HAL Id: jpa-00245690
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Submitted on 1 Jan 1987
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Modélisation, identification et simulation d’un séchoir
solaire à bois
D. Pallet, M. Fournier, A. Themelin
To cite this version:
D. Pallet,
M. Fournier,
A. Themelin.
Modélisation,
identification et simulation d’un
séchoir solaire à bois.
Revue de Physique Appliquee,
1987,
22 (11),
pp.1399-1409.
�10.1051/rphysap:0198700220110139900�. �jpa-00245690�
Modélisation,
identification
et
simulation d’un séchoir solaire à bois
D. Pallet(*),
M. Fournier(*)
et A. Themelin(**)
(*)
Institut de Sciences et Génie des Matériaux etProcédés, UP32, CNRS,
Université dePerpignan,
avenuede
Villeneuve,
66025Perpignan,
France(**)
Centre d’Etudes etd’Expérimentation
du MachinismeAgricole Tropical,
CIRAD,Montpellier,
France(Reçu
le 2février
1987,
révisé le 19juin 1987, accepté
le 20juillet
1987)
Résumé. 2014 Un modèle
mathématique
décrivant le comportement d’un séchoir solaire à bois construit à Kourou(Guyane)
estprésenté. Conçu
en deuxparties,
ce modèlereprésente
tout d’abord lesphénomènes
demigration
etd’évaporation
de l’eau dans le bois. Lesparamètres
deséquations
sont identifiés àpartir
demesures effectuées en laboratoire. La modélisation
globale
du séchoir incluant le modèleprécédent
permetensuite une définition de
régulation adaptée
aucycle
solaire. Uneopération
deséchage
d’une essence de boisparticulière
(l’Angélique)
est simulée dans des conditionsclimatiques
données. Le programmequi
résulte decette étude permet une
optimisation
de la structure et du fonctionnement du séchoir actuel. Il constitue aussiun outil d’aide à la
conception
de nouveaux séchoirs.Abstract. 2014
A mathematical model for
describing
the behaviour of a solar timberdryer
built at Kourou(French Guyana)
isbeing presented.
This model consists of two parts : 2014 in the first the movement andevaporation
of water in wood are studied. The parameters used in theequation
are derived fromexperimental
laboratory
data 2014 in thesecond,
the totaldryer
modelincluding
the partpresented
above, canprovide
information
pertaining
to theregulation
of anadapted
solarcycle.
By
employing
thismodel,
thedrying
ofAngelic
wood has been simulated undertropical
climates. Our results can beemployed
tooptimise
thedesign
andhandling
of aspecific
solardryer.
This model can be used as a tool in theconception
of newdryers.
Classification
Physics
Abstracts 44-00Nomenclature
a,
b,
c,d, e,
f, g : paramètres
du modèleévaporatoire
(- )
C : concentration
(kg.
m-3)
Cp
: chaleurmassique
àpression
constante(J. kg-1. °C-1)
Dm
: coefficient de diffusionmassique
(m2. s-1)
Dh
: diamètrehydraulique
oulongueur caractéristique
(m)
E :
énergie
d’activation(J)
ep :
épaisseur parois
cellule(m)
Eb
:épaisseur
desplanches
(m)
Efe
:épaisseur
du film d’eau condensée,
(m)
F : fonctions
9 :
accélération
terrestre(m.
s-2)
H :
enthalpie
(J)
Ha
:enthalpie
air interne à la cellule(J)
Hee
:enthalpie
air venant de l’extérieur vers la cellulependant
àt(J)
Hec
:enthalpie
air venant descapteurs
vers la cellulependant
At(J)
Hse
:enthalpie
air sortant de la cellule vers l’extérieurpendant
At(J)
Hsc
:enthalpie
air sortant de la cellule vers lescapteurs
pendant
At(J)
HH : hauteur
parois
cellule(m)
Kl
: coefficient(- )
KN
: coefficient de diffusivitémassique couplée
augradient
de teneur eneau
(kg. m-1. s-1)
L :
longueur
(m)
Le
:énergie
de condensation de l’eau(J.
kg-1)
Lv
:énergie
devaporisation
de l’eau(J.
kg-1)
LL :
largeur
desparois
de la cellule(m)
m ou M
:débit
massique
(kg.
s-1)
M et
Ms
: masse et masse de matière sèche(kg)
N : teneur en eau
(base sèche)
(- )
P :
pression
totale(Pa)
Ppy
:pression partielle
de vapeur(Pa)
PEV
:pouvoir évaporatoire
de l’air(- )
S : surface de transfert
(m2)
t :
temps
(s)
T :
température
(°C)
V : vitesse
(M.
