, perte de l'autonomie et de l'indépendance du Bas-Canada, patrie des Canadiens français, obligation de payer les dettes du Haut-Canada. Un redresse-ment important se manifeste pour les Canadiens

français :^rétablissement de la langue françai-se, conquête du gouvernement responsable, nom-breuses lois favorables au peuple canadiens-français, bill d'indemnité, fondation de l'U-niversité Laval, élection du Conseil législa-tif. Les causes de ce redressement: présence de quelques politiciens canadiens-français:

LaFontaine, Morin, Viger, Chauveau, Cartier; largesse de vue de certains Anglais: Bagot, Baldwin, Elgin; modération du parti réformis-te de LaFontaine. L'Union est préférable à la Confédération pour les mêmes raisons don-nées par Dorion et le parti libéral. David souhaite le retour au régime de la séparation des Canadas. Sa prise de position contre la

Confédération l'amène en conflit avec le cler-gé catholique mais il n'ose pas l'attaquer. David est un nationaliste convaincu, un patrio-te ardent et un membre actif du parti libéral. Il représente bien^le nationalisme "clérical" du dix-neuvième siècle.

CONCLUSION 94

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AICQ Annales de l'Institut canadien de Québec CACF Cahiers de l'Académie canadienne-française MSRC Mémoires de la Société royale du Canada

RC Revue canadienne

RHAF Revue d'histoire de l'Amérique française RS Recherches sociographiques

SHC Semaine d'histoire du Canada SHM Société historiaue de Montréal

(7)

I SOURCES

DAVID, Laurent-Olivier. L'Union des deux Canadas. 1841-1867. Montréal, Sénécal, 1898. XI-332p. 23cm.

Les deux Papineau. Montréal, Sénécal, I896. 120p. 20cm,

Les Patriotes de 1837-38. Montréal, Beauchemin, [I884]. 297p. 10.5cm.

L'honorable Louis-Joseph Papineau. Montréal, Desbarats, 1872. 35p. 14cm.

Le clergé canadien, sa mission, son oeuvre. Montréal, Beauchemin, I896. 123p. 20cm.

Histoire du Canada depuis la Confédération, I867-I887. Montréal, Beauchemin, [l909] . 256p. 21cm. Photographie

GARNEAU, Francois-Xavier. Abrégé de l'histoire du Canada, depuis sa découverte jusqu'en 1840« A l'usage des maisons d'é-ducation. Québec. A.Côté,l856.IV-248-IVp. 19cm.

(8)

Abrégé de l'histoire du Canada, depuis sa découverte jusqu'en 1840. A l'usage des maisons d'éducation, 2e édition revue et corrigée par l'auteur. Québec, A. Côté, 1858. 197-IIIp. 19cm.

Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours. Québec, Aubin, Lovell et Frechette [imprimeurs"], 1845-1652. 4 volumes. 22cm.

Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos

jours. Seconde édition corrigée et augmentée. Québec, Lovell, 1852. 3 volumes. 22cm.

Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours. Troisième édition revue et corrigée. Québec, Lamoureux, 1859. 3 volumes. 22cm.

Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours. Quatrième édition, précédée d'une étude sur la vie et les oeuvres de l'auteur, et d'une table analy-tique. Montréal, Beauchemin, 1882-1883. 4 volumes. 22 cm.

Additions à l'histoire du Canada. Québec, Darveau, I864. 77p. 18cm.

(9)

Voyage en Angleterre et en France dans les années 1831, 1832 et 1833. Texte établi, annoté et présenté par Paul Wyczynski. Ottawa, éditions de l'Université d'Ot-tawa, 1968. 375p. 22cm.

GERIN-LAJOIE, Antoine. Dix ans au Canada, de 1840 à 1050. His-toire de l'établissement du gouvernement responsable. Préface de H.R. Casgrain. Québec, Demers, 1888. 619p.

24 cm.

TURCOTTE, Louis-Philippe. Le Canada sous l'Union, 1841-1867. Québec, Le Canadien, 1871-1872. 2 volumes, 19cm.

II OUVRAGES DE REFERENCE

BEAULIEU, A. et HAMELIN, J. Guide d'Histoire du Canada. Québec, P.U.L. 1969. XVI-540p. 22.5cm. Index.

LE JEUNE, Louis-Marie. • Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et arts, sciences, moeurs, coutumes, institutions

politiques et religieuses du Canada. Ottawa, Uni-versité d'Ottawa, 1931. 2 volumes. 27cm.

(10)

MORGAN, Henry James. Sketches of celebrated Canadians and persons connected with Canada, from the earliest period in the history of the province down to the present time. Québec, Hunter & Rose, 1862. XIII-782p. 21.5cm.

Canadian men and women of the time; a handbook of Canadian biography. lr B ed. Toronto, Briggs, 1898. 1117p. 23cm.

Bibliotheca canadiensis; or a manual of Canadian literature. Ottawa, Desbarats, 1867. XIV-411p.

WALLACE, W. Stewart. The Macmillan dictionary of Canadian biography. Third edition revised and enlarged. To-ronto, Macmillan, 1963. 822p. 23cm.

Ill ETUDES

A) ETUDES. SPECIALES

a) Sur Laurent-Olivier David.

(11)

dèle et Victoria Bibaud, nièces de l'auteur. Montréal Valois, -rô91. VI-321p. 20cm. :65-68.

b) Sur François-Xavier Garneau

[BEAUDE, Marie Joseph HenriJ Nos historiens: cours de criti-que littéraire professé à Montréal sous les auspices de l'Action française , par Henri d'Arles [pseud, j . Montréal, Bibliothèque de l'Action française, 1921.

243p. 19cm. : 83-123.

BIBAUD, Maximilien. Revue critique de l'Histoire du Canada de M. Garneau. Montréal, Sénécal et Daniel, 1855* 46p. 19cm.

CASGRAIN, Henri-Raymond. Oeuvres complètes. Québec, C. Dar-veau, 1873-1^75. 3t. en 1 vol. 23cm. t. II: 26-44.

F. X. Garneau et Francis Parkman. Montréal, Beauche-min, 1926. 124p. 19.5cm. : 1-82.

CHAPAIS, Thomas. L'Histoire de Garneau dans SHC, 1ère ses-sion. Montréal, Société historique de Montréal, 1926: 10-31.

(12)

DAVELUY, Marie-Claire. François-Xavier Garneau, dans CACF, 7. - Profils littéraires (1963): 7-27

[DIONNE, Narcisse-Eutrope.J Nos quatre historiens modernes. Bi-baud, Garneau, Ferland et Faillon, par A. Lefranc

[pseud.] dans RC, XXVI (1890) :

21-27-LANCTOT, Gustave. Garneau, historien national. Montréal, Fides, 1946. 205p. 18cm. Bibliographie. Portrait.

François-Xavier Garneau. Toronto^, The Ryerson press, fs.d.|.205p. 17cm. Portrait.

L'oeuvre historique de Garneau. Montréal, SHM, 1945. 22p. 23cm.

SAINT-MARTIN, Philippe. L'histoire du Canada de F.X. Garneau et la critique, dans RHAF, vol. 13, no 3 (décembre 1954): 380-394.

SMITH, Harry Douglas. L'influence d'Augustin Thierry sur Fran-çois Xavier Garneau. Thèse de doctorat, Laval, 1947. l6lp. Index. Manuscrit.

WYCZYNSKI, Paul. Voyage en Angleterre et en France dans les années 1831. 1832 et 1833. Texte établi, annoté et

(13)

présenté par Paul Wyczynski. Ottawa, éditions de l'Université d'Ottawa, 1968. 375p. 22cm : 1-68.

François-Xavier Garneau; aspects littéraires de son oeuvre. Ouvrage préparé sous la direction de Paul Wyczynski. Ottawa, Université d'Ottawa, 1966. 207p. 24cm.

c) Sur Antoine Gérin-Lajoie

CASGRAIN, Henri-Raymond. Antoine Gérin-Lajoie d'après ses mé-moires. Montréal, Beauchemin, 1926. 125p. 20cm.

DE MONTIGNY, Louvigny. Antoine Gérin-Lajoie. Toronto, The Ryerson Press, 1925. 130p. 16.5cm. Bibliographie. Index.

GERIN, Léon. Antoine Gérin-Lajoie. La résurrection d'un pa-triote canadien avec introduction et compte-rendu par Léon Gérin de la Société Royale. Montréal, éditions du Devoir, 1925. 325p. 17.5cm.

d) Sur Louis-Philippe Turcotte

[BEAUDE, Marie Joseph Henri .J Nos h i s t o r i e n s ; cours de c r i t i q u e l i t t é r a i r e professé à Montréal sous l e s auspices de l ' A c t i o n française par Henri d'Arles [pseud.].

