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La participation des usagers et lecteurs en contexte numérique

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Academic year: 2022

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JOURNÉES D’ÉTUDES DU DÉPARTEMENT

DOCUMENTATION, ARCHIVES, MÉDIATHÈQUE ET ÉDITION (DDAME)

La participation des usagers et lecteurs en contexte numérique : quels impacts sur les pratiques professionnelles?

14-15 mars 2019

Depuis 2010, le département Documentation, Archives, Médiathèque et Édition (DDAME) de l’Université Toulouse - Jean Jaurès organise des journées d’études sur les transformations observées par les professionnels de la culture et du patrimoine. Désireux de se renouveler, le DDAME a fait le choix en 2017 de dresser un bilan des années précédentes (Droit de suite : retour sur les enjeux du numérique) et a réorienté les réflexions sur la question des modalités d’échange dans l’environnement numérique. Le premier volet de cette nouvelle ère a porté sur La diffusion du patrimoine culturel à l’heure du web des connaissances. Structuration, partage et interconnexion des données (2018) et a interrogé la diffusion du patrimoine culturel dans sa dimension technique (ontologie, web sémantique, modèles conceptuels, etc.). Au terme de ces journées, certains intervenants posaient alors la question de la pertinence des expériences collaboratives menées jusqu’à présent et de leur poursuite face à des outils toujours plus performants et tendant à une forme d’automatisation déshumanisée.

Souhaitant répondre à ce questionnement, le DDAME propose de porter la réflexion de l’édition 2019 de ses journées d’études sur la question de la participation. Il s’agira ici de prendre le prisme des professionnels de l’information et du patrimoine pour interroger la manière dont ces derniers sont conduits à réinterroger, réajuster leurs pratiques quotidiennes au regard de cette implication croissante des utilisateurs. Dans le contexte du tout numérique, la participation culturelle citoyenne contribue au renouvellement des modalités de l’expérience de l’objet culturel et patrimonial. Elle influe l’accès tant aux lieux culturels et patrimoniaux qu’aux biens culturels, à leurs usages et transmission (Wolff, 2018).

La participation est devenue un objectif affiché de la politique culturelle nationale. En 2017, le ministère de la Culture a lancé un AMI (appel à manifestation d’intérêt) intitulé « Atelier Recherche culturelle et sciences participatives » à l’attention des professionnels de la culture, des laboratoires de recherche et des représentants de la société civile. Désormais élément à part entière des structures culturelles, le participatif se matérialise sous de multiples formes, telles que le crowdsourcing, le signalement d’erreurs dans les catalogues, les corrections de l’OCR ; autant d’exemples qui permettent de développer l’apport de connaissances nouvelles aussi bien que leur partage. Nous souhaitons interroger ici ce que le participatif provoque dans le champ professionnel en France, bien que cette question concerne de nombreux pays européens et appelle à une réflexion collective telle qu’on la trouve par exemple au sein des projets issus du programme européen Heritage Plus relatifs à la préservation du patrimoine culturel matériel et de ses expressions immatérielles associées (Causse, 2018).

Le développement du phénomène de « l’économie de la contribution » tend à moduler l’implication du professionnel qui semble davantage prendre part à l’animation d’une communauté que répondre à une offre de services déterminée. A côté de la traditionnelle mission de médiation s’ouvre peut-être celle de la post- médiation : « La post médiation n’est pas un renoncement à la médiation, au contraire : elle est un accomplissement et a pour enjeu le maintien de la diversité, la perpétuation de la surprise, du regard singulier,

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voire la diffusion de contenus inédits sur Internet » (Leclaire, 2017). Dans le secteur des bibliothèques et de la documentation, la création du Gallica Studio fin 2017 en est un parfait exemple. Cette volonté d’ouverture de la part de l’institution et de ses acteurs nécessite à la fois d’accorder une place plus conséquente au public, d’accepter le non prévisible et de savoir régulièrement réinterroger ses objectifs initiaux aux regards des réactions/implications du public.

Le secteur des archives n’est pas en reste puisqu’il a consacré l’une de ses dernières journées professionnelles à la question des « Patrimoines et dispositifs participatifs dans un service à compétence nationale » (2017). En témoignent également les expériences menées par les archivistes dans le domaine des indexations, annotations et transcriptions collaboratives, qui tout en offrant des possibilités de dépouillement et de description plus précises, posent la question de l’intégration de ces contenus dans les outils professionnels.

L’expérience menée par le Carnet de recherche/Blog des Archives nationales participatives et les temps annoncés de contrôle des saisies par des conservateurs en sont un exemple (http://archivnat.hypotheses.org).