s-Lettres
Grecques
a : coefficient de transfert de chaleur
(W. m-2 °C-1)
03B2
: coefficient de transfert de masse(m. s-1)
0394t : intervalle de
temps
(s)
Ot : intervalle de
température
(°C)
À : conductivité
thermique
W.m-1. °C-1)
8 : coefficient de
thermomigration
(m2. s-1)
v : viscosité
cinématique
de l’air(m2. s-1)
p : masse
volumique
(kg.
m-3)
Indices
a : air Introduction.
b
:
bois Introduction.b : bois
c : centre L’étude du fonctionnement du séchoir solaire met en
cap :
capteurs
solaires évidence la nécessité d’une étudedynamique
ducel : cellule de
séchage
système.
En effetplusieurs phénomènes
cycliques
cr :
critique
sontprésents
simultanément.e : entrée - Au niveau d’un
jour,
lecycle
solaireimpose
sa e : .eau
proprefréquence
mais lespériodes
d’arrêt de laeq :
équilibre
ventilation des
capteurs
commandés par larégulation
ex : extérieur doivent être
prises
encompte
dans lagestion
énergé-f :
final
..tique
dusystème.
i
: numéro d’indice - Au niveau ducycle
deséchage, l’apport
énergé-init. : initial
tique
estmoyenné
surplusieurs
jours,
alors que lam :
massique
vitesse deséchage
évolue dans de fortesproportions
o :
initial
en
quelques
heures. La durée réelle de cecycle
restep :
paroi
à définir.per :
pertes
r
:renouvellement
d’air Ces remarques soulèvent de nombreusesquestions
s : sortie relatives au fonctionnementénergétique
dusystème.
sat : saturation Deux
approches
sontpossibles
pour obtenir cessurf : surface informations. ,
th :
thermique
- La construction d’un séchoir etson
expérimen-tab : table de
séchage
tation : ceci a été réalisé à Kourou(Guyane).
v : vapeur -
La modélisation
mathématique
qui
permet
de simuler le fonctionnement du séchoir enrégime
Nombres adimensionnels
dynamique
etd’extrapoler
à des conditionsparticu-Nu : Nusselt
(Nu
= a .Dh/03BB)
lières.Pr : Prandlt
(Pr
=v/Dm)
C’est la deuxième voie que nousprésentons
ici : laRe :
Reynolds .
(Re
= V .expérimen-taux, devant
permettre
depréciser.le
modèle et de le recaler sur la réalité.Notre étude étant
davantage
basée sur laconnais-sance du séchoir que sur celle du
produit
séché,
uneméthode déductive a été utilisée : elle consiste à
décomposer
lavitesse
deséchage
en fonctionsinva-riantes.
Ce
procédé
permet
de bien visualiser l’influencede chacun des
paramètres
intervenant dans uneopération
deséchage.
1. Présentation du séchoir étudié.
Le séchoir sur les
caractéristiques duquel
nous allons élaborer notre modèle est construit à Kourou(Guyane).
Le cahier descharges
servant de basé à cetteconception stipule
que 8 à 10m3
desciages
verts doivent être séchés
jusqu’à
12 % de teneur en eau en20,
30 et 45jours, respectivement
pour desépaisseurs
de30,
40 et 45 mm brut desciage
(Themelin [1]).
La structure de base est
classique
pour cetype
deséchoir. Une enceinte close et isolée à renouvelle-ment
d’air,
utilisant unéchangeur
de chaleurconsti-tue la
cellule ;
descapteurs
solaires fonctionnant enboucle
fermée
surcelle-ci,
jouent
le rôle dugénéra-teur de chaleur
(Fig. 1).
Le volume intérieur de la cellule est de 65
m3 ;
l’empilement
des débits desciage
surbaguettes
permet
le passage del’air,
lapile
peut
occuper des dimensions maximales de :L = 4,6 m ; l = 1,5 m ;
h =
2,3
m. Autour desplanches
sontagencés
lesprincipaux
élémentsaérauliques :
couloirs de circula-tiond’air,
fauxplafonds,
ventilateurs debrassage.
Des cloisons articuléesjouxtant
lapile
séparent
l’écoulement
d’air en troisparties
pour obtenir unséchage
du boisplus homogène.
Chaque
tiers de séchoirpossède
un ventilateur debrassage,
unsystème
de renouvellementd’air,
et unepartie
descapteurs
solaires. L’ensemble est réalisé avec deséléments industriels : ossature
bois,
panneauxmétalliques
isolés parinjection
depolyuréthane
(12 cm).
