Thesis
Reference
La privatisation du système scolaire chilien: étude de cas sur l'école privée subventionnée pour des populations défavorisées
REYES CAYUL, Ignacio Eduardo
Abstract
Cette étude porte sur les formes actuelles de privatisation de l'éducation. À cet égard, la notion de qualité de l'éducation émerge comme la manifestation la plus complète de privatisation. A partir de ce premier questionnement, nous avons focalisé notre recherche sur sept écoles appartenant aux trois communes de Santiago du Chili. Nous avons appliqué des entretiens semi directifs à des directeurs, des enseignants et des parents d'élèves, afin de connaître les perception sur la qualité de l'éducation, la gouvernance, le leadership et le test standardisé national, SIMCE. De même, nous avons analysé les scores SIMCE de seize élèves par école, en contrôlant si le revenu par ménage et la scolarité de la mère peuvent expliquer le score ; et, si à partir de cette corrélation, il y a des différences entre les écoles municipales et les écoles privées subventionnées.
REYES CAYUL, Ignacio Eduardo. La privatisation du système scolaire chilien: étude de cas sur l'école privée subventionnée pour des populations défavorisées. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2018, no. FPSE 723
DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:115789 URN : urn:nbn:ch:unige-1157894
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:115789
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Section de des sciences de l’éducation
Sous la direction de Abdeljalil Akkari Mentionner si nécessaire le co-directeur et/ou cotutelle
TITRE DE LA THESE
(absolument conforme à l’imprimatur)
………
……… La privatisation du système scolaire chilien: étude de cas sur l'école privée subventionnée pour des populations défavorisées ………..…………
(éventuellement + que 3 lignes)
THESE
Présentée à la
Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève
pour obtenir le grade de Docteur en des sciences de l’éducation
par
………Ignacio Eduardo REYES CAYUL………
(prénoms en minuscule ; nom en majuscules)
de
…………Chili, San Bernardo………..
(pays d’origine, si Suisse mentionner le canton)
Thèse No … 723 … GENEVE
……Décembre 2018……
(Mois, Année)
………11-328-275……..
(numéro d’étudiant)
La privatisation du système scolaire chilien: étude de cas sur l'école privée subventionnée pour des
populations défavorisées
Ignacio Eduardo Reyes Cayul
Directeur:
Abdeljalil Akkari
Jury:
Abdeljalil Akkari, Director;
Alejandra Falabella Mylene Santiago Joaquim Dolz-Mestre Frédéric Yvon
Ginebra, le 11 de décembre 2018
Introduction
La privatisation du système scolaire chilien : une étude de cas sur la présence d'écoles privées subventionnées dans les secteurs pauvres. Nous traitons des formes actuelles de privatisation de l'éducation, en particulier le concept de la qualité de l'éducation. A partir de cette première question, nous nous concentrerons sur sept écoles des communes de Quilicura, Recoleta et La Pintana, Nous avons appliqué des entretiens semi directifs à des directeurs, des enseignants et des parents d’élèves, pour discuter de leurs points de vue sur ces concepts et comment ils se manifestent dans leurs établissements respectifs ; De même, nous avons analysé les scores SIMCE de la sixième année de l’enseignement primaire. À partir d'un échantillon de seize élèves par école, ainsi que le revenu par ménage et la scolarité de la mère.
Nous avons fait une comparaison par école visant à contrôler si le score SIMCE est expliqué par la composition socio-économique d'une partie des élèves et familles de ces écoles ; et, si à partir de cette corrélation, il y a des différences entre les écoles municipales et les écoles privées subventionnées.
Le lien privatisation-qualité de l'éducation tend à donner une charge de valeur différente à l'un et à l'autre (en général, la privatisation génère des positions pour et contre ; la qualité de l'éducation, pour sa part, est largement acceptée, au point de lui donner un caractère de neutralité dans sa formulation).
De la même manière, en matière de gouvernance, nous avons attribué cette notion à une autre forme de privatisation de cette époque. Au Chili, nous avons assisté à une prolifération importante d'écoles privées subventionnées, concentrant la majorité des écoles primaires et secondaires entre les mains de fournisseurs privés. Lorsqu'on parle de privatisation, la première définition est celle de la propriété d'un service et/ou d'un bien ; cependant, d'autres formes endogènes apparaissent : la manière de gouverner, gérer, diriger et orienter l'institution selon critères d’excellence et de performance.
Le résultat de cette recherche nous dira que la qualité de l'éducation est un concept qui vit et règne dans la représentation des directeurs d'école, des enseignants et des parents d’élèves.
Son importance est utilisée pour décrire des actions que nous n'aurions pas pensées auparavant. Ainsi, la protection de l'enfance, l'affection, les relations interpersonnelles qui se produisent dans l'école entre les membres de la communauté éducative sont attribués comme
des démarches de qualité. De cette manière, la qualité de l’éducation détermine directement la gouvernance, le leadership ainsi que les résultats scolaires. Parler de la bonne gouvernance signifie, la qualité de la gouvernance d’une école ; de même, avoir su leadership signifie la qualité du leader face à son institution. Les scores, les tâches effectuées par un professionnel de l’éducation sont aussi expliqués par la qualité de l’éducation. Cette idée nous fait penser que la ductilité conceptuelle de la qualité nous permet de réfléchir à la définition du public et du privé devenus des terminologies discutables ou relatives.
Problématique
Cette étude a souhaité entrer dans les significations des membres des quatre écoles privées subventionnées les écoles publiques (municipales) les plus proches des écoles privées subventionnées sélectionnées sur trois formes de privatisation, à savoir, la qualité de l’éducation, la gouvernance et le choix des parents.
