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Ville(s) et série(s)

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Academic year: 2022

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Ville(s) et série(s).

Dossier Espaces et Sociétés

Bacqué M-H., Flamand A., Vermeersch S.

De nombreux travaux se sont penchés sur les relations entre ville et cinéma, explorant les représentations de la ville à l’écran, l’influence du cinéma dans la construction d’un imaginaire urbain, dans la diffusion de références, voire dans les pratiques des professionnels. Les travaux sur les séries se sont développés au cours des dernières décennies mais ils sont pour le moment restés relativement diffus dans le champ des études urbaines.

Pourtant, la série est aujourd’hui reconnue comme un objet d'étude légitime, notamment dans le champ des cultural studies, des études filmiques, mais aussi désormais du côté de la science politique ou de la philosophie. Ce mouvement d'abord anglophone, s’est diffusé depuis plusieurs années en France. Ces travaux interrogent le succès de ce medium culturel, ses formes de production, son vocabulaire, ses spécificités formelles, son rapport au temps, ses rapports avec le réel et sa capacité à parler de la société. Les séries constituent ainsi des supports pédagogiques pour appréhender des enjeux sociaux, les formes de l’urbanité contemporaine, ou bien encore les discours critiques dont elles sont porteuses, pour certaines.

L’objectif de ce numéro d’Espaces et Sociétés est d’approfondir plus précisément les relations entre ville(s) et série(s) à partir de plusieurs questionnements. Comme le cinéma, série(s) et ville(s) entretiennent en effet des affinités électives, les séries s'ancrent dans des villes, réelles ou imaginaires, voire ont la ville pour sujet. De ce point de vue là, l’œuvre de David Simon est exemplaire, que l’on considère The Wire et son lien intrinsèque à Baltimore, Treme dont l’enjeu est la vie à la Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina, ou encore Show me a hero qui fait le récit de la mise en œuvre d’un programme de déségrégation à Yonkers, ville de l’État de New York. En outre, David Simon ne s’en tient pas à la seule description de mondes urbains mais élabore une puissante charge à l’égard du système américain, producteur de profondes inégalités et de discriminations, tout particulièrement envers la communauté africaine-américaine, et lisibles dans les villes notamment. D’un autre côté, une série comme Plus belle la vie qui a connu un succès populaire important contribue à construire une image stéréotypée de Marseille dont l’analyse peut être fructueuse pour appréhender les représentations urbaines.

Nous souhaitons ainsi orienter ce dossier autour de trois séries de questions:

Que nous disent les séries de la ville et des villes? Quel(s) ville(s) et/ou morceaux de villes, réels ou inventés, sont mis à l’image? Certaines séries sont liées à une expérience urbaine spécifique alors que d’autres parlent de villes qui n’existent pas (Desperate Housewives, Dead Zone, Flash …) mais pour autant contribuent aussi à diffuser ou critiquer des modèles urbains.

Quelles représentations urbaines sont ainsi développées, si ce n’est mises en débat, dans les séries ? Certains territoires sont-ils plus « télégéniques » ? D’autres sont-ils absents? Mais aussi, quels processus urbains peuvent être racontés, de manière diachronique, au fil des nombreuses heures qu’offre le format sériel ? Et en retour, que font les villes de ces images et représentations? Les séries ont-elles un impact sur le développement, touristique notamment, de certains de ces territoires mis en scène ?

À travers une appréhension des séries à l’échelle internationale, quels transferts repère-t-on

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d’une région du monde à l’autre ? Quelles images de villes, quelles figures urbaines circulent ? En quoi les séries contribuent-elles à diffuser des modèles urbains génériques et mondialisés ou bien au contraire à souligner des enjeux spécifiques et localisés? Si l’Amérique du Nord, à travers son importante production, est bien sûr toujours source d’inspiration, il serait également bienvenu d’explorer et de mettre en valeur la production de pays et de régions du monde peu envisagés dans cette perspective (Turquie, Amérique du Sud, Afrique, Europe du nord, etc.).

Enfin, on prolongera l’exploration des rapports entre fiction et réalité, en contexte urbain. La fiction autorise à imaginer, ou à inventer, proposant ainsi un discours critique sur le réel et explorant des alternatives. C’est tout particulièrement vrai avec la science-fiction moyen privilégié de critique et d’élaboration de modèles alternatifs. Autrement dit, quelles utopies, hétérotopies, subversions et expérimentations urbaines les séries proposent-elles ? Quels sont les enjeux urbains mis en débat et en perspective dans les séries ?

Les articles attendus pourront s’attacher à l’analyse d’une série ou d’une œuvre dans son ensemble, à traiter d’un thème à partir de plusieurs séries, ou bien encore à partir d’une ville et des productions sérielles qui lui sont attachées.

Coordination du dossier

Stéphanie Vermeersch, Amélie Flamand, Marie-Hélène Bacqué

Calendrier

30 Septembre 2019 : date limite de remise des articles 20 Décembre 2019 : information aux auteurs

Adresse pour la correspondance

exclusivement en version électronique par courriel aux trois adresses suivantes : stephanie.vermeersch@lavue.cnrs.fr

amelie.flamand@clermont-fd.archi.fr mariehelene.bacque@sfr.fr

Les auteurs qui s'interrogent sur la pertinence de leur proposition peuvent contacter les coordinatrices

Attention :

- La revue ne demande pas de propositions d'articles, mais directement les articles,

- Les articles ne dépassent pas 42 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, références bibliographiques, annexes, mais hors résumés.

- Les normes de présentation sont à respecter dès le premier envoi de l'article, et sont disponibles sur demande auprès des coordinatrices

- La revue rappelle que tout auteur peut lui adresser, à tout moment, un article en hors dossier, si celui-ci concerne le rapport espaces, territoires et populations au sens large et s'il respecte

les normes de publication ; en cas d'acceptation, ces articles sont publiés rapidement.

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