Unéchangeur
de chaleur doit êtreplacé
ultérieurement sur le circuit de renouvellementd’air,
etrécupérer
ainsi unepartie
del’énergie
contenue dans l’air
rejeté.
La surface de
captage,
disposée
au-dessus de lacellule
est inclinée de 10°par
rapport
à l’horizontaleet orientée vers le Sud
(Kourou
est à 5° de latitudeNord).
L’ensemble d’une surface de 75m2
reposeFig.
1. - Schéma deprincipe
du séchoir solaire installé durant l’été 1985 dans la zoneportuaire
de Kourou(Guyane) ;
surface des capteurs solaires : 75
m2,
volume de la cellule : 65m3,
volume de bois séché : 10m3.
[Schema
of the solar timberdryer
built in Kourou(French Guyana) during
summer 1985. Insolator area :75
m2,
cell volume : 65m3,
wood volume : 10m3.
]
1.
Capteurs
solaires à air. 2.Echangeur thermique.
3. Ventilation cellule. 4. Pile de bois. 5. Ventilation degaines.
6. Cellule isolée.sur une
charpente spécifique
en bois local. Liencore, ce sont des éléments industriels : absorbew
en tôle
profilée,
isolation par mousse depolyuré.
thane
(12 cm),
couverture enpolyester
protégé
pa]du Tedlar assurant l’effet de serre.
2.
Hypothèse
de modélisation.Nous allons donc traiter le
problème
enpartant
del’équation
générale
de la vitesse deséchage.
Les variables
impliquées
-telles que la
tempéra-ture,
la teneur en eau de l’air et dubois,
la vitesse del’air et
l’épaisseur
du boisEb,
la teneur en eauinitiale du bois et la teneur en eau finale ou à
l’équilibre
-, sont considérées comme des fonctions continues dansl’espace
et letemps
pour le domained’application envisagé.
Nous retiendrons lesmoyen-nes
volumiques
des distributions des variablesmicroscopiques
correspondantes.
Le choix de latempérature
de l’air n’intervientqu’indirectement
dans le
phénomène
demigration
del’eau :
elleconditionne la
température
du boisqui
influe sur le transfert des molécules dans le matériau.Nous les prenons en
compte
dansl’équation
detype :
De
plus,
nous neprendrons
pas encompte
uneéventuelle réhumidification du
produit,
même s’il ya condensation sur celui-ci. Dans ce dernier cas, la
vitesse de
séchage
sera considérée comme nulle. Notre démarche repose alors sur deuxhypothè-ses :
1)
Le fluxmassique
de l’eau du bois dans l’air alieu sous l’action d’un terme
moteur
choisi commeétant la différence entre la teneur en eau du matériau et celle
qu’il aurait
àl’équilibre hygroscopique
avec son environnement.2)
Seuls lesparamètres
deséchage
qui
subirontdes variations
significatives
dansl’application
de cemodèle ont été
pris
encompte.
Nous considéreronsque chacun d’eux a une influence
indépendante
desautres.
Nous allons maintenant
expliciter
ces deuxconcepts.
2.1 TERME MOTEUR DE SÉCHAGE. - La vitesse de
séchage
est souventexprimée
comme étant fonctiond’un terme choisi comme moteur de la
migration
de l’eau.Physiquement
ce termepeut
être ungradient
de
pression
de vapeur et/ou de teneur en eau dumatériau.
Nous avons retenu ici la valeur la
plus
facilementmesurable : le
poids
de l’échantillonqui
nous donnesa teneur en eau moyenne. La valeur intervenant
comme limite est la teneur en eau à
l’équilibre
avecl’air
(Neq).
1 La relation
proposée
est donc :La forme de cette relation
(2.2)
adéjà
été trouvée par Danze etBougnet
pour desplanches
depeuplier
: de 25 mm
(Villière
[2]).
Une telle
relation permet
d’annuler
le flux massi-quelorsque
le bois est àl’équilibre
avec sonenviron-nement
(terme
moteurnul).
. 2.2 INFLUENCE DES PARAMÈTRES DE SÉCHAGE.