Le système scolaire conçoit la qualité de l’éducation comme modèle global ayant comme pilier le Test SIMCE (Système de mesure de la qualité de l’éducation) ; cette structure comporte des paramètres de performativité, de compétition, de standardisation. Au niveau de la gouvernance, du leadership, de la gestion. Au niveau du choix de l’école, les parents d’élèves assument comme choix rationnel, les résultats obtenus par l’école ainsi que des références formulées à l’aide des paramètres déjà mentionnés. Ainsi, la liberté individuelle exprimée dans un ordre spontané (le marché scolaire).
En outre, les membres de ces écoles situées dans des quartiers défavorisées et/ou en banlieue envisagent ces formes de privatisation basées sur la qualité comme grand argument permettant sortir de la condition démunie et entrant dans l’arc du progrès civilisateur (Sortir de la pauvreté, suivre des études tertiaires, sortir de la banlieue en s’installant au centre-ville).
Par ailleurs, la privatisation, peut évoquer plusieurs concepts, à savoir, la propriété privée, le transfert des ressources publics envers des fournisseurs privés ; o bien, la mise en œuvre de concepts importés de l’entreprise.de cette manière, la privatisation des systèmes scolaires est caractérisée selon deux catégories :
1. Privatisation de l’éducation ou exogène (Transferts des écoles publiques envers des propriétaires privés ; ouvertures des écoles privées ; frais de scolarité pris en charge par les familles…) ;
2. Privatisation en éducation ou endogène (sous-traitance des services, importation des modèles de gouvernance, démarches de qualité, labellisation des services offerts, concurrence entre écoles, pays…).
Toutefois, lorsque nous nous référons à la privatisation, nous devons prendre en compte trois dimensions que permettront de mieux comprendre son émergence tant à échelle mondiale qu’à l’échelle locale, au Chili.
Dimension I: L’essor du libéralisme est le déclencheur de la privatisation. Hibou (1999).
Au Chili, l’événement déclencheur est la dictature militaire (11 Septembre 1973 au 11 Mars 1990). Cette période entraîne une proposition nette sur l’essor de la privatisation : pour privatiser, il est nécessaire d’avoir un État fort. (Jocelyn-Holt, 2012). Ce régime civico- militaire a conçu un État qui contrôle l’économie, la sécurité interne et la défense nationale ; les trois pouvoirs de l’État, les médias, la culture y compris le système éducatif.
A ce propos, en 1981, le gouvernement lance une réforme totale destinée à la transformation du système éducatif : les mesures impliquent un financement à la demande (voucher individuel par élève) ; le transfert des lycées professionnels fiscaux envers les organisations entrepreneuriales. L’organisation des écoles selon un quasi-marché scolaire, c’est-à-dire, la compétition directe entre écoles pour attirer les meilleurs élèves, encourageant ainsi le libre choix de l’école de la part des parents ; la délégation des écoles publiques – fiscales – envers les municipalités, entre autres dispositifs.
Dimension II: La libération du marxisme.
Les réformes de l’État, le contrôle des médias d’information et culturels ont été introduites selon l’argument de reprendre la marche vers la modernité : la société chilienne a été construite selon les valeurs occidentalo-chretiennes. Le marxisme incorporé par l’Unité Populaire (1970-1973) représentait la menace contre ces valeurs. Au niveau de l’éducation, atteindre la scolarisation massive deviendra un fait réel seulement par le biais de la liberté individuelle manifestée dans le libre choix. Les réformes du système éducatif possèdent donc
une composante civilisatrice : sortir du sous-développement et de la pauvreté par l’éducation, la liberté d’entreprise et l’encouragement de la liberté individuelle. (Chicago boys, 1974 ; Friedman, 1990 ; Von Mises, 1949).
Dimension III : La privatisation de et en éducation
Il s’agit de deux variations du même concept : dire Privatisation de l’éducation renvoie à l’idée du transfert de la propriété ou bien public envers un fournisseur privé ; de même, dire Privatisation en éducation signale la mise en œuvre des concepts ou pratiques importés de la culture de l’entreprise dans des institutions publiques. Bien que ces deux variations de la privatisation puissent être différenciées l’une de l’autre, la mise en œuvre des deux dans un dispositif formel (par exemple, dans une école primaire) n’est pas nettement visible. La privatisation de et en correspondent donc à un ensemble de dispositifs ou formes entrecroisés les uns avec les autres. Ainsi, si, par exemple, à une école privée, l’immatriculation est gratuite pour les familles à faible revenu mais à condition de maintenir de bons résultats pendant l’année scolaire. A ce niveau, l’école privée représente une forme de privatisation plutôt exogène (ou de l’éducation) ; la gratuité correspond plus à un aspect associé historiquement à la sphère publique ; et, pour finir, l’octroi de cette gratuité est dispensé sous condition d’un résultat mesurable ce qui renvoie à une forme de privatisation plutôt endogène (ou en éducation). Cet exemple est facilement transposable à des contextes majeurs (un état- nation ; une région géographique ; mais aussi à échelle locale, une école, une commune). La privatisation possède donc une composante molaire et moléculaire (Deleuze, & Guattari, 1978) qui agit en parallele et en connexion permanente, de sorte que les systèmes éducatifs deviennent un paquet emmêlé de relations de pouvoir (Grosfoguel, 2006) ; agissant non hiérarchiquement mais plutôt comme une hétérarchie des institutions resautées (Castro- Gómez,2007) : cette caractérisation reçoit le nom de hybridation ou brouillage de frontières public-privé (Vinokur, 2007).
La privatisation de et en éducation doit être observé comme l’essor du libéralisme en termes de la macro politique mais aussi dans la relation des sujets avec ces dispositifs et la façon dont les formes de privatisation sont in-corporés par eux-mêmes. Ce dernier prisme du phénomène provoque des contradictions et hybridations plus marquées (par exemple.
