L A,
RÉSURRECTION
DE LOUIS-SEIZE,
E T
LE, S PAQUES DU DIABLE,
F
La
Is so n
saux
adorateurs deJésusla sainte ladouce
illusion qui leur faitavalerunDieu
quiSest
mange lui-meme
: respectons l’erreurde
1esprit
, mais attaquons avec sévérité la funeste habitude
que leshommes
ontcontractée, de se
tromper
dans leurcœur. Descendons
aveceux
dans les replis de leurame. Commençons
parces etres
dont on
ft silong-tems
des idoles mais qui,auxyeux
del’homme
juste et réfléchi ^ne
sontque
des rois^c’est-à-dire , des mortels balottéssans cesse par leurgrandeurs imaginairesetpar leurs inclinationsdeprave'es.
Louis-Seize ! ne crois pas
que
je veuille porter dans toncœur
le désespoir, et la cer*
titude d'une'détestation générale.
Non
, ce n’est pas ainsi qu’un Français attaque son roi.
Mais
le bien public , le
bonheur
de l’empire, la
félicitéde la natureveulent t’arracher le
ban- deau
qui te fait errer... Louis-Seize si toncœur
te reste, si tu
peux
dire :j’aipour moi
le genre
humain.
Sais-tu ce qu’il faut avoir
pour
être roij il faut oublier sa famille et ne s’occuper
qu®
du
salut de l’état.Les
peuples sont tes pr«-M
i ^ i I‘T
)
miersenfans.
Mais
parune
heureuserévolution,
au
lieude regardercomme
son pèrela nation t'adoptepoùr
son fils...As-tu
à rougird’être lepremier
citoyen de la patrie ?Non
, c’estun honneur pour
toi , c’estun
bienfaitpour
toiy c’est le
gage
de ta félicité.La
politique a inventé lesystème de
s’allieravec les
royaumes. Le
mariage des roisne
fut jamaisconclud'après le
cœur
, mais d’après l’intérêt des ministres. Louis-Seize , j’en ap- pelle atoi-même
, lorsque tu étaisdauphin
,connaissais'tu
une
fillede Vienne
?Non. Mais
le cabinet
de Louis-Quinze
, décréta tonma-
riage avec l’archiduchesse d’Autriche , et
oe
alla l’épouser en ton
nom
; de sorteque
tu fus marié avant d’avoirvu
tafemme.
Rapelle- toi l’interrogation de Louis-quinze auduc de
Richelieuînia brua-t-elledestenons ?... G’était surun
tettonque
ton lubrique ayeul fondait lebonheur de
la France..Les mamelles
desséchées etpendentes comme
celles des harpiesdu
lacStymphale
; et lebonheur
de laFrance
n’eût été rien sansl’énergiedu
peuple lJe
ne
dis pas :Marie
Antoinette estun monstre:
mais je iis :Marie
Antoinette est coupable.Oui
elle l’est, mais la nation indul- gente serait prête à oublier ses tortsetmême
a lui
pardonner
ses écarts, si elle se rappellait qu’a Soissons,ellevoulu danser aveclepeuple , etquelle enfutempéché
parlaridiculeNoailles qu’elle appeladepuisMadame
Etiquette !Elle recouvrirait bien-tôtla bienveillance
de
lanation, si elle cessaitenfin d’être allemande
pour
devenir françaisedebonne
foi.Mais
lesgrandeurs factices
ne
sont - elles point tropprofondément
gravées dans soncœur
\Mais
blait êtreengloutiedans l’opprobre avec le car- dinal
Rohan
et sescomplices mâles etfemelles, reparaîtsurla scène , etque
Je ci-devantcomte Delamotte
seconstituelui-même
, prisonnieretdemande
à la nation , à l’univers, lajustice et la' punition des coupables; en
un mot
, lorsque lagrande intrigue est dévoilée
paf
lamort de Léopold
!Le
public estheureux
de renfermer dansson
‘Sein des
hommes
qui réfléchissentpour
luilors- qu’ilcesse de réfléchir,ou
qu'il pensead’autres objets.On
estaccoutumé
à parler avecmépris
,deS:
émigrans
, et l’on a raison.Mais ^commens
ont-ils
pu
vivrejusqu’à ce jour , sion
ne leuren
afourni les
moyens
?Leur
misère est grande, je le sais,mais
comment
, d’après ledécretde
l’assemblée nationale, ne s’esc-onpasoccupé
des^rnoyens
d’empêcher une
relation déshonorante entre ceuxque
la nationveut bien encore recon- ,noître
pour
la famille de son représentant , et cette branchecorrompue
qui cherche àinsinuer son venin dansla partiemalade
?Louis ! veux-tu ressuciterdansle
cœur
de tes sujets?Tu
dois le désirer, si tu esvéritablementhonnête homme...