-Nous nous proposons ici de passer en revue
l’influence des
principaux paramètres
deséchage
surla durée et la vitesse de
séchage
du bois.Le peu de données sur les formes
analytiques
des fonctions invariantes donnant le fluxmassique
nousamène à faire une
analogie
entre celles-ci et lecoefficient de
transport
par diffusivité(KN )
couplé
aNb
au
gradient
de teneur eneau _x ;
KN
est lui-même lié au coefficient de diffusionmassique
Dm,
par la relation :Pour un
profil
de teneur en eauparabolique
dansune
plaque d’épaisseur Eb,
la teneur en eau à lasurface est donnée par
Berger
et Pei[3].
avec
d’où
et
si l’on suppose la surface du
produit proche
del’équilibre,
on a :Etant
donné leprécédent
choix du terme moteur,nous montrons ainsi
l’analogie
entre la fraction(KN/ KI)
variant comme un coefficient de diffusionmassique,
et la fonction desparamètres
duséchage
que nous allons définir comme leproduit
deavec
Xi
paramètre
deséchage
n : nombre de
paramètres
considérés.2.2.1
Température
de l’air. - Ceparamètre
a uneinfluence
primordiale
sur latempérature
à l’intérieurdu
produit
et sur lacinétique
deséchage.
Plus la
température
de l’air estélevée,
plus
latempérature
du boisl’est,
etplus
lescinétiques
sontrapides.
Dans les essais ’sur échantillons de faible inertie onpeut
confondre la
température
du bois et latempérature
de l’air.
Il est courant de considérer que le flux
massique
suit la même loi de variation en fonction de la
température
que le coefficient de diffusivité massi-que ; c’est-à-dire une forme d’Arrhenius :avec E :
Energie
d’activation.Nous utiliserons une forme semblable pour la
fonction invariante de la
température.
f et g :
paramètres
à identifier(g 0).
2.2.2 Teneur en eau du bois. - Avec latempérature,
c’est le
paramètre
leplus
influent sur la vitesse deséchage.
Les courbesreprésentant
le coefficient dediffusion en fonction de ce
paramètre
ne sont pas nombreuses.En
1982,
Moyne
[4] signale
que le coefficient de diffusionmassique peut
être considéré comme unefonction du second
degré
de la teneur en eau.Notre choix se
porte
sur une fonction du seconddegré.
a,
b,
c, :paramètres
à identifier.2.2.3 Dimension des
planches.
- En début deséchage,
la vitesse est inversementproportionelle
àl’épaisseur,
et en fin deséchage
au carré del’épais-seur
(Villière [2]).
Kollmann
[5] explique
que la vitesse de diffusionest
proportionnelle
augradient
depression
de vapeur, et que cegradient est
inversementpropor-tionnel à
l’épaisseur
desplanches.
La vitesse deséchage
est donc inversementproportionnelle
àl’épaisseur
et letemps
deséchage
proportionnel
aucarré de
l’épaisseur.
Dans notre cas, nous
approximons
par unefonc-tion linéaire l’influence de
l’épaisseur :
d et e :
paramètres
à identifier(e
0 ).
2.2.4 Autres
paramètres..
- La vitesse de l’air n’aun
rôle
significatif
qu’en
début deséchage.
Enfin,
savaleur influence peu la
cinétique.
En fait elle aura une valeur fixe dans le séchoir en moyenne 2 m/s auvoisinage
despièces
debois ;
engardant
cette mêmevaleur dans les
expérimentations
nous n’avons pas à étudier soninfluence ;
- l’humidité de l’air. Son rôle est faible sauf
peut
être en début de
séchage.
Elle seraprise
encompte
dans le calcul de la teneur en eau à
l’équilibre.
- La
répartition
interne de la teneur en eau dubois en cours de
séchage,
a une influence aussiimportante
sur leséchage
que sonintégrale
àn’importe quel
instant.Batsale
[6]
dans son étude sur leséchage
des noisettes en tientcompte.
En fait dans ce travail nous nous limiterons à des mesures de teneur en eaumoyenne c’est-à-dire à une
approche plus globale.
Par contre la
répartition
initiale doit être uni-forme. Elle est d’autrepart
pratiquement
constante pour les essences considérées(60
% base matièresèche).
