• Aucun résultat trouvé

La place du traducteur au théâtre

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La place du traducteur au théâtre"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

Journées d’études internationales

La place du traducteur au théâtre

7 & 8 juin 2013

Organisation : Céline FRIGAU MANNING, Marie Nadia KARSKY, Claire LARSONNEUR

Crédit photographique @ 2007 Emily’s Mind

7 juin 2013, 9h30-19h30 : Université Paris 8, salle D 143 &

Amphi IV. 2 rue de la Liberté, 93 200 Saint-Denis.

8 juin 2013, 10h-13h : Salle des Commissions, Bibliothèque nationale de France. 5 rue Vivienne, 75 002 Paris.

LABEX Arts et Médiations Humaines / Arts H2H EA 1569 Transferts critiques et Dynamiques des Savoirs

EA 1573 Scènes et Savoirs EA4385 Laboratoire d’Études Romanes Association Ozalid/Master T3L Traduction du Livre Association Compagnia teatrale Babbaluck

(2)

La place du traducteur au théâtre

Ces journées consacrées à la place du traducteur au théâtre, dans sa dimension tant historique que contemporaine, visent à en explorer la versatilité sous plusieurs aspects :

* les états pluriels du texte (dans son sens le plus large), la traduction apparaissant comme intermédiaire entre le texte source et sa mise en place sur le plateau ; cela peut nous inciter, par exemple, à interroger la notion de “traduction de plateau”, ou encore à nous pencher sur des cas de réécritures de textes plus anciens ;

* les fonctions multiples du traducteur, dont le travail est objet et enjeu d’un effort collectif, largement sous-estimé, demeurant souvent dans l’ombre du duo auteur/metteur en scène ; nous pourrons ainsi étudier les relations du traducteur avec ces deux derniers, mais aussi son positionnement par rapport au dramaturge, voire aborder des cas particuliers d’invisibilité du traducteur, comme celui du surtitrage ;

* ceci nous mène à creuser la question du statut instable des traducteurs – quelle est leur reconnaissance institutionnelle, juridique et économique ? – et de leurs traductions : de quelles catégories légales ont-elles pu relever, hier et aujourd’hui ? Quelles stratégies les maisons d’édition et les institutions (bibliothèques, théâtres, compagnies, société d’auteurs ou encore festivals) développent- elles en matière de conservation, de patrimoine, de transmission, et de communication ?

La dimension de la réception sera au cœur de nos réflexions, les attentes du public variant selon les époques, les lieux et l’horizon culturel, de même que les exigences en termes de conventions scéniques.

Pour répondre à ces questionnements, nous pourrons aussi interroger nos méthodes d’approche : de quels documents nous servons-nous, quelles sont les traces laissées par ces processus multiples ? Nous attacherons une importance particulière aux études de cas, historiques ou contemporains, au travail de terrain et à la parole des praticiens.

(3)

Vendredi 7 juin

Université Paris 8, salle D 143, 9h30-19h30

9h30. Accueil des participants et ouverture des journées en présence d’Annick Allaigre, directrice de l’UFR Langues et Cultures étrangères.

Modératrice de la matinée : Florence Baillet

10h-11h30. Première table ronde animée par Florence Baillet (Université Paris 3) :

Perspectives historiques du XVII

e

au XXI

e

s

. (Angleterre, Italie, France, Allemagne, Autriche, États-Unis).

Marie-Nadia Karsky (Univ. Paris 8), Françoise Decroisette (Univ. Paris 8), Céline Frigau Manning (Univ. Paris 8), Dieter Hornig (Univ. Paris 8), Julie Vatain (Univ. Paris 4)

Florence Baillet, professeur en études germaniques à l’Université Paris 3, est spécialiste du théâtre dans l’espace germanophone. Ouvrages : L’Utopie en jeu, CNRS éditions, 2003 ; Heiner Müller, Belin, 2004 ; Ödön von Horváth, Belin, 2008 ; Le Regard interrogé – Lulu ou la chair du théâtre, Honoré Champion, à paraître en 2013.