Voicilaconduiteque
tu dois tenir : si tu adoptesce plan devie , tu ne seras plus roi, mais tuauras acquis un liire bien plus
grand,
bien plus honurabie , ceiui de' l’ami Juigenri
humain,
Montre-toiàtonpeupleet dis-liû:- Citoyens, vous point songe,en
me
recon- naissantpour
votremonarque que
s'ilfallaiten
cemoment
,couronner
les véritables hérosdu monde
, la nature avancerait les saisons, cueille- rait toutes ses fleurs, enformerait une guirlande,en
enlacerait l’univers , de peur d’oublierun
seul Français ! et
moi
votre roi je fixe lesyeux
d*unpeuple immense
! d’une nation précieuse et respectable àcelles qui saurontl’imiter dans sesvertuset lui représenter ses écartç.Trop enthousiasme
, le peuple avide denou-
veautés s’élanceaveuglement
dansun
océande
joie...,!.
Défaut
admirable, il e^t vrai, mais
dont
les suitespeuvent
être quelquefoisdou-
loureuses, surtout dans untems où
une constitu- tion sage et saine cherche descœurs
, les voit dispersés dans toutesles contrées de la France,mais n’a point encore
pu
les réunir , malgré l’inébranlable résolution prise de vivre libreou
mourir.Songez
bienque
tandisque
vous oubliez toutpour
repaître vo,syeux
d’un spectacled’un jour, maisdout
le souvenir dureraune
pluslongue
espace detems
, vosennemie
plus pru- dentsque
vous,
macbinent
dans les ténèbres,
etsauront profiter deîa disper.ion desiclées
pour
porterle troubledans les ville?.Ce
n’estpas qu’ils espèrent vous arracherla victoire.... Ils sont trop faibles, mais votre sécurité les enhardit, etpourvu
qu’il vous divisent,. Ils sont saii.vfait?,La
'guerre se prépare..,un jeûné
étourdi;pour
avoirune
couronne, se prête à lavolonî,é des conjurés etmenace
la Francecomme
l’en-fant qui fait la grimace à îa verge qui doit le fouetter.
Votre
sécuritéestbienfondée; cepen- dant , jusqu’àquand
verra-t-on dansvotre paysr
plus belle société
devez
vous rechercherque
l’assemblée nationalel voicilevéritable pointde
réunion,lefoyer de lumière,le centre,l’élément
^du patriotisme, de cesoleil vivifiant l’empire , absorbantlevenin de l’arrisfocratie sans enres- sentir la
moindre
atteinte. C’est dans son seinque
vousdevez prendre denouvelles forces, etnon
pas dansces attroupemenstumultueux où
la sonnette del’orgueil
impose
silence à lamul-
titude oiseuse,pour
luifaire entendredes sonsamphigouriques
, des
mots
vides de sens, etlui arracherune
admiration matérielle î Voilà ce-pendant
le portrait de vos clubs qui, dans
l’origine
, ont été quelquefois utiles.
Mais
l’esprit de parti plâne maintenant : et l’on n’y voit plus guères
que
des intrigans , des caba- leurs secrets, des
dupes
et des fous !Et pendant
le temsque
vous passez dans telleou
telle société, tansdis
que
vous applau- 'dissez à laporte, ce qu’une voixgrêle glapit avecemphase
dans la salle, vos sections sont dé- sertes
, vous assistez à peine à ces assemblées qui sontbien plus utiles
que
vos clubs....Vous y
entrez par bazard ; vous vousinformez
, par
manière
d’acquit,desnominationsnouvelles/vous 'ensortezpiécipitemment
pourallerau club!quelfanatisme ! etbientôt
, vous entendrez
mur^
murer
surles élections..,,chacun
de vousdira...je n’ai point eu de part au mauvais choix...