En conclusion
l’équation
finalementchoisie
est de la forme :2.3 IDENTIFICATION DES COEFFICIENTS POUR UNE ESSENCE DE RÉFÉRENCE :
L’ANGÉLIQUE
(DICORYNA GUIANENSIS). - Les coefficients du modèleévapo-ratoire sont dans ce
chapitre
identifiés pour l’essenceayant
servi aux essais. Nousadapterons
ce modèle àd’autres essences par la suite. Les échantillons étant
recouverts de film d’aluminium sur leurs faces
latéra-les,
nous avonsnégligé l’évaporation
par ces faces.Le tunnel de
séchage
de laboratoire[7]
ayant
serviaux essais
comporte :
-
un couloir d’humidification et de
chauffage
de l’aircontrôlé,
-
un ventilateur de mise en
vitesse,
-
une cellule de
séchage
proprement
dite. Sesplages
d’utilisation sont :- vitesse de l’air : de 0 à
2,5
ms-1,
-
température
de l’air : de latempérature
ambiante à70 °C,
- teneur
en eau de l’air : de la valeur ambiante à 30 g
eau/kg
air sec.La variation d’humidité du
produit,
outre lapesée
classique,
peut
être mesurée en continugrâce
à ladéflexion
statique
de l’échantillon relié à unpont
dejauges
(précision
0,5
%charge
limite 300g).
Détermination de la vitesse de
séchage.
Sur la courbe de
perte
de masse au cours dutemps,
nous effectuons leslissages
successifs desTableau 1. -
Identification
descoefficients
pourl’angélique.
une
régression
polynomiale
du seconddegré
(méthode
des moindrescarrés).
Achaque
fois,
lavaleur de la dérivée au
point
central nous donne lavitesse de
séchage.
Relation
finale.
Nous avons ainsi identifié dans un domaine d’utili-sation
donné,
lessept
coefficients entrant dans les trois fonctions invariantesfigurant
dansl’expression
de la vitesse deséchage
del’Angélique.
Les résultatsnumériques
sont rassemblés dans le tableau 1. 2.4 VÉRIFICATION DU MODÈLE. - Les résultatsobtenus par le modèle
précédent,
de la vitesse deséchage
ont été validés par des mesures, effectuéesen étuve à
atmosphère
contrôlée sur des échantillonsd’Angélique,
lorsd’expériences
n’ayant
pas servi àl’identification. Les conditions de
séchage
sont constantespendant
la durée del’opération.
L’allure des courbes obtenues
(Fig. 2),
vitesse deséchage
et teneur en eau du bois en fonction du. temps,
est satisfaisante.- la courbe
théorique
se situe au centre de labande de
dispersion
despoints expérimentaux ;
-
la
présence
d’unephase
à vitesse deséchage
constante n’est pas mise en évidence en accord avec noshypothèses ;
- la
teneur en eau du bois tend bien
asymptoti-quement
vers sa teneurd’équilibre ;
2013 l’erreur
enregistrée
est inférieure à 8 % cequi
correspond
à nosobjectifs
pour unepremière
confrontation d’une
partie
du modèle du séchoiravec la réalité du
séchage.
Nous pensons par la suite
comparer
la simulationde la
cinétique
avec d’autres mesures, enparticulier
en utilisant desquantités
de boisplus
importantes.
Fig.
2. -Comparaison
des résultatsthéoriques
etexpéri-mentaux.
[Comparison
ofexperimental
and theoreticalvalues.]
]
Dans ce cas
l’hypothèse
sur latempérature
del’échantillon n’est
plus
vraie : l’inertiethermique
d’une
pile
de bois n’est en effet pasnégligeable.
Nous devons
prendre
encompte
latempérature
dubois dans le modèle
évaporatoire
et nonplus
celle de l’air. La fonctionF(Tb)
s’écrit alorsF (Tb )
=exp (0,84 -
47,45/Tb) .
Cette
température Tb
est une variable calculée parNous sommes donc amenés à résoudre le
système
suivant :La
prochaine
étape
du travailexpérimental
est donc la validation du modèle sur unchargement
réel debois,
dans des conditionsclimatiques
réelles-donc aléatoires
puisque l’énergie qui
doit être utiliséeest
l’énergie
solaire - Différentesessences de bois doivent
également
être traitées[8].
3. Modélisation du séchoir.
Seuls,
lesphénomènes
énergétiques
sontpris
encompte :
transfert de chaleur et de masse. L’étudeaéraulique
sort du cadre de cetravail,
bien que lesvitesses et
pertes
decharges
aient été évaluées pour laconception.
Nous avons dans un
premier
temps
envisagé
leséchoir dans sa version la
plus simple,
en ledécom-posant
en deuxparties
étudiéesindépendamment :
la cellule et les
capteurs
solaires. Le vecteurénergéti-que assurant la liaison entre les différents éléments solides est le volume d’air. La modélisation des
capteurs
solaires a été détaillée par Pallet en1985
[8].
Nous
présentons
iciuniquement
la modélisationdu caisson de dessication.