(14)

Montréal, Bibliothèque de l'Action française, 1921. 243p. 19cm. :

125-155-TARDIVEL,Suies-Paul. Notice biographique sur Louis-Philippe Turcotte dans AICQ,(1878).

B) ETUDES GENERALES

a) Sur l'Historiographie

BIBAUD, Maximilien. Le panthéon canadien. Nouvelle édition revue, augmentée et complétée jusqu'à ce jour par Adè-le et Victoria Bibaud, nièces de l'auteur. Montréal, Valois, 1891. VI-321p. 20cm.

CARON, Françoise. La conquête vue par quelques historiens canadiens-français. Mémoire de licence es Lettres

(histoire), Laval, 1965. VII-59p. Index. Manuscrit.

DAGNEAU, Jacques. Les historiens canadiens-français face aux événements de I837-I838. Idéologie et Historiographie. Thèse de Licence es Lettres (histoire), Laval, 1968. XVII-230p. Index. Manuscrit.

DANDURAND, Albert. Littérature canadienne-française. La prose, Montréal, Imprimerie populaire, 1935. 208p. 22cm.

(15)

DUMONT, Fernand. Idéologie et conscience historique dans La société canadienne-française du XIXe siècle. Collo-que d'histoire sous le thème: France et Canada fran-çais du XVIe au XXe siècle. Québec, P.U.L., (1966); 269-290.

FAUTEUX, Aegidius. Cinquante ans d'histoire du Canada français (.1882-1932) dans MSRC, (1932) : 37-45.

OUELLET, Fernand. L'étude du XIXe siècle canadien-français, dans Situation de la recherche sur le Canada français. Numéro spécial de RS publié sous la direction de Fer-nand Dumont et Yves Martin, vol. 3, nos 1-2. Québec, P.U.L. 1962. 296p. 25.5cm. : 27-44.

L'Histoire, dans La recherche au Canada français. Nu-méro spécial traitant des différents aspects de la

re-cherche au Canada français. Textes présentés par Louis Baudouin. Montréal, P.U.M., 1968. 165p. 21cm.: 87-98,

ROY, Camille.Historiens de chez-nous. Etudes extraites des Essais et Nouveaux Essais sur la littérature

canadien-ne. Montréal, Beauchemin, 1935» 191p. 20cm.

RULE, John C. L'Historiographie du Canada français dans MRSC, 4e série, vol 2, (1964) : 97-103.

(16)

b) Sur l'histoire de la période I84O-I867.

BIBAUD, Michel. Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise. Montréal, Lovell, 1878. 512p. 18cm.

BRUCHESI, Jean. Canada: réalités d'hier et d'aujourd'hui. Pré-face d'Etienne Gilson. Montréal, Beauchemin, 1954. 364p. 20.5cm.

BRUNET, Ludovic. La province du Canada. Histoire politique de 1840 à 1867. Préface de Edouard Dorion. Québec, Laflam-me, 1908. 306p. 20cm.

CARELESS, J.M.S. Canada: A Story of Challenge. Toronto, Mac-millan, 1965. XIII-444p. 18.5cm. Index.

The Union of the Canada: The growth of Canadians Insti-tutions. 1841-1857. Toronto, McClelland and Stewart, 1967. XVI-256p. 19cm. Illustrations. Cartes.

CHAPAIS, Thomas. Cours d'histoire du Canada. Québec, Garneau, 1919-1934. 8 volumes. 23cm.

COPP, J.T et HAMELIN, Marcel. Confédération: 1867. Toronto,

The Copp Clark Publishing Company, I966. 100p. 23.5cm. Bibliographie.

(17)

CORNELL, HAMELIN et alii. Canada. Unité et diversité. Toronto, Holt, Rinehort et Winston, 1968. IX-578p. 25.5cm.

Index.

CORNELL, Paul G. The alignment of political groups in Canada. 1841-1867. Toronto, University of Toronto Press, [1962] 119p. 23cm. Cartes.

CREIGHTON, Donald. The road to Confederation: the emergence of Canada. 1863-1867. Toronto, Macmillan, 1964. XII-489p. 19cm. Illustrations.

DECELLES, Alfred Duclos. LaFontaine et son temps. Montréal, Beauchemin, 1907. 208p. 24cm.

Papineau. 1786-1871. Montréal, Beauchemin, 1905. 243p. 24cm.

DENT, John Charles. The last forty years: Canada since the

Union of 1841. Toronto, Virtue, 1881. 2vol. 22cm. Index.

GROULX, Lionel. Histoire du Canada français depuis la découver-te. Montréal, L'Action nationale, 1950-1952. 4 volu-mes. 22cm.

(18)

et annoté par M a r c e l - P i e r r e Hamel. I St-JérômeJ E d i t i o n s du Québec, 1948. 376p. 25cm.

LACOUR-GAYET, Robert. H i s t o i r e du Canada. P a r i s , Fayard, 1966. 605p. 21cm. B i b l i o g r a p h i e . Index.

LOWER, Arthur Reginald Marsden. Colony t o Nation. A h i s t o r y of Canada. T o r o n t o , Longmans Canada Limited, 1964.

(4e é d i t i o n ) . XLV-600p. 22cm.

OUELLET, Fernand. H i s t o i r e économique et s o c i a l e du Québec, 1760-1850. S t r u c t u r e s et Conjoncture. Préface de Ro-b e r t Mandrou. M o n t r é a l , F i d e s , 1966. XXXII-639p. 24cm. B i b l i o g r a p h i e . Tableaux. I n d e x .

ROYAL, J o s e p h . H i s t o i r e du Canada, 1841-1867; période compri-se e n t r e l ' U n i o n l é g i s l a t i v e des provinces du Haut et du BasCanada et l a Confédération des provinces c o n t i -n e -n t a l e s de l'Amérique brita-n-nique du Nord. M o -n t r é a l , Beauchemin, 1909- 525p. 23cm.

SAVARD, P i e r r e . J u l e s P a u l T a r d i v e l . La France e t Les E t a t s -U n i s . 18 51-1905. dans Cahiers de l ' I n s t i t u t d ' H i s t o i r e de L a v a l , no 8. Québec, P . U . L . , 1967. 499p. 23cm.

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origine, histoire, religion, guerres, découvertes, colo-nisation, coutumes, vie domestique, sociale et politique, développement, avenir. Montréal, Wilson, 1882-1884. 4 volumes. 32 cm.

VAUGEOIS, Denis. L'Union des deux Canadas. Nouvelle Conquête? Trois-Rivières. Editions du Soc, [l962.]0 XVI-241p. 22cm.

VAUGEOIS, LACOURCIEREet alii. Histoire. 1534-1968. Montréal, Editions du Renouveau pédagogique, 1968. 6l5p. 19cm.

Index.

WADE, Mason. Les Canadiens français de 1760 à nos jours. Tra-duit de l'anglais par Adrien Venne avec le concours de Francis Dufau-Labeyrie. {"Montréal} , Cercle du Livre de France, [0.1963!, 2 volumes. 22cm.

WAITE, Peter Bushy. L'Amérique britannique du Nord. Textes choisis et commentés par Peter Bushy Waite. Traduit de l'anglais par André Genuist. Scarborough, Prentice-Hall of Canada, 1967. XV-272p. 22cm. Bibliographie.

(20)

Si la Conquête de 1760 et les années qui l'ont sui-vie marquent une étape majeure dans l'histoire et l'histo-riographie canadiennes-françaises à cause des changements qu'elles représentent pour le peuple de la vallée du St-Lau-rent, la période de l'Union, 1840-1867, est sans aucun dou-te la plus importandou-te de notre histoire. C'est en effet pendant ces vingt-sept années que le régime confédératif qui régit le Canada encore aujourd'hui a été préparé et mis en place. C'est également pendant cette période que les Cana-diens français vont obtenir ce qu'ils n'avaient jamais pu obtenir auparavant, c'est-à-dire le gouvernement responsable

et une participation réelle à l'administration.

Pourtant, l'Acte d'Union, voté par le parlement britannique en juillet 1840 et entré en vigueur en février de l'année suivante, constituait "une tentative certaine pour affaiblir les Français" du Bas-Canada (1). D'abord, les deux parties de la province du Canada avaient le même nombre de représentants alors que la population du Bas-Cana-da, française en majorité, était largement supérieure. En-suite, la langue française était interdite pour tous les

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r e s . Enfin, l e s revenus et l e s dépenses des deux provinces de même que l e s d e t t e s é t a i e n t fusionnés, ce qui f a v o r i s a i t l e Haut-Canada qui avait i n v e s t i beaucoup d'argent pour amé-l i o r e r ses communications et amé-l a voie maritime.