Et
en rassemblantles opinions, il se- trouvera
que
quelqueslangues doréesontaccaparélessuffrage»desidiots
, quise sontlaissé séduire par la jac- tance
d une poigne
d’impudens...Le bon
sens,le véritable
amour
de lapatrie laraisonempê-
cheront ledanger de croître , maislemal
n’en aura pasmoin
été fait...Les Pâques
du Dïahle.Tandis que
Bardin-crotte va ,pour
3 livres«t
chopine
, griffonner dansun
cabaret lamon
et la résurrection de L:>uis-Sei^e8a autresgâchis;
un
Courier arrivedeTenfer
et vadroitauLouvre
chercherdes prêtresnon-conformistespour
aller chanterl’office dans la chapelle de Lucifer.Il s’adresse
malheureusement
àun
garde- Tiational, de faction à la porte de la reine ,demande
à entrer,on
le refuse :cependant
,
ditleDiable,
nous
avons à lacour, nos grandes etnospetites entrées; et jene
puis retourneren
enfer sans avoir exécuté les ordresde mon
roi. Allezà
Coblentz
,répond
le garde natio- nal , vousy
trouverez des prêtres tantque vous voudrez
,mais
ici....guettf
carte.Le
Diablene
savait pastrop la géographie ;au
lieud’alleràCoblentz,
il arrive tout droit aRome
; etvoyant cette grande villepeuplée
d’habits noirs, il ne fut plus embarrassé.C’était justementle vendredi saint. Il vitle vieux des sept
montagnes grimper
à quatrepattjes laScala Santa.
On
baisait, la terre dans le milieu desrues. Ils’approche d*unhomme
,et lui
demande
ceque
c'estque
toutes ces cérémonies. C’estque
lebon Dieu
estmort
>répond
l’Italien.Hi
, hi! dit le Diable , voilàun bon coup pour
le roimon
maître !Ab
1monsieur
l’Eternel , vousmourez donc comme
re'flexions , lorsqu’un
grand homme
noir et blanc, escorte' d’autres prêtres, entra dans la prison , caparaçonnescomme
des arlequins.Mon
fis ^ ditle palantin, qui êtes-vous ?— Je
suis
un ange
,répond
le Diable , et je suis porteurd’un blanc signé,pour
avoir des prê- tres etlesemporter
enenfer. Miséricorde! dit leprêtre, vousêtesleDiable ! Oui.— D’au-
tres
moins
, effrayés ne perdent pas detems
:on
va chercher la cuveaux
saintes huiles,on
sesaisit
du
Diable ,on
lecampé
lebaquet
;et voilà leDiable nageant dans,lesaint
Chrême.
On
avertit lepape
de ce qui venaitde
se passer. Cela est impossible , dit le saint père ; jamais il n’y eut deDémons,
et encoremoins
d’enfer.... Il est vrai
que nous
avons eu recours à lafablepour
retenir lepeuple
,autrement
iln’auraitjamaise'té assez stupide
pour nous pro-
diguer des richessesimmenses
j maisqu’im-
porte î voyonsuu peu
le Diable.On
découvrit le baquet, et leDe'mon
lui parla ainsi ;»
Très
- Saint Pere , caron m’a
dit qu’il fallaitvousnommer
ainsi ^ vousvoyez un pau-
vre Diable à l’huile ; c’est de la faute de yos Sbires : je venais chercher des prêtrespour
être les chapelainsdu
grand Diable ,mon
sei-^gneuretmaître , etvotre frere, très*saint père !
Pê rimprimerie
deG E o R G E T
, rueda Chat
qui Pêche.(
S)
j'ai
vu
toutesvoscérémonies
, j’en ai
demandé
les causes :
on m’a
ditque
votreDieu
étaitmôrt^
et je n’enaipas été fâché.
Rien
demieux
, dit lepape
, mais ,mon
cherami
, vousconformer
à notre usage etmanger
l’agneau pascal. Volontiers ditle diable, etilallaà lamessedu
pape ety
fitses dévotions.•
Mon
fils, ditle Saintpère , partezpour
Paris et>ous y
trouverezde
nos fidèles serviteurs*Vous demanderez
lesaumôniers du Louvre
, et vous prendrezceux que
vousvoudrez;
ils sont-
—
- votre service.diable partit...
Mais
en arrivant dans la capitale , il trouvaque
l’assemblée nationale avait décalotté tous les prêties.' Il retournaaRome
et dit aupape
:Ma
foi, je n^y connais plus rien.La
reine afait ses Pâques. ,Batdin- Crottel’adit:Oh oh
!répond
lePape
, voilàun
homme
qüi parvient : Si le ditdiable envou-
lait,...
Non non
ditle courtier, les auteursde
genre ne valent rien , mais les prêtres font lemal
partout,et c’est ce qu’il nous faut, en ce cas , dit lepape
, prends
ceux que
tu voudras.Alorslediable
emporta
lePape,etc’estLuci-.fer qui est en ce