3.1 LES HYPOTHÈSES. - Les
équations
sont des bilansénergétiques
etmassiques
des différentsélé-ments. Etant donné la vitesse de circulation de l’air dans la
cellule,
les éléments sont considérés dans leurglobalité
et ne sont donc pas discrétisésspatiale-ment.
Nous nous affranchissons ainsi deséquations
aux dérivées
partielles.
De même latempérature
etl’humidité de l’air et du bois
sont
prises homogènes
dans la cellule.Le retrait et donc les variations
géométriques
de lapile
sontnégligés :
les surfacesd’échange
air-boisrestent constantes au cours du
séchage.
La cellule est
supposée
étanche et lespertes
par le sol sontnégligées.
Nous tiendronscompte
de l’inertiethermique
de tous ses éléments : leurchauffage
par l’air intérieur se fera avec le même coefficientd’échange
que celui utilisé pour lesparois.
Les différents transferts retenus sont donc :* Entre le bois et l’air :
vaporisation
de l’eau dubois dans l’air : convection.
* Entre les
parois
et l’air : convection etcondensa-tion à l’intérieur de la cellule : conduction dans les
parois.
A
partir
delà,
nous écrivons lesbilans
énergéti-ques et
massiques
dechaque
élément dusystème.
3.2 LES ÉQUATIONS.3.2.1 Le bois. - La vitesse de variation de la
température
du bois s’écrit en fonction deséchanges
avec sonenvironnement :
«dMb-a» dt
est la vitessed’évaporation
de l’eau dubois,
c’est une descaractéristique
du matériau dans sonenvironnement.
La conservation de la masse d’eau contenue dans le bois s’écrit :
3.2.2
La
cellule. - L’inertiethermique
de la cellule étant nonnégligeable
devant celle de lapile
debois,
Variation
d’énergie
Echange
convectif Pertes Condensation interne de la = entre l’air et - conductives+ de l’eau de l’air
cellule les
parois
par lesparois
sur lesparois
À
représente
la conductivité desparois d’épaisseur
ep.Lca _ p
représente
l’énergie
de condensation de l’eau sur lesparois.
d
représente
la vitesse de condensation de l’eau sur lesparois.
3.2.3 L’air. - L’inertie
thermique
de l’air estinsignifiante
devant celle du bois. La constante detemps
del’équation
décrivant le bilanénergétique
estdonc,
pourl’air,
infinimentplus
petite
que celle du bois. D’autre
part
la cellule est unsystème
ouvertpuisque
reliée à l’extérieurgrâce
au ventilateur de renouvellement d’air et auxcapteurs
solaires ventilés par leur propre ventilateur. Onpeut
écrire :+ Le bilan
d’enthalpie
des variationsd’enthalpie
pendant
un intervalle detemps
6tvariation
d’enthalpie
=
-pertes convectives
énergie de condensationde l’air entrant et -
variation
d’enthalpie 1
( T . t
energie
decondensation
sortant de l’air intérieur verc bois eau d e
air/parois
+ Le bilan des masses d’eau contenues dans l’air
échangées
pendant
l’intervalle detemps
Stvariation teneur
évaporation
condensation sur eau de l’air extérieur eau de l’airen eau de l’air =
p _
sur+
eau de l’air extérieur
eau de l’airde
la cellule
eau du bois
-
parois cellules
+1
entrant
-
sortant
La discrétisation du
système
descinq équations
différentielles
précédentes
nous donne des bilansénergétiques
sur des pas detemps
petit
(03B4t).
La valeurprise
pour «03B4t» estégale
autemps
nécessaireau volume d’air contenu dans un tiers du séchoir
pour
passer dans un ventilateur debrassage.
Ces
équations
sontdécouplées
et résolues par uneméthode d’Euler
explicite.
Enpartant
des conditionsà l’instant
«to»,
on calcule les masses et lesénergies
échangées,
puis
les valeurs descinq
inconnues :De nombreux
termes,
propres aux transfertsther-miques
etmassiques
interviennent,
nous allons lesexpliciter
dans le casparticulier
de cette cellule. 3.3 PARAMÈTRES PROPRES À LA CELLULE.3.3.1
Transferts thermiques.
-La
puissance
trans-mise par convection s’écrit sous la formegénérale :
Le coefficient de convection « 03B1 » est calculé à
partir
du nombre de Nusselt :Dh
estune
longueur caractéristique.
