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Le travail non-conventionnel entre État et marché

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Academic year: 2022

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Le travail non-conventionnel entre État et marché

CATTACIN, Sandro, VITALI, Rocco Bruno

Abstract

Une grande partie de l'investissement humain déployé au sein de structures organisées n'est pas reconnu comme étant un travail au même titre qu'une activité salariée. Des termes comme militantisme, bénévolat, solidarité, engagement altruiste décrivent ce type d'investissement humain. Ces activités non-conventionnelles sont, selon nous, indispensables afin d'assurer la cohésion sociale et doivent être prises en considération du point de vue analytique en tant que formes de travail.

CATTACIN, Sandro, VITALI, Rocco Bruno. Le travail non-conventionnel entre État et marché.

In: Hunyadi, M. & Mänz, M. Le travail refiguré. Chêne-Bourg : Georg, 1998. p. 213-228

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:40932

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Le travail non-conventionnel entre Etat et marché

par Sandro Cattacin et Rocco Vitali

Une grande partie de l’investissement humain déployé au sein de structures organisées n’est pas reconnu comme étant un travail au même titre qu’une activité salariée. Des termes comme militantisme, bénévolat, solidarité, engagement altruiste décrivent ce type d’investissement humain. Ces activités non-conventionnelles sont, selon nous, indispensables afin d’assurer la cohésion sociale et doivent être prises en considération du point de vue analytique en tant que formes de travail.

L’argument que nous approfondissons est le suivant: ce type de travail demande un engagement exceptionnel et constitue souvent la seule ressource en mesure de combler les lacunes engendrées d’une part par l’affaiblissement des réseaux familiaux et, d’autre part, par la restructuration - mais surtout par l’inadéquation - des instruments de l’Etat-providence. Ce travail sans reconnaissance matérielle et - parfois - également sans reconnaissance sociale peut devenir un point central dans le processus de réaménagement de l’Etat- providence. N’oublions pas que dans les programmes néo-conservateurs la mobilisation de ces formes de travail non-conventionnel avait une place centrale (Cattacin 1996). D’une part, dans ses tentatives d’épargne, celui-ci développe toujours davantage de programmes basés sur un engagement au niveau de la société civile. D’autre part, la rareté du travail avantage la création de procédures de gestion du chômage qui, à leur tour, font appel à des programmes d’occupation basés sur la contreprestation. En effet, l’échange en argent est affaibli, pour ne pas dire substitué, par la contreprestation demandée en contrepartie du soutient reçu..

Des exemples tirés de différents champs socioculturels illustrent l’importance de ces phénomènes. Le mouvement homosexuel impliqué dans la lutte contre le VIH/sida, les mouvements d’entraide des alcooliques et le phénomène de la deuxième ville (s’auto-organisant parallèlement à la ville officielle et au marché compétitif; voir Blanke et al. 1986) sont traités ici.

Chacun de ces exemples sert à illustrer une dimension du travail non- conventionnel: à savoir respectivement le niveau individuel ou motivationnel, le niveau organisationnel et le niveau sociétal. De plus, une réflexion sur les modalités d’amélioration du statut de ce travail, est proposée. Celle-ci s’appuie sur des propositions concrètes ainsi que sur des réflexions théoriques (autour de la perte de centralité du travail conventionnel et de la crise de l’action étatique).

La structure du texte est la suivante: dans un premier temps un bref historique de l’engagement bénévole est présenté. Ensuite, nous abordons la partie consacrée aux exemples. Cette partie conceptualise aussi l’articulation entre travail non-conventionnel et Etat-providence. Les conclusions proposent une discussion sur la stabilisation du travail non-conventionnel dans les sociétés modernes.

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I

Les problèmes sociaux ont connu des modes organisationnels de prise en charge spécifiques et variables selon le contexte historique. Si nous nous intéressons aux premières mesures menées sur une large échelle, nous constatons tout d’abord que leur apparition est relativement récente. En effet, en Europe, jusqu’à la fin du moyen âge environ, l’organisation de la solidarité a été confinée — exception faite pour l’Eglise — à la sphère familiale, voir à celle des communautés restreintes comme par exemple les corporations.

Encore de nos jours, cette solidarité primaire constitue un élément central de l’ensemble des actes proposés pour faire face aux problèmes sociaux.

Ce que nous appelons aujourd’hui travail non-conventionnel s’est développé à partir de l’acte de charité. A l’origine, cette forme particulière de solidarité, déployée hors de la sphère familiale, fut institutionnalisée par l’Eglise (cf. par exemple De Swaan, 1988). Des formes d’entraide s’y superposeront plus tard en la laïcisant (c’est le cas des corporations). Les développements du mouvement syndical et des mutuelles (Laville, 1994) modifieront ultérieurement ces pratiques.