Comment définir un individu qui est pour l’éducation publique majoritaire mais au même temps qui la conçoit dans un cadre de compétition entre établissements scolaires ?).
Les quartiers défavorisés
Parler des quartiers défavorisés est, avant tout, une construction géographique de la ville qui suit des caractéristiques singulières du contexte. La ville de Santiago du Chili prend deux constats de base qui rendent forme aux quartiers défavorisés :
Constat I : La caractéristique historique principale de la population au Chili est l’hétérogénéité (Aedo-Richmond, 2000) ; et,
Constat II : La formation de la banlieue est un projet politique, historique qui dresse la cartographie de la Région Métropolitaine de Santiago. La séparation des populations est l’axe principal. Les distinctions Centre-Périphérie ; Barrios Altos – Barrios bajos marque les limites entre les populations favorisées et défavorisées, aisées et pauvres. Les noms de la séparation sont très variés dans l’histoire : le Ceinture sanitaire, arrabales, poblaciones callampas, déplacements urbains, ghettos, blocks, etc.
Les gens qui se trouvent dans la périphérie cohabitent irrégulièrement avec la société et ses institutions. Dans cette détermination, l’école émerge comme une institution qui légitime (Sanchez-Mazas et al., 2018). Elle a un caractère de massification, uniformité ou unité et obligatoire : tout le monde doit y aller car il s’agit d’un projet national.
Après l’école, l’in-corporation dans l’axe Capital-Travail (Quijano, 2000). Le système éducatif prépare les gens comme forcé du travail qui entre dans le marché de l’emploi.
Néanmoins, l’inadéquation entre le nombre d’effectifs scolarisés et les places disponibles entament une précarité qui renvoie à une marginalisation structurelle (Quijano, 2000);
Ainsi, les formes de travail informel montrent une grand diversité d’un marché périphérique : la vente de produit dans la rue, emploi sans contrat, occasionnel (un pololo), illégal, entre autres.
De cette manière, être défavorisé représente une condition hybride, un pôle marginal ou une hétérogénéité structurelle (Quijano, 1964) à plusieurs visages :
- Vulnérabilité : insécurité et impuissance ; - Pauvreté : revenus insuffisants ;
- Marginalisation : chômage de longue durée, Ni Ni, foules surnuméraire hors système ; - et/ou au-delà des grands pôles mondiaux de production (Von Mises, 1949) ;
- Ségrégation : pas d’interaction entre groupes, séparés géographiquement.
Le pauvre. Est un autre qui se dévoile comme un autre, dans son otredad qui le place hors du centre et hors standard de vie normale du sujet occidentalo-chretien. A ce-moment-là, la marginalisation structurelle devient aussi l’extériorité (l’au-delà) de la totalité (du système, du statu quo, de la ville, du centre). (Dussel, 1996).
Cadrage théorique
Processus de privatisation du système scolaire chilien
Le système scolaire chilien a vécu un changement significatif depuis les quatre dernières décennies. Les réformes entreprises pendant la dictature militaire ont mis l’accent sur toute une gamme des politiques éducatives visant la privatisation. A cet effet nous mentionnerons les quatre piliers les plus significatifs de ce processus, à savoir, l’ouverture des écoles privées subventionnées par l’état ; la Municipalización des écoles publiques ; le financement et la mesure des résultats scolaires.
L’ouverture des écoles particulares subvencionadas a été déjà prévu dix ans avant 1981 lorsque la dictature militaire a consacrée dans sa définition, l’émergence des sostenedores o coopérateurs du rôle éducateur de l’état (Almonacid, 2004). La demande de scolarisation de base de la population a été canalisée à partir d’une ouverture croissante des écoles privées financée par l’état et la mise en place d’un (des) quasi – marché (s) scolaire (s), qui en effet, regroupe un ensemble des dynamiques de compétition entre écoles basée principalement par la performance des écoles dans enquêtes standardisées. Ce changement a été complété par la délégation des écoles publiques envers les 345 municipalités du pays, ce processus a été connu comme Municipalización (Soto Roa, 2003).
De cette manière, cette nouvelle relation entre l’état et les privés s’est matérialisé au niveau d’un financement inédit : la modalité de vouchers individualisés par élève ou unité de subvention qui était versé dès que l’élève était inscrit dans un établissement avec la
particularité que si la famille décidait de changer d’école, le voucher se versait dans le nouveau centre scolaire. Ce modèle appelé financement à la demande reste jusqu’à maintenant dans le système scolaire chilien. Les écoles municipales se financent de la même manière. Une autre forme de financement s’est ajouté en 1995 avec la mise en œuvre du Financiamiento compartido, des frais de scolarité demandés aux familles de la part des écoles privées subventionnées et des processus de sélection des élèves selon les résultats.
Ainsi, les quasi–marchés scolaires au Chili s’inscrivent dans la conception de liberté d’enseignement, laquelle a deux sens, la liberté d’ouvrir des écoles et le libre choix de l’école.
Ces deux idées, consacrées dans la constitution chilienne de 1980, relie, d’une part, l’ouverture des écoles privées (l’offre) et le choix des parents (la demande).
Le quatrième pilier c’est la mesure des résultats. En 1988, le Sistema de Medición de la Calidad de la Educación, SIMCE, un test standardisé qui évalue les apprentissages des élèves de quatrième, sixième, huitième de l’enseignement primaire ou enseñanza básica ; et, seconde de l’enseignement secondaire ou enseñanza media ; en Mathématique, lecture – écriture et sciences. Ces trois tests concernent à toute la population scolaire. Les résultats se présentent au niveau des établissements et non le score par élève. Ils sont publiés depuis 1995.