*
Echange
air-bois :aa _ b et
SB
Les coefficients
d’échange
de chaleur et de matièreentre le bois et l’air et entre les
parois
et l’airdépendent
étroitement dutype
d’écoulement réalisé.Il est évident que dans une telle
pile,
les vitesses et doncles
nombres deReynolds
ne sont paspartout
les mêmes. Une connaissance détaillée des fluctua-tions de l’écoulement dans le cas de cette
géométrie,
bienqu’importante,
sort du cadre de cette étude. Nous nous contenterons des valeurs moyennes àpartir
desquelles
nous déterminerons les coefficientsd’échanges.
A ce
niveau,
l’air circule entre deuxplaques
parallèles ;
le nombre deReynolds
donne une idéesur le
régime
de l’écoulement :v
Dh
= diamètrehydraulique
= 2 x
épaisseur
de l’écoulement ou 2 xinter-valle entre
planches
v = viscosité
cinématique
de l’air(à
42 °C,
Nous obtenons un nombre de
Reynolds
de l’ordre de 5 800(Eb
= 25mm)
à 7 000(Eb
= 30mm).
A cesvaleurs,
l’écoulement sera certainement turbulent entre lesplanches.
Pour calculer le nombre de
Nusselt,
nous avonsrepris
la corrélationproposée
par Dittus et Boelter[10])
pour cetype
degéométrie.
Nu =
0,023 .
Re0,8. PrO,4
avec Pr= 0,7
(nombre
de
Prandtl).
Tableau II. - Valeurs du
coefficient
detransfert
de chaleur pour deuxépaisseurs
deplanches.
*
Echange
air-parois :
a a - p
etSp
L’inertie de tous les éléments constitutifs des
parois
estrépartie
sur leursurface,
interne. Latempérature
est définie à ce niveau. Lespertes
sefont à
partir
de cetteface,
à travers l’isolant. Les résistancesthermiques
valent :- face intérieure de la cellule :
R1 = 1/03B1a-p
Enprenant
comme nombre de Nusselt[9]
Nu =0,036.
Pr1/3. Re 4/5
On trouve pour les faces de la cellule :
2022 Parois verticales 2022 Plafond 1 =
3,5
m ~ Nu =984 ~ 03B1a-p
=7,73
W/M2 .
K - traversée de laparoi :
R2
=ep/03BBp
Le coefficient de conduction des
parois
est dansnotre cas :
La résistance de la face
extérieure,
R3,
est certai-nement du même ordre degrandeur
que celle de la face intérieureR1.
L’ensemble des
parois
oppose donc aux transfertsthermiques
entre
l’intérieur et l’extérieur de la 4 cellule une résistance :1
En
définitive,
la valeur du coefficientglobal
despertes
est : 13.3.2
Transferts
massiques.
4*
Echange
bois-air :Lvb-a
et dMb-a dt.
-
L’énergie
devaporisation
de l’eau est la sommede : .
-
l’énergie
devaporisation
de l’eau libre :Lv,
- la chaleur nécessaire
pour vaincre les forces
d’attraction entre le bois et l’eau :
(Kollmann [5]).
La vitessed’évaporation
de l’eau du bois a étédéterminée à
partir
del’équation générale
duséchage déjà
établie.*
Echange air-parois :
Lca _ p
etdt
’La théorie de Nusselt est utilisée
[9].
Lors de la
condensation
d’unequantité
d’eau« dm » sur la
paroi,
la chaleur transmise à laparoi
est :avec :
Etant donné les niveaux de
température
considé-rés,
la correction due au sous-refroidissement duliquide
peut
êtrenégligée.
La vitesse de condensation de l’eau sur les
parois
peut
se calculer par la méthode suivante :2022
épaisseur
du film d’eau du bas desparois
avec HH : hauteur des
parois
de la cellule.2022 débit
massique
au bas desparois
par unité delargeur
2022 vitesse totale de condensation
LL :
largeur
desparois.
4. Fonctionnement simulé du séchoir.
Notre
objectif
ici n’étant pasd’optimiser
untype
derégulation,
nous
en proposons un, pourpouvoir
simuler le séchoir en fonctionnement.
L’étude de tous les éléments du
système
et leurrassemblement dans un modèle de simulation ne
sont pas suffisants pour simuler le fonctionnement :
il faut en
plus
choisir untype
derégulation.
Ce choixpeut
être très différent suivant que l’on considère seulement le rendementthermique
del’installation ou la conduite du
séchage qui
Fig.
3. - Simulation d’uneopération
deséchage
solaire. Le bois séché est del’angélique.
[A
simulation of a solardrying
cycle. Dryed
wood isangelica.]
]
Dans un
premier
temps
nous allons tester desrégulations
simples qui
rentrent dans le programmesous forme
d’algorithmes.