L'Acte d'Union est le r é s u l t a t de l u t t e s p o l i t i q u e s intenses qui s ' é t a i e n t l i v r é e s depuis 1791 dans les deux part i e s du Canada epart qui a part part e i g n e n part l e u r apogée l o r s des part r o u -b l e s de 1837-1838. Ces l u t t e s p o l i t i q u e s dans l e Bas-Canada sont dues d'une p a r t à un mauvais partage des pouvoirs et d ' a u t r e part à l'incompréhension existant entre la bourgeoi-s i e l i b é r a l e , reprébourgeoi-sentante debourgeoi-s Canadienbourgeoi-s f r a n ç a i bourgeoi-s , et lebourgeoi-s marchands anglais occupant l e s postes l e s plus i n t é r e s s a n t s dans l ' a d m i n i s t r a t i o n . Les chefs canadiens, désirant une meilleure r é p a r t i t i o n des tâches dans la gestion du pays, vont entreprendre une longue l u t t e qui mène finalement aux troubles de 1837-38. Une enquête est alors i n s t i t u é e par l e gouvernement de Londres et le commissaire-enquêteur, Lord Durham, a t t r i b u e l e s causes de l ' i n s u r r e c t i o n dans le

Bas-Canada à un c o n f l i t de race et à l ' a t t i t u d e réactionnaire des chefs canadiens-français ( 2 ) . Après avoir envisagé la possi-b i l i t é d'une union fédérale et l ' a v o i r r e j e t é e , Durham recom-mande l'L/nion des deux Canadas, seul remède/ selon lui, qui peut

(22)

c u l t u r e l l e (3)•

On v o i t donc i c i toute l'importance que revêt l'Union c a r , si l e régime fonctionne comme l e prévoit Lord Durham, ce-l a s i g n i f i e à brève échéance ce-l ' a s s i m i ce-l a t i o n et ce-la d i s p a r i t i o n des Canadiens f r a n ç a i s . L'Acte d'Union représente en f a i t pour l e s Canadiens français la t e n t a t i v e l e plus importante de l a part de l ' A n g l e t e r r e pour les assimiler et s ' a s s u r e r a i n s i l a prépondérance au Canada. On comprend dès l o r s pourquoi

l ' A c t e d'Union et l e s années qui ont suivi soient des éléments importants dans l ' h i s t o i r e des Canadiens f r a n ç a i s .

Cette importance de l'Union dans l ' h i s t o i r e canadien-ne-française, l e s h i s t o r i e n s l ' o n t perçue car tous y consa-crent des chapitres ou des l i v r e s pour l ' a n a l y s e r , la commen-t e r , la c r i commen-t i q u e r ou la condamner. Si commen-tous l e s h i s commen-t o r i e n s partagent l e même avis pour considérer l'Acte d'Union comme une i n j u s t i c e à l ' é g a r d des Canadiens f r a n ç a i s , l e s opinions d i f f è r e n t passablement et l'unanimité est l o i n de se f a i r e

l o r s q u ' i l s ' a g i t d ' i n t e r p r é t e r l e s événements survenus pen-dant l e s vingt-sept années que dure le régime. En f a i t , des divergences importantes existent entre l e s h i s t o r i e n s selon que l ' u n est n a t i o n a l i s t e , l ' a u t r e ultra-montain ou réfor-m i s t e . Ce sont ces diverses i n t e r p r é t a t i o n s que nous avons

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Nous nous proposons d'examiner chez quatre h i s t o -r i e n s canadiens-f-rançais du dix-neuvième s i è c l e leu-r analy-se et leur i n t e r p r é t a t i o n de la période 1840-1867. s i impor-t a n impor-t e dans l ' h i s impor-t o i r e canadienne-francaise. En analysanimpor-t l ' i n t e r p r é t a t i o n de l'Union t e l l e que donnée par

François-Xavier Garneau, Louis-Philippe Turcotte, Antoine Gérin-Lajoie e t LaurentOlivier David, nous n'avons pas la prétention d ' a -voir tout d i t sur l e s u j e t . Nous avons surtout voulu connaî-t r e l ' o p i n i o n de quelques hommes du s i è c l e dernier sur une période dont on p a r l e encore aujourd'hui et f a i r e p a r t des quelques connaissances que nous avons a c q u i s e s .

I l est c e r t a i n que ce t r a v a i l aurait été plus com-p l e t s i nous avions analysé tous l e s h i s t o r i e n s

canadiens-français du dix-neuvième s i è c l e comme Michel Bibaud, Alfred Duclos DeCelles, Joseph Royal et Benjamin Suite sans oublier Thomas Chapais qui,'même s ' i l a vécu surtout au vingtième s i è c l e , représente par ses idées le s i è c l e précédent. Nous nous en sommes tenu à Garneau, Turcotte, Gérin-Lajoie et Da-vid parce que nous sommes d ' a v i s que ces quatre h i s t o r i e n s représentent "la tendance majeure de l ' h i s t o r i o g r a p h i e ca-nadienne-française de la seconde moitié du XIXe s i è c l e " ( 4 ) j de p l u s , nous avons cru q u ' i l é t a i t préférable d ' é t u d i e r un 4 - Fernand Ouellet, L'Etude du XIX s i è c l e canadien-français

(24)

Pour mener à bien cette étude de quelques historiens canadiens-français, nous avons d'abord consulté les ouvrages écrits par les quatre historiens traitant de l'Union propre-ment dite.puis, nous avons lu leurs autres ouvrages quand c'é-tait possible. Il faut avouer ici que pour Turcotte et Gé-rin-Lajoie, ils sont plutôt rares. Comme François-Xavier Gar-neau n'a pas traité de l'Union comme telle mais qu'il a vécu pendant cette période, nous avons consulté à la bibliothèque du Séminaire de Québec les quatre premières éditions de son Histoire du Canada (5) et les deux premières de l'Abrégé de 1'histoire du Canada (6), ce qui nous a permis de suivre l'é-volution de la pensée de notre "historien national".

Nous avons ensuite consulté les ouvrages et les étu-des se rapportant aux quatre historiens étudiés. Les diction-naires biographiques nous ont été d'un précieux secours, car

souvent ils représentaient à peu près les seuls instruments nous permettant de connaître un historien plus profondément (7). Si nous n'avons rencontré aucune difficulté à nous

do-5- Il s'agit de l'édition de 184do-5-52, celle de 1852, celle de 1859 et celle de 1882-83.

6- Une première édition est parue en 1856, une seconde en I858. 7- Parmi les dictionnaires biographiques, il faut citer celui

de Louis-Marie Le Jeune, Dictionnaire général de biographie, et., celui de W.S. Wallace, The Macmillan dictionary of Cana-dian biography.

(25)

chercher dans de nombreuses revues pour avoir une connaissan-ce suffisante des personnages.

Enfin, nous nous sommes documenté sur la période mê-me de l'Union en consultant de nombreux historiens aussi

bien anglophones que francophones et en essayant de voir ob-jectivement quelle était la vérité. Bien entendu, tous ces ouvrages n'ont pas servi directement à la rédaction de ce mé-moire, mais ils«nous ont aidé à comprendre certains aspects

de cette période fertile en événements. Documentation riche, variée et rédigée pour la majeure partie en français.

La présente étude commence avec l'interprétation que donne François-Xavier Garneau de l'Union. Nous présen-tons d'abord Garneau et son oeuvre; ensuite, nous examinons de quelle façon il voit les causes de l'Union, comment il en

interprète le contenu et formule ses griefs à l'égard de ce régime qu'il considère comme injuste. Nous analysons par la suite le redressement que Garneau voit se manifester au cours de la période et les causes qui l'ont provoqué. Enfin, nous nous penchons sur la fin du régime de l'Union et nous scrutons

avec Garneau le pourquoi de ce changement et s'il était justi-fié. Nous avons ensuite pris le deuxième historien, Louis-Philippe Turcotte, et nous avons procédé de la même façon.

(26)

des h i s t o r i e n s , le contenu et l e s griefs vus par l e s quatre h i s t o r i e n s et a i n s i de s u i t e . Cette façon de procéder au-r a i t pau-résenté des inconvénients, caau-r comme l e but de notau-re étude é t a i t d'analyser l'Union vue par un h i s t o r i e n , nous avons préféré grouper les divers aspects t e l s q u ' i l se

pré-sentaient à un h i s t o r i e n qui étudie l'Union. Notre t r a v a i l e s t donc d'une grande s i m p l i c i t é ; nous étudions et analysons globalement chacun des quatre h i s t o r i e n s sur la façon dont i l perçoit la période de l'Union e t , après c e t t e analyse, nous comparerons l ' i n t e r p r é t a t i o n de chacun des quatre h i s

-toriens .