Système d’assurance de la qualité
L’ensemble des politiques de privatisation fondées pendant la dictature militaire et continuées durant les gouvernements de centre-gauche ont été réexaminées à partir de 2006, à cause des manifestations des étudiants de l’enseignement secondaire (la revolución de los pingüinos). La mise en place d’un système dit d’assurance de la qualité a réuni dans une forme perfectionnée voire définitive, la totalité de politiques de privatisation. Sous un angle de privatisation endogène et du brouillage de frontières public – privé. Lorsque nous parlons de formes endogènes de privatisation, nous faisons référence à tous les mécanismes, pratiques et conceptions importés de la sphère privée envers les institutions publiques. Cette forme se développe à l’intérieur de l’organisation. Le brouillage des frontières émerge par la suite de la privatisation endogène car il s’agit du transfert des instruments conçus tant dans la sphère privée que la sphère publique. Ainsi, le système scolaire chilien a prôné ces deux conceptualisations de la privatisation. D’une part, les écoles municipales incorporent de plus
en plus des dynamiques d’accountability et de standardisation de tous les processus scolaires.
D’autre part, certaines écoles privées subventionnées ont pris en charge, dans des contextes de vulnérabilité socio – économique, la scolarisation de l’élève en difficulté voire marginal.
Un objectif associé historiquement à l’action de l’état ; néanmoins, depuis les dernières décennies cet objectif est devenu une affaire des écoles privées.
Dans cette condition, le système d’assurance de la qualité est une politique publique concrétisée en 2011. En termes concrets, ce système cible la qualité de l’éducation comme un ensemble de modèles de standardisation de processus, fonctions, matériel et pratiques tant pour les élèves - C’est le cas du test SIMCE - que des directeurs des écoles et des enseignants - c’est le cas du Marco para la buena dirección et Marco para la buena enseñanza et aussi la evaluación docente- (Falabella, 2015). Dans cette perspective, le système d’assurance de la qualité s’oriente vers des procédures performantes pointant des résultats concrets, mesurables et comparables par un organisme supra-évaluateur. Ce système a créé des nouveaux organismes publics chargés de l’évaluation des établissements et cadres administratifs et enseignants, à savoir, l’Agence de la qualité de l’éducation et la Superintendencia de l’éducation.
Le modèle éducatif chilien a été pensé sur une logique d’évaluation permanente des productions scolaires mesurées dans des tests standardisés. Le SIMCE est finalement un résumé d’une standardisation accrue de presque tous les domaines de l’école : administration, pratique enseignant, formation des enseignants, curricula, et détermine aussi une organisation des quasi –marchés scolaires selon les écarts dans les moyennes SIMCE des écoles suivant une corrélation avec les écarts socio –économiques de la population.
Extériorité du système, marginalisation
L’extériorité du système représente la réalité dans l’altérité où un ensemble des êtres ou ontologies se trouvent au-delà de la réalité réelle qui ne les considère ni le protège par sa loi car cette altérité ne possède le même statut. Enrique Dussel (1977) commence sa philosophie de la libération par nous dire comment la modernité coloniale a signalé à l’indien comme un non être, qui ne rentre pas dans l’ordre naturel établi. L’extériorité représente toutes les ontologies méprisées par le centre global-national (l’indien-ne, le-la pauvre, l’immigrant-e,
le chômeur-euse de longue durée), mais aussi les savoirs, cultures, habitudes non mesurables ni performantes et bien entendu, à l’intérieur de l’école, l’élève non performant.
Du point de vue des théories de la marginalisation, la conformation de la población prend son origine dans la propre organisation urbaine des villes latino-américaines comme reflet de la division des classes sociales: la construction rapide des centres au détriment des périphéries était une façon de localiser et de classer ses habitants1. L'éducation dans le modèle capitaliste périphérique se manifeste principalement comme le produit rationalisé et moderne de la connaissance conçue au centre (mondial et national). Par conséquent, leur conception et leur organisation commencent au centre, puis se déploient vers la marge des sociétés. L’école située dans des zones marginalisées est tiraillée entre la justification des faibles performances par le biais des mauvaises habitudes des pauvres, ce qui explique leur condition ; et, un regard de marginalisation dépendante, c’est-à-dire, une population qui participe dans le système (scolaire et productif) dans un logique constante de sous-développement (Quijano, 1971), une sorte de revers ou verso de la réalité acceptée.
Tensions perçues par les enseignants des écoles privées subventionnées et municipales Cette partie de notre communication portera sur la restitution des résultats de recherche issus des entretiens semi – directifs aux enseignants d’espagnol et mathématiques de sept écoles.
Nous présenterons une restitution de quelques résultats d’une étude qui aborde le processus de privatisation dans des quartiers défavorisés à la Région Métropolitaine de Santiago2. À cet effet, nous avons réalisé des entretiens semi – directifs aux enseignants d’espagnol et mathématiques de sept écoles situées dans trois communes au nord, centre et sud de la région où les élèves proviennent des différentes poblaciones. Pour commencer, nous allons montrer les principales représentations sur l’enquête SIMCE des enseignants des écoles des quartiers défavorisés ; ensuite, la qualité de l’éducation ; et pour finir, le discours sur la población.
Nous regrouperons des idées issues des entretiens. Nous les avons organisées selon deux groupes : écoles privées subventionnées et écoles municipales.
1 Il ne faut pas oublier que la marginalisation existe également au niveau mondial, où le Nord mondial
constitue le centre moderne et la périphérie de ce continent global de la planète (Les travaux de Quijano, 1968 et Nun, 2001, constituent des références indispensables).