L’organisation de la solidarité se développe donc au XIX siècle autour de ce que l’on pourrait définir de manière abstraite, des formes d’auto-organisation de la société civile: c’est le cas des organisations émanent de l’Eglise ou des groupes fonctionnellement définis, comme par exemple les ouvriers d’une entreprise. Ces organisations agissent et/ou se constituent afin de combler un énorme vide laissé par l’Etat en matière de mesures de lutte contre le paupérisme. En effet, les seules dispositions étatiques existantes étaient peu systématiques, assistentielles ainsi que rares et lacunaires. Il s’agit par ailleurs d’une pauvreté de type nouveau tant par son ampleur que par ses caractéristiques. Directement liée à l’industrialisation, elle touche tous les pays où le capitalisme émerge. Elle engendre aussi bien une misère physique qu’une misère psychosociale ou, en termes durkheimiens, de l’anomie sociale.

L’organisation étatique n’est pas en mesure d’intervenir: les droits sociaux sont peu développés et les instruments dont l’Etat dispose sont largement inadaptés. Contrôlé par la bourgeoisie - forte de la philosophie du laisser-faire et de la croyance selon laquelle chacun est responsable de sa propre situation sociale - l’Etat du premier capitalisme se caractérise par son absence. Il est faible et ne s’engage pas dans la régulation de la société en ce qui concerne les aspects sociaux, mais aussi économiques. Il faudra attendre le début de ce siècle pour assister à une généralisation de l’Etat social.

Dans cet espace vide interviendront dans un premier temps la solidarité de la société civile auto-organisée (cf. Cattacin, 1996) et, dans un deuxième temps, parallèlement à l’introduction du suffrage universel et à la composition de coalitions pro-étatistes potentiellement capables d’engendrer des conflits sociaux, l’Etat social (cf. Alber, 1982). Comparé à l’Etat libéral, celui-ci s’émancipera de la régulation de type marchand et développera des instruments d’action sociale autonomes. Ainsi, contrairement au XIX siècle, la première moitié du XX se caractérisera par une lente substitution de la société civile par l’Etat. On est désormais confronté à ce que Marcuse ou Bell

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appellent l’Etat technocrate qui, pour garantir la modernisation économique et étatique, envahit les sphères autonomes de la société et par conséquent, selon Habermas, colonise le monde vécu (Habermas, 1981).

Cette érosion des sphères actives de la société civile et parallèle au développement de l’Etat, débordera à partir des années soixante en des mouvements de révolte culturelle. Ceux-ci réclament plus d’autonomie et revendiquent des sphères d’actions indépendantes de l’Etat. C’est sur la base de ces revendications que des phénomènes d’auto-organisation de la société civile se renouvelleront (voir à ce sujet Cattacin et al. 1996).

Parallèlement à cette demande de plus d’autonomie provenant de la société civile, l’on assiste à un changement du contexte d’action de l’Etat débouchant sur sa crise. En effet, l’environnement de l’Etat providence change démographiquement: l’entrée des femmes dans le marché du travail et le changement des rôles familiaux consécutif, le vieillissement de la population et la chute du taux de natalité en sont les causes principales. De plus, économiquement on assiste au début des années soixante-dix à une crise qui provoquera des phénomènes de rationalisation de la production dans un contexte d’augmentation des intéractions économiques mondiales. En particulier on assiste au labour saving et à la globalisation du marché du travail: la rationalisation technologique et la mise en concurrence des marchés nationaux exercent une forte pression sur le niveau des salaires. Les répercussions au niveau social seront importantes: la hausse des coûts sociaux à cause du vieillissement de la population et de l’émergence de nouveaux besoins provoqués par le changement des rôles familiaux, la crise du travail en tant que source de financement de l’Etat social et, enfin, la perte de contrôle de la part de l’Etat-nation des variables économique supranationales dûe à la globalisation des marchés (cf. Flora, 1991). Face à ces problèmes l’Etat en crise se transforme et s’adresse à la société civile et à l’économie en essayant de les libérer de sa tutelle. Dans ce sens, malgré des racines idéologiques totalement opposées, le néo-conservatisme et les nouveaux mouvements sociaux naissent comme des tentatives de réponses d’une même crise.