Notre sujet est pratiquement neuf. Personne n'a é-t u d i é en profondeur l'Union é-t e l l e que vue par l e s h i s é-t o r i e n s canadiens-français. Toutefois, M. Fernand Ouellet a é c r i t une brève étude sur l ' h i s t o r i o g r a p h i e du dix-neuvième s i è c l e , dans laquelle l ' a u t e u r f a i t quelques commentaires sur l e s h i s t o r i e n s qui nous intéressent ( 8 ) . I l en est a i n s i des a u t r e s a r t i c l e s sur l e s h i s t o r i e n s du dix-neuvième s i è c l e qui ont paru depuis une vingtaine d'années ( 9 ) .

8- Ouellet, op.cit. ? 29ss...

9- Parmi ces nombreux articles.il faut citer: Aegidius Fau-teux, Cinquante ans d'histoire du Canada français dans MSRC. (1932): 37-45. et John Rule. L'Historiographie du

(27)

En somme, le but de cet ouvrage est d'analyser ce que nous verrons dans les oeuvres principales des quatre historiens que nous avons retenus. Nous n'avons pas l'in-tention de réfuter ou de corriger certaines affirmations que ces historiens feront. Au contraire, nous voulons ana-lyser le contenu de l'oeuvre de chacun des quatre historiens

(28)

F r a n ç o i s - X a v i e r Garneau

On ne peut traiter d'une période importante de l'his-toire du Canada comme celle de l'Union sans mentionner le nom de celui que plusieurs ont surnommé notre historien national: François-Xavier Garneau. Même si l'Union proprement dite n'a pas fait l'objet d'une étude particulière de sa part, il n'en demeure pas moins vrai que Garneau y consacre quelques pages dans chacune des éditions de son Histoire du Canada (1), ,en plus d'en parler dans l'Abrégé d'Histoire du Canada (2) et d'y

faire allusion dans le récit de son voyage en Europe entre

1- La première édition est parue entre 1845 et 1852, la secon-de en 1852, la troisième en 1859. Une quatrième édition est parue après la mort de l'auteur sous la direction d'Al-fred Garneau en I882-I883. A moins d'indication contrai-re , nous nous servirons de cette derniècontrai-re édition.

2- Cet ouvrage qui est paru pour la première fois en I856 et qui a été édité une seconde fois en I858, fut bien accep-té du clergé canadien. Maximilien Bibaud signale d'ail-leurs dans son Panthéon Canadien que cet ouvrage " a été écrit dans un meilleur esprit que l'autre": 105. A moins d'indication contraire, nous citerons l'édition de I856.

(29)

1831 et 1833 (3).

François­Xavier Garneau n'a pas reçu de véritable formation historique puisqu'il ne fréquenta que la petite école en plus de s'instruire par lui­même pour devenir notai­ re. Cependant, lors de son voyage en Europe, il s'est inté­ ressé à la politique en tant que secrétaire de Denis­Benja­ min Viger^envoyé à Londres par la chambre d'assemblée du Bas­

Canada. En France, il a été en contact avec Thierry et l'his­ torien romantique Michelet, ce qui a beaucoup influencé Gar­ neau dans sa carrière d'historien (4). L'oeuvre principale de Garneau demeure son Histoire du Canada qui a été écrite

comme il le dit lui même "pour écouter les sympathies profon­ des de notre coeur pour une cause qui s'appuie sur ce qu'il y a de plus saint aux yeux de tous les peuples" (5). Ce but nationaliste apparaît plus clairement encore lorsqu'il affir­ me à Lord Elgin qu'il a entrepris la rédaction de l'Histoire

du Canada:

3­ Paul Wyczynski, Voyage en Angleterre et en France dans les années 1831. 1832 et 1833: 27s. Le récit du voyage de Gar­ neau en Europe est paru pour la première fois dans Le Jour­ nal de Québec du 18 novembre 1854 et a été publié chez Cô­ té dans l'automne de 1855. Cette publication d'événements survenus vingt ans auparavant explique pourquoi Garneau parle de l'Union.

4- Henri d'Arles, Nos Historiens : 93s.■

(30)

[.. ^pour r é t a b l i r la v é r i t é si souvent d é f i -gurée et repousser les attaques et les in-s u l t e in-s dont mein-s compatriotein-s ont été et sont encore journellement l ' o b j e t de la part d'hommesqui voudraient l e s opprimer et l e s e x p l o i t e r tout à l a fois ( 6 ) .

I l ne faut donc pas se surprendre que l'oeuvre de François-Xavier Garneau r e f l è t e ce nationalisme profond surtout en

c e t t e période particulièrement d i f f i c i l e de l'Union.

Le scl-éma de l'oeuvre de Garneau est assez simple. Après avoir t r a i t é tout l e régime français où, selon l u i , s ' e s t formée l a n a t i o n a l i t é canadienne-française ( 7 ) , i l aborde le régime anglais qui, à son a v i s , a voulu b r i s e r c e t -t e n a -t i o n a l i -t é sans y parvenir. P u i s , dans l e s derniers

c h a p i t r e s , i l étudie l'établissement de l'Acte d'Union et en-t r e v o i en-t les conséquences. Bien enen-tendu, Garneau ne se con-t e n con-t e pas de raconcon-ter l e s f a i con-t s ; i l va plus l o i n :

I c i l e p a t r i o t e , qui e s t , en outre le con-temporain, déborde l ' h i s t o r i e n . Au l i e u de raconter, i l plaide; au l i e u d ' ê t r e témoin, i l est p a r t i e en cause. L'âme vivante sous l e s mots q u ' i l bride de son mieux, i l se mê-l e au débat, argumente, approuve ou condam-ne (8) .

Pour Garneau, l'Acte d'Union est l'aboutissement lo-gique de quatre-vingts ans de persécution (9). La Conquête

6- Garneau à Lord Elgin, (19 mai 1849). Lettre citée par H. R. Casgrain,F.X. Garneau dans Oeuvres complètes, I I : 36. 7- Françoise Garon, La conquête vue par quelques h i s t o r i e n s

canadiens-français : 5.

8- Gustave Lanctôt, Garneau, h i s t o r i e n n a t i o n a l : 159» 9 - Garneau, op. c i t . , I I I : 239s.

(31)

par l ' A n g l e t e r r e suivie de l'occupation m i l i t a i r e et des ac-t e s injusac-tes voac-tés par les Briac-tanniques depuis I763 onac-t pla-cé l e s Canadiens français dans un é t a t d ' i n f é r i o r i t é . Les quelques mesures favorables aux Canadiens, comme l'Acte de Québec ou l'Acte de 1791, ne sont bienveillants pour l e s Ca-nadiens français qu'à cause de facteurs e x t é r i e u r s , l'Anglet e r r e conservanl'Anglet l ' i d é e d ' a s s i m i l e r ou de f a i r e d i s p a r a î -t r e les Canadiens comme race (10). Par l'Ac-te d'Union, "l'An-g l e t e r r e s u i v a i t son dessein politique de fondre "l'An-graduellement en un seul peuple homogène l e s différentes races qui se t r o u -vent dans l e s deux Canadas" (11).

La cause principale de l'Union selon Garneau est la présence du p a r t i anglais qui,., depuis l'Acte c o n s t i t u t i o n -nel de 1791, a toujours cherché à noyer la population cana-dienne-française (12). Le p a r t i p a t r i o t e a dû l u t t e r pendant des décennies pour assurer à la population canadienne-françai-se sa s u r v i e . Tous les événements qui ont suivi ne sont que des conséquences. Ainsi les quatre-vingt-douze résolutions qui réclamaient des d r o i t s légitimes et un régime plus

repré-s e n t a t i f et démocratique n ' a u r a i e n t parepré-s eu leur rairepré-son d'ê-t r e s i l e régime avaid'ê-t bien foncd'ê-tionné. L'Angled'ê-terre répond

par l e s résolutions Russell qui v i o l a i e n t l e s d r o i t s déjà e x i s t a n t s de s o r t e que la /rébellion de 1837-1838 n ' e s t qu'une 10- Caron, o p . c i t . , 9 s s .

1 1 - Garneau, o p . c i t . , I I I : 384. 12- I b i d . . I I I : 240'.

(32)

conséquence de la conduite des Anglais qui se refusent à accepter les demandes des Canadiens français (13).

Ce qui survient par la s u i t e , c ' e s t à d i r e l ' e n -quête et l e rapport de Lord Durham, ira dans le sens que l e veulent les Anglais et les troubles de I837-I838 ser-v i r o n t de prétexte pour recommander au gouser-vernement de l ' A n g l e t e r r e l'Union des deux Canadas. Comme on l e v o i t , Garneau ne condamne pas l e s p a t r i o t e s de 1837; au c o n t r a i -r e , i l pa-rtage l e s sentiments de Papineau et des p-rincipaux

chefs a i n s i que l e u r s revendications l o r s de ces troubles ( 1 4 ) . D ' a i l l e u r s , Garneau sera parmi l e s premiers à pro-t e s pro-t e r conpro-tre ce régime de l'Union.