Méthodologie
Écoles sélectionnées :
- Deux écoles privées subventionnées et une école municipale de la Commune de Quilicura ;
- Une école privée subventionnée et une école municipale de la Commune de Recoleta ; - Une école privée subventionnée et une école municipale de la Commune de La
Pintana. ;
Méthodologie qualitative pour les questions de recherche 1 et 2
Entretiens semi-directifs aux directeurs et enseignants d’espagnol et mathématiques ; et aux parents d’élèves
La justification de la technique de recueil de données se penche sur le fait d’élargir voire approfondir le cadre conceptuel qui définit nos trois formes de privatisation sélectionnées.
Hernandez Sampieri (2006) signalent que les entretiens semi directifs donnent de la profondeur, dispersion, richesse dans l’interprétation, contexte, expériences uniques, etc.
Au niveau de la structure de l’analyse des entretiens, nous avons organisé les données selon les critères suivants :
- Type d’école : Écoles privées subventionnées – écoles municipales ; - Type d’interviewé : Directeurs – enseignants – parents d’élèves ; - Concepts : Qualité, Gouvernance, Choix de l’école ;
Étapes de l’analyse des entretiens : Codage et catégories - Enregistrement
- Transcription
- Sélection de paragraphes selon unités thématiques ou codes ; - Regroupement des codes dans des catégories majeures ; - Outils employés : Logiciel Nvivo
Questions de recherche Méthodologie Stratégie de recueil de données Quelles sont les motivations des parents
issus de milieux défavorisés qui choisissent l'école privée subventionnée au Chili?
Qualitative Entretiens semi-directifs aux parents d’élèves
Existe-il des différences entre école privée subventionnée et école publique municipale, au niveau de la qualité de l’éducation et la gouvernance scolaire?
Qualitative
Entretiens semi-directifs aux directeurs et enseignants d’espagnol et
mathématiques
Si on tient compte du niveau socio- économique et du niveau de scolarité des parents, existe-il des différences significatives au niveau des performances des élèves de la sixième année du primaire (en lecture-écriture, mathématiques) dans les enquêtes SIMCE entre l’école privée subventionnée et l’école publique municipale?
Quantitative
Bases de données test SIMCE 2016 : - Score SIMCE lecture et mathématiques sixième degré. Échantillon aléatoire de 16 étudiants par école ; - Questionnaires socio-
économique pour les parents d’élèves :
o Revenu mensuel par famille
o Niveau scolarité mère
Méthodologie quantitative
Objectif principal : Déterminer si le revenu mensuel de la famille ainsi que le niveau de scolarité de la mère peuvent expliquer les scores SIMCE de lecture et mathématiques.
Formule utilisée : Coefficient de corrélation ;
Objectif secondaire : déterminer les profils socio-économiques, les différences et/ou ressemblances internes des élèves et familles sélectionnées, tant au niveau du type d’école (Privée subventionnée – municipale) qu’au niveau des communes.
Formules utilisées : Moyenne ; Écart type, Dispersion
Les seize élèves sélectionnées est dû à la quantité minimale de cas ayant toutes les variables sélectionnées dans une école.
Nom de la variable Description Type de variable Score SIMCE
Mathématique
Groupe de 16 élèves de
sixième année Numérique-discrète;
dépendante Score SIMCE lecture Groupe de 16 élèves de
sixième année
Numérique-discrète;
dépendante
Revenu par famille
Réponse à la question: Dans un mois normal, parmi ces
rangs, quel est la quantité totale de toutes les personnes qui reçoivent un revenu dans la famille de élève? Choix
parmi 15 rangs
Numérique-discrète;
indépendante
Niveau éducatif de la mère (Tutrice)
Réponse à la question:
Jusqu’à quel niveau éducatif êtes-vous arrivé?
Choix parmi 20 possibilités
Numérique-discrète;
indépendante
Type de relation familiale tuteur-tutrice
Réponse à la question:
Quelle est la relation familiale avec l’élève?
Numérique-discrète;
intervenante
Tuteur, tutrice de l’élève
Réponse à la question: êtes- vous le tuteur, tutrice de
l’élève?
Numérique-discrète;
intervenante Numéro
d’identification de l´élève
Identifiant unipersonnel pour
le SIMCE Numérique; intervenante Numéro
d’identification de l´école
Code de l’école Numérique; intervenante
Questions de recherche et résultats Question de recherche 1
Quelles sont les motivations des parents issus de milieux défavorisés qui leur poussent à choisir l’école privée subventionnée au Chili?
Dans la question de recherche 1, nous avons approfondi le choix des écoles par les familles des secteurs pauvres de la Région Métropolitaine. Notre but a été d’explorer ce thème central du système scolaire chilien et de la recherche en sciences de l'éducation. Certaines idées qui émergent après notre analyse sont basées sur la multiplicité des facteurs qui influencent le choix de l'établissement, tant au niveau formel, académique, qu'humain et intersubjectif, des liens qui ont été évoqués par les parents d’élèves interviewés. Ce dernier élément révèle que l'argument initial qui parle d'un choix rationnel et éclairé sur le critère SIMCE et qui a été conçu par le quasi marché scolaire tend à ne pas être suffisant pour expliquer les différentes raisons qui motivent les familles à choisir l'école.
Dans les écoles privées subventionnées, nous apprécions généralement une identification avec l'école, de la part des parents d’élèves interrogées, ils ont délimité rapidement la différence avec d'autres établissements scolaires, généralement proches géographiquement.
Cette différenciation prend comme critères la demande de l'école, la discipline interne et une
formation visible aux valeurs. En ce sens, la perception des directeurs d'école et des enseignants est cohérente avec ces premiers éléments, puisque les critères mentionnés ci- dessus ont été reflétés par la caractérisation du personnel. Le quartier fréquenté par les parents a été catégoriquement décrit comme un secteur porteur de plusieurs dangers sociaux et même souligné comme le résultat d'une construction socio-urbaine basée sur le trafic de drogue.