II

On observe donc deux tendances: une demande forte d’autonomie de la part des nouveaux mouvements sociaux et un renouvellement de la responsabilisation de la société civile de la part de l’Etat. Ces phénomènes ouvrent un espace extrêmement différencié et relativement entropique de déploiement du travail non-conventionnel. Le mouvement religieux a perdu le rôle central et aucune valeur ne prime plus désormais sur les autres: nous assistons ainsi à une complexification des formes de travail non- conventionnel. Ceci se produit aussi bien du point de vue des valeurs (sécularisation) que de celui des formes (pluralisation). Des procédures telles que la charité ou le socialisme des mutuelles ont perdu leur hégémonie au niveau des arrières plans culturels. La multiplication des valeurs s’accompagne à une multiplication aussi bien des acteurs que des formes de vie. A la place d’une simple identification de classe nous assistons à une multiplication des référentiels identitaires (Eder 1992). Des phénomènes aussi

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variés que l’identification dans des nouvelles valeurs territoriales - mais aussi la redécouverte d’anciennes - (Kymlicka 1995; Taylor 1992), le développement de relations transversales identitaires (femmes, homosexuel etc., voir par exemple Keupp, 1994) ou encore l’émergence de nouveaux mouvements sociaux, comme par exemple les squatters, engendrent une pluralisation des formes de vie (Walzer 1992). En d'autres termes, tout en se renforçant, les communautés changent et inventent des nouvelles formes et des nouveaux lieux d’intégration. Ces communautés constituent le contexte privilégié de développement du travail non-conventionnel.

Comme pour le travail salarié le travail non-conventionnel existe si les trois conditions suivantes sont réunies: une motivation, une structure organisationnelle et une fonctionnalité sociétale. Nous avons retenu ces trois dimensions dans la mesure où il s’agit de celles traditionnellement retenues par la sociologie des organisations (Lindblom 1977). Dans le cas du travail salarié la motivation vient en grande partie (mais pas exclusivement) de la rémunération ou, en d’autres termes, de son abstraction dans le marché.

L’aspect organisationnel est assuré par les entreprises - qu’elles soient publiques ou privées - et par leur structuration hiérarchique. L’aspect sociétal, enfin est identifiable dans la relation entre travail fourni et reproduction de l’économie et de l’Etat. Ces trois dimensions sont également présentes au niveau du travail non-conventionnel mais assument parfois des formes différentes. La motivation n’est pas, par définition financière. Au contraire, elle revêt le plus souvent un caractère identitaire ou communautaire. L’aspect organisationnel subsiste presque dans la même forme qu’au niveau du travail conventionnel. Cependant, la structure hiérarchique de l’entreprise capitaliste laisse le plus souvent la place à des formes de gestion démocratiques. Enfin, de point de vue sociétal, l’affaiblissement de la relation entre salaire, marché et Etat, renforce le rôle du travail non-conventionnel dans la mesure où celui- ci devient une instance décisive de production de services culturels ou de solidarité.

Ces trois caractéristiques du travail non-conventionnel seront explicitées à l’aide de trois exemples. L’analyse s’articule sur trois niveaux différents: le comportement individuel ou la motivation (a); le niveau organisationnel (b) et le niveau sociétal (c).

a) L’engagement dans un travail non-conventionnel fait appel a des ressources individuelles de type identitaire. Ainsi par exemple l’identité homosexuelle, inscrite dans une forme de vie spécifique, peut déboucher sur un engagement particulier. Les organisations des homosexuels en sont un exemple: elles sont généralement basées sur le travail bénévole et, malgré un taux de professionnalisation relativement bas, ces groupes existent un peu partout sans connaître des problèmes organisationnels particuliers. Cette forme de travail non-conventionnel s’est révélée particulièrement efficace dans la lutte contre le VIH/sida.

Dès l’apparition du virus on assiste dans les pays occidentaux à une mobilisation intense des groupes des homosexuels et bisexuels déjà en place (Duyvendak et Koopmans, 1991). Il est intéressant de remarquer que ce type d’investissement revêt deux dimensions spécifiques. Si d’une part un certain

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travail devra être effectué au nom de la défense des droits de la catégorie identitaire représentée et face à la menace d’exclusion implicite dans la diffusion du VIH, d’autre part une réelle prise en charge matérielle des besoins des malades ou des séropositifs s’impose. De cette façon, les organisations des homosexuels se transforment et deviennent non seulement des groupes de représentation ou de défense de droits mais aussi des acteurs producteurs de services. Par ailleurs, la maladie donnera une visibilité sociale à l’homosexualité et obligera le reste de la société à se positionner clairement par rapport à une problématique jusqu’à la généralement prudemment esquivée. Les groupes homosexuels constituent donc un exemple de comment une intégration identitaire se transforme en une instance de production de service et de solidarité. Cette dernière, ne sera pas uniquement interne, c’est-à- dire entre personnes appartenant au même groupe, mais elle se répercutera sur l’ensemble de la société. Ce sont ces organisations qui sont dans la plupart des pays occidentaux à l’origine des premières tentatives de préventions généralisée et, en Suisse par exemple, c’est le réseau homosexuel qui, pour premier, stimulera l’action étatique de lutte contre le VIH/sida. En d’autres termes, le travail non-conventionnel des homosexuels profitera à tout le monde: aux hétérosexuels, aux toxicodépendents, aux hémophiles, etc.