Marie Nadia Karsky (Univ. Paris 8)

Comment Molière a-t-il été rendu sur la scène britannique au cours des trois derniers siècles ? Peut-on parler de traductions alors que la plupart de ses comédies ont connu un succès au théâtre parce qu’elles ont été adaptées ? Le cas de Molière en anglais met en évidence les diverses solutions privilégiées, selon l’époque et le lieu, pour faire passer la dimension comique, tout en permettant d’interroger les frontières entre traduction et adaptation.

Marie Nadia Karsky est maître de conférences au département d’études des pays anglophones de l’Université Paris 8. Elle enseigne la théorie et la pratique de la traduction, et travaille sur la traduction du comique de Molière en anglais, ainsi que sur la place accordée au corps de l’acteur dans la traduction théâtrale chez Molière et Shakespeare.

Françoise Decroisette (Univ. Paris 8)

Les deux Carlo de Venise, Goldoni et Gozzi, sont connus pour leur antagonisme et pour leur implication dans les querelles théâtrales qui ont ébranlé la Sérénissime dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Traducteurs eux-mêmes, y compris de leurs propres œuvres (Goldoni), auteurs bilingues voire trilingues (toujours Goldoni), et éditeurs pointilleux, ils posent tous deux aux traducteurs d’aujourd’hui, diversement malgré leurs origines spatiales et temporelles communes, la question fondamentale de la traduction/adaptation.

Françoise Decroisette est professeur émérite à l’Université Paris 8, historienne des pratiques théâtrales et spectaculaires italiennes (XVIe-XXIe s.). Spécialiste de la circulation des textes et des auteurs, elle a traduit Le Conte des Contes de G.B. Basile, Les Quatre dialogues en matière de représentations théâtrales de L. de Sommi, des livrets d’opéra, plusieurs comédies de Goldoni pour divers éditeurs et metteurs en scène (J. Lassalle, C. Morin, F. Cals, N.

Hollund), L’Oiseau vert de Gozzi (à la suite d’un travail avec la metteure en scène S. Anglade) et récemment dirigé la traduction collective des Mémoires inutiles de C. Gozzi.

Céline Frigau Manning (Univ. Paris 8)

La notion de traduction comme interprétation/jeu de l’acteur éclairera de façon théorique et historique les pratiques scéniques du XIXe siècle. L’analyse des discours sur l’opéra italien tel qu’il est interprété et reçu à Paris autour de 1830 révèlera la résistance des spectateurs à la vision d’un acteur-herméneute, interprète d’un personnage incarné de manière singulière, et leur attachement à la figure d’un acteur- traducteur, chargé de traduire ses rôles sans contre-sens vis-à-vis des textes inspirateurs des livrets.

Céline Frigau Manning est maître de conférences en études théâtrales et italiennes à l’Université Paris 8. Elle enseigne l’histoire et l’esthétique théâtrales, la théorie et la pratique de la traduction. Parmi ses travaux : Histoire du Théâtre- Italien de Paris. Pratiques scéniques de chanteurs et regards de spectateurs (1815-1848), Champion, 2014 ; « Singer-machines. Describing Italian Singers, 1800-1850 », Opera Quarterly, vol. 28, 2012.

(4)

Dieter Hornig (Univ. Paris 8)

Je commencerai très rapidement par présenter une particularité de l’espace germanophone, c’est-à-dire le clivage confessionnel depuis la Réforme (théâtre protestant en allemand/théâtre des jésuites en latin), puis j’essayerai de donner les grandes lignes depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'à aujourd'hui, en prenant comme exemple peut-être les traductions de Shakespeare et de Molière.

Maître de conférences en études germaniques à l’Université Paris 8 et traducteur, Dieter Hornig est spécialiste de Jelinek (cf. « Le théâtre d’Elfriede Jelinek : les contours d’une esthétique », Europe, janv.-fév. 2007 ; avec F. Lartillot, préface à Jelinek, Une répétition, 2009) et a traduit vers le français E. Jelinek, Maladie ou femmes modernes et Animaux/Restoroute (avec P. Démerin), vers l’allemand une vingtaine de pièces de Marivaux, Corman ou Tilly.