Face à ce problème, les parents voient l'école comme un espace qui protège leurs enfants de ces menaces.
Dans le cas des écoles municipales, la fidélité est un critère qui a prévalu dans le choix et la continuité, dans la même école, tout au long du processus de scolarisation des élèves. Le la relativisation des résultats scolaires SIMCE, en tant que critère central pour la qualité. La construction d'un environnement scolaire agréable et la gratuité de l'enseignement sont deux critères jugés importants dans le choix d'une école. Dans ces établissements, les relations entre parents, enseignants et directeurs, ainsi que le traitement familier des enfants, ont été les principaux éléments qui ont été convoqués pour choisir l'école. La qualité, d'autre part, a été notée comme le résultat de la composition et des habitudes des familles et des élèves au sein de l'école. La volonté et motivation des élèves va aboutir finalement à avoir ou non une éducation de qualité.
Par conséquent, le choix de l'école doit être compris comme un processus qui ne s'effectue pas seulement avant l'inscription de l'élève, mais aussi comme une continuité qui est constamment renouvelée tout au long du processus de scolarisation. Les aspects convoqués pour justifier un tel choix sont multiples et couvrent des dimensions différentes, formelles et inter-subjectives, et doivent être revus et envisagés au niveau de chaque contexte, d'histoires de vie des familles et du vécu de l’enfant. La vie dans les quartiers pauvres ou poblaciones, de liens qui se créent à l’intérieur des écoles sont aussi des éléments très importants à considérer. Il s'agit donc de catégories qui vont bien au-delà de la dualité théorique public- privé, présentées comme deux constructions indissociables; au contraire, l'hybridation des frontières entre les écoles privées subventionnées et les écoles municipales s'explique aussi par la multiplicité des critères appelés par les familles dans le choix d'une école pour leurs enfants. Multiplicité qui confirme la complexité du système scolaire chilien mais qui nous
permet de comprendre la complexité dans les dynamiques sociales dans l’ensemble de la société chilienne.
Question de recherche 2
Existe-il des différences entre l’école privée subventionnée et l’école municipale au niveau de la qualité de l’éducation et de la gouvernance scolaire?
Pour répondre à cette question, nous avons fait des entretiens semi – directifs aux enseignants de mathématiques et espagnol, ainsi qu’aux directeurs des écoles. Les questions posées à ces acteurs portaient, d’une part, sur leurs représentations sur la qualité de l’éducation, les tests standardisés ; d’autre part, la gestion, leadership, ces deux concepts compris comme des éléments qui forment la gouvernance scolaire.
Au niveau de la gouvernance, les interviewés ont apprécié un gouvernement scolaire prenant en compte les points de vue de toute la communauté scolaire, car de cette manière, l’école encourage la participation et l’inclusion. Néanmoins, cette manière de gérer les relations et décisions prend plus de temps. A ce niveau, l’efficacité de la gouvernance risque d’être bien évaluée. A propos, de cette dernière idée, une autre représentation de la gouvernance repose sur une gestion expéditive ainsi que sur un leadership bien construit. L’idée de leadership est toujours associée au directeur de l’école. Il est conçu comme la tête de l’école. Ces deux styles de gouvernance ont été associés à l’école publique, la participation dans la prise de décision ; et, à l’école privée subventionnée, le style plus expéditive et de leadership marqué.
Au niveau de la qualité de l’éducation, les écoles ont principalement abordé deux sens de la qualité : la formation éthique et la diminution des conflits entre les élèves. De cette manière, le projet d’école doit viser à former des futurs citoyens, respectueux, collaboratifs et non violents.
Les écoles publiques ont soulevé aussi la diminution du décrochage scolaire et les absences des enfants que chaque jour de produisent. Cette situation est perçue comme une urgence et elle s’installe comme un indicateur de qualité qui s’ajoute aux deux idées évoquées avant.
Les écoles privées subventionnées valorisent la formation en valeurs ainsi que la capacité à encadrer les enfants en inculquant des bonne manières – respect et discipline – dans la salle de classe.
Dans les deux cas, la performance dans les tests SIMCE est convoquée. La hausse dans les scores, même si les résultats n’atteignent pas le seuil élémentaire, est appréciée. Un autre point à considérer est la reconnaissance extérieure que certaines écoles faisant partie de notre étude, ont eue grâce aux bons résultats SIMCE. De cette manière, la réussite scolaire fait aussi partie de la définition de qualité de l’éducation évoquée par les interviewés.
Question de recherche 3
Si on tient compte de l’origine socio – économique et du niveau de scolarité des parents, existe-il des différences significatives au niveau des performances des élèves de sixième année de primaire (en lecture et mathématiques) dans les enquêtes SIMCE entre écoles privées subventionnées et écoles municipales?
Notre troisième question de recherche porte sur une analyse statistique des scores du test SIMCE (l’acronyme est en espagnol. La traduction est Système de Mesure de la Qualité de l’éducation), une évaluation standardisée mesurant les compétences des élèves en mathématique, lecture, sciences, entre autres ; tous les deux ans depuis l’enseignement primaire jusqu’au secondaire (II ; IV ; VI et VIII années du primaire ; II et IV année de l’enseignement secondaire). Dans le cas de notre étude, nous avons pris la sixième année du primaire de l’année 2016, et les résultats du test SIMCE de mathématique et lecture.
Les autres deux variables portent sur des critères socio – économiques des élèves. A cet effet, nous avons exploré sur le revenu mensuel de la famille de l’élève dans un mois. Cet indicateur prend le total des salaires, revenus et allocations perçus par une famille dans trente jours. La deuxième variable s’agit du niveau de scolarité de la mère. Cet indicateur comprend la quantité d’années que la mère a suivies dans le système éducatif formel. Nous avons choisi la mère car d’habitude c’est elle qui assume le rôle de tutrice de l’enfant face à l’école.