Naturellement, cet élément n’est pas analytiquement indispensable: le travail non-conventionnel demeure utile même s’il ne profite qu’aux membres du groupe qui le déploie. Dans l’exemple toutefois, les services produits ont profité également à d’autres catégories.

L’élément identitaire ressort avec force de cet exemple. Sans un engagement très important de ses organisations, le groupe identitaire des homosexuels aurait cessé d’exister. Cette menace de disparition a d’une part renforcé le référentiel identitaire et d’autre part fait naître des formes particulièrement efficaces de travail non-conventionnel. A sein de ces organisations les rapports de bénévolat sont désormais codifiés par des contrats formels qui lient les membres au groupe et assurent de la régularité au niveau des prestations. Comme nous le verrons dans le deuxième exemple, cet élément formalisant rapproche cette forme particulière d’engagement à la notion classique de travail et constitue à nos yeux un premier pas vers la reconnaissance du travail non-conventionnel. Cependant, ne substitue pas l’aspect motivationnel illustrer par cet exemple.

Signalons enfin, que le type d’identification auquel nous nous référons dépend de motivations personnelles spécifiques à chaque individu. Ainsi par exemple, chaque bénévole motivera son engagement en se référant à des valeurs spécifiques qui peuvent être morales, politiques, psychologiques, etc.

Toutefois, l’engagement au niveau du travail non-conventionnel implique un processus d’élargissement de l’identité individuelle. En effet, tout en puisant ses sources dans des motivations personnelles l’engagement individuel nécessite d’un arrière plan identitaire commun. Dans ce cas, dans la mesure où son contenu semantique est plus faible que la motivation strictement individuelle, le référentiel identitaire qui regroupe les individus ressemble à une sorte de consensus par recoupement au sens de Rawls (1993). Grâce à cette entente sur les valeurs communes, le travail non-conventionnel est possible.

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b) L’engagement dans un travail non-conventionnel trouve son lieu de formalisation et systématisation dans des organisations. La dimension organisationnelle est essentielle pour que le travail non-conventionnel soit déployé d’une manière efficace et efficiente. Contrairement aux entreprises marchandes, ces organisations doivent faire face à des employés assez délicats.

En effet, leur investissement est en relation avec l’identification qu’ils peuvent avoir pour l’organisation. Une attention particulière de cette caractéristique est alors essentielle, et vient souvent prise en considération par une structuration interne démocratique permettant la participation des personnes engagées.

Un facteur organisationnel ultérieur réside dans la structuration du travail non-conventionnel. Ce que souvent semble du dilettantisme bénévole est, tout au contraire, formalisé par des rapports en général de type contractuel. Plus les organisations sont grandes et/ou plus elles s’occuppent de thème relativement complexes, plus un effort de régularisation des compétences et de l’investissement temporel de l’action non-conventionnel est demandé. Ainsi, par exemples, des organisations travaillant avec des bénévoles utilisent des contrats de stabilisation de la contribution dans lesquels sont définis le cahier des charges et les heures de travail comme dans un contrat de travail.

Naturellement même s’ils revêtent de plus en plus fréquemment une forme écrite, ces contrats peuvent également être établis oralement. De toute façon, le point central est celui qui nous indique comment à travers l’organisation le travail non-conventionnel perd sa dimension aléatoire et peut être considéré une activité régulière. Ainsi par exemple il existe des statistiques qui mesurent la contribution de ce type de travail dans des secteurs précis. Si l’on reste dans le domaine du VIH/sida, nous pouvons mesurer l’importance du travail non- conventionnel avec l’indicateur du temps investi dans cette activité. Or selon ces statistiques, le poids de travail non-conventionnel est nettement plus important que le poids du travail conventionnel.

Exemplifions l’importance du facteur organisationnel pour la réalisation d’un travail non-conventionnel à travers la description d’un cas limite de mobilisation: les Alcooliques Anonymes (AA). Ce cas peut être considéré comme limite du fait que les AA ne demandent et ne proposent pas une identité socioculturelle définie. Ceci indique que s’engager dans un travail non-conventionnel ne signifie pas obligatoirement partager la même culture identitaire. Dans le cas des AA, ce qui regroupe dans un engagement commun des individus n’est rien d’autre que l’existence d’organisations avec un seuil d’accessibilité bas. En d’autres termes aucune caractéristique identitaire est requise pour pouvoir déployer des activités au sein de l’organisation. Ce qui fait converger les individus avec des identités diverses vers celle-ci n’est rien d’autre que sa dimension organisée. L’analyse du développement du mouvement d’entraide des Alcooliques Anonymes en Suisse illustre bien cet élément.