En somme, Garneau considère l e s causes p o l i t i q u e s comme les seules pouvant expliquer l'Union. Depuis que l'Act e Consl'Actil'Actul'Actionnel esl'Act enl'Actré en vigueur, i l exisl'Acte une l u l'Act t e entre Canadiens français et le p a r t i a n g l a i s . Cette l u t -t e dure plusieurs années pour abou-tir aux -troubles de 1837. Or, l e s grands responsables de l a r é b e l l i o n , ce sont l e s Anglais (15). I l apparaît assez évident que Garneau

exonè-r e i c i ses compatexonè-riotes de tout blâme dans la s i t u a t i o n dé-sespérée dans l a q u e l l e i l s se trouvent par l'Acte d'Union. I c i , l e p a t r i o t e l'emporte sur l ' h i s t o r i e n et nous avons là 13- I b i d . , I I I : 380ss. .

14- Wyczynski, o p . c i t . , 2 1 .

(33)

une idée fondamentale de l'oeuvre de Garneau: le peuple est ce qu'il y a de plus important dans une nation et,s'il se révolte, c'est qu'il a raison. Cette idée reviendra d'ail-leurs plus tard et elle s'explique par le fait que lors de son voyage en Europe, Garneau a été en contact avec les i-dées libérales et nationales, de sorte qu'il ne faut pas se surprendre si une certaine part de ces idées transpirent dans son oeuvre. De plus, il ne faut pas oublier que c'est un ouvrage écrit dans un but patriotique.

La rébellion a donc servi de prétexte à l'Union. Malgré les protestations, les pétitions et l'attitude noble

de certains Anglais, en particulier de Lord Gosford qui ne se gêne pas pour considérer l'Union comme "injuste et tyran-nique" (16), l'Angleterre vote le régime de l'Union en 1840. Le sort des Canadiens français est jeté; les Anglais ont en-fin obtenu ce qu'ils voulaient depuis longtemps. L'adoption de l'Acte d'Union est d'autant plus grave qu'à "l'époque où se consommait ce grand acte d'injustice à notre préjudice, la population, le commerce, l'agriculture, l'industrie avaient fait d'immenses progrès dans le pays" (17).

Cependant, malgré un pessimisme qui dura d'ailleurs très longtemps, Garneau ose espérer que tout n'est pas per-du lorsqu'il affirme:

Nous ne proclamerons pas encore la ruine de la société canadienne-française, parce qu'el-17- Ibid., édition de 1852, III: 397.

(34)

le reste toujours fortement attachée à sa nationalité et que l'avenir peut tromper les calculs de nos ennemis (18).

Et il ajoute encore, bien que le découragement l'ait profondément envahi:

Devant cet avenir, les Canadiens français doivent toujours se défendre et conserver leurs lois et leur nationalité; ils travaille-ront ainsi à leur propre bonheur et à leur gloire tout en contribuant à l'adoption en A-mérique d'un système qui a porté l'Europe à la tête de la civilisation (19).

Encore ici, Garneau revient à son idée que le peuple, en dépit de toutes les embûches qu'on lui tendra, réussira à triompher s'il reste attaché à sa nationalité. Garneau, mal-gré une certaine appréhension de l'avenir, fait confiance à ses compatriotes qui sauront déjouer les plans adverses, pour les faire disparaître.

Après la sanction royale en juillet 1840, l'Acte d'Union, qui entre en vigueur l'année suivante, met fin au régime qui existait depuis 1791. Ce qu'il y a de plus injuste et de plus cruel dans cette loi, c'est que les Canadiens

français sont menacés d'assimilation et d'anglicisation selon ses propres propos:

L'Acte d'Union mettait fin à l'Acte Cons-titutionnel de 1791, passé pour soustraire à la domination des Canadiens français la peti-te population anglaise du Haut-Canada et,

main-18- Ibid., III: 391.

(35)

tenant révoqué, pour mettre ces mêmes Cana-diens français sous la domination de la po-pulation anglaise devenue ou devenant plus

nombreuse (20) .

Le fait que les Canadiens français soient obligés par une loi de perdre leur langue, de s'assimiler aux An-glais et de disparaître comme nationalité, est le grief

fondamental de Garneau. C'est pourquoi il est assez violent dans les termes qu'il emploie à l'égard des responsables de l'Union. "Injustice, tyrannie, ennemi déclaré des Ca-nadiens français, race soumise à son joug" , voilà quel-ques-unes des expressions employées par Garneau pour mon-trer son désaccord et sa rébrobation à l'égard de l'Union et de ses responsables: les Anglais.

Les autres griefs de ses compatriotes à l'égard du nouveau régime découlent tout naturellement de ce grief

fondamental. Ainsi, pour assimiler les Canadiens, une des bonnes façons, c'est de leur donner la même représentation au parlement même si leur nombre est deux fois plus consi-dérable que celui des Anglais (21). Ayant privé les Cana-diens français de leur langue, de leur constitution, l'An-gleterre va encore plus loin en les obligeant, eux qui a-vaient fait des progrès importants dans le domaine écono-mique et administratif (22), à défrayer la dette du

Haut-20- Garneau, Abrégé d'Histoire du Canada: 245s 21- Garneau, Histoire du Canada. H T : 382. 22- Ibid.. édition de 1852, III: 397.

(36)

Canada. Ne pouvant plus se contenir, Garneau explose et ap-puie sans réserve l'exposé de Gosford au parlement britanni-que, exposé qui correspond à sa propre opinion sur le sujet:

Peut-il y avoir rien de plus arbitrai-re et de plus contraiarbitrai-re à la loi de l'équi-té? Et je ne puis consentir à une mesure suggérée, je le crois en conscience, sur de faux avis et fondéesur l'injustice (23).

L'Union apparaît donc à Garneau comme une injustice évidente destinée à briser la race canadienne-française. Il ne faut pas non plus s'étonner de voir le pessimisme envahir Garneau au lendemain de cette loi injuste. "On ne saura ja-mais, rapporte Mgr Camille Roy, quelle insécurité nous avait apporté l'Acte d'Union après les déceptions généreuses de

1837-38 et comme Garneau lui-même avait désespéré de nos pos-sibles libertés" (24).

Malgré le désespoir qui semble l'avoir envahi, Gar-neau termine sur une note optimiste en disant que le peuple qui a vécu une telle histoire ne peut mourir. L'idée maî-tresse de Garneau revient à nouveau, à savoir que le peuple seul est maître de son destin et que par conséquent rien ne peut l'ébranler. Cette conclusion de l'historien s'expli-que par le fait qu'il a vécu les progrès réalisés pendant la période et un certain optimisme se manifeste chez lui au point qu'il affirme: "Nous finirons notre récit à l'Union des

2 3 - I b i d . , I I I : 383

24- Garneau à LaFontaine, (18 septembre-1850). Lettre dans la-quelle i l f a i t part de ses appréhensions et que c i t e Mgr Camille Roy dans son ouvrage Histo. rfensde chez nous:

(37)

l80-deux provinces du Canada, qui sera une des époques les plus considérables de nos annales" (25). Pour affirmer une tel-le chose, il faut qu'un redressement important se soit opé-ré pour ses compatriotes, redressement qui fait disparaître son pessimisme.

Si Garneau parle de l'Union comme étant l'une des é-poques les plus remarquables de notre histoire, c'est qu'il est un contemporain des événements et qu'il a assisté à la remontée ou au redressement de la situation pour ses compa-triotes. Garneau qui est découragé lorsque l'Union entre en vigueur ne peut faire autrement que de se montrer modéré-ment optimiste devant les progrès réalisés pendant la pério-de: langue française reconnue officiellement, égalité de re-présentation avec une population inférieure, influence assez forte des Canadiens français à l'Assemblée. Bien entendu, Garneau qui a sympathisé avec l'idéal des patriotes en 1837-38, ne parle pas comme tel du redressement opéré. Cependant, si on lit attentivement Garneau, on remarque un optimisme et un assouplissement de son point de vue à l'égard de l'Union.

Ainsi, Garneau est heureux de constater qu'au recen-sement de 1850, le chiffre de la population canadienne-fran-çaise est de 850,000 personnes; "ce peuple, dit-il, s'est ac-cru de lui-même, sans secours étranger, dans sa foi religieu-se et sa nationalité" (26). Garneau est conscient du redres-25- Garneau, op.cit. , III: 394.