Julie Vatain (Univ. Paris 4)

Puisque le dialogue cinématographique l’emporte largement sur le dialogue théâtral dans la perception française de l’Amérique, le rôle de traducteur de la scène américaine mérite un examen particulier, à la lumière de l’horizon d’attente. À partir d’exemples tirés de Thornton Wilder et de Tina Howe, deux dramaturges qui mettent en scène le très-américain pour atteindre à l’universel, on proposera quelques pistes de réflexion, en interrogeant notamment la notion d’ancrage du dialogue traduit, et la vision du texte théâtral comme lieu d’itération et d’instabilité.

Julie Vatain est maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne. Spécialiste de théâtre anglophone et de traduction, elle est l’auteur de Traduire la lettre vive (Peter Lang, 2012), et la traductrice des dramaturges américains Thornton Wilder (Notre petite ville, L’Arche, 2012) et Tina Howe (Danse à Boston, PUM (NSA), 2013).

11h30-12h. Discussion et pause

12h. Geraldine Brodie (Univ. College London)

Version, adaptation, translation? The role of the translator(s) on the London stage.

It is a regular feature of mainstream London theatre that the name of an established playwright, or other theatre practitioner, may be displayed prominently alongside that of the original author in the publicity for a new production of a translated play. Although this practice might be seen to highlight the agency of the translator and the cultural transfer taking place in the interpretive process, it can also obscure the mechanics of the translation procedure with regard to two significant aspects: the use of the terms ‘version’ and ‘adaptation’ to describe the play translated into English; and the implied attribution of authorship to a named individual who may not command the original language, relying on a commissioned ‘literal’ translation from a specialist linguist. This lecture discusses theatrical usage of the version/adaptation/translation terminology in recent productions in London, and reviews the relationship of this lexis to the collaborative and multiply-voiced processes of translating for performance in English.

Dr Geraldine Brodie teaches Translation Studies and supervises the SELCS Writing Lab at University College London. Her research centres on the role of the theatre translator, investigating issues of visibility, celebrity, agency and collaboration in translating for performance (forthcoming publications in the journal Contemporary Theatre Review and the Vita Traductiva volume Authorial and Editorial Voices in Translation). She initiated and co-convenes the UCL ‘Translation in History’ Lecture Series and is co-editor of the journal New Voices in Translation Studies.

12h30. Discussion et pause Déjeuner.

*

14h00. Traduction et mise en scène. Modératrice : Françoise Decroisette

(5)

Eloi Recoing (Univ. Paris 3, directeur Théâtre aux mains nues) Le traducteur à la croisée des corps

Partir de mon expérience concrète et de ma collaboration en cours avec Stéphane Braunschweig.

Décrire le geste du traducteur en dialogue avec metteur en scène, acteurs et dramaturges. Préciser les étapes de travail, les enjeux à la fois dramaturgiques et poétiques de ce travail. Les enjeux pour le jeu.

Eloi Recoing est maître de conférences à l’université de la Sorbonne Nouvelle, metteur en scène et traducteur dans les domaines allemand et scandinave (Brecht, Kleist, Wedekind, Ibsen). Assistant d’Antoine Vitez pendant six ans au Théâtre National de Chaillot puis à la Comédie Française, il a fondé La Compagnie du Passeur avec laquelle il met en scène Claudel, Müller, Ibsen, Aragon, Kleist, Gibbons, Ginsberg ou ses propres textes.

Emmanuel Suarez (metteur en scène)

La place d’un metteur en scène dans une traduction théâtrale : l’oreille du plateau

Quand on souhaite monter une pièce que l’on a découverte dans une langue étrangère, il est passionnant de s’associer à la traduction, de faire commencer la création du spectacle dès l’invention du texte français. Quel peut être le rôle du metteur en scène, aux côtés du (des) traducteur(s) dans ce processus créatif ? Comment peut-il être une oreille pour aider le travail des comédiens et la réception du public ? L’exemple de la traduction de Playhouse Creatures d’April de Angelis appuiera cette réflexion.