Toutes les variables ont été demandées au Ministère de l’éducation. Nous avons reçu les données 2016 car au moment de faire notre demande (deuxième semestre 2017), les résultats du SICME 2017 n’étaient pas encore publiés.
Pour l’analyse, nous avons établi un échantillon de seize élèves par école. Ce choix a été de cette manière car nous avions besoin des élèves réunissant les trois variables : il y a eu beaucoup de cas qui ne possédaient pas une ou deux variables. En effet, ces données sont
demandées aux familles lors de la journée où les élèves passent le test SIMCE. Dans plusieurs cas, l’information de chaque enfant est incomplète. Une des écoles de notre étude a eu seize élèves réunissant toute l’information. Nous avons ajusté par conséquent à ce nombre de cas pour donner un caractère comparatif à notre analyse.
Nous présentons par la suite un résumé de notre étude. Nous avons fait une comparaison entre les sept écoles. A cet effet, nous avons analysé les moyennes du test SIMCE, du revenu des familles et de la scolarité de la mère.
Tableau récapitulatif des données moyenne score mathématique
moyenne score lecture
moyenne revenu famille
moyenne scolarité mère
École privée 1 261,8187475 261,3881235 6,063 13
École privée 2 197,9400005 200,3243732 4,813 11,813
École privée 3 323,9018764 288,5487509 4,875 14,438
École privée 4 209,0275002 199,4274998 4,125 11,938
École publique 1 209,0275002 199,4274998 4,125 11,975
École publique 2 245,5325022 245,7156239 5,25 13,125
École publique 3 204,0431232 221,9756269 3,125 10,625
Les scores en mathématiques nous montrent les écoles privée subventionnée possèdent la moyenne la plus haute des sept écoles choisies. Cependant, elles ne font pas mieux, dans tous les cas, que les écoles publiques. La Ministère de l’éducation a établi comme résultat maximale pour le degré sixième de l’enseignement primaire 2016, les 295 points; Le seuil de réussite ou élémentaire établi par le même organisme se situe entre les 295 et les 245 points.
Trois écoles, deux privées subventionnées et une publique, dépassent ces moyennes. Le reste se situe au-dessous du barème.
En lecture, les écarts entre écoles privées subventionnées et écoles publiques sont plus serrés.
Deux écoles privées sont en premier rang du classement, la troisième est l’école publique 2 ; ensuite, l’école publique 3. La Ministère de l’éducation a établi comme résultat maximale pour le degré sixième de l’enseignement primaire 2016, les 284 points; Le seuil de réussite
ou élémentaire établi par le même organisme se situe entre les 284 et les 241 points. Une école, privée subventionnée dépasse par quatre point la moyenne maximale. Trois écoles, deux privées subventionnées et une, publique, dépassent le seuil élémentaire.
Au niveau des revenus des familles, cet indicateur correspond à tous les montants reçus par les différents membres du groupe familial dans une durée de trente jours. Les rangs se situent dans les revenus suivants :
- Entre $200.001 y $300.000 pesos chiliens (316 – 475 CHF), niveau des revenus, 3 ; - Entre $300.001 y $400.000 pesos chiliens (475 – 633 CHF), niveau des revenus, 4 ; - Entre $400.001 y $500.000 pesos chiliens (633 – 791 CHF), niveau des revenus, 5 ; - Entre $500.001 y $600.000 pesos chiliens (791 – 950 CHF), niveau des revenus, 6 ; - Entre $600.001 y $800.000 pesos chiliens (950 – 1.267 CHF), niveau des revenus, 7 A partir des données que nous avons recueillies, nous prenons seulement ces rangs de revenus. Le classement complet atteint le niveau quinze. Un constat assez répandu signale que les étudiants les plus pauvres assistent aux écoles publiques, néanmoins, la sélection d’écoles faite pour notre étude nous montre que, si nous contrôlons le même quartier, cette différence est assez discutable : il existe des écoles publiques qui scolarisent des enfants avec un niveau des revenus plus haut que ceux qui fréquentent une école privée subventionnées.
Finalement, la scolarité de la mère est calculée selon la quantité d’année et de degrés de formation dans le système éducatif formel. Les rangs de notre échantillon est le suivant :
- I année d’enseignement secondaire, niveau 10 ; - II année d’enseignement secondaire, niveau 11 ; - III année d’enseignement secondaire, niveau 12 ;
- IV année d’enseignement secondaire, volet humaniste, niveau 13 ;
- IV ou V année d’enseignement secondaire, volet professionnel ou orientation, niveau 14 ;
- Formation incomplète dans une institution d’enseignement supérieur technico – professionnel, niveau 15.
De la même manière que le revenu par famille, les résultats sont assez hétérogènes, au niveau des écoles privées subventionnées et publiques. En général, une croyance sur l’école privée
subventionnée postule que les parents ayant plus d’années de formation fréquentent ces écoles, cependant, notre analyse nous montre qu’il existe une répartition entre écoles privées et écoles publiques des mères ayant plus d'années de formation. En général, les mères ayant scolarisés leurs enfants dans les écoles sélectionnées, atteignent l’école obligatoire au Chili.
Dans ce pays, la scolarité obligatoire est de douze ans, c’est-à-dire, la fin de l’école secondaire.