Le changement de la perception de l'alcool et la diffusion du problème dans toutes les classes sociales ont caractérisé l’évolution de cette problématique à partir de l’après-guerre. Les personnes ayant des problèmes liés à l'abus d'alcool ne se trouvent plus seulement dans les couches les plus pauvres, mais dans toutes les couches sociales. Cette nouvelle clientèle a toujours plus de problèmes à s'en remettre aux organisations traditionnelles qui, pour leur part, ne sont pas prêtes à recevoir une clientèle extrêmement différenciée

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demandant des services plus adéquats. C'est sur ce nouveau terrain que s'établiront les Alcooliques Anonymes à partir des années soixante. Les groupes AA ont en effet une offre de services à seuil bas d'accessibilité et mettent la personne touchée par l'alcool au centre de leur agir.

Dans ces structures de services à seuil bas d'accessibilité, les alcooliques et anciens alcooliques tentent de résoudre leurs problèmes dans l'anonymat et l'entraide. Le travail non-conventionnel est livré par des ex-dépendants qui organisent et animent des rencontres pour des personnes et leurs proches luttant contre cette dépendance. Au niveau national, les AA mettent principalement en contact les personnes souffrant de problèmes liés à l'alcool avec les groupes d'entraide locaux et ne collaborent avec aucune autre organisation. A partir des années soixante leur succès a, dans un premier temps, enlevé la légitimité au travail accompli par les structures traditionnelles pour, ensuite, le compléter. La première réaction des acteurs traditionnels a en effet visé le renforcement de leurs propres groupes d'entraide. Mais ceux-ci ne convenaient pas aux besoins de nombreuses personnes souffrant d'abus d'alcool qui cherchaient en fait des lieux anonymes où ils pouvaient parler de leurs problèmes. Face à ces échecs et à leur perte de légitimité, les acteurs traditionnels ont changé leur attitude envers les Alcooliques Anonymes et plutôt que de les concurrencer, ils les ont intégrés dans la chaîne de services destinés aux personnes avec des problèmes liés à l'alcool. Aujourd'hui, les Alcooliques Anonymes constituent le lieu principal de référence pour les personnes cherchant un groupe d'entraide et possèdent un quasi-monopole dans l'organisation des groupes actifs dans le secteur.

c) L’importance du travail non-conventionnel au niveau sociétal ressort déjà des deux exemples précédents. En effet, les activités non-conventionnelles sont, dans leur ensemble, cruciales pour la reproduction des sociétés modernes. Elles assurent l’intégration sociales dans les domaines où les structures formelles sont trop faibles et l’Etat est absent car tout en percevant un certain malaise il ne parvient pas à identifier les problèmes concrets. Cette zone comprend un nombre important d’activités peu liées entre elles et caractérisées par des niveaux d’organisations différents. Néanmoins, elle constitue une réalité assez aisement reconaissable. Pensons par exemple à ce que les économistes appellent l’économie souteraine (Mahon 1989) ou les sociologues le tiers secteur (Etzioni 1973) ou encore le privé social (Donati, 1978). Pour illustrer cette dimension nous aimerions aimerions parler de ce que les sociologues allemands ont appelé “die zweite Stadt”. Analysons ce phénomène de plus près. Ce que nous désignons ici avec le terme de deuxième ville regroupe toutes ces formes d’activités qui contribuent dans des contextes urbains à la création de lieux et formes d’intégration sociale. Ces activités sont déployées par des personnes qui, volontairement ou pas, agissent en déhors des institutions étatiques et du marché conventionnel (Blanke/Evers 1988).

Ces centres d’initiative non-conventionnelle fonctionnent grâce au mélange d’engagement personnel et d’histoires individuelles de fermeture et d’ouverture partielles vers l’extérieur. Les relations parmi les individus sont collégiales et amicales mais aussi fonctionnelles. L’initiative commune demande individualité, esprit ouvert, compétence communicationnelle et enfin projectualité commune venant d’une forte identification. Les codes sont

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spécialisés, mais dépendent de l’interaction entre des personnes qui ne sont pas soumis à une hiérarchie centralisée. Nous avons de ce fait une deuxième ville parallèle qui sépare le monde de l’entreprise classique et de l’action étatique de celui des initiatives non-conventionnelles. Au sein de ces centres travaillent des personnes juridiques de tous types: on y trouve des syndicats, des Eglises, des groupements écologiques, des collectifs d’artistes, etc.