Emmanuel Suarez est metteur en scène, comédien et auteur. Après avoir dirigé la compagnie bilingue AFTP, il fonde la compagnie Et demain pour laquelle il écrit et met en scène des spectacles de théâtre scientifique. Lauréat 2008 du Prix Jeunes metteurs en scène avec Nous, les héros de J.-L. Lagarce, il fait découvrir en France en 2012 April de Angelis lors d’une lecture de Filles de scène au Théâtre Marigny.

René Loyon (directeur du Festival Traduire/Transmettre)

Traduire / Transmettre, une manifestation originale autour de la traduction théâtrale

J’expliquerai ce qui à l’origine a poussé les trois compagnies fondatrices (Compagnie RL, Compagnie des Matinaux et Compagnie Agathe Alexis) à proposer au public, dans le cadre du théâtre de l’Atalante, la traversée rapide de la dramaturgie d’un pays. Traduire / Transmettre, c’est une semaine au cours de laquelle nous rendons hommage au rôle irremplaçable du traducteur. Elle se déroule en six soirées : des comédiens lisent une pièce récemment traduite ou inédite à la scène, puis les traducteurs font part au public des problèmes particuliers rencontrés dans leur travail. À la date de mon intervention, nous aurons déjà connu quatre éditions de notre manifestation : 2010 consacrée au russe, 2011 consacrée à l’espagnol d’Espagne, 2012 à l’allemand d’Allemagne, 2013 au grec moderne.

Acteur à partir de 1969, René Loyon co-anime avec Jacques Kraemer et Charles Tordjman le Théâtre Populaire de Lorraine. En 1976, il crée le Théâtre Je/Ils avec Yannis Kokkos. De 1991 à 1996, il dirige le Centre Dramatique National de Franche-Comté. En 1997, il crée la Compagnie R.L. Il a réalisé une soixantaine de mises en scène.

15h30. Pause

16h. Du plateau au numérique. Modératrice : Marie Nadia Karsky Anne-Charlotte Chasset et Lisa Garcia (Univ. Paris 8)

Traduction et surtitrage : l’aventure mexicaine d’El Tercer Sector

Deux anciennes étudiantes du master T3L de l’Univ. Paris 8 partageront leur première expérience professionnelle autour de la traduction et du surtitrage d’une pièce de théâtre de Dea Loher, Der dritte Sektor. Ce projet, réalisé dans le cadre de la première création de la compagnie française Nina Tchylewska, a abouti à une quinzaine de représentations au Mexique, dans la ville de Mérida (Yucatán), d’octobre à décembre 2012. Anne-Charlotte Chasset et Lisa Garcia expliqueront les différentes étapes de leur travail, de la traduction vers l’espagnol du texte (allemand, mais à partir de la version française jouée sur scène) jusqu’à son découpage en surtitres, et enfin à l’intégration de ces derniers dans le dispositif scénique, dans six théâtres différents. À travers une réflexion sur le processus de traduction même mais aussi sur la technique et le travail d’équipe, il s’agira d’analyser la démarche du traducteur-surtitreur, sa place et son rôle à l’intérieur d’un tel projet artistique.

(6)

Diplômée d’une double licence (Information et Communication / LEA) ainsi que d’un Master T3L Traduction du Livre à l’Université Paris 8, Anne-Charlotte Chasset a été traductrice et interprète pour la compagnie Nina Tchylewska en 2012. Elle est actuellement relectrice-correctrice au sein de la maison d’édition Des femmes.

Diplômée d’un Master T3L Traduction du Livre à l’Université Paris 8, Lisa Garcia a été traductrice et interprète pour la compagnie Nina Tchylewska en 2012. Également comédienne, elle s’est spécialisée en traduction théâtrale et en surtitrage. Elle traduit actuellement un scénario basé sur les contes de Juan Carlos Ortega pour la société de production En Haut des marches.