Le rôle des variablesqui
interviennent dans ces
régulations
peut
alors êtremis en évidence.
On
distingue :
- les variables
primaires
mesurées :température
et humidité de
l’air,
masse et teneur en eau dubois,
et
l’ensoleillement,
- les variables secondaires calculées à
partir
desprécédentes : pouvoir évaporatoire
del’air,
tempéra-ture du
bois,
gradient
deséchage,
rendements.1. Teneur en eau du bois.
2.
Température
de l’air en sortie des capteurs. 3.Température
de l’air dans la cellule. 4.Température
du bois.Sur l’axe
horizontal
le temps estexprimé
en heures.Plusieurs
algorithmes
de commande ont étéimplantés
successivement dans notre modèle[8].
Lafigure
3représente
unexemple
de simulation d’uneopération
deséchage
au cours delaquelle
la teneuren eau à
l’équilibre
Neq , cel
del’atmosphère
de la cellule estcomparée
aux valeurs déduites de latable
de
séchage
del’Angélique,
Neq.tab.
Lorsqu’il
y adépassement
de cette valeur limite la mise en route du renouvellementd’air,
permet
de se re-situer dansdes conditions convenables. Le rendement
thermi-que
moyen du séchoir estpendant
les troispremiers
jours
del’opération
environ 40 %(Pallet [8]).
Onpeut
schématiser cetalgorithme :
L’utilisation d’une
rampe
d’humidification de l’airdoit
permettre
uneplus grande souplesse
dans larégulation
dusystème.
Les courbes de simulation obtenues
(Fig. 3)
sem-blent correctes : le bois passe de 60 % à 12 % de teneur en eau en 16
jours.
Par contre le choix de
l’algorithme
de commande de larégulation
peut
avoir unegrande
importance
sur laqualité
du bois et sur le rendementthermique
du séchoir.
5. Conclusion.
Objectifs
et utilisation du modèle.Les
hypothèses simplificatrices adoptées
nous ontconduit à une modélisation
globale
dechaque
sous-système
du séchoir(caisson, capteur).
La liaisonentre ces différents éléments par l’intermédiaire
d’un vecteur
énergétique
l’air,
conduit à unsystème
dont la simulation
informatique
estparfaitement
cohérente.
nos résultats doivent être
comparés
à la réalité etéventuellement recalés. Le séchoir solaire réalisé à Kourou doit
permettre
cette validation.D’autre
part
l’étude de tous les éléments dusystème
et leur rassemblement suivant unearchitec-ture donnée ne sont pas suffisants pour simuler un
fonctionnement réel : il faut en
plus
choisir untype
de
régulation
tel que laqualité
du bois et le rendementthermique
de l’ensemble soientconvena-bles.
Nous nous trouvons donc en
présence :
- d’un besoin :
un bois que l’on doit sécher
suivant un processus propre à
chaque
essence, défini par une table deséchage
établie par desprofession-nels du
séchage
du bois et àlaquelle
onpeut
faireentière
confiance ;
- d’un outil
expérimental :
un séchoir solaireconstruit à Kourou suivant un cahier de
charge
imposé
par lesprofessionnels
dubois ;
- d’un outil
mathématique
de simulation : il doitpermettre
uneoptimisation
de larégulation :
2022
quelle
est la conduite du séchoir laplus
appro-priée
auproduit
à sécher dans les conditionsexpéri-mentales de
Guyane ?
2022
quels
paramètres
choisirpour
les tests derégula-tion ?
Ces deux outils doivent
permettre
de proposerune conduite de
séchage
adaptée
à une demandeprécise
desprofessionnels
du bois : sécher différentesessences de bois dans un lieu donné.
Notre
objectif
est derépondre
à cette demande :non seulement il
justifie
le travailprésent
mais il enconstitue une suite
logique.
Bibliographie
[1]
THEMELIN, A.,Conception
d’un prototype de séchoir solaire pour bois d’0153uvre deGuyane.
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[2]
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(1953)
80-120.[3]
BERGER, D., PEI, D. C. T., «Drying
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porous solids : a theoriticalapproach
»J. Heat Mass
Transfer
16(1973)
293-302.[4]
MOYNE,C.,
Contribution à l’étude dutransfert
simul-tané de chaleur et de masse au cours duséchage
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[5]
KOLLMANN,
F. F. P.,COTE,
W. A.,Principles of
wood science and
technology (Springer
Verlag-NYInc.)
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BATSALE,J. C.,
Contribution à l’étude duséchage
d’un amas deproduit
en coque, Thèse 3ecycle,
Bordeaux I