Ses initiatives nécessitent une certaine densité urbaine pour avoir un public et, par conséquent, un sens. Au même titre que les services hautement spécialisés, ces initiatives non-conventionnelles profitent des avantages de centralité venant de la ville, mais s’insèrent aussi dans la transformation postfordiste des milieux urbains qui a eu lieu à partir des années soixante. La ville post-fordiste se caractérise en effet par la présence sur l’ensemble de son territoire d’une complexité diffuse, difficilement cernable, peu mesurable et incontrôlable. La perte du référentiel d’identité culturel de la société industrielle a libérer un travail non-conventionnel qui a les mêmes caractéristiques structurelles de la ville postfordiste: incontrôlable, hautement innovatif et suffisamment complexe. Seulement à ces conditions ce travail peut intégrer les pratiques culturelles et sociales d’une société complexe.

Les exemples que nous venons de traiter partagent des dimensions communes à celle du travail conventionnel. Cependant il s’en distancient à plusieurs niveaux. Comparons ces dimensions en soulignant les similitudes et les différences. Aussi bien au niveau du travail conventionnel qu’au niveau du travail non-conventionnel l’élément motivationnel est indispensable. Dans le cas de l’engagement homosexuel dans la lutte contre le VIH/sida, la motivation est de type identitaire et non financière. Néanmoins, elle ne constitue pas pour autant une motivation de qualité inférieure ou moins engageante que celle constituée par le salaire. Ce type de travail s’insère dans un réseau d’échange non monétaire. Nous savons par contre que selon le paradigme économique ce qui motive un salarié au travail c’est le payement de ces prestations. La religion protestante d’abord (Weber, 1972) et l’idéologie du travail ont néanmoins mis l’accent sur le côté réalisation de soi intrinsèque au travail. D’autres valeurs d’ordre moral ou psychologique motiveraient ainsi le travailleur salarié. Il est important de ne pas occulter cet aspect. Il serait en effet reducteur de défendre l’hypothèse que le salaire constitue la seule motivation du travail rémunéré. Néanmoins, cette rémunération demeure un élément incitateur indispensable et suffisant pour opérer une différenciation entre conventionnel et non-conventionnel.

Le deuxième exemple nous montre qu’il existe aussi bien dans le conventionnel que dans le non-conventionnel une structure organisationnelle apte à garantir la régularité du déploiement des activités. Le travail gratuit est lié à une organisation sociale, c’est-à-dire à une forme de réification d’action collective. Nous avons vu avec l’exemple des AA que les structures de gestion du bénévolat sont à priori démocratiques. Ceci s’explique par la nécessité de rapprocher tous les membres des décisions de l’organisation et d’éviter ainsi un désengagement consécutif à une non identification dans les lignes d’action de l’organisation. Ce principe est très diffus mais il est aussi critiqué à cause des ressources en temps qu’il requière. Il implique en effet un investissement d’énergies supplémentaires sous formes de réunions, discussions, etc.

Enfin, l’exemple de la deuxième ville nous montre pourquoi le travail non-

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conventionnel est nécessaire du point de vue sociétal. Comparé au travail conventionnel les éléments d’intégration sociale sont davantage présents que les éléments d’intégration systémique (Lockwood, 1977). En d’autres termes, cela signifie que contrairement au salariat, le travail non-conventionnel ne reproduit ni des éléments du marché ni des éléments de technocratiques. Il se développe au niveau social sur la base de valeur identitaires et culturelles qu’il redistribue au même titre que de la solidarité (cf. tableau 1).

Tableau 1: Différences entre travail

conventionnel et non-conventionnel

Dimensions Travail conventionnel Travail non-conventionnel

Motivation prioritairement le salaire prioritairement l’identité

(accessoirement l’identité professionnelle)

Organisation prioritairement hiérarchique prioritairement démocratique

Société financements, investissements Solidarité et services

non commercialisables

IV

Notre analyse a souligné deux faits marquant la fin de ce siècle. D’une part nous avons essayé à mettre en évidence qu’il y a renaissance du travail non- conventionnel grâce à une société civile qui veut se libérer des impératifs systémiques, mais aussi grâce à la bienveillance d’un Etat social qui cherche à se régénérer et d’un marché de l’emploi toujours plus sélectif et globalement plus restreint. D’autre part nous réalisons que ce travail non-conventionnel intervient dans des conditions et avec des compétences spécifiques qui font de lui une réponse à des phénomènes de société et qui peuvent être résumés avec les expressions d’atomisation du vécu, d’anomie sociale et de crise de sens (Beck/Gernsheim 1994). Ces termes inventés pour décrire des phénomènes liés à l’affaiblissement de la cohésion sociale dans nos sociétés - ou comme dans les termes de Robert Castel (1989) au risque d’éclatement du social - sont aussi les indicateurs vers lesquels s’oriente le travail non-conventionnel.