Camille Bloomfield (SEUA - Univ. Paris 3) et Claire Larsonneur (Univ. Paris 8)

Traduire, annoter et statuer : l’apport des outils numériques collaboratifs en traduction de théâtre

Le développement d’outils collaboratifs de traduction et d’édition (écriveuse, annotatrice) constitue une innovation capitale : prenant acte de la dimension collective du travail du texte, ces outils modifient en profondeur à la fois la relation au texte (versionnage, archivage, articulation avec le multimédia), et la notion d'auteur. Nous présenterons les principales avancées de ces outils et en examinerons les enjeux littéraires, institutionnels et économiques.

Claire Larsonneur est maître de conférences en traduction et langue anglaise à Paris 8, spécialiste de l’articulation entre traduction et numérique. Auteur de Les Mots du territoire (2005) et La Recherche internet en lettres et langues (2008), elle prépare en collaboration avec Marie-Nadia Karsky une traduction commentée de Filles de Scènes (Playhouse Creatures) d’April de Angelis (2014).

Camille Bloomfield est post-doctorante à l’Université Paris 3 (ANR DifdePo), docteure de l’Université Paris 8. Elle a co-dirigé Usages du document en littérature (2012) et Oulipo@50 (2012). Traductrice de l’anglais (H.D.

Thoreau, Yuyutsu R.D. Sharma) et de l’italien (F. Moretti), elle est responsable du projet TLHUB pour la Société européenne des Auteurs.

17h. Dicussion et Pause Goûter/apéritif

18h. Amphi IV (bâtiment A), spectacle :

On faisait rire les mouches

Avec Sergio Longobardi et Michael Nick

Texte et mise en scène : Sergio Longobardi

Traduction : Collectif

La Langue du bourricot

(Université Paris 8)

Céline Frigau Manning (coordinatrice), Paolo Bellomo, Lara Di Pippo, Marine Dugré, Ségolène Dupin, Pauline Garnier, Annarita Gaudiomonte, Romane Lafore, Luisa Lanni, Frédérique Longhi Antonelli, Joanne Marion, Caterina Orsenigo, Valentina Sanseverino, Paolo Taccardo (traducteurs).

On faisait rire les mouches (titre original en italien : Bastavamo a far ridere le mosche) est une pièce plurivocale d’inspiration autobiographique.

MOI était clown à Naples. Un président ôtant toute dignité à son travail, il se retrouve, exilé volontaire à Paris, à dormir dans un lit en pente. Entre rêves artistiques et difficultés du quotidien, MOI noue un dialogue intérieur avec son père. Les voix surgissent alors – voix off, on, au micro, à l’écran – échos des tensions entre un père aux mille métiers, fier d’être sorti du prolétariat, et un fils résolu, au risque de la précarité, à faire du théâtre son seul métier. C’est l’occasion d’interroger son identité d’homme de théâtre, d’homme tout court. Au fil des secrets, des bribes de souvenirs et de bulletins météorologiques, les langues et les récits se mêlent à la musique de Bouddha, un chat qui joue du violon. Les images parlées du père sont le contrepoint des tensions aux racines de l’écriture dramaturgique.

Aux confins de l’écriture de soi et du théâtre documentaire, On faisait rire les mouches est un texte de résistance, un éloge de l’art comme art de faire. Un refus des injonctions productivistes et du matérialisme ambiant, pour ensevelir ces mondes, libérer le temps, ouvrir l’espace, créer.

Sergio Longobardi défend un théâtre populaire et humaniste. Premier clown Auguste de P. Del Bono dans Barboni (Prix Ubu 1997), co-dramaturge et comédien dans Prove rewind pour C. Raimondi (Prix Girulà 2008), il met en scène ses textes avec sa compagnie Babbaluck : Senza naso né padroni (1996), Babbaluck Grand Seigneur

(7)

(1998), Core (Prix Scenario 2000), Natale in casa Babbaluck (2001), Stupído (2005), Italia mia, oratorio incivile per Pier Paolo Pasolini (2006).