Cette implication accrue, des usagers, des lecteurs, interroge la qualité des contenus qui circulent, imposant par la même aux professionnels de faire face à de nouvelles formes d’écriture et de s’ajuster face à de nouvelles modalités énonciatives, notamment dans le secteur du livre (bibliothèques, librairie et édition).

On parle alors de « démocratisation des compétences » (Flichy, 2010), comme avec le phénomène déjà éprouvé des commentaires rédigés par des lecteurs/clients sur les sites de librairies en ligne.

En définitive, ces pratiques dites collaboratives, oscillant entre contenu expert et néophyte, peuvent générer des transformations dans les médiations de l’objet patrimonial, voire même dans certains cas de l’objet patrimonial lui-même (Cardon et Casilli, 2015).

Afin de contribuer à la réflexion sur ces problématiques, les journées d’études du DDAME se concentreront sur les évolutions professionnelles liées au participatif et s’attacheront tout particulièrement, mais non de manière restrictive, à répondre aux questions suivantes :

- Les différents secteurs culturels s’adaptent-ils face au développement des points de vue non- expert ? Quelle est la place qui leur est octroyée dans les outils communicationnels (sites de bibliothèques, de libraires, de maisons d’édition, de services d’archives, etc.) ?

- Les contenus produits par les dispositifs de participation sont-ils adaptés, voire repensés pour intégrer les bases de données de connaissances déjà existantes ? Ces données nécessitent-elles la mise en place de nouvelles bases ; si oui quels en sont les éléments constitutifs ?

- La participation de l’usager oblige-t-elle le professionnel à repenser, voire déplacer, son identité professionnelle ? Entre opportunité ou crainte de la mise en concurrence, comment la participation est-elle perçue par les professionnels ? Dans quelle intentionnalité se saisissent-ils de ces productions participatives ? Quel(s) statut(s) leurs sont-ils accordés ?

- Qu’en est-il de l’objet patrimonial ? Tout un chacun peut-il participer de sa définition, de sa valorisation ?

- Sachant que toute prescription produit de la valeur (Ducas, Pourchet, 2014), quelle(s) qualité(s) et légitimité sont reconnues à la prescription des amateurs ?

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Participation :

Inscrites dans les enseignements des trois spécialités (Archives et images, Édition imprimée et numérique, Ingénierie de l’information numérique) du Master Information-Documentation du DDAME, ces journées d’études ont pour objectif de contribuer à développer une dimension recherche au sein de formations professionnalisantes, au moyen d’une réflexion commune autour d’une thématique, mais aussi de nouer un dialogue entre scientifiques et professionnels des métiers de la culture et du patrimoine. À cette fin, les journées d’études alterneront communications et tables rondes.

Les communications, d’une durée de 40 minutes, présenteront une réflexion autour de cas d’études ou d’expériences professionnelles inscrites dans les enjeux actuels de la pérennisation de l’information patrimoniale. Chaque session sera suivie de questions et d’échanges entre les intervenants et les personnes présentes dans la salle.

Deux tables rondes thématiques réuniront en priorité des professionnels autour des questions suivantes : Repenser les pratiques professionnelles au regard de la production de données par les usagers et Les métiers du livre face à l’économie de la contribution. Les débats seront animés par un modérateur qui aura préalablement pris connaissance des points de vue des participants et privilégiera les échanges entre eux.

Les propositions de communication (titre et résumé de 600 mots) et les notes d’intention pour les tables rondes (300 mots) sont à envoyer à mylene.costes@univ-tlse2.fr avant le 15 décembre 2018.

Bibliographie :

. CARDON, Dominique et CASILLI Antonio A., Qu’est ce que le Digital Labor ?, INA Editions, 2015.

. CAUSSE, Alexandre, Trois projets lauréats de l’appel Heritage Plus, Culture et Recherche, 2017, n°138, p.63- 67.

. CHAPELAIN, Brigitte, et DUCAS Sylvie (dir.), Prescription culturelle. Avatars et médiamorphoses, Presses de l’ENSSIB, 2018.

. DUCAS, Sylvie et POURCHET, Maria, « De la prescription : comment le livre vient au lecteur », Communication & langages, 2014, n°179, p. 21-31.

. FLICHY, Patrice, Le sacre de l’amateur. Sociologie des passions ordinaires à l’ère numérique, Paris : Seuil, 2010.

. LECLAIRE, Céline, « La Bnf à l’âge de la multitude », BBF, 2017, n°13, p.142-143.

. WOLFF, Loup, Publics et participation culturelle : du renouvellement des modalités de l’expérience aux enjeux de diversité culturelle, Culture et Recherche, 2017, n°138, p.54-56.

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