Comme nous avons essayé d’illustrer, le travail non-conventionnel renforce les liens entre les individus par le biais de l’acte de solidarité exprimé dans cet engagement. En outre, le travail non-conventionnel intervient quand aucun autre acteur ne se sent plus responsable ou compétent. L’engagement mobilisant des valeurs communautaires et, plus en particulier, le travail non- conventionnel organisé, ajoutent ponctuellement des éléments de liaison qui s’opposent aux forces de désagrégation. Nous utilisons le verbe ajouter car il existe d’autres instances de création de cohésion telles que l’action sociale étatique existent. Cependant ces activités seules ne sont pas suffisantes. Le travail non-conventionnel est en effet essentiel parce qu’il oeuvre dans des conditions où l’efficacité et l’efficience d’une action étatique sont minimales et dans des secteurs non lucratifs pour les entreprises privées.

Ces motifs, ainsi que le poids effectif du travail non-conventionnel dans nos sociétés, nous poussent à réfléchir sur la question d'une majeure

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stabilisation de ce type de travail. Nous aimerions tout d’abord insister sur le fait que le travail non-conventionnel est déjà relativement stable à cause de la motivation particulière qu’il mobilise et à cause de la régularité organisationnelle dans laquelle il est déployé. Néanmoins, si nous considérons son rôle sociétal, nous pensons que des mesures de stabilisation ultérieures sont à prendre en considération non seulement afin d’en garantir l’acquis, mais aussi pour augmenter ses chances de développement. En d’autres termes, s’il est légitime d’aborder la problématique du soutien au travail salarié et à la réinsertion des chômeurs, alors il devrait être aussi normal d’affronter le problème de la légitimation des mesures de stabilisation du travail non- conventionnel et de l’insertion en son sein. Sa relative gratuité - en échange d’un produit incommensurable mais sans doute important - l’a toujours tenu à l’écart dans les discussions sur l’insertion au monde du travail. Cette mise à l’égard s’est effectuée car d’une part on a sous-estimé sa valeur et d’autre part à cause de l’hégémonie du référentiel “travail salarié” dans le débat politique et social.

Quelles mesures de stabilisation sont-il envisageables? Dans ce papier exploratoire nous aimerions, plus que promouvoir un programme spécifique, présenter et discuter quelques propositions qui ne sont pas harmonisées entre elles. Ainsi nous pouvons esquisser une image de la discussion en cours sur cette problématique spécifique et indiquer quels choix sont possibles. Pour présenter ces mesures nous reprenons notre structuration à trois niveaux en parlant d’abord de la motivation (a), ensuite du niveau organisationnel (b) et enfin du secteur du travail non-conventionnel (c).

a) La motivation qui pousse à s’engager dans le travail non-conventionnel est, comme nous l’avons reconstruit, identitaire ou communautaire. Cette motivation ne peut pas être renforcée. Elle existe ou elle n’existe pas. Certes, des programmes de promotion d’une activité bénévole - telle qu’elle est entreprise par exemple par la Croix Rouge - peuvent sensibiliser des gens qui auparavant n’avaient pas pensé à cette possibilité d’engagement bénévole.

Mais nous pensons que le renforcement de la motivation ne doit pas s’attaquer à la création d’une identité mais plus simplement aux conditions plus au moins favorables de la déployer. Certes, il est nécessaire de créer une image publique moins poussiéreuse du travail non-conventionnel en le rendant au mois équivalent, du point de vue de sa contribution sociétale, au travail salarié (Heinze et al. 1988: 171). Ceci pourrait se faire par des campagnes de sensibilisation de la population. Mais nous ne pensons pas quil s’agisse là d’un problème majeur.

Nous pensons plutôt que le problème de son image est lié à la relation concrète qui s’est instaurée entre travail conventionnel et travail non- conventionnel. Le fait absurde que le travail salarié soit par exemple en concurrence avec le travail non-conventionnel - sans que son importance pour la société soit éclairée -, montre que la limitation du second pourrait renforcer le premier. Cette hypothèse relativement ancienne - pensons aux thèses de Oskar Negt (1984) ou de André Gorz (1983) - peut sans doute être détaillée.