La langue du bourricot est un collectif de traduction théâtrale né à l’Université Paris 8, formé de sept Français et de sept Italiens âgés de 20 à 31 ans : Paolo Bellomo, Lara Di Pippo, Marine Dugré, Ségolène Dupin, Pauline Garnier, Romane Lafore, Luisa Lanni et Frédérique Longhi Antonelli (Master T3L/Traduction du Livre), Caterina Orsenigo (Master Littérature), Valentina Sanseverino (Master Théâtre), Joanne Marion et Paolo Taccardo (Licence Théâtre), Annarita Gaudiomonte (Master Genre), et la coordonatrice Céline Frigau Manning. La langue du bourricot a travaillé en étroite collaboration avec l’auteur-acteur-metteur en scène, l’accueillant à ses ateliers hebdomadaires et se rendant sur ses lieux de répétition afin de pratiquer la traduction de plateau.

19h30 Clôture de la première journée

Samedi 8 juin

Salle des Commissions, Bibliothèque nationale de France-Richelieu, 10h-13h Modératrice : Céline Frigau Manning

10h. Célia Bense Ferreira Alves (Univ. Paris 8 - CNRS)

Translation de statuts. Le traducteur dans le processus de développement international de nouvelles pièces de théâtre /

Translating Statuses. Translators in the International New Play Development Process

Dans le processus de production internationale d’une pièce de théâtre traduite, la place faite aujourd’hui au « développement » crée des situations d’interactions directes du traducteur avec un ensemble de participants autres que l’auteur. Ces interactions collectives en face à face modifient les chaînes de coopération et sont autant de possibilités de négociation, de définition et de redéfinition de statut du traducteur qui dépassent la production d’un texte dramatique dans une langue étrangère et s'associent à la manière dont le cadre juridique ou économique influent sur ce statut. A partir de l’observation du travail de développement de trois pièces françaises aux États-Unis et des interactions qu’il a suscitées entre les auteurs, les metteurs en scène, les acteurs, le public mais également d’autres participants nécessaires au processus de production, nous analyserons les translations qui s’opèrent alors dans le statut de traducteur.

Américaniste et sociologue, Celia Bense Ferreira Alves est maîtresse de conférences au département d’études des pays anglophones de l’Université Paris 8, chercheuse au CRESPPA-CSU, UMR 7217 CNRS-Paris 8. Ses recherches portent sur les métiers, les modes de coopération et les conditions de travail dans le monde du théâtre aux États-Unis.

Laetitia Dumont Lewi (Univ. Paris 10)

Traduction, droit d’auteur, mise en scène : l’affaire Dario Fo

Depuis fin 2011, les traductions de Valeria Tasca, jusqu’alors principale traductrice des œuvres de Dario Fo et Franca Rame, ne sont plus autorisées à la représentation, au profit d’un couple de traducteurs qui revendiquent une exclusivité. Les compagnies qui souhaitent utiliser les premières traductions - les seules qui soient publiées - ou qui les exploitaient déjà voient leurs projets bloqués ou leurs autorisations non renouvelées, sauf à utiliser de nouvelles versions imposées. Le cas ayant pris une certaine ampleur, ce qu’on peut appeler « l’affaire Dario Fo » permet de faire du traducteur de théâtre le point central d’une série de problèmes où la volonté de l’auteur entre en conflit avec le droit du traducteur, où les droits de représentation s’opposent aux droits d’édition, le tout remettant en question la liberté de création artistique à partir d’œuvres d’auteurs vivants.

Laetitia Dumont-Lewi, ancienne élève de l’École normale supérieure, agrégée d’italien, est actuellement ATER en études théâtrales à l’Université Paris Ouest Nanterre-La Défense, où elle prépare une thèse sur l’œuvre de Dario Fo.

(8)

11h. Pause

Modératrice : Claire Larsonneur

11h15. Seconde table ronde :

La place institutionnelle et éditoriale des traducteurs de théâtre

Nathalie Rivère de Carles (Univ. de Toulouse - Presses Universitaires du Mirail), Maître Yaël Halberthal (avocate au barreau de Paris), Joël Huthwohl (directeur du département des Arts du Spectacle de la BnF), Huguette Hatem (actrice, traductrice, Univ. Paris 8).