Corrélation Test Mathématique
moyenne score
mathématique
moyenne revenu famille
moyenne scolarité mère moyenne score
mathématique
1
moyenne revenu famille
0,517579423 1
moyenne scolarité mère
0,915053492 0,700495657 1
Corrélation Test Lecture
moyenne score
lecture
moyenne revenu famille
moyenne scolarité mère moyenne score
lecture
1
moyenne revenu famille
0,535625616 1
moyenne scolarité mère
0,806455143 0,700495657 1
Finalement, la corrélation statistique nous montre que si les scores en mathématique et lecture sont contrôlés par le revenu par famille, la corrélation est significative. En tous cas, nous avons trouvé des cas où un revenu bas atteint des résultats plus élevés dans les deux tests. Il
s’agit, cependant, d’une exception, car, la propension a montré que ces deux variables lorsqu’elles corrélées, trouvent une signification positive.
Si nous tenons compte de la scolarité des mères, la corrélation avec les scores en mathématiques et lecture est significative. Dans ce cas, il est très clair que plus d’années de formation de la mère, l’enfant obtient des meilleurs résultats dans les tests SIMCE de mathématique et lecture (Espagnol).
Conclusions
Question de recherche numéro 1
Quelles sont les motivations des parents issus de milieux défavorisés qui choisissent l'école privée subventionnée au Chili?
Sécurités, confiance, foi : attachement à la discipline et à l'ordre, avoir un bon encadrement de l’enfant; notamment par la discipline ; appartenance à une petite communauté ; rythmes d'apprentissage accélérés ; discipline ; perspectives performatives ; École : zone de sécurité ; proximité ; accueil ; respect envers les parents; expériences personnelle ou de la famille dans la même école
Risques, peurs : se distinguer du vocabulaire de la rue, par exemple, ou des formes de vie associées à la culture de la rue : jargon, habitudes marginales, grattage des murs ou être lié à la drogue ; peur d’aller après à une école impersonnelle ; peur de tomber dans une école inférieure (municipale et/ou scolarisant des gens «différentes»).
SIMCE : absent dans les arguments.
Question de recherche numéro 2
Existe-il des différences entre école privée subventionnée et école publique municipale, au niveau de la qualité de l’éducation et la gouvernance scolaire ?
Tension entre la performativité des institutions, c'est-à-dire démontrer que le système fonctionne mécaniquement, et le traitement des problèmes socio-économiques ; familiers ; la prise en chargé de la précarité sociale ;
Être performant ou être humain : être professionnel implique-t-il de se détacher de tout geste minimal de proximité de l'autre ?
La qualité de la scolarisation dans des quartiers défavorisés : tension.
Fierté d’accomplir une mission dans ces quartiers mais viser la différenciation des autres écoles.
Quasi-marché scolaire adaptable au contexte : admettre les faibles possibilités d’avoir un classement ou reconnaissance national ; mais in-corporer des logiques de comparaison (qui éduque mieux le pauvre ?).
Question de recherche numéro 3
Si on tient compte du niveau socio-économique et du niveau de scolarité des parents, existe- il des différences significatives au niveau des performances des élèves de la sixième année du primaire (en lecture-écriture, mathématiques) dans les enquêtes SIMCE entre l’école privée subventionnée et l’école publique municipale?
Les écoles privées subventionnées obtiennent de meilleurs résultats avec le SIMCE que les écoles municipales, toutes deux situées dans des secteurs vulnérables.
Ces conclusions ne sont pas nouvelles, elles remontent à plus d'une décennie ; cependant, l'automatisation du système scolaire fait apparaître chaque année de nouvelles données, de nouvelles tendances possibles, de nouveaux commentaires sur ces commentaires : Les années passent, les générations sont diplômées, les nouveaux enfants entrent dans le système, SIMCE continue sa marche vers le futur.
L'image de l'éternel retour du capitalisme que Walter Benjamin nous a donnée se reflète dans cette routine nationale.
Hybridation socio-économique = hétérogénéité structurelle : les différences internes des écoles dans la composition des élèves : les profils socio-économiques peuvent varier significativement sans impliquer nécessairement que le score SIMCE est supérieur lorsque la famille possède des revenus plus élevés.
Dynamiques pour aborder le public et le privé
Ce n’est pas possible d’affirmer unilatéralement que les écoles privées subventionnées s’identifient à une culture du privé ; et, à l’inverse, les écoles municipales prônent un discours lié à l’action sociale.
Les écoles emploient indistinctement des logiques de qualité, performativité et d’aide à l’enfant en difficulté.
Toutefois, dans les écoles privées subventionnées catholiques la formation des valeurs visant à changer des comportements rappelle aussi une facette historique de la privatisation au Chili:
le rôle de l’église dans la scolarisation de la population est jusqu’aux nos jours très fort.
Différence privé-public : les écoles privées subventionnées gèrent d’une meilleure manière l’accueil des enfants issus des quartiers difficiles par le biais d’une formation des valeurs et un dispositif qui oblige aux familles d’assumer les valeurs de l’école et non à l’inverse.
Pour les écoles municipales, cette tâche est plus compliquée : elles doivent former dans les mêmes valeurs (respect, ordre, ponctualité, etc.) et au même temps, se valider auprès des familles (Stigmates déclarés par les directeurs et enseignants : l’école des délinquants ; l’école dépôt).
Hybridation des frontières
Quijano (2000) parle de la double relation des sujets marginaux : ils vivent avec et sans marché ; avec et sans État, dans une vie quotidienne volatile (les conditions économiques d'un ménage peuvent varier significativement d'une année à l'autre, fondamentalement par l'accès au travail, la gestion des dettes, entre autres critères qui peuvent influencer la vie pratique de milliers de familles habitant à la périphérie de la ville).
En ce sens, comprendre l'hybridation des frontières entre le public et le privé n'est pas seulement l'importation des logiques de marché dans les institutions publiques et des principes associés à l’état transférés vers les écoles privées;
Les sujets interagissent aussi dans ces logiques : la qualité est une valeur importée dans d’autres dimensions de la vie ; la place de l’état est aussi hybride : il est fortement apprécié mais conçu selon des logiques de performance.