(38)

sèment qui s'opère, ou mieux, de la survie des Canadiens français. Pourtant, il n'en attribue pas les causes aux politiciens de l'époque. Bien au contraire, Garneau fus-tige plusieurs de ceux-ci dans une charge à fond de train et notamment les anciens patriotes:

Et que voit-on en Canada sous le voile men-songer de l'Union? Les rebelles de 1837 qui voulaient faire prendre les^armes au peuple au nom de la nationalité, lèvent aujourd'hui de toutes parts leurs mains vénales pour ac-cepter l'or du vainqueur qui a condamné cet-te nationalité à périr et lorsqu'ils le pos-sèdent, tiennent leur bouche muette comme la tombe sur cette même nationalité si sacrée à leurs yeux tant que l'Angleterre leur refusa une pâture (27).

Garneau, ici, se montre dur pour le groupe de Papi-neau qui a en quelque sorte abdiqué ses idées de 1837-38, et qui a accepté de se faire indemniser pour les pertes subies lors de la rébellion. Par contre à l'égard de Lord Elgin et de LaFontaine, Garneau se montre heureux du travail qu'ils ont accompli pour ses compatriotes (28) mais sans leur en at-tribuer publiquement le mérite. Si les Canadiens ont survé-cu sslon Garneau, c'est qu'ils sont des gens pratiques. "De-puis la Conquête, sans se laisser distraire par les

déclama-tions des philosophes ou des rhéteurs sur les droits de l'hom-me et autres thèses qui amusent le peuple des grandes villes,

il a fondé toute sa politique sur sa propre conservation". C'est ainsi qu'il a conservé jusqu'à ce jour sa religion, sa 2 7- Wyczynski, op.cit., 234.

28- Garneau à Elgin , (18 mai I846) et à LaFontaine, (17 septej bre 1850). Lettres citées par Caègrain, F.X. Garneai

(39)

langue" (29). Et plus l o i n , i l ajoute: " q u ' i l s [les Cana-d i e n s ] ne se l a i s s e n t point séCana-duire par le b r i l l a n t Cana-des nou-veautés s o c i a l e s et p o l i t i q u e s " (30).

On voit i c i t r è s bien la pensée de Garneau. I l est contre l'Union qui est une i n j u s t i c e pour l e s Canadiens

fran-ç a i s . I l r e j e t t e l ' a v e n t u r e des p a t r i o t e s q u ' i l considère comme extrémiste et prône une union entre la n a t i o n a l i t é ca-nadienne-française et la religion catholique, tout ceci dans un contexte social t r a d i t i o n n e l . Garneau est donc au fond assez conservateur malgré ce nationalisme dont i l f a i t preu-ve dans son oeuvre. Et même, s ' i l n'apparaît pas clairement q u ' i l y a eu redressement, on peut supposer, conaissant main-tenant la pensée de Garneau, q u ' i l appuie l e s mesures p r i s e s par le groupe de LaFontaine et du p a r t i réformiste et plus t a r d le p a r t i conservateur, symbole de c e t t e union de la na-t i o n a l i na-t é ena-t de la r e l i g i o n .

Ce redressement, auquel i l a a s s i s t é pendant plus de vingt ans, explique certainement cet optimisme qu'on remarque dans l ' é d i t i o n de 1882 et qu'on ne voit pas aussi bien dans c e l l e de 1852 ou 1859. Ainsi toutes l e s exhortations aux Ca-nadiens pour q u ' i l s "restent a t t a c h é s à leur n a t i o n a l i t é " , pour q u ' i l s " l u t t e n t pour leurs d r o i t s " , pour q u ' i l s " r e s t e n t f i d è l e s a eux-mêmej.à leur passé et à leurs t r a d i t i o n s " ,

appa-29- Garneau, o p . c i t . , I I I : 395. 30- I b i d . , I I I : 396s..

(40)

raissent plus vigoureuses et plus optimistes dans l'édition de 1882 que dans les autres (31)• Les paroles amères qu'il prononçait en 1855 contre l'Union et ses auteurs en parlant de "volonté insurmontable, étude de la vengeance, haine im-mortelle, courage qui ne cédera ni ne se soumettra" (32),

ont été ramplacées par "espoir, bonheur, gloire, persévéran-ce" (33)• Garneau a donc réalisé le redressement qui s'est opéré pour les Canadiens français et en attribue la cause

au sens pratique de ses compatriotes beaucoup plus qu'aux politiciens.

Il aurait été intéressant de savoir l'opinion de Gar-neau sur la Confédération. Comme il n'a pas traité expres-sément de la période 1840-1867, il est impossible de nous prononcer là-dessus. Nous savons cependant que Garneau a été violemment opposé à l'Union qu'il a toujours considérée com-me une injustice et que par conséquent il souhaitait sinon le rappel du moins une amélioration du régime pour ses compa-triotes. Mais comme Garneau croit sincèrement au peuple, il n'est pas tellement important au fond que ce peuple possède tel ou tel régime puisqu'il s'en tirera quoi qu'il advienne.

Les exhortations qu'il lance à ses compatriotes de "respecter la tradition", de ne pas "se laisser séduire par les nouveautés sociales et politiques", de ne pas se laisser 31- Garneau, op.cit., III: 391ss. .

32- Wyczynski, op.cit., : 302s. . 33- Garneau op.cit.. III: 392ss..

(41)

" d i s t r a i r e par l e s idées nouvelles", ont justement pour but de permettre au peuple canadien-français non seulement de

survivre mais d'émerger en Amérique du Nord. Si les Canadiens français suivent ces c o n s e i l s , i l s " t r a v a i l l e r o n t a i n

s i à leur propre bonheur et à leur g l o i r e , tout en c o n t r i -buant à l ' a d o p t i o n en Amérique d'un système qui a porté l'Europe à l a t ê t e de la c i v i l i s a t i o n " (34).

Donc, ce ne sont pas l e s hommes politiques ni l e s i n s t i t u t i o n s qui amélioreront l e sort de ses compatriotes s i injustement t r a i t é s par l'Union; ce sont eux s e u l s , à con-d i t i o n q u ' i l s fassent ce q u ' i l s ont f a i t con-dans l e passé, c'est-à - d i r e l u t t e r dans le respect des t r a d i t i o n s . Que les Cana-diens français soient incorporés aux Etats-Unis, q u ' i l s demeurent r a t t a c h é s àjjGrandeBretagne ou q u ' i l s deviennent i n -dépendants, ce qui compte, c ' e s t q u ' i l s sont assurés de se maintenir et d'émerger en Amérique. Le pessimisme dont Gar-neau f a i s a i t preuve au début de l'Union s ' e s t atténué devant l e redressement survenu pendant c e t t e période et maintenant

Garneau e s t assuré de la survie de ses compatriotes comme r a -ce et comme peuple. Ce redressement est l'oeuvre des Cana-diens français eux-mêmes et de la même façon, i l s réussiront à se s o r t i r des autres impasses qui pourraient survenir.

L'Union est donc une i n j u s t i c e grave pour les Cana-diens français parce q u ' i l s se voient privés de leur langue 34- I b i d . , I I I : 392.

(42)

de leurs institutions et du contrôle de leurs finances. Causé par la présence du parti anglais qui essaie depuis 1791 de noyer les Canadiens français, l'Acte d'Union est imposé à ses compatriotes. Ces derniers, grâce à leur res-pect de la tradition et leur sens pratique, ont amélioré leur sort et, peu importe ce qui surviendra par la suite, leur survie, si menacée en 1840, est maintenant assurée en Amérique.

L'oeuvre de Garneau a considérablement influencé l'historiographie canadienne-française du dix-neuvième siè-cle. Même si l'Union n'est pas traitée comme telle dans son oeuvre, il reste que sa perspective générale de l'his-toire du Canada depuis 1760 qui est de parler des Anglais en termes de "vainqueurs, d'agresseurs et de dominateurs", et des Canadiens français en terme de "vaincus, de dominés et de victimes", marquera fortement les historiens du dix-neuvième siècle. L'oeuvre de Garneau influencera aussi les autres historiens par le fait que c'est une histoire

essen-tiellement politique qu'il nous livre:

L'Histoire du Canada, oeuvre bien documentée éminemment politique dans sa conception^ qui, au surplus, a tellement servi de guide a la plu-part de nos historiens, était le produit du nationalisme des années 1825 revenu à la mode depuis la faillite du mouvement révolutionnai-re (35).

35- Fernand Ouellet, L'étude du XIXe siècle canadien-français, dans Situation de la recherche sur le Canada français:28.

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Après Garneau, "l'idée centrale de la lutte pour la survivance nationale assumée par les élites politiques et cléricales et par les classes paysannes comme sources des traditions rurales domine l'interprétation du passé"

(36). Chez la majorité des historiens qui suivent Gar-neau, on retrouvera le thème de société cléricalisée, ru-rale et menée par le pouvoir politico-social des profes-sions libérales (37).

François-Xavier Garneau n'a pas traité expressé-ment de l'Union et de la période 1840-1867. Cependant l'in-terprétation qu'il en donne dans ses différents ouvrages a marqué considérablement l'historiographie

canadienne-fran-çaise du dix-neuvième siècle et, à ce titre, Garneau méri-tait une étude spéciale.