Nathalie Rivère de Carles

L’édition bilingue des textes de théâtre : traducteurs, publics et contraintes.

À l’aune des choix stratégiques et scientifiques des collections Nouvelles Scènes Anglais, Allemand, Italien, Espagnol et Polonais des Presses Universitaires du Mirail, nous nous interrogerons sur la place et l’identité des traducteurs de théâtre, les choix de texte à éditer, le format des éditions et leur diffusion. Nous débattrons des contraintes éditoriales, scientifiques et financières de l’édition théâtrale bilingue. Par ailleurs, nous aborderons la question d’éditions de nouveaux types concernant en particulier le surtitrage.

Nathalie Rivère de Carles est Maître de Conférences en Renaissance Anglaise à l’Université Toulouse 2 et dirige la Collection Nouvelles Scènes Anglais aux Presses Universitaires du Mirail. Spécialiste des rapports objets/sujets et des pratiques scéniques de la Renaissance, elle est aussi traductrice (David Farr, The UN Inspector) et surtitreuse de théâtre pour le festival Universcènes de Toulouse.

Huguette Hatem

De la traduction à l’édition de pièces italiennes classiques et contemporaines. Difficultés rencontrées pour les traductions non encore jouées, et perspectives d’avenir.

Agrégée d’italien, Huguette Hatem a enseigné au CNED et à l’Université Paris 8. Spécialiste du théâtre italien, elle a traduit une soixantaine de pièces d’auteurs classiques et contemporains publiées chez l’Arche, Théâtrales, Circé, L’Avant- Scène ou encore chez l’Amandier... Elle a aussi été comédienne et dramaturge.

Yaël Halberthal

L’intervention aura pour thème l’œuvre et son traducteur : des rapports étroits sous l’égide du droit d’auteur. Principes et singularités.

Yaël Halberthal est avocate au barreau de Paris depuis 1988. Son cabinet, créé en 1991, a pour domaine principal d’activité le droit d’auteur et le droit des artistes.

Joël Huthwohl

L’intervention portera sur le thème de la conservation de la mémoire des traductions et aussi sous l’angle de ma récente entrée au Conseil d'administration de la Maison Antoine Vitez.

Joël Huthwohl est historien du théâtre. Conservateur-archiviste de la Comédie-Française de 2001 à 2008, il a été rédacteur en chef du Journal des trois théâtres et dirige aujourd’hui le département des Arts du spectacle de la BnF. Il est aussi trésorier de la Maison Antoine Vitez. Parutions récentes : Comédiens et Costumes des Lumières (2011) ; « Suite biographiques », in N. Giret (dir.), Jean-Louis Barrault, une vie pour le théâtre (2010).

12h30. Discussion & Synthèse des journées

13h. Déjeuner

Références

Documents relatifs

Cette analyse des récits en variants et invariants s’avère très utile dans mon optique car elle me permet de repérer d’une part les éléments issus de la tradition qui font

[r]

Ainsi le traducteur utilise-t-i1 de plus en plus couram- ment des banques de terminologie et des dictionnaires automatisés; leur utilisation est économiquement réaliste,

Elle suit le mot à mot, transcrivant aveuglément la ponctuation (sans prendre garde que le tiret n’a pas la même valeur dans les deux langues), adop- tant mécaniquement

Certitude moti- vée par la constante attention qu’il a portée à son travail, mais surtout par ce qui est aussi sa seule excuse pour toutes ses erreurs de traduc- tion, excuse à nos

Après toutes ces consultations qui n’avaient apporté aucune solution satisfaisante, je décidai de traduire Dignísimas Autoridades par Excel- lences, et Dignísimas Personalidades

Il n’y a pas une lecture d’un texte ; c’est sa propre lecture que le traducteur va inscrire dans le texte qu’il nous donne à lire.. D’autres écarts relèvent de

De cette unité temporelle découle, et c’est ce qui est intéressant pour nous, une unité de mode de traduction : toutes ces traductions reflètent une certaine pratique de la