Différentes mesures sont pensables: la réglementation du point de vue d’une sécurité sociale du travail non-conventionnel facilitant le renoncement partiel à une activité salariée (fonds de pension combinés etc., voir Heinze et al.

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1988: 224), l’introduction de forme de subventions de cette activité par des salaires symboliques qui pourraient être des bons donnant droit à un service ou à une contribution matérielle. C’est par exemple possible par le biais d’un élargissement du système des chèques services (Lebrun et de Selys 1994), mais aussi par des possibilités de diminution des charges fiscales en fonction des heures de travail non-conventionnel fournies, ou encore par des formes d’allocation universelle permettant une gestion facilitée du travail non- conventionnel. Soulignons que cette dernière mesure - au même titre que la reduction du travail - ne s’occupe pas, contrairement aux autres propositions, de la stabilisation de la motivation au travail non-conventionnel.

b) Au niveau des efforts organisationnels. la mesure la plus diffusée est la création d’un statut juridique spécial pour les organisations sans but lucratif Cette mesure les libère de l’imposition étatique. De plus, des aides directes peuvent être données à ce niveau d’action par le biais des systèmes différenciés de subventions qui lient l’action de ces organisations à la programmation étatique. En outre, dans certains contextes, tels que les Etats- Unis, la culture du philantropisme privé permet à ces organisations de mobiliser assez facilement par des activités de found raising des donations - qui peuvent être déduites de la déclaration d’impôt des donateurs. Le développement d’un partenariat entre public et privé non profit pourrait certainement renforcer cette base organisationnelle au niveau de certains travaux non-conventionnels. Soulignons néanmoins qu’à côté de ces mesures assez largement répandues dans les pays occidentaux - mais naturellement encore à renforcer - nous pouvons aussi imaginer d’autres dispositions telles que l’octroi de certains droits de consultation ou encore par la création de parlements du non profit. Telles sont par exemple les tendances en Belgique ou en Italie (les consulte del volontariato) Ces structures n’ont pas comme unique fonction la simple augmentation de la reconnaissance publique des associations, mais elle permettent également d’accéder aux informations sur les changements sociaux en cours dans les communautés et chez les groupes que ces organisations représentent.

c) Pour stabiliser le rôle dans la société du travail non-coventionnel il faut certainement avoir recours aux mesures présentées jusqu’ici ou, plus précisément, à un mélange déterminé de ces mesures. Au niveau de la société, leur rôle pourrait ultérieurement se renforcer si un changement des référentiels d’action étatiques était promu. Au début des années quatre-vingt, dans les grandes villes, l’action des gouvernements néo-convervateurs instaurait une tolérance envers les lieux d’action non-conventionnel touchant en premier lieu les activités culturelles dites alternatives. Cette tolérance de nature instrumentale - le but étant de résoudre le problème de la protestation juvénile et parallèlement de poursuivre une politique de modernisation - s’est transformée vers la fin des années quatre-vingts par l’action de certains gouvernements sociaux-démocrates en une sensibilité accrue envers ce type de travail et d’investissement (Rüegg 1996). C’est surtout la réflexion communautaire et son courant pratique (Etzioni, 1973) qui, en agissant en tant que consultant de ces gouvernements, a ouvert cette voie. La question que

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certains gouvernements se posaient n’était donc plus celle qu’on peut formuler ainsi: qu’est-ce que l’Etat doit faire? - on se réfère ici à la problématique de l’Etat social planificateur. Elle n’était non plus la suivante: peut-on se décharger de ce problème? - c’est la problématique des gouvernements libéristes. En fait, la nouvelle problématique pouvait être résumée avec cette question: est-ce qu’il existe une alternative communautaire à un problème concret? Cette manière de penser, propagée par des communautaires tels que Amitai Etzioni et appuyée au niveau pratique dans les gouvernements de Bill Clinton ou de Romano Prodi ainsi qu’au sein de la social-démocratie allemande (Scharping 1995) reflète exactement cette sensibilité nouvelle envers le travail non-conventionnel. Elle essaye de lui attribuer un rôle plus important et une fonction reconnue au niveau des formulations des réponses apportées généralement aux problèmes de nos sociétés.

C’est évidemment dans une action renouvelée de l’Etat social que ces propositions s’insèrent (Bovay et al. 1995: 306; Evers et al. 1989: 199). Le défi que l’efficacité du travail non-conventionnel pose à toute organisation traditionnelle de notre société est de taille. La tradition, caractérisée par l’orientation dominante au travail salarié et par la prétention de savoir des Etat sociaux est remise en question. Cette problématique demande des approfondissements ultérieurs Nous espérons toutefois, que dans cette réflexion nous sommes parvenus à indiquer quelques directions à suivre.

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