36- Ouellet, L'Histoire, dans La recherche au Canada fran-çais: 89. '

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Louis-Philippe Turcotte

C'est en 1871-72 que Turcotte publie son oeuvre: Le Canada sous l'Union. Turcotte a écrit cet ouvrage dans le but de "faire connaître à nos jeunes compatriotes le passé de nos hommes politiques, la marche du progrès intellectuel et matériel du peuple canadien, lui faire chérir les insti-tutions qui nous régissent" (1). Le but de Turcotte est donc de faire accepter à la jeunesse un ordre que, lui, il juge acceptable malgré les difficultés rencontrées par lès hommes politiques pour l'atteindre. Turcotte rejoint par ce but la grande partie de l'élite canadienne-française du 19e siècle. L'ouvrage de Turcotte a été exécuté dans des conditions défa-vorables car lorsqu'il rédige Le Canada sous l'Union, l'auteur était malade et infirme, il n'avait pas reçu la formation né-cessaire, puisqu'il avait terminé ses études très tôt et enfin il manquait du recul historique nécessaire pour mieux juger de

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tel ou tel événement (2). On peut ajouter que personne n'a-vait raconté cette histoire avant lui ce qui fait que son étu-de est basée sur une foule étu-de documents, lettres, journaux officiels, discours et écrits des hommes d'Etat sur lesquels il a fondé ses jugements et opinions, mais tout cela sans gui-de (3). On peut d'ores et déjà affirmer que cette histoire

de l'Union a été faite avec la meilleure volonté, mais qu'elle souffre de graves lacunes sur le plan scientifique.

Le schéma de l'oeuvre de Turcotte est d'une grande simplicité. Après avoir passé rapidement sur le régime fran-çais et une partie du régime anglais, il fait le récit des é-vénements qui ont abouti à l'Union et finalement il raconte

l'histoire de la période 1840-1867 en prenant chaque gouver-neur l'un après l'autre et en étudiant tout ce qui s'est pas-sé d'important sous chaque administration. Cette oeuvre ne se contente pas de généralités, mais elle va jusqu'à la pré-cision dans chaque détail. Turcotte ne raconte pas seulement les faits, mais il porte des jugements sur les hommes et les

événements "jugements qui sont à égale distance entre le ser-vilisme et la sévérité" (4).

Pour Turcotte, l'Acte d'Union est une injustice en-vers les Canadiens français car il les prive de leurs droits

2- Henri d'Arles, Nos historiens: 132s. 3- Ibid., 134.

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essentiels (5). Par cette loi, "l'avenir se montrait aux Ca-nadiens français couvert de sombres nuages; leurs

institu-tions et leur nationalité recevaient un grave échec et sem-blaient être menacées plus que jamais" (6).

Plusieurs causes peuvent être invoquées pour expli-quer l'Union. En premier lieu, Turcotte fait intervenir les troubles de 1837-38 et ce qui a précédé comme cause fondamen-tale de l'Union. Selon lui, il ne fait aucun doute que les luttes de Papineau pour obtenir des Britanniques un régime plus représentatif et plus démocratique est une cause majeure de l'Union. Tout ce qui a suivi, c'est-à-dire les Résolutions Russell, qui violaient les principes constitutionnels du Bas-Canada et le mouvement insurrectionnel de 1837-1838 sont sans doute des causes de l'Union, mais elles sont beaucoup plus des

conséquences de l'action de Papineau. Bien entendu, Turcotte ne blâme pas Papineau, mais il ne prend pas non plus position pour lui; il se contente de regarder les faits et les

consé-quences. Une des conséquences, c'est que les Britanniques qui connaissaient certaines difficultés avec le Bas-Canada depuis les années 1820 ont trouvé dans cette rébellion un excellent motif d'agir pour rétablir l'ordre et la paix (7). La deuxiè-me cause de l'Union, liée à la première, est le rapport de

5- Turcotte, op. cit.. I : 27s. 6- Ibid., I : 39.

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Durham qui vient proposer au parlement anglais l ' a s s i m i l a t i o n des Canadiens français par une union avec le Haut-Canada. Donc, pour Turcotte, ce sont l e s causes p o l i t i q u e s qui sont responsa-bles de l'Union, c e t t e dernière n ' é t a n t que l'aboutissement d'u-ne longue l u t t e qui durait depuis vingt ans et qui avait a t t e i n t son apogée l o r s des troubles de 1837-38.

Malgré l e s p r o t e s t a t i o n s de l a population, l e s adresses au r o i , l e s requêtes au parlement impérial et l e s discours pro-noncés au parlement par de "nobles défenseurs" a n g l a i s ,

L o r d M e l b o u r n e , Wellington, Gosford qui n ' h é s i t è r e n t pas à regarder comme "tyrannique" une l o i privant l e Bas-Canada de sa c o n s t i t u t i o n , tout s'avéra vain, l ' A n g l e t e r r e ayant décidé de suivre l e s recommandations du rapport de Durham ( 8 ) . L'ave-n i r p a r a i s s a i t doL'ave-nc t r è s sombre pour l e s CaL'ave-nadieL'ave-ns fraL'ave-nçais et "pour conjurer l ' o r a g e menaçant", Turcotte ne voit pas d ' a u t r e s o l u t i o n pour ses compatriotes que de suivre l'exemple de leurs ancêtres dans l e s moments c r i t i q u e s , comme la Conquête par

ex-emple, qui consiste à r e s s e r r e r entre eux "les l i e n s de l'union la plus p a r f a i t e " ( 9 ) . Au moment de l'établissement de l'Union, Turcotte ne peut s'empêcher de montrer son patriotisme, et ce, avec d'autant plus de f a c i l i t é que plusieurs Anglais

considèrent l'Union de la même façon que les Canadiens f r a n ç a i s , c ' e s t -à - d i r e comme une i n j u s t i c e .

8- I b i d . . I I : 31ss. 9 - I b i d . . I I : 39.

(48)

L'Acte d'Union voté par le parlement anglais et

sanctionné par la Reine Victoria en juillet 1840 devait entrer en vigueur au mois de février 1841. Pour Turcotte, ce régime est une grave injustice. D'abord, la population française n'est pas sur le même pied que la population anglaise puisque le nom-bre des divisions électorales est le même dans les deux parties de la province alors que la population de Bas-Canada est

supé-rieure à celle du Haut-Canada; cette inégalité est d'autant plus marquante que la langue française n'est plus reconnue, la

langue anglaise seule ayant droit de cité (10).

Donc, cette question de la langue française est en quelque sorte le grief premier de Louis-Philippe Turcotte à l'égard de l'Union. Toutefois, à 1'encontre d'autres histo-riens, le vocabulaire de Turcotte est moins dur ou moins amer à l'égard de l'Angleterre et du Haut-Canada, car nous ne re-trouvons pas de condamnation globale à leur égard.

Le deuxième grief de Turcotte envers l'Union, c'est la question des finances. L'auteur reproche aux Anglais du Haut-Canada le fait que n'étant même plus capables de payer les intérêts sur leurs dettes, ils aient vu dans l'Union une occasion de faire une heureuse spéculation (11).

Les habitants du Haut-Canada, devant dépenser

beau-10- Ibid., II : 42ss. 11- Ibid.. II : 27s.

(49)

coup pour l'amélioration des communications, ont dû avoir re-cours aux financiers britanniques qui voulaient coûte que coû-te se faire rembourser. Or, les Canadiens anglais qui ont dé-pensé sans trop de discernement ne sont pas capables de

rembour-ser et ont fait pression pour l'établissement de l'Union, sa-chant très bien qu'ils pourraient se servir des revenus du Bas-Canada pour payer leurs dettes. L'Union, selon Turcotte, vient donc sortir le Haut-Canada de la banqueroute, mais du même coup vient sacrifier les Canadiens français à tous les points de vue, politique, national, économique. Non seulement les

Cana-diens français perdent-ils leur chambre d'assemblée, leur au-tonomie, mais ils se voient privés également de leur langue et du contrôle de leurs finances.

Turcotte aurait beaucoup de raisons ici de se montrer violent à l'égard des responsables. Pourtant, il se montre très modéré lorsqu'il affirme que l'Union détruit l'équilibre

entre "les deux races, anglaise et française" (12), en ajou-tant toutefois que l'Angleterre a violé par là le droit des gens et que tout semblait conjurer notre perte. Pour Turcot-te, ce régime a été si admirablement combiné pour nous

détrui-re, que c'est par miracle qu'on y a survécu.

Comme la plupart des historiens qui analysent les clauses de l'Acte d'Union, Turcotte ne peut faire autrement

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que voir les injustices nombreuses contenues dans l'Acte et de se laisser emporter dans des élans de patriotisme. On peut se demander pourquoi il est moins dur à l'égard des responsables

de cet Acte d'Union. Il ne faut pas oublier que Turcotte, lorsqu'il a rédigé son oeuvre, a vécu les nombreux progrès réalisés par ses compatriotes pendant cette période: responsa-bilité ministérielle, langue française reconnue officiellement, progrès économique et culturel . De plus, il se rend compte

en la rédigeant que la race canadienne-française est assurée de survivre; c'est pourquoi, après avoir signalé les injusti-ces de l'Union, non seulement, il ne voit pas la néinjusti-cessité d'ac-cabler davantage les responsables, mais il manifeste un grand optimisme qui s'exprime en ces termes:

A mesure que la race anglaise viendra en contact avec les Canadiens, elle recon-naîtra la magnanimité de leur caractère, leur grandeur d'âme et ses préjugés d'au-trefois disparaîtront peu à peu. [••••] • On verra alors les descendants des deux grandes nations qui président à la civi-lisation du monde fraterniser ensemble et réunir leurs efforts pour procurer le bien-être et la prospérité du pays (13).

Il apparaît assez clairement ici que Turcotte est loin d'être hostile à l'Angleterre. Au contraire, tout en montrant son attachement à ses compatriotes, il vante aussi la race anglaise qui s'unira avec les Canadiens pour former un pays. Turcotte est donc très influencé par les événements

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qu'il a vécus au moment de la rédaction de son ouvrage.

Cet Acte d'Union destiné à perdre les Canadiens fran-çais va pourtant tourner à leur avantage. Comment cela se manifeste-t-il? Pour Turcotte, le redressement se manifeste de deux façons; il y a d'abord les nombreuses lois qui ont été votées par le parlement et dont plusieurs favorisaient directement la population française du Canada-Uni. Il est assez facile de retrouver ces lois étant donné que la métho-de métho-de Turcotte consiste à raconter les événements qui se sont déroulés sous chaque gouverneur.

Ainsi, le redressement se manifeste par des lois sco-laires favorables au Bas-Canada comme par exemple celle de 1841 qui plaçait les écoles élémentaires sous contrôle de commissai-res élus en accordant des subsides de 30,000 louis pour le Bas-Canada et 20,000 pour le Haut-Canada (14). Cette loi se trouvait à reconnaître la supériorité numérique de la popula-tion du Bas-Canada alors que l'Acte d'Union avait décrété le même nombre de députés pour les deux sections. Le redresse-ment se manifeste égaleredresse-ment par des projets de lois visant à

reconnaître le français comme langue d'une grande partie de

la population, notamment celui de 1841 (15), celui de 1844 (16), et enfin par la reconnaissance du français sous le gouverneur

14- Ibid.. I : 92. 15- Ibid., I : 101. 16- Ibid., I : 169.

(52)

Cathcart en I846 (17). On pourrait ajouter toutes les lois visant à améliorer l'économie du Bas-Canada dont celles de 1861 (18).

Le redressement se manifeste également par le rappel de lois injustes votées antérieurement. Ainsi sous l'adminis-tration de Bagot les lois tyranniques qui ont été votées sous Sydenham sont "abrogées ou amendées" (19); les électeurs re-couvrent ainsi leur droit de vote et la loi électorale est a-mendée de façon à éviter les excès ou abus qui ont empêché Louis-Hippolyte LaFontaine de se faire élire en 1841. Plus tard, sous Elgin, la clause de l'Union visant à interdire l'usa^ ge du français au Canada est rappelée par l'Angleterre (20). Précédemment, sous Metcalfe, les Patriotes de 1837-38 avaient obtenu leur pardon (21). Turcotte multiplie ainsi les exem-ples pour montrer qu'effectivement la situation s'améliore pour les Canadiens français. Pour Turcotte, il est clair que toutes les lois qui ont été votées ou encore celles qui ont été rappelées sont des manifestations éloquentes du redresse-ment qui s'opère en faveur des Canadiens français. Ce

redres-sement, selon Turcotte, atteint son apogée sous le gouverneur Elgin alors que la langue française est reconnue officielle-ment, que la responsabilité ministérielle pour laquelle 17- Ibid., I : 212.

18- Ibid., II: 434s. 19- Ibid.. I : 138. 20- Ibid., II: 66. 21- Ibid., I : 174.

(53)

les Patriotes s'étaient battus est acceptée (22), et que l'égalité de représentation si injuste pour les Canadiens français en 1840 se tourne maintenant à leur avantage à

cau-se de l'augmentation plus rapide de la population anglaicau-se du Haut-Canada(23).

Pour Turcotte, il y a redressement en faveur des Ca-nadiens français et ce redressement se manifeste, comme nous l'avons vu, par de nombreuses lois favorables aux Canadiens, par le rappel des lois injustes. Les Canadiens français, é-tant mieux traités, n'hésiteront pas,lors du mouvement annexio-niste de 1849 (24), à rester fidèles à l'Angleterre car "ils sa-vaient que sous le drapeau britannique, ils trouveraient une

sé-curité parfaite pour leurs institutions et leurs privilèges, tandis qu'avec l'annexion, leur existence nationale courrait de grands dangers" (25) • On voit ici que Turcotte représente bien l'opinion de la plupart des hommes politiques de la secon-de moitié du dix-neuvième siècle; on a l'impression d'entendre Cartier ou les membres du clergé à la veille de la

Confédéra-tion ne voulant pas d'union avec les Etats-Unis pour rester sous la protection de la Grande-Bretagne (26). Il faut toute-fois admettre que s'il n'y avait pas eu redressement, Turcotte aurait certainement eu une opinion différente à l'égard de la Grande-Bretagne. 22- Ibid., II 23- TbTd., II 24- TbTd. , II 25- îbTd., II 47ss. 58ss. 122s. 124.

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Le redressement se manifeste jusqu'à la Confédération qui est d'ailleurs, selon Turcotte, le sommet de tout ce qui a

été réalisé depuis 1840 à l'égard des Canadiens français. L'es-sentiel de ce redressement a été réalisé dans les quatorze pre-mières années de l'Union. C'est pendant la période 1840-1854

que les Canadiens français ont obtenu les droits et les privi-lèges qu'ils avaient ou qu'ils désiraient avoir avant 1840. Le résultat est que, malgré les luttes politiques nombreuses

et acharnées, les Canadiens français mécontents de leur sort en 1840, humiliés et bafoués, sont maintenant satisfaits de leur sort (27). Dans les années qui suivent, les Canadiens français devront continuer de lutter, mais déjà la victoire est acquise. Dorénavant, les Canadiens peuvent s'attendre à un avenir plus brillant, à une émancipation plus complète (28). Déjà, ici, Turcotte pense à la Confédération qui lui apparaît comme le seul moyen d'émancipation complète de ses compatrio-tes, comme le redressement ultime. La préface de la seconde partie de l'ouvrage de Turcotte est dédiée à la jeunesse et l'invite à se préparer à la Confédération qui assurera aux Canadiens français la survie et un avenir prometteur (29).

Les Canadiens français étaient destinés à périr comme peuple et comme race. Pourtant, un redressement considérable

27- Turcotte, op.cit., 251s. 28- Ibid., II : 3s.

(55)

Il est évident pour Turcotte que cet effort des deux groupes pour se comprendre, surtout l'effort du grou-pe anglophone, a contribué largement au redressement du sort des Canadiens français. Cependant, ce rapprochement ne peut à lui seul expliquer ce revirement de situation. Tout au long de son ouvrage, Turcotte ne tarit pas d'élo-ges à l'égard des gouverneurs du Canada et des hommes

po-litiques qui ont contribué à donner justice aux Canadiens. Mais il n'est pas tendre non plus à l'égard de ceux qui ont contribué à rendre difficile ce redressement.

Parmi les gouverneurs dont il faut retenir les noms, Turcotte mentionne Bagot qui en l'espace d'un an a réussi à supprimer de nombreuses injustices dont les Cana-diens étaient les victimes depuis l'Acte d'Union et il

con-clut: "Il doit être ajouté à la liste trop courte des gouverneurs anglais qui par leur conduite noble et impar-tiale ont été vivement regrettés des Canadiens" (31. Si Metcalfe et Cathcart, malgré quelques erreurs, ont laissé

dans le pays une bonne réputation, celui qui mérite le plus la vénération des Canadiens est Lord Elgin qui possè-de, selon Turcotte, toutes les qualités de justice

d'hon-nêteté et d'intégrité en plus d'être le gouverneur anglais qui a mieux compris et mieux rempli ses devoirs (32). Quant à Head et Monk, ils ont dû suivre les voies tracées par le

31- Ibid., I: 13Ô. 32- Ibid., I: 249ss.

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